L'actualité judiciaire est extraordinaire. Elle a un sens aigu des contrastes, un art inouÏ de la composition. Elle met face à face la justice du pouvoir et le pouvoir de la justice.
A un jour près, Philippe Courroye (PC) et Renaud Van Ruymbeke (RVR) ont été confrontés, chacun, à une épreuve difficile.
Le premier a été entendu à Bordeaux par le juge Gentil durant plusieurs heures au sujet de l'affaire Bettencourt, pour déterminer si des pressions ont été exercées par l'Elysée, si des connivences douteuses ont pu exister entre le procureur de Nanterre et l'ancien président de la République.
Patrick Ouart, lui-même convoqué, avait, dans la transcription des écoutes clandestines Bettencourt, choqué en violant l'équité entre les parties dont l'une était scandaleusement favorisée, notamment par l'annonce anticipée d'une décision. Le rapport étroit entre P.Ouart et PC, entre Nicolas Sarkozy et le même était évidemment de nature à susciter les plus vives inquiétudes sur le fonctionnement de cette justice-là.
PC a été nommé avocat général à la cour d'appel de Paris. Christiane Taubira a vu sa démarche validée après avoir été contestée par l'intéressé.
"Il est vrai que Courroye téléphonait en direct à Nicolas Sarkozy. Mais il ne recevait pas d'ordre, il devançait ce qu'il pensait être la volonté du président, espérant toujours être nommé procureur général à Paris". C'est ce qu'affirme un ministre de l'ancien gouvernement (Le Figaro).
La justice du pouvoir. La justice telle qu'elle a été.
RVR a comparu à nouveau, le 3 octobre, devant le Conseil supérieur de la la magistrature (CSM) composé d'une dizaine de membres dont seulement deux magistrats, le premier président de la Cour de cassation et le premier président de la cour d'appel de Lyon.
La Directrice des Services judiciaires qui représentait le ministère, la poursuite ayant été engagée initialement par Pascal Clément puis reprise par Michel Mercier, a en définitive abandonné l'accusation et par conséquent exonéré RVR d'une quelconque faute disciplinaire. La décision définitive sera rendue le 17 octobre mais, si je ne me trompe pas, le CSM ne pourra que prendre acte de cet abandon des poursuites.
Si, comme il est probable, le garde des Sceaux Christiane Taubira a inspiré cette heureuse conclusion, on ne peut que lui rendre hommage pour avoir su traiter avec lucidité, et dans le sens qui convenait, le dossier de RVR du ressort de son ministère et, hier, la situation de PC.
Le pouvoir de la justice. La justice telle qu'elle est.
D'hier à aujourd'hui, une évolution, un progrès. La similitude chronologique entre ces deux moments forts de la vie judiciaire - PC à Bordeaux, RVR à Paris - pourrait occulter la considérable différence entre ces deux magistrats et la perception qu'on a d'eux.
Le premier, brillant, intelligent, sûr de soi, autarcique n'a été soutenu par personne, il a été désavoué par certains et, pour parler clairement, ses actions et ses abstentions à Nanterre n'ont pas fait honneur, pour certaines, à la magistrature.
Le second, au contraire, passe pour la plupart de ceux qui ont des lumières sur les compétences et l'intégrité des magistrats pour notre plus grand juge d'instruction. Sa force et son intelligence opératoire et efficace lui ont permis, surtout, de maîtriser un pouvoir qui offre une redoutable volupté quand on le laisse se dégrader en abus. Il ne s'est jamais laissé gouverner par la vanité des grandeurs et des mondanités de toutes sortes.
Détesté par notre ancien président qui savait flatter PC, il obtiendra justice, je l'espère, du CSM le 17 octobre.
Mais comment sera la justice de demain ?
"Soyez l'homme de Rio..."
Rédigé par : stalen guevara | 05 octobre 2012 à 18:41
Pas au point de s'accrocher à un hélico, quand même ! Et Bébel n'est plus ce qu'il était, hélas !
Rédigé par : Nath | 06 octobre 2012 à 17:51
Pietri S
Si vous lâchiez un peu "la gentille fée correctrice" ! Sur ce blog, à l'évidence, les commentaires sont relus et corrigés avec minutie et gentillesse. J'en ai moi-même bénéficié. Il serait convenable d'arrêter cette course à la meilleure orthographe qui pourrait être amusante s'il y avait la moindre incertitude sur ce plan ! Cordialement.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Pietri S | 05 octobre 2012 à 23:10
Bien d'accord avec vous Polochon. Concernant les malversations et les abus de toutes sortes, les élus de gauche n'ont rien à envier à la droite et vice versa. C'est bonnet blanc et blanc bonnet !
Sur ce je retourne à mon tricot.
Bonne soirée !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 05 octobre 2012 à 20:38
Bon voyage... Succès, réussite et bonne fortune... Soyez l'homme de Rio...
Rédigé par : stalen guevara | 05 octobre 2012 à 18:41
La justice a des lenteurs mais avec une certaine pugnacité, on y arrive quand même !
Huit ans de procédure au pénal pour enfin obtenir la condamnation "sévère" d'un escroc professionnel (faux et usage). Suite à une intervention auprès de deux procureurs généraux, le dossier "disparu" pour des raisons inconnues, entre deux Parquets, a été reconstitué et traité sans délai. On n'y croyait plus !
Rédigé par : Jabiru | 05 octobre 2012 à 18:06
@ Mary Preud'homme
Je ne peux qu'approuver et regretter les faits que vous dénoncez mais sont-ils seulement le fait de la gôche ?
Il me semble que Jacquot a fait de même à Paris.
Ne serait-ce pas plutôt une conséquence de l'état assez désastreux de notre démocratie ?
Chacun pique dans la caisse puisque tout le monde (paraît-il) le fait et ce sera au moins ça que les Allemands n'auront pas.
Rédigé par : Polochon | 05 octobre 2012 à 17:40
Apprenez Pietri S que la fée dont vous parlez ne corrige jamais mes textes et laisse donc passer quelques fautes que je découvre parfois après coup. Je suis donc seule responsable de cette (grosse) faute d'étourderie.
Merci de l'avoir fait remarquer avec l'élégance et la franchise qui vous caractérisent. (lol)
Rédigé par : Mary Preud'homme | 05 octobre 2012 à 12:40
Bourguignon,
Deux cours d'appels qui donnent des avis opposés sur un même point de droit, c'est malheureusement fréquent, et même entre les chambres de la Cour de cassation.
Mais parlons-en de la Cour de cassation et cette fois-ci pour un cas que j'ai vécu.
Un quidam me fait un chèque sans provision et c'est lui qui me fait un procès pour l'avoir encaissé car cela lui a causé des frais ! En première instance, ils est vertement condamné avec même une exceptionnelle amende civile de 1500 €.
Le juge d'appel lui donne raison parce que j'aurais encaissé le chèque "précipitamment" !
Je vais en cassation où j'ai évidemment gain de cause. Je passe sur les conditions de fond qui sont on ne peut plus accablantes contre le quidam ainsi que le relatent toutes les décisions. Bref, je gagne, oui, mais pas d'article 700 ! Autrement dit je dois m'avaler tous les frais d'avocat dont les 3000 euros d'avocat en cour de cass - probablement parce que le quidam est un "pauvre particulier" et moi un "salle professionnel".
Il faut dire aussi que si l'avocat dudit quidam intervenait dans le cadre d'une association d'aide juridictionnelle portant presque ostensiblement le cachet FM, c'était peut-être pour quelque chose - qui sait ?
C'est pas de la justice de m... tout ça ?
Moi, de mon infime petit point de vue, mais qui est aussi celui de bien des avocats qui ne parlent qu'entre pros, on pourrait bien révoquer 25% des magistrats du siège au civil pour forfaiture idéologique sans aucun risque pour sa conscience.
Ce à quoi j'ajoute tous les autres pour ne pas les dénoncer.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 05 octobre 2012 à 12:27
@Pietri S
Bravo pour votre analyse sur la fourmilière de la fonction publique.
Il est grand temps de mettre de l'ordre dans la dépense publique alors que le gouvernement actuel ne sait qu'ajuster les recettes aux charges en taxant et tondant à qui mieux mieux. Un espoir, une première reculade (roucoulade) face aux "geonpis", qui peut donner des idées à d'autres futurs tondus, je pense notamment aux retraités coupables de tous les maux. Il n'aimait pas les riches, aime-t-il les retraités ? J'en doute.
Rédigé par : Jabiru | 05 octobre 2012 à 11:23
Monsieur Bilger,
Vous écrivez : "Il est vrai que Courroye téléphonait en direct à Nicolas Sarkozy. Mais il ne recevait pas d'ordre, il devançait ce qu'il pensait être la volonté du président, espérant toujours être nommé procureur général à Paris. C'est ce qu'affirme un ministre de l'ancien gouvernement (Le Figaro).
La justice du pouvoir. La justice telle qu'elle a été."
Permettez-moi de rectifier un tant soit peu vos deux dernières phrases. Je pense qu'il serait plus juste de dire "La justice d'un magistrat. La justice telle qu'elle a été selon UN magistrat."
En effet, généraliser un manquement déontologique individuel à l'ensemble de la profession judiciaire, c'est insulter la noble institution mais aussi notre ex-président.
Nicolas Sarkozy est-il soupçonné de collusion ? Oui
Par qui ? Ses détracteurs allergiques
La justice est-elle saisie ? Oui
Notre ex-président est-il reconnu coupable de quoi que ce soit et condamné ? Non, pas pour l'instant, peut-être jamais
Aussi, il est encore trop tôt pour laisser entendre que notre ex-président était un pourri. Pour moi, il est innocent jusqu'à son éventuelle condamnation par un tribunal.
Rédigé par : RF | 05 octobre 2012 à 10:30
@ JMT
"La Suisse ? Il faut beaucoup d'argent et les Helvètes nous pillent avec sadisme".
Moi, je verrais plutôt ma retraite en Bretagne : une République dirigée par le catholique-libre penseur Marielle-Pontcallec, et qui aurait les vertus de la blanche hermine.
Ou alors un Pays Basque indépendant, pour mourir en beauté dans une cidrerie en chantant Hegoak ; le Valois de Nerval ; une Castalie où l'on jouerait aux échecs ; la principauté d'Orsenna, sans Erik et avec du risotto ; mieux encore, l'auberge de la Golden Perch à Stock : la meilleure bière du Quartier Est selon les Hobbits du Maresque, avec de l'herbe à pipe à volonté...
Bref, l'embarras du choix ! En plus, tous ces pays - sauf Orsenna - sont parfaitement compatibles avec une anarchie modérée. On pourrait quand même proposer à FH la présidence des banquets de la Comté, ça le changerait de son régime.
Rédigé par : Boris | 05 octobre 2012 à 10:29
Lorsque les juges antiterroristes de la galerie Saint-Éloi, à Paris, ont appris la nouvelle, ils ont failli s'étrangler. Dans une note datée du 20 septembre 2012, Christian Vigouroux, le directeur de cabinet de la garde des Sceaux Christiane Taubira, donnait des instructions pour s'assurer de la complète maîtrise des visites des magistrats hors de France. "Tout déplacement professionnel à l'étranger de magistrat ou fonctionnaire du ministère de la Justice doit être soumis au visa préalable du cabinet, en tenant compte des particularités et des sujétions de l'entraide répressive, y compris les transfèrements."
Le reste à lire dans " le Point"
http://www.lepoint.fr/societe/exclusif-les-magistrats-en-liberte-surveillee-05-10-2012-1513586_23.php
Est-ce cela, l'indépendance des juges et de la justice???
Malgré un rétropédalage du cabinet de C.Taubira, il reste un goût amer.
Du rétropédalage au tango, il y a comme un malaise devant tant d'impréparations et de tentatives pour imposer une politique. F.Hollande ne fut élu que par défaut face à N.Sarkozy.
Rédigé par : Tipaza | 05 octobre 2012 à 10:25
Pour avoir suivi quelques séances des Etats Généraux des Collectivités Territoriales qui se tiennent au Sénat et aujourd'hui à la Sorbonne, je suis écoeuré du contenu de ces Etats Généraux dont l'essentiel a porté sur le 'bien-être des élus', leur statut, le statut des élus battus, leur prérogatives etc. Autrement dit leurs privilèges.
Le statut de l'élu battu ? En quoi un élu battu devrait-il obtenir un statut, il est battu il doit donc retourner à son corps d'origine qui est la Fonction Publique, alors qu'un élu battu de la société civile retournerait... au chômage donc à Pôle Emploi... Pourquoi s'étonner alors que les parlementaires des deux Chambres soient essentiellement constitués de fonctionnaires ?
A aucun moment il n'a été question de l'amélioration, de la rationalisation des procédures et des méthodes de travail, de la réforme de ces Collectivités Territoriales : seul les fous brisent la branche sur laquelle ils sont assis.
Un intervenant extérieur aurait eu sa place pour démontrer les aberrations successives et coûteuses de leurs pratiques.
La France est donc dirigée par des fonctionnaires, des énarques qui n'ont jamais eu à se préoccuper de la bottom line d'un compte d'exploitation, qui n'ont pas appris la culture du résultat ni celle du management et de l'organisation... Ainsi se perpétuent depuis des décennies de mauvaises habitudes, ainsi ce cirque coûteux que sont les Etats Généraux des Collectivités Territoriales n'aura même pas effleuré la manière dont ce millefeuille administratif, ce boulet administratif handicape nos finances publiques, donc notre dette.
A force de répéter toujours les mêmes âneries, "on ne peut pas gérer la Fonction Publique comme une entreprise", on se demande bien pourquoi !, on répète des bêtises et des non sens. Deux exemples :
1- Pourquoi la productivité de Pôle Emploi sur la partie comparable est-elle dix fois inférieure à celle d'une agence d'intérim... : absence de culture du résultat ! On continue de remplir un puits sans fond sans souci des coûts, on s'occupe au lieu de travailler...
2- Marisol Touraine a encore mardi répété les mêmes sornettes, 'l'hôpital ne peut pas être géré comme une entreprise' affirme-t-elle : elle oublie tout simplement que >70% des dépenses de l'hôpital sont liées à l'hôtellerie et la restauration... et que ces deux activités doivent, ont l'obligation d'être gérées comme elles le sont dans le privé avec un souci du rapport qualité/prix... sinon on continue le gâchis, la gabegie des dépenses de l'hôpital.
A force de toujours se cacher derrière son petit doigt, à force de répéter des constats erronés, en proférant toujours les mêmes inepties, jamais on ne pourra retrouver un équilibre.
A force d'être juge et partie, ce gouvernement comme les précédents tente de nous convaincre que rien n'est jamais possible, ces Etats Généraux des Collectivités Territoriales illustrent parfaitement l'impossibilité de cette Fonction Publique à se réformer, se rationaliser...
La volonté politique, l'autorité politique font cruellement défaut à la France qui en aurait tant besoin... Mais que peut-on raisonnablement attendre d'un Président qui n'est même pas capable de gérer sa vie privée et intime, sans ameuter la PQR et la presse nationale... !! Un grand coup de pied dans cette fourmilière qu'est la Fonction Publique est urgent, sinon il y aura bientôt davantage de fonctionnaires que d'actifs... !
Ce n'est que mon avis !
Rédigé par : Pietri S | 05 octobre 2012 à 09:19
Robert Gelly, procureur de Nîmes, vient d'être nommé procureur de Nanterre, en lieu et place de Philippe Courroye jugé trop à droite...
Monsieur Gelly fut conseiller Justice de Lionel Jospin à Matignon entre 1997 et 2002.
Robert Gelly est également président de la Conférence des procureurs qui, quatre mois avant la présidentielle, réclamaient une réforme de leur statut leur garantissant plus d'indépendance !
Si l'on suit bien, dans cette affaire l'indépendance de la justice n'existe que dans une soumission au pouvoir de gauche !!!
Rédigé par : Pierre Piève | 05 octobre 2012 à 09:06
la gentille fée correctrice "aurait elle du plomb dans l'aile" LOL pour laisser passer un 'fond de commerce'... sans le corriger LOL j'ai appris le fond, le fonds de commerce, les fonts baptismaux ; depuis la rentrée... il y a un sérieux laisser aller... non pas vous, pas sur votre blog, pitié pour la langue française, quand un peuple n'ose plus défendre sa langue, il est prêt pour l'esclavage LOL LOL écrivait Rémy de Gourmont !
Rédigé par : Pietri S | 05 octobre 2012 à 08:43
@ RF
« Pourquoi ? Il y a un ministre à la tête de l'institution judiciaire. Et ce ministre appartient au gouvernement, qui fait partie de l'exécutif.
CQFD »
Et au-dessus du pouvoir exécutif il y a le peuple qui choisit les élus chargés de le représenter.
Que certaines influences puissent jouer, à un certain niveau de responsabilité, dans le dénouement d’un verdict, cela ne fait aucun doute. Toutefois, elles ne sauraient s’écarter trop de la morale républicaine au risque de discréditer ceux qui prennent trop de liberté dans ce type d’agissement.
Les différentes « affaires politico-judiciaires » qui ont fait la une de nos médias au cours de ces dernières années sont là pour nous le démontrer, ainsi que le résultat de la dernière élection présidentielle qui en est la conséquence directe.
Rédigé par : Achille | 05 octobre 2012 à 05:08
Notre Hermine ergote et jabote sur les pérégrinations trébuchantes de ses alter "égaux" médiatisés qui rôdent et vadrouillent dans les palais du troisième pouvoir comme le lièvre et la tortue ...
Par leur grade et le niveau de leurs responsabilités ces deux supers magistrats sévissent dans les antres glauques de la bourge et des noblesses inaccessibles... et après tout ils peuvent faire des erreurs qui relevées par les recours de la hiérarchie sont corrigées.
Mais que dire de ces magistrats syndicalistes qui militent ouvertement pour crier leurs idéologies, la plupart du temps sectaires et injurieuses... de ces magistrats qui appartiennent à des réseaux et des confréries influentes...
Que dire de ces procureurs qui balbutient des approximations et condamnent avant le procès en se jetant sur micros et caméras... en concurrence avec les avocats qui ajustent péniblement des balivernes, mais passent en radios et sur les médias... c'est le plus important pour les ego et les honoraires de notoriété.
Et si on allait voir ce qui se passe dans les prud'hommes et les tribunaux de commerce où des Fouquier-Tinville font n'importe quoi, abusent de leur pouvoir, mais envoient au désastre et à la ruine entreprises et artisans par des jugements iniques, mal motivés et partisans...
Evidemment ce monde de cour des miracles ne concerne que la plèbe besogneuse... alors !
Pourtant et j'en ai vu, je l'ai déjà dit il y a des magistrats de très haute volée qui ne font pas de bruit, travaillent et tiennent encore la maison... ils n'ont que deux mains et les jours n'ont que 24 heures.
Rédigé par : Poil à gratter | 05 octobre 2012 à 04:15
Cher Philippe,
Votre question est vraiment trop compliquée.
La justice de demain sera vraiment très différente et vous ne pouvez imaginer à quel point ce dramatique changement va vous laisser en pleine perplexité.
Elle sera totalement impuissante à l'image même du gouvernement actuel.
Ce sera une justice médiatique, à sensation, où tout le monde se moquera totalement de la réalité, de la recherche de la vérité.
Un petit monde d'acteurs de plus en plus grossiers dans lequel chacun se livrera à la plus grosse provocation, un lieu de distraction où apparaîtront de grands criminels qui la veille de leur mort s'accuseront de meurtres non commis ou réalisés, expliqueront qu'il faut libérer quelques personnes totalement innocentes, viendront humilier les derniers lambeaux de ce qui se nommait Justice. Des cars de touristes déposeront des roses sur les stèles des plus grands criminels. La fascination du crime et du morbide détrônera la pornographie et le divinatoire.
Les personnes seront décorées lorsqu'elles auront fait justice elles-mêmes. Le Sénat comprendra que l'on puisse se faire justice soi-même, un petit peu comme aujourd'hui.
De cette petite voix qui dira mon père ne voulait pas que j'ai un portable oui mais mon père voulait que j'ai un portable, c'est pour cette raison que j'ai lancé tous les portables sur le vendeur chauve du magasin parce qu'il me demandait de me presser de choisir et précisait que je ne savais pas ce que je voulais.Ceci, c'était simplement ce que l'on considère à ce jour comme normal, mais l'expression du double langage, c'est aussi l'effort pour rendre l'autre fou.
Sur le dessin de la petite enfance, de l'adolescent interrogé deux soleils se feront un rayon d'honneur et laisseront interrogateurs les magistrats qui se diront : tiens c'est comme le dessin du fiston. Oui, mais cet adolescent a colorié les rayons en jaune, tandis que le fiston a représenté les soleils nus sous une robe de mariage et de cela à ta place j'en serais très fier.
La justice se meurt lorsque la symbolisation perd sa place et de cela, vous pouvez en avoir la certitude.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 05 octobre 2012 à 03:27
Ce billet semblait rassembleur. Il suscite des amertumes attristantes. Ce n'est pas une critique, seulement un grand découragement, un haut-le-coeur face à cet Etat décrédibilisé, je pense à Mary Preud'homme, dans une diatribe toute en lassitude et en écoeurement. Et comme elle a raison de fustiger tout ce gaspillage fait par les arrogants de la République, les maires, les conseillers généraux, les conseillers régionaux, les députés (retraités à vie), ce pillage incessant des fonds publics.
Alors que faut-il faire ? Sortir les armes du foin ? Partir ? Où ? En Afrique on chasse au Blanc, bien fait, diront les arrogants de la République. En Amérique ? On ne veut pas de nous. En Asie ? Pour faire quoi, regarder les Chinois et leurs muscles ? Ils ne pensent qu'à rouler le long nez. En solitude ? Il faut beaucoup d'argent ou se réveiller tous les matins avec des gendarmes à la porte de la tente "Allez, fichez le camp".
La Suisse ? Il faut beaucoup d'argent et les Helvètes nous pillent avec sadisme.
On pourrait aligner des chapitres entiers de répulsion. Même les religions sont haïssables.
Alors, on erre jusqu'à ce que la main effleure dans les rayons de la bibliothèque un titre de Steiner ou de Giono, de Millet (oui, celui-là) ou un Barthes et alors, l'effleurement se transforme en caresse, on flanque Van Ruymbeke et Courroye aux oubliettes avec les fastidieux de la République. Pourquoi eux ? Fonctionnaires d'Etat, au service de la Nation, mais simplement parce qu'ils servent l'Etat et quand on sert l'Etat, on doit s'attendre à être vilipendé, trahi, jugé, méprisé, ignoré, ou récompensé par de longues années de reptation ventrale. Il faut toujours savoir choisir à temps.
Le syllogisme de l'Etat est posé depuis Platon et Aristote, aussi ne l'enseigne-t-on plus, mais demain peut-être, un Messie nous viendra, ben oui, quoi, quand il n'y a rien à espérer, il ne reste plus qu'à croire, comme le fait P.Bilger. Il croit aux hommes, personnellement, je préfère les dinosaures, surtout parce qu'ils ont disparu.
Rédigé par : JMT | 04 octobre 2012 à 23:36
@ Xavier NEBOUT
Pas très clair votre histoire de rupture conventionnelle, de deux cours (d'appel) pas d'accord entre elles. J'imagine que le tenancier du blog vous dirait d'aller en cassation, non ?
Rédigé par : Bouguignon | 04 octobre 2012 à 23:17
Que valent ces deux gars emberlificotés dans leurs jabots et robes devant la mort de deux gamins tués à coups de pioche et dague ?
Ce matin sur le marché d'Aurillac personne ne parlait de ces deux illustres juges, l'un qui ne cache plus rien et l'autre qui ne trouve plus rien.
Rédigé par : Savonarole | 04 octobre 2012 à 20:48
Chancellerie à deux vitesses
Les magistrats qui gênent le pouvoir sont renvoyés devant le CSM et leur carrière est bloquée.
Pour ceux qui le servent c'est nominations promotions décorations.
Ainsi, le CSM non saisi continue à valider depuis des années la nomination des dizaines de magistrats qui ont assuré quinze ans d’impunité au milliardaire directeur de campagne de F. Mitterrand passé avec 30 Mf à travers le parquet de Paris, et... et... et... et...
Sanctions toujours pas tombées sept ans après que le mécanisme a été démonté en détail et à tous, et carrière toujours assurée comme on le constate en lisant le JO.
Que l'on fiche la paix à Renaud Van Ruymbeke utilisé pour laisser penser que la Chancellerie est impitoyable avec les magistrats, alors qu'en réalité elle devrait renvoyer devant les tribunaux des dizaines de serviteurs zélés.
Rédigé par : Choubidou | 04 octobre 2012 à 17:29
"Occupons-nous plutôt du nombre de ceux qui sont payés par les collectivités territoriales à ne quasiment rien faire d’autre que soutenir le PS, et autres permanents d’associations bidon. Là, il y a de quoi remplir des prisons pour quelque chose" remarque avec raison Xavier Nebout.
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Sauf qu'avant de remplir les prisons (déjà archi pleines) avec des profiteurs de bas étage, dont le rôle se bornerait à servir de fond de commerce électoral ou de fusible en cas de pépin, il y aurait matière à s’interroger sur les commanditaires quasi intouchables desdites pratiques, ces aigrefins de haut vol que d’aucuns veulent nous faire passer pour des petits saints ou des oies blanches. Comme par exemple notre actuel président (cf billet précédent), sachant que son département d’origine, dont il fut président du Conseil général de mars 2008 à mai 2012 compterait parmi les plus endettés. Et serait-ce pour se rapprocher du peuple que la majorité socialiste dudit département aurait décrété sous son égide et entre autres prodigalités de distribuer des ordinateurs et des iPad à tous les collégiens du département (sixièmes compris). Difficile dans ce cas précis de se défausser sur son prédécesseur UMP. Belle opération de marketing politique en tout cas, dont certains voudraient nous faire gober le bien-fondé en ces temps de restriction budgétaire. Comme on voudrait nous faire croire qu’il serait indispensable de créer des commissions pour un oui pour un non, de continuer à embaucher ici et là des centaines de collaborateurs de cabinet en CDD, notamment des chargés de mission, sachant que ces «collaborateurs» sont en réalité des valets (sur siège éjectable), par conséquent entièrement dévoués à leur maître et qui se soucient comme d’une guigne de l’intérêt général. Idem concernant nombre d’employés des municipalités, police municipale pléthorique et ignorante comprise (comme à Evry passée d'un effectif d'une dizaine à plus de cinquante avec Valls), tout ce petit monde aux ordres du maire qui se croit alors doté d’un pouvoir régalien, jusqu’à tenter de soumettre à sa volonté les fonctionnaires d’Etat (dûment formés et qualifiés eux) oubliant que ces derniers (nonobstant leur appartenance politique, culturelles ou religieuse) se doivent d’être au service de la Nation tout entière.
Comme on prétendrait nous faire avaler (au chapitre des excès et gaspillages divers) qu’en vertu d’une règle absurde, la partie d’une enveloppe budgétaire dévolue à une assemblée territoriale et non utilisée dans l’année en cours, faute de pouvoir être reportée sur l’exercice suivant, devrait obligatoirement servir à acheter n’importe quoi, y compris du mobilier de luxe ou au remplacement de matériel ayant à peine servi, voire à des achats somptuaires de spiritueux, de sacs et foulards Hermès, de cravates Dior, de montres de marque et autres cadeaux de luxe pour les collaborateurs les plus zélés ou les petits copains des entreprises ayant pignon sur rue. Sans compter les nombreux gueuletons bien arrosés dans l’auberge du coin aux frais de la princesse bien sûr. Et sans parler non plus (afin d'éviter un discours trop long) des innombrables délits d’initiés, fausses factures, appels d’offre truqués qui valent à ceux qui s'en indignent et posent trop de questions, au mieux de se retrouver "placardisés" et au pire d’être renvoyés pour manquement au devoir de réserve.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 04 octobre 2012 à 14:12
"Mais comment sera la justice de demain ?"
Mon cher avocat général honoraire, la justice est ou n'est pas. Elle sera donc demain comme hier ou ne sera pas. Quant à la Justice avec une majuscule, je crois que l'institution intéresse davantage ses propres membres que l'humble population des justiciables.
Rédigé par : Catherine JACOB | 04 octobre 2012 à 13:46
@Xavier NEBOUT
Pour rebondir sur votre cas concret, s'agissant de l'incertitude de la justice, les Conseils de Prud'hommes sont confrontés à une avalanche de jurisprudences de plus en plus protectrices des droits de salariés, qui ne prennent pas en compte les difficultés des petites entreprises notamment quand elles sont confrontées aux problèmes de reclassement d'un salarié déclaré inapte par le médecin du travail.
L'obligation de recherche qui se conçoit parfaitement dans une grande société est pratiquement irréalisable dans une petite entreprise obligée de maîtriser ses coûts. De multiples exemples de condamnation n'engagent pas les PME à recruter.
Pour revenir à RVR, il ne serait que justice qu'il l'obtienne.
Rédigé par : Jabiru | 04 octobre 2012 à 13:21
Achille,
"La Justice est encore loin d’être totalement dissociée du pouvoir exécutif…"
Evidemment !
Elle ne l'a jamais été et elle ne le sera jamais, parce qu'elle ne peut pas l'être.
Pourquoi ? Il y a un ministre à la tête de l'institution judiciaire. Et ce ministre appartient au gouvernement, qui fait partie de l'exécutif.
CQFD
Rédigé par : RF | 04 octobre 2012 à 12:48
Bonjour Philippe Bilger,
« Détesté par notre ancien président qui savait flatter PC, il obtiendra justice, je l'espère, du CSM le 17 octobre. »
Ce qui tend à démontrer que si le vainqueur des élections présidentielles avait été le candidat sortant, les verdicts concernant ces deux juges auraient pu être inversés…
La Justice est encore loin d’être totalement dissociée du pourvoir exécutif…
Ceci étant je me réjouis de l'abandon de l'accusation à l'encontre de RVR qui est un juge d'une grande qualité.
Rédigé par : Achille | 04 octobre 2012 à 11:49
L’arbre de l’angélisme ne doit pas cacher la forêt des tares de notre justice :
Dans l’affaire des frégates, soit on paye des commissions pour vendre soit on ne vend pas. Mais si on paye, on ne va pas après dénoncer ceux à qui on les paye ni le mécanisme du paiement, ce qui revient au même. La raison d’Etat doit, si personne n’en à s’en plaindre, parfois passer au-dessus des chastes oreilles de magistrats qui n’y entendent rien.
Mme Bettencourt donnerait de l’argent à l’UMP en marge de la loi. La belle affaire ! S’il n’y avait que des délits de cet ordre dont nous ayons à nous plaindre, nous serions au paradis. Occupons-nous plutôt du nombre de ceux qui sont payés par les collectivités territoriales à ne quasiment rien faire d’autre que soutenir le PS, et autres permanents d’associations bidon. Là, il y a de quoi remplir des prisons pour quelque chose.
Ce dont souffre notre pays, c’est de l’incertitude de la justice. Un cas récent concret : dans le cadre d’une rupture conventionnelle de contrat de travail, une cour d’appel requalifie celle-ci en licenciement sans cause réelle et sérieuse pour ne pas avoir signalé au salarié qu’il pouvait se faire représenter pendant qu’une autre cour dit le contraire.
Il s’agit juste de la ruine ou pas de petits employeurs au profit de salariés sans scrupules, et c’est bien plus grave que l’affaire Bettencourt !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 04 octobre 2012 à 10:54
Merci la Chancellerie ! S'il est clairement démontré que RVR a pris quelques libertés avec le Code de Procédure Pénale, il se confirmerait donc que Christiane Taubira est d'une grande clémence généralisée.
Rédigé par : jack | 04 octobre 2012 à 10:41