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04 août 2012

Commentaires

Alex paulista

(tous les patrons ne sont pas à mettre dans le même sac loin s'en faut et certains se paient moins que leurs salariés).

Rédigé par : JLM | 16 août 2012 à 21:04


C'est vrai, il y en a de plus mauvais que d'autres...

JLM

@Trekker

Je vous remercie de prendre le temps à nouveau d'expliquer ce qui pour les non spécialistes est si compliqué : nous n'avons pas véritablement accès aux informations et nous ne sommes pas formés à cette science de l'Economie (qui est toujours aussi le bras armé d'une idéologie).
Je vous trouve sévère lorsque vous parlez de "verbiage démagogique" : il me semble qu'il fallait passer par cette étape pour montrer que les choix des décideurs sont de leur responsabilité et qu'ils doivent en rendre compte (Peugeot récemment) et ne pas se contenter de s'abriter derrière la crise ; je ne crois pas qu'il soit démagogique de chercher des solutions qui ne soient pas seulement supportées par les plus vulnérables.
Comme vous avez raison à propos du libre échange : lorsque l'on voit par exemple comment a été cédé Arcelor à Mittal sans évoquer le grand risque que l'intérêt de Mittal c'était de couler Arcelor ! Même une néophyte comme moi pouvait s'en douter. Pourtant, je me me souviens pas que des voix se soient élevées pour crier alerte au feu.
Ce que je trouve troublant c'est que cette crise économique soit aussi le terreau favorable à la satisfaction des exigences d'un certain patronat (tous les patrons ne sont pas à mettre dans le même sac loin s'en faut et certains se paient moins que leurs salariés).

Trekker

@ Zenblabla

Désolé mais un commentaire ne peut avoir la longueur d’un article de plusieurs pages dans une revue économique, j’ai donc sciemment omis de parler de la sous-traitance ″ à la française ″. Sur les dégâts qu’elle a causés et cause toujours à nos PME et PMI, je partage totalement votre opinion. Au mieux les sous-traitants sont maintenus en un état proche de la survie, cela par leurs grands donneurs d’ordres (nos stars du CAC 40). Ils n’ont donc pas les moyens financiers de se développer, et donc à terme de s’affranchir de cette pressuration ou du moins la limiter.

Dans d’autre cas quand ces sous-traitants possédaient une technicité intéressante ou / et prometteuse, les acculer financièrement a permis à leurs donneurs d’ordres de les racheter à bon compte. Mais pour une majorité après les avoir pressurés pendant des années voire des décennies, leurs donneurs d’ordre les ont abandonnés pour faire produire dans des pays à bas coûts. Ce phénomène on le retrouve aussi et là souvent en pire, dans la grande distribution.

@ JLM

Je n’ai pas reprocher à nos élus et gouvernants de ne pas intervenir auprès des grands groupes, cela afin d’empêcher les délocalisations. En pratique, ils n’ont quasi aucun moyens de pression pour empêcher cela. Dans un registre différent mais proche, on a bien vu ce qu’il en a été pour la fermeture de l’usine PSA d'Aulnay. De la gesticulation médiatique et du verbiage démagogique, pour au final accoucher d’un plan qui n’aura que des effets marginaux et profitera surtout aux constructeurs asiatiques.

En matière de délocalisation le reproche majeur que l’on peut faire à nos élus, c’est d’avoir entériné une série de décisions politiques au niveau européen. Entre autre le dogme du libre échange sans aucune entrave (une Europe totalement ouverte à toutes les importations), et une intégration bien trop rapide en son sein des ex-pays du bloc soviétique. Les conséquences en étaient pourtant aisément prévisibles.

Dans mon commentaire ma critique portait uniquement sur le désintérêt constant, hormis propos de campagne électorale, de nos élus pour les PMI. Notamment l’absence de politique industrielle ciblée sur elles. Je le répète de nouveau, l’immense majorité de nos élus, nationaux et territoriaux, ne s’intéresse qu’aux très grands groupes et micro-entreprises.

Les 35 heures furent une mesure qui était absorbable sans difficulté par les très grandes entreprises, elles leur furent même souvent favorables financièrement : gel des salaires, réduction des temps de pause, etc. C’est là où Martine Aubry a bien démontré que des entreprises, elle ne connaissait que les très grandes.

Je n’ai d’ailleurs jamais reproché à la « dame des 35 heures «, lorsqu’elle était DRH chez Péchiney d’avoir appliqué la politique décidée par la direction de ce groupe. Ce que je lui reproche c’est d’avoir tiré de cette expérience une vision du monde de l’entreprise se limitant à celle des grands groupes. Elle en aurait probablement plus appris sur le monde de l’entreprise et l'économie réelle, en travaillant deux ans dans une PME ou PMI. Mais pour un ex-chef de cabinet d’un ministre, et c’est le cas pour tous nos ex-politiques et haut-fonctionnaires ayant exercé des responsabilités au niveau national, cela aurait été déchoir gravement.

JLM

@Trekker
"Hélas nombre de nos élus tant nationaux que dans les collectivités territoriales sont dans des visions à court terme : prochaines échéances électorales. Par ailleurs leurs connaissances des entreprises (fonctionnement, financement, etc.) sont bien souvent des plus superficielles, et ne perçoivent ces problématiques qu’au travers du prisme des très grandes entreprises."

Mais ont-ils les moyens d'exercer des pressions sur des groupes qui ont le pouvoir d'aller s'installer ailleurs (et ne s'en privent pas) faisant perdre à un territoire un potentiel de richesse économique ?
-Les 35 heures : peut-être fallait-il ne pas les généraliser mais la réalité sur le terrain c'est que : soit bien souvent on travaille bien que 35 h - c'était déjà comme cela au temps des 38 heures - sans pour autant être payé pour ces heures qui sont "offertes" bon gré mal gré par les salariés désireux de garder leur emploi, leur entreprise devant résister elle-même à la concurrence, soit on travaille avec un contrat de temps partiel et c'est le cas dans de nombreux secteurs professionnels, notamment les services j'imagine.
A propos de Martine Aubry DRH à Péchiney : aurait-elle pu en tant que DRH appliquer autre chose que la politique décidée par la Direction ?

zenblabla

@Trekker

S'il vous plaît, faites-nous un cours sur la sous-traitance à la française, qu'elle s'explique de n'importe quelle manière suivant ce que vous pourrez dire qui me plaira forcément puisque étant au-delà du mutisme... mais quand même !

Il faut dire que depuis la Seconde Guerre mondiale, toute dispositions législatives encadrant la sous-traitance "à la française", en projet dans les tiroirs depuis 55 ans et par conséquent historiquement insanes, ne concourent en mises de fonds pas plus loin qu'en faillites utilitaires de sous-traitants, régulièrement inscrits aux modes hypothécaires d'un foncier racheté par Chinois et autres...

Le modèle économique français est confiant en tous modes faillitaires, qui exclurait tandis qu'il conforterait, alors suivant en persistant du genre avec la règle d'or.
C'est aussi bête que ça !

Il est grand temps de renvoyer les tabous immémorables en dehors de notre avenir !!!

Trekker

@ Savonarole
"Je suis volontaire, à condition que BHL soit chef d'escadrille"

Votre témérité est proche du suicidaire !... Certes votre souhait n’a guère de chance d’être exaucé. BHL, même s'il en avait les compétences, ne s’aventurerait pas à une telle prise de risque pour sa personne. De plus le pilotage d’un Rafale ne peut se faire chevelure au vent et chemise blanche ouverte.

Savonarole

18h57 (AFP) "Bernard-Henri Lévy exige une frappe aérienne sur la Syrie et demande un entretien à F. Hollande"

Je suis volontaire, à condition que BHL soit chef d'escadrille.

Trekker

@ Josiane Lacombe Minguell

Il est certain que le contexte mondial, et surtout européen, est loin de faciliter la mise en place d’une politique de ré-industrialisation. La principale entrave ce sont les divers traités européens qui ont érigé la libre concurrence sans entrave en dogme, et limitent fortement les possibilités étatiques d’interventions sectorielles.

Néanmoins il nous reste encore des marges de manoeuvre, et le rapport dont vous avez mis le lien préconise des solutions loin d’être utopiques. Mais là et comme dans bien d’autres domaines, c’est avant tout une question de volonté politique et de cohérence dans la durée.

Hélas nombre de nos élus tant nationaux que dans les collectivités territoriales sont dans des visions à court terme : prochaines échéances électorales. Par ailleurs leurs connaissances des entreprises (fonctionnement, financement, etc.) sont bien souvent des plus superficielles, et ne perçoivent ces problématiques qu’au travers du prisme des très grandes entreprises.

Un exemple type est Martine Aubry. Fin des années 80 elle a été pendant deux ans à la direction de feu Pechiney, à la DRH si je ne fais erreur. Mais entre les problématiques et surtout moyens d’une très grande entreprise de ce genre, et ceux d’une PMI de 200 - 400 salariés ou PME de 50 salariés, il y a un quasi abîme. D’ailleurs sa loi des 35 heures en est le plus parfait exemple.

Josiane Lacombe Minguell

@Trekker

Merci de votre réponse et de vos éclaircissements.
"Mais le problème c’est que les seuls services dégageant une forte valeur ajoutée, et générateurs d’emplois qualifiés et hautement qualifiés, se sont destinés avant tout à l’industrie."
Une mission parlementaire a planché sur cette question de la ré-industrialisation : http://www.senat.fr/rap/r10-403-1/r10-403-1_mono.html
Des solutions existeraient, tout au moins des propositions sont faites par les parlementaires (Sénat), reste à savoir si elles peuvent réellement êtres mises en œuvre dans un contexte européen et mondial où les pays sont interdépendants et où le malheur des uns fait le bonheur des autres.
Oui un pays qui envoie des diplômés (jeunes et en pleine forme) occuper des emplois où leurs connaissances ne sont pas exploitées est un pays qui n'est plus à la hauteur de sa vantardise.

Trekker

@ Josiane Lacombe Minguell

Dans mon commentaire auquel vous faites allusion, je ne me suis pas exprimé avec suffisamment de précision. Mon propos visait autant l’encouragement à créer des TPE, que celui à devenir auto-entrepreneur. Les auto-entrepreneurs ce sont bien des TPE, et leurs seules spécificités sont : simplification administrative et calcul de leurs charges fiscales et sociales. En fait ce n’est qu’une variante « light « des TPE « traditionnelles «: une TPE c’est une entreprise comptant de zéro à dix salariés, et la majorité ayant moins de cinq salariés sont donc bien des micro-entreprises.

Certes la gauche officiellement était fort critique sur ce statut d’auto-entrepreneur, un gadget type de Nicolas Sarkozy. Mais cette même gauche quand elle dirige les exécutifs dans des collectivités territoriales, n’a pas hésité à encourager cette floraison d’auto-entrepreneurs. De même manière qu’elle l’a fait dans les décennies passés, en matière de TPE « traditionnelles «.

Quand François Hollande candidat proposait de supprimer ou remplacer ce statut d’auto-entrepreneur, en faisant de ceux-ci des TPE, il avait raison car de par leur taux réduit de cotisations sociales et fiscalité allégée, ces auto-entreprises font une concurrence déloyale aux TPE "traditionnelles". Dans certains secteurs et notamment l’artisanat lié au bâtiment, elles déstabilisent gravement le tissu de TPE et PME existant.

Mais pour autant transformer ces auto-entrepreneurs en TPE, outre qu’au moins un tiers disparaîtront suite à cela, ne solutionne en rien le problème de fond français : pléthore de TPE < 10 salariés, beaucoup trop de PME < 50 salariés, nombre bien trop restreint de PMI comptant de 200 à 2 000 salariés, et trop forte prééminence des grands groupes cotés au CAC 40. Ces derniers étouffent de fait les possibilités de croissance d’une minorité de PME ayant un potentiel réel de développement, et les PMI ce sont des PME qui se sont développées. Du moins c’est le cas en Allemagne, Italie, et dans la France des années 50 à mi-80.

Pour conclure les propositions de Hollande comme de Bayrou, cela relevait de l’homéopathie alors qu’il faudrait des réformes d’ampleur et dans bien des domaines si on veut recréer un tissu de PMI. Mais je doute fort de cela, car la majorité de nos dirigeants de gauche comme de droite ne croient plus à l’industrie depuis plus de vingt ans. Ils ne jurent que par les activités de services, dans leurs rêveries celles-ci sont censées recéler une masse considérable d’emplois potentiels.

Mais le problème c’est que les seuls services dégageant une forte valeur ajoutée, et générateurs d’emplois qualifiés et hautement qualifiés, se sont destinés avant tout à l’industrie. Alors quand l’industrie est en voie accélérée de disparition, il en est de même pour les services qui lui sont destinés.

Résultat, il ne reste plus que les services à la personne. Mais vu qu’un grand nombre de ménages ont des revenus tout juste moyens voire souvent faibles, ils n’ont donc pas le pouvoir d’achat nécessaire pour acheter ces services, qui leurs sont dédiés au prix du marché : coût de revient + bénéfice du prestataire. Alors nos politiques ont créé en grande partie artificiellement ce marché des services à la personne. Cela par le biais de subventions et exemptions fiscales-sociales diverses, tant au profit des ménages que des TPE de services.

Ces diverses mesures ont un coût non négligeable pour le budget de l’Etat. Cet argent consacré à cela fait défaut pour « muscler « les TPE pouvant devenir des PMI, et accompagner la croissance dans l’indépendance des PMI subsistantes. Autre effet pervers, ces TPE de services à la personne ne génèrent que des emplois non qualifiés ou faiblement et donc à bas salaires. Après cela nos politiques se lamentent sur le chômage des jeunes diplômés, et les poussent à s’insérer dans la vie active via ces emplois sous-payés et où leur instruction ne sert à rien.

Mais ces mêmes politiques se gardent bien d’envoyer leurs propres enfants dans ce type d’emploi : leurs filles à bac +5 comme « aide à domicile «, et leurs fils ayant un master dans l’entretien des espaces verts des particuliers. A défaut de les placer dans des grandes entreprises «amies», il y a le réservoir en expansion quasi incontrôlée des emplois dans les collectivités territoriales.

Savonarole

100 jours à peine et déjà la couleur sépia recouvre Hollande et surtout sa girl friend, qui nous était présentée comme un gage de modernité.

Déjà le noir et blanc envahit ce couple, alors que la solaire Ségolène Royal brille de tous ses feux, sur chaque photo.

On commence à comprendre ce fameux tweet...

Cette sinistre couleur, qui a fait la gloire de Nadar photographiant Baudelaire, semble accabler Hollande.

En faisant mon Loto, au tabac du coin, j'ai jeté un œil sur les couvertures de Closer et Match : Hollande et Valérie, tous deux en maillot, bedaine et croupion proéminents, un désastre.

Hollande devrait demander à Bolloré de l'inviter sur son yacht, au moins avec la hauteur du bastingage on ne verrait ni bedaine, ni croupion callipyge.

jack

100 jours et déjà le dithyrambe ?
Le voici encore jugé par contraste de son comportement avec celui de son prédécesseur et non en fonction de ses propres résultats et ceux du socialisme intégral : gouvernement, Assemblée, Sénat.
FH a trouvé un filon : l'antipathie à l'égard de Sarko. Il exploite encore ce filon. Pour combien de temps ?

zenblabla

@JDR!
Une fois j'ai "raconté" ici qu'au moins NS, il avait instigué l'auto-entrepreneur...

Je me demande de quoi vous parlez, sinon sous injonctions, comme il semble que vous relayez bêtement la sensibilité du jour.

Veuillez bien le savoir:
Les "misérables" auto-entrepreneurs, sauf cas redevables de vives critiques des corporations, s'adressent principalement aux misérables incapables de rétribuer au-delà de la misère les services d'un entrepreneur!
Vous ne pouvez autant aisément que vous le faites disjoindre ou accoler le motif de la misère à celui de l'entreprise!

Ici, il y en a vraiment beaucoup qui se révèlent à déflorer en matières entrepreneuriales!

zenblabla

@Mme Raffeneau

Hélas, moi qui aimais tant votre mesure, vous voilà rendue en territoire de langue de bois, une langue qui ne peut-être que de bois si la forêt ayant poussée, alors tout semble et tremblant ne parler que de troncs.

Non non!
Vous n'êtes juste qu'en faveur de la persistance, mode aristocratique appréciable, et même très beau...

Néanmoins, les choses ne sont plus autant que cette beauté peut retenir, et c'est un drame, comme quand l’aristocratie vacille.
C'est seulement FH qui s'y colle!

Il faut comprendre les choses simplissimes:
Par exemple, je ne fais plus mes courses en Allemagne, 30% moins cher, parce qu'il me semble humainement impossible de soutenir le dogme de la misère exportée outre-Rhin pour une richesse qui serait allouée, comme y vont les Allemands en un dogme, qui si je vous comprends vous convient et pas encore vous afflige.

Alors, suivant ce que je crois être votre esprit en vous lisant, autant je ne fais plus mes courses en Allemagne, autant vous croire me ferais passer des frontières!

La stupidité a bel avenir!

Josiane Lacombe Minguell

@trekker

Je vous lis avec beaucoup d'intérêt.
Je ne suis pas convaincue comme vous que la gauche dans son ensemble ait encouragé la micro-entreprise et le candidat Hollande proposait de les remplacer par des TPE. François Bayrou voulait lui aussi modifier ce statut.
http://blog.lefigaro.fr/legales/2012/02/francois-hollande-et-francois-bayrou-veulent-supprimer-le-regime-de-lauto-entreprene.html
J'ai l'impression que le principal intérêt (à très court terme) de ce statut est de faire baisser les chiffres du chômage.
Oui, donner l'illusion aux micro-créateurs qu'ils vont réussir dans leur entreprise alors que la conjoncture est si incertaine est d'une belle hypocrisie.

Nath

@Laurent Dingli

En me (et vous) relisant, mea culpa !
Il est vrai que l'épithète attribué à l'ex était protéiforme.
J'ai dégainé, hélas, trop vite !
Je tâcherai d'être plus vigilant.

Trekker

@ Véronique Raffeneau

Ne pas confondre le cas de Peugeot et les propos démagogiques/irresponsables de nos gouvernants à son encontre, et la structure de la pyramide des entreprises en France. Nos PMI de 400 à 2 000 salariés furent historiquement toujours moins nombreuses que les allemandes. De plus et surtout, elles ont principalement disparu dans les années 70 / 80. Cela au sens rachetées ou passées dans le giron de nos stars du CAC 40, et pour d’autres liquidées progressivement dans l’indifférence générale.

Alors que dans la même période, les mêmes PMI allemandes se sont pérennisées et leur taille s’est accrue. L’Italie dont souvent on se gausse en France, a un tissu de PMI indépendantes bien supérieur au nôtre. Certes en majorité de taille unitaire moindre que les allemandes : 150 à 300 personnes. Mais cette infériorité elles la compensent par un ″effet de grappe″ : travail en réseaux tant au niveau fabrication qu’export. Dans ce dernier domaine elles sont le premier concurrent européen de l’Allemagne, cela en matière de machine-outils et autres biens d’équipement industriel.

Mes propos durs sur cette constance de la politique française depuis près de trente ans : encourager et faciliter par tous moyens la création de micro-entreprises, dont l’immense majorité ne croîtront jamais et donc ne deviendront pas à terme des PMI, ne visaient nullement les personnes qui se sont lancées ou se lancent dans ce type de création d’entreprise. Je suis totalement d’accord avec vous sur le fait que ces créateurs le sont dans la grande majorité des cas par obligation : survivre, maintenir leur revenu antérieur, voire l’accroître marginalement.

Nos élus tant au niveau national que des collectivités territoriales, n’ont de cesse de pousser ces personnes à créer des micro-entreprises dont l’avenir pour beaucoup est des plus incertain. Cela entre autres en distribuant de petites aides financières et diverses exemptions. Mais bien pire, et là au niveau des responsables des collectivités territoriales et chambres consulaires, en faisant miroiter la viabilité de ces micro-entreprises à leurs potentiels futurs créateurs. Pour s’en convaincre il suffit de lire les multiples pseudo-études de marché-faisabilité, qu’ils distribuent à ces potentiels créateurs. ″Etudes″ qui ne sont sous un verbiage technique, que la mise en forme convaincante pour un néophyte de l’objectif de ces élus : création d’un maximum de micro-entreprises.

Mais ces mêmes élus ou / et collectivités-chambres consulaires, se gardent bien de se porter caution des emprunts que souscrivent les créateurs qu’ils ont suscités ou encouragés. Dans les trois à quatre ans suivant ces créations, a minima un tiers disparaît suite à liquidation judiciaire. Les quelques biens qu’avaient leurs créateurs sont alors bradés, et ceux-ci se retrouvent au RSA. Que des élus de droite prônant la notion de responsabilité individuelle (généralement guère pour eux-mêmes), soient indifférents à ces drames sociaux qu’ils ont encouragés, c'est logique. Mais quand il en est de même pour des élus de gauche, cela relève d’un mélange d’imposture et de cynisme.

Véronique Raffeneau

@ Trekker

Mais nous les avions ces entreprises "PMI comptant de 400 à 2000 salariés..."

Le gros souci est que des entrepreneurs type Peugeot sont aujourd'hui insultés par le gouvernement, alors que nos élus ont pour seul modèle de référence des "entrepreneurs" catégorie JP Huchon, ayant fabriqué "de l'emploi" massif et inopérant dans des conseils régionaux pléthoriques, des responsables gouvernementaux qui jamais n'ont investi et n'investiront jamais un seul centime de leur revenu ou capital privé dans une PMI.

Toute cette incurie a fini par créer entre autres ces hommes et ces femmes qui pour s'en sortir sur le minimum - payer un loyer, un crédit de voiture, élever des enfants, etc. - n'ont pas d'autre choix de survie digne que de créer leur propre activité en devenant des auto-entrepreneurs.

Ne méprisez pas ces gens dont la précarité, parfois extrême, n’est que la conséquence des incompétences, inaptitudes et passivités de ceux qui défendent en premier les intérêts des surprotégés de tout !

Laurent Dingli

Nath,

Je vous ai écrit hier soir un long commentaire qui s'est apparemment perdu dans les limbes. Je vous y répondais en substance que vous avez très mal lu mon commentaire et qu'il ne me serait jamais venu à l'esprit l'idée indécente de comparer un président démocratiquement élu à Hitler ou à Pétain, je laisse ce genre d'âneries à M. Kahn, aux rédacteurs de L'Huma ou à certains responsables d'associations de sans-papier.

Trekker

@ Jean-Dominique Reffait

″Nous n'avons pas besoin d'entrepreneurs individuels, la France crève de ses micro-entreprises misérables, il nous faut des grosses PMI″

Je partage à 200 % votre propos, car c’est là le problème français central en matière d’entreprise et donc d’économie. L’Allemagne à bien compris cela et depuis des décennies, la force et compétitivité de son économie est loin de reposer seulement sur ses Daimler Mercedes, Thyssen, etc. Le socle de son économie, ce sont ses PMI comptant de 400 à 2000 salariés et qui sont indépendantes : capital détenu majoritairement par les familles fondatrices, et conjointement avec ou appuyées par des banquiers ayant une vision à moyen terme et surtout long terme.

Certes en France nous avons officiellement un nombre non négligeable de PMI de même taille que les allemandes. Mais le problème est que plus des deux tiers ne sont que des filiales de nos stars du CAC 40, ou de fait contrôlées par elles. Hélas les causes de cette hyper concentration entrepreneuriale sont quasi ″culturelles″ au sein de nos élites et depuis des décennies. Nos élus de droite comme de gauche, haute fonction publique et banquiers, ne jurent que par les grands groupes nationaux/internationaux. A ces derniers ils ont permis en une trentaine d’années de s’emparer de toutes nos PMI de 200 à 500 personnes qui détenaient des technologies et avaient un potentiel de développement.

Pour réduire les effets néfastes, ou du moins le tenter, de cette hyper concentration en matière d’entreprises sous la coupe des financiers internationaux, nos mêmes élites ont a contrario encouragé, et souvent au travers de gaspillage de fonds publics, la création ou survie d’une multitude de micro-entreprises qui ne dépasseront jamais ce stade. Micro-entreprises dont l’apport à notre économie et à son développement est marginal : immense majorité cantonnée dans les services ou production à très faible valeur ajoutée et à destination de marchés locaux qui sont souvent fugaces.

Nicolas Sarkozy avec son gadget des ″auto-entrepreneurs″, n’a fait que suivre cette pente mortifère française et surtout l’a amplifiée fortement, pour ne pas dire institutionnalisée.

Il faut quand même se rappeler qu’en France la part de la production manufacturière est depuis près d’une décennie similaire à celle de l’Angleterre : 11 à 12 % du PIB. A tous les ″brillants esprits″ qui ne jurent que par la primauté des services dans une économie moderne, il convient de rappeler quelques fondamentaux : en l’absence d’une industrie manufacturière, il ni y pas de services à l’industrie. Ce sont ces derniers qui dégagent une forte valeur ajoutée, et qui sont un des moteurs avec les PMI innovantes du développement économique.

Dans un registre proche on a vu ce qu’a donné une politique privilégiant les services aux particuliers, et menée par des petites/moyennes entreprises créées et développées pour la circonstance. Là je parle de l’Espagne, et de la priorité qui fut donnée à la promotion immobilière. Cette dernière en outre a été à la base d'une spéculation financière effrénée, et on en voit le résultat !.... Alors que dans les années 80 / 90, son industrie à base de grosses/moyennes PMI était en train de percer.

RF à Nath

Pourquoi serait-ce normal de démanteler les campements de Roms aujourd'hui et ne l'était-ce pas en 2010 ?

J'entends par là : pourquoi toute la gauche s'est indignée quand des campements de Roms ont été démantelés pendant le quinquennat précédent ?

Si ces démantèlements sont nécessaires, la gauche aurait dû applaudir et les encourager à l'époque, au nom de l'intérêt général.

Ca veut dire que l'opposition de l'époque a mis de côté l'intérêt général pour casser du sucre sur vous-savez-qui (à l'époque, la stigmatisation était dans toutes les bouches). C'est vraiment écoeurant rétrospectivement.

C'est exactement le même processus qui était à l'oeuvre dans le cas du Pentagone français, que j'ai cité dans mon dernier post. En bloquant le chantier, le PS (via la Ville de Paris) a utilisé tous les moyens pour toucher sa cible Sarko. L'intérêt général passait en dernier.

Et après, on voudrait nous faire croire qu'à gauche ce sont des grands gentils responsables ???

Mary Preud'homme

Le circuit du président du côté de Tulle, autrement dit "le Hollande tour" a fait un bide total !
On ne nous dit pas tout.

Laurent Dingli

Mais non, Nath, vous vous trompez : qui amalgamait systématiquement l'ancien président de la République à Hitler et à Pétain (et que vient faire ici la Rafle du Vel'd'Hiv ?????) : ce sont des personnalités de gauche. N'inversez pas les choses, svp. Mais je suis sûr que vous avez réagi lorsque Monsieur Kahn comparait sérieusement les citoyens français réunis au Trocadéro aux foules de Nuremberg...
Quant à votre sortie sur la gêne occasionnée par les Roms, dommage aussi que les représentants du Bien aient occulté le sujet... avant l'élection présidentielle. Les expulsions de Roms à Lyon ne datent pas d'hier. Il ne faut pas faire semblant (je ne parle pas de vous, je ne vous connais pas) de découvrir aujourd'hui une situation que les élus mesuraient très bien et depuis longtemps.

PS : j'adore aussi vos circonvolutions pour dire que les Roms sont des voleurs... Ainsi donc, pour suivre votre "raisonnement", j'aurais dû moi-même être victime de leurs larcins pour applaudir à la politique d'expulsions sans relogement ? Tout d'abord, je ne suis pas pour les sanctions collectives ; deuxio, avoir été agressé un jour par un Antillais ne m'a jamais fait détester les Noirs (mais seulement l'auteur de l'agression) ; tertio, je ne vis pas sur la planète Mars et sais très bien que des Roms (ne généralisons pas) vivent de mendicité et de larcins - on peut aussi ajouter que certains organisent des trafics d'enfants et d'animaux, j'en ai souvent été le témoin, sans parler des deux jeunes filles que j'ai vues dernièrement tenter de voler un pauvre type au distributeur de billets. Vous ne m'apprenez donc rien, mais je crois que vous devriez lire plus attentivement ce que j'ai écrit avant de vous empresser de réagir : j'ai seulement constaté qu'on ne peut pas apporter une réponse simple à une question complexe, c'est tout, sans aucun jugement de valeur : la preuve de cette complexité est que lorsqu'on fait sortir les Roms par la porte, ils reviennent par la fenêtre (c'est normal pour des voleurs me direz-vous - attention : propos ironique, second degré, Alex paulista pourrait nous faire une jaunisse depuis le Brésil). La France, sous Sarkozy, a fait beaucoup d'efforts pour tenter de régler le problème, notamment en concertation avec le gouvernement roumain et non sans dérapages graves (la fameuse circulaire sur les Roms, etc.). On peut critiquer beaucoup de choses dans la gestion de ce dossier, mais je répète que nous n'avons certainement pas affaire à la lutte du Mal contre le Bien. Si demain François Hollande trouve une solution humaine pour le régler et sans langue de bois socialiste, j'applaudirai des deux mains.
Re-PS : je viens de comprendre votre étrange lecture de mon post : vous pensiez sérieusement que je comparais la politique de François Hollande à celle de Hitler ou de Pétain, mais mon cher, je parlais des tristes caricatures dont était affublé Nicolas Sarkozy ; je ne suis pas aussi bête que Monsieur Khan ou que les rédacteurs de L'Huma pour oser ce genre de comparaisons indécentes et grotesques.
Pour terminer mon (trop) long commentaire, je voudrais pointer une autre contradiction (hypocrisie ?) socialiste : beaucoup de Roms auteurs de délits sont des mineurs (ils connaissent mieux les lois françaises qu'ils ne les appliquent). Vous savez qu'il y a tout un débat sur le sujet entre les écoles Valls et Taubira. Mais un jour, il faudra bien trancher.

Nath

"Oui, et maintenant la bien-pensance au pouvoir se met à expulser des Roms à tour de bras - mais "avec humanité" nous explique-t-on sans rire dans le cénacle socialiste afin de bien différencier l'ogre hitléro-pétaino-sarkoziste de Sa Grande mollassonne Normalitude-qui-aime-les-gens-et-le-train"
Laurent Dingli | 07 août 2012 à 19:04

Confondre rafle du Vel d'Hiv et autres joyeusetés pétainistes (pour faire court) avec ces déplacements, devenus nécessaires, dans certains cas reflète une « distance », pour ne pas dire ignorance (je n’ose pas dire béate) des réalités de ces populations problématiques et souvent « "larciformes ».
Vivre dans ces quartiers ? Chiche !
Demandez leur avis aux victimes de larcins et autres méfaits.
Signé : un Normal

RF

Autre petit scandale socialiste qui passera inaperçu en période estivale : pendant des mois Delanoë a bloqué le chantier du Pentagone Français (lancé par Sarko) parce que, sur instruction, ses services ne délivraient pas les autorisations de voirie nécessaires.
Changement de majorité, changement de ton : le même Delanoë vient de signer les autorisations de voirie (Canard Enchaîné). Tout est bien qui finit bien, me direz-vous...

Laurent Dingli

Euh, Jean-Dominique Reffait, sans vouloir être discourtois envers Philippe Bilger, son texte n'est pas compliqué au point qu'il nécessite une explication de texte avec moult références historiques (les guerres gauloises en passant par Chirac, la Révolution, De Gaulle...). On a bien compris ce que vous pensez. En effet, nous ne sommes pas d'accord. Vous affirmez que Nicolas Sarkozy n'aimait pas son pays, c'est votre point de vue, pas le mien. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur la division/rassemblement comme critère souverain de la capacité d'un chef d'Etat à gouverner (les discours ambigus de De Gaulle sur l'Algérie, l'instrumentalisation du Front National par François Mitterrand et par Jacques Chirac, du moins dans un premier temps, etc.). Nous verrons si François Hollande réussira à gouverner sans diviser. Mais un homme d'Etat qui clame sans rire qu'il n'aime pas les riches alors qu'il paie l'ISF et s'entoure de millionnaires, un président qui ne pratique pas l'ouverture politique (je connais déjà votre sentiment sur ce point), un homme qui place à la tête d'un ministère un démagogue agité qui insulte les entrepreneurs avant de s'excuser, n'apparaît pas à proprement parler comme un rassembleur. Pour le reste, il a fait autant de fausses promesses que ses prédécesseurs comme l'exemple récent de l'expulsion des Roms sans contrepartie de relogement l'a prouvé (et je ne parle pas de la rigueur sur laquelle Hollande et Sarkozy n'ont pas dit la vérité comme la presse britannique l'a souligné pendant la campagne électorale). Bref, Philippe Bilger se laisse encore une fois abuser par la forme.

Jean-Dominique @ Véronique

Il n'entre pas dans mon propos une critique de la contestation politique, elle est indispensable en démocratie. Mais il y a un préalable avant toute appréciation politique favorable ou défavorable : que le mode de gouvernance soit apaisé et conforme à l'histoire et à la nature de ce pays. C'est ce retour à la normalité que je loue d'abord, modernisée par l'influence d'un exercice plus modeste du pouvoir tel qu'il se manifeste en Europe du Nord.

Passé ce préalable, je ne soutiens pas que tout m'enchante aujourd'hui. Mais entre un président qui échoue en cassant et un président qui échoue sans casser, mon choix est fait. Je choisis le moins pire à défaut du meilleur. N. Sarkozy n'a strictement rien réglé des problèmes de la France. Durant son mandat, il n'y a pas eu l'ombre d'une politique industrielle, rien que le laisser-faire libéral. On peut railler le redressement productif, plus encore son titulaire, mais du moins essaie-t-on. Pendant cinq ans, avec les auto-entreprises ou les heures supplémentaires, on a transformé les Français en porteurs d'eau ou marchands de lingerie sur internet alors que rien de rien n'a été fait - alors que tous les signaux étaient au rouge depuis des années - sur la diversification et le renforcement des sous-traitants automobiles et aéronautiques. Nous n'avons pas besoin d'entrepreneurs individuels, la France crève de ses micro-entreprises misérables, il nous faut des grosses PMI.

Vous avez raison, il y a fort à faire pour réduire les féodalités territoriales des conseils généraux et régionaux. Cela dépasse le clivage gauche-droite et l'absence de transparence démocratique dans ces instances favorise le clientélisme à grande échelle et la gabegie budgétaire. La fin du cumul des mandats réduira l'attrait du fromage. Concernant cette affaire de centre d'appel délocalisé, je suis d'accord aussi. Pour avoir concouru des dizaines de fois à des appels d'offres publics, je sais combien il est facile de favoriser les entreprises strictement locales. Il suffit de mettre dans le cahier des charges deux réunions de suivi par mois dans les locaux de la collectivité pour éliminer tous ceux qui se trouvent à plus de 100 kilomètres, c'est l'enfance de l'art. Huchon est d'une totale mauvaise foi avec cette histoire : l'objectif de l'appel d'offres était de réduire le coût de la prestation.

RF @ JDR

Ah, me voilà rassuré ! Le président normal a encore des thuriféraires normaux.
Alléluia et tant mieux pour lui.
Pourvu que ça dure.

Sincèrement, nous souhaitons tous que notre président actuel s'inscrira dans la lignée des grands, et qu'on retiendra de lui beaucoup de bonnes choses. Mais pour l'instant nous avons quelques doutes.

PS (si je puis dire) : ce n'est pas parce que nous essayons de pondérer le dithyrambe de notre hôte, que nous sommes d'une béatitude sans limite vis-à-vis de son prédécesseur.

Autre PS : la présidence normale n'existe pas, elle n'a aucune définition. Chacun en fait sa propre définition. On devrait demander à l'AFNOR d'établir les critères d'une présidence normale. Mais vous imaginez un président estampillé "NF" ?

Véronique Raffeneau

Cher Jean-Dominique,

"C'est Monsieur le président, lequel a sa propre normalité, à commencer par ce qui m'apparaît le plus essentiel et qui fut le plus absent du précédent : l'amour de ce pays, sa compréhension charnelle, sa perception juste. Il n'y a là ni droite ni gauche, c'est valable pour Henri IV comme pour Chirac"

Ces Messieurs les présidents ont tellement et si bien aimé, compris, si justement perçu la France qu'ils l'ont rêvée, qu’ils l’ont faite sans ses usines, avec en succédané des conseils régionaux administrateurs de RMI, RSA, CMU, contrat truc, contrat machin, où on ne trouve pas mieux pour simplement répondre aux questions des allocataires sur leurs transports que de délocaliser des centres d'appels.

Dans leur imaginaire chéri et rêvé de la France, en Ile-de-France, par exemple, l’ambition et la passion des entreprises et de l'emploi se résument à recruter...10 000 agents - avec des directeurs des services, des sous- chefs et encore des sous-sous chefs - pour même pas gérer un existant malade comme jamais et à bout de souffle.

Dans un des domaines les plus sensibles qui angoissent au quotidien la société française, cette société imaginaire que vos présidents adoooooooorent, voilà en gros résumé, un exemple des titres de gloire d'adaptation et de composition avec le réel des présidents fous amoureux de notre pays.

Mon reproche principal adressé à Philippe ne porte pas sur sa défense et illustration des premiers mois de la présidence Hollande, mais sur le fait de ne pas vouloir admettre que la campagne présidentielle et ses slogans com' est bel et bien terminée.

Cher Alex,

"Je crois que JP Huchon voulait bêtement éviter les suicides et la prison, ménager la paix sociale dans son administration et fournir un service de qualité à ses administrés à un prix abordable."

Ben, même en délocalisant au Maroc un service destiné à répondre aux questions portant sur le transport des personnes bénéficiaires du RSA et de la CMU, côté ambiance de travail au Conseil régional d'Ile-de-France, ce n’est pas gagné !

http://www.lagazettedescommunes.com/113683/agents-en-souffrance-au-conseil-regional-d%E2%80%99ile-de-france/

Chère Mary,

Merci pour vos appréciations.

Je pense juste que c'est une erreur de croire, comme Philippe, que le résultat de l'élection présidentielle s'est prioritairement joué sur le rejet de la personnalité de Nicolas Sarkozy.

Jean-Dominique Reffait

A la lecture de certains commentaires, il semble que le rejet de la normalité - c'est tout de même pas banal - ne se justifie que par le refus de remettre en cause si peu que ce soit le comportement de N. Sarkozy. Et puisque N. Sarkozy fut Monsieur N'importe-quoi, la normalité qui lui succède devient détestable. Il n'y a pas même de contestation des excès du précédent président, non, tout le monde s'accorde sur son agitation vibrionnaire épuisante, personne ne se dresse pour défendre les milles turpitudes du quinquennat passé mais, plutôt qu'admettre que, pas de chance, ce président de droite fut mauvais, on préfère railler le retour à une gouvernance normale, en feignant de ne pas en comprendre le sens.

J'ai mauvaise grâce à effectuer une explication du texte de Philippe Bilger qui entre dans les nuances quotidiennes d'une normalité réinstallée. Qu'est-ce qu'en somme un président normal ? Ce n'est pas Monsieur N'importe-quoi mais ce n'est pas Monsieur Tout-le-monde pour autant. C'est Monsieur le président, lequel a sa propre normalité, à commencer par ce qui m'apparaît le plus essentiel et qui fut le plus absent du précédent : l'amour de ce pays, sa compréhension charnelle, sa perception juste. Il n'y a là ni droite ni gauche, c'est valable pour Henri IV comme pour Chirac ; cette transcendance de la France si magnifiquement ressuscitée par de Gaulle avait intégralement disparu depuis cinq ans.

Et ce que perçoit et décrit ce billet constitue le cœur de toute l'action des chefs que la France s'est donnée : réunir ce pays toujours tenté par la division depuis les guerres incessantes des chefs gaulois. C'est la conversion d'Henri IV, c'est le manteau de Noé gaulliste sur les turpitudes de l'administration vichyste, c'est la République Une et Indivisible qui sonne comme un exorcisme. Paris vaut toujours une messe, il faut toujours bâtir un pont-neuf entre les Français, concéder pour ne pas céder. C'est cela la normalité sans laquelle la France s'épuise en querelles ; et parce que la France est un pays exceptionnel et ambitieux par nature, la normalité d'un gouvernement est d'accompagner cette exception et cette ambition dans l'union de tous. F. Hollande y parviendra-t-il ? Je le souhaite mais je l'ignore. Toujours est-il qu'il a compris cet enjeu fondamental d'autant plus urgent que la période sarkozyste se termine au milieu d'une crise profonde.

Alors c'est vrai, F. Hollande n'a pas fait semblant de se retirer dans un monastère pour finir sur un yacht à l'étranger, il s'est mis au travail le lendemain, sans attendre, normalement. Oui, chère Véronique, F. Hollande a pris des vacances d'été toute sa vie, pourquoi n'en prendrait-il plus aujourd'hui sous leurs formes anciennes ? Parce qu'il est un président normal qui estime pouvoir faire une pause sans buller pour autant. Pourquoi consacre-t-il du temps à défaire une partie de l'héritage sarkozyen ? Parce qu'il est un président normal qui doit réparer les dégâts qui ont divisé injustement les Français. Pourquoi n'assomme-t-il pas le pays de réformes fulgurantes immédiates ? Parce qu'il est un président normal qui n'a pas l'intention de défaire lui-même dans les deux dernières années de son quinquennat ce que son agitation aurait sottement créé dans les deux premières. Vous aimez les chauffards, vous ?

Laurent Dingli

Oui, et maintenant la bien-pensance au pouvoir se met à expulser des Roms à tour de bras - mais "avec humanité" nous explique-t-on sans rire dans le cénacle socialiste afin de bien différencier l'ogre hitléro-pétaino-sarkoziste de Sa Grande mollassonne Normalitude-qui-aime-les-gens-et-le-train...
Ah ! nous voilà donc rassurés.
Oups, attendez, je relis mon commentaire la sueur perlant au front d'angoisse, espérant ne rien avoir écrit de discourtois contre les Musulmans, les femmes, les homosexuels, Brigitte Bardot ou Mickey Mouse. Non ? Ouf, sauvé. Je peux poster sans risquer de m'attirer les foudres de quelque fâcheux bien-pensant et bien-disant.

Trekker

Lorsque J-P Huchon raconte que le code des marchés publics et les réglementations européennes ne lui donnaient pas la possibilité d'empêcher la délocalisation de ce plateau d'appel, lui et notre Président normal qui l'approuve se moquent de leurs concitoyens et c'est un euphémisme.

Dans le cahier des charges d'un appel d'offres, et plus précisément dans son chapitre "critères de sélection des offres", rien n'oblige une collectivité territoriale à faire primer le critère du "moins-disant" sur celui du "mieux-disant". Pour ce dernier il suffit seulement de préciser la nature de ces critères, et de mentionner l'échelle de poids de tous les critères dans la décision finale. Exemple : 30% pour le prix, 30 % pour la qualité de la prestation proposée, 30% pour la compétence-expérience du candidat.

Tous les élus et fonctionnaires territoriaux chargés de préparer les appels d'offres savent très bien jongler avec ces deux types de critères et notamment celui du "mieux-disant". Cela souvent de manière à limiter l'accès à ces marchés, aux entreprises situées dans leurs territoires. De plus en bien pire, mais dérives fréquentes, les clauses du "mieux-disant" font que seules les entreprises "amies" pourront satisfaire à ces clauses.

Après avoir couvert cette imposture de son camarade J-P Huchon, notre Président normal peut toujours tenir des discours où il fait part de son volontarisme en économie et création d'emplois !...

Trekker

"Il suffit simplement de considérer le feuilleton PSA ou l'épisode Huchon et ses centres d'appel délocalisés au Maroc pour comprendre le décalage invraisemblable entre la réalité et la normalité comme seul slogan et argument d'un président."
Véronique Raffeneau - 7 / 08 à 8h32

Il y a encore "mieux" si je peux dire, c'est cette réception en catimini par notre Président normal de l'émir du Koweït.

http://www.lepoint.fr/monde/france-bahrein-quand-francois-hollande-recoit-un-dictateur-06-08-2012-1493370_24.php

La seule différence avec son prédécesseur, à qui il était reproché à juste titre de recevoir ce genre de tyran sanguinaire, c'est de ne pas assumer publiquement cela. J'attends avec impatience les cris d'indignations des élus PS et EELV, ainsi que de quelques-uns (es) de ses ministres. Parmi ces derniers ceux qui avant mai vilipendaient N. Sarkozy, quand il faisait de même.

Mary Preud'homme

Remarquables commentaires de Véronique Raffeneau (cf post du 6 août 4:46 et du 7 août 8:32).
Ceci étant il est "normal" que ce genre de raisonnement d'une parfaite logique fasse réagir les inconditionnels du tout à gauche, du n'importe quoi sauf Sarkozy, ou encore de l'immobilisme béat.

Alex paulista

@ Véronique Raffeneau

Si un centre d'appel est nécessaire au Conseil régional d'Ile-de-France - ce que j'ignore - le moins coûteux, "le mieux-disant" pour la collectivité et l'impôt est encore de faire en sorte d'utiliser et de gérer autrement les ressources humaines propres existantes du Conseil régional.

Vous, vous filez un mauvais coton.
Vous finirez comme Didier Lombard, et en attendant, les usagers auront toujours un service pourri deux heures par jour.

Je crois que JP Huchon voulait bêtement éviter les suicides et la prison, ménager la paix sociale dans son administration et fournir un service de qualité à ses administrés à un prix abordable.

Il a réfléchi comme un dirigeant normal pendant cinq minutes...

Vous comprenez maintenant pourquoi le concept d'"entreprise citoyenne" me fait doucement rigoler ?

RF @ Véronique Raffeneau

Mais vous le savez bien, Nicolas Sarkozy était un incapable, qui a nommé des gens incapables, qui ont rédigé des rapports d'incapables.

Donc au pire il faut ignorer ces rapports, et au mieux, si on les a lus, il faut les mettre en doute.

Donc rien ne vaut une bonne visite sur place médiatisée pour se rendre compte et redresser l'état (et l'Etat) du pays. CQFD

Véronique Raffeneau

@ Savonarole

Euh, le critère de JP Huchon n'est pas l'immigration, mais celui du coût du travail qui est largement inférieur au Maroc qu'en France.

Encore que personne dans la presse suite à cet épisode tellement parlant n'a posé la question de l'opportunité et de l'utilité d'externaliser via une société privée ou de délocaliser à l'étranger ce type de services.

Si un centre d'appel est nécessaire au Conseil régional d'Ile-de-France - ce que j'ignore - le moins coûteux, "le mieux-disant" pour la collectivité et l'impôt est encore de faire en sorte d'utiliser et de gérer autrement les ressources humaines propres existantes du Conseil régional.

Sur un sujet différent, j’ai lu hier que Mme Taubira envisageait d'envoyer une mission en Nouvelle-Calédonie suite à des mutineries dans la prison de Nouméa.

Jean-Marie Delarue - le contrôleur des prisons, je sais, nommé par Nicolas Sarkozy - a fait un rapport très alarmant sur la prison de Nouméa il y a même pas un an.

Bon sang, mais quelle est donc l’utilité de cette mission, alors qu’un rapport du contrôleur des prisons a sans doute tout exposé de la situation il y a à peine neuf mois !

Savonarole@Veronique Raffeneau

"Il suffit simplement de considérer le feuilleton PSA ou l'épisode Huchon et ses centres d'appel délocalisés au Maroc pour comprendre le décalage invraisemblable entre la réalité et la normalité comme seul slogan et argument d'un président."

Rédigé par : Véronique Raffeneau | 07 août 2012 à 08:32

En effet, bien vu. D'autant qu'il y a à peine deux ou trois ans, la gauche s'était lancée dans un mirage idéologique sur l'immigration en défendant l'idée qu'il convenait de créer des emplois dans les pays à forte immigration, afin de la contenir en France. Idée qui m'avait semblé séduisante a priori. Puis vint la crise, et quand la bise fut venue, Montebourg, candidat des primaires PS, voulu ériger des murailles de Chine protectrices et aujourd'hui flanquer une crise sociale au Maroc.
Montebourg a des convictions météorologiques.

sylvain à Taquin

Cher Taquin, c'est la dernière fois que j'affuble notre vénéré et sérénissime Président de ce charmant pseudo qui fait la joie des enfants au dessert !
J'ai promis !
Dommage que je ne puisse vous montrer une affiche parodie du film "Autant en emporte le vent" : on peut voir le couple présidentiel, notre illustrissime Guide suprême et la sublissime Tweetweilleuse, avec ce titre : "Autant en emporte le Flan".

Flan-beur :

"beur" pour le cliché de la soirée du 6 Mai à la Bastille relookée en Place Tahrir du printemps "beur" par les peuplades des teucies avides d'aides et subventions et surtout de "pax socialis" en faveur de leur "commerces" "fructueux" mis à mal par l'infâme odieux réac facho collabo pétainiste raciste xénophobe SARKO !!!!!

Ouf ! si après cet effort herculéen de repentance de ma part, la brillantissime Cécile Duflot ne me donne pas la Légion d'honneur...

Véronique Raffeneau

"...à partir de la constatation juste que sa personne avec ses manifestations outrancières avait été prioritairement rejetée, il n'en demeure pas moins qu'au-delà, l'un et l'autre sont fondamentalement, pour l'instinct, la psychologie et l'esprit, aux antipodes et que le vrai changement, maintenant, est déjà là."

C'est là, Philippe, à mon avis, que vous persistez dans l'erreur de croire qu'au-delà des cercles militants, médiatiques et parisiens, c'est la personnalité de N. Sarkozy qui a été rejetée.

François Hollande pourrait être un excentrique de première catégorie, un anormal ++++++++++ jamais vu à la présidence, un sale mec, bref ce que vous voulez, tout lui sera pardonné à l'exclusive condition que la situation financière et économique soit améliorée de façon nette et décisive, à la condition impérieuse que l'impuissance de l'Etat dans l'ensemble des domaines régaliens qui conditionnent le quotidien le plus basique soit jugulée.

Les escapades en train, les multiplications ostentatoires d'une prétendue normalité qui indiffère, les commissions en pagaille alors que normalement dix ans dans l'opposition laissent très largement le temps, la sérénité et le loisir de construire un projet de gouvernement opérationnel et opérant, cette écume ne changera strictement rien à l'attente sociale d'un redressement du pays dans ses bases les plus concrètes et les plus normales.

Comme je l'ai dit dans mon premier post, sur l'insignifiant, un président qui n'assume même pas l'emploi du mot vacances laisse penser que pour ce qui concerne l'essentiel et le grave, l'évitement est et sera la règle.

Il suffit simplement de considérer le feuilleton PSA ou l'épisode Huchon et ses centres d'appel délocalisés au Maroc pour comprendre le décalage invraisemblable entre la réalité et la normalité comme seul slogan et argument d'un président.

sophie.mnop

Mon opinion, M. Bilger, est que vous avez raison de dire que FH "sent" les attentes des Français et essaye de s'adapter à leurs aspirations... L'expulsion tout dernièrement de campements de Roms l'illustre, à mon sens assez : FH n'oublie pas qu'une large proportion de Français a tout de même accordé sa voix au FN, et fait "un geste" vers eux en laissant faire, alors qu'il avait par ailleurs annoncé en campagne qu'il y mettrait un terme faute de solution de substitution. Le président de la République, quoi qu'on en dise ou pense, est le président de tous les Français. François Hollande montre donc par là, à mon avis, qu'il en a conscience, et qu'il a des capacités d'adaptabilité aux personnes et aux situations. Dire ensuite quels sont les buts poursuivis par cette démonstration est une autre histoire me semble-t-il, même si d'aucuns, par leurs posts, lui prêtent des intentions précises ou des attentes intéressées. L'homme et sa sensibilité sont une chose, le président et sa charge en sont d'autres, à chacun de concilier au mieux sa nature humaine avec les impératifs de son poste, qu'il s'appelle François Hollande ou Nicolas Sarkozy, les Français jugeront sur les actes et leur propre vécu au terme de l'exercice de son mandat... Si la gifle est trop forte, peu importe qu'elle ait été donnée par une main de fer ou un gant de velours.

Taquin @ sylvain

Ah ? Vous l'appelez encore Flanby ?

On pourrait l'appeler Flambeur. Et si on l'écrit en deux mots, ça fait Flan-beur.

Je sens que ça va faire sourire JT, Xavier NEBOUT et Perplexe-gb.

hameau dans les nuages

"Hou la la si ça avait été Sarko !!!!"

Rédigé par : sylvain | 06 août 2012 à 15:04

Ce n'est pas faux...

Dans le même registre BFM nous bassine avec le départ du Premier ministre syrien et les défections dans l'armée syrienne, sans mettre en parallèle la charrette de quarante généraux turcs limogés.

http://www.lexpressiondz.com/internationale/158150-le-conseil-militaire-ordonne-leur-retraite-forcee.html

La Turquie doit se situer plus loin que la Syrie.

Camille @ RF

@ RF 6 août 2012 à 01:02

"N'a-t-on pas le droit de s'inquiéter un tout petit peu ?"

Si, on a le droit, et je l'avoue, je m'inquiète même beaucoup, la vision tout en rose appartient à des temps passés bien plus cléments.

sylvain

MOI je, exemplaire normal apaisé au jour le jour.

François Hollande reçoit un dictateur :

Le président de la République a accueilli en catimini le roi Hamed de Bahreïn, dont le régime étouffe dans le sang ses opposants.
""Deux mois après son accession à la tête de l'État, Hollande semble pourtant perpétuer la tradition présidentielle, en secret. C'est en catimini que le "président normal" a reçu le 23 juillet dernier le roi de Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, aucune mention sur l'agenda élyséen, aucune alerte à la presse""

Hou la la si ça avait été Sarko !!!!

Boris

@Xavier Nebout
"Ne laissez pas votre érudition être stérile".

Mais c'est qu'elle l'est nécessairement ! Tout juste peut-on s'en amuser, comme l'enfant augustinien de sa cuillère... On peut même s'en amuser à plusieurs : ça s'appelle un forum.
Vous me pardonnerez donc de ne pas parier et de préférer mon divertissement.
En ce qui concerne les pères de la fraternité Saint-Pie X, j'espère que vous avez raison, pour le bien temporel des jeunes esprits qui leurs sont confiés.

une fan

"Brosse à reluire", moi aussi j'ai cette impression qui me met fort mal à l'aise...
D'autant que je n'adhère pas au cirage... il colle mais ne saurait briller. Non il n'y a pas de souplesse dans le jeu du peu seyant roi-président, juste l'alanguissement d'un homme grisé. N'oubliez pas ce n'est pas un drogué du w (dixit ses "camarades").

sylvain

Au fait cher Flanby,
Le changement c'est pour quand ?

N'ayant jamais exercé de responsabilités au-delà du PS, sauf celle de porteur de pizzas et cafés rue de Solférino, ou de la Corrèze pour la mettre en faillite, il ressort que la véritable nature de ce président est de savoir entretenir un flou permanent autour de ses véritables intentions, se contentant pour masquer son inaction de critiquer l'action de ses prédécesseurs.
La meilleure illustration est l'acharnement qu'il met à rompre avec le quinquennat Sarkozy et à annuler le plus rapidement possible les mesures prises par son prédécesseur ; QUEL HOMME !
Par cette attitude paranoïaque, la France pourra compter parmi ses chefs d'Etat le premier président-zombi, par manque de personnalité !
Le détricotage est permanent et systématique, un peu comme la photo argentique, pour l'instant c'est de l'action en négatif.
Attendons de savoir si ce démontage suffira à transformer le pays abîmé par plus de trois ans de crise et trente ans de laxisme budgétaire.
C'est là que l'on attend le changement, pas en prenant démagogiquement le train pour se rendre là où son prédécesseur y allait par les airs.

Véronique Raffeneau

"La présidence au jour le jour renvoie surtout à ce que j'ai perçu d'emblée, à tort ou à raison, et qui tient à une certaine manière d'appréhender le réel et de composer avec lui."

Quand on n'a de cesse de défaire ce qui a été fait par un prédécesseur, et pour programme, pour le moment, de travestir le sens des mots, du plus important, exemple : redressement productif pour ne pas parler d'industrie ou d'usine, au plus insignifiant, exemple : pause pour ne pas prononcer vacances, de créer à n'en plus finir des commissions artificielles pour tout, pour rien, des commissaires à ceci, à cela, je ne vois pas à travers ces postures une forme d'appréhension ou d’amarrage au réel, et en aucune manière une façon de s'y adapter.

Mais plutôt l'application de la méthode politicienne universelle d'évitement qui vise d'abord à gérer au jour le jour, en navigation à vue, un existant-passif malade, sans volonté de le transformer.

Je peux comprendre que pour certains ce conservatisme soit moins déroutant.

Pour le pays, l'immobilisme ou l'activisme, j'ai envie d'écrire peu importe, ce qui saute aux yeux dans un cas comme dans l'autre est l'impuissance du politique à réparer les conséquences de leur gestion depuis des décennies à seule ambition et destination électoralistes .

Néanmoins, l'existant et le réel ne sont pas synonymes. Se donner une chance de maîtriser le réel c’est en premier s'efforcer de le désigner sans faux-fuyant.

Pour choisir l’exemple le plus insignifiant : des vacances ne sont pas une pause.

François Hollande a pris des vacances d'été toute sa vie. Son monde - son réel - était, est et sera ordonné ainsi. Les vacances d’été sont dans sa normalité des choses, elles vont de soi.

Pourquoi alors chez le Président avoir peur à ce point des mots qui caractérisent son univers familier depuis toujours ?

Pourquoi prendre le train - je veux dire organiser des points com' dans les gares - alors que jeune conseiller à l'Elysée, député, maire, conseiller général, premier secrétaire du PS ou je ne sais quoi encore, pour la destination de ses vacances, il ne lui serait jamais sans doute venu à l'idée, j'imagine, de dédaigner par exemple l'avion ?

RF à Camille

"Vouloir tout, tout de suite, vouloir qu'en un claquement de doigt, en quelques semaines, François Hollande règle la question des déficits, du chômage, la crise de l'euro, les dettes grecques, espagnoles, italiennes, le problème de Peugeot et que sais-je encore tant la liste est longue, est-ce une attitude mature ?"

Vous avez parfaitement raison, les problèmes que vous citez ne vont pas se régler en un battement de cil.

Mais on sait que le gouvernement compte 38 ministres (!) en plus du Super-Ayrault. Médaille d'or de la Ve : jamais un gouvernement n'a compté autant de ministres.
On sait que les impôts et la CSG augmentent.
On sait que le nombre de fonctionnaires va augmenter.

Tout cela représente un coût exorbitant pour le contribuable et les entreprises.

Que sait-on du programme de réduction des dépenses, de la dette, des déficits ?

A quoi s'occupent tous ces gens au gouvernement ?

N'a-t-on pas le droit de s'inquiéter un tout petit peu ?

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