A Noël, le coeur a quartier libre.
Le DAL interpelle Cécile Duflot au sujet du manque de logements et de sa politique. Ministre, aujourd'hui il ne suffit plus d'annoncer des réquisitions, même de manière provocatrice, pour être quitte. Il ne suffit même pas qu'on ait commencé à faire l'inventaire des immeubles et des espaces inoccupés. Il faut que cela aille vite, aussi vite que l'urgence, la pauvreté et le délaissement le justifient (nouvelobs.com).
L'Etat n'a aucune excuse s'il traîne, s'il mène, avec sa machine lourde, un train peu en rapport avec la crise. Sa majesté ne lui tient plus lieu d'alibi.
Efficace ou non ?, c'est la seule question cruciale que la société lui pose. Sans égard, brutalement.
On a vu comment l'indigne de la prison des Baumettes a été dénoncé certes d'abord par le contrôleur général Delarue. Mais le constat alarmiste de ce dernier n'aurait pas eu cet écho si l'OIP ne l'avait pas appuyé et si la force, l'arme du droit, avec la décision du tribunal administratif de Marseille, n'avaient pas mis le ministre de la Justice, l'Etat au pied de l'indécence, face à l'incurie. Les siennes. Avec des obligations à respecter strictement et dans les plus brefs délais.
Faute d'avoir agi, l'Etat maintenant est mis en demeure d'agir.
Dans la France pénitentiaire dont il a la charge et assure l'administration, trop de lieux d'enfermement sont encore sordides sur le plan matériel et, par conséquent, imposent à l'humanité qui y vit - surveillants et détenus - des conditions scandaleuses.
Puisque l'Etat fait semblant de ne pas voir ou se défausse en affirmant qu'il a des missions prioritaires et que l'investissement pénitentiaire n'en fait pas partie, il lui est rappelé sans ménagement qu'il se moque des citoyens, non seulement ceux concernés par ces univers clos, mais l'ensemble de la communauté nationale qui, confrontée directement à cet inadmissible état des lieux, ne tolérerait plus le moindre atermoiement.
L'Etat ne peut plus se laver les mains de sa propre négligence, de son navrant désintérêt. Il n'est plus présumé innocent, protégé par les prétextes lassants qu'il ne cesse, depuis qu'il existe, d'invoquer pour s'exonérer de son impuissance. Il est nu. Il a des comptes à rendre.
Après les Baumettes, c'est au tour de la prison de Colmar de venir au premier plan de l'actualité. Un avocat, Me Fabrice Arakélian, qui a déjà mené un double combat victorieux au nom de l'Etat de droit contre des modalités d'incarcération misérables et choquantes, va utiliser le précédent de Marseille pour qu'un tribunal administratif aille dans la même direction et prescrive les mêmes injonctions (20 minutes, France Info).
Si l'Etat est paresseux, si rien ne le mobilise, même pas la manifestation ostensible de sa nullité, on va le prendre à la gorge, on va agir à sa place. On va lui mettre l'épée du droit dans les reins.
Les Baumettes puis Colmar.
Où, après ?
Si j'étais l'Etat, j'aurais honte.
@Boris
Par exemple, lorsque fut envoyé après 89 à Strasbourg un commissaire du peuple français pour réquisitionner les biens de l'Oeuvre Notre-Dame, cette vénérable institution qui a bâti la Cathédrale, participera en 2014 aux festivités de son millénaire, et qui possédait en 89 et toujours nombreux édifices, forêts, champs, terrains et greniers (plus maintenant), et subvenait autant que possible aux famines pour sa part... le commissaire-émissaire n'a pas beaucoup insisté...
Les trois ou quatre parchemins qui rendent compte de son intervention sont encore aux archives séchées du sable employé à l'époque pour leur ancrage !
Les grandes histoires se révèlent dans des petites choses : il y a à peu près dix ans, l'Oeuvre Notre-Dame est enfin passée sous tutelle de l’État, tandis que jusqu’alors elle ne rendait compte qu'à la commune de Strasbourg, à moins que ce ne fût l'inverse.
C'est ensablé d'avance !
Rédigé par : zenblabla | 29 décembre 2012 à 22:47
Bon !
on peut toujours se demander s'il ne faudrait pas multiplier le salaire des fonctionnaires par deux...,
ou bien les payer autant pourvu qu'ils tricotent et n'interfèrent pas...,
et même engager les financiers à parier sur la fluctuation des prix ré-engagé par leurs salaires...
C'est certain, les financiers, cela finance n'importe quoi pourvu qu'ils cochent une case !
Ils ont qu'à financer le plan épargne-détention, pour la libération des détenus...
Rédigé par : zenblabla | 29 décembre 2012 à 21:50
@Boris
Réquisitionner les biens de l'église ? ce ne sera pas nécessaire, ils commencent à être rachetés par de riches étrangers...
Bien qu'elle ne manque pas de sel votre remarque donnerait presque à penser que l'élection démocratique (et sans magouillages financiers) d'un gouvernement de gauche nous rapproche de la situation révolutionnaire de 89... ce qui serait un comble.
Rédigé par : Josiane Lacombe Minguell | 29 décembre 2012 à 07:17
@ Josiane Lacombe Minguell
"Le gouvernement Hollande s'affronte aux lobbies divers et variés et ne fait pas ce qu'il veut loin s'en faut".
Je dirais bien que les Constituants de 89 ont réussi à surmonter le lobby de l'Eglise catholique afin de résoudre leurs problèmes de trésorerie... sans même avoir à recourir aux petits excès de 93...
Mais je suis d'accord, Hollande n'est pas Mirabeau, et Ayrault encore moins Talleyrand...
Rédigé par : Boris | 28 décembre 2012 à 21:14
"mais sur leur capacité à servir les intérêts de l'institution."
Rédigé par : Boris | 28 décembre 2012 à 00:15
Fort juste, cher Boris.
Pour l'être plus encore, élargissez aussi cela au "Privé" où l'accès aux hautes fonctions n'est conditionné que par cela, l'intérêt de l'étroite meute alpha qui ne choisit ses membres que suivant sa propre cohérence, la bataille pour les plus hautes strates se faisant à fleuret moucheté et sous cette contrainte que de ne pas casser l'image de la strate elle-même.
Ne sont guère que de rares andouilles du calibre de Copé-Fillon pour déroger à cette règle.
AO
Rédigé par : oursivi | 28 décembre 2012 à 16:38
@Boris
Et revoilà le Conseil constitutionnel http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/le-conseil-constitutionnel/les-membres-du-conseil/liste-des-membres/liste-des-membres-du-conseil-constitutionnel.319.html
chargé par l'UMP de vérifier la constitutionnalité d'un budget (2013) DEMOCRATIQUEMENT voté à l'Assemblée avec forces discussions etc.
Le gouvernement Hollande s'affronte aux lobbies divers et variés et ne fait pas ce qu'il veut loin s'en faut.
Rédigé par : Josiane Lacombe Minguell | 28 décembre 2012 à 11:50
Plagiant Céline, je dirais "l'Etat est lourd, très lourd."
Les ministres agissent, tentent de mettre la machine administrative en mouvement, mais celle-ci, engoncée dans ses habitudes et freinée par la lourdeur des processus auxquels elle ne peut soustraire, encore ralentie par les multiples règlements destinés à faire respecter tous les nouveaux principes politiques et moraux dont on la charge, avance à la vitesse d'un escargot.
C'est vrai pour l'Education nationale comme pour la Justice, et même pour les Affaires étrangères qui mettent en danger la vie de nos otages par cette incapacité à innover et à accélérer le pas.
Rédigé par : Frank THOMAS | 28 décembre 2012 à 11:15
@J.H. de la Roche-Bernard | 27 décembre 2012 à 22:17
«N'ayant nullement l'intention de vous infliger un mini-cours de droit administratif - et il se peut fort bien que vous connaissiez parfaitement le sujet - »
Monsieur,
Je ne connais pas du tout 'parfaitement' le sujet. Juste suffisamment pour me rendre compte que beaucoup de ceux qui se réclament d'un texte le connaissent rarement et par voie de conséquence s'y réfèrent de façon purement rhétorique.
Ceci dit, je vous remercie d'avoir pris la peine d'une réponse circonstanciée.
Changeons de sujet.
Il est indiqué qu'il n'existe plus de baron de la Roche-Bernard depuis 1789, monsieur l’ordonnateur secondaire (préfet?) ggqui portez le nom d'une commune à l'intéressant blason de vair plein, une figure héraldique qui me rappelle toujours la controverse de la pantoufle de Cendrillon dont il existerait pas moins de cinq cents versions de la plus ancienne à la plus contemporaine:
1) vair (fourrure et lecture de la sonorité du mot par Balzac, ce qui peut donner à penser que Cendrillon se réfère aux ourses, symbole de fécondité),
2) verre (cristal de roche?) qui figure dans le titre même de la version du conte par Charles Perrault: « Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre» et qui a la préférence des interprétations psychanalytiques.
Nonobstant, la version des frères Grimm mentionne une paire de «Silber ausgestickte Pantoffeln » soit «pantoufles d'argent brodées» (la broderie appartenant pour sa part à l'opus magique), présent des oiseaux qui nichaient près de la tombe maternelle située à l'ombre d'un noisetier et probable métonymie de la mère défunte que l'on retrouvera dans de très anciennes versions de l'enfant souffre-douleur/sacrifié=non reconnu. Ex. «l'histoire de Rhodope, une jeune Thrace (pays des magiciennes) embarquée en Égypte comme esclave. Un jour, un aigle lui vola une de ses pantoufles alors qu'elle était au bain. L'oiseau laissa tomber la pantoufle aux pieds du pharaon Psammétique ; celui-ci, frappé de stupeur par la délicatesse de la pantoufle, promit d'épouser la femme à qui elle appartenait.», et donc motif qui n'est pas sans rappeler le motif central de Tristan et Iseut où l'enfant orphelin ( et au bout du compte sacrifié, par erreur mais bon, erreur également fatale à son double féminin) est un enfant mâle, Tristan, et motif du 'le cheveu d’or, déposé par un oiseau' qui est interpellant sur le plan de l'équivalence pantoufle/cheveu sachant que pour l’ethnographie japonaise par ex. les femmes dont les cheveux ( et donc manifestement aussi, les pantoufles) sont volées/arrachés et transporté par un oiseau, sont des chamanes.
Bref, quel rapport avec les lieux de détention? Peut-être celui de la maltraitance qui pourrait éventuellement se laisser analyser sous un rapport sacrificiel, je ne sais pas, juste une idée comme ça... en l'air.
D'où, si l’État qui se veut socialiste continue à le laisser perdurer, c'est qu'il n'est peut-être pas si 'laïque' que cela...
Rédigé par : Catherine [email protected]. de la Roche-Bernard | 28 décembre 2012 à 10:41
J H de la Roche Bernard
Votre commentaire confirme la façon de fonctionner de l'"Administration" en général, les fonctionnaires sont condamnés a posteriori... dans les cas cités ils l'ont été.
Cependant je doute que l'analyse objective ait été faite et ait permis de véritables remises en cause pour assurer un Zéro Défaut.
Dans tous les cas cités, il y a eu malheureusement morts d'hommes, si sur le plan de la justice ils sont de même nature, sur le plan purement d'organisation, de fonctionnement ils sont différents, on ne peut pas comparer Furiani, Mont Saint Odile, Sang contaminé ; un seul point de contact ceux en charge tout au long de la chaîne de fonctionnement n'ont pas fait ce qui était prévu par les processes et procédures internes ; chacun sait que l'on mesure la solidité d'une chaîne (de fonctionnement) à son maillon le plus faible.
Dans tous les cas cités, et ceux qui ne l'ont pas été, c'est la chaîne de fonctionnement qui a été défaillante, tous les maillons de la chaîne doivent respecter ses propres procédures qualité ; un seul exemple, si à Furiani l'évaluation des sous-traitants, les réceptions de toutes les installations, si toutes les procédures avaient été faites selon ce qui était prescrit par le cahier des charges, Furiani aurait peut être pu être évité !
Malgré tout le respect que peut inspirer la fonction que vous avez exercée, celle d'ordonnateur secondaire, c'est une fonction d'exécution qui s'apparente à celle de secrétaire général dont le rôle est a posteriori sans pouvoir de décision, cette fonction consiste "à constater a posteriori" et dans le meilleur des cas à faire des recommandations pour l'avenir, sans le pouvoir de les mettre en place, ni le pouvoir de s'assurer que les mêmes erreurs ne seront pas commises !
De qui dépend l'ordonnateur secondaire ? qui est le décisionnaire, qui est le responsable ?... Une fois les sommes dépensées, trop souvent hors budget, il est souvent, j'ai envie de dire toujours, trop tard pour agir... C'est très largement en amont que les décisions, que les problèmes au fur et à mesure doivent être identifiés/évalués et corrigés pour éviter -dans les cas que vous citez- la catastrophe.
Malgré la très grande qualité de votre commentaire, vous illustrez parfaitement bien que l'Administration fonctionne selon des méthodes archaïques qu'il est urgent de réformer, que l'Administration est une immeuse nébuleuse coûteuse dont l'absence absolue de transparence et de fluidité dans les décisions peuvent conduire à des catastrophes.
Aucun doute que chaque fonctionnaire quel que soit son rang, individuellement est compétent, de bonne foi, de bonne volonté, c'est l'absence de véritables structures d'organisation, de fonctionnement et de méthodes de management, d'évaluations qui font que chaque fonctionnaire dans son coin fait au mieux, individuellement, mais chaque effort indivuel n'aboutit pas toujours au résultat collectif attendu !
L'Administration tente souvent de s'inspirer de concepts industriels dans la forme, le fond lui n'est pas remis en cause ! Personne n'a envie de couper la branche sur laquelle il est assis !
Rédigé par : Pietri S | 28 décembre 2012 à 09:15
@ J.H. de la Roche-Bernard
Ce que vous dites est vrai : mais on pourrait aussi bien soutenir que les préfets, recteurs et autres hauts fonctionnaires sont choisis, non sur leur sens de l'Etat ou sur leur rigueur morale, mais sur leur capacité à servir les intérêts de l'institution. En échange de quoi leur sont consentis les facilités que, dans l'armée, on nomme les privilèges du rang. C'est sans doute inévitable.
Le résultat final se situe quelque part entre Jean Moulin et l'adjudant Flick. Mais dans sa moyenne, l'administrateur
doit encore, comme celui d'Alain, être "plus soucieux de faire son chemin parmi les hommes que de faire son trou dans les choses ; observateur de visages ; poli et circonspect ; riche d'arguments et pauvre de raisons ; toujours consultant et délibérant ; péremptoire dans les petites choses, hésitant dans les grandes..."
Ma foi, il n'y a que deux cents ans que nous sommes en République : tous les espoirs sont permis pour l'avenir !
Rédigé par : Boris | 28 décembre 2012 à 00:15
J.H. de la Roche-Bernard @ Catherine Jacob
Madame,
Je vous réponds volontiers.
Les fonctionnaires, contrairement à une idée fort répandue, ne sont pas irresponsables. Ils doivent répondre de leurs "fautes personnelles", c'est-à-dire selon la jurisprudence administrative, les "fautes qui se détachent de leurs fonctions" , fautes intentionnelles parfois (c'est rare...) ou fautes et négligences d'une exceptionnelle gravité "telles qu'un fonctionnaire normal, sans être spécialement vigilant, ne s'en rendrait pas coupable" [Formule célèbre prononcée par un non moins célèbre commissaire du gouvernement devant la section du contentieux du Conseil d'Etat, il y a plus de 100 ans.]
N'ayant nullement l'intention de vous infliger un mini-cours de droit administratif - et il se peut fort bien que vous connaissiez parfaitement le sujet - je me bornerai à vous donner quelques autres exemples concrets où, cette fois, des fonctionnaires ont été poursuivis pénalement :
L'écrasement de l'airbus du Mont-Sainte-Odile le 20 janvier 1992;
L'effondrement de la tribune du stade de Furiani le 5 mai 1992;
Les inondations de Vaison-la-Romaine le 22 septembre 1992;
L'affaire dite du sang contaminé (avril 1985 à juillet 1993)
J'arrête là. Je pourrais continuer et démontrer, si besoin était, que l'Etat (l'administration et ses agents) ne sont pas, comme il est de bon ton de le dire ou de le faire croire - même ici - à l'abri de devoir rendre des comptes même devant la justice pénale.
L'affaire des Baumettes ? Bien sûr ! Mais je n'ai pas une connaissance suffisante de ce dossier pour établir (ou tenter d'établir...) la chaîne des responsabilités dans cette affaire lamentable.
En ce qui concerne les moyens de l'Etat, je les ai connus depuis toujours très inégalement répartis. J'ai exercé la fonction d'ordonnateur secondaire. Les moyens mis à la disposition de mes services étaient...ce qu'ils étaient. En tout cas, limitatifs. Et le propre d'un administrateur, où qu'il se trouve (administration centrale, services déconcentrés, postes diplomatiques à l'étranger...) est de faire des choix budgétaires, d'établir des priorités, de sacrifier au besoin une prévision de dépense qui avait déjà été différée, etc. Là, on entre dans la réalité des choses, de l'action administrative. On quitte le domaine de l'incantation propre aux tribuns ou aux démagogues, parfois aux deux.
Voilà ce que j'ai voulu dire. Il faut "faire avec" les moyens alloués que l'on soit général, préfet, recteur d'académie, chef d'une juridiction, bref, un représentant de l'Etat à un titre quelconque.
Et les "moyens", je ne vous apprends rien, sont votés par le Parlement.
Rédigé par : J.H. de la Roche-Bernard | 27 décembre 2012 à 22:17
@Catherine Jacob 27 décembre 09h01
Merci pour cette pensée stoïcienne mais je doute fort qu'à l'ENA, où sont en principe formées les élites qui vont administrer l'Etat et donc ses prisons, on leur apprenne à distinguer les "ta eph emin" des "ta ouk eph emin".
Rédigé par : claggart | 27 décembre 2012 à 19:28
Rédigé par : Jabiru | 27 décembre 2012 à 16:13
L'enfer est toujours pavé de bonnes intentions.
J'entends d'ici quelques détenus.
Nous, on aimerait s'occuper des peintures, et pas à moitié, intérieures et extérieures.
Le grand mur, là, tout autour, l'a pas été rafraîchi depuis quand ?
AO
Rédigé par : oursivi | 27 décembre 2012 à 19:16
Une idée à creuser, faire participer les détenus à l'entretien de leurs locaux. Plusieurs avantages, ça ne coûterait pas cher et ça les sortirait de leur quotidien, quitte à leur verser un juste prix pour le travail accompli. Et pour l'esprit d'équipe c'est tout à fait positif.
L'oisiveté étant la mère de tous les vices, ça permettrait aussi de régler d'autres problèmes.
Rédigé par : Jabiru | 27 décembre 2012 à 16:13
Visite de F.Hollande à Rungis.
Pour rester dans le compassionnel :
En cette période de fêtes, la place d’un Président…compatissant… était plutôt dans un service d’urgences hospitalier, à défaut d’une prison. Mais voilà tout le monde ne peut ou ne sait pas jouer les Saint Vincent de Paul !!!
Et pour rester dans la mauvaise foi, pas si mauvaise d’ailleurs, quelqu’un a-t-il vu une photo de F. Hollande devant une carcasse de cochon ???
Faut pas fâcher des électeurs potentiels !!!
Rédigé par : Tipaza | 27 décembre 2012 à 09:52
J.H. de la Roche-Bernard | 26 décembre 2012 à 21:34
«Pour regrettable que soit la situation que vous évoquez dans votre billet, vous ne m'apitoierez pas sur le sort des prisons françaises au regard de l'état du pays en général et des Français en particulier, je n'ai pas honte de le dire.
Mais, comme vous, je ne suis pas (je ne suis plus) l’État...»
Monsieur, j'ai une sœur expert psychiatre qui, en son temps, au cours d'une réunion avec le substitut du procureur, le représentant de l'administration pénitentiaire et divers autres acteurs concernés, a déclaré tout de go, avec le franc-parler qui caractérise notre famille, que l'état des lieux qu'elle avait constaté méritait d'être signalé à Amnesty International. Que pensez-vous qu'a fait l'administration? Elle l'a tout simplement remerciée et conseillé d'aller expertiser ailleurs si j'y suis.
C'est cela qui, non seulement n'est pas normal, mais peut être considéré comme la honte d'un état de droit qui veut que lorsque les gens professionnellement concernés disent qu'ils ne peuvent pas faire leur travail vu la situation, on les vire (ou on ne les missionne plus ce qui revient au même, et on les remplace par des moutons bêlants - ou du moins on essaie et si on n'en trouve pas, des gens sous-qualifiés !)
Je pense que vous avez tout à fait tort de séparer l'état économiquement critique, en général, de notre pays et l'indignité de ses lieux de détention. Ayant eu récemment l'occasion de visiter un lieu de détention dont l'administration avait visiblement fait beaucoup d'efforts pour le présenter sous son meilleur jour, je pense qu'il est possible d'améliorer encore considérablement la situation par le biais de petites choses qui ne coûtent rien ou très peu. Il suffit de se donner la peine d'avoir un peu d'imagination et de créativité et de prendre l'avis des usagers des lieux dans leur ensemble comme cela se fait ailleurs, hors les murs, quand on prend la peine de consulter les citoyens au cas par cas et qu'on gère leur quotidien civil de façon participative.
«Il y a ce qui dépend de nous, il y a ce qui ne dépend pas de nous. Dépendent de nous [...] en un mot toutes nos œuvres propres ; ne dépendent pas de nous [...] en un mot toutes les choses qui ne sont pas nos œuvres propres. Les choses qui dépendent de nous sont naturellement libres, sans empêchement, sans entrave ; celles qui ne dépendent pas de nous sont fragiles, serves, facilement empêchées, propres à autrui. » Épictète (50-125 ou 130 ap. J.-C.)
S'agissant de son travail pour chacun, il dépend de nous de faire en sorte qu'il puisse être exécuté dans des conditions décentes quelle que soit la situation de la dette publique sur laquelle, individuellement, nous ne pouvons rien. D'autre part, si on avait affecté les cent quarante mille euros du déplacement en jet d'un ministre qui aurait pu gérer son temps de façon à se déplacer autrement ou pas du tout pour un résultat identique, à la dératisation de quelques lieux infernaux, je pense que se donnant ainsi les moyens de respecter dans le détenu, l'homme, celui qui sera ultérieurement à réinsérer on aurait pas jeté l'argent par les fenêtres, et aussi que, lorsqu'on se respecte soi-même et qu'on prêche par l'exemple, on ne saurait traiter autrui quels que soient ses crimes comme un rat lui-même.
Car, de la façon dont nous traitons les personnes privées de liberté, nous traiterons également tout gêneur libre éventuel et/ou potentiel, vous, moi etc.
Rédigé par : Catherine [email protected]. de la Roche-Bernard | 27 décembre 2012 à 09:01
Pour avoir été fonctionnaire de l'Etat près de quarante ans, la situation des prisons ne m'étonne pas, et elle n'est sûrement pas unique. Les hiérarques des services décentralisés chargés de faire avancer les dossiers urgents partent du principe qu'il est toujours urgent d'attendre (surtout pas de vagues) et que lorsqu'il y a trop de priorités il n'y a plus de priorité (trop facile !). Ces hiérarques pensent sérieusement que le pourrissement reste la solution des dossiers signalés par leurs collaborateurs au contact des réalités. Ces "grands méchants mous" prompts à exercer le pouvoir pour montrer qu'ils sont les chefs, déploient d'ingénieuses stratégies de contournement pour que les "patates chaudes" ne remettent pas en cause leur douillet confort. Une chose les fait avancer, après un moment de sidération, c'est la menace d'une médiatisation locale ou nationale ou encore la perspective d'une action judiciaire "pour mise en danger de"... Triste fonctionnement en effet pour celle ou celui qui se bat pour que le service public soit respectable et respecté ; c'est proche du châtiment de Sysiphe.
Rédigé par : Domi | 27 décembre 2012 à 08:37
La France a le taux de dépenses publiques le plus élevé du monde, 57%... le plus grand nombre de fonctionnaires per capita, quelquefois le double comme au Japon ou les USA qui ne sont pas a priori des pays sous gouvernés etc.
La France compte plus de députés et sénateurs que les USA pourtant 50x plus importants etc. etc. cependant l'école, les hôpitaux, les prisons etc. ne fonctionnent pas convenablement et certainement pas à la hauteur des sommes qui y sont consacrées chaque année puisque -comme souvent - la France dans les classements internationaux est proche de la voiture balai... Peut-être conviendrait-il de faire un grand écart et comparer ce taux de dépenses publiques qui classe la France au premier rang mondial à celui du classement des pays les plus corrompus de la planète, classement qui s'améliore régulièrement chaque année.
Des sommes (<57% du PIB) considérables sont dépensées chaque année, il faut bien qu'elles profitent à quelques-uns ! LOL LOL
Depuis des décennies pour se donner bonne conscience des milliards ont été consacrés à une politique de la ville totalement inefficace.
Doublons, mauvaise répartition des dépenses en sont la cause, le millefeuille impossible à réformer par la non-volonté des élus ! Chaque administration est dotée de son administration centrale obèse et camouflée, comme celle que Claude Allègre a tenté de réformer un peu, qui depuis s'est reconstituée, le fameux mammouth, des milliers d'enseignants sont délégués ailleurs alors qu'ils devraient être dans des classes... etc.
La France est incapable de choisir, elle oscille au gré des alternances politiques en permanence entre centralisation et décentralisation, d'où des doublons mis en place jamais remis en cause, la Fonction Publique est un patchwork de petits arrangements entre amis avec son lot de fonctionnaires correspondants.
Quant à l'état de la prison des Baumettes, et les autres, le premier responsable est le directeur de l'établissement qui n'a rien fait, qui ne s'est pas manifesté... il savait... mais comme tout bon fonctionnaire il n'est coupable et responsable de rien... il remplissait bien dans les temps les formulaires demandés, il ne réclamait jamais rien, il était donc un bon élément, certainement bien noté... ses "résidents" étaient peu/pas entendus, un suicide de temps en temps mais qui correspondait à la moyenne, donc tout allait bien dans le meilleur des mondes.
Loin de moi l'idée de mettre à disposition des cellules Grand Luxe, mais des cellules propres...
Pourquoi aucun directeur de prison n'a-t-il jamais proposé à son ministre de faire rénover les lieux par les détenus, tous des gaillards souvent en bonne santé qui pourraient être utiles. L'Administration Pénitentiaire et les détenus affirment que l'inactivité en prison est terriblement nocive, source de tous les maux, que les entreprises extérieures qui donnent du travail sont de moins en moins nombreuses, pourquoi ne pas faire rénover leur lieu de vie (temporaire) par les détenus eux-mêmes ? peut-être que les droits de lhommistes s'insurgeraient ! Il serait pourtant plus digne, convenable, efficace de faire rénover les prisons par des détenus que les laisser vivre dans des endroits dans lesquels nous ne voudrions pas y mettre un animal.
Aucun gouvernement jamais ne prendra les mesures obligatoires à tout changement, il ne sait pas faire, il mettrait en danger ses sondages, ce sont les Administrations qui gèrent et conseillent, qui sont juges et parties, qui ne vont pas couper la branche sur laquelle elles sont assises.
Combien de ces réunions qui rassemblent quantité d'élus, qui se terminent par des objectifs à atteindre (des voeux pieux LOL) et les décisions correspondantes (toujours des voeux pieux LOL), qui une fois dans les couloirs ceux en charge de les mettre en place disent "nous ne le ferons pas ça coûterait trop cher", sans s'être donné la peine d'identifier les leviers d'amélioration et les solutions adéquates.
Les exemples sont infinis, la France en crève, mais elle n'est probablement pas encore assez au fond du trou pour se réformer en profondeur avec efficacité, dans la durée !
Rédigé par : Pietri S | 27 décembre 2012 à 06:21
Prisons, responsabilité et déshonneur.
Essayons d'aller plus loin, cher Philippe Bilger, dans votre réprobation des manquements de l'Etat sur la question des prisons.
L'ETAT, c'est l'enveloppe juridique de la NATION, qui est une personne morale alors que l'Etat ne l'est pas. Il est la main de justice du Roi. C'est la force au service du droit.
Pour autant, l'Etat n'a pas d'honneur, pas plus que le droit en soi, comme chacun le sait. Tout au plus peut-il traduire une certaine culture du bien.
L'honneur est le propre des personnes.
Que l'Etat soit incarné par des voyous ou des hommes probes, cela ne change rien. Ce sont les personnes, physiques ou morales, qui comptent pour juger de l'honneur ou du déshonneur, de la responsabilité politique, et de la responsabilité tout court...
Ce sont les ministres pris individuellement qu'il faut juger, comme les parlementaires ou comme les fonctionnaires. D'où le primat de la responsabilité individuelle dans toute société évoluée. Il n'y a pas de responsabilité collective qui soit éligible à la civilisation.
En politique, il est vain du juger du passé en termes de responsabilité collective d'autant que les politiciens parvenus au pouvoir par le jeu de l'élection et donc de la séduction se servent de l'Etat plus qu'ils n'incarnent une quelconque "moralité" ou un quelconque honneur de l'Etat, dont, oserais-je dire "ils se tapent".
Quant aux prisons, ce sont les ministres de la Justice en personne qu'il faut convoquer, et s'ils indiquent n'avoir pas eu les moyens de faire une bonne politique, c'est leur non-démission qu'il faut leur reprocher. Ne disant mot, ils ont acquiescé. On peut en dire autant des socialistes ministres au temps de la guerre d'Algérie, des ministres de Pétain et de l'envoi des jeunes enfants et adultes juifs en camp de concentration.
De même que "l'Armée" n'est pas responsable de la torture en Algérie, ce sont ceux qui l'ont pratiquée ou couverte qu'il faut convoquer.
Il n'y a pas de responsabilité collective, sauf ouverture du droit au génocide...
Et il n'y a pas de responsable qui ne puisse être éventuellement coupable. Contrairement aux dires de certains anciens politiciens de gauche et d'ailleurs, ou de certains individus qui se disent avoir été pris et guidés par une chaîne hiérarchique.
Ce sont les hommes et les femmes, et eux seuls, qui doivent être interpellés pour juger, en toute matière, des responsabilités. L'Etat n'a pas de responsabilité "morale" sauf en termes de droit à réparation, et n'a pas d'honneur, car les institutions, n'en déplaise à certains, n'ont pas d'honneur. L'honneur de la France en revanche existe car c'est de la Nation qu'il s'agit. A Elle de juger individuellement ses dévoyés.
L'armée, comme la SNCF ou la RATP, n'a pas d'honneur. Dans l'affaire Dreyfus, ce n'est pas « l'Armée » qui a perdu son honneur. Les militaires n'ont pas tous été consultés... Ce sont des généraux et quelques officiers qui ont joué leur honneur, même si "l'Armée" ne disait mot en faveur des uns ou des autres. Encore heureux qu'elle se taise...
J'ose encore dire "la justice non plus". Ce sont des juges qui se sont déshonorés à Riom pour juger Blum, en acceptant de le faire.
Le Gouvernement n'a pas d'honneur. Ce sont chaque homme ou chaque femme qui le composent qui ont une responsabilité individuelle à assumer et un honneur à défendre.
Celui qui se tait et laisse faire est personnellement responsable de son silence.
L'honneur, soit dit en passant, et un sentiment puissant et une énergie colossale.
Il faut lire à ce sujet, dans "Mars ou la guerre jugée" les deux chapitres que lui a consacrés le philosophe "pacifiste et homme de gauche conséquent" Alain, qui s'est engagé à quarante-cinq ans comme brigadier d'artillerie pour aller servir dans les tranchées et étudier la violence dans la guerre.
Il en souligne la force explosive.
De Gaulle a montré ce que pouvait être la force de l'honneur. Mendès-France aussi, en quelques mois. D'autres encore qui, comme au Japon, se sont suicidés pour sauver leur honneur. Je pense au colonel qui commandait l'artillerie à Dien-Bien-Phu. Ou au général juge (par esprit de discipline) d'un tribunal militaire qui a condamné à mort un militaire membre du "quarteron" d'Alger, et qui ensuite s'est suicidé par camaraderie.
C'est pourquoi je rejette toute doctrine de la prédestination, qui autorise la mise à mort de la responsabilité individuelle et les tueries collectives, comme celle des nazis vis-à-vis des juifs, ou celle de Trotsky à l'égard des paysans koulaks qui ne "comprenaient pas bien le sens de la propriété collective" ou encore celle des khmers rouges... sans compter les crimes des dictatures "brunes".
Interpellons chaque homme ou chaque femme individuellement, et les choses iront mieux.
L'état des prisons est de la responsabilité individuelle de ceux qui pouvaient changer les choses et ne l'ont pas fait par lâcheté, ce qui s'attache trop souvent à la chose politique.
Vous pensez que j'ai tort ?
Rédigé par : Arobase du Ban | 27 décembre 2012 à 03:25
@ RF
C'est très simple : je n'ai jamais rien attendu de NS, et j'ai voté FH pour qu'il fasse une politique de gauche.
Je n'avais cependant aucune illusion sur la volonté du PS d'aller dans cette voie ; Jospin, avec une conjoncture plus favorable, à fait la LOLF, qui est une merveilleuse mesure de droite. En plus, j'étais alors au MRC, dont le positionnement politique en forme de centrifugeuse suffisait à me donner la migraine...
Actuellement, ça va mieux : le blog de Philippe Bilger me permet de m'épancher un peu. CQFD.
Rédigé par : Boris | 27 décembre 2012 à 00:55
Ce qui me désespère, c'est que depuis le temps aucun directeur de prison n'ait eu les c... de payer une dératisation de sa poche et d'envoyer la facture au Ministre.
Et si rien ne vient au bout d'un délai raisonnable, d'envoyer copie aux médias.
Rédigé par : Alex paulista | 27 décembre 2012 à 00:53
RF, que non point ! N. Sarkozy a aggravé grandement les choses dans la fonction publique avec sa RGPP aveugle sans modifier le moins du monde les structures ! Réduire les effectifs de façon automatique et sans discernement ne règle en rien les carences de l'Etat, cela ne fait que les empirer ! N. Sarkozy a également aggravé les choses en renforçant la centralisation, allant à l'inverse de plus de trente années de décentralisation. Or, lorsqu'on a des yeux pour voir, il suffit de regarder autour de nous pour comprendre que les Etats fédéraux fonctionnent bien mieux que cette vieille mécanique dictatoriale de l'Etat jacobin.
Si vous tenez à me trouver un parrainage à droite là-dessus, prenez Raffarin dont je suis fort proche sur la question de la décentralisation.
Rédigé par : Jean-Dominique @ RF | 26 décembre 2012 à 23:57
Que fait le Directeur des Baumettes !
Qu'il soit nécessaire d'en passer par le Conseil d'Etat pour ordonner de dératiser, montre à quel point la direction de cet établissement a été nulle ainsi d'ailleurs que la Direction des affaires pénitentiaires.
Mais que font tous ces fonctionnaires, à quoi servent-ils ? Quel sens des responsabilités ont-ils ? C'est désespérant !
Rédigé par : Polochon | 26 décembre 2012 à 22:04
"...Si j'étais l'Etat, j'aurais honte..."
Monsieur l'avocat général honoraire, n'étiez-vous pas "l'Etat" dans une vie antérieure récente, tout au moins un serviteur de l'Etat ?
Bien sûr, Marseille, bien sûr Colmar maintenant... Et alors ?
Quand les moyens de l'Etat sont limités (et nous n'avons encore rien vu...) il faut faire des choix, définir des priorités. On vit, on pense, on agit dans le "relatif". Ne pouvant pas tout faire, on pare au plus pressé, au plus urgent, au plus nécessaire voire même au plus vital pour les besoins de la Nation.
Je me souviens du temps de M. Chalandon, garde des Sceaux, d'une autre envergure que la dame qui en fait office aujourd'hui, et de ses projets immobiliers en matière de prison, sous la présidence de Mitterrand (entre1986 et 1988, lorsque Jacques Chirac était Premier ministre de cohabitation). Le problème était déjà aigu. A la différence d'aujourd'hui, tout de même, la population carcérale était moitié moindre.
Pour regrettable que soit la situation que vous évoquez dans votre billet, vous ne m'apitoierez pas sur le sort des prisons françaises au regard de l'état du pays en général et des Français en particulier, je n'ai pas honte de le dire.
Mais, comme vous, je ne suis pas (je ne suis plus) l'Etat...
Rédigé par : J.H. de la Roche-Bernard | 26 décembre 2012 à 21:34
Baumettes la honte ! au point qu’un détenu a dû boire l’eau de la cuvette des WC pour ne pas mourir de soif !
Certes il faut des mouches du coche pour faire bouger les choses. Mais, s’agissant des prisons on se demande quel reporting font les gardiens, la hiérarchie, les syndicats, les directeurs de prison ?
Le directeur de l’administration pénitentiaire et le ministre sont-ils bien au courant de ce qui se passe ? Pourquoi n’a-t-on pas agi en amont ? Le fonctionnement ‘normal’ de l'administration des prisons devait éviter d’en arriver là.
Il y a probablement quelques incompétents. Et plutôt que de virer bêtement des préfets méritants, le pouvoir ferait mieux de sanctionner, dans la ligne hiérarchique, ceux qui n’ont pas alerté, ceux qui n’ont pas fait correctement leur travail et qui ont passivement assisté à la détérioration des prisons.
Rédigé par : jack | 26 décembre 2012 à 20:25
"L'Etat ne peut plus se laver les mains..." : voilà bien le noeud gordien de la situation actuelle dans tous les domaines de la vie économique et sociale de notre pays. D'un côté M.Bilger a raison de souligner l'urgence d'agir, mais de l'autre sa réflexion suggère tout aussi justement que les prédécesseurs n'ont pas fait ce qu'il fallait.
On constate depuis quelques mois une avalanche de revendications et de réclamations en tous genres. Depuis le départ de N.Sarkozy il semble que chacun veuille tout et tout de suite, comme si l'on n'avait rien osé demander depuis cinq, voire dix ans !
Et ces demandes toutes plus urgentes les unes que les autres sont évidemment relayées avec plaisir par certains médias qui n'aiment rien tant qu'attiser les dissensions.
Laissez donc à F.Hollande et son gouvernement le temps de travailler avec un minimum de sérénité !
Rédigé par : Bélisaire | 26 décembre 2012 à 20:16
"Enfin, je suis étonné par les commentaires de JDR, d'AO et de Boris".
RF
Pas de quoi, cher RF, nous sommes justes des gens lucides autant qu'honnêtes.
Enfin, on essaie.
Est-il possible de trouver des gens "de droite" critiquant Sarkozy ou ses sbires ?
LD l'a fait, PB aussi bien sûr, mais ne sont pas nombreux eux non plus.
La nature humaine est ce qu'elle est, faut juste faire avec.
Enfin... "juste"...
AO
Rédigé par : oursivi | 26 décembre 2012 à 19:56
Mais « force est restée à la loi » (si j’ose dire !) car on daigne, officiellement, se pencher sur la question…
Feuilleton à suivre…
Rédigé par : Nath | 26 décembre 2012 à 15:09
Osez, osez… le jour où la force ne sera plus du côté de la loi, vous risquerez de le regretter même si vous êtes du côté obscur de la force.
En attendant si vous préparez une commission d’enquête à Tahiti en cette saison, je suis volontaire.
Après les « mystères de Paris », roman socialiste s’il en est, et dont Marx soi-même avait fait une analyse, vous nous préparez « les mystères de Tahiti » ???
Rédigé par : Tipaza | 26 décembre 2012 à 19:22
Peut-être Philippe Bilger veut-il également pointer le constat que tout le travail fait en amont par toute la panoplie d'intervenants, intervenantes, serait réduit à rien, au motif que préparer des gens à vivre dans la crasse, même privés de liberté, qu'est-ce que cela indique ? Eh ben, qu'on se moque de vous, de nous, de tous !
@ Tipaza
Cela fait déjà un moment que d'aucuns cherchent le moyen de supprimer l'Homme de Hiver 54, à cause du magot dont peu savent ce qu'il est devenu après son décès...
Vous pensiez bizarre ?
Rédigé par : calamity jane | 26 décembre 2012 à 18:44
Il me semble que Nicolas Sarkozy et Michel Mercier n'ont pas été inactifs en ce qui concerne l'investissement dans les prisons françaises afin de rendre l'univers carcéral plus supportable.
Ci-dessous un lien vers un document public :
http://www.presse.justice.gouv.fr/art_pix/1_DP_nouv_prog_immobilier_penit_v3.pdf
Aujourd'hui, les budgets sont limités dans tous les portefeuilles ministériels et l'Exécutif est obliger de fixer les priorités en matière d'investissement.
Mais entre la garde des sots qui met toute son énergie au service du mariage de genre et la ministre du logement qui prend le temps de photographier son chili con carne et de le mettre en ligne sur Twitter, je doute que le couaquennat gauchiste brille par sa conscience des réalités et par son sens des priorités.
Enfin, je suis étonné par les commentaires de JDR, d'AO et de Boris qui sont, pour une fois et malgré eux, les meilleurs avocats de Nicolas Sarkozy.
Rédigé par : RF | 26 décembre 2012 à 18:43
Bien que connaissant votre esprit de provocation (toujours pour le bon motif), votre titre me surprend, Monsieur Bilger, dans la mesure même où vous en fûtes, où vous le fûtes dans une vie antérieure...
Sans doute ne devons-nous pas redéfinir l’État qui au fond n'est que l'organisation de la puissance publique, celle qui est censée s'occuper exclusivement de l'intérêt général du peuple, de la Nation, etc.
Mais je reste surpris que vous emboîtiez le pas aux contempteurs patentés de l’État qui au fond n'est rien d'autre que nous-mêmes ! Au-delà des idéologues du marché, ce sont le plus souvent les élus qui reprochent à l’État de ne jamais en faire assez, ou de trop limiter leurs prérogatives. En oubliant au passage que l'exécutif est, tout comme le législatif d'ailleurs, constitué principalement d'élus... qui parvenus au pouvoir n'accomplissent pas ce pourquoi il se font élire ! Et évitent les réformes de l’État qui menaceraient leurs propres situations et prérogatives.
Aussi je rejoins en grande partie ce qu'a écrit Tipaza et ne prolongerai pas exagérément mon intervention.
Rédigé par : Robert | 26 décembre 2012 à 18:34
Souvenez-vous de Gérard Depardieu, dans le Comte de Monte Cristo, de la réalisatrice Josée Dayan... Après 16 ans de taule au pain sec et à l'eau on voyait Gérard Depardieu pesant 160 kilos émerger des vagues en s'échappant du château d'If pour accomplir sa vengeance...
Josée Dayan a merveilleusement illustré le principe d'Archimède avec Gérard Depardieu...
Qui à l'époque a protesté pour dire que lorsqu'on pèse 160 kilos après 16 ans de bagne, faut pas se plaindre ?
Les Français sont primesautiers.
Je demande à ce que l'on pèse chaque prisonnier à sa libération. Quand on en trouvera un qui pèse 40 kilos, me contacter, SVP.
Rédigé par : Savonarole | 26 décembre 2012 à 18:25
@Savonarole
Les faits que vous décrivez étant assortis de l'intention de nuire, c'est la faute lourde, privative de toute indemnité, et non la faute grave. Ceci précisé,vous avez raison, les faux-derches courent les rues et comme d'habitude ni responsables ni coupables.
Rédigé par : Jabiru | 26 décembre 2012 à 16:40
Rédigé par : Xavier Nebout | 26 décembre 2012 à 10:23
XN qui nous pond enfin quelque chose de sensé...
Pas possible, il a pris de récents cours auprès de LABOCA quant à surprendre son monde ?
On ne saura jamais le fin mot de l'affaire et elle en est encore plus belle de la sorte.
AOlléluia
Rédigé par : oursivi | 26 décembre 2012 à 16:30
La population carcerale represente un enorme vivier de bulletins de votes... tres vraisemblablement destines en grande partie pour la gauche. Ce billet existerait-il si le droit de vote des prisonniers n'existait pas comme c'est le cas en Angleterre ?
De surcroit, quid des conditions de vie (hygiene, chauffage, sanitaires, promiscuite, etc.) des malheureux que le sort oblige a vivre dans des voitures sur un parking en plein hiver par exemple et qui n'ont jamais ete en discretion avec la Loi, Monsieur Bilger. En cette periode de Fetes, mes pensees vont vers ce malheur-la... Peut-etre aussi parce que j'ai connu une jeune fille de milieu tres defavorise et vivant en caravane avec sa famille il y a une quinzaine d'annees ! Une fille serieuse et tres travailleuse...
Rédigé par : Valerie | 26 décembre 2012 à 15:22
@ Jean-Dominique Reffait. Je crains que vous n’ayez raison concernant l’administration – même si l’Etat ne peut – j’espère ! – se résumer au château de Kafka.
Il y a encore beaucoup trop de petits rois dans la République. Le droit administratif leur permet bien trop de choses...
Rédigé par : Boris | 26 décembre 2012 à 15:21
Les prisons dans les DOM-TOM ?
On a parlé, en son temps, de la prison de Saint-Denis de la Réunion « honte de la République ». Construite à l’époque coloniale, lorsque La Réunion était colonie, elle tombait en ruines, surpeuplée, miséreuse. Heureusement, on en a construit une autre, il y a moins de dix ans, plus « aux normes »…..
Je ne parle même pas de celles des Antilles-Guyane...
Que dire de ce qui est arrivé récemment à celle de Tahiti (qui répond au doux nom de Nuutania, en tahitien) ? Des prisonniers ont « osé » réclamer des améliorations de conditions de vie, de salubrité (rats, maladies, sanitaires etc.). Ils ont contacté associations, avocats, et esté au Tribunal Administratif. Mal leur en a pris car leurs courriers ont été bloqués par l’administration pénitentiaire locale et leur action en justice rejetée par le TA. Argument évoqué par cette dernière ? Elle craignait un soulèvement dans cette prison !!!
Mais « force est restée à la loi » (si j’ose dire !) car on daigne, officiellement, se pencher sur la question…
Feuilleton à suivre…
Rédigé par : Nath | 26 décembre 2012 à 15:09
Les gouvernants se pencheront sur le délabrement des prisons le jour où un des leurs y sera incarcéré ; le quartier VIP de la Santé n'est pas représentatif de l'état des prisons. Bernard Tapie recevait des mets délicats et faisait fructifier ses avoirs depuis sa cellule, Alain Juppé un temps inquiété avait trouvé refuge dans la forêt canadienne. Il est plus accommodant de pleurer sur le sort de Florence Cassez, une démarche qui glorifie une personnalité hors frontière, que de prendre en main la réinsertion dès l'entrée en prison.
Rédigé par : SR | 26 décembre 2012 à 13:04
"Puisque l'Etat fait semblant de ne pas voir ou se défausse en affirmant qu'il a des missions prioritaires" dites-vous.
Le tout est de définir les missions prioritaires que l'Etat se donne. Car ce n'est pas seulement dans le domaine sociétal que l'Etat se défausse.
Il y a aussi les flux financiers (pseudo-taxations, séparation des activités bancaires), l'environnement (NDDL, LGV Lyon-Turin), la biodiversité (pression des lobbies de la chasse, décrets de destruction de "nuisibles" pris en catimini), etc.
En fait, cette attitude témoigne toujours plus de l'incapacité de nos dirigeants, de tous bords, à répondre aux véritables enjeux du monde d'aujourd'hui.
Rédigé par : Alain | 26 décembre 2012 à 12:42
La prison, c'est finalement la double peine ! La première, celle de la privation de liberté et la seconde, celle de la promiscuité, de l'insalubrité et de l'insécurité. Il y a une petite dizaine d'années, une poignée de VIP élargis après en avoir connu les affres et regroupés au sein du groupe Mialet, le ban public portail d'information des prisons (dissous en 2011) avait organisé moult rencontres publiques au niveau national, pour dénoncer les conditions de détention des prisonniers au sein des geôles françaises. Il se trouve que je connaissais bien un de ces VIP (condamné pour le financement occulte d'un maire d'une grande ville) qui m'avait raconté les conditions de son incarcération. Ce qu'il m'a confié est épouvantable et notamment les hurlements d'un détenu violé de nuit dans une cellule proche.
Au cours d'une de ses rencontres publiques à laquelle assistaient des magistrats, des avocats et des membres de la Pénitentiaire, il m'avait présenté un de ses compagnons d'infortune, ex-élu d'une autre grande ville, qui m'avait quand même déclaré qu'à côté de la prison de Buenos Aires, celle qu'il avait connue en Gironde c'était du deux étoiles. Comme quoi tout est relatif, et si nos prisons sont loin d'être exemplaires, il en existe d'autres dans le monde qui sont des enfers. Essayons chez nous qu'elles ne deviennent que celles de la simple peine, une privation de la liberté associée à des mesures permettant aux détenus de se reconstruire pour ne pas y revenir. Mais ce n'est qu'un voeu pieux !
Rédigé par : Jabiru | 26 décembre 2012 à 11:38
Entre la dinde de Noël (je ne parle pas de Trierweiler !!!) et le Bollinger du nouvel An, Philippe Bilger nous culpabilise avec l'état de nos prisons !!! Je passe souvent près de la prison de ma ville, située aux bords de l'autoroute, non sans une grosse pensée compassionnelle pour celles et ceux qui y sont détenus à TORT !! Quant aux autres ils n'avaient qu'à éviter d'y entrer !!
Rédigé par : bruno | 26 décembre 2012 à 11:36
Le malheur qui règne dans les prisons ne relève pas tant de leur état que de la promiscuité imposée aux détenus.
Vivre dans une cellule nauséabonde avec rats et cafards est une chose, vivre à quatre dans 10 ou 12 m² à supporter les autres fumer, cracher, éructer, flatuler, uriner, déféquer, se masturber, se sodomiser en est une autre.
La différence a trait à l’avilissement de l’âme, ce qui est infiniment plus important que la misère matérielle.
Rédigé par : Xavier Nebout | 26 décembre 2012 à 10:23
Monsieur Bilger ! A la lecture de votre billet, de même qu'à celle de certains commentaires, on pourrait s'imaginer que cette situation d'insalubrité des prisons françaises serait le fait exclusif du gouvernement actuel et ne serait apparu que depuis le mois de mai dernier ! Or il semblerait pour ma part que cette situation soit largement antécédente à l'élection de la gauche au pouvoir ; la seule différence c'est qu'auparavant une chape de plomb la recouvrait.
Rédigé par : R.-J. OSSART | 26 décembre 2012 à 10:03
Tout bon dictateur éclairé vous l'expliquera, c'est simple comme bonjour : toujours feindre de découvrir les horreurs que le dictateur précédent vous a léguées.
On nous a fait le coup avec Ceauscecu, comme on s'est vite retrouvé à court de charniers on en a fabriqués, on volait de découverte en découverte.
En pleine ripaille de Noël et jour de l'An, des âmes sensibles s'émeuvent de l'état de nos prisons, la serviette encore nouée autour du cou et la fourchette en l'air, nos jésuites moralisateurs sont indignés !
Et ce sont des Diafoirus de la haute fonction publique qui s'en émeuvent seulement aujourd'hui ! Ah les faux culs ! Ah les hypocrites, ah les faux derches !
Qu'on les pende !
Le motif est tout trouvé dans le Code du Travail :
- insuffisance professionnelle caractérisée,
- faute grave,
- abandon de poste
- a laissé dégénérer une situation pour mieux la dénoncer ensuite !
Cayenne et FISSA !
Rédigé par : Savonarole | 26 décembre 2012 à 09:54
L'importance des choses dont l'Etat à la charge n'est pas forcément dictée par la compassion médiatique dont l'origine n'est pas toujours dictée par l’altruisme.
C'est vrai qu'il y a des prisons anciennes et d'autres plus modernes et mieux équipées tout comme l'ensemble des bâtiments publics, écoles, hôpitaux, bureaux...
La politique c'est faire des choix et choisir plutôt les écoles que les prisons ne me choque pas.
De la même façon, pourquoi les suicides en prisons sont-ils médiatisés alors que ceux de nos concitoyens qui crèvent seuls dans leur coin font l'objet d'une indifférence caractérisée.
Rédigé par : Antoine | 26 décembre 2012 à 09:43
@ Jean-Dominique Reffait | 26 décembre 2012 à 00:42
Vous avez oublié la chute de votre plaidoirie...!!!
Je me permets donc de conclure à votre place :
"On s'en tamponne le coquillard" !!!
Expression fort connue au Moyen Âge, où il n'y avait pas de prisons, mais des oubliettes !!!
Rédigé par : Tipaza | 26 décembre 2012 à 09:26
"Puisque l'Etat fait semblant de ne pas voir ou se défausse en affirmant qu'il a des missions prioritaires et que l'investissement pénitentiaire n'en fait pas partie,"
Et si le contrôleur général des lieux de privation de liberté ( http://www.cglpl.fr/2012/recommandations-en-urgence-sur-le-cp-des-baumettes-a-marseille/ ) faisait contresigner ses recommandations par les postulants au mariage pour tous dont Mme Trierweiler a annoncé qu'elle serait le témoin, peut-être que le sort des détenus et des surveillants pénitentiaires des lieux sordides intéresserait davantage et l'Etat en général et l'épouse de Michel Reveyrand de Menthon, ambassadeur de France au Mali de 2006 à 2010 -nommé sous gouvernement de droite donc-, et actuel ambassadeur de France au Tchad, autrement dit Marisol Touraine, laquelle semble davantage préoccupée des sanctions applicables aux médecins qui, s'inquiétant de ce que nombre de ceux-ci, fabriqués en Chine contiennent, outre la molécule initiale libre de droits, des excipients bizarres sur lesquels aucun contrôle ne s'exerçant plus, sont de plus en plus reconnus à l'origine de nombre de nouveaux problèmes de santé, ne prescrivent pas de génériques, que ne semble la préoccuper la santé des détenus, par ex. ceux qui se prêtent aux expérimentations de médicaments qui une fois au point grâce à eux, verront leur molécule de base remployée dans des génériques fabriqués dans les mêmes conditions que les jouets régulièrement refoulés à nos frontières, mais en revanche nettement mieux accueillis, ainsi que des surveillants pénitentiaires en sous-effectif même eu égard à taux d'occupation des lieux réglementairement prévus, alors que de trois à quatre détenus occupent des cellules prévues pour un seul et dorment donc par terre sur de vieux matelas de mousse bourrés d'acariens à l'origine, ne serait-ce par ex. que de troubles asthmatiques!
L'État, monsieur le magistrat honoraire, marche sur la tête depuis longtemps et de plus en plus, mais que faire? Attendre que nos lieux de détention ressemblent aux camps de concentration nazis où sévissaient, dans le meilleur des cas, la tuberculose et la dysenterie, et qu'on voit réapparaître la peste et le choléra qui ne manqueront pas d'affecter la population voisine, bien évidemment, vu que les virus, microbes, et autres bactéries n'ont aucun problème à franchir les grilles de prisons?
ASSEZ D'AMATEURISME!
Espérons cependant dans la conscience professionnelle et l'énergie de qui a peut-être une petite idée de ce qu'était le bagne de Cayenne et donnera enfin la priorité à l'assainissement des cloaques qui dépend directement du bon vouloir de son administration sur la révolution sociétale qui coupe en deux une France qui n'est pas prête pour cela et rappelons que les pays dont on se réclame à cet effet, se sont d'abord préoccupés, eux, de leurs lieux de détention qui, pour ce qu'on sait, sont SANS AUCUNE COMMUNE MESURE avec l'Immonde qu'on nous décrit. Si ce garde de Sceaux veut laisser une trace dans l'Histoire de France, que ce soit celle de la propreté avant tout!
Mme le garde des Sceaux, cessez de regarder votre mission par le petit bout de la lorgnette et faites vos preuves en sortant vos prisons de l'IMMONDE, et alors que peut-être vous bénéficierez de davantage d'écoute, non seulement à droite comme à gauche, sur le reste de ce que vous souhaitez promouvoir, mais également à l'international!
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 décembre 2012 à 08:34
« À la place de l’État, j’aurais honte ».
Formule de rhétorique qui me surprend de votre part, à laquelle répond une autre formule classique, "l’État est un monstre froid".
Un monstre froid parce que chacun des fonctionnaires assurant le service de l’État n’est qu’en partie responsable. En partie seulement, puisqu’il obéit à une hiérarchie, qu’il agit sur ordre, et qu’en l’absence d’ordre, il est convenu par un conformisme latent de ne prendre aucune initiative pouvant aller contre l’air du temps (voir votre précédent billet).
Et si on passait de l’étude du contenant, la prison, à celui du contenu, les prisonniers ?
Sujet tabou, qu’il ne faut pas aborder surtout avec le ministre de la Justice actuel.
Les statistiques ethniques sont interdites en France, lorsqu’elles peuvent mettre en difficulté la pensée dominante des droits de l’ « hommistes », qui finiront par nous tuer.
Et si on commençait par expulser tout étranger ayant transgressé la loi et l’ordre ? Il paraît qu’on appelle ça une double peine. En quoi est-ce une peine de renvoyer chez eux des « invités » ou pas, en règle ou a fortiori clandestins, qui perturbent le fonctionnement du pays ? Ce n’est pas une double peine, c’est un acte de salubrité publique. Chacun chez soi, surtout ceux dont le comportement est délictueux. Chacun ses voleurs et ses criminels et les prisons seront bien gardées et bien entretenues.
Dans les entreprises et les services de l’État, il est d’usage de dire, les hommes premiers, et si on appliquait cette règle pour la gestion des prisons en expulsant ceux qui pourraient effectuer leur peine ailleurs ?
Évidemment ça relève du cynisme ou de la provocation, ou des deux à la fois !!!
J’ai bien conscience de choquer ainsi ceux dont le compassionnel est le fonds de commerce, et même un motif de glaner des électeurs potentiels.
Enfin, un compassionnel prudent, qui se garde bien de rendre hommage à ceux dont la compassion, la vraie, la désintéressée, était la raison de vivre.
Lors d’une récente visite à un centre Emmaüs, "Sa Normalité MoiJe" a fait enlever le portrait de l’Abbé Pierre dans la crainte sûrement d’une confrontation intemporelle, l’hypocrisie versus la sincérité.
Pour employer le langage des apparatchiks au pouvoir, voilà un comportement minable !!!
Rédigé par : Tipaza | 26 décembre 2012 à 07:44
Tant que les class actions n'existent pas en France, l'Etat peut dormir tranquille, même avec des millions de bâtiments en dehors de toutes les normes. Si un professeur ou un cadre administratif s'en plaint, le réponse, après maintes relances, arrive par téléphone bien sûr: l'Etat est son propre assureur.
Si une jeune fille se brûle au dernier degré en touchant une lampe de chevet dans un sombre internat et n'arrive plus totalement à fermer la main, on la laisse mijoter plusieurs années à payer des avocats et quand la famille est bien mûre on lui propose quelques milliers d'euros tout de suite pour lâcher l'affaire.
Le fil terre n'est pas près d'être installé. Ça tombe bien, ça leur évite de trop toucher aux vieilles plaques d'amiante...
Rédigé par : Alex paulista | 26 décembre 2012 à 03:05
L'Etat n'aura jamais honte de rien car l'Etat, c'est personne. Du ministre au lampiste, tout le monde peut s'en plaindre sans que rien ne change, ça n'est pas lui, ni lui, ça n'est plus moi, c'est un enchevêtrement de procédures, de contre-procédures, de formulaires et de rapports, de féodalités pétrifiées consacrées entièrement à se prolonger, un monstre idiot qui s'auto-alimente des paresses, des bévues et des iniquités ordinaires. L'Etat ne doit rien à la démocratie, rien à la volonté politique, il fonctionne tout seul en circuit fermé, un soleil qui brûle son énergie sans profit. Il faut se réjouir que, de ce fatras d'énergie et d'argent dépensé en pure perte, émerge parfois un morceau de service public encore rendu, mal sans doute mais perceptible. C'en est miraculeux.
Ici, on tamponne et, par la suite, on se tient au tampon initial pour justifier tout le cortège des inutiles gesticulations d'une administration mobilisée à consacrer le bien-fondé du premier coup de tampon. Est-ce une bévue que ce tampon ? qu'importe, il faut sauver le soldat tampon et la cohorte des fonctionnaires n'a d'autres missions que de tamponner le tampon précédent.
Les meilleures volontés des meilleurs fonctionnaires n'y peuvent rien, les circuits sont impénétrables, aucun être humain n'en connaît le parcours pour ne pas s'y égarer. Dératiser les Baumettes : combien de tampons ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 26 décembre 2012 à 00:42