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14 octobre 2012

Commentaires

Alex paulista

@ Jean-Dominique

Entre bosser pour une banque qui achète d'un côté pour vendre de l'autre ou fabriquer une voiture qui rend le même service que l'ancienne mise artificiellement à pourrir à la décharge...

Une martingale qui pond de l'or en dépouillant une autre banque, c'est plus sexy que l'obsolescence programmée de votre imprimante, non ?

zenblabla

@JDR
Excusez moi si j'interviens, entre @vous et @M.Nebout, s'agissant de l'appréciation que vous instiguez, s'agissant de Mme Merkel (@ !).

Je crois que vous faites ainsi grand cas de la vertu qui serait en les investisseurs d'Allemagne, savoir par eux être complet d'investir, ensuite étant justifiés de manifester leur probante intention capitalistique, suivant le minimum de vertu qui s'entraînerait par la stricte obédience du capitalisme rhénan.
Ainsi recevoir quelques îles grecques en retour ne serait que simple observance.
Il faut quand même se pincer !

L'intention probante ne prouve malheureusement pas plus que pas grand-chose, à moins que fasse preuve la réalisation de l'intention.

Je ne crois pas avoir connu plus stricte nécessité, sinon depuis les vendeurs d'Allemagne, d'avoir à s'asservir pour preuve d'asservissement mutuel, par leurs propositions grâce aux produits d'Allemagne.

Il y a quand même un biais qui prouve que tout cela ne tient pas..., si tenait le capitalisme rhénan...
Par exemple, depuis huit mois je ne fais plus mes courses en Allemagne, étant frontalier et quand bien même faire mes courses là-bas me reviendrait bien moins cher !
L'ambiance en Allemagne, c'est plus ce que c'était...
Qu'y a-t-il sur l'os ?

Du côté de la régulation, il faut faire plutôt confiance à la France, c'est une Nation très apaisée, bien plus que je l'imagine, on l'imagine seulement vaguement...

C'est cette affaire, très politique, qui ici renvoie, et c'est attente, l'affaire économique en simples dogmatises.

RF

Herman,
Lisez ma réponse à Jean-Dominique.
Sur ce, bonne nuit à vous deux.

Jean-Dominique @ Xavier Nebout

Xavier Nebout, les entreprises dont ne veulent pas les financiers rapportent mais pas assez pour eux. Et c'est intéressant de s'interroger : pourquoi ?

Avant la financiarisation de l'économie, le capital allait à la production, on escomptait 4% et on était content. Les plus chanceux tombaient dans le pétrole à 10% mais il n'y avait pas de place pour tout le monde. La révolution industrielle, les Trente Glorieuses se sont construites sur ces bases saines du capitalisme.

Puis vint la déréglementation reaganienne. Le marché financier a vu ses capacités d'autoproduction croître sans limite. Zéro risque industriel, pas d'investissement lourd, pas d'amortissement long, effet de levier des profits.

Une industrie financière s'est mise en place, distincte de l'industrie réelle. On a ainsi lancé des produits financiers comme on lance une nouvelle voiture sur le marché. On a titrisé tout et n'importe quoi : le risque du risque, la spéculation sur la spéculation, du vent, des sentiments, rien de rationnel. Tout cela ficelé par des mathématiciens heureux qu'enfin leur discipline abstraite puisse trouver à s'appliquer dans le réel.

Mais cette industrie est elle-même gourmande. Il faut des traders, des analystes, des intermédiaires et il faut les payer cher, très cher. Des dizaines de milliers de salaires ou de commissions énormes ajoutés aux structures des organisations. Au final, il y a le porteur, l'épargnant qui veut ses 4%. On rajoute donc au pot le train de vie de l'industrie financière pour parvenir à dégager ce rendement. Voilà pourquoi il faut désormais tabler sur 10%. Je passe sur le rôle schizophrène des fonds de pensions américains dans ce mécanisme : pour payer les retraites de vieux ouvriers, il fallait investir dans les entreprises qui fichaient dehors les ouvriers actifs.

Vous serez d'accord avec moi que c'est une trahison du capitalisme dans son essence-même. L'industrie n'est plus considérée comme le moteur principal du profit mais comme l'aspirateur de base pour alimenter en matière première - l'argent - l'industrie financière qui génère ses propres profits plus juteux.

L'Allemagne de Mme Merkel a choisi en 2010, temporairement, d'interdire certains produits financiers sur ses places boursières. C'est une première. Obama s'y essaye. Rien en France, nous ne sommes pas leader en la matière. Londres refusera toujours. Il faut souhaiter que ce mouvement se poursuive, d'interdire progressivement tous les produits dérivés comme on interdit un produit toxique. Seule la disparition de ces produits dérivés contraindra les investisseurs à revenir vers ce qui n'aurait jamais dû cesser d'être la destination de l'investissement : l'industrie.
Ceci est le propos d'un homme de gauche. Est-ce pour autant une ignominie ?

zenblabla

Mais enfin!
Qui donc, de droite ou de gauche peut-il "réellement" comprendre le réel ?
La droite, de tous temps mais bien plus aujourd'hui, souffre du manque d'intelligence du réel.
Cela fait bien trop longtemps qu'elle l'envisage... histoire de le dire comme s'il valait en vérité, voire en vérités.

C'est un petit peu comme le paysage : on le décrit comme naturel..., mais on oublie qu'on l'a fabriqué..., et qu'on ne pourra plus le fabriquer semblable !
Un minimum d'idéologie s'impose, même si, des "idées", il y en a plein les caniveaux !

Que la droite, si elle est du côté des investisseurs, sachent investir dans n'importe quoi qui "à la limite", la dépasserait !

Herman

"RF, coupez-vous la main gauche, malheureux !" JDR

Excellent... et très juste !

RF

scoubab00,

Bah oui ! A chacun sa préférence. La mienne, c'est l'idéal de droite... Que voulez-vous nul n'est pas parfait.

Du reste, ai-je dit que Chirac avait conduit une politique de droite ?
Sarkozy a été bien plus droitier, mais il a été entravé par tous ces frondeurs* éternels qui se nourrissent de ce que leur apporte la collectivité.
Ah oui, elle est belle la France.
150 000 fonctionnaires en moins en 5 ans, et tout le monde descend dans la rue.
La mise en oeuvre d'une réforme des retraites pourtant vitale ?
Tout le monde descend dans la rue.


*pour rester poli. Je voulais écrire gu..lards

-----------

Jean-Dominique,
Vous êtes intelligent et vous aviez compris mon allégorie. Je vous répondrai donc au sens propre comme au figuré : votre suggestion, très peu pour moi. Je ne suis pas un bourreau et pour garder mon équilibre j'ai besoin de tout mon corps, même si je suis droitier.

RF

Pietri S,

Je crois que le vrai problème de ce gouvernement est l'état d'esprit. Chacun veut se démarquer. Pour montrer qu'il est le meilleur ?
Pas forcément, je vois plutôt en toile de fond de ce comportement l'esprit sans cesse frondeur de gauche. L'esprit de la révolution permanente souffle sur nos têtes exécutives. Cet esprit selon lequel on remet sans cesse tout en cause. D'où la capacité de se contredire soi-même tous les quatre matins, et l'impression de cacophonie et de surplace.

La solidarité gouvernementale, la parole du président et celle du Premier ministre sont des choses sacrées lorsqu'on est ministre.

Un ministre digne de ce nom ne devrait s'exprimer que sur son portefeuille. Et rien d'autre.

Il y a un ministre qui a réalisé un sans faute jusqu'à maintenant, c'est Manuel Valls. Parce qu'il est intelligent. Parce qu'il est responsable et consciencieux. Il a pleinement conscience de sa charge et ça, c'est vraiment appréciable et rassurant. Rassurant parce que gage de stabilité.

Les autres ne me rassurent pas du tout, mais alors pas du tout.

Jean-Dominique @ RF

RF, coupez-vous la main gauche, malheureux !

scoubab00 à RF

Quand je regarde ma main gauche, je vois qu'elle est le symétrique inverse de ma main droite.
Elle peut vous sauter à la gorge à tout moment. Un conseil, RF : coupez-la !

La droite, c'est un Etat réduit qui laisse s'exprimer la liberté d'entreprendre.
Où ça ? En France ??? La droite sous Chirac puis Sarkozy et l'organisation de son Etat a été aussi pachydermique que les socialistes dans les années 80 et 90. La Droite telle que vous l'appelez de vos voeux est plus qu'estimable mais avouez qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. Qu'il est bon de se gargariser au lexical. Et c'est même moins cher qu'un médicament générique.

adamastor

@ Solange

Madame, quand on est citoyenne d'un pays comme le vôtre où l'ombre de la sécession rôde, un pays qui n'est pas fichu de parler la même langue, on doit, à mon avis, s'abstenir de critiquer les hommes politiques d'autres pays et être désobligeante comme vous l'avez été à l'endroit du Président Sarkozy. Vous respecterez ainsi, sinon l'homme, au moins la moitié des Français. Le cousinage ne permet pas tout ! En résumé, occupez-vous de vos salades !
Cordialement

Xavier NEBOUT@JDR

@JD Reffait

Christian Saint Etienne, et autres économistes dont Pascal Lamy, ne sont même pas fichus de nous faire votre brillante démonstration. Comme des benêts, ils attendent que les entreprises soient déchargées des charges sociales en n’osant plus que ce soit sur la TVA, et que le droit du licenciement soit libéré. Vite ! Ecrivez-leur, ils ne comprennent rien, les pauvres.

Quant à ces salauds de financiers qui ne veulent pas investir dans des entreprises qui ne rapportent pas, mais qu’on parachute donc le 2ème REP sur Genève et qu’on passe ses banquiers à la gégène !

Moins drôle, un client me disait hier que le dernier site de postproduction allait fermer en France. Deux ou trois cents emplois qui dégagent. La postproduction, maintenant, c’est à Londres. Effectivement, ce n’est pas essentiellement à cause du coût du travail, tant les salaires sont de loin plus élevés en Angleterre, c’est une question d’état d’esprit.
Là-bas, on met une pièce dans une boîte et on prend un journal. En France, il ne faudrait pas une demi-journée pour que tout disparaisse sous le ricanement des passants bien politiquement corrects. Votre France de gauche, le monde des affaires ne la supporte plus. On se barre si l'on peut en lui faisant un bras d'honneur.

Pietri S

Que de lyrisme sur ce sujet endémique, lyrisme dont je suis bien incapable, mais que je prends un réel plaisir à lire. Mille mercis à Philippe Bilger et à tous ces rédacteurs talentueux.

Différence entre la Droite et la Gauche, l'une qui amasse avidement et l'autre qui distribue, concept bien court je vous l'accorde bien volontiers.... :

mais le Gouvernement de Gauche, celui du Président Hollande nous avons pu le voir, l'entendre et l'apprécier LOL, à midi sur Canal :
- Sur les matinales de ce mardi, cinq ministres étaient invités sur toutes les radios, à des horaires identiques !
- Aucun ne disait rigoureusement la même chose sur le même sujet ; sous le gouvernement Ayrault tout élément de langage cher à l'équipe Sarkozy a été abandonné ce qui pourrait être reposant, à condition qu'il ne laisse pas place à des contradictions... inédites.

La solidarité gouvernementale est peut-être dans la forme, le comportement, pas dans le fond, les propos tenus. A ce rythme ils adopteront bientôt un uniforme...


- La pire contradiction entre toutes, a été celle de Harlem Désir, le futur secrétaire général du PS ni élu mais désigné, qui quasiment en même temps, sur deux radios différentes, disaient l'opposé de ce que rappelait le Premier ministre.
Alors que le Premier ministre affirmait que le Gouvernement tout entier était pour la non dépénalisation du cannabis, H. Désir sur une autre radio affirmait que le cannabis devait être dépénalisé.

... j'ai sans doute oublié que H. Désir ne faisait pas partie du Gouvernement Ayrault... et qu'il n'était pas soumis à la solidarité gouvernementale.

Y a-t-il encore un pilote dans l'avion France, le temps ne serait-il pas venu pour le Président Hollande de remanier son Gouvernement en profondeur, de changer de Premier ministre dont l'autorité et le charisme ne semblent atteindre les ministres, de former un Gouvernement restreint de 15 ministères avec des ministres des personnalités compétentes au lieu des 38 actuelles, de former un Gouvernement de combat pour tenter de juguler la crise, on ne part pas au combat avec des bleus, tout plein mignons, qui ont du lait qui leur sort des narines quand on leur appuie sur le nez (traduction libre d'un dicton allemand) ou qui sont
encore verts derrière les oreilles.

Elie Arié

Cet article comporte un contresens sur la notion de "droite", assimilée au pragmatisme et limitée à la gestion du réel; alors que le libéralisme est bien une théorie , ayant eu ses concepteurs et ses penseurs (Adam Smith, Hayek, etc.) qui luttent contre les tendances monopolistiques et protectionnistes spontanées du capitalisme en combattant tout ce qui peut entraver la loi du marché et la concurrence libre et non faussée, érigée en idéal à atteindre : ententes, protectionnisme, monopoles, interventionnisme étatique, réseaux d’influence, etc. ; il impose donc des règles et des interdictions au capitalisme, c’est un système théorisé et dont l'application comporte une forte base juridique (lois antitrusts, etc.)

RF

Jean-Dominique Reffait,

"La gauche, je ne sais pas ce que c'est politiquement parlant."

Je vais vous aider à répondre à cette question en vous parlant de la droite.

La droite, c'est des valeurs intangibles, c'est le respect de la loi et des traditions qui ont un sens historique (mariage par exemple).
La droite, c'est la promotion de l'excellence. La droite cherche à faire grandir l'humain, elle cherche à épanouir les talents de chaque être suivant son potentiel.
La droite, c'est un Etat réduit qui laisse s'exprimer la liberté d'entreprendre.
La droite, c'est un ensemble de bipèdes les pieds sur Terre et la tête sur les épaules. On appelle cela le bon sens.

Quand je regarde ma main gauche, je vois qu'elle est le symétrique inverse de ma main droite.

Jean-Dominique Reffait

Oh Sbriglia, s'il y a bien quelqu'un qui ne s'est pas intoxiqué à Marx, c'est bien moi ! J'aime le Marx de la Philosophie Allemande, un vrai penseur allemand dans la lignée de Kant et de Hegel. Le Marx politique est insupportable de mauvaise foi. Il a anéanti les autres courants socialistes au point de réduire le socialisme au marxisme. Je revendique le socialisme français, celui de Saint-Simon, de Proudhon et de Fourier.
Ma formule est raccourcie, elle répond à l'inénarrable Nebout qui mérite bien qu'on outrepasse un brin les limites de l'honnêteté intellectuelle, non ? Mais elle me paraît juste : il y a une insupportable injustice dans la répartition des richesses entre travail et financiarisation. Des millions d'asiatiques ou de sud-américains bossent jour et nuit pour produire au profit des seuls dividendes exorbitants exigés par le marché financier. Lorsque Madame Parisot exige un choc de compétitivité, je ne l'entends pas réclamer une baisse des exigences de rentabilité des financiers. Aujourd'hui, une entreprise qui investit ses fonds propres - de plus en plus rares - table sur une rendement de 4%. Pour une entreprise détenue par des institutions financières, l'exigence passe à 10%. Si on se demande pourquoi la France se désindustrialise, on peut accuser le coût du travail. Mais c'est illusoire : pour attirer un investisseur dans l'industrie et passer d'un rendement normal de 4% à 10%, le coût du travail doit baisser au niveau chinois, c'est impensable. Le vrai problème est que rien ne freine la goinfrerie financière qui refuse d'investir dans l'industrie moyenne en Europe quel que soit le coût du travail. Vous pourrez le baisser autant que vous le voulez, le rendement industriel sera toujours moins intéressant que le rendement financier ou, à défaut, des activités de services. Il y a là un frein considérable à la compétitivité industrielle.

Ce qui me permet de rebondir sur Scoubab00, en tout bien tout honneur ! Ce que vous exprimez a du sens et je ne m'enferme pas dans un modèle de redistribution. Le rôle de la gauche, vous avez raison, est de construire un nouveau modèle de redistribution qui soit cohérent avec les réalités économiques actuelles. Mais il y a une arithmétique dont on ne peut faire abstraction : quand vous donnez plus aux uns, vous donnez moins aux autres. De quelque façon que vous le fassiez, et il faut de l'imagination pour créer du neuf, on en reviendra toujours là. J'ai justement dit, dans mon premier commentaire, que la gauche post-marxiste était à inventer, qu'elle n'existait pas encore.

Je termine par mon Xavier Nebout qui m'inspire toujours !
"Chercher à discréditer la personne au lieu de répondre à ses idées, c'est l’indéfectible tare de l'intello de gauche"
Ah, parce que vous développez des idées ? Elles sont bien planquées derrière vos torrents d'injures ! Vous insultez en permanence, vous êtes dans le discrédit continuel, c'en est comique ! Vous êtes un intello de gauche redoutable !

Herman Kerhost

"Ah JDR, les "fourmis dans l'esprit" que notre hôte croit devoir déceler à gauche (j'aurais plutôt évoqué les cigales, mais bon)" sbriglia

Ne confondriez-vous pas l'esprit et les jambes cher sbriglia ?

Hermione

Vous avez un bien curieux prisme pour décoder le rapport au réel de nos politiques. Il est naturel que ce prisme ne donne pas une image fidèle de ce que vous regardez, mais vous devriez vous en apercevoir.

C'est cependant sans aucune gravité, puisque quelle que soit la réalité, il se trouvera toujours deux (au moins) points de vue qui la décriront de façon divergente.

Non, ce qui est grave, c'est lorsque les points de vue se confondent dans la pratique au nom du "réalisme". Le renoncement de la volonté et de l'esprit se drapera toujours dans le manteau de la "raison". Une "raison" à la A. Minc, cela va sans dire, qui n'est rien d'autre qu'une croyance.

JMT

Il est assez naturel qu'un ouvrage sur les gauches françaises irrite ou suscite des émotions esthétiques. En effet, il y a une partie de la population qui croit sincèrement que cela existe, la gauche, comme lieu de pensée, d'unité de sentiment. Si on se rapproche de l'histoire courante, on constate que la gauche, en Europe, n'a pas un rôle bien différent de la droite, mais qu'elle le joue avec des personnages différents : jamais personne ne croira que M.Fabius est de gauche, il a choisi un camp et a la fidélité de s'y tenir, ce qui n'est pas le cas de tous. Staline était de gauche ou je me trompe et il a bel et bien incarné en France l'idéal de la gauche communiste et la lâcheté de la gauche socialiste ainsi associés au plus grand criminel de l'histoire contemporaine. Certain grand dirigeant socialiste a une feuille cadastrale bien remplie, et ne parlons pas bien sûr des artistes et autres histrions qui vont à gauche comme des journalistes parce que ce n'est pas dangereux et que ça peut rapporter gros. Quand M. Giscard a fait adopter le rapprochement familial, il n'a pas manifesté une sensibilité de la droite réputée telle. Le rêve et le pragmatisme ne sont pas à opposer puisque les gens de gauche sont très pragmatiques pour les avantages et que les gens de droite rêvent de faire ce que la gauche n'arrive pas à concevoir. La cagnotte des sénateurs, elle est de gauche ou de droite ? Elle est de la mangeoire bien garnie de tous les partis. Quand on pense à un Guérini socialiste, c'est à mourir de rire.
Dans ces conditions, on peut toujours théoriser, mais que font les hommes ? Au quotidien ? Ils sont terrassés par le pouvoir, la gauche engage des guerres, les perd, la gauche fait tirer sur la foule, sur les ouvriers, la droite ne s'en offusque pas tellement, tant les erreurs de l'un engendrent la venue au pouvoir de l'autre.
J'ai une grande admiration pour Poutine, c'est un type abominable, un monstre de cruauté et de manipulation mais il a une pensée unique : la stabilité de l'empire russe. De la même façon, j'admire Colbert, affreux, méchant, vicieux mais n'ayant qu'un but : la grandeur du royaume de France. L'ennui, avec nos dirigeants actuels, c'est que ce sont des foutriquets. Des gens intelligents, mais sans envergure, ou englués dans un consensus tiédasse dont ils n'osent pas sortir et qui leur assure une vie confortable, du style de l'énarchie goguenarde et sans grands risques et la France ne les préoccupe pas tellement ; ils préfèrent la gestion quotidienne du train-train démocratique.
Malheureusement, ceci ne débouche sur aucune solution, aucune alternative, donc est parfaitement inutile, comme la gauche... ou la droite.

RF

La gauche, pleine de rêves ? Ca se saurait, voyons ! En tout cas je remercie mon cher ministre de l'Education nationale de me faire halluciner... sans que je fume !

Voilà-t-y pas qu'il s'exprime en faveur d'un débat sur la dépénalisation du cannabis. Alors que le président avait clos la question il y a quelque temps déjà.

Duflot sort par la porte, et Peillon revient par la fenêtre ?

Mais c'est à mourir de rire ce quinquennat.
Il ne se passe pas un jour sans un sketch.
C'est Benny Hill aux manettes ou quoi ?

Monsieur Bilger, vous avez manqué de dire que la gauche avait aussi une vertu psychotrope.

Allez chiche, dépénalisons le cannabis, taxons-le comme la bière, donnons des cours de fumette dès l'école primaire.
Allez, c'est la fête du slip, tous à poil, fumons et conduisons bourrés ! Au diable la pénalisation !
Le droit, c'est pour la droite !
A gauche on chique le shit.
Abrogeons toutes les lois, plus besoin d'Intérieur ni de Justice. On économisera des milliers de fonctionnaires d'un coup.
Supprimons l'armée aussi. Elle coûte cher et ne sert à rien. Au revoir les champignons atomiques et bonjour les hallucinogènes. Miam !

Oh ?! Je vois des étoiles...
...et un éléphant rose qui vole et qui me dit "bonjour". Je lui réponds "bonjour Jack, tu parles ma Lang ?"

!!!!!! Wahoo kel kif !!!!!!

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Et moi qui fais mon sérieux avec ma méthode syllabique (cf billet précédent). Serais-je un extraterrestre ?
Pincez-moi, je rêve (et pourtant je ne suis pas de gauche).

Tipaza

Gauche-droite, quelle importance !
La volonté populaire, fondement de la démocratie peut-elle encore s’exprimer librement ?
Librement cela veut dire sans la contrainte sournoise d’une bureaucratie non élue, je veux dire la bureaucratie de l’U.E.
La vice-présidente de la Commission Viviane Reding participait lundi à un débat sur les orientations budgétaires européennes à l'Assemblée nationale. Une première, symbole du rôle croissant de l'Europe dans les discussions françaises.
Et voilà que le budget français est contrôlé par une technocrate non élue par le peuple français. Cette femme n’a aucun mandat électif. De quel droit participe-t-elle à cette préparation du budget ?
En démocratie, l’impôt relève du peuple. Que le budget sorte du contrôle populaire et c’est la démocratie qui recule. C’est même la définition de la démocratie, le budget et l’impôt relèvent de la seule volonté populaire au travers de ses représentants.
Nous sommes devenus pas même un land de l'U.E., puisque dans un Land, l’impôt relève de la volonté populaire, moins que ça, un protectorat soumis à une autorité extérieure sans légitimité populaire.
Alors gauche ou droite, quelle importance !!!

Xavier NEBOUT@Scoubab

Scoubab00

Louis XVI n'a eu cesse de se soucier de la misère du peuple et de se battre contre la grande noblesse. Il n'y a pas été habile, et c'est finalement la gauche caviar qui a eu sa peau.
Jacques Cathelineau n'était qu'un modeste colporteur, et Henri de La Rochejaquelein était de petite noblesse.

Le Maréchal, l'histoire rendra hommage un jour à celui qui était trop grand pour les Français ainsi que le laissera un jour échapper de Gaulle.

Oui, l'histoire rendra un jour hommage à cet homme.

Xavier NEBOUT@JDR

@Jean-Dominique Reffait

Chercher à discréditer la personne au lieu de répondre à ses idées, c'est l’indéfectible tare de l'intello de gauche : j'ai posé la question de savoir si l'on devait, dans le souhait de répartir les richesses, le faire selon les mérites et les nécessités.
Votre réponse : je ferais partie du monde de la spéculation boursière qui vit sur la misère du peuple ! Mais ai-je dit un jour un mot qui laisse entendre cela ? Vous devriez d'ailleurs vous douter qu'avec mon sens du compromis, il me serait difficile de faire fortune.
Pour cela, j'aurais choisi de faire carrière chez les FM.

Quant aux Africains, il est très généreux de de votre part de les recevoir. Combien en hébergez-vous personnellement ?

Perplexe-gb

Il s'agit bien pour un Etat d'assurer la prospérité de sa population. Soit en facilitant la création de richesse soit en redistribuant pour aider les plus démunis.
Mais après ce postulat de base, comment dans un pays qui possède une bonne administration pour lever les impôts, empêcher que des minorités agissantes utilisent les structures à leurs profits, via les taxes et redevances spécifiques ou exonérations adéquates, etc.
La gauche, la droite s'invectivent sur le niveau de richesse des gens sans voir que l'Europe s'épuise à payer son énergie à de trop petits Etats pour assurer un fonctionnement économique global acceptable.
Notre génération est vraiment à côté de la plaque.

sbriglia@JDR

"Le travailleur infatigable est rémunéré une misère tandis que le rentier chanceux roupille sur ses spéculations boursières."

Ah JDR, les "fourmis dans l'esprit" que notre hôte croit devoir déceler à gauche (j'aurais plutôt évoqué les cigales, mais bon) sont plutôt, sous votre plume, des fossiles surannés (redondance voulue) !

Vous croyez vraiment ce que vous écrivez, ou c'est le fruit d'une lente intoxication aux oeuvres de Karl ?

...voire du second degré ?

scoubab00

Jean-Dominique dote Xavier d'un souffle lyrique qui rappelle certaines surproductions hollywoodiennes. J'imaginai à le lire Xavier le beau ténébreux en Mel Gibson ou Kirk Douglas pourfendant l'envahisseur bistré à l'haleine fétide, le gauchiste vérolé devenu mort-vivant. Bonnet blanc et blanc bonnet.

Seulement voilà, Jean-Dominique : cette fameuse répartition des richesses a du plomb dans l'aile, je le crains. Lorsque le gâteau sera devenu trop petit et les récipiendaires putatifs trop nombreux, on va faire quoi ? Répartir la richesse avait encore un sens dans une société relativement jeune, dynamique et non ouverte au chômage de masse. D'où l'utilité d'inventer un nouveau système social qui nous permette d'éviter l'embolie ou l'explosion. Tout le rôle, le sens, la moelle même de la gauche et ses responsables. Et pourquoi pas la droite ? Xavier se souvient forcément de l'action sociale féconde du Maréchal lors du deuxième conflit mondial. Il a son poster au-dessus du lit.

Jean-Dominique @ Xavier Nebout

Xavier Nebout, je vous remercie de cette contribution à l'élévation du débat. La redistribution des richesses, que l'on choisisse tel ou tel critère, n'est aujourd'hui plus assurée. Le travailleur infatigable est rémunéré une misère tandis que le rentier chanceux roupille sur ses spéculations boursières. C'est votre monde, ce n'est pas le mien. Les ouvriers des hauts fourneaux ne sont pas des fainéants, ils vivront moins longtemps que vous, se soigneront moins bien, auront une retraite courte et pauvre : cela vous convient, pas à moi.

Quant aux hordes africaines qui dévaleront dans nos campagnes à les rescousse électorale des sociaux-traitres, vous prendrez votre heaume et votre estoc et nous taillerez ces êtres répugnants en marmelade. Vous grimperez au clocher de Notre Dame de Poitiers et sonnerez du cor pour appeler à la mobilisation contre les sarrazins, vous les jetterez à la mer non sans les avoir baptisés afin que votre âme soit dûment sauvée. Vous élèverez des autels aux carrefours pour saluer l'extermination de la vermine négro-youpino-maçonnique dont vous aurez libéré la France. Vous serez fait Maréchal et les petits enfants blonds chanteront des hymnes spontanés. Réjouissez-vous, nouveau Cadoudal !

Boris

@ Xavier NEBOUT

De quels Africains parlez-vous ? J’entends bien que votre compréhension se dirige vers ceux qui reviennent de loin et qu’elle s’accompagne d’une indicible ardeur…

Pour le reste, je me permets de rappeler aux membres de ce forum le slogan de Mitterrand en 1988 : « Ce monde est trop dur pour être laissé à la droite ». L’aphorisme du Cynique s’étant pleinement vérifié, l’électeur a désormais le choix entre un PS abandonnant ses projets pour le monopole du cœur, une droite déconsidérée et incapable de réaliser la rupture promise, un centre auto-dissous, des écolos impatients de nous empoisonner au CO2 thermique, une Marine qui fera en gros ce que Bompard a fait en petit sur Orange… et pour finir une extrême-gauche en route vers le bocal de formol. Restent l’Alliance royale et la CNT, qui ont le mérite d’être amusants, et à défaut la lecture d’ouvrages historiques : c’est pourquoi je me réjouis de la publication de Jacques Julliard, qui, au moins, tire le bilan sans trop de complaisance.

Xavier NEBOUT

JDR

Vous dites : "la gauche, je ne sais pas ce que c'est politiquement parlant."
Je vais vous aider : cela tient en deux mots "être élu".

Quant à l'idéal de meilleure redistribution des richesses que vous lui voudriez, encore faudrait-il d'abord savoir ce qu'on entend par "meilleure" : selon les mérites ou les nécessités ?
Le propre de l’intelligentsia de gauche dont vous vous efforcez d'être un digne représentant, c'est d'éviter les questions fondamentales pour nier toute notion de mérite d'honneur, de probité, ou de grandeur qui semblent incompatibles avec le "progrès social" - de ces formules dénuées de tout contenu.

Ceux que vous soutenez se vautrent dans toutes les corruptions, et sont prêts à sacrifier des enfants pour être élus avec les voix des homosexuels voulant jouer aux pères ou mères de famille.
S'ils devaient y gagner, ils feraient envahir notre pays par les Africains pour leur donner le droit de voter pour eux.
Quelle honte !

scoubab00

La droite... la gauche... question à la fois de sensibilité personnelle et de tradition familiale. Que ce soit à un modeste niveau, dans une commune de cinquante habitants, ou au dernier barreau de l'échelle nationale ou européenne, des femmes, des hommes éprouvent leurs convictions à la réalité quelquefois lourde de l'instant. Le subsidiaire tient plus à la compétence, au courage qu'à l'appartenance à tel ou tel parti. Dans un pays comme la France, ces partis sont davantage conçus pour être des outils d'accession au(x) pouvoir(s) que des viviers en idéologie, ou plus prosaïquement des boîtes à idées. Tu connais Machpro ? Essaye le PS, tu verras bien. Ou : nous avons de bons rapports avec Machin, pourquoi pas militer à l'UMP ?

Compétence, courage et poudre aux yeux : en 2007, l'ultra-libéral Sarkozy s'était présenté avec grand succès comme le candidat de la rupture, de l'innovation. Il n'a rien cassé au coûteux système social tel qu'on le connaît, touchant juste un peu aux retraites. Comme les autres, la France s'est pris la crise économique en plein buffet, ces amortisseurs sociaux ayant limité dans une certaine mesure la casse. Comme avant. Sarko aurait pu être PSU ou Républicain indépendant dans sa jeunesse politique qu'on n'aurait pas perçu de différence notable. A défaut d'être le plus innovant, l'ancien président a été l'élu le plus original dans son expression. On a le Machiavel qu'on peut.

Archibald

Rappel historique: une brochure, intitulée "Petite bibliographie socialiste", a été éditée par le Parti socialiste français. Destinée aux nouveaux adhérents, Lionel Jospin, secrétaire national et futur premier secrétaire à l’époque, leur a présenté ce manuel initiatique. Il présentait la liste des "classiques du socialisme" établie comme suit : 1) Karl Marx et Friedrich Engels ; 2) Lénine ; 3) Jean Jaurès ; 4) Léon Blum ; 5) Rosa Luxembourg ; 6) Antonio Gramsci ; 7) Mao Tse Toung ; 8) Fidel Castro (liste citée par Branko Lazitch, spécialiste de l’histoire du communisme, dans un article du 20 mai 1977). "Hormis Jaurès et Blum, tous les autres « classiques » retenus appartiennent au courant totalitaire" souligna Jean-François Revel. Même les Soviétiques n’avaient pas élevé Castro au rang de penseur. A bon entendeur.

Jean-Dominique Reffait

La gauche marxiste a vécu, la droite de Guizot a vécu et vous parlez, Philippe, de ces deux modèles qui ont certes encore des représentants et des symboles survivants mais qui ne correspondent plus aux réalités politiques.
Depuis plus de 30 ans, aux USA d'abord puis en Europe, les néo-libéraux ont entraîné la droite vers l'idéologie et le dogmatisme. Ils ont imaginé un monde idéal et théorique, où le marché totalement libéré serait le régulateur intégral de la redistribution. Ce monde idéal n'a pas donné davantage de résultats brillants que le communisme et notre monde s'effondre sur ce constat d'échec idéologique. Le marché est incapable de se réguler, il devient fou et meurtrier. La droite y a perdu son sens de la réalité dans une fuite en avant idéologique.
Parallèlement le marxisme, funeste avatar de la gauche, tend à disparaître des esprits de gauche. Personne ne peut plus prendre au sérieux les rodomontades de Mélenchon, pas même lui. C'est inepte, cinq secondes suffisent à déglinguer les propositions néo-marxistes. Chavez joue au matamore mais avec le marché du pétrole pour soutien : il puise ses moyens de ce qu'il condamne.
Vous revenez du Brésil où une autre tentative est à l'oeuvre, avec de vrais résultats. Une tentative de redistribution plus équitable fondée sur la réalité, sans casser le tissu économique.

La gauche, je ne sais pas ce que c'est politiquement parlant. Je n'ai pas l'ombre d'une parenté idéologique avec un Besancenot ou un communiste, leur vocabulaire m'est étranger, me fait rire ou m'agace. Leur conservatisme intellectuel est pitoyable. Il faut donc se réduire à la gauche de gouvernement, la social-démocratie actuelle. Celle-ci doit retrouver le chemin du projet de société, abandonné avec le marxisme. Parce que le réel doit être ajusté dans un objectif et parce que les politiques menées doivent oeuvrer ensemble vers un même but : celui d'une meilleure redistribution des richesses. Ce chemin-là, franchement, n'est pas fait et la gauche semble se réduire à une seule politique : l'impôt.

Ne vous en déplaise donc, dans un monde complexe, il faut de l'idéologie comprise comme un assemblage cohérents d'idées. Ce n'est pas un gros mot. Ce n'est pas non plus le signe obligatoire du déni de réalité. Si le but premier d'un gouvernement est de favoriser et d'organiser la prospérité de sa population, il doit savoir où il va, vers quel type de redistribution il va, vers quelle forme de régulation économique il va, vers quelle définition de l'identité il va.

Alex paulista

On voit à quoi conduit une politique de droite (au sens de votre définition): l'Union Européenne.

MS

Régis Debray rappelait récemment un propos d'André Frossard : "La gauche ne croit guère au péché originel, la droite à la rédemption". Quand on n'a guère de doute sur l'un et l'autre, l'axiome d'Alain prête à sourire.
La distinction de Frossard ne constitue pas une stricte ligne de partage mais une quand même assez forte tendance. Son impact, face au réel socio-économique, s'avérant essentiellement sociétal, c'est précisément sur ce terrain que le gouvernement actuel tente encore de marquer sa différence. Il le fait en voulant croire à l'innocence du désir, ce qui renforce la proposition de Frossard.

marcel drapier

Ce blog est décidément plus voué à la politique et aux médias qu'à la justice ! Je dois ajouter désormais... car je n 'ai pas suivi ses premières années. Les questions de justice n'y sont traitées que de façon accessoire, en termes le plus souvent d'opportunité politique et à travers le prisme de ce qu'en rapportent les médias. De ce point de vue, le nom en est largement - devenu ?? - "déceptif", comme on dit en droit des marques...
Pour en venir à Jacques Julliard, nul doute que son récent livre ne rencontre une critique favorable quasi unanime ; il bénéficiera aussi d'abondants entretiens promotionnels dans les radios et télévisions. L'auteur a patiemment construit son oeuvre, son personnage et sa carrière autour de ce consensualisme vague et mou, pour tout dire indéfinissable, qui l' a conduit de la revue Esprit et du syndicalisme enseignant aux chaires les plus élevées de l'enseignement, puis aux plus hauts postes de responsabilité dans la presse et l'édition française ; en même temps qu'il prenait part à la "renaissance" de la gauche, dite "nouvelle gauche", dans le sillage de Michel Rocard et quelques autres. Cette trajectoire crée des liens, des connivences et des amitiés et le personnage est désormais inscrit dans le paysage médiatique comme une conscience éclairée de quarante ans de la vie politique française. Il en est devenu un notable et en France on honore les notables.
Plus intéressant était son petit bouquin, publié en 1977 au Seuil, à l'époque du Programme Commun de la gauche (Contre la politique professionnelle) où il s'interrogeait sur la nécessité des professionnels de la politique. Il y analysait finement les mécanismes du phénomène français, établissait clairement ses inconvénients et ses écueils. Il concluait qu'une loi de quasi salubrité publique, pour la gauche, quand elle viendrait au pouvoir, serait de proscrire le cumul et le renouvellement des mandats des hommes politiques. A vrai dire, le seul ouvrage que j'ai trouvé tentant de traiter le sujet de façon honnête et complète.
On sait ce qu'il en advint quand, quatre ans plus tard, la gauche prit le pouvoir; et jusqu'à aujourd'hui où, pas plus Hollande/Ayrault que Jospin n'ont seulement réussi à imposer un minimum de décence dans le cumul des mandats et le débat y afférent.
Mais l'auteur ne fait plus référence dans ses listes de publications à ce livre : disparu, envolé !!! J'ai même eu de la difficulté à en retrouver la trace. Et quant à la mise en oeuvre de ces brillantes idées, dans son parcours d'homme publique, où il a côtoyé les sommets, il faut bien admettre qu'il n'en a jamais reparlé. Il est vrai qu'il ne manquait pas de préciser, dès 1977, que son ami Rocard était opposé à ses conclusions sur le sujet. Il semble bien donc que ses amis aient émoussé ses convictions. A moins que, à force de frayer avec les politiques et mieux les connaître, il ait conclu lui-même qu'il s'était trompé.
Toujours est-il qu'il serait plus intéressant de le voir livrer, avec la même acuité dans l'analyse que celle dont il témoignait autrefois, la teneur de ses convictions sur ce sujet aujourd'hui. A l 'heure où le débat semblerait (?) pouvoir redevenir d'actualité, on aimerait connaître sa position plutôt que de le voir nous dresser le sempiternel tableau du prétendu débat idéologique entre droite et gauche ou au sein même de la gauche. Il ne peut que rabâcher alors que, autrefois, il fut novateur et percutant.
Bien à vous

Catherine JACOB

Quel lyrisme aujourd'hui !

FC

Assez compliqué de savoir exactement de quoi l'on parle, droite ou gauche : d'abord parce qu'il y a des droites et des gauches dans un spectre d'orientations politiques très large. Et aussi parce qu'entre les discours officiels irrigués d'éléments de langage plus creux les uns que les autres (ah, la pauvre Najat Vallaud-Belkacem, qui se prend les pieds dans le tapis à chaque fois...) et l'expression des élus quand ils sont dans leur entre-soi et qu'ils posent enfin les godillots, il y a souvent un monde. Alors que croire et qui sont-ils, vraiment ?

A peu de choses près, et en dehors de la volonté de la gauche de régler son compte au sarkozysme, la seule différence notable et affichée comme telle me semble porter sur la dimension de la "justice sociale". C'est cet argument qui est mis en avant pour que les larmes soient ravalées et que le dos se fasse plus rond. Quant à l'impuissance, le nouveau gouvernement s'en dédouane désormais sur le dos de LA crise, après avoir contesté pendant des mois à Nicolas Sarkozy le droit de recourir à ce même argument.
Pas si simple pour autant de convoquer la sens de la justice sociale comme appel à la raison : dans notre mondialisation, tout est relatif et chacun peut se dire le "pauvre" d'un plus "riche" que soi.
Finalement le problème de la gauche, de retour au pouvoir après une très longue période dans l'opposition, c'est de se rendre compte qu'elle n'est plus dépositaire de rien de ce qui pouvait faire son miel à une époque désormais bien révolue. La crise l'oblige à focaliser sur la croissance, au risque d'apparaître incohérente en insistant sur l'objectif de production de richesse à tout va (cf peu importe d'où vient l'argent, même du Qatar, pourvu qu'on investisse dans les PME...) et en désignant dans le même temps les riches comme des profiteurs égoïstes. Sur les autres questions de société, celles-ci sont devenues clivantes, mais plus forcément selon un axe droite/gauche. La multiplicité et l'accessibilité des moyens d'expression rendent le débat beaucoup plus difficile à maîtriser et à verrouiller, et les messages politiques de la majorité en sortent affaiblis. On a tous les jours des exemples de contradictions, de volte-face, de renoncements, de frondes internes.
Je crois que ce que François Hollande découvre, lui le blagueur dilettante, c'est que nous sommes devenus exigeants... et sans aucun doute pas encore assez !

semtob

Cher Philippe,

Ce qui vient à l'esprit concernant les gauches françaises en premier lieu, c'est le déni de réalité, le laxisme, la facilité et un comportement totalitaire.
Le premier déni de réalité flagrant fut le déni de la crise niée haut et fort pendant un an et demi. Le second déni de réalité fut l'esprit de supériorité affiché par Hollande prétendant taper du poing sur la table et renégocier le traité européen.
La gauche actuelle a fini par admettre la règle d'or. Ce sont donc les idées de la droite et le travail de la droite qui se voient honorés.
Le long flirt d'Hollande avec les syndicats a trouvé sa rupture. Les syndicats de France sont responsables et ont acquis une connaissance d'entreprise respectée. Nicolas Sarkozy était beaucoup plus respecté par les syndicats, dans un rapport intelligent et de négociation franche. Les syndicats sont des acteurs fondamentaux pour concrétiser des réformes. Il existait un rapport de confiance et de franchise entre Nicolas Sarkozy et les syndicats qui n'existe pas avec Hollande.
De même, les Grecs adorent Nicolas Sarkozy qui s'est battu pour continuer le projet européen à leur côté.
Pendant les vacances hollandaises et les défilés de maillots de bain pour Paris Match, une réalité était oubliée : celle des familles d'otages à recevoir à l'Elysée. Plus de quatre mois pour recevoir les familles d'otages, c'est un véritable scandale. Et là, la réactivité de Nicolas Sarkozy, homme humaniste de terrain, à laquelle les Français demeurent profondément attachés, marque un fossé infini entre prendre sa fonction avec coeur et enthousiasme et l'indifférence mécanique et décérébrée d'Hollande. Nous utilisons "décérébré" en référence à Césaire : "des élites décérébrées".
Les Africains tout comme les syndicats pourraient apprendre l'art oratoire à Hollande et préféraient l'égalité de discours franche avec Nicolas Sarkozy plutôt que le discours primaire d'un énarque affaibli se prétendant supérieur.
La mise en danger des otages et de leur famille dans un but de remonter une popularité en décrépitude demandera des explications claires.
Hollande s'adressant directement à des terroristes, c'est comme Rocard qui va compter fleurette en Iran. C'est de la faute lourde. C'est entrer dans le délire de l'autre. C'est médiatiser des terroristes, ce qui est leur but premier.
Le monde s'est tout de même doté d'institutions judiciaires, sans qu'un individu, un Président déclare sa volonté d'éliminer d'autres individus. La fonction présidentielle peut peut-être s'inscrire dans les droits de l'Homme où tout homme a droit à un procès équitable et juste.
françoise et karell semtob

zenblabla

"La droite écoute tellement le réel, elle a tellement l'esprit et l'énergie sur lui qu'elle est quasiment absorbée par sa puissance, sa plénitude, la force inerte de son existence. Ne sachant mettre aucune distance entre lui et elle, si fière d'un réalisme qui se dégrade trop souvent en aveuglement, elle avance dans le maquis des choses et de la société sans voir. Elle ne cesse de se cogner quand il conviendrait certes de tenir, de soupeser mais aussi de prendre de la hauteur. Pour la droite, la réalité est une prison. Elle s'y enferme avec bonheur car sa démarche toute d'empirisme trouve, dans cette autarcie murée, mille justifications pour ne pas s'encombrer de valeurs, de principes et de lumières.

Pour la gauche au contraire, le réel est un repoussoir. Ce sur quoi se brisent les illusions, les rêves et les espérances. Elle préfère garder au chaud celles-ci plutôt qu'accueillir la dure loi de l'étant, de l'existant. La réalité, dont elle traite si volontiers, parce que misérable, elle nourrit les discours et attendrit les coeurs, n'est jamais la bienvenue. L'humanisme de la gauche mérite moins alors d'être félicité que blâmé puisqu'il se fonde sur un oubli: le monde est passé à la trappe. "

Mon hôte !
J'adore là votre entendement qui résume quand bien même, vous sachant au-delà, presque tout ce que j'ai toujours entendu en famille, en tendres discussions familiales si elles étaient vraiment capables de clivages...

Le réel, celui auquel se coltinerait l'intelligent de droite, il n'entend que mal le cinéma réaliste italien...
Il paraît qu'advient rien d'idéologique, par la droit aujourd'hui...

Il faut quand même se réveiller !
L'idéologie, je connais et parfois j'admire.

Depuis que la droite est devenue strictement idéologique, la preuve par les faits étant devenue patente pour la stupidité de la capacité des marchés comme unique réalité, l'aveuglement des nerfs vers les mains qui innerve sans relâche, etc.

La droite a le monopole de la liberté, de son avariée déclaration en tous cas..., toutes idéologies étant mises à part en tout cas, "cela va de soi" !!!

Mary Preud'homme

"Fichez-moi la paix avec vos machins ! Une politique ne se fait ni avec des regrets ni avec des formules, la politique c'est d'abord une volonté ! Silence... C'est ensuite des réalités !"
(Charles de Gaulle)

labolisbiotifool

Cher M. Bilger, de quelle droite parlez-vous ?
De l'UMP ? :)

Bonne journée !

Xavier NEBOUT

Mais où ai-je donc fourré mon précis Dalloz d’histoire des idées politiques ?
Je ne me souviens pas y avoir lu que la confrontation droite/gauche était celle du réel et des utopies, mais celle du mérite et des nécessités. Etrange monde que celui des intellectuels qui ne se contentent pas de construire l’histoire conformément à leurs idéologies, mais aussi celle des idées et de la philosophie.
Dans une belle unanimité - médiatique tout au moins -, nous assistons à un aveuglement qui dépasse la foi pour tomber dans le fanatisme excluant toute contestation. Pour l’histoire il s’agira des barrières du négationnisme et du révisionnisme dont se trouve entourée évidement la période 39-45, mais en fait aussi la « révolution ». Pour la science la barrière est celle du « surnaturel », et pour la philosophie, celle de la religion assimilée à débilité.

Non messieurs les «humanistes» ! L’héroïsme valait au «petit» de revenir noble d’une croisade, comme Jacques Cathelineau fut généralissime des armées catholiques et royales de Vendée en 1793, et c’est d’ailleurs devant le saint d’Anjou que mes clients sont reçus. Napoléon ne s’y était pas trompé.
Face à la noblesse de l’âme, justification aléatoire de la noblesse de sang, s’est toujours trouvé le lâche, l’envieux, et l’imposteur qui ne rêve que de parvenir à la ploutocratie en passant par les coulisses. C’est l’écolo-trotskyste prônant le non cumul des mandats, et sénateur cumulard une fois élu. Et cette pègre voudrait nous faire croire qu’ils seraient les héritiers de Victor Hugo. Non, messieurs les «humanistes de gauche» , Jean Valjean c'est le FN, et Thénardier, c'est vous!
Par, contre, là ou la gauche se retrouvera toujours, c’est dans la racaille se délectant de la décapitation des carmélites de Compiègne comme du massacre du clergé par les républicains espagnols. Ne nous y trompons pas, derrière la foule déchaînée assoiffée de sang, il s’est toujours trouvé des utopistes de la trempe de Robespierre ou de Pol Pot.
J’ai vu Jacques Julliard dans «Galerie Médicis», mais avant, Richard Millet. Comment ne pas voir dans le contraste entre les deux personnages, celui qui incarne la vérité et l’autre l’imposture ?

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

« Droite et gauche, conscientes de leur faiblesse, s'agitent et tentent de donner le change : la première s'essaie à la vertu et à l'idéal et la seconde aux responsabilités et à la lucidité. Mais le hiatus demeure énorme entre la fatalité de leur être et leurs efforts pour se muer en d'inconcevables entités. Profondément, elles s'aiment comme elles sont, pétrie de glaise pour l'une et d'imagination pour l'autre, et elles n'ignorent pas que les citoyens, presque également partagés, aspirent à une droite encore plus entêtée dans le réalisme et à une gauche de plus en plus ancrée dans les songes. »

C’est bien connu, la gauche est maladroite et la droite est un peu gauche.

Ainsi que vous le mentionnez, la première recherche un idéal où l’Homme trouverait enfin le bonheur, la sérénité. Bref le retour au paradis terrestre jadis perdu.

La droite a définitivement abandonné cette idée d’un monde meilleur peuplé de bisounours et considère que le monde où nous vivons est une jungle où seuls les meilleurs ont le droit de survivre.
La vérité est certainement entre ces deux conceptions sociétales.

Certes ces deux notions sont traversées par des courants qui parfois sont très contrastés. C’est ainsi que les idées de Manuel Valls ne sont pas vraiment compatibles avec celles de Benoît Hamon, et ne parlons même pas de celles de Mélenchon.

De même à droite, la droite dite « humaniste » n’a que de lointains rapports avec la droite « populaire » dont les idées sont plus proches de celles du FN que de celles de la droite traditionnelle.

La mondialisation d’abord, les débordements socio-économiques et géopolitiques qui s’en sont suivis, la crise qui en a résulté et qui dure depuis quatre ans sans que l’on sache vraiment quand elle s’arrêtera, ont conduit la gauche à se rapprocher de la réalité qui est souvent cruelle. Si bien que l’on peut constater que les solutions qu’elle propose ne diffèrent pas vraiment de celles de l’équipe précédente.

Eh oui, les mêmes causes conduisent aux mêmes effets et les solutions pour y pallier ne sauraient être très différentes.

Enfin, nous n’avons pas connu de conflits mondiaux depuis plus de soixante années, ce qui est plutôt exceptionnel. Et ceci a valu à l’U.E. d’être gratifiée d’un magnifique prix Nobel de la paix.

Paix toute relative en fait si l’on regarde les conflits qui se déroulent un peu partout dans le monde. Mais n’en demandons pas trop quand même. Le monde n’est pas parfait et la nature humaine non plus.

Jean-Benoît Henriet

"Le paradoxe est que le réel contraint à des similitudes, qu'à force, même la gauche est lentement condamnée à pactiser avec lui"

L'explication universelle que donne le PS de ses propositions jusqu'en juin dernier et de son action depuis l'été est "parce que c'est juste". On pense immanquablement au célèbre slogan publicitaire "parce que vous le valez bien". C'est un peu court... François Hollande, ce n'est plus Normal Ier, c'est Juste Ier. Si vous trouvez que j'exagère, remplacez "universelle" par "neuf fois sur dix".

Quand une analyse de la situation réelle est tentée, elle est fondée au mieux sur une vision tronquée et biaisée de la réalité, au pire sur des constructions idéologiques. Le mot le plus important de la phrase de notre hôte mise en exergue est "lentement" ; et encore me paraît-il optimiste : nous n'avons pas le temps.

Quant à la droite, à partir d'analyses plus complètes, elle a donné dans le faux-semblant ou dans l'action tellement partielle qu'elle en devenait symbolique. Depuis quelques mois, ambitions et tactiques personnelles pour prendre le contrôle de la machinerie dispensent de réfléchir et de s'opposer de façon argumentée.

Pour le MoDem, et les centres, n'est-ce pas l'inverse ? de bonnes analyses, mais rien pour les incarner et les mettre en prise sur la situation concrète.

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