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10 février 2013

Commentaires

Surcouf

Et l'on parlait de blues...

Alors que les budgets baissent terriblement, peut-être devrait-on passer au requiem :( .

Mary Preud'homme

Encore deux policiers tués et un troisième entre la vie et la mort parce qu'une racaille alcoolisée et sans permis qui conduisait à toute allure pour tenter d'échapper à un contrôle a percuté volontairement la voiture de la bac 75 qui s'était interposée en roulant au ralenti. Un individu bien connu des services de police qui n'en doutons pas va s'en tirer avec tout au plus dix ans ferme et sera relâché au bout de cinq.
Ce qui fait deux familles en deuil, trois enfants qui n'ont plus de papa et peut-être d'autres si le policier blessé, dont l'état est jugé très alarmant, succombe à ses blessures.

Surcouf @ Mary Preud'homme

Du réchauffé, mais le blues existe aussi dans ce genre de service qui attend de la part de sa hiérarchie et des autorités une forme de reconnaissance professionnelle et pas seulement de façon financière mais plutôt en tant que perspectives de carrière.
Le fait de "partir" à l'informatique vous décorrèle du terrain d'une certaine manière et c'est préjudiciable pour la montée en grade par exemple.

Valerie

Rédigé par : Mary Preud'homme @ Surcouf qui nous sert du réchauffé ! | 17 février 2013 à 20:49

Je prefere encore consommer un mets rechauffe plutot que de la soupe a la grimace !

Mary Preud'homme @ Surcouf qui nous sert du réchauffé !

Je ne m’intéresse pas particulièrement aux systèmes informatiques de la police ou de la gendarmerie. Et encore moins de la maintenance opérée par des sociétés privées. Quel rapport avec le sujet du billet ?
Tout ce que je sais c’est que le StSI2 que vous évoquez a pour principal objectif la coordination des systèmes d’information de la police et de la gendarmerie. Ce qui est plutôt une bonne chose.

Surcouf @ Mary Preud'homme

Certes, j'entends bien mais combien de développeurs, de chefs de projet, de spécialistes réseaux ?
Pas tant que ça si on compare avec les gendarmes.
A ma connaissance le gros pôle informatique se trouve à Issy-les-Moulineaux au ST(SI)² (service des technologies et des systèmes d'information de la sécurité intérieure).
Il y a là 450 personnes mais seulement une centaine de policiers.

Mary Preud'homme @ Surcouf

Vos amis gendarmes ou policiers vous ont manifestement mal renseigné.
Je vous signale en effet qu'il existe au sein de la Police nationale un service hautement spécialisé en cybercriminalité, l'OCLCTIC, lequel service est placé sous la dépendance de la Police judiciaire (voir décret n° 200-405 du 15 mai 2000). Service auquel sont rattachées les unités spécialisées en la matière de la gendarmerie nationale et des douanes et qui peut même travailler dans certains en association avec d'autres ministères comme ceux de la Justice ou de l'Economie et des Finances.

Surcouf

@Mary Preud'homme

Je vois que vous connaissez bien la théorie.
Cependant, pour être positif et rebondir sur vos propos je voudrais apporter une précision qui a une certaine importance.

Pour avoir des amis dans la profession, il manque le côté spécialisation qu'ont les gendarmes. Je pense notamment à l'informatique qui prend de plus en plus d'importance dans cette profession et qui n'est pas une spécialité reconnue.

Il y a des dizaines de policiers chargés au quotidien de faire fonctionner et évoluer les systèmes informatiques de la police.
L'Etat ne reconnait pas cette spécialisation bien que recrutant des bac+4 et bac+5 informaticiens dans la police.
Au bout d'un certain temps tous ces policiers sont désabusés, écœurés et quittent la profession pour certains.
Dommage.

oursivi@VR

"que les policiers interrogés dans le cadre de cette enquête jugent défaillantes et désolidarisées de leurs difficultés quotidiennes dans leurs travaux et leurs jours."
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 12 février 2013 à 05:53

Tout à fait cela.

Si vous lisez le bouquin que le Cmdt de police qui instruisit l'affaire Treiber a écrit et qui lui valut de bien stupides tracas, vous verrez, notamment lors des semaines de la fameuse cavale, comment le pouvoir politique non sous-jacent mais sur-jactant s'est contre-fiché de cette dignité de terrain et comment il sembla instrumenter de cela (l'appareil policier tout entier en fait) au gré des sentiments et agacements nés du suivi des journaux de 20h et de l'image gouvernementale d'alors...

C'est terrifiant de bêtise et d'irrespect pour les seuls éléments utiles au fonctionnement de l'ensemble, à savoir les soutiers que sont ces flics-enquêteurs.
Et, pour faire le lien avec le billet suivant traitant des complots et plus particulièrement avec ma conceptualisation de ceux-ci comme de simples conjurations des imbéciles, on y lira aussi toutes les approximations, oublis comme omissions délibérées dont les flics font guéguerre entre eux, comme tous les humains, certes, mais là sur un objet criminel, objet qui partit dans le décor que d'être si mal servi et là je ne vise pas le flic enquêteur mais ceux qui lui savonnèrent la planche de leur négligence et de leur nullité.

La médiocrité commune comme comploteuse en chef ; simple, inconsciente et implacable conjuration des sots.

AO

Felix

"Gardiens de la paix, pourtant, quelle splendide mission prise à la lettre !"
Ouais... tout est dit !

Olivier

@ scoubab00

Ne voyez là aucune nostalgie particulière de ma part et sachez qu'il y a bien longtemps que la police ne me fait plus rêver... Je suis comme les autres, désabusé !

@ Mary

Je préfère nettement votre dernier commentaire au précédent, que j'avais trouvé particulièrement arrogant.
Il y a évidemment des vérités dans ce que vous dites mais on voit bien que vous ne vivez pas les choses de l'intérieur. Je crois savoir que vous avez des proches qui sont commissaires de police. Vous avez donc un regard extérieur et bienveillant sur l'ensemble des corps. Je ne peux que vous en féliciter. En revanche, je ne suis toujours pas d'accord quant à votre point de vue sur les externes. Un jeune adjoint prend des décisions (il est là aussi pour ça) et n'a pas le recul nécessaire. Je n'ai jamais parlé de fermer l'ENSP ou l'ENSOP, j'ai juste dit qu'un recrutement à 100% interne pour les commissaires et à 70% pour les officiers améliorerait les relations entre la base et la hiérarchie.
Je dois reconnaître que la notion de "management" s'améliore petit à petit (est-ce dû à l'augmentation du pourcentage des recrutements internes ? nous n'avons pas encore assez de recul pour le dire...). La police a une grosse mutation à faire et faire bouger les lignes ne sera pas facile, mais espérons qu'un jour nous y arriverons. Pour finir, j'apporterai un commentaire sur le fait que, comme vous le dites, il y a beaucoup de corps de l'Etat et d'entreprises où des jeunes à peine sortis de la fac se retrouvent avec des postes à responsabilité. A ceci, j'ai envie de vous répondre : "N'est-ce pas le mal français ?"...

Mary Preud'homme

@ Olivier

L’exemple que vous citez et qui date un peu est loin d’être la norme. D’autant que la commissaire dont il était question en 2009 avait dû passer le concours en 2007, soit à une époque où (sauf erreur) la maîtrise (ou master 1) était suffisante pour concourir, les élèves commissaires étant ensuite tenus de passer un DESS (ou master 2) en politique de la sécurité à l’issue de leur première année de formation à l‘ENSP, ce qui leur faisait gagner un an. En réalité, l’âge moyen des commissaires issus du concours externe est aujourd’hui de 27 ans et de 35 ans pour ceux issus du concours interne. Alors que celui des officiers est respectivement de 23 et 32 ans. Ceci étant, dans chaque promotion, il y a forcément un (ou une) plus jeune, mais ce n’est pas une raison pour en faire une généralité. Mon propos n’avait d’autre objectif que de rétablir les faits, c’est-à-dire d’informer en rappelant le parcours d’étude du postulant commissaire. Dès lors qu’être cp à 23 ans en 2012/13, comme il avait été écrit initialement, ne pouvait être que l’exception et supposait un candidat qui aurait obtenu le bac à 16 ans, le master 2 à 21 ans, et qui aurait en outre fait l’impasse sur l’année de prépa à l’IEJ ou autre, sachant qu'il reste ensuite deux ans de formation à l'ENSP.
Une chose est sûre, en raison du numerus clausus, tous les concours sont difficiles dans la police nationale, y compris celui de GPX, c’est pourquoi l’on voit de plus en plus de candidats gardiens (catégorie B) se présenter au premier concours à bac + 2, voire avec une licence après un échec au concours d’officier ; ce qui engendre parfois frustrations et réactions de rejet à l’autorité hiérarchique ressentie alors comme abusive, sinon injuste. Il est donc faux de prétendre que les policiers titulaires sont sous-formés au départ alors que c’est l’inverse dans les trois corps, de commissaires, officiers et gardiens de la paix. N'en déplaise à ceux (ou celles) qui nous ressortent un énième article sur le sujet. En revanche, ce qui devrait être pointé, ce sont les difficultés grandissantes du métier de policier, sa dangerosité avec un taux de blessés annuels qui a quasiment triplé en 30 ans, plus le manque d’opportunités et de suivi dans certaines disciplines et le mauvais déploiement des effectifs, de plus en plus de fonctionnaires étant affectés à des tâches purement administratives ou statiques, alors que beaucoup ont choisi de faire ce métier par goût de l'action. Manque de temps et d’argent aussi pour les remises à niveau (séances de tir, etc.) concernant le personnel de terrain, conjugué au problème récurrent des ADS (adjoints de sécurité) et autres cadets, qui bien que comptés parmi les effectifs (actifs) de la PN n’ont ni le niveau, ni la formation, ni les compétences, ni les pouvoirs des policiers titulaires. Alors que ce sont ces auxiliaires de police (non fonctionnaires) que le public rencontre en premier lieu à l’accueil des commissariats par exemple, ou en soutien dans les tâches banales de sécurité publique où ils sont cantonnés. Ces adjoints de sécurité, souvent confondus d'ailleurs par le citoyen lambda, avec les gardiens sont en fait des précaires en CDD qui seront certes encouragés à préparer le concours interne de gardien que seule une infime minorité aura cependant la chance de réussir. Alors qu’il aurait été plus judicieux de les recruter avec le brevet des collèges, puis de leur faire passer un concours de catégorie C, suivi d’une formation de 8 à 10 mois. Ce qui leur permettrait d’être titularisés avec la qualification d’APJ (agent de police judiciaire) et de venir réellement en appui pour renforcer les effectifs de gardiens de la paix.
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Nota : votre remarque sur la suppression des concours externes, à laquelle Scoubab00 a déjà fort justement répondu appelle de ma part ces réflexions : outre qu’elle serait anti-démocratique, cette réforme serait en outre un non-sens dans des métiers comme ceux de la police et de la gendarmerie, etc. A ce compte-là, pourquoi ne pas supprimer les écoles d’officiers et dans la foulée toutes les grandes écoles ?
Contrairement à vous je pense au contraire que la valeur n’attend pas le nombre des années et que la graine de chef, cela se remarque de suite. D’autant que dans la police, les candidats sont soumis à des tests rigoureux qui éliminent systématiquement (nonobstant leur niveau ou leurs diplômes) les postulants déclarés inaptes physiquement et psychologiquement. Sans oublier que les meilleurs des promotions postulent souvent dans des unités prestigieuses où la jeunesse et les aptitudes physiques, nonobstant le niveau intellectuel, sont de précieux atouts. Et sans perdre de vue que dans la police, il existe une multitude de métiers avec à la clé la tenue d’uniforme ou banalisée qui va avec et qui permettra au policier, le cas échéant, d’être bien visible, ou au contraire de se noyer dans la masse populaire ou plus chic (SPHP, brigade financière) en s’adaptant aux circonstances.

scoubab00

@ Olivier

Vous ne devriez pas critiquer Mary ainsi. Son commentaire est bien meilleur que les vôtres. Et que les miens. Plus documenté, mieux argumenté. Vous partez de l'idée que les concours externes sont néfastes et amènent à la responsabilité des jeunes gens qui ne connaissent rien à la vie.

Ce type de concours existe dans d'autres administrations. Avec des résultats plutôt bons dans l'ensemble. L'âge ne nuit en rien à la qualité. D'ailleurs, de quoi vous plaignez-vous, dans l'article de presse que vous signalez, la jeune fonctionnaire débutante est adjointe, elle ne dirige pas, du moins pour l'instant. J'ai l'impression que vous êtes nostalgique d'une police que votre affect a enjolivé avec le temps qui passe. Donc qui n'a pas vraiment existé. Qu'il est bon de se trouver des rêves et des repoussoirs.

Véronique Raffeneau

@ Mary

"Une étude sur le management et le stress au travail dans la police..."

Ainsi débute le billet de Philippe.

Or, il se trouve que l'article du Figaro auquel font référence les différentes observations du billet, mentionne - entre autres - que le manque de formation et d'apprentissage de la hiérarchie policière est pointé à 83%.

Personne ici ne conteste le fait que réussir par exemple un concours de commissaire exige la maîtrise de grandes qualités personnelles, intellectuelles et de travail.

Cependant - cela vaut pour l'ensemble des services publics et des administrations - le management des hommes et des femmes, qui constitue le coeur de l'enquête, demande plus que la seule réussite d'un concours.

"...tant, dans des institutions de pouvoir et d'autorité, la responsabilité essentielle de la médiocrité et des dérives qui peuvent être constatées tient au manque de fiabilité, de courage et d'enthousiasme des chefs."

Ce qui à mon sens n'est pas souligné dans le billet est le fait que l'insécurité n'est devenue au fil des années qu'un enjeu politique - au sens bas - et électoral, bien avant de constituer - à des années lumière - un enjeu tout court de sécurité publique, basique, "normale", dont la facture, là aussi, est réglée par les plus vulnérables.

Il me semble que la prégnance du politicien, sur le mode médiocre, délétère et malsain, peut également expliquer non seulement le blues des policiers interrogés, mais que la pression et l’indigence politiciennes, donc médiatiques - ce qui revient au même - est pour une bonne part à l'origine des défaillances des hiérarchies, que les policiers interrogés dans le cadre de cette enquête jugent défaillantes et désolidarisées de leurs difficultés quotidiennes dans leurs travaux et leurs jours.

Alex paulista

Les profs, les kiosquiers, les flics, Malouda, même le pape a le blues !

C'est bon, à un moment faut arrêter de s'écouter, se poser et voir que malgré tout la vie est belle.

Marre de ces Français qui font toujours la gueule.

semtob

Cher Philippe,

Petite devinette : quelle est la profession où l'on s'amuse, l'on s'encanaille et on jubile de tout ?
"Mon petit bout" ah, ah, ah... le jour où une jeune femme de 20 ans à été retrouvée découpée en petit bouts à Lyon.
Plus de trois cents meurtres en France et essentiellement des femmes et des enfants.
Des policiers sur le terrain qui se font caillasser, rouler dessus, renverser pour assurer l'ordre public, qui ne sentent plus leur propre famille en sécurité dans de nombreux cas.
Des heures ou des années d'enquête pour rien puisque la divine Taubira relâche les récidivistes.
Ce n'est pas la même poésie dans les trains, dans la rue, dans le sentier de jogging pour les femmes. Cela devient périlleux pour un jeune d'aller boire un verre dans un café dans la ville voisine.
Difficile pour un enfant de rentrer seul de son école ou d'aller chez son voisin.
Nous en avons marre de nous cacher sous trois pulls même en plein été et de porter des vieilles baskets pour pouvoir courir à certaines heures et nous remercions le travail consciencieux des policiers qui nous permettent de respirer un peu mieux.
Mais quelle profession ne sera pas foulée au pied par ces ministres qui se prendraient presque pour des génies dotés de l'omniscience. Les bonnes idées ne sont ni de droite ni de gauche et le détricotage systématique de ce que la France a mis en place nous contraint à la paralysie, à l'inertie. Casser l'élan d'un pays, c'est grave et fou.
françoise et karell semtob

Trekker

@Mary Preud'homme
"...en butte à l'arrogance des magistrats, lesquels n'hésitent pas à démolir d'un trait de plume une patiente enquête. Trop souvent hélas au nom d'une idéologie politicienne aux relents gauchistes ou pour ménager leur propre carrière et sans considération aucune, non seulement pour les enquêteurs qui se sont investis dans un travail de longue haleine, mais plus encore au mépris de l'intérêt général, voire de la sécurité publique"

Vous avez fort bien résumé le comportement d'une partie de la magistrature à l'encontre des policiers. Après cela certaines belles âmes crient au corporatisme et à la démagogie face aux propos souvent abrupts des responsables et des délégués syndicaux de la police.

Ainsi que vous le soulignez, cette volonté pas rare de démolir et donc de faire annuler des enquêtes policières a également des conséquences non négligeables pour les victimes des délinquants. A croire que dans l'échelle des mépris voire des détestations de certains magistrats, les victimes arrivent quasiment au même niveau que les policiers.

Pour conclure, on est là dans le cas type où le présupposé idéologique prime sur toute autre considération et notamment la lucidité et le pragmatisme. Le droit devient alors un outil pour mener un combat idéologique, et non pour rendre tant que faire se peut une justice équitable.

Surcouf

@ Xavier Nebout
"Lorsque les policiers voudront être respectés, ils commenceront par porter costume cravate, et avoir un langage châtié sans tutoiement."

Je ne vois pas en quoi le port de l'uniforme est moins respectable qu'un costume. Pour faire le beau peut-être, pour courir derrière des "djeunes" ça va pas le faire forcément.
La politesse par contre doit être l'usage. Sauf dans certains cas où justement le tutoiement est la règle et je dirais même, nécessaire.

Olivier

@ Mary Preud'homme

Je vous invite fortement à lire cet article :

http://www.leparisien.fr/nogent-sur-marne-94130/c-est-la-plus-jeune-commissaire-de-france-26-02-2009-423570.php

A un ou deux ans près, ce n'est pas un cas isolé et je vous invite également à étudier votre sujet avant de critiquer les commentaires des autres intervenants d'une manière aussi désobligeante. Le concours externe pour la hiérarchie est un gros problème dans la police comme dans tous les métiers de terrain. Et même si un jeune commissaire ou officier est sous la responsabilité d'un plus ancien en début de carrière (ça c'est surtout la théorie), il n'en reste pas moins un "chef" qui n'a aucune expérience ni de la vie, ni de son métier... A bon entendeur !

scoubab00

@ Mary P.

Les commentateurs ne nous servent que des clichés et du radotage de scribouillards et autres journaleux à bac + 2.

Merci Mary de replacer pareillement l'église au centre du village. Votre contribution autant documentée que précise a l'avantage de la clarté, l'impact du savoir. Cela sent le vécu de surcroît. Je m'incline donc humblement.

Clafoutis

"L'action est peu ou prou étouffée par la précaution."
Il arrive aussi que l'action sans précaution étouffe :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/02/11/affaire-ajimi-la-condamnation-des-trois-policiers-confirmee-en-appel_1830256_3224.html

"Ils interviennent trop tôt, trop tard, maladroitement, violemment : une catastrophe permanente !"
Non, heureusement, ce n'est pas permanent. Mais ça arrive, à Grasse, à Argenteuil, ailleurs... Et ce sont souvent les mêmes "profils" qui souffrent d'insuffisance cardiaque, qui ont une crise d'asthme fatale - malgré la diligence des cow-boys -, qui, dans une crise de folie furieuse, se fracassent le crâne sur le mur de la cellule pourtant étroite.

Une infime minorité d'accidents par rapport au nombre d'interventions. Mais comment ne pas être choqué que parfois le gardien de la paix devienne l'ange de la mort, tel un motard de Cocteau.
Avec le silence de la hiérarchie et le soutien tapageur, voire indécent, et même révoltant, de syndicats, de syndicats, heu, je ne trouve pas l'adjectif idoine !

Ils souffrent - au point d'utiliser, quand la coupe est pleine, leur matériel de dotation à des fins finalement finales. Sans doute trop de problèmes personnels, comme un vulgaire ingénieur automobile ou un quelconque salarié des télécoms ? Mmmm...

Oui, paix au Gardien de la Paix.
Mais, de grâce, qu'ils nettoient autour d'eux.

Mary Preud'homme

"la responsabilité essentielle de la médiocrité et des dérives qui peuvent être constatées tient au manque de fiabilité, de courage et d'enthousiasme des chefs. Ceux-ci pensent généralement à leur carrière avant de veiller à l'excellence de ce qu'ils ont la charge de diriger. L'exemple ne venant pas d'eux sauf exceptions, leur légitimité ne pèse pas lourd."
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Quelle charge contre Manuel Valls qui pour l'essentiel fait du Sarkozy et leurs prédécesseurs !
Humour ou réalisme ?
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Par ailleurs, à part Marc Louboutin qui semble parler en connaissance de cause, les commentateurs ne nous servent que des clichés et du radotage de scribouillards et autres journaleux à bac + 2, souvent incapables de distinguer les différents grades des policiers et gendarmes et qui ignorent tout des multiples métiers de la police, la sécurité publique n'étant que la partie visible. Le reste étant à l'avenant, c'est dire le niveau de l'information qu'ils déversent à pleins jets s'agissant de casser du flic, grand sport national !
Pas mal non plus la fable des commissaires de 23 ans. Alors que pour passer le concours et avoir une maigre chance de réussite, eu égard à la sélectivité et au peu de places mises au concours, il faut avoir, outre un master 2 obligatoire, fait une année de prépa en IEJ. Et ensuite deux ans de formation à l'ENSP de Saint Cyr au Mont d'Or. A noter qu'un commissaire sorti d'école et issu tant du concours externe qu'interne, ne peut prétendre être chef de centre que dans un petit commissariat, les autres exerçant dans un premier temps deux ans minimum sous l'autorité d'un commissaire plus expérimenté.
J'ajoute et j'en termine pour préciser que les concours internes de commissaire ou de lieutenant de police sont ouverts à tout postulant pouvant justifier de quatre ans comme titulaire dans le service public et que dans chaque promotion de commissaires l'on trouve, outre des universitaires à bac + 5 à 8 issus du concours externe, des officiers de police et même quelques gardiens de la paix issus du concours interne, plus ou trois ou quatre officiers promus au mérite (soit des Broussard en herbe !).
Un dernier mot pour les GDLP souvent méconnus, qui ont pour certains la qualification d'OPJ et dont le rôle est de plus en plus ingrat placés qu'ils sont en tampon entre la population et leur hiérarchie, elle-même de plus en plus harcelée par le pouvoir et en butte à l'arrogance des magistrats, lesquels n'hésitent pas à démolir d'un trait de plume une patiente enquête. Trop souvent hélas au nom d'une idéologie politicienne aux relents gauchistes ou pour ménager leur propre carrière et sans considération aucune, non seulement pour les enquêteurs qui se sont investis dans un travail de longue haleine, mais plus encore au mépris de l'intérêt général, voire de la sécurité publique.

Xavier Nebout

Lorsque les policiers voudront être respectés, ils commenceront par porter costume cravate, et avoir un langage châtié sans tutoiement.

On accuse souvent les gendarmes et CRS de faire du chiffre d'affaire à la sortie ou l'entrée des villages sans danger. Mais ce que ne sait pas le citoyen, c'est que c'est le plus souvent à la demande des élus qu'ils y sont - élus et fonctionnaires locaux de second ordre, qui se prennent le pet au casque facsisant.

zefir

M. Bilger, si pour une partie de la population le ministre de l’intérieur est «un grand ministre» et que pour une autre partie il est celui qui enterrera avec lui une gauche réactionnaire et raciste, n’est-il pas temps d’entendre les voix discordantes ?

jack

Les trafiquants de drogue qui ont fait main basse sur des territoires n’aiment pas être dérangés. Il faut beaucoup de courage pour s’exposer à être caillassé lorsque les forces de l’ordre interviennent en zone sensible. Les détracteurs de la police auraient-ils le courage d’intervenir en de telles conditions ?

Christian C

@Marc Louboutin

N’aurait-il pas été préférable, pour donner du crédit à votre propos, de signer votre commentaire : Marc Louboutin, ancien lieutenant de police, pigiste et auteur d’articles et de livres sur la police ?

On peut être ancien policier et honnête - si, si, je suis sincère - mais pourquoi ne pas vous prévaloir de la qualité qui conduit votre stylo en forme de clavier à réagir à mon commentaire ?

Quant au fond, je vous invite à le relire, ce commentaire ; peut-être admettrez-vous, après l’avoir fait, la réalité de mes observations, qui ne sont teintées d’aucune connotation partisane. Je comprends que vous ayez pu voir une « campagne de presse » de votre point de vue de policier, au sujet d’un livre auquel je ne me réfère pas, et que je n’ai d’ailleurs pas lu.

Je n’ai pas vu, je le répète, le parti pris généralisé dans la presse à l’encontre de la police que vous dénoncez avec Philippe Bilger. Une illustration de ce parti pris ne devrait pas présenter de difficulté, si d’aussi nombreuses occurrences en sont disponibles.

Mais peut-être Philippe Bilger aurait-il vu, il y a encore peu, un parti pris de la presse à l’encontre de la magistrature debout.

Mais ça, c’était avant.

Julius

Une chose est sûre : il faudrait autre chose qu'une madame Taubira comme ministre de la justice.
Cette personne, qui électoralement ne représente pas grand-chose, a obtenu le bénéfice de ne s'être pas représentée pour la course présidentielle, après avoir aidé à faire plonger Lionel Jospin.

Carl+Larmonier

Bonjour Monsieur Bilger

Jadis, l'Amérique avait son super flic sous la forme de l'inspecteur Harry (avec Clint Eastwood) qui dégainait son magnum force au moindre petit incident diplomatique... suivi de près, voire en même temps, d'un justicier, qui pour le coup faisait sa justice essentiellement par lui- même (Charles Bronson et la série du justicier dans la nuit).
Bon c'est quand même l'Amérique qui fut l'instigatrice des films de ce genre (superflics et super justiciers) sur les écrans (reflet d'états de l'hyper-violence qui étaient déjà bien présentés chez eux avant qu'ils n'apparaissent quelque temps après ensuite chez nous).
Je me demande, si L'inspecteur Harry et Le justicier dans la ville n'ont pas, respectivement, échauffé quelques esprit légèrement tourmentés, le doigt très près de la gâchette, dans un pays où le port d'arme était autorisé, dans une majorité des Etats de l'Amérique du Nord tout au moins.
Aujourd'hui, il faut penser que plus qu'autorisé, il est nécessaire et vital dans certains lieux d'Amérique revenus au temps du far-west.
Finalement, en France, n'arriverons-nous pas à ça, de même ?

Marc Louboutin

@Christian C

Au-delà d'un désaccord sur votre argumentation (les "bavures" quand elles sont établies au-delà des émois de presse sont évidemment à punir, mais se focaliser sur elles seules, c'est oublier que l'immense majorité des interventions de police, souvent dans des conditions difficiles, ne posent pas de problèmes d’excès, et aussi l'augmentation permanente des membres des forces de l'ordre blessés par des tiers) il est difficile de nier une volonté d'un certain nombre de titres de presse de monter en épingle le moindre fait divers pouvant mettre en cause la police. Le plus bel exemple de cette instrumentalisation (enfumage serait plus exact) fut sans doute la véritable campagne de presse sur un racisme supposé généralisé dans la police, de même qu'une déontologie globalement défaillante, suite à la parution du livre (sic) "Omerta dans la police". Depuis fin 2010, de procès (évidemment non médiatisés) en révélations diverses lors des audiences, non seulement il est apparu l'imposture de l'accroche de ce livre (un viol plus que contestable de l'auteur qui aurait été "méprisée" par ses propres collègues pour cause d'origine, ce qui est tout à fait faux), et en tous les cas tout à fait mensonger dans sa présentation littéraire volontairement pathétique, les approximations de son argumentation, et surtout les plus que nombreuses dérives déontologiques de l'auteur elle-même tant lors des faits dénoncés que depuis fin 2010, pourtant montrée comme modèle, comme "icône" même, à la fois politiquement et par l'ensemble de la presse... CQFD. La presse deviendra crédible dans ce domaine quand elle saura battre sa coulpe sur ses erreurs de casting idéologique et surtout sur un équilibrage de surface entre la "dénonciation" de certains faits (parfois avec raison), lorsqu'ensuite ils sont avérés inexacts (cf mayonnaise des "émeutes d'Amiens" : des "unes" entières de mises en cause de la police, puis trois lignes en bas de page pour rétablir la "vérité"...).

Christian C

Cher Philippe Bilger,

votre lecture du malaise policier fait apparaître une vérité qui me semble contestable : le rôle pervers que jouerait une majorité de journalistes dans la présentation des exploits policiers ; nous ne lisons apparemment pas les mêmes gazettes.

Des policiers ont été mis en cause dans les décès de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois (octobre 2005), ou dans la mort « accidentelle » de jeunes circulant à moto sans casque percutés par un véhicule de police à Villiers-le-Bel (novembre 2007) ; aucun de ceux-ci n’a subi les foudres de sa hiérarchie, ni de la justice, ni de la presse, les procédures étant toujours en cours dans les cas cités. Ceci n’induit évidemment pas que les policiers sont coupables, mais au moins que la justice n’est pas rapide quand elle a à s’y prononcer.

Lors d’incidents, ou de « bavures » impliquant des policiers, aurez-vous noté que jamais la hiérarchie policière ou préfectorale n’exprime sa version des faits. Seuls s’expriment des collègues des policiers en cause, pas n’importe lesquels d’ailleurs, puisqu’il s’agit de représentants de tel ou tel syndicat de police. La presse ne les a-t-elle pas sollicités ? Ont-ils refusé de s’exprimer ? Nul ne sait.

Il vous serait facile de me ranger dans la catégorie de ceux qui trouvent chic de salir les policiers, vous feriez pourtant une erreur. Ces hommes (et ces femmes) font un métier que je n’aurais pas su (ou pas pu) faire, ils veillent à notre sécurité, et la quasi-totalité d’entre eux sont irréprochables. Cela devrait suffire pour que les bêtises, infractions, délits ou crimes perpétrés par quelques exceptions ne soient pas couverts, celés ou niés au nom de la blancheur immaculée nécessaire à leur réputation (cf ce qui vient de se passer à Marseille, où une éponge magique vient de passer sur l’ensemble des policiers de la BAC sans que quelque gazette n’en fasse la moindre gorge chaude).

Je ne voudrais pas réduire votre billet à ce seul volet du rôle que vous attribuez à la presse dans la mauvaise image de la police. J’en conteste simplement la réalité.

Au-delà donc de cet épiphénomène, je pense que la récupération politique systématique du travail de la police -cf la politique du chiffre, par exemple- est une des causes majeures de cette mauvaise réputation, car elle se traduit dans le mépris de la hiérarchie policière dont les objectifs diffèrent généralement de ceux du ministre, quel qu’il soit.

Jean MORLAND

La police étant la quintessence de l'Etat, ses problèmes, portés à l'extrême, sont ceux dont souffre l'ensemble de l'administration française, qui n'est elle-même que le reflet d'une société malade.
Pour faire bonne mesure, on aurait pu ajouter les dérives d'un syndicalisme irresponsable, la lâcheté des hiérarchies et le conservatisme crispé des syndicats faisant un très bon ménage.
Encore merci, Monsieur Bilger, pour votre lucidité et votre courage.

Olivier

Une police de terrain a besoin d'une hiérarchie de terrain... Où sont passés les Broussard ?
Ils ne sont plus. Aujourd'hui, la police a pour hiérarchie des jeunes étudiants de 23 ans (parfois moins) aux jambes tremblantes et aux dents longues. Ils ne connaissent rien du métier, ils ne connaissent rien des hommes et des femmes qu'ils commandent et ils ne connaissent rien des difficultés que ceux-ci affrontent au quotidien.
Dans ces conditions, comment ne pas y avoir rupture entre la base et la hiérarchie ?
A quand un modèle à l'anglo-saxonne où hiérarchie rime avec promotion interne et non pas avec concours externe ? A quand une police où, de nouveau, un gardien de la Paix pourra finir contrôleur général ou préfet ? Je lis souvent certains évoquer les moyens, mais ce n'est pas de moyens matériels dont la police a le plus besoin, mais de reconnaissance et de liberté d'action. Liberté d'action ne veut pas dire moins de contrôle sur son travail mais plus d'initiatives et plus d'actions assumées. "La politique du parapluie" n'a que trop duré car non seulement elle ne permet pas d'éviter les gouttes à 100% mais de plus, elle est un obstacle au champ d'action des dizaines de milliers de fonctionnaires de police qui aimeraient pouvoir faire leur travail au bénéfice de l'intérêt général et qui n'en ont plus la possibilité...

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

« Une étude sur le management et le stress au travail dans la police fait apparaître des résultats préoccupants mais guère étonnants. »

Je crains Philippe Bilger, que le stress au travail ne soit pas l’exclusivité de nos seuls policiers. Certes leur travail n’est pas facile en particulier dans certains quartiers qui sont des « zones de non droit ».

La politique du chiffre existe partout, dans les administrations et dans le privé. Il suffit de voir pour s’en convaincre les suicides liés à la pression exercée par la hiérarchie.

Il s’agit tout simplement du mal de notre système qui exige toujours plus de nous-mêmes.

scoubab00

Il y a sans doute de mauvais flics comme il y a de mauvais vachers, de mauvais footballeurs, de mauvais politiques.

Néanmoins, j'ai du respect pour cette profession qui charrie de l'humain, et pas que du ragoûtant. Le risque pour certains qui la pratiquent est de croire - comme un médecin qui ne voit partout que des malades et des maladies - que tout n'est que violence ou malhonnêteté. Une déformation professionnelle propice aux adjuvants de toutes sortes, faut bien tenir le coup. Si on veut rester dans l'esprit du Blues originel, préférer le bourbon. Je dis ça comme ça, n'ayant jamais testé ce breuvage.

jean marie

On nous dit aujourd'hui que le mariage, oui, ça a l'air hors sujet, mais ça vient, ça vient, se justifie par la modification de la société où, semblerait-il, les homosexuels sont devenus des légions serrées. C'est de l'intoxication, la proportion est toujours la même : infime, surtout chez les femmes. Comme si le fait de pouvoir se marier devait faire sortir des légions d'homosexuels transfigurés par la grâce de quelques députés enfarinés ou de ministres infatués. Il en est de même pour la police : on ne l'a jamais aimée, on ne l'aimera jamais, surtout les gendarmes, à qui on ne peut même plus faire confiance, obsédés qu'ils sont par le chiffre d'affaires, égaux en cela aux champions du productivisme financier.
La diffusion de la nouvelle société qui dilue les personnes dans un consensus tiède ne conserve que l'armée comme référence de valeur, écoeurée qu'elle est par les arcanes révélées du pouvoir, par le désarmement moral qui n'annonce pas l'arrivée de valeurs de remplacement, si ce n'est une tolérance à sens unique, où se nourrissent des rapaces de la bonne pensée, une forme de dictature que les juges aussi aiment à partager.
Michel Serres s'émerveille des poussettes qui inventent un autre langage, arguant à juste titre qu'on ne sait plus lire aujourd'hui le français du XVI° siècle sans se rendre compte de la capture des esprits par les écrans.
Notre temps greffe sur le temps des nouveautés en trompe-l'oeil, et nous, du vieux monde, nous ne savons pas faire comprendre qu'une nouvelle barbarie est en train de naître, plus sanglante peut-être que celle que nous avons engendrée.
Nos Etats s'empêtrent dans des empilements de textes ridicules, manipulés par les maîtres-administrateurs, un député le disait hier encore "toute liberté doit être régulée". La police a le pire rôle qui se puisse imaginer : gérer le désordre engendré par l'incapacité de la gouvernance à offrir un modèle et ce n'est pas quelques mariages qui feront se lever le soleil des savants et des musiciens.

Marc Louboutin

Et encore, Monsieur Bilger, si vous en saviez plus ou en détail, que n'écririez-vous...?

Des années que cela dure.
Autant de temps inutile, avec Bénédicte Desforges, à se battre dans le vide pour que cela change, oh, juste un peu...

Vainement évidemment, les oreilles sont rares qui veulent entendre. Ceux qui savent et organisent sont d'autant plus sourds.

Quant au "grand ministre" il est apparemment pour l'heure encore bien loin... ou tout près mais à la volonté brouillée par un appareil administratif qui semble immuable, puisqu'il a choisi contre toute logique d'en préserver le fonctionnement et les rouages.

Aucune raison pour le moment, donc, que la situation change au-delà des discours.

Comme toujours...

Robert

Il y a sans conteste dans l'organisation, l'articulation et le fonctionnement de la police nationale trop de pesanteurs que, malgré les réformes et les années, les ministres de l'intérieur successifs n'ont jamais réussi à lever.
Actuellement il s'agit pour les policiers de faire leur un nouveau code de déontologie.

Au-delà de ces caractéristiques, la délinquance a aussi beaucoup évolué et s'est parfaitement adaptée aux modifications de la procédure pénale qui effectivement est devenue extrêmement sourcilleuse, entravant sans aucun doute l'action judiciaire de policiers. Comme vous l'écrivez, Monsieur Bilger : "On a confondu l'Etat de droit et les garanties procédurales avec l'amas de papier. La police est tellement empêtrée dans un formalisme qui ne protège pas mais entrave et retarde, qu'elle ne se consacre plus à l'essentiel qui est la recherche, l'enquête, l'établissement des preuves. L'action est peu ou prou étouffée par la précaution."
Cette complexité procédurale est aussi la source de commission d'erreurs formelles, parfois sans importance, systématiquement exploitées par les avocats pour obtenir l'annulation des pièces de procédure et donc la relaxe de leurs clients. Et, de fait, à présent la forme prime le fond, au bénéfice principalement des délinquants.
Vous avez donc raison de dénoncer cet état de fait que le législateur continue d'aggraver sous la pression d’instances européennes disant elles aussi le droit et dont les décisions s'imposent à la France.

Je ne vois donc guère de possibilités que les procédures soient enfin allégées pour le plus grand bien de l'exercice de la police judiciaire.

Camille

Pour passer dans un autre monde que celui d'Alceste, joué par Luchini, je suis aussi allée voir le film "Paulette" avec Bernadette Laffont, projeté dans une salle pleine de jeunes, enthousiastes et tous acquis à la cause de cette grand-mère décoiffante vivant en banlieue, qui s'allie avec des jeunes pour vendre du cannabis afin de gagner de l'argent.
De façon très significative, chaque apparition des policiers dans le film, pourtant débonnaires et représentés sur le mode comique, faisait immédiatement cesser les hurlements de rires dans la salle, générait de l'angoisse et on aurait entendu une mouche voler.
Sans tirer de conclusions hâtives, il me semble que la police soit plus respectée, plus crainte qu'on ne le penserait, qu'elle représente un rappel de la loi connue de tous.
Malheureusement, dans le film, la police n'est pas sur le terrain lorsque que le big boss du trafic passe en Rolls dans la cité.
Comment les flics n'auraient-ils pas le blues, quand une grande partie de leur travail ne sert pas à grand-chose d'autre qu'à attraper de petits poissons, alors que les gros passent à travers le filet ? Qu'une certaine corruption est généralisée et très difficile à prouver ? Enfin, que le manque récurrent de moyens leur fait mener une vie impossible ?

Polochon

"Ceux-ci (les chefs de la police) pensent généralement à leur carrière avant de veiller à l'excellence de ce qu'ils ont la charge de diriger"

C'est pour cette raison que beaucoup sont francs-maçons ?

Carl+Larmonier

Bonsoir Philippe Bilger

Je suppose qu'on est loin de Flic Story avec Alain Delon dans le cas de mes voisins s'étant fait cambrioler dernièrement (il semblerait que l'opération de ce vol n'a pas du dépasser cinq minutes chrono selon les experts, de plus en plein jour ; des professionnels).
Cela devient dangereux de vivre au rez-de-chaussée de certaines résidences, qui devraient être a priori tranquilles, dans le meilleur des mondes - de banlieue.

Loin de Flic Story, car le temps que la femme s'en rende compte (qu'on avait volé les bijoux d'une valeur inestimable de sa grand-mère, mais surtout sentimentalement inestimable avant tout, elle s'en est pas encore vraiment remise), qu'elle ait appelée de suite, donc, la police, il semblerait qu'elle aurait eu le temps de se faire cambrioler encore une bonne dizaine d'autres fois par la même fine équipe, cette brave dame, avant que la gendarmerie n'arrive.
Ces derniers sont arrivés deux heures après l'appel, passant entre-temps dans une faille spatio-temporelle, certainement, à ce qu'il semblerait... par quelle nébuleuse, je ne suis point en mesure de me prononcer.
C'est sûr que quand il y a l'effectif plein d'à peine d'une police répartie sur trois villes on ne peut pas demander aux officiers d'endosser la tenue de Superman quand ils sont aux quatre-cents coups sur plusieurs lieux en même temps.

Guzet

"Police : a toujours tort"
(Flaubert, "Dictionnaire des idées reçues")

Jabiru

Des missions à caractère impopulaire, bien que nécessaires (contrôles de vitesse, d'alcoolémie, maintien de l'ordre) ont eu pour effet de couper beaucoup de liens entre les citoyens et le couple Police / Gendarmerie. La culture du résultat est aussi une des causes du blues dont vous faites état au niveau des troupes.
Et c'est bien dommage car ce sont sur les épaules des fonctionnaires de police et des militaires de la gendarmerie que reposent notre sécurité et l'ordre républicain.
Ces représentants de l'ordre qui sont confrontés chaque jour à la violence, à la misère humaine et dont la vie est mise en péril pour assurer celle des autres, méritent le respect dans la mesure où il est réciproque. Mais comme dans tous les corps de métier, il y a aussi des comportements inadaptés et des hiérarchies coupées du terrain. Le contact est rompu avec la population alors que ces serviteurs de l'Etat en ont grand besoin pour accroître leur efficacité. Et quand on doit assurer des missions délicates on a besoin de se sentir soutenu et respecté à tous niveaux de la hiérarchie. Ces gardiens de la paix qui bénéficient du soutien de leur ministre doivent aussi pouvoir compter sur le nôtre.
Il y a quelques années, dans le monde rural, les brigades de gendarmerie étaient ouvertes en permanence, on était reçu par un "planton" à l'écoute de la population et le chef de brigade n'était jamais bien loin. Aujourd'hui elles sont fermées les trois quarts du temps, on communique en cas de besoin par l'entremise d'un interphone du style tapez 1, tapez 2... toutes les lignes de votre correspondant sont occupées !
Comment voulez-vous qu'il y ait de l'enthousiasme et de la complémentarité ?
Le genre de changement qui ne va pas vraiment dans le bon sens.

christophe

Les chiffres que j'ai vu passer sont édifiants...
Il ne faudrait pas juste se contenter de continuer "comme ça". Alors, le changement passe par plusieurs questions :
- qu'attend-on de la police ?
- quels sont les changements à opérer en son sein ?
Mais surtout... surtout... quels moyens veut-on (l'Etat) se donner ?

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