Ce n'est pas grave d'être un ronchon, un réactionnaire si la lucidité est de votre côté. Il ne faut pas avoir peur de déplaire quand une sorte de résistance honorable vous inspire.
Alors qu'un délitement général, subtil, progressif ou ostensible, atteint, affecte la société dans ses secteurs d'ordre, d'autorité, de justice, que le tissu même de notre existence collective, dans ses manifestations les plus banales, l'élémentaire savoir-vivre qui permet une coexistence pacifique, se déchire peu à peu avec le consentement, voire la complaisance de beaucoup qui applaudissent ce désastre familier, il y a des révoltes qui font du bien.
De la même manière que sur le plan politique, culturel ou syndical, des initiatives de la base, des modestes, souvent, de la République et des inventeurs pragmatiques d'une démocratie qui ne ne se paie pas de mots mais d'actions, viennent troubler le pouvoir et sa pompe, donner mauvaise conscience à l'inertie résignée de l'Etat, du fond de la France simple surgit parfois une esquisse de renouveau.
Gérard Plée, maire sans étiquette de Lhéraule, une commune de 185 habitants près de Beauvais, dans l'Oise, a signé un arrêté imposant aux usagers "de se conformer à l'observation des normes sociales en matière de politesse et de courtoisie... En cas de manquement manifeste et volontaire à cette observation, la personne sera instamment priée de quitter les lieux ou de s'y représenter" (Le Parisien).
Je devine l'énorme éclat de rire ou de dérision qui probablement est suscité par cette démarche. Ce maire va s'effondrer sous le poids du ridicule et je ne doute pas que seront minoritaires ceux qui viendront le défendre. J'en fais partie et, circonstance aggravante, suis fier d'en être.
Car comment nier qu'au-delà de Lhéraule, partout, pour les privilégiés comme pour les autres, l'urbanité minimale, qui n'exige pas l'estime d'autrui mais seulement la considération nue que nous habitons dans un même monde et que nos souffles participent d'une même respiration, est battue en brèche pour ne pas dire totalement détruite comme si chacun, replié sur soi, avait oublié même les mots ordinaires de l'humanité ?
Dans le métro, dans les autobus, dans tous les lieux où des communautés se retrouvent, dans les hôtels, dans les salles où on petit-déjeune, dans les immeubles d'habitation, dans les rencontres fortuites ou les échanges de hasard, je suis frappé non seulement par la forte proportion de gens qui sont aux antipodes de la politesse de l'immédiat et du salut mais vous regardent d'un air curieux, presque mécontent quand on leur a offert l'une de ces paroles à la fois si conventionnelles et si nécessaires.
N'évoquons même pas le "bonjour" qui est lancé comme une insulte et dont on ne sait pas s'il vous est adressé ou à un voisin ou à un chien qui passe!
Celui qui aujourd'hui s'abandonne à ce qui a toujours été le fond d'une éducation réussie au moins sur le plan de la forme court un risque : être perçu comme un attardé, un nostalgique daté, une rareté plus déplaisante que précieuse.
Aussi, quelle joie de savoir qu'un maire a décidé à sa manière ce coup de force, qu'il n'a eu peur de rien et surtout pas de se faire offenser par ses concitoyens indifférents à ce qui objectivement constitue une dégradation, une rançon consubstantielles à une modernité mal élevée !
Comment aussi ne pas frémir devant ce que cet homme, ce maire a dû se résoudre à accomplir pour tenter, seul contre tous, de créer un modeste barrage devant ce que la société et l'Etat acceptent comme une inévitable dérive pour les pessimistes, un progrès pour les idolâtres du fil du temps ?
On va rétorquer que cet arrêté ressemble au marteau-piqueur cherchant à écraser une mouche, sauf que cette dernière est multiple, omniprésente, insinuante, si adaptée au confort et à la paresse qu'on ne songe même plus à la récuser et que les armes sont inutiles puisque ce qui irrite un Gérard Plée suscite sinon l'assentiment de presque tous, du moins au mieux leur accablement lassé et stérile. Il n'y aurait rien à opposer à ce flux fatal qui vient corroder nos relations, cette gangrène sournoise s'en prenant à notre art de vivre. La politesse qui s'efface, c'est un monde qui meurt en se privant de la douceur infinie des caresses de l'instant et des illusions d'une proximité, le temps d'un croisement, d'un regard.
Là où l'Etat se contente seulement de constater, de déplorer les dégâts, de promettre dans le vide et de s'abriter derrière un volontarisme verbal, un maire a mis en oeuvre la seule méthode possible pour entraver cette lente et irrésistible déréliction : l'interdire.
Je n'imagine pas demain un pouvoir, quel qu'il soit, avoir le courage, contre tous les naufrages dont nous sommes à la fois les artisans et les victimes, de glorifier les merci, s'il vous plaît, bonjour, bonsoir, je vous en prie, l'humanité se respectant elle-même.
S'il vous Plée, continuez !
Cette tendance à vouloir tout régir par des arrêtés, décrets ou autres déclarations de principe est inutile et malfaisante.
La politesse n'a plus de sens si elle est contrainte. Au contraire, ne pas ôter son chapeau au passage de cette Plée prend tout son sens.
C'est de la résistance.
Rédigé par : Alex paulista | 04 décembre 2012 à 14:54
Xavier Nebout
3.12.12 14.51
Pour une fois vous évoquez bien ce que vous connaissez : la vulgarité dont vous êtes un pratiquant assidu : votre réponse au commentaire grand art de JDR 2.2.12 21.44 ne vous a pas fait taire, fait comprendre, bien au contraire vous répliquez encore et encore, comme les sables mouvants vous n'en sortirez pas grandi, peut-être disparaîtrez-vous LOL LOL ?
Ce message vous est-il accessible LOL, LOL ? ? tous les mots à votre portée Laughing Out Loud, MDR Mort De Rire, même avec la définition connue de tous, je doute que vous soyez capable de comprendre, il faut pour apprécier avoir le sens de la dérision, de la distance nécessaire !
Rédigé par : Pietri S | 04 décembre 2012 à 09:18
C'est quand même dingue de se voir imposer le savoir-vivre par le politique, alors que le savoir-vivre doit être appris à la maison.
J'ai appris à être poli et j'apprends à mes enfants à être polis. C'est une chose tellement naturelle, et on se sent tellement bien quand on est en paix avec les autres et avec soi-même !
Rédigé par : RF | 04 décembre 2012 à 00:21
Pietri S
La vulgarité est le laisser aller à ses émotions tant dans son vocabulaire que ses attitudes.
Elle se ressent de multiples manières, et se voit sur les visages aux traits marqués par les émotions non contenues et les culpabilités.
C’est ainsi que l’âme noble a un visage lisse, alors que le vulgaire a un visage tourmenté. Le cinéma ne s’y trompait pas dans ses « castings » tant cela est imprégné dans le subconscient..
Imposer son addiction au blog avec une lourdeur extrême dans des propos sans intérêt, comme user de « LOL » sans se préoccuper de savoir si l’interlocuteur sait ce que cela veut dire, relève aussi de la vulgarité.
Rédigé par : Xavier NEBOUT@Pietri S |
Rédigé par : Xavier NEBOUT@Pietri S | 03 décembre 2012 à 14:51
L'histoire de la vulgarité naît en France en 1800 sous la plume de la Baronne de Staël-Holstein, d'autres baronnes moins littéraires, la Baronne de Staffe ou de la très médiatique Baronne Nadine de Rotschild.
Les deux premières doivent se retourner dans leur tombe, quant à la troisième elle a préféré se retirer en Suisse... où d'ailleurs les trois à un moment de leur vie avaient trouvé refuge.
La vulgarité est un concept né de l'affrontement des classes sociales et de l'ignorance sous toutes ses formes.
En 2012, la vulgarité est le symptôme d'une société qui hystérise les rapports entre les individus et le groupe, tel ce blogueur et d'autres (la vindicte, la forfanterie, les bonimenteurs attirent toujours les badauds) - campé sur sa suffisance - qui affirme que ce sont ses règles de bienséance, lui l'invité, qui doivent être suivies et respectées, alors que dans n'importe quelle société humaine, et même animale, ce sont les règles de la "puissance invitante" qui doivent l'être. Partout les règles communes du savoir-vivre et d'une éducation élémentaires doivent être respectées, sur ce blog ce sont les règles proposées/imposées LOL par Monsieur Bilger qui doivent l'être, et il en use LOL, sans en abuser LOL, via la modération.
Cet invité sur ce blog démontre par ses propos la forme sous-jacente de l'intolérance ordinaire au quotidien, camouflée sous une pseudo-éducation.
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Le quota quotidien d'interventions qui m'a été accordé par des autorités autoproclamées, donc non reconnues, est épuisé LOL LOL LOL...
Rédigé par : Pietri S | 03 décembre 2012 à 07:38
Savonarole 20.34
Peut être vous êtes-vous endormi devant ce film devenu culte et marronnier de la filmographie essentiellement française, ce film est "inexportable". Pour l'avoir regardé quelquefois certains dialogues sont inaccessibles aux étrangers qui ont une maîtrise convenable de la langue française.
Sur Arte "Ein russsischer sommer*" traduit par : "Tolstoï, un dernier automne*" avec trois grands acteurs Helen Mirren, Christopher Plummer et James McCavoy était autrement plus accessible et passionnant.
*La traduction du titre des films est un vrai business, il est vrai peu connu d'une très grande majorité de spectateurs. Le titre "appel par excellence" doit coller au plus près de la "compréhension" du pays dans lequel il est diffusé, il doit attirer le chaland, il est quelquefois du mot à mot, quelquefois tout autre chose. Un bon traducteur, un bon interprète n'utilise pas de dictionnaire, il a la maîtrise de la langue.
Rédigé par : Pietri S | 03 décembre 2012 à 06:55
Dans "Ridicule", de Patrice Leconte, les savoureux conseils du marquis de Bellegarde à son jeune protégé Grégoire Ponceludon de Malavoy, qui cherche à briller à la cour de Louis XIV, passage obligé pour obtenir du roi une aide financière pour l'assèchement des marais de la Dombes.
" Selon que vous serez un bel esprit ou un ennuyeux, lui conseille le marquis,votre réputation grandira à la cour.../..." s'ensuivent toute une série de conseils, dont le dernier : "et surtout, ne jamais rire à ses propres mots d'esprit."
Cela appartient à la politesse la plus élémentaire, dont certains ne maîtrisent pas les codes, étant restés à l'état de nature, alors que la plus grande victoire de l'être humain est de transformer le sauvageon en soi en un être culturel.
Tout est affaire d'éducation, mais la politesse est surtout une preuve de cœur et d'intelligence.
Rédigé par : Camille | 02 décembre 2012 à 23:12
Eh non, Boris pas d'accord.
1/ Sur le plan de la préséance, de même que c’est au subordonné de saluer son supérieur, c’est au fonctionnaire de saluer l’administré.
2/ Sur le plan humain, c’est à celui qui est en terrain connu de saluer en premier celui qui entre en terrain inconnu. C’est pourquoi le commerçant salue en premier le client qui entre chez lui et non l’inverse.
3/ Entrer dans le café du village où sont accoudés ceux que l’on connaît depuis toujours, ou dans la salle à manger familiale où il va de soi de dire bonjour en entrant, n’est pas entrer dans le hall d’un palace sauf parfois au cinéma pour montrer qu’on est un habitué.
4/ Sur le plan pratique, si dire bonjour aux deux personnes assises dans une salle d’attente de 10m² va de soi, il en va autrement si 30 personnes attendent dans une salle de 120 m².
5/ Dire bonjour a quelqu’un qui est occupé - même à blaguer - ça veut dire déranger. C’est ainsi qu’on est parfois à dire un grand bonjour à des préposés censés être disponibles et qu’on a l’impression de déranger. D’ailleurs, les bonjours tonitruants « c’est moi qui entre » mettent plutôt les gens bien élevés et discrets mal à l'aise.
4/ Démonstration par l'absurde : vous entrez dans le hall d'une gare, d'une grande banque et pourquoi pas dans celui d'un tribunal, et vous faites un grand bonjour jovial du style « je vous aime » allez-vous passer pour quelqu’un de poli ou pour un fada ?
5/ Et puis enfin, un détail qui semble avoir échappé à tout le monde : les Messieurs « biens élevés » saluent toujours les dames en premier.
En somme votre maire qui veut se la jouer vieille France autoritaire, je le sens bien atteint par l’épidémie de parano-présidentialite qui infeste le milieu des élus.
Ceci dit, le fond de l’affaire n’est pas neuf, et les « vieux » l’auront bien vécu dans les compartiments des trains. Tel Monsieur « distingué », pour prendre un terme du temps, après que le porteur a casé les valises, disait un discret bonjour aux uns et aux autres en ôtant son chapeau, et faisait asseoir sa dame. En remontant dans le temps on rencontre un art d’ôter son chapeau en en montrant l’intérieur ou pas.
Pauvre ou riche, en troisième ou en seconde, sauf le recours ou non au porteur, le manège était le même. Viennent ensuite la capacité à la convivialité aristocratique d’un côté, et celle à déballer le sauciflard d’un autre, puis à mettre ses chaussures sur le siège de devant... Le tournant ? Je situerais la fin des « gens distingués » au début des années 60.
D’ailleurs, en ce temps-là, entrer correctement dans l’atelier d’une école d’architecture, c’était à poil, le slip dans une main, les chaussures dans l’autre, en disant « bonjour monsieur le massé, bonjour monsieur le sous massié, bonjour messieurs les anciens, bonjour monsieur le chef cochon, puis en chantant : « et bonjour à mes petits camarades ».
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 02 décembre 2012 à 21:17
Tout à fait d'accord avec ce maire mais n'oublions pas pour autant ceux qui sont anéantis par la guerre et que nous n'assistons pas assez
http://www.diocese-grenoble-vienne.fr/appel_3eveques_syrie.html
Rédigé par : Polochon | 02 décembre 2012 à 20:54
Ne plus me déranger.
Je regarde les Tontons Flingueurs sur France 2.
Rédigé par : Savonarole | 02 décembre 2012 à 20:34
La muflerie des Français a au moins le mérite d'être franche.
Rédigé par : Savonarole | 02 décembre 2012 à 17:42
Français...franche... mais c'est la même origine étymologique.
Imaginons un instant une franchise japonaise, au wasabi, qui plus est !!!
Par contre une franchise fiscale, par les temps qui courent, ce serait bien !!!
Rédigé par : Tipaza | 02 décembre 2012 à 19:03
Savonarole auriez-vous perdu votre sens de la dérision et celui des mots à double sens :
-Honey, miel et chéri
-How are U doing today, gonna, qui n'est ni plus ni moins que le "comment ça va ?" qui n'attend pas de réponse
Mais vous auriez pu aussi indiquer "hi sweety pie" : tendre formule adressée à sa belle ou à un enfant, intraduisible sans tomber dans la caricature !!
Un autre parmi tant d'autres idiomes "it rains like cats and dogs" moins imaginé certes que "il pleut comme vache qui pisse..." moins vulgaire aussi !
Autant d'expressions idiomatiques, autant de moyens d'expression propres à une communauté, à une langue et qui correspondent à un mode de pensée spécifique, donc toute traduction ex abrupto est ridicule !
Vous saviez tout cela parce que vous n'aviez pas perdu votre sens de la dérision LOL
Rédigé par : Pietri S | 02 décembre 2012 à 18:30
Quoi de plus catastrophique que l'amabilité américaine ?
"Hi there honey !" ("salut miel !").
"How are you doing today ?", alors qu'on ne se connaît ni d'Eve ni d'Adam ?
L'accablante amabilité des Américains nous afflige et les contorsions japonaises nous flanquent des sciatiques.
La muflerie des Français a au moins le mérite d'être franche.
Rédigé par : Savonarole | 02 décembre 2012 à 17:42
Bonjour,
Le billet d'humeur est partagé sur facebook car je suis d'accord sur le principe.
Par contre, est-ce qu'un maire doit être salué pour avoir édicté un arrêté pour que la société se conforme "à l'observation des normes sociales en matière de politesse et de courtoisie" ?
"On ne change pas la société par décret", selon Michel Crozier, surtout en ce qui concerne ce genre d'us et coutumes sociales et informelles. M'est avis qu'il aurait pu remplir sa fonction de maire autrement s'il souhaitait réellement marquer les esprits, élever un barrage contre des dérives éducatives certaines, etc.
Rédigé par : Denis75 | 02 décembre 2012 à 17:02
Vous avez les ronchons du matin à qui il vaut mieux ne pas adresser la parole...
Vous avez encore les réactionnaires du moment mais si lucidité, alors tout va bien !
Mais vous avez aussi la résistance honorable et là, sur votre blog, elle s'active... ! Alors qu'un délitement général, subtil, progressif ou ostensible, atteint, affecte...
Bref, quel Plée !
Rédigé par : Marie | 02 décembre 2012 à 15:37
"Tout d'abord, bonjour !"
est l'un des jolis petits textes que l'on trouve dans :
"Je vais passer pour un vieux con - et autres petites phrases qui en disent long" de Philippe Delerm (éditions du Seuil).
Je le recommande à tous ici.
Cadeau.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@Tous | 02 décembre 2012 à 14:53
Donc même dans une petite commune de 150 habitants environ, où la racaille issue de l’immigration est désespérément absente, les gens sont mal élevés ? Mince alors ! Si nous ne pouvons expliquer l’absence d’urbanité de ces gens par une culture et une religion étrangères que nous reste-t-il ?
Rédigé par : zefir | 02 décembre 2012 à 14:08
Il y a aussi le "Bonjour !" tonitruant du larbin complexe.
Boulevard Saint Michel. Je descends chez Gibert Jeunes Musique (oui je sais, je n'ai plus l'âge), j'avise le vendeur dans un brouhaha musical indescriptible, je lui demande s'il n'a pas un bon vieux Van Morrison ou un Graham Parker qui traîne de derrière les fagots, il me jette à la gueule "bonjour !", genre : "je-ne-suis-pas-une-vendeuse-de-Monoprix !"...
J'ai exigé son licenciement pour discrimination abusive.
Rédigé par : Savonarole | 02 décembre 2012 à 13:35
Bonheur de vous lire...
Rédigé par : Jachri | 02 décembre 2012 à 13:20
Armée d'une légendaire courtoisie administrative, une douanière suisse me suggère :
-" Je vous laisse arrêter le moteur". J'arrête le moteur.
- "Je vous laisse ouvrir le coffre". J'ouvre le coffre.
- "Je vous laisse me présenter vos papiers". J'obtempère.
Après quelques minutes sur son ordinateur, elle me rend mes papiers en me disant : "Pouvez y aller".
C'est à moi de sourire en demandant : "Vous me laissez partir ?".
J'ai vu qu'elle n'appréciait pas mon humour.
La formulation de la politesse doit garder tout de même un minimum de cohérence sémantique. Si elle devient un mécanisme hypocrite, la politesse ne vaut peut-être pas mieux que l'affichage sincère et justifié de son humeur.
Dire Bonjour quand on entre doit signifier qu'on souhaite vraiment à chacun une bonne journée ; à plus forte raison si cela ne nous coûte rien. A contrario, s'entendre dire "s'il vous plaît" par quelqu'un qui vous intime un ordre requiert une dose de second degré.
En venir aux insultes à partir d'un billet traitant subtilement de la compréhension envers un juge victime de son humaine faiblesse, c'est un peu comme faire discuter "poliment" l'angélisme de salon avec les démons de la rue. Non ?
Avec mes excuses.
Rédigé par : Denis Ducroz | 02 décembre 2012 à 13:05
Dans le Strasbourg de l'après-guerre, il n'y avait aucun risque que des usagers viennent passer leurs nerfs sur les fonctionnaires des bureaux publics...
Pourtant des appels ainsi libellés étaient placardés dans certaines administrations : "Il est chic de parler français !"
C'était une invitation à se réaccoutumer, un appel à la courtoisie et aussi une recommandation pratique, car les fonctionnaires venant de l'"Intérieur" ignoraient le hochdeutsch et le dialecte.
Autres temps...
Rédigé par : Yves | 02 décembre 2012 à 12:26
Pour ma part, je n'ai pas ri.
J'aurais même eu envie de pleurer, moi qui commence chaque conversation avec un "bonjour", qui dis systématiquement "merci" et "au revoir".
Envie de pleurer devant le fait qu'il faille prescrire par arrêté ce genre de chose.
Dans le genre d'arrêtés considérés comme loufoques ou scandaleusement réactionnaires, on citera le couvre-feu pour les mineurs, qui suscite force ricanements : les maires de Kourou (majorité présidentielle) et de Cayenne (apparentée UMP) viennent de les édicter et autour de moi, cela fait ricaner.
Quand je demande: "est-ce que tu trouverais normal que tes gamins soient dans la rue, sans adulte pour les protéger, passé 22h" ? là on réfléchit.
Et oui, il y a des parents inconscients ou complètement dépassés - et la société se doit de les aider ou de se substituer à eux quand les carences sont manifestes.
Rédigé par : benjamin borghésio | 02 décembre 2012 à 11:36
Bon, manifestement il n'est venu à l’esprit de personne que ce maire pouvait être tout simplement un « chicailleur » (pour utiliser une expression à Copé) qui a un peu trop tendance à se prendre pour le seigneur du village.
Je rappelle qu’il s’agit d’un village de 185 habitants et pas une zone urbaine sensible du 9.3… Et que dans les petits villages il est très rare de se trouver confronté à des incivilités.
Ne faisons pas d’un cas particulier une généralité !
Rédigé par : Achille | 02 décembre 2012 à 11:27
"Comment aussi ne pas frémir devant ce que cet homme, ce maire a dû se résoudre à accomplir pour tenter, seul contre tous, de créer un modeste barrage devant ce que la société et l'Etat acceptent comme une inévitable dérive pour les pessimistes, un progrès pour les idolâtres du fil du temps ?"
Oui Monsieur Bilger, merci d'avoir cette attention pour celles et ceux qui luttent dans leur vie quotidienne, sans se faire remarquer, pour la survie de la convivialité ou, du moins, du droit à l'indifférence (comme par exemple le droit de ne pas être insultée ou tripotée pour une jeune fille dans le métro, dans le bus, etc. ou bien le droit de ne pas recevoir des cailloux lancés par de jeunes merdeux à une dame âgée qui sort de chez elle, du droit de ne pas s'entendre dire par un gamin de douze ans qui croise une femme seule dans la rue et qui veut bluffer son copain qui l'accompagne : "ça c'est casher !")
PS : j'aime beaucoup les titres de vos billets.
Rédigé par : Josiane Lacombe Minguell | 02 décembre 2012 à 10:52
Bientôt les pompiers qui iront sauver quelqu'un, quelqu'une, le feront à condition que la personne leur eut dit bonjour !
Dans certaine grande surface vous entrez librement et chacun "peut nous aider".
Mais il suffira que vous croisiez un de ces chacun dans les rayons et que par esprit occupé à autre chose vous posiez une question de mouvance géographique dans le magasin pour que l'on vous rappelle à l'ordre du bonjour
que vous omîtes avant de poser la question !
Alors que ces quelques-uns ne se gênent pas pour faire des réflexions à haute voix sur certain ou certaine des clients !
Les femmes enceintes ont une carte de priorité et la font rarement valoir car il est d'usage de leur laisser le passage en caisse mais pas toujours !
Les vieux voulant être jeunes et les jeunes ne sachant pas devenir mûrs s'estiment en droit de piétiner ceux et celles qui portent leur jeunesse depuis plus longtemps qu'eux !
Une perte de repères qui sera complète lorsque le mariage pour tous sera décrété !
Y avait pas eu une histoire de nettoyage au Kärcher dans le temps ? comme exemple.
Un monde qui courbe la tête devant le premier arnaqueur et qui oublie de rester lui-même contre vents et marées et qui porte ses repères dans les fausses convenances, les faux-semblants et des valeurs de pacotille ; c'est-à-dire pire qu'avant soixante-huit.
Rédigé par : calamityjane | 02 décembre 2012 à 10:43
Robert 18.15
Délicieux petit rappel, un oubli sans doute, un homme entrera toujours le premier dans un lieu public, dans un restaurant par exemple : pour protéger et s'assurer que sa belle peut pénétrer dans ledit lieu en toute sécurité.
J'entends déjà les e.gloussements des gros beaufs LOL LOL, mais à une époque où certaines féministes hystériques et échevelées réclament la parité à tout vent plutôt que l'égalité, la galanterie a-t-elle encore sa place ? à une époque où des femmes adoptent un langage dit de charretier, vulgaire comme ce "je m'en bats les cxxxxxxx, et "encxxx", les hommes auront-ils encore le coeur à les traiter "comme des princesses" alors qu'elles (certaines) se comportent comme des traînées ?
Pour être respecté-e, il faut être respectable !
Rédigé par : Pietri S | 02 décembre 2012 à 08:58
Dans les années 1980 un cabinet suisse, de renommée internationale !!, a fait son beurre dans ce qui était le début de l'"épanouissement personnel", l'"estime de soi" à destination des forces de vente ; l'essentiel des séminaires était articulé autour de :
- "S'excuser, présenter des excuses" est un signe de faiblesse
- "Toujours tout faire pour mettre l'autre en état feudataire, d'infériorité, vous devez affirmer votre toute-puissance grâce à votre produit, vous êtes le king, l'autre a besoin de vous" ; il faut l'affirmer, le faire sentir, physiquement !
Avec de tel enseignement, quid du savoir-vivre et de l'éducation courtois !
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JDR 19.22
A un exemple on peut toujours apporter un contre-exemple, dans le métro, pour ne prendre que cet exemple : autrefois on savait que "avant de remplir il fallait vider", désormais les voyageurs qui veulent entrer dans le wagon sont agglutinés devant la porte, empêchant les voyageurs de sortir.
Quant à laisser sa place "aux personnes âgées, aux femmes enceintes et aux victimes de guerre..." cette formule imprimée en lettres jaunes sur l'affiche collée sur les vitres des wagons, elle a - je crois - disparu, je ne prends plus le métro... à cause justement de l'incivilité ordinaire et quotidienne ! là aussi comme ailleurs !
- Faire un lien avec les centres d'appels a peu de sens : à cause de la délocalisation des plate-formes, il a fallu développer des argumentaires pour donner une impression d'homogénéité, de Corporate, quel que soit l'endroit où atterrit votre appel, bien sûr un peu redondant, un peu obséquieux, argumentaires qui permet de sécuriser des données et aussi s'assurer que pour résoudre un problème toutes les questions ont bien été posées, la notion de check-list est une bonne méthode, par contre ce qui est irritant, c'est cet insupportable "Monsieur XXX" ou "Madame YYYY" qui chaque fois, quelquefois, déclenche une poussée d'urticaire, c'est de cette façon que l'on s'adresse à un domestique, ceux qui ont développé ces argumentaires auraient dû se contenter d'un Monsieur ou Madame, mais ils répondront encore "sécurisation, personnalisation" au détriment des règles de savoir-vivre et d'éducation à la française.
La machine informatique supplée l'humain, donc nous ne sommes pas au bout de nos surprises, et nous ne pouvons plus l'arrêter, pour le bien et aussi quelquefois le pire.
Pour en finir, que dire d'un plateau télé, comme celui de Canal ce vendredi, trois femmes journalistes invitées, toutes parlaient "over" l'autre, s'interpellant, se coupant la parole, les animateurs surenchérissaient = cacophonie absolue, insupportable... bel exemple du respect dû à l'autre ! Comportement de plus en plus courant avec les grossièretés et les vulgarités qui vont avec !
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Bien sûr qu'il y a des gens formidables et polis partout, il y a aussi de sacrés tordus LOL LOL... Croyez-vous que ceux qui sur ce blog interpellent les uns et les autres pour les insulter, grave, pensez-vous que ces individus se comportent toujours dans la vie réelle comme des gentlemen ou des ladies, j'en doute, à moins que derrière un clavier ils s'autorisent tout, ce qui serait pire et pointerait la noirceur/médiocrité de leur âme LOL LOL
Rédigé par : Pietri S | 02 décembre 2012 à 08:47
Donner une bonne éducation, cela passe par beaucoup d'interdits dans l'enfance. Les parents y rechignent pris par leur activité. Cette politesse des campagnes s'est perdue avec l'essor des villes. Un très beau film turc des années 70 montrait la perte des valeurs d'une famille qui quittait la tente de la montagne pour s'installer dans la grande ville voisine. Parler de la même façon à tout le monde, regarder les gens droit dans les yeux. Ce sont des valeurs que ne connaissent pas beaucoup de gens qui vivent en entreprise. La courtoisie sert maintenant aux gens à se reconnaître. Le sénateur maire du 19ème arrondissement ne s'est probablement pas rendu compte des dégâts de son intervention, il est à l'image de ces élus qui ne veulent pas écouter l'opposition dans les petites villes. Les débats politiques ne font rien pour l'urbanité.
Rédigé par : Perplexe-gb | 02 décembre 2012 à 03:16
@JDR
Combien de fois, selon vos statistiques personnelles, vous a-t-on remercié pour avoir tenu la porte, dans le métro, aux personnes qui vous suivaient ?
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Un constat simple, fréquent autant qu'édifiant : combien de fois, au volant, après avoir fait un appel de phares pour protester contre la queue de poisson que l'on vous fait, ou bien la priorité que l'on vous "grille" par exemple, vous voyez le fautif vous faire un doigt d'honneur qui vous met en colère, alors qu'un simple geste pacifique de la main, comme une demande d'excuse, aurait suffi à régler l'incident au mieux pour les deux parties ?
Bravo Monsieur Plée.
Rédigé par : adamastor | 02 décembre 2012 à 02:36
Je rappelle qu’il s’est trouvé naguère un juriste pour rappeler par note de service qu’il devait être salué d’un « bonjour monsieur l’avocat général » et que le public n’était pas autorisé à porter une casquette lors des audiences. Il aurait même dit que la justice était une forme suprême de savoir-vivre. Dont acte. Malheureusement, l’exécutif n’a pas forcément le même sens du respect. Il n'est pas obligatoire de se lever à l'entrée d'un ministre.
En principe, la force de la politesse s’impose d’elle-même. Ici, c’est comme lorsqu’on commence à faire des lois somptuaires, quand la bourgeoise du coin porte déjà du brocart. C’est hélas un combat d’arrière-garde, mais il faut féliciter ce maire du Beauvaisis de le mener.
Pour le reste, l’ADGP (Association de défense des grossiers personnages) a deux mois pour attaquer l’arrêté pour excès de pouvoir. Philippe Bilger me détrompera si nécessaire, mais je pense qu’elle aurait des chances de gagner… Peu probable que quelqu’un se décide, heureusement !
Enfin, à la place du maire, et pour faire plaisir à notre admirable Xavier Nebout, j’aurais carrément obligé mes administrés à dire : « votre très humble et obéissant serviteur », « je vous baise humblement les mains », et bien sûr « que Dieu vous ait en sa Sainte Garde »…
Rédigé par : Boris | 02 décembre 2012 à 00:25
Et je repris ma route avec l'intention
De faire circuler la virile effusion,
Car c'est une des pir's perversions qui soient
Qu' de garder une poignée de main par-devers soi.
Le premier m'a dit: "Fous le camp !
J'aurais peur de salir mes gants."
Le deuxième, d'un air dévot,
Me donna cent sous, d'ailleurs faux.
Si le troisième, ours mal léché,
Dans ma main tendue a craché,
Le quatrièm', c'est plus méchant,
Se mit en quête d'un agent.
Car aujourd'hui, c'est saugrenu,
Sans être louche, on ne peut pas
Serrer la main des inconnus,
On est tombé bien bas, bien bas...
Et la pauvre poignée de main
Victime d'un sort inhumain,
Alla terminer sa carrière
A la fourrière !
Rédigé par : fredi maque | 01 décembre 2012 à 21:47
Ca me rappelle lorsque votre ami Rioufol racontait sur RTL dans l'émission "On refait le monde" comme il en avait marre des convenances du quotidien, des mercis, des bonjours, etc. Ah vraiment, ce Rioufol, s'il n'existait déjà...
Rédigé par : Herman | 01 décembre 2012 à 21:15
Ancien chef de divers établissements scolaires du second degré, j'avais pour manie de lancer régulièrement des campagnes de politesse auprès des élèves, avec comme slogan placardé sur les murs "Et si on se disait : Bonjour - au revoir - s'il vous plaît - merci ?"
Je me souviens que parmi les élèves comme chez les adultes (professeurs, personnels administratifs, ouvriers etc, sans oublier les parents) les réactions allaient de l'adhésion positive au rejet ironique, même parmi ceux qui auraient dû en être les principaux soutiens car acteurs et bénéficiaires de ces campagnes, à savoir les professeurs, surveillants et parents.
Je ne commenterai pas ces comportements, laissant à chacun la liberté de le faire (mais on devinera facilement ce que j'en pense). C'est pourquoi j'invite ce maire à persévérer et je lui adresse toutes mes félicitations.
Rédigé par : Bélisaire | 01 décembre 2012 à 20:32
"N'évoquons même pas le "bonjour" qui est lancé comme une insulte et dont on ne sait pas s'il vous est adressé ou à un voisin ou à un chien qui passe ! "
Personnellement je m'adresse toujours ainsi aux chiens qui passent qui ont une bonne tête : "Bonjour le chien" avec une intonation aimable. Donc on sait forcément que lorsque je ne dis pas bonjour, on n'est pas un chien.
Rédigé par : Catherine JACOB | 01 décembre 2012 à 19:35
Bravo pour ce titre !
Je vous approuve mais ne partage que partiellement votre constat.
Il y a toujours eu des mal embouchés, ce n'est pas nouveau, j'ai tendance à penser qu'ils sont moins nombreux que dans des temps reculés. Je ne constate pas une discourtoisie massive dans les transports en commun parisiens, je vois des gens céder leur place, d'autres aider au transport d'une poussette, une règle tacite exige que, dans le flux du métro, celui qui précède retienne la porte de celui qui suit. Pour un abruti qui se fait immédiatement remarquer défavorablement, une majorité de braves gens qui, tous âges confondus, se comportent correctement avec leurs voisins. Ce n'est pas toujours très raffiné, effectivement le "bonjour" est lancé à la volée sans suite mais il existe. Je ne suis pas certain toutefois qu'il y a 100 ans, les gens du peuple étaient aussi polis que ceux d'aujourd'hui.
Cela se vérifie entre égaux, cela ne se vérifie plus dès lors que l'égalité est rompue, notamment dans les administrations. Et là, admettons qu'il y a matière à perdre son urbanité : l'administration est structurellement mal élevée.
Ici, on ne s'excuse plus des défaillances et des inconforts engendrés, on se limite à cette formule détestable : "Merci de votre compréhension". Eh bien non, je ne comprends pas, je ne veux pas comprendre et, lorsqu'on manque à son horaire ou à une autre obligation, je trouve gonflé de refuser de s'excuser et d'attendre de surcroît ma compréhension en retour.
De même la bêtise administrative, qui est le pendant de son impartialité, contraint l'usager à des contorsions pour faire entendre sa particularité, souvent en vain.
C'est sans doute dans ce registre que le maire a voulu intervenir : il doit se trouver chez lui une secrétaire de mairie accablée de tâches administratives complexes gérées par automatisme et qui, balançant un "b'jour" fatigué, doit attendre la même réponse de celui qui vient de poireauter de longs moments. L'usager doit accorder sa "compréhension" à l'air revêche de l'employé de mairie malgré les incuries émaillant un dossier qui n'avance pas. J'avoue, pour ma part, que j'entre dans une administration comme sur un ring, que je m'apprête à un combat sans pitié avec l'inintelligence paperassière et, si je demeure poli, je le dois aux réflexes pavloviens de mon éducation Vieille France. Le ton monte parfois ensuite, ce qui ne manque pas d'attirer une remarque du genre : "Restez correct" sans prendre en compte que l'administration manque, elle, bien souvent de la plus élémentaire correction. Je dois manifester ma compréhension sans attendre la réciproque.
Ajoutons à cela l'obséquiosité épuisante des centres d'appels qui nous submergent de formules de courtoisie inversement proportionnelles à la qualité du service. Cette politesse de pacotille débitée par contrat, inscrite dans les procédures écrites des salariés de ces centres d'appel, est un cache-misère insupportable : soyez moins automatiquement poli et plus intelligemment efficace !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 01 décembre 2012 à 19:22
Vanité des vanités, tout n’est que vanité !!!
Voilà qu’un maire prétend imposer à ses administrés de se conformer à l’observation des normes sociales en matière de politesse et de courtoisie.
La norme est ce qui est imposé, qui normalise, qui rigidifie, qui ossifie, qui pétrifie, en un mot qui rend carré la chose publique.
La courtoisie, mais c’est ce qui arrondit les angles dans relations entre les individus, même les plus obtus.
Monsieur le Maire a donc la prétention de résoudre le vieux problème de la quadrature du cercle.
Échec garanti !!!
On ne remonte pas le cours du fleuve du temps.
De l‘amour courtois chanté par les troubadours, au mariage pour tous, voulu et légiféré par les socialistes, que d’eau, que d’O, sous les ponts de la Seine.
Nous vivons la fin d’une époque, peut-être même d’une civilisation.
Rendez-vous le 21 décembre, pour un reset !!!
Rédigé par : Tipaza | 01 décembre 2012 à 19:01
Frank Thomas 15.17
Comme vous j'ai regardé cette émission, et j'ai eu la même réaction, sans doute la liberté d'expression selon ce sénateur-maire, ce qui est plus étonnant : ce fait est passé dans l'indifférence générale, il n'a pas été repris, il s'est produit sur une chaîne publique sur un sujet qui provoque des débats... Bizarre cet abus de pouvoir manifeste !
Rédigé par : Pietri S | 01 décembre 2012 à 18:43
En parfait et total accord avec vous Monsieur Bilger sur cet excellent billet portant sur ce que certains considèrent comme futilités.
Il me vient une idée plutôt facétieuse. L'on m'a appris dès mon plus jeune âge que l'homme cède le haut du trottoir à la femme, qu'il s’efface devant elle pour passer une porte et, sans aller jusqu'au baise-main, que l'on présentait ses hommages à une femme mariée et ses respects à une demoiselle ou que les présentations se faisaient dans un sens particulier entre maris et épouses...
En ces temps de mariage entre membres de même sexe
quel type d'urbanité devrons-nous adopter :
- dans un "couple masculin" à qui présenter ses hommages ? Quant à céder le trottoir...
- dans un "couple féminin" à laquelle ? Celle paraissant la plus féminine ?
Donc ces changements, liés à une notion de genre présentée comme correspondant à une certaine réalité (d'identité sexuelle que l'on pensait librement choisie mais qui serait donc génétiquement programmée...), ne sont que la poursuite d'une "artificialisation" de la vie humaine par négation de la nature et donc à la perte de l'identité.
Où l'on revient à nos dissertations sur le thème : "science sans conscience n'est que ruine de l'âme".
Tous ces bonimenteurs de la bonne conscience n'aboutiront qu'à la perte de l'humanité, le tout dans le plus triste des "bobinards".
Rédigé par : Robert | 01 décembre 2012 à 18:15
L'ancien sélectionneur Raymond Domenech fait la tournée des télés pour parler de son livre. Les journalistes sont toujours interloqués par l'anecdote de l'altercation avec ses joueurs, il précise que ce n'est pas le "Va te faire enculer" qui l'a gêné mais le passage du vouvoiement au tutoiement. Il explique parfaitement qu'à ce moment-là les digues se sont écroulées.
Rédigé par : SR | 01 décembre 2012 à 18:00
Oui il me plée à moi aussi cet homme !
Combien de fois ai-je pesté de voir des femmes quelquefois avec un physique ingrat ne pouvant pas mettre un doute sur mes intentions ne pas me remercier de leur avoir tenu la porte le temps de leur passage...
Et de constater que ce sont souvent les personnes les plus âgées qui me rendent d'un sourire d'avoir joué les grooms mais avec un bémol quand même : les moukères (pas au sens péjoratif). J'ai l'impression que leur tenir la porte est pour elles le signe évident d'un manque de virilité.
Je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'on sera bientôt ici au bled .Mektoub.
Les psychologues à deux balles diront que si je le fais c'est uniquement pour me faire plaisir et que donc je n'ai point à attendre de remerciements.
C'est vrai qu'au nom de la parité homme/femme qu'on apprend dorénavant dès le jardin d'enfants il va falloir s'habituer aux portes westerns.
C'était : il était une fois dans le sud-ouest.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 01 décembre 2012 à 17:41
Chapeau ! Ce maire a lu Thomas More (1478-1535) :
"Le genre utopique est un point cardinal de toute théorie politique : en tant qu’idéal, mais aussi en tant que moteur de l’action politique, puisqu’elle ouvre, à l’intérieur du réel, la possibilité d’une analyse critique radicale, voire de la révolution. À cet égard, l’utopie fait aussi paradoxalement figure de principe de réalité, en ramenant régulièrement le politique à ses véritables enjeux : le bien commun, la liberté, et à travers eux, le bonheur individuel."
Rédigé par : Savonarole | 01 décembre 2012 à 17:30
S'il vous Plée, continuez, aucun éclat de rire, aucune dérision, seulement une très grande tristesse, une grande consternation... comment un pays civilisé, sophistiqué peut-il s'être ainsi laissé aller.
Il faut soutenir cette démarche audacieuse, facilitateur d'un meilleur vivre ensemble plus harmonieux.
Un sourire plutôt qu'un regard renfrogné et une situation est déjà moins bloquée !
Sur les chemins de randonnée, ou de promenade, suisse ou allemand, le salut est spontané et courtois ; le sourire aux USA, même s'il peut être quelquefois electrical smile, sourire commercial, est un signe de politesse quasi obligatoire, comme le "sorry" spontané de la personne qui vous ferme la porte au nez, par inadvertance.
Espérons que personne n'aura le mauvais goût de prétendre que si la France en est arrivée là, c'est la faute des autres, tous sommes responsables !
Suffit quelquefois de parcourir des commentaires pour y sentir combien l'agressivité doit être forte à l'oral LOL
Joli billet comme un souffle d'espoir, de mieux !
Espérons que cette démarche sera généralisée ! Nous pouvons tous et toutes commencer dès cet instant par un immense e.smile !!
Rédigé par : Pietri S | 01 décembre 2012 à 17:17
C'est ce qui s'appelle remettre l'éducation au centre de la vie sociale. J'adhère !
Mais nous sommes peut-être d'un autre âge, celui où les coups de pieds aux fesses pleuvaient en cas de non observance des usages et des principes de l'éducation civique, qui faisait partie des cours dispensés à l'école de la République.
Tout fout le camp disait ma grand-mère et à cette époque je n'en étais sûrement pas conscient.
Rédigé par : Jabiru | 01 décembre 2012 à 17:10
Bonjour Philippe Bilger,
« Gérard Plée, maire sans étiquette de Lhéraule, une commune de 185 habitants près de Beauvais, dans l'Oise, a signé un arrêté imposant aux usagers "de se conformer à l'observation des normes sociales en matière de politesse et de courtoisie... »
Je suis assez surpris que ce maire d’une petite bourgade de 185 habitants en soit venu à de telles extrémités.
J’habite pour ma part dans un petit village lorrain d’un peu moins de 1000 habitants et je puis vous assurer que les habitants se saluent, que ce soit dans la rue lorsqu’ils se croisent, quand ils rentrent dans un commerce. Lorsqu'ils se rendent à la mairie pour une raison quelconque, les échanges avec le secrétaire de mairie ou les élus locaux se passent le mieux du monde.
Je pensais que ce genre d’arrêté ne pouvait s’appliquer que dans les mairies d’arrondissement des grandes villes où effectivement les habitants ne se connaissent pratiquement pas et doivent souvent attendre de longues minutes avant de pouvoir accéder au guichet.
Si maintenant la convivialité qui fait le charme de nos petits villages vient à disparaître, il y a effectivement de quoi s’inquiéter. Mais je crois qu’en la circonstance il s’agit d’un cas (très) particulier.
Rédigé par : Achille | 01 décembre 2012 à 16:15
Tout à fait d'accord avec vous, Philippe. La ringardise n'est pas où l'on croit.
La grossièreté et la violence, en revanche, prospèrent là où on ne les attendrait pas.
Revenons un instant sur ce qui s'est passé jeudi soir sur France 2 : un incident tout à fait incongru qui a perturbé l'émission "Complément d'enquête" présentée par Benoît Duquesne.
Alors que, bien calé dans le fauteuil de cuir rouge qu'il transporte partout, le journaliste était en conversation avec l'opposante au mariage homosexuel Frigide Barjot, on vit en arrière-plan deux hommes passer et repasser, s'agiter et stationner devant la porte de la salle des mariages de la mairie du XIXe arrondissement de Paris où la séquence était tournée.
Puis les lumières de la salle s'éteignirent, furent rétablies pour s'éteindre à nouveau, cette fois définitivement.
Benoît Duquesne évidemment troublé et irrité par ce qui se passait fit alors allusion à un différend avec le maire de l'arrondissement, qui n'aurait pas accepté que l'invitée en question pût s'exprimer dans sa mairie.
On peut - et c'est mon cas - être en désaccord avec les thèses de cette dame qui avec un certain talent et beaucoup de bonhommie développe des idées que je juge dangereuses.
Pour autant le procédé de voyou employé par Monsieur Roger Madec, sénateur-maire du XIXe ne sauraient être tolérées.
Cet élu socialiste, soutien de Madame Anne Hidalgo qui ambitionne de succéder à Bertrand Delanoë à la mairie de Paris, s'est à la fois ridiculisé et déshonoré en usant de ce procédé vulgaire et violent, en totale contradiction avec les aspirations mises en avant par le parti socialiste auquel il appartient.
Si la loi autorisant le mariage homosexuel est adoptée, je conseille fermement aux personnes intéressées de ne pas se marier dans cette mairie, devant ce maire.
Retenez son nom : il s'appelle Roger Madec.
Rédigé par : Frank THOMAS | 01 décembre 2012 à 15:17