Qu'est-ce qui nous rend heureux ?, s'interroge gravement Le Figaro Magazine qui fait appel à des "philosophes du bonheur pour savoir ce qui se passe dans notre cerveau".
Une telle approche est à vous dégoûter du bonheur. A force de nous démontrer d'où il vient, on nous le fait perdre.
Qu'on nous laisse le cueillir dans le hasard et par la surprise. Qu'il vienne comme une délicieuse grâce ou avec une douceur discrète, peu importe, mais qu'on nous épargne les fatalités organiques qui le feraient disparaître ou revenir.
Les inventeurs du bonheur, c'est nous.
D'abord parce que nous sommes les seuls à pouvoir, à devoir résister au charme sombre de la mélancolie, à la volupté des crépuscules et à cette lucidité amère qui nous fait croire que tout est fichu quand en réalité tout commence.
Ensuite, parce qu'il n'est pas une minute de notre existence où, de manière subreptice ou éclatante, nous ne soyons conduits à découvrir et à goûter les mille facettes contrastées, contradictoires mais intenses de la béatitude. Celle éprouvée par notre voisin ne sera pas la nôtre. La fraternité réside dans sa recherche obstinée alors que, la conquête opérée, on s'aperçoit que nos appétences n'ont rien de commun entre elles.
Les corps, l'amour et l'éternité tout à coup sensible.
La certitude d'être vraiment quelques secondes, quelques minutes.
La fulgurance qui vous prend au coeur et vous démontre que cela vaut la peine d'être là, sur cette terre, aux côtés de certaines personnes qui vous tiennent chaud et qu'on a choisies. Les familles deviennent réellement une richesse quand, imposées par le sentiment, elles règnent par le besoin qu'on a d'elles.
La parenthèse magique qui évite qu'on s'angoisse sur son destin, sa condition, mais qu'on prend avec plénitude tout ce que le monde offre, le visage familier des choses, la respiration tranquille de la nature, l'évidence de sa présence au milieu des autres.
La joie de deviner une multitude de petits riens comme de merveilleux bijoux qui viennent orner notre quotidienneté.
L'espérance du bonheur, de le percevoir proche, imminent et irrésistible, est sans doute le bonheur le plus profond, le plus subtil. Une promesse inégalable.
Tous ces bonheurs que chacun laisse venir en lui et de lui et qui rendent inutiles les leçons et les décrets du volontarisme. On peut vouloir être heureux mais quand le bonheur survient, ce n'est jamais parce qu'on l'a sifflé mais grâce à sa disponibilité aimable qui tout à coup lui a donné envie de venir faire un tour dans cette humanité plutôt que dans telle autre.
Le bonheur s'invente et nous invente en même temps.
Nos cerveaux sont faits pour autre chose.
Une papillote à consommer sans modération !
Rédigé par : GLB | 28 janvier 2013 à 22:52
@ Pietri S
Michel Onfray, même si on n'approuve pas toutes ses idées, a une grande avance sur ces chroniqueurs payés pour démolir - ou pas selon le bon vouloir de qui les paye - : il a fondé ou contribué à fonder une école originale, créative, et populaire (vraiment populaire !).
Rédigé par : JLM | 28 janvier 2013 à 17:35
@Camille
Merci.
Rédigé par : JLM | 28 janvier 2013 à 17:29
Véronique Raffeneau
Jolie petite musique en effet, celle d'un film de Pedro Almodovar, très largement primé, "Tout sur ma mère" ; c'est le film et la musique qui peuvent attirer les larmes, mais à chacun sa sensibilité, à chacun ses petits instants de bonheur mouillé, quatre minutes, pour celui-là, qui font du bien...
Rédigé par : Pietri S | 28 janvier 2013 à 11:31
Juste un éclat de bonheur.
Hier en voiture, j'écoute France Inter, il y a quelque chose de printanier dans les paysages.
Et une auditrice demande la diffusion de ceci :
http://www.youtube.com/watch?v=YUWyUE6kqoU
J'en ai eu les larmes aux yeux.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 28 janvier 2013 à 07:18
L'avenir n'est pas une chose faite qu'il faille attendre, il faut savoir le créer soi-même (Michelet)
Le bonheur, c'est à défaut de prévoir l'avenir dans une boule de cristal, de créer et de pouvoir recréer incessamment le passé (au présent) en relisant les anciens.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 27 janvier 2013 à 22:48
@ JLM
Toujours dans la catégorie bonheur, c'est la gentillesse authentique. Merci à vous.
Rédigé par : Camille @ JLM | 27 janvier 2013 à 21:23
JLM 7.46
"Les chiens aboient, la caravane passe" LOL
"Let the world say what it will" LOL
Rédigé par : Pietri S | 27 janvier 2013 à 11:48
Dix minutes de bonheur à 2.30h ce matin : Michel Onfray qui a "déconstruit" et démoli - mettant Aymeric Caron dos au mur face à ses incohérences/incompréhensions - ce que le trio infernal Ruquier/Polony/Caron avait imaginé pour le déstabiliser, le ridiculiser, faire du buzz pour la gloire de cet infect Ruquier.
Raté... la déconstruction faite par Michel Onfray était exceptionnelle ! Une dizaine de minutes de bonheur, "réhabilisation" grâce à l'intelligence, le talent, le tout avec grande classe.
Rédigé par : Pietri S | 27 janvier 2013 à 09:13
Le bonheur ! notion indéfinissable et tellement personnelle, certains/certaines ne le croiseront jamais, bien incapables de le reconnaître, tant est grande l'amertume de leur âme : "gardez-vous de l'amertume de votre âme c'est un monstre qui nargue sa proie dont il se repaît - Shakespeare".
Pour être heureux il faut le vouloir, il faut aussi le pouvoir, certains/certaines ne le seront jamais !
Rédigé par : Pietri S | 27 janvier 2013 à 09:04
Le bonheur (catégorie des petits bonheurs quotidiens) c'est quand Monsieur Xavier Nebout reste un homme courtois et ne trouble pas la caravane de Ravel de Camille.
Rédigé par : JLM | 27 janvier 2013 à 07:46
La magistrature peut mener à tout à condition d'en sortir. Bonheur... vous avez bien dit bonheur ??
C'est le mot magique que, comme midi ou minuit, chacun voit ou trouve à sa porte, mot qui interpelle et calme les plus exaltés en un instant de béatitude et de silence sur eux-mêmes... le frisson incompréhensible.
Comme dans la musique souvent accompagnatrice du bonheur, le bonheur c'est l'accord parfait de plusieurs situations si différentes mais si bien fusionnées et mariées entre elles, ensemble, comme des notes de musique en harmonie.
Les poètes et plus largement les artistes n'ont de cesse de nous interpeller, souvent de nous provoquer et aussi de nous ennuyer avec leurs explications... leur recherche... et le "pire"... leur découverte du bonheur.
Les gens heureux comme les peuples heureux n'ont pas d'histoire.
Aussi et ainsi, rassasiés par le bonheur quand les chanceux l'ont rencontré, ils repartent au combat affronter les méchants et les chimères et refont de l'Histoire.
Observons quand même que le bonheur est très... trop souvent accompagné et mélangé avec aimer.
Il s'est dit... il se dit... "quand quelqu'un vous aime il fait très beau", ou bien... "heureux celui qui meurt d'aimer".
Parfois et sûrement un paroxysme de l'ego. Mais être heureux n'est-ce pas satisfaire l'ego ou l'oublier ?
N'oublions pas dans la foire du bonheur... les marchands de bonheur... un marché des plus juteux où tous les rêves de bonheur se négocient en sonnant et trébuchant, mais aussi en bulletins de vote...
Et le mystère... l'argent ne fait pas le bonheur, mais y contribue.
Rédigé par : Stalen GUEVARA | 27 janvier 2013 à 06:24
Chercher le bonheur dans la distraction est une erreur généralisée de notre temps, et peu y ont ici échappé.
Une fois la distraction terminée, que devient ce prétendu bonheur alors qu'il ne peut pas par définition, être confondu avec une joie passagère ?
Mais Carl Larmonier a trouvé la solution avec son morceau de Bartok, le bonheur, c'est quand ça s'arrête !
Rédigé par : Xavier Nebout | 27 janvier 2013 à 00:06
Les andains de regain brûlants exhalant leur parfum dans la fraîcheur du soir retrouvée... le tintement pendant un court instant de l'enclume du forgeron que je n'avais pas entendu depuis au moins trente ans, faisant jaillir une explosion de souvenirs de jeunesse... Florence Cassez qui... pardon, je m'égare...
Rédigé par : hameau dans les nuages | 26 janvier 2013 à 23:05
Le bonheur, c'est Florence Cassez qui rentre en France.
Mais, à y regarder de plus près, est-ce bien elle qui a passé six ans dans un pénitencier ou bien alors son avocat ?
Rédigé par : Polochon | 26 janvier 2013 à 22:57
*Note :
Parce que Gustav l'a jouée, en la Paroisse Saint Guillaume dans le temple matériel étant son Église, tandis que cette Paroisse est celle-là même qui prétend me jeter d'en dehors d'un vague studio dont elle a hérité, alors même qu'elle..., cette Paroisse ne paraît pas comprendre ce que veut dire recevoir Gustav dans son propre lit, puisqu'il n'y aurait en Paroisse qu'argent qui voudrait dire, tandis que le silence s'observe comme avec la musique...
plus loin parce que c'est tellement bon comment Gustav ne provoque jamais et sous aucun prétexte, puisqu'il est tellement bon quand Gustav fait si maintenant faisait, par exemple avec l'orgue... mais bon...
Il est mort l'an passé.
Moi, je le révère, autant que sais bien que c'est gageure, autant dire genre impossible le genre BWW &Cie.
En sa mémoire voilà ma maigre et ridicule en ce lieu déférence avec la toile :
http://www.mes-cd.com/B/BachJohannSebastian.html
C'est nul !
C'est bizarre, mes enfants ont eu une mère qui pouvait reprendre depuis l'orgue au clavecin Bach, et même interpréter dans des films la misère de l'épouse de Bach..., suivant Gustav.
A la suite les sensibilités qui au-delà de Gainsbourg (très sensible) qui reconduisent avec Bach aujourd'hui, manquent beaucoup !
Rédigé par : zenblabla | 26 janvier 2013 à 22:28
Le bonheur...
Cette petite chose qui n'existe pas et qui, un jour, vient à manquer...
Rédigé par : Belle Saintonge | 26 janvier 2013 à 22:18
@CeeJee
Si seulement c'était Gustav qui la jouait...
http://www.youtube.com/watch?v=w-QLSPmzMZo&noredirect=1
Rédigé par : zenblabla | 26 janvier 2013 à 21:46
"Ce sont ces députés qui à plus de 70% sont issus de la Fonction Publique avec un maximum d'enseignants... pas ou très peu de ceux qui constituent les forces vives d'un pays, celles qui innovent, créent et produisent !"
Pietri S | 26 janvier 2013 à 10:02
Ces « forces vives, qui innovent, etc. » sont-elles nées avec la science infuse, dans le giron de leur mère ou ont-elles été « formées » (certains diront parfois déformées) par cesdits professeurs (je préfère ce mot), après leur sortie de ce giron ? Vaste question, mais vous avez certainement la réponse…
Allez, encore un LOL,... pour la route !
Rédigé par : Nath | 26 janvier 2013 à 19:54
@camille
Quelle belle comparaison...
Rédigé par : JLM | 26 janvier 2013 à 19:29
Au bilan, peut-être que le bonheur reste ce fameux "carpe diem" antique mais toujours aussi actuel.
Rédigé par : Robert | 26 janvier 2013 à 19:27
Le bonheur, c'est de lire et de voir se dérouler la douce et longue caravane des commentaires de ce blog, comme au son du Boléro de Ravel, très lentement et très majestueusement, pour une fois sans aboiements dans le lointain.
Rédigé par : Camille | 26 janvier 2013 à 18:18
Je reprends la plaisanterie :
Pourquoi Grand-mère fait du bon café ?
Parce qu'elle n'a rien à faire.
Il me semble que pour s'inventer du bonheur il faut avoir le cerveau bien dégagé et avoir bien du temps.
Deux conditions que peu remplissent dans ces périodes difficiles.
Rédigé par : Choubidou | 26 janvier 2013 à 17:52
Un simple bonheur, pour moi, c'est d'écouter mon musicien préféré (hongrois), Béla Bartók, qui est inclassable car classé à la fois dans les musiciens romantiques et dans la musique contemporaine. En fait, il a voyagé entre les deux. Sinon, si on écoute György Ligeti (hongrois de même, mort en 2006), on se dit que c'est ce qu'aurait certainement fait Bartók s'il avait vécu une vie de plus.
Donc je peux écouter ces deux grands musiciens en travaillant, en me reposant, en lisant, en rêvassant. Pour moi ce sont des œuvres musicales qui symbolisent le mouvement.
Si je n'avais qu'une seule composition de Bartók à citer je n'en citerais qu'une seule (interprétée par Boulez et l'orchestre philharmonique de Berlin) :
http://www.youtube.com/results?search_query=bartok+celesta+quatrieme+mouvement&oq=bartok+celesta+quatrieme+mouvement&gs_l=youtube.3...22436.28359.0.28757.20.20.0.0.0.0.200.2469.2j17j1.20.0...0.0...1ac.1.Kgoxt9p2sRU
C'est le quatrième mouvement de Music for Strings, Percussion and Celesta, et du mouvement, il y en a.
Bonne écoute.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 26 janvier 2013 à 17:48
"La parenthèse magique qui évite qu'on s'angoisse sur son destin, sa condition, mais qu'on prend avec plénitude tout ce que le monde offre..."
Monsieur Bilger, en ce qui concerne votre bonheur - ô combien légitime - de voir la gauche gagner en mai dernier, sachez que nous sommes nombreux à l'avoir connu en 81... Mitterrand, au moins, n'a pas refermé la parenthèse avant de l'avoir ouverte ; il a daigné attendre quelques mois avant de cocufier son électorat.
Sinon, la dernière fois que le peuple a réellement connu le bonheur de vivre en révolution et de croire que tout était possible, on lui a ôté ses illusions à la mitrailleuse lourde ; et aujourd'hui, la citadelle ouvrière de Belleville est phagocytée par des hordes de bourgeois bohèmes en mal de lofts.
Enfin, c'est une justice à rendre au président actuel : il n'a pas promis de changer la vie. Je gage qu'il est ravi de vivre la sienne...
PS. Ces deux vidéos donnent à mesurer la valeur du bonheur citoyen : croire que tout commence quand tout est fichu...
http://www.youtube.com/watch?v=YDEgNp62jGk
http://www.youtube.com/watch?v=nQlWF9mRopo
Rédigé par : Boris | 26 janvier 2013 à 16:48
Avis totalement personnel, je considère que le bonheur c'est de savoir regarder dans son assiette avant de regarder celle des autres et de jouir des petits riens de la vie quotidienne. Il est vrai que mon assiette est assez bien garnie pour pouvoir me le permettre.
C'est aussi l'espoir d'un bonheur futur comme le dit si bien Philippe Bilger qui rend la vie riante.
Je serais également un peu comme Boris qui nous cite certains établissement.
Un pur moment de bonheur c'est peut-être d'être insouciant à la terrasse d'un café, une pinte de Guiness à la main, par exemple, et de regarder calmement s'agiter le monde autour de soi.
Rédigé par : Jacques | 26 janvier 2013 à 16:37
Oh ! le bonheur du matin clairet devant les monts silencieux et arrogants avant ou juste avec le chant du coq...
Quand "demain sera un autre jour" prend tout sens et que les décisions deviennent légères... Ensuite, une lecture attentive de l'un ou l'autre billet pour en surprendre
la suavité ou la nouvelle interrogation ?
Le rituel bonjour des levés tôt, ceux qui prennent le soin de la marche du monde et dont on imagine les efforts pour n'ennuyer personne mais être, avant tout, en accord avec eux-mêmes ! Puis viendront certains jours les préparations qui n'ont qu'une courte durée dans le partage entre gamins jeunes et/ou adultes et le temps consacré à cultiver son jardin (propre et figuré).
Etre là vraiment, à ce moment là ! quand les ombres prennent allure de sculptures et les chants d'oiseaux accompagnent "la flûte enchantée".
Rédigé par : calamity jane | 26 janvier 2013 à 14:14
Je ne sais pas si le bonheur s'invente mais ce que je sais, c'est qu'il est nécessaire d'en savourer tous les instants même s'ils semblent normaux. Quelques exemples parmi tant d'autres : apprécier de se réveiller le matin en bonne santé, c'est du bonheur, ça paraît normal, et pourtant tout peut si vite basculer ! Ca mérite de remercier le ciel (s'il existe). Savourer un petit café sur une terrasse ensoleillée en regardant passer les jolies filles, rêvasser devant un feu de cheminée, admirer un site naturel, passer de bons moments en famille avec enfants et petits-enfants, rien que des choses normales auxquelles on ne fait pas de cas et pourtant ! Sans oublier de hiérarchiser la préhension des problèmes de la vie courante pour éviter de gâcher les moments heureux. Ah j'allais oublier... Ouvrir le matin le blog de Philippe, profiter de ses réflexions, y participer, ça aussi c'est du bonheur, le bonheur de communiquer.
Et à titre infiniment subsidiaire, j'en profite pour tirer un grand coup de chapeau aux élus alsaciens qui se sont prononcés à une large majorité pour la fusion de leurs conseils généraux et régionaux. J'espère qu'ils serviront d'exemple national et qu'il seront reçus à l'Elysée comme de parfaits contributeurs à la baisse de la dépense publique. C'est du bonheur, ils sont heureux.
Rédigé par : Jabiru | 26 janvier 2013 à 13:29
Outre un éternel marronnier journalistique le bonheur est depuis quelques années un business, une aubaine pour les éditeurs grâce à des marchands de bonheur autoproclamés qui essaient de nous fourguer leurs recettes nous persuadant ainsi que si nous ne sommes pas heureux c'est parce que nous ne le voulons pas, que nous en sommes incapables ; des loosers du bonheur en somme. Courir après le bonheur est je le crains le meilleur moyen de nous rendre malheureux.
PS : Laissons en paix Epicure, un pauvre type qui avait le foie en capilotade et qui passait son temps à suivre des régimes et à se plaindre de ses multiples bobos... Un affreux rabat-joie et non cet homme capable de trouver dans chacun des moments de la vie ce qu'il y a de mieux, de savourer chaque petit plaisir.
Rédigé par : Catherine A. Le bonheurbusiness | 26 janvier 2013 à 11:15
"La parenthèse magique qui évite qu'on s'angoisse sur son destin, sa condition, mais qu'on prend avec plénitude tout ce que le monde offre, le visage familier des choses, la respiration tranquille de la nature, l'évidence de sa présence au milieu des autres."
Cette belle phrase me fait penser à celle de Victor Hugo (93) : "L'enfant a de plus que l'oiseau la sombre destinée humaine devant lui." Y a-t-il rien de plus personnel que le bonheur ? ce qui rend l'un heureux rend l'autre malheureux, tout a un prix, tout se paye. L'eau qui coule à flots ici et que les filles (parfois vendues comme esclaves), harassées, vont puiser aux puits avec des seaux dans d'autres régions du monde, nous rend si inégaux devant la possibilité de l'apparition du bonheur... Bien sûr le bonheur peut exister partout comme la mort et la maladie. Mais les conditions de l'égalité devant le bonheur ne sont pas réunies. Nous nous en éloignons même tellement que le bonheur est une denrée rare à son tour, comme l'énergie, l'eau, l'air pur. Une denrée que certains s'approprieraient au détriment d'autres s'il le pouvaient.
Nord Sud, Riches pauvres, Blancs noirs, Hommes femmes, Enfants d'hétéros enfants d'homos, Nationaux étrangers, Enfants de chômeurs enfants de nantis (par exemple un élève boursier perd sa bourse d'études au bout de deux redoublements quand d'autres ont les moyens de redoubler tant et tant de fois qu'ils peuvent en devenir major !). De nouvelles fractures se fabriquent au fur et à mesure que les classes moyennes des pays développés sont atteintes par la crise, et les tensions ne font qu'augmenter tant les questions de survie se posent pour un nombre croissant d'entre nous. En un sens cela crée une égalité par la négative, en nivelant par le bas, en plongeant les pays développés dans un marasme économique approchant celui des pays en voie de développement, qui d'ailleurs pour certains connaissent la croissance. Comme un balancier apparemment aveugle.
Le bonheur, pour moi, c'est de voir une personne prendre conscience de ce qu'elle peut faire pour aider à construire un monde meilleur. C'est de voir le regard d'un enfant briller lorsqu'il vient d'apprendre quelque chose. Manger à sa faim, aimer et apprendre, ce ne sont pas des choses bien compliquées qui deviennent difficiles pour une grande majorité. Le bonheur n'arrive pas toujours par surprise et il est possible de le fabriquer, du moins de constituer les conditions de sa possible existence.
Rédigé par : JLM | 26 janvier 2013 à 11:04
Le bonheur, vaste sujet !!!
Cher Maître, vous faites dans la philosophie à présent, comme Le Figaro Magazine, et Luc Ferry (Ah, Luc Ferry et le bonheur des Grecs !)...
Surprenante nouveauté, si nous étions au mois de mars, je dirais qu’il s’agit d’un printemps précoce, mais au cœur de l’hiver. Il est vrai que c’est au fond du désespoir le plus profond, celui procuré par la politique économique de François Hollande, que l’on se prend à rêver de lendemains qui chantent.
Mais justement le sujet est mal choisi, car le bonheur n’existe pas. C’est une utopie, l’opium du peuple de gauche, inventé par les partis de gauche pour obtenir dudit peuple ce que la droite ne peut obtenir. Des sacrifices présents pour un bonheur futur… un horizon inatteignable.
Non seulement le bonheur n’existe pas, mais il fuit quand on cherche à le saisir, comme l’a dit le poète Paul Fort, dans un admirable poème, dont voici les premiers et derniers vers :
Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite.
Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.
…/…
Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite. Il a filé !
Le poète a toujours raison, impossible d’attraper le bonheur. Il ne saurait y avoir de bonheur dans la durée. L’impermanence des choses de ce monde.
Il n’y a que des instants de bonheur, infiniment intenses, qui nous transportent infiniment loin pendant un temps très court. Mais ce voyage, aussi bref soit-il, n’est pas permis à tous. Il faut une certaine aptitude au bonheur, ceux qui ne l’ont pas, ceux qui ne sont pas tombés dans la marmite du bonheur à la naissance, ceux-là ne connaîtront jamais ces instants fulgurants de béatitude.
Le bonheur n’est pas une réalité, il est une sensation vécue au plus profond de l’âme.
C’est la rosée du matin, le chant de l’alouette, le vent sur la prairie, le parfum d’une fleur, le sourire d’un jeune enfant, le regard d’une femme, un adagio de Mozart,…
Et suprême bonheur, l’aria des variations Goldberg, au lever du soleil sur les Chisos mountains du National Park de Big Bend au Texas, dans l’interprétation de Glenn Gould. (*)
Tout le monde connaît cette interprétation, mais tout le monde ne connaît pas celle, jazzy, du trio de Jacques Loussier. Je vous offre cet instant de bonheur.
http://www.youtube.com/watch?v=swB4414TTyw
(*) Tant qu’à être snob, soyons précis.
Rédigé par : Tipaza | 26 janvier 2013 à 10:23
@ Savonarole
"Repoussé dans le désert de ma vie, j'y rentrais avec toute la poésie de mon désespoir. Je cherchais pourquoi Dieu m'avait mis sur la terre, et je ne pouvais le comprendre. Quelle petite place j'occupais ici-bas ! Quand tout mon sang se serait écoulé dans les solitudes où je m'enfonçais, combien rougirait-il de brins de bruyère ? Et mon âme, qu'était-ce ? Une petite douleur évanouie en se mêlant dans les vents. Et pourquoi tous ces mondes autour d'une si chétive créature ?
J'errai sur le globe, changeant de place sans changer d'être, cherchant toujours et ne trouvant rien. Je vis passer devant moi de nouvelles enchanteresses ; les unes étaient trop belles pour moi et je n'aurais osé leur parler, les autres ne m'aimaient pas. Et pourtant mes jours s'écoulaient, et j'étais effrayé de leur vitesse, et je me disais : dépêche-toi donc d'être heureux ! Encore un jour, et tu ne pourras plus être aimé. Le spectacle du bonheur des générations nouvelles qui s'élevaient autour de moi m'inspirait les transports de la plus noire jalousie : si j'avais pu les anéantir, je l'aurais fait avec le plaisir de la vengeance et du désespoir."
François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, 1848.
Rédigé par : Archibald | 26 janvier 2013 à 10:10
Savonarole 8.41
Vous avez raison cependant en tout il faut examiner le fond et la forme : l'âge est la forme, certains avant 60 ans ne semblent pas présenter non plus les qualités requises, quant à ceux de 90 ans ils n'y en a pas LOL ; le fond est ce qui importe : ce sont ces députés qui à plus de 70% sont issus de la Fonction Publique avec un maximum d'enseignants... pas ou très peu de ceux qui constituent les forces vives d'un pays, celles qui innovent, créent et produisent !
Même constat à gauche comme à droite avec ce Christian Jacob syndicaliste FNSEA bras armé de Jean-François Copé !
Les raisons en sont simples, tous les fonctionnaires disposent de beaucoup de temps disponible, mais surtout ils ne prennent aucun risque, aucune perte de revenus, ils disposent d'un droit de réintégration en cas de non réélection, alors qu'un entrepreneur n'a aucune échelle de secours !
La France a de plus en plus l'aspect d'une économie dirigée et administrée, une sorte de Soviet Suprême composé de barbons et l'on sait ce qu'il advient de ces régimes qui ne représentent pas leur population, ils finissent par exploser !
Le bonheur c'est toujours pour demain !
Rédigé par : Pietri S | 26 janvier 2013 à 10:02
Les Français ont une formule que j'apprécie : "le bonheur n'existe pas, seuls existent des instants de bonheur"... Le bonheur est personnel et intime, il tient à très peu de choses, et si notre bonheur personnel et intime se réinventait chaque matin, chaque jour... tout simplement ?
Rédigé par : Pietri S | 26 janvier 2013 à 09:14
Le bonheur c'est de compter plus de 300 députés de 60 à 90 ans à l'Assemblée nationale. On est dès lors assurés de vivre encore pour longtemps dans une douce torpeur de IVe République.
Rédigé par : Savonarole | 26 janvier 2013 à 08:41
Tiens, Vincent Cespedes nous a donné sa conception du bonheur sur France Inter, suivi par Ivan Levaï.
Pour ceux que ça intéresse, ci-joint le lien
http://www.franceinter.fr/emission-le-79-du-week-end
Rédigé par : Achille | 26 janvier 2013 à 08:34
Le bonheur serait un état alors que la vie n'est que mouvement.
Comme disait Léo:
Le bonheur ça n'est pas grand-chose
Madame ?
C'est du chagrin qui se repose
Rédigé par : Alex paulista | 26 janvier 2013 à 02:38
Nous pouvons résumer les milliers de lignes produites par les innombrables « philosopheurs » en ce que le la recherche du bonheur est le moteur de la vie. Je dis « philosopheurs » en parlant de ceux qui ont omis de se poser la question de savoir ce qu’est le bonheur après la mort, et ce alors que là est la finalité de la vie humaine - ce en quoi elle diffère de la vie animale.
La raison de celui qui a commis l’irréparable sera paralysée et verra la lumière le fuir - celle relatée par ceux revenant de NDE -, d’où cet effet de chute sans fin dans un puits. Celui qui ne sait ou aller ni que faire faute d’aimer, errera jusqu’à trouver enfin. Celui qui a aimé les hommes pour les inspirer dans le sens de l’élévation de leur esprit et l’apurement de leur âme poursuivront leur vie de bonheur en participant à l’unité de l’amour divin dans un sens qui est le même en Inde que dans le christianisme. Ils s’inscriront dans la hiérarchie céleste.
Tant de belles choses ont été écrites sur ces sujets, mais encore faut-il être suffisamment intelligent pour ne pas laisser son orgueil les arraisonner, et très intelligent lorsque vivant dans un monde athée, on n'a pas eu la chance de recevoir la grâce d’une expérience mystique ou d’une divine inspiration.
Alors, M.Bilger trouve-t-il son bonheur à nous inspirer dans le bon sens ?
Rédigé par : Xavier Nebout | 25 janvier 2013 à 22:48
Bonsoir Monsieur Bilger.
"L'espérance du bonheur, de le percevoir proche, imminent et irrésistible, est sans doute le bonheur le plus profond, le plus subtil. Une promesse inégalable."
Le bonheur le plus profond, n'est-ce pas au moment où ce bonheur espéré arrive pour de vrai ? Parce que s'il annule, c'est très dur...
Rédigé par : Chatte Anna | 25 janvier 2013 à 22:44
«Le bonheur s'invente et nous invente en même temps.
Nos cerveaux sont faits pour autre chose.
(http://www.masantenaturelle.com/chroniques/chroniques2/bonheur.php) on nous explique ceci :
«Le comportement et l'humeur sont principalement influencés par l'action de neurotransmetteurs, dont la sérotonine et la dopamine qui jouent un rôle très important.
Ma conclusion personnelle : picorons quelques graines de citrouille dans une coupelle de plateau télé, puis écoutons la Toccata en ré mineur BWV 565 de Jean-Sébastien BACH. L'orgue cet instrument diabolique va occasionner de grands frissons qui, abracadabra corax croax, vont induire la fabrication naturelle de plein de ces petites dopamines qui transmetteur font office de transmetteur de plaisir et enfin, épuisés, dodo.
Mais, ce plaisir programmable est-ce cela le bonheur?
Sans doute pas, mais en tout cas, une bonne banane flambée ( le flambage fait évaporer l'alcool), vaut toujours mieux qu'une peau de banane...
Rédigé par : Catherine JACOB | 25 janvier 2013 à 21:59
Le bonheur, c'est pourtant pas compliqué...
C'est juste que demain on est là pour en parler !
Mais bon, l'affaire se complique, y'en a plein qui font "croyances" du constat que d'autres gêneraient à considérer la complexion...
Faut choisir entre jeter la croyance..., et jeter la complexion !
Si c'est pas malheureux !!!
Rédigé par : zenblabla | 25 janvier 2013 à 20:55
« (...) La grande prétention au bonheur, voilà l'énorme imposture ! C'est elle qui complique toute la vie ! Qui rend les gens si venimeux, crapules, imbuvables. Y a pas de bonheur dans l'existence, y a que des malheurs plus ou moins grands, plus ou moins tardifs, éclatants, secrets, différés, sournois... "C'est avec des gens heureux qu'on fait les meilleurs damnés." Le principe du diable tient bon. Il avait raison comme toujours, en braquant l'Homme sur la matière. Ça n'a pas traîné. En deux siècles, tout fou d'orgueil, dilaté par la mécanique, il est devenu impossible. Tel nous le voyons aujourd'hui, hagard, saturé, ivrogne d'alcool, de gazoline, défiant, prétentieux, l'univers avec un pouvoir en secondes ! Éberlué, démesuré, irrémédiable, mouton et taureau mélangé, hyène aussi. Charmant. Le moindre obstrué trou du cul, se voit Jupiter dans la glace. Voilà le grand miracle moderne. Une fatuité gigantesque, cosmique. L'envie tient la planète en rage, en tétanos, en surfusion. Le contraire de ce qu'on voulait arrive forcément. Tout créateur au premier mot se trouve à présent écrasé de haines, concassé, vaporisé. Le monde entier tourne critique, donc effroyablement médiocre. Critique collective, torve, larbine, bouchée, esclave absolue. (...) »
Louis-Ferdinand Céline, Mea culpa (1936)
Rédigé par : Savonarole | 25 janvier 2013 à 19:58
Le bonheur est si aléatoire, si personnel, si rare qu'il ne peut faire l'objet d'analyses spéculatives. Par exemple la famille de Florence Cassez, son comité de soutien, son avocat, le microcosme germanopratin nagent dans le bonheur depuis la libération de Florence. Mais la masse populaire est indifférente, les critiques dubitatifs devant un tel déploiement outrancier de la communication pour assommer toute réflexion. Les enfants se régalent de la neige à Paris, les services de la voirie font grise mine. Tout est affaire de dosage du bonheur.
Rédigé par : SR | 25 janvier 2013 à 19:41
On attend la définition tibétaine du bonheur par les Semtob, on va se tordre. Car il n'y a pas de bonheur sans joie.
Rédigé par : Savonarole | 25 janvier 2013 à 19:35
Cher Philippe,
Bonheur d'Arthur Rimbaud
"Ô saisons, ô châteaux,
Quelle âme est sans défauts ?
Ô saisons, ô châteaux,
J’ai fait la magique étude
Du Bonheur, que nul n’élude.
Ô vive lui, chaque fois
Que chante son coq gaulois.
Mais ! je n’aurais plus d’envie,
Il s’est chargé de ma vie.
Ce charme ! il prit âme et corps,
Et dispersa tous efforts.
Que comprendre à ma parole ?
Il fait qu’elle fuit et vole !
Ô saisons, ô châteaux !
Et, si le malheur m’entraîne,
Sa disgrâce m’est certaine,
Il faut que son dédain, las !
Me livre au plus prompt trépas !
Ô saisons, ô châteaux,
Quelle âme est sans défauts ?"
Vous avez raison, cher Philippe, le bonheur c'est tout cela, un petit moment, un petit espace de temps égoïste où l'on se laisse aller dans l'oubli des souvenirs et dans l'oubli de l'après. Une jouissance de l'instant présent. C'est délicieux de pouvoir s'inscrire dans une parenthèse de naïveté.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 25 janvier 2013 à 19:28
La quête permanente du bonheur est stérile, le bonheur n'étant fait que d'instants fugaces, de moments à saisir et à conserver en souvenirs.
Mais on n'échappe guère à ces normalisateurs qui voudraient tout rendre technique et détailler au scalpel. Laissons ces techniciens du bonheur à leur entreprise et vivons de l'instant présent...
Rédigé par : Robert | 25 janvier 2013 à 19:12
"La joie de deviner une multitude de petits riens, comme de merveilleux bijoux qui viennent orner notre quotidienneté."
Attention au plagiat, M. Bilger, cette phrase est directement tirée des mémoires de Jackie Onassis ("Mon yacht, mon Grec, mes millions").
Rédigé par : Savonarole | 25 janvier 2013 à 18:49
Non, le bonheur s'accueille, ce qui implique qu'on accepte de ne pas être à l'origine.
Rédigé par : Aristote | 25 janvier 2013 à 17:40
"Non, être aimé ne donne pas le bonheur. Mais aimer, ça c'est le bonheur."
Hermann Hesse.
Rédigé par : Camille | 25 janvier 2013 à 17:31
Bonjour Philippe Bilger,
« D'abord parce que nous sommes les seuls à pouvoir, à devoir résister au charme sombre de la mélancolie, à la volupté des crépuscules et à cette lucidité amère qui nous fait croire que tout est fichu quand en réalité tout commence. »
Je pense que le philosophe qui a le mieux parlé du bonheur, c’est Alain dans son livre « Propos sur le bonheur ». D’ailleurs votre billet est dans la droite ligne de ce qu’il écrit.
Un ouvrage à lire sans modération !
Rédigé par : Achille | 25 janvier 2013 à 17:21