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11 novembre 2012

Commentaires

zenblabla

Merci pour cet éloge fait à la parole.

Je ne m'empêche pas de penser en vous lisant à l'entregent, qui distingue en laissant croire confondus éloquence et carnet d'adresse...

Suivant cet éloge de la parole, et néanmoins son pouvoir de séduction, les intentions se proposent comme volontés s'affirment, si par avance la parole ne saurait imposer...
L'auteur Onfray r-est-e un peu bégueule ainsi que je l'entends tout en vous lisant !

Peut-être Freud est-il un usurpateur, un de ceux qui les réunissant cristallise tellement d'usurpations qu'il exprime l'idée qu'il soit possible de réunir..., au moins en famille ?

C'est déjà pas mal !

oursivi@proto

Rédigé par : protagoras | 16 novembre 2012 à 16:29

Ils ont aussi deux pieds, ce n'est pas pour autant qu'un podologue réglera leur problème...

AO

protagoras

Beau billet de M. Bilger, enthousiaste et quasi poétique.
Mais rappellerai-je deux choses :
- les sourds-muets de naissance, privés de parole phonique, n'en sont pas moins dotés de moult caractéristiques humaines, dont un inconscient.
- Goethe éleva l'action contre la parole : "Au commencement était l'action", repris d'ailleurs par Freud dans la conclusion de son "Totem et tabou".
A méditer...

oursivi@Boris

Puisqu'on me laisse la parole, je la reprends, merci Sigmund, tu peux t'asseoir ou aller faire les courses.
Rédigé par : Xavier NEBOUT@Boris | 13 novembre 2012 à 08:41

Vos dialogues, cher Boris, m'évoquent les entretiens Léautaud-Mallet*.

Rassurez-vous, vous y avez le rôle de Mallet, quoique les tout derniers mots de Léautaud semblant avoir été "bon maintenant arrêtez de m'emmerder", cet homme hautement misanthrope ne pouvait être foncièrement mauvais.

Bon, alors Sigmund, ces courses... qu'est-ce que tu nous as ramené de bon ?

AO

* Robert, pas Léo, contrairement à ce que croyait l'ami Belmondo.

oursivi

Puisque Tonton Sigmund nous donne la parole dans sa célèbre émission radiophonique,

"les auditeurs ont le fauteuil, le calepin et une sévère envie de dormir"

relevons ce joli mot lu sur un site lambda,

Costa-Gavras vient présenter son film à Athènes, "le Capital" en Grèce.

Engraissez, en Grèce c'est... il en restera toujours quelque chose.

AO

Valerie

Joli texte. A propos de parole authentique, je releve cet entretien du Docteur Cyrulnik dans "Le Point". Le commentateur "Soleil" fait une remarque fort judicieuse au sujet du deuil.

http://www.lepoint.fr/societe/cyrulnik-comment-j-ai-trouve-la-force-de-ne-pas-ceder-a-la-souffrance-11-11-2012-1527627_23.php

L'illustre decouvreur aurait-il souhaite la publication de ses courriers ?

Mary Preud'homme

"Au commencement était le Verbe (1), et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu.
"Il était au commencement en Dieu.
"Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe.
"En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes,
"Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.
"Il y eut un homme, envoyé de Dieu ; son nom était Jean.
"Celui-ci vint en témoignage, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui : non que celui-ci fût la lumière, mais il avait à rendre témoignage à la lumière.
"La lumière, la vraie, celle qui éclaire tout homme, venait dans le monde.
"Le Verbe) était dans le monde, et le monde par lui a été fait, et le monde ne l’a pas connu.
"Il vint chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.
"Mais quant à tous ceux qui l’ont reçu, Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu...
"Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, gloire..."
(Evangile de St Jean, chapitre I)
---
(1) la Parole
---
19 siècles plus tard, Freud est arrivé abaissant la parole au rang de murmure surgi de la gangue avec pour artifice un abat-jour et un divan, plus la célèbre dime au nouveau maître de la vérité incarnée moyennant espèces sonnantes ! En définitive la lumière sous le boisseau... C'est alors que les hommes repus de paroles fausses se mirent par millions à crier, pleurer, délirer, supplier, levant désespérément les bras vers un ciel désormais sourd et aveugle !
Sacré Sigmund !

RF

Claude L,

C'est ça qui est admirable chez notre hôte : par ses tournures de phrases et l'emploi de ses mots, il nous invite à comprendre son billet de différentes manières. Et on ne peut s'empêcher de réagir dessus.

"J'aime la parole que Freud nous inspire, nous donne. Surgie de l'obscur ou pleine de lumière. Nourrie d'ombres et de clartés. Qui sauve."

Effectivement je suis peut-être allé trop loin dans mon développement mais cet extrait du billet me fait vraiment penser aux séances d'analyse. Remplacez par exemple le mot "parole" par "vérité", "obscur" par "inconscient", "pleine de lumière" par "déjà acquise dans la conscience", "ombres" par "doutes et questions", et "clartés" par "réponses nettes et sans équivoque".

Et surtout la dernière phrase de cet extrait : "Qui sauve".
Là, notre hôte conclut en disant que c'est la parole et, au-delà, la recherche de la vérité sur soi, qui sauve. Toute la psychanalyse est résumée dans cette simple phrase : (parole) qui sauve".

C'est ce que j'adore dans la psychanalyse : regarder au-delà des mots prononcés et rechercher tous azimuts au moyen des associations d'idées s'il y a un sens caché.

Véronique Raffeneau

@ Camille

Pour conclure sur ce billet.

"Le sujet du jour auquel se rapportait un de vos commentaires m'a inspiré des réponses..."

Eh bien, considérez alors que j'ai pris et usé de la liberté de répondre à vos réponses.

"...mais n'attendez pas de moi maintenant que je vous suive sur un terrain politique quelconque."

L'authenticité de la parole politique est totalement dans le sujet de ce billet.

Lorsqu' un président de la République prône le contraire de ce qu'il a promis, quand bien même l'apprentissage du réel lui donne raison de renier ses engagements, sa parole de candidat est de toute façon disqualifiée.

Duval Uzan

Comme vous le savez pour Freud il n'y a jamais
de hors sujet, alors je me permets de vous donner cette communication.
Je suis si heureuse que les musulmans, les vrais, prennent la parole enfin !

Voilà mon copié collé :

Une délégation de dix imams de France, engagés pour la paix, est arrivée à Jérusalem.

Alors que les tensions israélo-gazaouies sont à leur comble, une délégation de dix imams et six responsables d'associations musulmanes de France est arrivée à Jérusalem ce lundi pour une mission de paix en Israël et dans les territoires palestiniens. Marek Halter, écrivain juif français, qui milite depuis des décennies pour un règlement négocié du conflit entre israélo-palestinien, fait également partie du voyage.

Connu pour sa proximité avec Israël, l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, aussi surnommé ''l'imam des juifs'' s'est fixé pour objectif "de dire que le conflit israélo-palestinien est politique et non religieux" mais aussi "couper court aux tensions qui fragilisent le vivre-ensemble ici en France". Aux Israéliens, il souhaite ''faire entendre la voix de la paix", celle "de la majorité écrasante" de l'islam de France.

Outre un rôle de médiation dans le conflit israélo-palestinien, cette visite officielle se veut une réponse à l’attentat perpétré à Toulouse en mars dernier par l’extrémiste Mohamed Merah contre quatre membres de la communauté juive. L'imam Chalghoumi souhaite que les Israéliens ne fassent pas d'amalgame entre tous les musulmans de France et les fanatiques isolés comme Merah, qu'il n'hésite pas à qualifier d'''assassin'' ayant ''arraché la vie à des enfants innocents et à des soldats honorés par les drapeaux français''.

Ainsi, le groupe doit se rendre, au cours de son séjour, sur les tombes des victimes enterrées en Israël, mais aussi à Yad Vashem, le mémorial de la Shoah à Jérusalem. "Je pense qu'ils peuvent commencer à faire rêver des jeunes musulmans de notre islam. Ils deviennent des commis voyageurs d'un islam qui veut conquérir la paix et pas avec les moyens violents. Ils sont en train de faire une révolution. Je les admire parce que moi je ne risque rien mais eux oui", a déclaré Marek Halter sur les ondes d'Europe 1.

(Guysen avec agences)



Claude L

@RF

Nous ne lisons pas le même texte.
Moi, j’essaie juste modestement de comprendre ce que je lis.
A aucun moment Philippe ne parle de psychanalyse et de patients. Le texte tourne exclusivement autour de la parole de Freud à ses enfants. Et j’adhère totalement à ce que dit Philippe sur cette parole.
Il faut s’inspirer de cette parole offerte et cet enseignement peut nous apporter beaucoup. Toujours d’accord, bien sûr.

Mais la psychanalyse, et ce qui se passe entre l’analyste et l’analysant, c’est tout autre chose. Et à côté de la psychanalyse, qui peut durer des années, se sont développées des techniques, qui répondent à des besoins, qui n’ont pas les mêmes prétentions. Et il n’y a pas là que des parasites.

« Tout dire dans chaque paragraphe avant de mourir ».
Ben, en dire un peu moins peut faire gagner en clarté.

Camille @ Véronique Raffeneau

@ Véronique Raffeneau

Notre hôte nous a fait la grâce d'un billet autour de Freud, père de la psychanalyse et évoqué dans son rôle de père de famille, et ce faisant dans son texte il a développé avec brio un éloge de la parole.
Mais que viennent donc faire là toutes ces considérations politiques hors-sujet ? Le sujet du jour auquel se rapportait un de vos commentaires m'a inspiré des réponses, mais n'attendez pas de moi maintenant que je vous suive sur un terrain politique quelconque.

oursivi@RF

Rédigé par : RF @ Claude L | 13 novembre 2012 à 19:48

Excellent témoignage, même si vous n'êtes pas sans savoir qu'un des problèmes de la psychanalyse est né du sentiment de toute-puissance dont elle enivre certains de ses pratiquants.

J'ai connu nombre de ses patients dévorés d'un étrange feu la concernant, comme s'ils voulaient s'y fondre, tout interpréter à travers elle, tout résoudre, même des pathologies innées ou acquises par des traumatismes ne relevant en rien de la psyché.
Un copain psychanalyste vraiment trop fou - j'ai fini comme quatre-vingt-dix pour cent de ses amis par l'abandonner tant le fréquenter était parfois difficile, surtout quand il laissait tomber les psychotropes le maintenant dans un équilibre fragile - avait des patients alors même que lui ne tenait debout, dans sa tête voulais-je dire, que grâce aux pilules que lui prescrivait un psychiatre, sans lesquels on le retrouvait parfois arme à la main à menacer qui il avait eu la folie de croire menaçant...

La psychanalyse est une discipline riche et utile pour les pathologies mentales qu'aimerais dire "raisonnables" au vrai sens du mot, mais pas le couteau suisse que nombre de ses adeptes sectaires la croient être.
Je l'aime beaucoup utilisée dans la littérature et surtout son analyse, dans celles des affaires criminelles, des rapports sociaux, dans ce qui relève encore du raisonnable, du "dicible", l'inverse de ses prétentions à traiter l'autisme, par exemple.

En avoir fait un nouveau dieu comme pas mal d'égarés l'ont hélas illustré, n'a jamais été que créer un nouveau veau d'or, d'or dans tous les sens du terme, Onfray a bien dit toutes les vilenies que son rapport à l'argent recèle.

AO

Laurent Dingli

Après réflexion, l'expression de "tyran domestique" que j'ai utilisée l'autre jour pour qualifier l'attitude de Sigmund Freud en famille me paraît tout à fait excessive, pour ne pas dire erronée, dans le sens où il ne faut pas juger de la structure de la famille bourgeoise, à Vienne, en 1900 avec notre regard de 2012. Ce qui est certain c'est que Freud fut un père très attentionné et à l'écoute de ses enfants.

Touchants témoignages de RF...

RF @ Claude L

J'ai lu et relu attentivement à la fois votre post de 10:36, et aussi le billet de Philippe Bilger.

Ma lecture du billet : notre hôte nous explique que Freud est non seulement un bon père de famille mais aussi un thérapeute authentique puisqu'il vise à aider son patient en utilisant la parole comme vecteur unique. La parole : dans une séance d'analyse, chaque mot prononcé compte. L'analyste traque par exemple les lapsus et les phrases alambiquées qui tournent autour du pot. L'analyste est là pour guider la séance et pointer ce qui fait mal. Non pas faire mal pour faire mal, mais faire mal pour rendre plus fort. En effet, le but de l'analyse est de travailler ses freins, ses angoisses, afin de les dépasser. Et on ne peut les dépasser qu'à partir du moment où on en a pris conscience. Un lapsus est une richesse inouïe. La description d'un rêve également. Lorsque l'analysant se noie dans les détails pour décrire quelque chose qu'il pourrait décrire plus simplement en allant droit au but, c'est que quelque chose le gêne dans la description. L'analyste va détecter cette gêne et aider l'analysant à la comprendre. C'est le langage de l'inconscient qui intéresse l'analyste. Rien d'autre.

Et là, j'ai vraiment le sentiment que Philippe Bilger a tout compris à la psychanalyse : le décryptage de l'inconscient à travers la parole prononcée. Et il oppose à la psychanalyse toutes les autres pratiques qui se vendent en entreprise ou auprès des particuliers, et qui ont pour objet de travailler la surface (l'éloquence ou le comportement), alors que le vrai travail thérapeutique réside plutôt dans la profondeur (prendre conscience de ce qui a été refoulé dans l'inconscient, afin de mieux vivre).

Xavier NEBOUT@Boris

Boris,

Jupiter, jus-pater, le père juste, vous ne voyez pas le mot "père" ?
Par ailleurs, je m'étonne de vous voir utiliser le terme de judéo-chrétien alors qu'il se rapporte à une secte particulière du temps.

En tout état de cause, l'amour filial du christianisme remonte au plus tard à la venue d'Alexandre, et au plus tôt à l'âge de pierre par l'Inde... ou les Galates (les Gaulois arrivés dans la région) chez lesquels Paul reconnaissait le Dieu du Christ, mais n'a rien de Juif.

Savonarole

En tout cas Freud n'a pas donné la parole à Hollande ! Dieu quel ennui ! Sa conférence de presse, après que celle-ci l'a décoré de la "médaille de la gentillesse" (cherchez la collusion), nous évoque un brave Mister Nobody.

Catherine JACOB

«Ce qui émerge, c'est le désir de transmettre à ses enfants ce qui fut sa passion la plus constante, celle de la parole".
La parole et non pas l'éloquence. Non pas ce moyen souvent élégant, parfois superficiel de dissimuler sa pensée, cette cerise brillante sur un gâteau imparfait, ce vernis destiné à occulter plus qu'à révéler, à détourner de l'essentiel, du fond pour ne se laisser séduire que par la forme, l'agencement sonore de mots harmonieusement utilisés.
Non pas l'éloquence, donc, le langage exploité comme façade, vitrine, poudre aux yeux et à l'esprit, mais la parole.
»

Est-ce qu'il n'y aurait pas qu'un seul dieu de la parole ? Hermès, dieu de toute parole, et donc des orateurs comme des diverses sortes de prostituées, et c'est le même qui aurait également donné aux hommes l'écriture, donc également, il faut le présumer, l'écriture idéographique sur les divers pictogrammes 'parole' j'ai travaillé tout l'après-midi - pas à cause du billet, c'était là en effet une tâche déjà prévue mais dont je vous ferai cependant grâce, du moins aujourd'hui.

Ces « dons d'Hermès » (en grec ἕρμαιον / hermaion qui désigne aussi de notre coup de chance, telle la parole qui nous échappe, ce fameux lapsus révélateur freudien, se sont également déversés, dit-on, sur Pandore, la première femme qui une fois douée de parole, la communiqua aux hommes pour leur bonheur comme pour leur malheur.

Véronique Raffeneau

"...puisque chaque être, ou chaque fait, est minutieusement et talentueusement observé, analysé, relaté avec un grand bonheur et plaisir intellectuel qui se communique aux lecteurs"

Non Camille.

Les personnages qui sont talentueusement observés, analysés dans ce blog ont précisément en commun qu'ils sont tous des personnages... politiques ou médiatiques.

Et quand ils sont surestimés par Philippe Bilger c'est toujours, par contraste, pour mieux pouvoir en accabler d'autres.

Cependant, vous avez raison sur un point : il n'est nulle part dit dans ce billet que la parole politique est authentique et crédible.

Au reste, je n'ai pas le souvenir que cela ait été écrit une seule fois dans ce blog.

En revanche, pour certaines personnalités politiques de premier plan, je pense par exemple au président de la République actuel, Philippe Bilger a tout de même accordé à sa parole de candidat des vertus d'authenticité et une crédibilité telle qu'à l'issue des élections il s'est fendu d'un ouf de soulagement de voir gagner un président... normal.

Six mois après, excusez-moi, mais bon que des "évolutions".

Dernière en date, l'Elysée, ben finalement, c’est mieux pour une conférence de presse...

Pour le reste :

extrait - Le Monde 13-11:

"Promesses brisées : échecs et reniements"

Dernier reniement en date, une augmentation de la TVA à partir de 2014 a été annoncée début novembre par Jean-Marc Ayrault au nom de la compétitivité. Quelques semaines plus tôt, le Premier ministre promettait encore de ne pas y toucher du quinquennat. Il ne faisait que confirmer les propos de campagne de François Hollande, qui jugeait en janvier dernier une hausse de la TVA « injuste » et « inopportune ». L'exécutif a toutefois justifié son choix par le déficit de "compétitivité" de la France et expliqué en quoi sa mesure, qui joue sur les différents taux, différait de la "TVA sociale" de M. Sarkozy.

Ce revirement n’était pas le premier du semestre : le quinquennat a commencé avec l’abandon du gel des prix de l’essence. D’abord reporté parce que les prix baissaient, la mesure a été définitivement écartée par le gouvernement en août, au profit d'un dispositif provisoire. En attendant une réflexion sur d'éventuelles mesures plus pérennes."

...etc, etc.

Mary Preud'homme


"Enfin, si vous n’êtes pas sûr de ne pas prononcer le mot « papa » (abba) à l’instant de votre mort, il vaudrait peut-être mieux ne pas le renier en vous disant « libre penseur »." a écrit Xavier Nebout.
---
M'est avis que XN n'a pas dû assister beaucoup d'hommes, femmes ou enfants à l'heure ultime sinon il saurait que le mot qu'il cite est loin d'être celui qui revient le plus souvent sur les lèvres d'un mourant.

Camille @ Véronique Raffeneau

@ Véronique Raffeneau

Il ne s'agit pas de prendre la parole du calife à la place du calife, mais puisque vous répétez votre question... Il me semble que Philippe Bilger est mû par la passion de l'humain et des idées, et que pour un tel personnage rien n'est insignifiant ni dérisoire, puisque chaque être, ou chaque fait, est minutieusement et talentueusement observé, analysé, relaté avec un grand bonheur et plaisir intellectuel qui se communique aux lecteurs.
Cela dit, je ne lis nulle part dans ce billet sur Freud que la parole politique est authentique et crédible.

oursivi@VR (pas) rité

Fin de la parenthèse.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 13 novembre 2012 à 09:03

Oh.. oui... j'aime quand vous mettez votre combinaison de cuir, forcez sur le mascara, et virilisez votre voix, le fouet n'est jamais loin...

Bougre de cornichon structuré, si vous faites une juste critique des accointances parfois égarées de l'ami Philippe - le coeur du sujet du jour "Battisti..." (même si je poste ici pour assurer la contuité), ou comment coteries et amitiés recouvrent la vérité sous un indécent jeu social, spectaculaire au sens debordien - concernant peoples politiques et médiatiques, pourquoi en soustrairiez-vous les avocats désireux de fouler au pied la vérité dans leur désir de faire libérer dans un même élan innocent et coupable ?

Si cela n'est pas de ces exercices désireux de maquiller au plus profond le juste et le vrai, je veux bien être changer en Véronique Farenault.

Bien sûr que parmi ses réussites personnelles, le dis le redis et le redirais si cela ne rentrait pas, sont sûrement des cas où acquittement et vérité ont rimé au mieux, et c'est tant mieux pour tous, pas seulement pour l'acquitté mais aussi pour le système qui dit là son discernement.

Maintenant imaginez un avocat qui déclare qu'innocent ou coupable, il s'en fout, son client doit être libéré, point !
Et ce même, imaginez-le sollicité par qui a tué de ses proches, de ses proches à lui, l'avocat... et ce dernier, l'assassin non encore repu d'injustice et sachant la bonne adresse que voilà, argumentant d'un, "vous ne pouvez refuser de me défendre, toute considération liée à mon éventuelle culpabilité est secondaire, comme l'affirmiez si bien, il faut juste trouver les arguments qui nous permettront de gagner le jeu juridique".

Quand on est capable de voir ridiculiser ses propres principes en si peu de mots, c'est qu'on a bâti du vent.

Un avocat doit, ou plutôt devrait, être un des leviers permettant à une affaire d'accoucher de la vérité, et lui, de trouver toutes les excuses, raisons, motifs, allégements, qui diminueraient la peine de son client. Cela s'appelle définir des circonstances atténuantes, chercher la part d'humanité encore présente même dans des actes monstrueux.

Se cantonneraient-ils à cela, cherchant à faire acquitter quand, en effet, se faisant eux-mêmes enquêteurs ils se convainquent de l'innocence de leur client, ils seraient de glorieux acteurs du juste, à la place d'être les minables mercenaires du mensonge qu'ils se complaisent si souvent à être.

Je ne vous convaincrai pas, certes, ce n'est cependant pas à votre gloire.

AO

Boris

"Comment avez-vous fait pour ne pas voir qu’il y parlait de Jupiter du début à la fin ?". Oui, et de la triade capitoline, mais franchement je ne vois pas le rapport avec l'amour filial, notion judéo-chrétienne par excellence. Si vous parlez de la souveraineté du pater familias, à la bonne heure !
Ceci étant, je serais ravi d'être éclairé, notamment sur les rapports de la pietas et de l'amor - dont l'étymologie aurait plus à voir avec la mère.

Enée portant Anchise sur son dos, ou César évoquant sa tante Julia, n'ont pas grand-chose à voir avec l'Amor Dei...

Claude L

@ Jean-Dominique

Je n’ai pas explicité mon propos, et vous l’avez mal compris.
Dans la dernière partie de son billet, Philippe accuse tous azimuts.
« Tous ces gens qui ne cessent de brasser des concepts sur la parole parce qu'ils ne l'ont pas véritablement pratiquée. »
Mon sentiment est que dit comme cela, c'est irrecevable pour trois raisons.
La première : le « parce que » pervertit la présentation en présentant comme cause ce qui n’en est pas une.
La deuxième, c’est que si on trouve des peu sérieux et peu compétents partout, on trouve aussi des très sérieux et très compétents partout. Mélanger tout dans une accusation générale, c’est mélanger l’eau froide et l’eau chaude pour faire de l’eau tiède.
La troisième, c’est qu’il dénonce l’utilisation de la parole à des fins thérapeutiques.
« Et qu'on doit payer chèrement ce qu'on aurait pu, dû s'enseigner à soi-même! »
Je traduis par : il est stupide de payer, d’aller chez le psy, puisqu’on peut se débrouiller tout seul.

Philippe nous explique donc que Freud est un bon père de famille, mais en tant qu’un des pères de la psychanalyse, c’est un charlatan.
En l’état, je ne vois pas comment on peut comprendre autre chose de ce billet.

Quand j’ai le sentiment que la forme est en contradiction avec le fond :

« La parole et non pas l'éloquence »
Et vingt-quatre lignes plus bas :
« La parole comme coulée de vie, comme flux d'existence » Quelle éloquence !

Véronique Raffeneau

"Ce billet est superbe, je pense qu'il est dans le vrai."

Evidemment, Anna, que ce billet est dans le vrai.

Néanmoins, vous ne m'expliquez pas pourquoi Philippe accorde autant d'intérêt aux mille et un épisodes insignifiants et dérisoires de la vie politique et médiatique (pléonasme) française, et pourquoi, selon lui, cette parole politique - celle qui est commentée en long et en large - est authentique et crédible ?

Tipaza

@ Achille | 13 novembre 2012 à 07:58

Vous dites :

"Mon opinion sur cette « profession » est en harmonie parfaite avec celle de Michel Onfray."

Est-on sûr que lorsque Michel Onfray dit : ne frayons point avec les psys, il n'ait pas frayé lui-même avec eux, pour en avoir un tel ressentiment.
Bon j'arrête là.

Catherine A.  au nom de Freud, de Lacan et de la psy

Que de gens, allongés sur des divans ou pas, ont suivi - subi - d'interminables psychanalyses avec un résultat dont je doute de plus en plus. Comment ne pas être perplexe quand années apres années des patients - pour le coup très très patients - voient leur psy ? Comment ne pas s'étonner quand ces psys vous affirment, sans rire, que le paiement en espèces est nécessaire pour que ce patient ait vraiment la notion de ce que lui coûte la séance... Comment ne pas etre agacés par ces psys débarquant comme des mercenaires sur Kolwezi au moindre accident, fait divers tragique.
Cette mode bobo (mon coiffeur, mon avocat, mon médecin, ou chirurgien esthétique, mon psy) parlez-en au paysan, à la mère de famille qui se débattent dans les problèmes. Pas le temps. Pas l'argent. Pas même l'idée. Ont d'autres chats à fouetter que la contemplation de leur nombril.
Bon comme bien d'autres, à 16 ans, 17et un peu plus, j'ai ete passionnée par Freud ; sans doute le serais-je encore si la psy et les psys ne nous avaient envahis, étouffés. Aujourd'hui je souffre de psychoverdose, au point que la mécréante que je suis regretterait presque le curé de village qui pour moins cher faisait parfois aussi bien.

Camille @ Xavier NEBOUT

@ Xavier NEBOUT

En effet, l'essence est l'intelligibilité de l'être, et différente de l'existence, ce qui a permis à Jean-Paul Sartre d'affirmer que l'existence précède l'essence, une théorie à laquelle personnellement je n'adhère pas.
Pour les chrétiens, leur sort n'est pas aussi définitif que vous le dites : ils ont une grande liberté d'agir, ils ne dépendent pas uniquement de la grâce divine : Dieu n'impose jamais rien à quiconque, pas même son salut, il livre à l'homme la responsabilité de son bonheur, c'est une "loi de liberté" (JC2,12.)

Un courant de pensée assez récent prétend que l'homme affirme sa vérité au moment de mourir, et que, donc, il faut soigner son départ pour laisser une forte impression à ses contemporains. Il me semble plutôt que l'existence toute entière est à prendre en considération, surtout si elle a fait la part belle à la communication avec autrui, par les écrits ou par la parole.

Véronique Raffeneau

oursivi, nous avons eu cette discussion dix mille fois.

Deux mots.

Vous ne voulez pas admettre le fait que la mission d'un avocat de la défense est... la défense de son client.

Non, puisqu'il s'agit de lui quand vous parlez de "son stentor d'ami (qui) incarnait le pur enfumage", E. Dupond-Moretti n'enfume personne quand il conteste des enquêtes bricolées et néanmoins validées par la justice. Oui, EDM est parfaitement dans son rôle.

Fin de la parenthèse.

Xavier NEBOUT@Boris

Mais Boris, aimer ses enfants plus que ceux de son voisin n’est pas rationnel et signifie que sa pensée n’est pas libre du dieu d’amour filial vers lequel le christianisme nous oriente, alors qu’à l’instar d’Abraham, un vrai Juif n’aime pas son fils plus que tous les fils d’Israël.
Aimer encore son père lorsqu’on est adulte, regretter qu’il soit ou qu’il ne soit pas ce qui est ou a été, signifie que sa pensée est sous l’emprise du Jupiter. Vous qui me demandiez des références sur le Dieu d’amour filial indo-européen en me disant que vous n’en aviez pas trouvé trace dans l’œuvre de Dumézil, mais comment avez-vous fait pour ne pas voir qu’il y parlait de Jupiter du début à la fin ?
Enfin, si vous n’êtes pas sûr de ne pas prononcer le mot « papa » (abba) à l’instant de votre mort, il vaudrait peut-être mieux ne pas le renier en vous disant « libre penseur ».
L’homme ne peut pas être athée en étant homme, son orgueil d’être de raison peut seulement le lui faire croire.

Achille

@ Tipaza

« Qui se plaint de ne pas comprendre le billet du Maître de céans.
Lacan lui répondrait : "Achille ne chiale pas... tu comprendras, ou pas, à la fin de l'analyse !!! »

Mon cher Tipaza, Lacan n’aurait jamais pu me répondre cela, vu qu'il ne me serait jamais venu à l'idée d'aller le consulter comme il ne me viendrait pas à l’idée de consulter un psychanalyste en général.

Mon opinion sur cette « profession » est en harmonie parfaite avec celle de Michel Onfray.

Jean-Dominique @ Claude L

Claude L : "J’ai parfois l’impression, à lire vos billets, cher Philippe, que la forme est en contradiction avec le fond, et que par moments, vous vous acharnez à réinventer l’eau tiède."

Vous faites le contresens assez commun parmi certains commentateurs de ce blog de considérer que l'apparente bonhomie du style de Philippe revendique une tiédeur médiane. Rien n'est plus faux ici comme ailleurs dans les billets de Philippe. Le maniement de la litote vient en vérité au secours d'une ébullition permanente chez notre blogueur et la tiédeur est sans doute ce qui correspond le moins à ses billets.
C'est le souci de la nuance qui perturbe votre compréhension : pour beaucoup, la nuance est l'expression d'une indécision, l'alibi d'une faiblesse à trancher. Et c'est tout le contraire. La nuance peut être vive, violente, elle est surtout le blindage d'un raisonnement qui se vérifie lui-même pour mieux s'asséner, sans partage, dans un réquisitoire que la partie adverse aura bien du mal à ébrécher.

On peut être d'accord ou pas avec cette démarche mais elle n'est rien moins que tiède - quelle tiédeur que la vie d'un homme qui s'est coltiné au crime des années durant ! - elle est au contraire très costaud ! Et croyez-en un lecteur déjà ancien et commentateur assidu, je vous assure de la grande difficulté qu'il y a à attaquer certains billets de Philippe ! Parfois je sais que je dois objecter mais je ne sais pas par où passer : c'est un exercice stimulant mais risqué. La grande astuce de Philippe est souvent de vous contraindre à la rhétorique pour le contrer, il vous pousse à l'éloquence pour percer le raisonnement, bref, il vous réduit à l'artifice alors que vous vouliez le contrer sur son terrain !

Vous ne mesurez pas en fait la conception de la parole que Philippe a expérimenté aux Assises : prenez le temps d'assister à un procès d'assises - il y a des plaisirs plus suaves, je vous l'accorde - et vous entendrez la parole nue, celle qui transpire à grosses gouttes, qui chevrote, qui assume, qui nargue, qui est l'homme plus qu'elle ne le représente. Cette parole du dernier espoir, cette urgence de dire n'est pas tiède quand bien même serait-elle murmurée. C'est brûlant.

semtob

Cher Philippe,

Freud qui était un homme très réfléchi et d'une grande modernité aurait peut-être repris votre dernière phrase sur le mode interrogatif. Rassurons-nous, nous ne sommes pas encore dans les rayons de la mort et nous pourrons prendre une défense dans le rire sur le concept de normalité.
Encore quelques couacus en perspective pour demain ? Mais nous savions déjà que le monde entier est un cactus et qu'il est impossible de s'asseoir dans une certitude, dans un doute ou dans une hypothétique postérité. Relire Freud encore et encore apporte toujours des clés et des degrés de compréhension.
françoise et karell semtob

Chatte Anna

@Véronique Raffeneau

Vos interrogations me paraissent bien légitimes. Vous ne serez sûrement pas d'accord avec moi, mais je propose de lire ce billet sans même penser à celui qui l'a écrit. Ce billet est superbe, je pense qu'il est dans le vrai.

Un tel billet devait forcément arriver ici. Une personne qui écrit "J'ai le droit de tout dire!" (...je ne l'ai pas lu, je m'en tiendrai donc au titre) ne considère-t-elle pas la prise de parole comme un acte sacré?

Boris

J'ai trouvé particulièrement intéressant cet extrait paru dans Libé, de Freud à une de ses filles : « J’aimerais tout de même user du droit de contrôler ton inclination tant que tu es aussi inexpérimentée dans la vie et dans l’amour ».
Je n'ose imaginer comment l'interpréterait Lacan à la lumière de la Loi du Père symbolique...
Pour le reste, Freud est un génie, et les Viennois sont bien ingrats de ne pas lui avoir dédié une rue. Il rejoint ainsi les Autrichiens exilés de l'intérieur ou de l'extérieur, aux côtés de Mozart, Thomas Mann, Bernhard, Haneke, etc.

A XN. Vous n'êtes pas janséniste, c'est certain, mais il est bien difficile de savoir si vous êtes pascalien.
Encore qu'il soit fort probable qu'aujourd'hui, Pascal serait médaille Fields et libre-penseur...
Quoi qu'il en soit, vous devriez vous écartez de ce forum, qui n'est qu'une cause de divertissement - forcément diabolique - et gagner quelque bon couvent de trappiste où vous pourrez anéantir vos pensées inutiles : dans les oraisons laborieuses de Rancé, ce grand expiateur... ou dans la bière brune, comme vous voudrez !

MS

Véronique, un billet tous les deux jours ne peut pas être tous les deux jours un billet cœur de cible. La nécessité s'impose de l'alimenter par la périphérie pour tenir un rythme qui outre le propos contribue à "l'influence" du blog. La rançon du haut débit.
S'en tenir au fond, à l'essentiel, risque de rendre la parole - celle qui à juste titre vous tient à cœur - plus rare.
Conscient de ce paradoxe, un singulier blogueur vous glissera quelquefois en substance - vous n'avez pas relevé ?! - qu'observer la fumée en vaut parfois la chandelle.

hameau dans les nuages

Très beau billet.

Je fais silence.

http://www.youtube.com/watch?v=X-z3JPfJNI4&feature=related

SR

Une analyse freudienne du post effectuée par Madame Michu conclurait à un possible souvenir de Bilger enfant frustré qui n'avait pas le droit à la parole. Il s'est depuis rattrapé mais la frustration de l'enfant est bien vivace.

Xavier NEBOUT

Si l'homme ne peut agir sur son salut pour ne dépendre que de la grâce divine, il doit avoir peur de mourir. Si au contraire, il ne tient qu'à lui d'assurer son salut, il n'a pas à avoir peur de mourir s'il a bien conduit sa vie, mais sans pour cela dicter sa conduite à Dieu. Et c'est là, le point crutial.
Très très vaste débat que celui du jansénisme évoqué par Camille.
Ceci dit, l'essence de l'être n'est pas la vie ; l'essence est l'intelligibilité de l'être.
L’instinct vital rejoint une raison incapable de concevoir sa fin. Dès lors, soit l’homme évite l’angoisse par la distraction, soit il entre en abstraction de la raison - en oraison - pour entrer en intelligence avec l’Etre.
Vous devrez faire le lien avec la première partie du propos. Je relève les copies demain…

catherine A. l'écoute surtout

La parole n'existe que si en face il y a l'écoute. C'est elle qu'il faut enseigner. Sans elle parole et éloquence ne sont que des suites de mots inutiles.

oursivi

Votre billet m'évoque la définition d'un mot-valise pondu par l'illustre maître es jeu de langage, dont fus dix ans un des meilleurs amis, Jacques Serguine. Le plus drôle, ici on dirait signifiant, est que le souvenir du mot-valise m'échappe mais que me revient sa définition :

"Quand on parle du louf, on envoie lacan".

Inversons donc le jeu, partant d'une définition, il s'agirait de retrouver le mot-valise l'ayant inspirée.

AO

oursivi@Véro

Je ne me l’explique pas.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 12 novembre 2012 à 09:34

Oui Miss Véro, cela fait longtemps que je voulais l'écrire, votre billet...

Celui-ci - vous à travers lui - s'étonne à juste titre.

Et à titre plus personnel, j'illustrerai notre surprise commune de la sympathie qui lie notre hôte à quelques enfumeurs célèbres, dont l'illustre Tony Truand...

Quelques stupidissimes qu'aient pu être certaines des phrases de Szpiner à l'encontre de Philippe, c'est celui-là qui a incarné la vérité dans beaucoup d'affaires criminelles récentes comme célèbres (Viguier, Treiber...), là où son stentor d'ami incarnait le pur enfumage né de cette faconde qui semble bluffer notre Philippe au point d'en perdre logique et sens commun.

On se croit rationnel et n'est qu'affectif.

Je reviendrai sur Freud, ses fulgurances et ses fre(u)daines plus tard.

AO

RF

MCPN,

Vous condamnez la psychanalyse dans son ensemble et tout de go, en partant d'un cas particulier. Certes, le cas que vous évoquez est malheureux et inspire la compassion.

Je préfèrerais qu'on condamne le praticien plutôt que la psychanalyse dans son ensemble.

Aussi le psychanalyste ne peut pas soigner les psychoses, car le patient ne se rend pas compte de son état lorsqu'il souffre d'une psychose. Pour soigner les psychoses, il faut consulter un psychiatre. Tout au mieux le psychanalyste peut soigner les névroses, mais aux conditions suivantes : que le patient ne soit pas trop âgé, qu'il veuille sa guérison et qu'il ait le courage de regarder en face des vérités qui font mal.

Au fond, qu'est-ce que la cure psychanalytique ?
C'est une méthode qui permet de partir à la recherche de soi et de comprendre ses souffrances, en allant fouiller dans les souvenirs enfouis depuis sa plus tendre enfance.

Combien de fois ai-je pleuré sur le divan pour me défaire de mes certitudes et de mes refoulements. La psychanalyse renforce plus qu'elle n'affaiblit. Mais là où je vous rejoins, c'est qu'il faut avoir la chance de tomber sur le bon praticien. Sinon effectivement, je comprends qu'on puisse condamner sans discernement.

Véronique Raffeneau

Vous n'avez rien compris à mon post, M. Nebout.

Je ne reproche pas à Philippe la confiance démeusurée qu'il place dans le monde politique médiatique, je m'interroge sur l'intérêt constant et ahurissant qu'il porte à ces gens dont le langage et les postures sont à l'opposé et le contraire de ce que Philippe considère de plus fondamental et qu'il décrit comme sa passion capitale :

"La parole comme coulée de vie, comme flux d'existence.

La parole qui a autant besoin de vérité que nous avons besoin d'air.

La parole contre tous les pièges tendus par les silences lâches et les politesses tièdes. Par les piètres justifications dont l'effacement dangereux se pare."

Non, je ne comprends pas son goût immodéré pour l'insuffisance +++++++++++ politicienne.

Voilà tout.


Camille

L'angoisse de mourir se combat par l'écriture, la parole, l'art, et par toutes nos actions au quotidien, car qu'est-ce que vivre, si ce n'est affirmer l'essence de notre être, tenter de transmettre, ou trouver dans le divertissement décrié par le janséniste Pascal un oubli temporaire du néant de notre condition humaine et de la peur de mourir.

La relation épistolaire entre Freud et ses enfants, surtout lorsque, mariés, ils ont quitté le foyer, montre un père soucieux d'être proche d'eux, de leur apporter soutien, aide et compréhension. Il témoigne de la même affection aux conjoints de ses enfants, qui entrent ainsi dans un cercle de famille étroit où règne chaleur et compréhension. A sa fille aînée inquiète de ne se pas trouver suffisamment jolie pour plaire, il sait trouver les mots pour lui rendre dignité et estime de soi.
Au contraire de bon nombre de nos psys actuels, il ne cherchait pas à appliquer son savoir psychanalytique dans sa relation parentale, se contentant d'apporter du bon sens, de la finesse et de l'affection, et réservant les aspects "freudiens" de sa pensée à ses patients.
La parole de Freud, ses théories, ses analyses, les thérapies psychanalytiques ont révolutionné le petit monde des médecins de l'âme et constituent le socle de notre manière de penser encore en ce 21ème siècle.

Xavier NEBOUT

Véronique Raffeneau

Paradoxalement venant d'un avocat général, notre hôte me semble avoir des difficultés à voir le mal dans l'esprit des gens.

Or, de même que les grands escrocs sont toujours très sympathiques sans quoi ils n'escroqueraient personne, le monde des élus est composé de gens très sympathiques.
Et s'ils sont sympathiques, c'est parce qu'ils ont une grande capacité à se convaincre de leur bonne foi pour se défendre de leur culpabilité.
Freud et suivants qui ont habillé à leur manière la découverte de l'eau chaude et la petite partie de la mythologie grecque qu'ils ont comprise, y trouveraient leur compte (au sens de sonnant et trébuchant).

Mais là où est l'erreur, c'est que l’honnêteté ne se divise pas au fil du temps et de l'espace. Le proverbe "Qui vole un oeuf vole un boeuf" est tout à fait exact.
L'Hindouisme est encore plus net : "Un seul mensonge, et tout est perdu".
Certes, il y a le mensonge pieux en ce sens qu'on ne doit pas dire à quelqu'un qu'il est laid même si c'est vrai, mais la bordée de crapuleries qu'il faut avoir commises pour arriver à être président de la République ne relève pas du mensonge pieux.
Dès lors, une fripouille non repentie reste une fripouille, et la très grande majorité des grands élus est composée de fripouilles très sympathiques.

Claude L

J’ai parfois l’impression, à lire vos billets, cher Philippe, que la forme est en contradiction avec le fond, et que par moments, vous vous acharnez à réinventer l’eau tiède.
Mais sourions-en ensemble.
http://www.youtube.com/watch?v=FwME3W6_FzI

Véronique Raffeneau

"...ce constat qui fait somptueusement écho à ce qui a été et demeure, dans ma vie intellectuelle et professionnelle, l'obsession principale : la passion de la parole"

Comment expliquer alors votre autre obsession, votre intérêt débordant pour la politique et les personnalités politiques - je parle de cette politique médiatique et de ses piètres figures ? (pour exemple: votre billet très récent sur les Verts)

Oui, comment expliquer votre passion pour :
cette banalité politique médiatique faite de superficialité, cet art accompli pour dissimuler sa pensée, ce vernis destiné à occulter plus qu'à révéler, à détourner de l'essentiel, du fond, cette exploitation éhontée du langage comme façade, vitrine, poudre aux yeux, ces conventions de l'amabilité, du compromis, du mensonge noble et de la fadeur ?

Oui, pourquoi chez vous - dans votre blog - cette autre obsession pour :

"Tous ces gens (politiques) qui ne cessent de brasser des concepts sur la parole parce qu'ils ne l'ont pas véritablement pratiquée. Ces faiseurs, ces comédiens, ces trucs, ces fausses recettes, ces artifices ?"

Je ne me l’explique pas.

Tipaza

@ Achille | 12 novembre 2012 à 08:47

Qui se plaint de ne pas comprendre le billet du Maître de céans.

Lacan lui répondrait : "Achille ne chiale pas... tu comprendras, ou pas, à la fin de l'analyse !!!

Achille


Pour vous dire le fond de ma pensée, Philippe Bilger, je ne vois pas très bien le lien entre Sigmund Freud et votre éloge de la parole. Mais ce n’est pas grave, votre billet est très intéressant.

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