Je ne sais pas pourquoi mais en entendant Fabrice Luchini sur France Inter, m'est revenue en mémoire, dans une longue interview de Laurent Gerra, l'une de ses réponses qui m'avait éclairé sur le fait qu'au-delà du talent exceptionnel de l'imitateur, je n'éprouvais pas une vive sympathie pour la personnalité de l'homme.
On lui avait demandé s'il pourrait manifester pour ou contre la loi sur le mariage. Il avait répliqué que "personnellement je suis athée, je ne suis pas baptisé, pas marié, pas gay, je n'ai pas d'enfants et je n'aime pas les mariages, quels qu'ils soient. Je ne me sens donc pas très concerné par le sujet. En fait, je ne veux le mariage pour personne" (Journal du Dimanche).
Derrière cette liberté d'expression, je ressens une sécheresse, une inaptitude à toute transcendance, à toute compréhension des mystères et des rites, au fond à toute tolérance. Lisant l'affirmation de ces refus, j'ai mieux perçu pourquoi Gerra s'en donnait à coeur joie et avec une infinie vulgarité contre les croyances religieuses, d'ailleurs exclusivement incarnées, pour lui, par le catholicisme et le pape. L'arrogance du négatif pèse peu, à mon sens, face à la force d'une conviction à la fois affichée et modeste.
Cette absence d'arrière-plan, cette immédiateté revendiquée de l'être enfermé dans sa pauvre identité me semblent représenter le contraire absolu de ce qui enchante chez un Fabrice Luchini même si la comparaison entre l'un et l'autre est tirée par l'esprit.
Non pas que Luchini ne puisse pas être agaçant parfois, quand il joue devant des médias la plupart du temps à la fois complaisants et fascinés, le rôle qu'il s'est assigné et qui, de l'inventivité, est passé à une sorte de registre mécanique mais pourtant durablement étincelant. Le tour de force de cet artiste riche de tant de dons est qu'il est parvenu à échapper aux poncifs ordinaires mais en créant, à la longue, ses propres banalités. Luchini se répète mais n'imite pas, ne plagie personne. On sait par avance ce qu'il va dire dans un feu d'artifice qui s'exalte d'être admiré et de n'avoir plus besoin de se fatiguer pour exister. On devine les citations qui viendront nourrir, parfois trop, un propos sans cesse écartelé entre le paradoxe, l'envie de surprendre, et la dénonciation d'un modernisme chic ou snob. Lui reprocher d'en faire trop est se fourvoyer. Ce n'est pas la contemplation du mouvement de soi qui l'anime mais l'incandescence et l'intensité d'une personnalité qui n'a pas le choix : elle est condamnée à irradier, à brûler et à investir. On n'exige pas du soleil qu'il fasse pleuvoir.
Ce qui demeure toujours remarquable, chez Fabrice Luchini, et tranche sur le langage convenu et plat de la plupart de ses collègues en éclat médiatique et en lumière publique tient, précisément, à sa manière de mettre en évidence les ridicules d'un monde qui l'adore quand lui n'y entre que du bout de la pensée - ses délires médiatiques n'étant que la forme la plus achevée du mépris que lui inspirent les bureaucrates de l'information - et à sa capacité de leur opposer les fulgurances de grandes intelligences qu'il célèbre avec une touchante déférence.
En effet, quand il pourfend le téléscopage entre la médiocrité de la dérision à tout prix - et à n'importe quel prix et sur n'importe quoi - et l'emprise étouffante du "tout-culturel", entre l'insignifiant du quotidien médiatique et de ses piètres serviteurs et l'obligation de se composer, ce qui n'est pas contradictoire mais inévitablement complémentaire, une mine incurablement sérieuse de sauveur du monde ou de martyr continu, il nous fait avancer sur des chemins où, grâce à son talent et à son omniprésence, il est hors de question de lui imposer une quelconque marche arrière.
Quand, avec intuition, finesse, respect et reconnaissance, il porte aux nues, célèbre, honore notamment Céline, La Fontaine, Muray, Michel Simon, Bernard Blier, Louis Jouvet, Molière ou Debord, il ne se contente pas de manifester sa culture considérable mais vient offrir à ceux qui écoutent, dans l'espace médiatique et, en quelque sorte, contre la structuration perverse et superficielle de celui-ci, les infinis cadeaux prodigués par une culture vivante enrichie de liberté et de curiosité. Fabrice Luchini est un passeur, bien plus important que lui-même, et cette conscience, qu'il ne dément jamais malgré le plaisir qu'il prend à se camper en justicier insolent, lui donne cette aura, lui crée cet attachement, l'une et l'autre dépassant le champ strict du spectacle mais étant liés à la fascination que dans son genre ce maître du divertissement inspire.
J'ai déjà écrit plusieurs billets sur Fabrice Luchini parce qu'à peine croit-on en avoir fait le tour qu'il nous désarçonne, lui qui est toujours le même et toujours un autre.
Il y a toujours trop de Gerra qui a beaucoup de succès. Il n'y a jamais assez de Luchini qui vient habiter chez nous, en nous.
Un peu sévère pour Gerra mais brillamment exégète des tourneries du sieur Fabrice.
Seule ombre au tableau, un jour de 95 je crois - au théâtre des Champs-Élysées - assis au premier rang, nous avions été couverts de postillons tant l'animal déclamait fort.
D'aucuns lisibles ici en eussent même décidé de ne point laver leurs atours au sortir de ce bain littéraire. Pourtant, aucun enthousiasme (ni miasme) n'en fut douché.
Qu'en eût pensé Céline ?
On se doute des ricanements sépulcraux de P. Muray*, à voir tant rire qui il moquait.
AO
* roi des philippiques, lui aussi
Rédigé par : oursivi | 12 février 2013 à 20:15
Heureusement que M. Gerra ne se torture pas l'esprit - comme vous Philippe - avant d'essayer de nous faire rire.
Déjà que ce n’est pas facile, si en plus il faut réfléchir à la misère du monde avant d'en sortir une "bonne"...
Gerra, moi j'aime beaucoup. Le talent et la passion l'habitent. Les textes, pas toujours, mais peu importe. Il fait une recherche sur un personnage et cela m'amuse de voir quel angle il a choisi, quel trait il décide de grossir.
Rien à redire. Le "pipi caca", faut l'ignorer.
Luchini s'imite lui-même, se grossit lui-même et comme Gerra, il ne se prend pas au sérieux ! J'adore.
Ne tirez pas sur les amuseurs Philippe, même s'ils ne sont pas parfaits à vos yeux. Nous en avons grand besoin.
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Je rejoins pour une fois SR, sur la nullité du pseudo "grand débat" à l'Assemblée nationale sur le mariage pour tous.
J'ai suivi plusieurs nuits de suite.
Madame Taubira ainsi que le rapporteur n'ont pratiquement jamais répondu sur les questions juridiques qui ne vont pas tarder à poser problème.
Quand Madame se levait toutes les deux heures pour faire bonne figure, c'était pour répondre sur le ton de l'ironie aux députés de l'opposition. Quel grand débat !
Quant aux députés PS, ne pouvant dire un mot en séance, ils se la pétaient sur Twitter. Quel beau débat ! Courageux mais pas téméraire.
Le coup de l'UMP homophobe et réac n'a pas tenu longtemps. Très beau le député Poisson qui, avec le sourire, défendait ses amendements de fond.
Députés PS refusant le débat mais prenant la parole pour rappeler le nombre d'amendements restants que l'UMP a honteusement déposés.
Oubliées, l'obstruction et les trois tonnes d'amendements sur le projet de loi sur les retraites ?
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 11 février 2013 à 23:31
Moi mon préfère c'est Renaud de Châtillon, voilà un gars qui a emmerdé la terre entière (de l'époque) et qui a fini décapité par Saladin himself.
J'aime beaucoup les emmerdeurs.
Ça nous change du puceau "normal" qui se prend des baffes de David Cameron et d'Angela Merkel, et qui ne nous offre que sa nouvelle teinture de cheveux de plus en plus noire (bravo à Claude Sérillon qui n'a trouvé que cela pour la nouvelle communication présidentielle...)
Mon kiosquier me le dit tous les matins : "Wallah j'te jure Effendi, un jour à force de ne vendre que des conneries je vais faire faillite".
Rédigé par : Savonarole | 11 février 2013 à 19:48
@ Xavier Nebout
"Simon de Montfort comme les Inquisiteurs étaient sincères".
Je ne dis rien d'autre : l'ambition peut être aussi sincère que le zèle religieux. Aussi dangereux à tout moment que Robespierre après Prairial, les inquisiteurs et le bourreau de Bram croyaient tout ce qu'ils disaient. Je m'étonne au passage qu'un esprit de votre gabarit n'ait pas été un peu touché par la grâce de Montségur : je me permets donc de vous conseiller les ouvrages de Fernand Niel. Evidemment, si vous voyez les bandes de Simon de Montfort comme Luchini les chevaliers de Perceval... Ha, sire Dex, merci, ce sont ange que je voi ci... Il n'y a plus rien à dire !
PS : d'après saint Malachie, le pape qui succèdera à Benoît XVI sera le dernier. Je gage que vous préférez cette prophétie à celle du bon curé Meslier...
Rédigé par : Boris | 11 février 2013 à 17:43
Quand un individu comme Luchini émerge, d'abord par son talent, du cloaque qu'est le showbiz, et nous gratifie de sa lucidité sur les plateaux de télévision en affirmant que le socialisme est une sorte d'escroquerie intellectuelle fondée sur la négation du réel, il devient un Homme avec un grand H. Bravo monsieur Luchini !
Rédigé par : Celtibère | 11 février 2013 à 13:30
Boris,
Au sujet de Simon de Montfort et de l'Inquisition, votre aveuglement d'anticlérical a manifestement mis des bornes à votre érudition.
Simon de Montfort comme les Inquisiteurs étaient sincères. Comme canaille, je vous concéderai par contre Lévis puis "Mirepoix".
Vous qui auriez approuvé Saint-Just et Robespierre qui croyait au salut de l'âme - lui -, vous devriez comprendre que le christianisme était en péril.
Je dis, vous devriez comprendre, car je doute que vous puissiez psychologiquement vous pencher sur un tel problème.
Rédigé par : Xavier Nebout | 10 février 2013 à 23:10
@ Tipaza
Simon de Montfort, comme Monluc, qui a aussi laissé un beau souvenir en Guyenne, agissent surtout par ambition... Ils ne sauraient être jugés sur le même plan que les esprits glacés de l'Inquisition.
Le fait que la procédure inquisitoire vienne de là ne peut faire oublier que l'acquittement proprement dit n'existait pas... tout pécheur ayant par définition quelque chose à se reprocher. Si j'étais vicieux, je pourrais dire que l'Eglise anticipe ainsi, encore plus que Fouquier-Tinville, le totalitarisme stalinien... par l'intermédiaire du séminariste de Tbilissi.
Le rapport avec Luchini ? M. Jourdan dans Uranus, l'intellectuel coupeur de têtes... Son amour pour l'humanité est du même calibre que celui de Torquemada...
Rédigé par : Boris | 10 février 2013 à 18:51
@Jean-Dominique Reffait | 09 février 2013 à 13:30
«Cette affaire me paraît depuis le départ ne concerner que des conformistes et l'escroquerie intellectuelle est totale de part et d'autre, chez les pro et les anti.»
Peut-être parce qu'on a perdu de vue le sens profond de cette institution.
«Selon le Baihu tongyi (白虎通义) de Ban Gu (班固, 32 - 92 ; Auteur des Annales des Han), à l’origine, les êtres humains vivaient sans règles morales et ignoraient qui était leur père. Vêtus de peaux de bêtes, ils se nourrissaient à la façon des animaux, se mettant en chasse lorsqu’ils avaient faim, consommant la peau, la fourrure et le sang de leurs proies, ou en abandonnant les restes, incapables de les conserver.
Après avoir scruté le ciel et la terre, Fuxi instaura le mariage, détermina les mutations des cinq éléments, créa les lois et les huit trigrammes.
Selon le Livre des mutations (周易.系辭上傳第十), un saint homme les déduisit de l’image (??) du Fleuve [jaune] et du Livre(書) de la Luo(洛) (qui est une rivière)→洛書.
Ce saint est en général identifié à Fuxi, mais parfois à Yu le Grand.
De l’image et du livre on ignore tout. Les légendes interprètent ce passage en faisant sortir de l’eau une tortue ou un cheval-dragon portant la marque des trigrammes.
Il enseigna aux hommes les méthodes de cuisson, la chasse, la pêche, les armes de métal, le premier sacrifice au ciel. Il dispute à Huangdi (l'empereur jaune) deux inventions : la cithare (guqin: 古琴) et le symbole du dragon composé des parties des animaux totems des tribus vaincues, car selon certains textes, il fut aussi un empereur.»
Bref, le sens de l'institution du mariage apparaît clairement en lien avec l’assignation d'une origine impliquant des devoirs et des droits ainsi qu'une régulation des rapports sociaux donnant un plus large accès aux femmes, à savoir ouvrant l'accès aux femmes aux "non alpha" en quelque sorte, lesquels ne seront plus contraints tant à l'exode qu'au rapt (cf. par ex. celui des Sabines), mais par l'organisation d'un système d'alliances (Cf. les Structures élémentaires de la parenté), tout en assurant la protection de la mère et de ses rejetons comme on le voit également avec les mythes grecs (Héra), ce qui implique également celle de la fille (nièce, sœur etc.) contre l'inceste, du moins en général (ce qui peut être par ex. l'interprétation de la mise en nourrice des jumeaux de Rhéa Silvia auprès d'une louve, ou encore de Zeus auprès d'une chèvredont le lait «est considéré comme l'un des meilleurs substituts naturels au lait de femme», chèvre aidée par les abeilles.
On ne voit pas a priori en quoi le mariage pour tous répond à l'ensemble de ces impératifs qui, loin de contribuer à restaurer une solidarité familiale ou clanique qui permettrait de mieux faire face à nombre de problèmes de notre société contemporaine occidentale que peinent à résoudre les systèmes mis en place depuis, comme par ex. celui des assurances, en particulier sociales, prend au contraire le chemin d'en accentuer la fracture. Par ex., en quoi les individus d'un couple d'homosexuels mâles ont-ils besoin d'être protégés d'une relation susceptible d'aboutir à la confusion des générations, confusion, qui plus est, à laquelle risque d'aboutir l'ouverture éventuelle d'un droit à la PMA?
En quoi, l'union de deux homosexuels de sexe tant mâle que femelle, est-il susceptible de contribuer au renforcement d'alliances - ces alliances qui perdurent dans toute autre société que la société contemporaine occidentale non corse, non basque etc. et dont la disparition est essentiellement favorable à l'exercice d'un pouvoir centralisé - vu que la formation de leur couple a souvent pour effet de couper les ponts avec leur famille?
Je vous accorderai qu'elle peut en revanche contribuer au renforcement d'une communauté, à savoir la leur, qui n'engage pas les liens du sang mais un mode de vie duquel participe également presque par nature (nécessaire protection) le lobbying qui ne disparaîtra pas mais se trouvera seulement renforcé, et qui est celui que la loi veut décréter comme non marginal et placer sur un plan d'égalité avec le mode vie traditionnel présenté comme obsolète sur toutes les télés qui n'ont trouvé à l'illustrer que par des micro trottoirs d’interview de vieilles filles à verrues sur le nez (= véhiculant une image de fée carabosse), ou des personnages complètement barrés.
Il ne reste donc plus que l'accès aux droits conquis par ces femmes qui, tout de même que les cadets de famille, n'étaient, il n'y a pas si longtemps, pas admises à hériter afin de ne pas parcelliser les terres à l'excès, mais vis-à-vis desquels en revanche, l'héritage créait des devoirs dont le respect était l'objet, à leur bénéfice, de la pression sociale, tandis que les familles dites modernes ne se préoccupent plus de leurs SDF si ce n'est pour les cacher et/ou en laisser la responsabilité à la charité singulière d'autrui ou bien à celle des pouvoirs publics. Or, cet accès ne se pouvait-il pas ouvrir par d'autres voies légales que celle-ci qui divise la France en deux, ce dont on se fiche en alléguant que dans quatre ans et demi personne n'y pensera plus! Mais bon, ce qui risque en effet d'arriver si d'ici là notre situation économique aura été placée sur un plan d'égalité avec celles des Grecs actuels.
En quoi le mariage dit «gay» favorise-t-il la réciprocité et l'échange qui tendant à et visent l'équilibre social quand il contribue à officialiser ou institutionnaliser le contraire au nom d'une égalité qui ne les inclut pas? Expliquez-moi? Qui ne fait qu'instaurer un nouveau système de mariages avec un type précis d'individus dont la société en général n'a pas à attendre précisément de bénéfice quelconque si en revanche il va contribuer, sans certains cas, à alourdir ses charges sans véritable contrepartie, tout en étant un exemple éclatant d'absence de concertation puisque le pouvoir fait semblant de croire que les 51% de votes qui l'ont placé à la tête de l'État, reflètent la réelle volonté de 51% de la population sur ce point précis alors que les manifestations ont démontré le contraire, ce dont, au nom du respect de la personne et du principe d'égalité, il se fiche éperdument.
J'ai été un peu longue, mais comme après le 12/02/13 on ne pourra plus faire connaître son opinion sans risque, je profite de ce qu'on n'est encore que le 10/02/13.
Rédigé par : Catherine JACOB | 10 février 2013 à 17:23
Luchini et Gerra même punition !
Ils nous font du bien et nous permettent de nous évader du carcan pénible de notre pessimisme national, n°1 au classement des pays privilégiés.
Cependant Laurent imite Fabrice et l'inverse n'est pas...
Fabrice est unique, la malice de ses yeux, la belle articulation appuyée de sa bouche et sa main presque italienne sont le fruit de son travail... d'acteur accompli... son métier.
Si le temps dure dans ses prestations il devient prévisible et attendu.
Laurent est espiègle et nous révèle les travers et les dessins cachés des puissants et des people qui s'imposent et occupent le côté cour, le côté jardin et même la cave et le grenier.
Sa capacité à ajouter les mimiques et la gestuelle à la voix de ses cibles est quand même un don de plus... pas commun.
Le seul à avoir atteint la perfection dans ce registre fut Thierry... un génie.
Et la nature a horreur du vide.
L'attaque au bazooka du ministère public ne serait-elle pas le corollaire d'un dépit de son chef à ne pas être à l'honneur dans la liste de Gerra ?
Faisons la suggestion à Laurent qu'il devienne Philippe... quelquefois pour quelques instants.
Rédigé par : Poil à gratter | 10 février 2013 à 17:15
@Marie Dumont (pour le premier paragraphe du commentaire adressé à X. Nebout)
Sans entrer dans le détail, une amie externe de pensionnat s'entendit dire un jour par une co-lycéenne "tu ne peux pas être aimée car tes parents ne sont pas tes parents", résultat d'une indiscrétion d'adultes.
Le calvaire a commencé pour elle, ses parents adoptifs et les quelques proches choisis à qui elle demanda accompagnement pour l'une ou l'autre démarche durant lesquelles elle découvre que "pour convenances sociales" sa mère fut priée d'aller accoucher à des centaines de kilomètres et d'abandonner l'enfant. Mère qui fit un mariage conforme au bon statut localo-social du père cad le grand-père de l'abandonnée. Le saisonnier qui repartit dans sa région ne sut jamais qu'il avait eu une fille.
Elle, malgré mariage, famille et nombre d'enfants consacre l'autre temps à découvrir sa réalité, l'accepter et reçoit le dernier coup de couteau sur la tombe de sa mère
lorsqu'elle réalise le froid de la pierre tombale.
Proche de pareil cas, on ne juge personne certes mais on mesure le fardeau laissé en héritage et le trouble obsessionnel compulsif des questions que certaines, cer-
tains ne peuvent soupçonner.
Rédigé par : calamity jane | 10 février 2013 à 15:58
Le billet de Monsieur Bilger m'a emmenée au cinéma, à la (re)découverte de Fabrice Luchini qui, dans "Alceste à bicyclette", interprète le rôle d'un acteur de notre époque retiré de la scène médiatique, que Lambert Wilson, acteur à la mode, vient chercher pour jouer dans le Misanthrope de Molière qu'il veut mettre en scène au théâtre.
Redécouverte de Luchini, qui par ce film dévoile enfin un peu plus tout un monde de sentiments qu'il cachait soigneusement derrière une carapace assez décourageante, ce qui, à mes yeux, lui donnait l'image d'une personnalité fuyante, insaisissable, énigmatique, avec une certaine sécheresse d'esprit et de cœur.
En fait, plus que tout autre acteur sans doute, au fil des ans, Fabrice Luchini avait besoin d'une coquille de bernard-l'hermite pour se protéger des atteintes du monde, et, s'il se dévoile davantage en récitant les sublimes alexandrins de Molière, c'est que le rôle d'Alceste lui va comme un gant, et qu'il peut faire semblant de se cacher derrière son personnage, semblant dire : "non non, l'homme déçu, triste, qui attache un grand prix à l'amitié, à l'amour, ce n'est pas moi, Luchini, c'est Alceste".
Mais le spectateur n'est pas dupe, et s'il est vrai qu'il ne faut pas confondre un acteur avec son rôle, il y a quelque part beaucoup d'Alceste en Luchini.
C'est émouvant, car pour une fois, par ce film subtil, fin, drôle et cruel, Luchini parvient à se faire aimer du spectateur.
Du moins l'ai-je ressenti ainsi.
Rédigé par : Camille | 10 février 2013 à 15:37
@ Boris 11h 58
Il a suffi que Dieu ait reconnu les siens pour que l’affaire soit close, je n’ose dire enterrée.
Ne confondez pas le crime contre les hommes et le crime contre l’Esprit, aurait dit Simon de Montfort, qu’à ma grande surprise vous n’avez pas cité.
Il a pourtant laissé chez nous, je veux dire en Occitanie, un souvenir inoubliable.
Rédigé par : Tipaza | 10 février 2013 à 14:27
Redige par Madame Mary Preud'homme le 08 fevrier 2013 a 22:37 et aussi le texte redige par Monsieur Jean-Dominique Reffait le 09 fevrier 2013 à 13:30.
L'une et l'autre, j'ai aime ce que vous ecriviez, avec style et talent, sur M. Luchini.
Le seul et unique imitateur, ecoute chaque matin a la radio, qui me fait souvent rire et (parfois) reflechir est M. Canteloup dont j'apprecie egalement la discretion exemplaire.
Rédigé par : Valerie | 10 février 2013 à 13:19
@ Xavier Nebout
"sont complices du pire crime contre l'humanité en puissance auquel l'homme ait jamais pensé".
L'imagination humaine dépasse visiblement vos lumières, qui sont doctes mais candides...
A votre place, je me pencherais sur certains auteurs de crimes contre l'humanité - réels ceux-là : Arnaud Amaury, Bernard Gui, Pierre de Lancre, Jean Boucher sous la Ligue, le Bordelais Laubardemont ou les juges d'Abbeville. Sans parler des Espagnols zélateurs de la Sainte-Eglise, de Torquemada à Franco en passant par quelques conquistadors par trop pressés. Si vous y avez vos entrées, signalez donc à la Curie qu'il y a là matière à plusieurs Canossa inversés...
Beaumarchais, que Luchini a joué, aurait sans doute été de mon avis...
Rédigé par : Boris | 10 février 2013 à 11:58
@Xavier Nebout
Entre les deux guerres, quand une jeune fille de bonne famille se faisait engrosser par un malotru, ses parents comme son confesseur lui enjoignaient fermement de cacher cette grossesse et d'aller accoucher sous X dans une clinique à laquelle un couple bien sous tous rapports s'adresserait pour l'adopter (histoire vraie).
Un accident de cheval justifierait en cas de besoin l'état d'un hymen un peu détérioré.
Après guerre il a été donné le droit d'adopter à une mère célibataire, l'absence de père ne sembla pas préoccuper le législateur. Certaines femmes homosexuelles ont d'ailleurs utilisé ce droit. Tous ces enfants ont-ils été victimes de "crimes contre l'humanité" ?
Autre temps autres moeurs. Essayer de contruire un monde vivable pour tous suffirait à occuper tous ceux qui veulent y travailler, et foin de ces vaines querelles qui ne font pas recette dans d'autres pays civilisés, comme tout récemment l'Angleterre.
Rédigé par : Marie Dumont | 10 février 2013 à 11:44
@ Perplexe-gb
« … je suggère que des sociologues et psychologues devraient trouver les ressorts secrets de la réussite de Luchini pour faire passer le savoir dans la population française. Je suis inquiet de ce nivellement par le bas du pays et des conséquences à venir. »
C’est d’autant plus vrai que selon Fabrice Luchini lui-même, il suffit de vingt livres pour obtenir un vernis culturel nous permettant d’enrichir notre univers intellectuel.
Je me souviens qu’il a cité Céline, Hugo, Chateaubriand, Balzac et Proust. Certes tous sont français mais je pense qu’on peut y ajouter quelques auteurs étrangers également : Shakespeare, Goethe, Dickens, Hemingway et quelques autres.
Rédigé par : Achille | 10 février 2013 à 10:56
F. Luchini ! Si j'enlève le "h" à son patronyme, il devient petites lumières (oui, enfin dans l'approximatif).
Le seul showman (ça m'écorche les doigts d'écrire un mot anglais pour parler de lui) qui n'éprouve pas le besoin de nous traiter de cons à longueur de talk (comme pour le
mot précédent) et qui en dit plus sur lui en nous révélant certains textes que ceux qui nous la racontent en sexibus, xenophobus et prétentionibus !
Rédigé par : calamity jane | 10 février 2013 à 10:41
Fabrice Luchini est dans son rôle de saltimbanque, déclamer des vers est sa marque de fabrique. Il est plus surprenant de lire des louanges exagérées sur Christiane Taubira, elle a noyé son auditoire avec sa poésie guyanaise, enroulée dans des châles colorés empruntés à l'artisanat local. J'ai suivi jusqu'à l'aube les séances à l"Assemblée, il en sort une amertume d'avoir été floué, l'affaire était pliée, il fallait juste écouter la ministre de la Justice déclamer ses vers avec son hystérie coutumière. Elle n'a pas changé, elle est seulement devenue omniprésente.
Rédigé par : SR | 10 février 2013 à 10:32
@JDR
Le mariage gay relève aussi de l’escroquerie en ce qu’il banalise la faute contre l’esprit qu’est l’homosexualité, et par là même favorise la perversion de l’esprit qui est à sa source, et les drames qui s’ensuivent. Le désespoir des parents, et les suicides qui en sont souvent la conclusion.
Rédigé par : Xavier Nebout | 10 février 2013 à 10:27
JDR,
La polémique autour du mariage gay relève en partie de l'escroquerie de part et d'autre dans la mesure ou le sacré en mairie est effectivement une escroquerie.
En partie seulement dans la mesure où en découle le droit à l'adoption qui lui, relève du crime contre l'humanité.
Tous ceux qui auront agi en ce sens d'une manière ou d'une autre, sont complices du pire crime contre l'humanité en puissance auquel l'homme ait jamais pensé.
Rédigé par : Xavier Nebout | 10 février 2013 à 10:18
Fabrice Luchini a le talent de savoir enrichir des expériences raisonnées de sa vie sans parler de lui-même. Ce talent diffère de celui de la noblesse d’âme en ce que cette dernière tend à faire partager son cœur, sans parler de sa vie, et encore moins devant un micro pour gagner quelques ronds de plus.
Ceci dit le nul est le seul en Europe à demander la baisse de l’euro parce que le peuple le plus intelligent de la planète ne veut pas comprendre que les vacances sont terminées.
Mais en nous enfonçant chaque jour un peu plus dans une guerre contre l’Islam, le nul passe au rang de danger public.
Il va être grandiose, ce quinquennat.
Rédigé par : Xavier Nebout | 10 février 2013 à 10:11
Luchini fait du Luchini. Cela est admirablement écrit dans ce post de monsieur Bilger. Ce qui me fascine chez Luchini c'est la réussite intellectuelle de l'autodidacte. Au moment où les programmes scolaires et les épreuves d'entrée dans les grandes écoles sont allégés des examens de culture générale au prétexte qu'ils sont représentatifs du mode de pensée d'une classe sociale, je suggère que des sociologues et psychologues devraient trouver les ressorts secrets de la réussite de Luchini pour faire passer le savoir dans la population française. Je suis inquiet de ce nivellement par le bas du pays et des conséquences à venir.
Rédigé par : Perplexe-gb | 10 février 2013 à 07:36
M. Bilger,
Je vous trouve bien méchamment et inutilement (j'ai remarqué que vous aimez les adverbes) sévère à l'égard de Laurent Gerra. Je n'aime pas tout ce qu'il fait et le trouve par exemple beaucoup moins drôle à RTL depuis début janvier, sans doute à cause du départ de son meilleur auteur. Mais dans sa réponse je ne vois nullement "une sécheresse, une inaptitude à toute transcendance, à toute compréhension des mystères et des rites, au fond à toute tolérance." J'y vois plutôt le coup de pied en touche d'un artiste qui subit en permanence une énorme pression du milieu cultureux-médiatique qu'il ne cesse de tourner en ridicule et qui nous débite 24/7 les balivernes du prêt-à-penser. Je comprends qu'il refuse d'entrer dans aucune chapelle, d'adhérer à aucun parti alors que débats et échanges se radicalisent et se durcissent partout grâce au président que vous vénérez.
Rédigé par : NewParadigm | 10 février 2013 à 02:34
Bonsoir Philippe Bilger
Je pense qu'il faudrait que Fabrice Luchini trouve son Monsieur Schmidt.
Je dis ça en rapport avec l'acteur Jack Nicholson qui a su trouver un rôle à l'encontre de l'éternel personnage borderline qu'il rejouait en leitmotiv (mais à chaque fois de façon différente, il est vrai, de "Vol au-dessus d'un nid de coucou" aux "Sorcières d'Eastwick").
Nicholson joue avec une sobriété absolue, toutes ses mimiques et son éventail de jeux de grimaces en coin se sont évaporés dans Monsieur Schmidt.
Et il a remporté un oscar.
Je trouve que Fabrice Luchini avait déjà esquissé ce revirement dans "Pas de scandale" de Benoît Jacquot avec Isabelle Huppert, mais peut-être pas assez profondément.
Je trouve qu'un acteur français qui s'est assez bien renouvelé et a développé son talent aux quatre horizons, c'est-à-dire de l'humour au drame, en passant par l'action (il a même joué dans une adaptation cinématographique de Jacquou le Croquant d'Eugène le Roy, un de mes livres de chevet) c'est Albert Dupontel alors que je n'étais pas très client de son humour décalé à ses débuts sur les planches. S'il avait continué dans ce sens, j'aurais décroché depuis belle lurette.
Fabrice Luchini n'a sûrement pas encore tout dit ni tout montré, alors, attendons toujours plus de Luchini pour ceux qui n'en auront jamais assez, comme moi, présentement.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 09 février 2013 à 23:23
Que certains aiment les carottes et que d'autres ne les aiment pas, qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 09 février 2013 à 13:30
Tant mieux pour vous !
Moi ça me gêne de savoir que dorénavant certains bébés naissent chez Mi-choux.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 09 février 2013 à 22:24
A voir le soutien et la propagande des bobos et des bisounours avec leurs sbires médiatiques qu'ils apportent aux nombreux comiques aux nationalités multiples, estimons-nous heureux d'avoir quelques Français qui résistent et peuvent encore faire parler d'eux et nous faire vraiment rire.
Quand nous allons dans d'autres pays, notre France est vue d'une façon bien plus réaliste que nos oligarques étatiques du politiquement correct et de la bien-pensance veulent nous la montrer et nous la dessiner.
Le Mali et l'esbroufe du mariage pour tous dans tous les sens tombent à pic et sont bienvenus pour l'estouffade.
Pour nous déciller et voir le jour à midi : exemple de reportage sans concession réalisé par le plus grand pays de la planète en surface et richesses naturelles.
A regarder jusqu'au bout...
http://www.youtube.com/embed/rcwelikqMFc?feature=player_embedded
Remercions vivement Giscard-Chirac-Mythe-errant-leurs complices et surtout tous nos journaleux des médias du quatrième pouvoir qui empêchent les Français d'exprimer ce qu'ils voient et vivent... et même de penser au nom de la sacro-sainte liberté d'opinion prédigérée.
Ce navrant état de fait rappelle l'immense Fernand Raynaud qui pour atteindre et savoir ce qui se passait à Asnières au 22... demandait New York... maintenant faut demander Moscou... bonjour à GG... Да (da).
Rédigé par : stalen illitch guevara | 09 février 2013 à 19:39
Fabrice Luchini est de ces génies dont la France a besoin pour sauver la langue française et son peuple.
Quand on tombe sur Luchini à la télévision, avec Taddéï notamment, on est saisi par son talent. Peut-être spontané, mais quarante ans de travail derrière.
Je pense que Luchini serait un excellent ministre de la Culture ou autre.
Il y a peu de génies en France capable de faire aimer la langue française en élevant le spectateur et lui faisant réaliser que dans chaque être il y a de la culture cachée. Luchini n'est pas abscons, il est dans le partage. Les autres ne sont que de petites frappes comparés à lui. Telle une savonnette humide, il échappe à ses intervieweurs faisant paradoxalement ressortir le talent de ces derniers.
Un débat Luchini/Bilger aurait de l'allure. Pas chiche.
Rédigé par : stéphane | 09 février 2013 à 18:54
@ Jean-Dominique
Vous ne réalisez pas à quel point le mariage homo est une bénédiction ! Il permet justement d'allonger un peu plus l'aile du conformisme; ces gens-là, ceux qui aiment quelqu'un de leur propre genre vont tendre à la banalisation grâce à l'accès au mariage. Se fondre un peu plus dans le paysage sociétal. La droite au pouvoir n'y reviendra pas, dixit François Baroin et d'autres hiérarques de son bord qui vont voter "non" à la loi. Discipline de parti. Conformisme camériste.
C'est du pain bénit pour l'anticonformisme. Plus les carcans prospèrent, l'homme est un animal grégaire, plus c'est bon pour la créativité de quelques-uns, même dopée par quelque intérêt. Fabrice Luchini est le petit neveu baroque de mai 68, un carcan amolli. Passons les Pyrénées : sans Franco raide dans ses tiges de botte, pas de Movida et de Pedro Almodovar quelques années plus tard. Vive le conformisme !
Gagnant gagnant.
Rédigé par : scoubab00 | 09 février 2013 à 18:46
Même s'il en fait un peu trop parfois avec son regard malicieux, il dit ce qu'il pense et l'assume avec finesse, brio et talent. Ce n'est déjà pas si mal ! Toujours un bon moment quand il m'arrive de l'écouter.
En tout cas bravo l'artiste !
Rédigé par : Jabiru | 09 février 2013 à 18:22
Compte tenu des risques de Fatâwâ et de procès inquisitoriaux pour antisémitisme, il ne reste que le pape et le dalaï-lama à brocarder, l'un tend l'autre joue et le deuxième s'incline en souriant les mains jointes.
D'ailleurs chaînes TV et radios veillent, surveillent, délivrent autorisations et laissez-passer. Elles nous imposent et nous gavent pendant des heures tous les jours de : Anne, Gad, Patrick, Elie sans Dieuviré, Bigard... etc., et parfois sur deux ou trois chaînes en même temps.
Un grand merci au serveurs de soupe et surtout Gayssot le bâillonneur.
Heureusement que Luchini et Gerra peuvent encore exister, nous parler et nous amuser avec leur talent unique.
Rédigé par : jcr (jésus christ rit) | 09 février 2013 à 14:02
Mais Fabrice Luchini est tout sauf spontané ! C'est un artiste qui, lorsqu'il ne sert pas un auteur, sert un personnage médiatique, lui-même. Ce type m'enchante parce qu'il m'installe au théâtre quand je ne m'y attends pas, il déroule des images, une musique, un texte que j'aime entendre et réentendre comme je réécoute un morceau de musique. Il se répète et c'est cela que j'attends de lui, il peaufine son personnage, lui invente une nouvelle situation pour défiler ses variations sur le même thème. Il y a peu, dans C à vous, je l'ai entendu dans une sortie contre la gauche intellectuelle, c'était drôle et subtil. Un jour, il touchera à la perfection de son personnage mais il sera temps alors pour lui de mourir, c'est ce qui me chagrine, rien ne restera de cette créativité immédiate. Je ne sais pas qui est le véritable Luchini, celui qui se brosse les dents le matin, mais je m'en fiche d'autant plus que lui-même refuse de se montrer dans sa vérité ordinaire. J'aime vraiment beaucoup ce type, quand bien même ne serait-il qu'un artifice ou une arnaque.
Je vous trouve bien sévère avec Laurent Gerra, dont je ne suis pas fan par ailleurs. Sans doute parce que son propos concernant le mariage gay rejoint ce que je pense et que je n'y décèle donc pas, comme vous, de la froideur ou de la sécheresse. Cette affaire me paraît depuis le départ ne concerner que des conformistes et l'escroquerie intellectuelle est totale de part et d'autre, chez les pro et les anti. A l'aune de ce qui vient de se passer en Angleterre à l'initiative des conservateurs, on sent bien à quel point ce mariage gay n'a rien de révolutionnaire et ne constitue en rien une menace ni un progrès. Il s'agit juste pour certains de se couler dans le moule conformiste des autres. Il n'y a aucune beauté à revendiquer le droit à cette institution sans gloire du mariage, il n'y a aucune beauté à refuser un droit banal à d'autres. Oui, j'y suis indifférent car je n'y vois aucun enjeu ni d'un côté ni de l'autre. Que certains aiment les carottes et que d'autres ne les aiment pas, qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 09 février 2013 à 13:30
« Oui, autant comparer un prêtre avec un militaire »
Rédigé par : lafleur | 09 février 2013 à 08:03
Mais on peut effectivement, il n'y a pas de différence, l’un a été ordonné, l’autre est aux ordres, et les deux sont en mission !!
Quant à Luchini, un cas pathologique intéressant, il a fini par s’identifier à son personnage. La marionnette a pris le dessus sur le marionnettiste, et c’est assez réussi.
Rédigé par : Tipaza | 09 février 2013 à 10:00
Autant comparer l'eau avec le feu...
Si Luchini vient habiter chez nous, en nous, il y vient un peu seul... certes avec sa pétillance délicieuse mais quand même seul et un peu prévisible dès qu'on l'oriente finement... et parfois ça peut devenir énoooorme.
Quand Gerra débarque c'est une foule, un régiment... que dis-je une horde d'intouchables qui se déhanchent, se tortillent, se justifient et se déshabillent dans nos sourires ou nos rires.
Concernant ses dires au JDD c'est à prendre au second voire au troisième degré quand on connaît l'oiseau.
Luchini, Gerra, chacun joue dans ce qu'il sait faire et le fait très bien.
Je subodore chez notre Hermine la durabilité de l'atavisme des procureurs : un accusé, oui ça va ... mais beaucoup d'accusés dans un seul box au même moment, on ne sait que choisir infailliblement et on y perd son code pénal.
Oui, autant comparer un prêtre avec un militaire.
Ce sont des artistes.
Rédigé par : lafleur | 09 février 2013 à 08:03
Cher Philippe,
Aucune attirance pour Luchini.
A regretter la finesse des analyses de Louis Jouvet.
Luchini est trop vulgaire, trop mielleux. S'il fait rire la Cour, c'est bien. Christian Clavier dans la Cage aux folles, Gérard Depardieu, génial dans la bête dans la jungle de Henry James sont beaucoup plus élégants et talentueux que cet amuseur public. La double pénétration est naturelle et existe depuis la nuit des temps. S'il faut parler du parcours des trois orifices pour remplir des salles de théâtre, c'est parce que le talent n'est pas au rendez-vous. Laurent Gerra a la classe dans ses parodies et ses concerts de jazz big band et reste lui-même dans ses entretiens, une personne saine et pleine de vie. Son but est de partager du plaisir, ce qui est un art.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 09 février 2013 à 02:05
"On lui avait demandé s'il pourrait manifester pour ou contre la loi sur le mariage. Il avait répliqué que "personnellement je suis athée, je ne suis pas baptisé, pas marié, pas gay, je n'ai pas d'enfants et je n'aime pas les mariages, quels qu'ils soient. Je ne me sens donc pas très concerné par le sujet. En fait, je ne veux le mariage pour personne" (Journal du Dimanche)."
L'ex-compagnon de Lynda Lemay = "Juste un petit bébé" ; "Le plus fort c'est mon père" ; "Une mère" ; "La centenaire" etc. ne peut pas être foncièrement mauvais...
Rédigé par : Catherine JACOB | 09 février 2013 à 00:16
"Le tour de force de cet artiste riche de tant de dons est qu'il est parvenu à échapper aux poncifs ordinaires mais en créant, à la longue, ses propres banalités. Luchini se répète mais n'imite pas, ne plagie personne. On sait par avance ce qu'il va dire dans un feu d'artifice qui s'exalte d'être admiré et de n'avoir plus besoin de se fatiguer pour exister. On devine les citations qui viendront nourrir, parfois trop, un propos sans cesse écartelé entre le paradoxe, l'envie de surprendre, et la dénonciation d'un modernisme chic ou snob."
Vous êtes une vraie langue de vipère quand vous vous y mettez. Du coup, vous avez été rétrogradé dans mes marque-page.
Rédigé par : Catherine JACOB | 09 février 2013 à 00:04
Un irritant attachant, un inclassable que l'on n'arrive pas à riper dans une case. Normal, il lui manque cette case.
J'aurais aimé l'entendre à l'époque où il était coiffeur. Le salon élyséen qui l'employait alors s'est-il remis de son départ ? Le Larousse en couleur c'est bien et rudement pratique ; le Luchini en 3 ou 4D, comment se fait-il diable qu'aucun éditeur en didactique ne nous le propose ? Fabrice n'est jamais en rupture de salive pourtant. Comprends pas.
Rédigé par : scoubab00 | 08 février 2013 à 23:18
Un esprit pétillant, une diction parfaite, FL pourrait déclamer le Bottin mondain sans que cela soit ennuyeux, avec citations et métaphores en prime. On l’imagine bien dans un salon 18ème en marquis poudré et parfumé, papillonnant parmi une nuée de jolies femmes. Beaucoup moins en guerrier ou en homme des bois ! A cet égard, si je devais émigrer sur une île déserte, je ne le choisirais certes pas comme compagnon ! Car je me demande quel homme se cache réellement derrière cette image précieuse tout en paillettes et rutilance ? Avec ces fausses indignations tellement théâtrales dont il use et abuse pour clouer son interlocuteur au pilori. Une langue aussi habile et rapide qu'un fleuret pour "bretter" les mots !
La réponse serait-elle dans le vent, au creux d'un grain de blé plein de musique ? Ou inaccessible comme un soleil qui flamboie au couchant avant de disparaître majestueusement derrière un immense rideau de nuages incandescents, bordé de violet ?
Rédigé par : Mary Preud'homme | 08 février 2013 à 22:37
Eh ben, grâce à MCPN voilà que je me découvre schizophrène ! à mon âge ! Quand je pense que Bernanos, Jacques Maritain, Maurice Clavel et bien d'autres, écrivains ou philosophes, l'étaient aussi, ça me rassure.
Ce qui me rassure aussi c'est que votre connaissance du christianisme et du judaïsme me semble franchement "orientée". Peut-être êtes-vous un tantinet psychorigide ?
Allez, un bon spectacle avec Luchini, ça vous détendra.
Rédigé par : Marie Dumont | 08 février 2013 à 22:03
Je l'ai bien aimé dans les Rohmer, surtout "Perceval le Gallois" et "L'arbre, le maire et la médiathèque" avec la Dombasle... Dans Uranus, une merveille. Dans Beaumarchais. Et même dans P.R.O.F.S... Mais récemment, beaucoup moins : c'est le genre d'acteurs qui ne fonctionnent que s'ils ne se prennent pas au sérieux.
Rédigé par : Boris | 08 février 2013 à 20:54
Bonsoir Monsieur Bilger
Oui, je suis heureux qu'il y ait des passeurs de Louis-Ferdinand Céline de cet acabit, amoureux de la langue, et qui monte et démonte sur scène "la petite musique" de cette langue célinienne, comme s'il parcourait une partition de concerto.
Instaurant des silences, répétant plusieurs fois une phrase avec différentes intonations, faisant jusqu'à participer les spectateurs (je l'ai vu trois fois).
Autant Céline est une lecture qui m'a marqué, autant il y a de fortes grandes chances que je n'aurais pas apprécié le personnage si je l'avais rencontré du temps où il écrivait ses pamphlets.
Mais c'est la bêtise de la bien-pensance d'aujourd'hui de dire que si on aime un écrivain qui était engagé on porte for-cé-ment, in-dis-cu-ta-ble-ment ses idées et ses positions en bandoulière.
Eh bien, tant pis, il y a des jeunes qui ne liront jamais une page ni du Voyage au bout de la nuit ni de Mort à crédit parce qu'ils se diront qu'ils vont lire les œuvres d'un vilain facho (alors qu'entre parenthèses, il n'y aucune trace de racisme dans ces deux premiers volumes, c'est après que ça se gâte ).
Pour ma part, je me moque des bien-penseurs (comme Elisabeth Lévy parle des maîtres-censeurs), et je relirai sûrement les deux œuvres que je viens de citer comme je l'ai déjà fait plusieurs fois.
Le politiquement correct qui influerait sur ce que l'on doit lire ou pas (ce qui voudrait dire qu'on ne lit que les auteurs qui nous seraient politiquement proches ou politiquement acceptables, enfin bref un sujet sans fin, passons) cela me passe à dix kilomètres au-dessus du cocotier.
Merci d'avoir parler de Luchini.
PS : même si je suis un peu d'accord pour dire que maintenant, on peut quasiment l'anticiper en permanence, ce qui casse un peu le charme du type qui était, à ses débuts, inanticipable par excellence.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 08 février 2013 à 20:09
Je note que dans les médias beaucoup de gens font très attention quant à leur soutien au mariage pour tous, manifestement le petit trois cent mille anti a frappé les esprits. Comme la multiplication des pains ils seront deux millions à la prochaine.
La réponse de Gerra ne me semble pas idiote. Ces gens-là sentent le pays.
Rédigé par : Perplexe-gb | 08 février 2013 à 19:36
Bravo M. Bilger.
Luchini est un esprit autant qu'un artiste.
Je l'ai vu au théâtre: un délice.
Ses citations fréquentes (ce qui naturellement déplaît aux politico-médiatico-artistocrates solfériroses et autres) des grands auteurs sont pour nous des bouées de sauvetage.
Avec lui, nous trouvons des raisons d'espérer.
J'arrête ici, car dans leurs défécations mentales habituelles, les dysculturateurs patentés, rendus furieux par son influence, vont le traiter de fasciste...
Rédigé par : Arobase du Ban | 08 février 2013 à 19:10
Comme vous j'ai écouté Fabrice Luchini ce matin sur France Inter.
Ma réaction aurait été à l'identique de celle d'Achille | 08 février 2013 à 14:51 et donc je ne perdrai pas de temps à le paraphraser.
Pour une fois, Patrick Cohen a éprouvé quelques difficultés à maîtriser le cours de cet entretien, avec un Fabrice Luchini toujours aussi incontrôlable et pétillant. Excellente introduction à l'intervention hebdomadaire de François Morel, lui aussi toujours aussi agréable à écouter et préambule à une excellente journée de vendredi...
Rédigé par : Robert | 08 février 2013 à 19:07
Les athées me choquent rarement. Même quand ils sont vulgaires.
Ceux qui me choquent sont les croyants des autres religions qui soutiennent avec vigueur la liberté d’expression de Charlie Hebdo lorsque cette liberté s’exerce contre le prophète de l’islam mais qui sont agacés lorsqu’un artiste se moque du pape.
Rédigé par : zefir | 08 février 2013 à 18:33
L'interview de Gerra citée est loin d'être sans intérêt. Elle constitue une manifestation explicite et sans fard de l'individualisme exacerbé qui constitue l'idéologie dominante des sociétés contemporaines, et dont, paradoxalement, le conformisme de la culture médiatique est le vecteur privilégié... Un individualisme dont les conséquences commencent à peine à s'esquisser...
Rédigé par : Guzet | 08 février 2013 à 16:39
Si Gerra n'est pas croyant, il est constant en refusant tout mariage.
Je suis bien plus circonspect pour les antireligion qui réclament un baptême civil...
Rédigé par : Jean-Marc | 08 février 2013 à 15:23
Bonjour Philippe Bilger
« Jamais assez de Luchini ! »
J’ai écouté également Fabrice Luchini au micro de Patrick Cohen ce matin sur France Inter et même si j’ai tendance à trouver ce comédien agaçant avec sa manie de répondre aux questions par des citations de ses auteurs préférés, je n’ai pas pu résister à l’envie de l’écouter jusqu’au bout de l’émission.
Il est agaçant, certes, mais attachant car ce qu’il dit est spontané, dépourvu de tous ces « éléments de langage » dont ne peuvent s’empêcher d'user et abuser journalistes et politiciens et qui à force d’être répétés ne veulent plus rien dire.
C’est un des rares comédiens qui est capable de parler vrai, sans se laisser porter par la tendance du moment, comme le « mariage pour tous » dont on nous rebat les oreilles depuis des semaines et qui pousse nos députés toutes tendances confondues au bord de l’hystérie.
Un comédien excentrique, excessif jusqu’à l’absurde parfois, mais dont on ne peut pas nier la sensibilité et la subtilité.
On a tendance alors à tout lui pardonner parce qu'il est d'une grande honnêteté intellectuelle. Qualité suffisamment rare pour être appréciée.
Rédigé par : Achille | 08 février 2013 à 14:51
Etre contre les religions n’est pas de l’intolérance, c’est faire un grand pas vers la prise en compte de ce qu’est la schizophrénie mystique en désorganisation de la pensée objective.
Antoine Lesur, psychiatre : La schizophrénie, la comprendre pour mieux la vivre.
«La désorganisation que cause la maladie s’accompagne d’interrogations incessantes sur sa propre identité, sur les valeurs morales (le bien et le mal, Dieu et le Diable), sur la sexualité etc. Perdus sans repères, ils peuvent être attirés par l’ésotérisme, la magie, voire les sectes à la recherche d’un absolu en fait inaccessible. »
La religion est présente partout dans le monde ; schizophrénie aussi.
La religion existe depuis toujours ; schizophrénie aussi.
On me parle dans ma tête, Dieu m’a choisi ; schizophrénie aussi.
On me montre l’invisible, ces personnes vénérées ; schizophrénie aussi.
Les croyants vénèrent Dieu, ses prophètes, ses saintes personnes ; schizophrénie je te déteste.
Et vous dans vos rêves et cauchemars, qui vous parle, qui vous montre.
Dieu n’écrit à personne, alors ne me dites pas qu’à l’origine ce sont des voix célestes qui ont parlé aux «prophètes», vous seriez dans la zone rouge de la psychiatrie.
En finir avec cette maladie religieuse qui hante la psychiatrie.
A-t-on le droit de vénérer une maladie destructrice de nos jeunes.
Si c’était de même pour d’autres maladies – cancer, sida…- vous feriez la révolution.
Pourquoi sommes-nous encore les dégâts collatéraux des bien-pensants ?
Et si vous chantez : « Il est né le divin enfant, chantons tous son avènement ! … » Pensez à sa mère, car avoir un schizophrène à la maison c’est l’enfer assuré.
http://schizo-non.allmyblog.com/125-etait-il-schizophrene.html
http://schizo-non.allmyblog.com/141-hallucinations-religieuses.html
Rédigé par : MCPN | 08 février 2013 à 14:42