Il y a eu Nathalie Kosciusko-Morizet, plus communément nommée NKM, puis il y a eu quelqu'un d'autre. On peut dater la mue du moment où elle a été choisie par Nicolas Sarkozy comme porte-parole de sa campagne.
On en a connu une qui a laissé la place à une autre : une guerrière partisane et sectaire a succédé à une adversaire loyale et équilibrée.
Elle vient encore de se déchaîner dans un article du Figaro où elle semble s'être fixée comme objectif de battre, dans la surenchère, les plus ineptes opposants de l'UMP. Il faut le lire pour le croire et ces deux extraits donnent une idée exacte de la tonalité générale : "Colporteur d'une politique du vide... Vanité d'une présidence déjà fruit du hasard...", plus une charge contre les socialistes, "ces bourgeois de la politique qui se sont déguisés..." et les trois ministres Cahuzac, Montebourg et Moscovici (nouvelobs.com)!
Qu'est-il donc arrivé à la première NKM pour qu'elle décide de se donner congé à elle-même et de se livrer corps et poings liés à une seconde qui est loin de la valoir au point de susciter une poignante nostalgie ?
Dans cette volonté d'en découdre, on peut trouver de la bonne guerre, une manière rude de rendre sa monnaie à la gauche que la mansuétude n'a pas étouffée lors du quinquennat précédent. Alors, pourquoi pas "politique du vide" si elle y tient ! Mais l'inexcusable tient à cette présidence accusée d'être "déjà fruit du hasard"! Si je comprends bien, la France a joué aux dés lors du second tour de l'élection présidentielle et celui que le sort a favorisé, François Hollande, n'est sans doute pas un usurpateur mais pas plus, tout de même, qu'un heureux gagnant au Loto politique. L'impasse est faite sur la majorité des citoyens qui ont voulu sa victoire plus que celle de Nicolas Sarkozy. Il y a, dans cette méchanceté qui se souhaite acerbe et spirituelle, une vulgarité et une injustice surprenantes de la part de cette personnalité, un accroc modeste, par l'écrit, à la correction républicaine.
Quelle mouche a piqué NKM ?
Je ne suis pas persuadé que son but principal était d'être approuvée par Jean-François Copé, ce que celui-ci a fait avec d'autant plus d'enthousiasme que NKM a été exclue du combat pour la présidence de l'UMP. Peut-être même ce soutien ostensiblement affiché - et peu ou prou le seul - a-t-il au contraire amplifié la rancoeur de NKM à l'égard de ce passé immédiat, une défaite déjà, avant sans doute une autre qui aurait été plus cuisante ?
Il ne faut pas oublier non plus pour ce texte si délibérément offensant ce qui, pour une amoureuse du langage, est souvent un formidable et, à la fois, préjudiciable stimulant : le poids, l'enchaînement, l'entraînement, l'allégresse, l'autonomie des mots. Il n'y a qu'à les suivre. Ce sont eux qui dictent l'acidité, l'iniquité, la provocation, le soufflet à la démocratie, la cruauté et la joie perverse d'une critique qui ne laisse plus rien debout. Faire mal pour se faire du bien !
Tentons d'aller plus loin.
Cette fonction de porte-parole qui lui avait été confiée, au grand dam de beaucoup, a été pour elle, dans les débuts, un chemin de croix qu'elle a assumé avec courage et élégance mais elle l'a conduite, pour répondre aux attentes et tenir ce rôle à contre-emploi, à tomber dans une outrance au quotidien, une partialité sans frein qui ont probablement créé chez elle une forme d'addiction. Une dépendance à l'excès et à la hargne. Cherchant à adopter un registre qui n'était pas le sien mais celui habituel de l'entourage de Nicolas Sarkozy, qui la guettait en espérant ses faiblesses, non seulement elle a abondé dans un sens opposé à son tempérament et à son intelligence mais, pire, elle y a pris goût.
Je perçois dans cette volte conjoncturelle la traduction d'un désir plus profond. NKM, à ce moment de sa vie politique où on finissait par juger plausibles les ambitions qu'elle se prêtait et dissimulait de moins en moins, n'a-t-elle pas manifesté une lassitude, une envie de sortir d'elle-même, presque une irritation devant ce qu'elle avait toujours été jusqu'alors: la belle jeune femme, délicate, polie, retenue, exemplaire, éthérée, respectée par presque tous, d'avenir certes mais si peu friande des procédés de pouvoir qui avaient fait leurs preuves ? Je ressens l'indéniable métamorphose de NKM comme un "bon débarras" jeté à la face et aux oreilles de tous ceux qui, l'admirant, ne jurant que par elle, l'avaient enfermée dans un statut quasiment de sainte politique, de miraculeuse dissidente au sein de son propre camp, d'incarnation morale et de grâce distante : rien, par conséquent, pour damer le pion, dans cet univers impitoyable où elle aspirait à une place d'élection, à ses faux amis et à ses vrais adversaires. Fatiguée d'être une icône et célébrée à proportion même de sa singularité qui, fuyant les sentiers battus, n'encombrait pas le chemin des responsables sérieux !
Cette période qui la voit se dépouiller, pour la pensée et son expression, de toute prudence, mais adopter au contraire une verdeur, parfois une brutalité étonnantes pour qui s'était accoutumé à sa douceur perfide, subtile mais toujours maîtrisée d'avant est aussi celle où elle a marqué de manière plus éclatante et belliqueuse son aversion à l'encontre de Marine Le Pen et du FN.
Sa victoire de justesse lors des législatives, malgré l'ostracisme dont on l'avait frappée, s'inscrit également dans une histoire nouvelle. J'irais jusqu'à soutenir que ces événements n'ont pas inspiré la rénovation politique de son être, sa radicalité de propos et de comportement mais que ces dernières, fruits d'une résolution mûrie, ont rapidement trouvé matière pour s'exercer. NKM a donc regagné le pays du classicisme et de la dureté sans nuance : elle est devenue enfin comme les autres!
Sans regret probablement, elle a transmis le relais de l'éthique quoi qu'il en coûte et de l'atypisme à la sénatrice Chantal Jouanno. Ce ne sera plus elle qui prendra des coups, elle en donnera.
Qu'est-il arrivé à NKM ?
Je préférais la première.
Je profite du sujet, pour évoquer la situation en matière d'environnement, et, en particulier, les inondations qui viennent de frapper les Etats-Unis. La nature s'est invitée pour ainsi dire dans une campagne électorale dont elle a été malheureusement absente. S'il n'y avait pas de victimes, on pourrait penser qu'il s'agit là d'une belle leçon à méditer, une façon de réfléchir à l'arrogance avec laquelle un sujet aussi grave est abordé. Et il faut que cela touche aussi gravement les Etats-Unis pour que l'on parle d'un phénomène qui fait depuis longtemps des milliers de morts au Bangladesh.
En France aussi, je considère que personne n'est au niveau de ce défi, ni à gauche - comme nous pouvons le constater - ni à droite où, dans ce domaine, François Fillon et Jean-François Copé sont au même niveau, c'est-à-dire inconscients des enjeux.
Rédigé par : Laurent Dingli | 30 octobre 2012 à 08:47
"...à ceux qui ont cru les promesses mensongères de F. Hollande. Fallait pas être un génie pour tomber dans pareil panneau."
Rédigé par : Stack | 10 octobre 2012 à 11:22
Encore un mythe qui s’écroule pour moi Philippe.
Ainsi vous n’êtes pas un fin analyste politique ?
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NKM, moi j’aime.
Mais disons-le. Elle a loupé son « porte-parolat ».
Pas facile de succédé á la Dati. On aime ou n’aime pas celle-ci, mais elle tenait la route face à ses adversaires politiques et contradicteurs du moment.
Sarko a voulu faire un coup avec NKM. Il s’est planté.
Maintenant Philippe, même avec beaucoup de volonté de ma part vous n’arriverez pas à me faire huer NKM. Le traitement que l’UMP a reçu du PS pendant la dernière décennie ne semble pas vous avoir beaucoup marqué. NKM, c’est une « petite cuvée Nicolas » par rapport aux grands crus, Fabius, Emmanuelli et consorts (pas con sort).
Et puis pour terminer sur cette femme intelligente, je souhaite qu’elle reste ce qu’elle est. C’est encore ce qu’elle fait de mieux.
Enfin sur la place de Łódź, il y a une énorme statue d’un de ses aïeuls. Ça en jette… :-)
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 15 octobre 2012 à 02:11
NKM, contrairement aux propos du billet me semble aujourd’hui beaucoup plus crédible dans son rôle d’opposante décomplexée, que dans celui de celui de quasi potiche ou de princesse de papier glacé préposée aux sourires mécaniques, aux commentaires formatés et aux petites phrases bien lissées. Enfin une femme de droite (de qualité) qui se lâche et ne craint pas de dénoncer les contradictions honteuses et les flagorneries des "bourgeois de la politique socialiste" parjures et à courte vue sur le point de voter (entre autres trahisons vis-à-vis de leurs électeurs) un traité qu’ils avaient pourtant rejeté en bloc dans l’opposition et promis de renégocier de bout en bout. Tous faits que NKM n’a pas manqué de rappeler dans un registre ironique cette fois, au grand dam de ceux qui la méjugeaient, se fiant de toute évidence à son physique de chatte énamourée, tout sucre et tout miel, et l‘imaginant peut-être retournant opportunément sa veste et reniant promptement les idées et valeurs qu‘elle avait servies en tant que ministre et porte-parole de l‘ancien pouvoir. Or, bien loin de se livrer à une volte-face honteuse, NKM, à la lumière de ses propos critiques et sans ambiguïté - en dénonçant l’hypocrisie d’un gouvernement fantoche, qui n’a pas craint pas de se parjurer honteusement une fois élu, en adoptant à la ligne près des positions en tous points contraires à ses engagements d‘hier - non seulement n’a pas démérité, mais démontre au contraire une maturité politique qui peut irriter (voire décevoir) ceux qui jusqu’alors ne l’avaient jugée que sur ses apparences BCBG et la tenaient essentiellement pour une femme hautaine, égarée en politique et donc incapable de descendre de son piédestal pour venir en découdre dans l’arène politique.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 14 octobre 2012 à 23:25
Proche de l'UMP sans être encartée, j'ai toujours trouvé NKM insipide tant ses prises de positions sont à chaque fois mollasses et invariablement politiquement correctes. Je ne connaissais pas ces dernières "piques" mais cela me rassure. Pourquoi ne pourrait-elle pas critiquer le PS et la politique menée par ce gouvernement. Seraient-ils si parfaits ? Alors que la France coule économiquement avec un matraquage fiscal allant jusqu'aux classes moyennes et que l'idéologie dogmatique du socialisme bat son plein avec des sujets de société sans débats démocratiques ou référendums, où la discrimination positive est prônée jusqu'à écoeurer les Français, où le népotisme se développe sournoisement (le fils de la vice-présidente du Sénat proposé à l'EPAD ou la femme de M. Bartolone à l'Assemblée). Alors bravo NKM pour une fois, vous que je voyais plutôt au MoDem ou au centre mou, vous remontez dans mon estime.
Oui il y a matière à fronder ce nouveau gouvernement.
Rédigé par : Michelle D-Leroy | 14 octobre 2012 à 20:02
"Plaire à Philippe Bilger ou plaire aux militants sarkozystes de l'UMP ?"
Jean-Dominique Reffait.
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En ce qui vous concerne M. Reffait, il n'y a pour moi aucun doute, je sais (nous savons) à qui vous voulez plaire.
Oder ?
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 13 octobre 2012 à 02:10
Si le langage de NKM s'est durci, ne croyez-vous pas que le matraquage injurieux des socialistes contre la droite pendant ces cinq dernières années y est pour quelque chose ?
Et puis peut-être aussi conviendrez-vous un jour que l'élection de Hollande n'est peut-être pas si loin d'être "un fruit du hasard", dû à l'affaire DSK, elle-même... fruit du hasard !
Monsieur Bilger, je suis convaincu que les discours vont se durcir davantage encore dans les années qui viennent, et l'arrogance et les fautes socialistes y seront pour beaucoup.
Rédigé par : Pierre Piève | 12 octobre 2012 à 13:19
Ce billet est très juste. J'ajouterais que NKM fait partie de ces personnes qui, n'ayant jamais rien perdu, trouvent parfaitement illégitime d'être écartées. Elle est faite pour commander, pas pour attendre son tour et, avec cet esprit militaire qui pouvait caractériser sa correction, elle peut accepter une hiérarchie dans laquelle elle progresse de galon en galon, mais certainement pas d'être mutée, par les caprices d'une démocratie capricieuse, au bureau des écritures.
Je me souviens aussi de l'inélégance grossière de Simone Veil à l'encontre de François Bayrou en 2002. Certaines femmes politiques - ont-elles le choix ? - se croient obligées de forcer l'agressivité pour exister au milieu des soudards. NKM n'a pas une vocation de figurante, elle veut forcer le destin et s'inscrire dans un projet politique personnel vers 2017 ou plus sûrement en 2022. Je préférais aussi, et de loin, la première NKM, mais celle-ci n'avait aucune chance de devenir un jour présidente. Plaire à Philippe Bilger ou plaire aux militants sarkozystes de l'UMP ? Sans doute pense-t-elle que son nouveau look politique lui ouvre plus de perspectives. Ce n'est pas forcément faux.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 11 octobre 2012 à 23:18
"Mais l'inexcusable tient à cette présidence accusée d'être "déjà fruit du hasard" ! (...)"
Comme vous, je relève une légère erreur d'appréciation de la part de NKM. L'élection du 6 mai n'est pas le fruit du hasard. Elle serait plutôt le fruit d'un malentendu.
En effet, les anti, les allergiques, les naïfs, les rêveurs, les aveugles (ou ceux qui ne voulaient pas voir) et les revanchards ont cru qu'en chassant NS et sa majorité, la vie deviendrait meilleure comme par miracle.
Pour ceux qui veulent encore se bercer d'illusions, je leur recommande Emile Coué, un Français...
Rédigé par : RF | 11 octobre 2012 à 20:13
@ semtob | 11 octobre 2012 à 01:35
Ainsi donc, c'est la lutte finale, que vous préconisez...
version new look, de droite quoi !!!
Rédigé par : Tipaza | 11 octobre 2012 à 13:16
Je n'ai jamais adoré "l'icône" NKM, souvent agacée par ses minauderies et ses battements de cils de diva.
Mais je l'ai trouvée vulgaire, comme vous, et laide, qui plus est, à sa sortie de l'assemblée qui a voté le traité européen, pourtant préparé par son champion, ce qui aurait dû la satisfaire, mais, comme pour Guaino, décidément, la défaite n'est pas digérée...
Et pourtant, les institutions sont là et une majorité s'est prononcée, en effet !
Rédigé par : Jachri | 11 octobre 2012 à 12:46
@ jack
Entièrement d'accord avec vous.
Et au tableau d'honneur des courtoisies parlementaires, on pourrait citer aussi le "ta gueule" lâché en plein hémicycle strasbourgeois par Dany-le-rouge.
Au moins NKM reste polie, c'est déjà ça.
Ah ! que voulez-vous, la gauche voit la paille dans l'oeil de la droite mais ne voit pas la poutre dans le sien.
Rédigé par : RF | 11 octobre 2012 à 12:13
Qu'est-il arrivé......?
Je n'en sais rien, mon poste de télévision est en panne et le réparateur m'a indiqué qu'il ne pourrait pas venir avant trois mois, je n'ai pas renouvelé mon abonnement au quotidien, aux magazines non scientifiques et réinvesti les sommes ainsi libérées dans un surplus de livres de papier.
Je peux enfin lire Richard Millet, relire Céline, les écrits polémiques, reçus du Canada, approfondir Steiner ou Dumézil, comprendre Ponge et Michon si minusculement gigantesque et faire de longues promenades vespérales, le long de la mer, pour jouir en même temps du silence, cet incongru.
Ce site est mon seul lien actuel avec les gens de cour, de Cour, de court tels qu'ils sont pris au cours de leur fruition jamais assouvie de l'examen des fantômes du quotidien.
Il s'agit peut-être de l'antichambre de ma délivrance.
Il ne faut pas parler de soi, mais de ce qu'on aime, oui. La posture anticontemporaine est, certes, facile, toujours un peu teintée de suffisance, voire de pédantisme ou de retraite avant le départ. L'agitation des convictions passées, des espoirs déçus vient encore troubler l'iris des moments de méditation dont l'âge perturbe aussi le résultat. Est-ce le rien qui prend la place de l'inutile ? La lecture de la partition devient suffisante, pour ne pas avoir besoin de l'entendre, qui révèle mieux les troubles de la composition, les farces de Trazom, ou les pensées de Jean Sébastien, ces coeurs qui battent dans le fredonnement d'une langue non parlée mais ne s'accommode que d'une syntaxe de plus en plus complexe alors que le quotidien se dessèche dans une simplification voulue et imposée par des manipulateurs, à coups répétés de sarcasmes contre le mot juste. Il est bon que "classique" ait une origine militaire, il fera partie de l'improbable avenir de l'esprit critique.
Wer lebte der dich nicht liebte, dans sa concision latine, Wagner, au seuil du bûcher de Brünhilde ramasse la virginité de la Walkyrie, la passion de la femme et le sacrifice de la déesse. Et vous nous parlez de cet avatar qui affecte une technicienne ? Où est passée NKM, sans doute a-t-elle suivi la 7° Compagnie.
Rédigé par : JMT | 11 octobre 2012 à 11:50
"Comme beaucoup de prétendants, elle a les dents qui rayent le parquet" :
cette formule facile est toujours attribuée aux femmes, jamais nommément aux hommes, Dati elle avait les dents qui rayaient le parquet... elle n'avait, elle n'a rien d'autre !
NKM ne mérite pas cette formule, elle est une vraie femme politique promise à un bel avenir politique certain, c'est une femme intelligente, cultivée, pleine de talents, qui ringardise ces vieux machins que sont certains mâles bedonnants qui se sont construits au fil des ans un "profil de sénateur intouchable" !
Qu'elle continue de mettre des coups de pieds, des coups de lattes dans cette fourmilière politique et qu'elle essaie de ne jamais en prendre les habitudes.
Rédigé par : Pietri S | 11 octobre 2012 à 11:47
Ben alors mon cher Philippe, c'est d'être si proche de l'Amazonie qui vous fait écrire un billet sur une Amazone ?
Rédigé par : Taquin | 11 octobre 2012 à 11:09
Quand le "Grand Jacques" chantait "Les bourgeois" il ne dénonçait pas une classe sociale en particulier mais un état d'esprit.
NKM a dit bedaine ? Et alors, qui n'en a pas ? C'est un état d'esprit pas un état physique qu'elle souligne.
A mon avis.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 11 octobre 2012 à 10:12
Prochain billet : "Quelle mouche a piqué VT ?"
La première girlfriend va bientôt être surnommée VTT...
Rédigé par : Savonarole | 11 octobre 2012 à 05:19
Cher Philippe,
Un grand bravo à Nathalie Kosciusko-Morizet. Cela nous fait un bien infini d'entendre des femmes comme Laurence Parisot et Nathalie Kosciusko-Morizet et encore plus de bien d'entendre le maire de Londres qualifier comme il se doit la bande de petits-bourgeois du siècle dernier. Ce qu'il faudrait, c'est que la droite qui est pour quelques mois dans l'opposition comprenne qu'elle doit se faire entendre pas quelques mois avant les municipales mais dès maintenant. Ne désespérons pas. Tout cela se met en place et tous les résistants s'animent. Les gens s'activent sur les lieux de travail, dans les transports et nous n'aurons pas froid cet hiver, revêtus de plumes, rourou, rourou.
Et médecins, enseignants, étudiants, retraités, écologistes, mélenchonistes, communistes, syndicalistes,
salariés, chômeurs, maires, policiers, tous et toutes, nous allons faire cesser l'arrogance des glandeurs. De la prise de conscience à la prise de l'Elysée, nous irons sortir les menteurs, les usurpateurs, les bourreurs d'urnes. La France est coupée, sciée dans son moral, dans son énergie. Nous n'obéirons pas à de funestes personnages. Nous n'accepterons pas les contraintes. Hollande voulait jouer avec les taxes et il faudra qu'il s'y fasse comme d'autres présidents, qu'il écoute l'écoeurement français. Enormément de personnes sont beaucoup plus dynamiques, érudites dans l'action et nous exprimons notre ras-le-bol de voir cette équipe de has been blablater et danser leur victoire volée à coups de mensonges énormes sur la misère et le désarroi. Nous avons besoin d'un réveil, d'un élan pour nous inscrire dans l'avenir et ce gouvernement n'est pas à la hauteur des ambitions françaises. Tout le monde sent qu'il y a quelque chose qui ne va pas du tout et il serait souhaitable que la droite s'exprime avant qu'une terrible colère ne s'installe dans la rue, un débordement sans pareil. Le président n'est pas crédible, pas plus que son gouvernement et cela ne saura durer sans dégâts gravissimes, ce qui n'arrangera pas la situation. Une crise sociale serait coûteuse mais sans humilité de ce pseudo-gouvernement, la sanction contre ce gouvernement pourrait être musclée.
Souhaitons que le cri français soit entendu dans le calme car la haine monte. Personne ne souhaite lécher les bottes de celui qui se prenait pour Charlemagne, laissant Madame Angela Merkel régler seule l'avenir européen.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 11 octobre 2012 à 01:35
Et le 'doigt d'honneur' de Henri Emmanuelli à l'Assemblée devant le Premier ministre, c'était de la critique raffinée, mesurée, intelligente ? Alors s'il vous plaît la gauche, gardez vos leçons de bonne conduite pour vous.
Rédigé par : jack | 10 octobre 2012 à 22:42
Je suis tout à fait d'accord avec Bruno Le Maire qui considère que NKM 'a touché juste' mais qu'elle aurait pu s'épargner de parler de 'bedaine'. En effet, les 'bedaines' sont aussi bien à gauche qu'à droite. C'est très difficile de maîtriser parfaitement l'aspect de son ventre.
Cela étant, NKM use de sa liberté d'expression, c'est son droit, et elle a raison de pointer quelques suffisances, habiletés et mensonges des bobos et non-bobos de gauche. Les donneurs de leçons de 'gauche' oublient un peu vite qu'ils ont été de véritables harceleurs des gouvernements précédents en des termes aussi peu amènes. Ayrault ex-patron du groupe socialiste à l'Assemblée s'est souvent comporté en acteur inconséquent qui forçait le trait et qui exagérait ses effets lors des séances publiques. Alors J.M. Ayrault et autres socialistes ne soyez pas offusqués par des pratiques que vous avez largement utilisées.
Rédigé par : jack | 10 octobre 2012 à 22:38
La dernière fois que je la vis, ce fut en face de Marie-France Garaud au cours d'une soirée "Ce soir ou jamais".
Rédigé par : calamity jane | 10 octobre 2012 à 21:56
Qu'est-il arrivé à P.B. ?
C'est drôle : je préférais le premier.
Rédigé par : HT | 10 octobre 2012 à 20:55
Je me souviens il y a quelques mois vous avoir écrit pour vous dire que votre admiration pour NKM, comme pour François Hollande !, m'était incompréhensible.
Je suis heureux de voir que vous revenez à la raison.
Rédigé par : Franck Boizard | 10 octobre 2012 à 20:54
Nathalie K-M est en train d'éprouver le côté rêche du gant politique, de la vie tout court. Portée jusque-là par les courants ascendants et chauds d'un destin qu'on devine encore admirable, les événements désagréables se sont rués sur l'ardente Francilienne cette année. Sherpa du sortant malheureux Sarkozy, qui en aurait peut-être fait une Première ministre quasi juvénile ; frappée par un drame familial soudain, puis bordurée à la tête de son parti par de plus vieux qu'elle. Elle est dans le rouge, Nathalie, question de tempérament, de rousseur. Voici que d'autres hauts fonctionnaires ou hommes politiques de province de sa génération sont probablement en train de faire des yeux doux façon Bambi à Fillon ou Copé. NKM va-t-elle se faire doubler par ces quelques impétrants, risquant même la queue de poisson au frein à main en rase campagne ? C'est dans ces moments-là que se forgent les meilleurs aciers d'un caractère déjà fort bien tourné. L'écologie et les petits nuages diaphanes et boudinés, comme ça paraît loin derrière. "Grenelle de l'environnement"... grenaille à tuyaux percés, oui. La Nathalie qu'a tant apprécié Philippe a-t-elle réellement existé ? Son masque, c'est sûr.
Ne vous leurrez pas : le plus dur de la politique, le plus âpre, est réservé à l'interne, au terrain, à l'utérin du parti concerné. Je n'ai jamais cru que Nathalie K-M était une créature éthérée, même si elle en a tout le plumage. Elle aime trop le combat, elle va être servie, elle a quelque chose de pointu dans la main. Ce n'est ni un poil, ni une carotte.
Rédigé par : scoubab00 | 10 octobre 2012 à 20:18
En comparant les propos de NKM et ceux de Martine Aubry, je trouve ceux de NKM plus respectueux des politiques.
C'est fou les pressions sur les gens quand ils attaquent les "saints" de gauche.
Rédigé par : Perplexe-gb | 10 octobre 2012 à 19:20
Moi j'aime bien car elle dérange.
Certes on attend de sa part retenue et poses de circonstance.
Que voulez-vous, une X ne doit pas faire autrement.
Mais elle oui. Après avoir tenu sa place au gouvernement et respecté peu ou prou la discipline gouvernementale, elle ouvre sa bouche et on devrait trouver cela anormal ?
Et pourquoi donc ?
La gauche bien-pensante a passé dix ans à bouffer l'ennemi de droite et pas seulement sur le plan des idées.
Les attaques de personnes ont été permanentes et largement en dessous de la ceinture.
Quand on voit le résultat je trouve très bien de leur renvoyer l'ascenseur et de leur faire ainsi toucher la réalité de la vie politique manière gauchiste.
Et quoi donc elle attaque ceux-là même qui l'ont attaquée.
Pourvu qu'elle continue, qu'on en finisse avec les langues de bois et le politiquement correct.
Quand on est con on est con disait Brassens et pourquoi ne pas le dire à ceux que l'on pense être de cette caste ?
Moi je trouve cela rassurant et encourageant, si cela peut déstabiliser l'adversaire c'est encore mieux.
Rédigé par : Jacques | 10 octobre 2012 à 17:58
Vous avez raison, cela ne lui va pas du tout. Je préfère son côté Comtesse de Lamballe, si elle commence à nous faire du Nadine Morano on va en prendre pour 10 ans de socialisme.
Rédigé par : Savonarole | 10 octobre 2012 à 17:42
Comme beaucoup de prétendants, elle a surtout les dents qui rayent le parquet.
Rédigé par : Jabiru | 10 octobre 2012 à 17:19
Nous ne pouvons que nous rejouir de voir que les yeux de NKM se sont enfin dessilles et qu'elle ose enfin dire la verite a la face des beni-oui-oui du marais centriste de l'UMP, dont la plus grande peur est de ne pas recevoir l'imprimatur des bien-pensants.Tout ce qu'elle dit est parfaitement juste y compris les conditions de l'election de Hollande. Encore un effort et elle comprendra que la conclusion d'accords electoraux avec le FN est une necessite pour l'UMP, ce qui est une evidence mathematique que les adherents de base comme moi ont compris et qui deviendra evident pour tous. Meme les admirateurs enamoures de M. Hollande - sauf a etre des marxistes inconditionnels - finiront par voir la nocivite du personnage pour notre pays, ce n'est qu'une question de temps. Esperons simplement que les bien-pensants ne seront pas aussi lents a comprendre que les thuriferaires de Sartre jadis face au lucide Aron.
Rédigé par : GPC | 10 octobre 2012 à 17:11
@Tipaza
D'après Benjamin Dormann dans "Ils ont acheté la presse", Terra Nova :
Président du conseil d'orientation scientifique : Michel Rocard
Président de l'association: Olivier Ferrand (décédé depuis) élu et membre du PS
Trésorière : Laurence Girard secrétaire générale administrative du PS
Membres conseil orientation : Mathieu Pigasse, Denis Olivennes, Louis Dreyfus...
Comme on dit a gauche, in dé pen dant...
Rédigé par : Jean-Marc | 10 octobre 2012 à 16:10
NKM a changé de fonction.
Elle n'a plus à donner des gages de sérieux mais à faire parler d'elle.
Mais si Hollande pratiquait l'ouverture et lui proposait un ministère important, je suis sûr qu'elle changerait de musique, redevenant un bon phonographe réglé et estampillé par l'État.
Rédigé par : Alex paulista | 10 octobre 2012 à 15:34
Question juridique
Si un élu change de personnalité en cours de mandat, faut-il procéder à de nouvelles élections ?
Rédigé par : Choubidou | 10 octobre 2012 à 14:32
Il est des choses que l'on sait "de l'intérieur", parce qu'on a à les vivre, d'une certaine manière, à la place que l'on occupe, et que l'on ne peut pas forcément dire telles quelles. Mais elles trouvent souvent leur chemin vers une forme d'expression "euphémisée", comme une sorte de catharsis.
Sauf à ce qu'elle ne soit qu'un calcul politicien (et dans ce cas plutôt contre-productif, donc une erreur politique), cette charge violente et émotionnelle dirigée à l'encontre de deux cibles différentes me semble plutôt révéler des blessures dont NKM chercherait maladroitement à se venger. Il y a des impostures intellectuelles et un enrobage fallacieux de quelques réalités sur lesquelles ce gouvernement construit certaines politiques, en faisant mine d'être radicalement différent de son prédécesseur. Et pas un journaliste pour les relever, sans doute n'interrogent-ils toujours que les mêmes sources, qui y ont intérêt. Il y a aussi des attaques personnelles blessantes, qui conduisent à vouloir rendre la pareille. Que sait-on de ce qui se passe réellement en coulisses dans un parti et dans les relations interpersonnelles qui ne manquent pas de s'établir entre les personnages influents ou souhaitant l'être ? Tout n'est pas déballé sur la place publique, mais de l'intérieur, on le sait bien, ce monde-là est d'une violence extrême et sans concession. Ne nous y trompons pas : pour faire son chemin vers la lumière, il faut être un requin, ne pas avoir de scrupules à piétiner les autres, ne pas être rebuté par les mensonges, les approximations et la manipulation de la sainte Communication Politique, ne pas se sentir mal à l'aise en faisant exactement le contraire de ce que l'on préconise pour les autres, etc.
Alors, peut-être que pour NKM, il y a une forme d'écoeurement qui déborde de cette manière-là ?
Rédigé par : FC | 10 octobre 2012 à 13:28
Moi j'aime bien les deux. Faut savoir identifier son auditoire, son discours actuel s'adresse à ceux qui ont cru les promesses mensongères de F. Hollande. Fallait pas être un génie pour tomber dans pareil panneau.
Rédigé par : Stack | 10 octobre 2012 à 11:22
Excellent billet, comme d’habitude.
Excellent, en ce qu’il explicite un des non-dit de la gauche. Pour la gauche, la droite doit ou devrait être respectueuse de ses adversaires, ne pas sombrer dans l’exagération, dans la violence des mots ; elle doit faire preuve de maîtrise, de retenue, elle doit même faire preuve de repentance quand elle est au pouvoir en faisant l’ouverture à gauche. Erreur fatale de N. Sarkozy entre autres.
On attend toujours l’ouverture à droite de F. Hollande, pas même à François Bayrou qui avait appelé à voter pour lui.
Quant à l’usage du verbe provocateur et méprisant, il n’est que de voir les propos des bien-pensants bobos à l’égard de la droite et de ses valeurs, sans parler des propositions de Terra Nova appelant la gauche à abandonner la classe ouvrière au profit des immigrés des banlieues, bien plus porteurs en termes électoraux. Ce qui est vrai au vu des résultats de F. Hollande.
Alors critiquer la "new" NKM pour ce qu’elle est devenue !!! Mais elle est restée la même ! Tout simplement, dans le combat politique qu’elle mène, le cerveau reptilien est monté au créneau et a relégué le cerveau logique de la polytechnicienne au second plan.
Elle était à contre-emploi dans son job de porte-parole de N.Sarkozy. Trop intellectuelle, trop brillante dans sa logique scientifique pour défendre un impulsif instinctif.
En politique, ce genre d’intelligence a rarement sa place et Valéry Giscard d’Estaing fut une singularité qui ne se reproduira pas.
La froide logique n’a pas sa place en politique, domaine où l’irrationnel est roi.
NKM l’a compris, preuve de son intelligence, et se bat, son instinct en première ligne soutenu par la logistique de son intelligence pure, qui n’a rien à voir avec l’intelligence manœuvrière des élus du sérail.
Elle peut faire des dégâts à gauche et avancer à droite.
Il lui manque « simplement », mais c’est l’essentiel, un peu de cette chaleur humaine qui fait le charisme. Elle est d’une beauté froide, à la façon des héroïnes d’Alfred Hitchcock.
Encore un peu de temps, et l’âge venant, elle peut se bonifier et être populaire sans faire peuple.
Vive la « new » NKM !!!
Rédigé par : Tipaza | 10 octobre 2012 à 09:35
Merveille d'écriture que cette chronique, Monsieur. Sur l'usage si habile de la langue française, je vous prends volontiers en exemple.
Pour ce qui est de NKM, je ne vais pas aussi loin que vous. J'ai tendance à penser qu'elle ne cache plus sa vraie nature. Et que, désormais, ses limites sont plus flagrantes. Elle est sans doute une redoutable adversaire. Il me sera permis de douter qu'elle place le bien public au centre de son action.
Rédigé par : Martin | 10 octobre 2012 à 09:24
Bonjour Philippe Bilger,
« NKM a donc regagné le pays du classicisme et de la dureté sans nuance : elle est devenue enfin comme les autres! »
En fait, je crois tout simplement que NKM a compris que pour avoir une chance d’avoir un rôle déterminant dans ce parti, voire tout simplement de se faire entendre, il fallait utiliser les méthodes qui avaient si bien réussi à Nicolas Sarkozy: la pugnacité jusqu’à l’outrance, la critique systématique jusqu’à la mauvaise foi, l’agressivité jusqu’à la limite du dérapage.
En cela NKM ne fait guère que copier Copé, qui lui-même copie outrageusement Sarkozy au point d'en être une véritable caricature.
Le sarkozisme, en fait, n’a rien d’un courant de pensée. Il est une technique de communication destinée à accrocher le client exactement comme le font les agences publicitaires pour des produits de consommation courante.
Mais il est vrai qu’en utilisant cette méthode « commerciale », NKM écorne son aura de belle femme "éthérée" et intelligente.
Comme vous, monsieur Bilger, je la préférais quand elle faisait preuve de sa perfidie tout féminine, utilisait pleinement son sens de la répartie tout en subtilité.
Hélas, il semble qu’à l’UMP, ces qualités ne soient pas prioritaires pour se faire une place...
Rédigé par : Achille | 10 octobre 2012 à 09:13
Mme Nathalie Kosciusko-Morizet (ce n'est pas si difficile à écrire si on sait placer le "sc") ne roule pour personne sinon pour elle-même. Polytechnicienne, ingénieur du génie rural et des eaux et forêts, c'est ce qu'on appelle une pointure.
Isolée par ses positions anti-Buisson après défaite, mais victorieuse à la députation dans une circonscription convoitée, elle n'a pas à demander d'adoubement. Si je suis autorisé à partager son expression de l'actualité politique dans le bruyant thuriférage hollandien de ce blog qui a beaucoup changé depuis la prise en pension de son excellent premier rédacteur, alors je partage. Les Français ont été roulés, elle le dit autrement.
Rédigé par : Catoneo | 10 octobre 2012 à 08:44
"Quelle mouche a piqué NKM ?"
Ou quel deuil difficile à faire ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 10 octobre 2012 à 08:26