Il y a dans l'admiration vraie une richesse, une douceur, une chance qui font infiniment de bien à ceux qui l'éprouvent.
Bien plus qu'à ceux qui l'inspirent quand ils sont encore des nôtres.
Mais l'admiration vraie, pour être acceptée par tous, ne doit pas s'éloigner de la mesure et de la plausibilité. Ni tomber dans une sorte de frénésie qui la disqualifierait et la rendrait ridicule aux yeux de beaucoup. L'excès détourne de l'adhésion au lieu de la favoriser.
Comment ne pas songer à ce beau sentiment et à ses possibles dérives quand la mort de Stéphane Hessel - Un juste, titre Libération - met en évidence la distance qui devrait distinguer l'hommage de l'idolâtrie ? La révérence à l'égard d'une personnalité respectée mais discutée du consensus de tout un peuple autour d'une figure incontestable ? Victor Hugo de Stéphane Hessel ?
A l'initiative d'Eva Joly, d'Etienne Pinte, de Pouria Amirashi et de deux historiens, une pétition réclame l'entrée au Panthéon de Stéphane Hessel. Elle sera, elle est déjà signée par de nombreux soutiens. "Nous souhaitons que le sens du combat perdure et soit reconnu". Le Panthéon au service d'une cause politique.
En effet, d'un combat qui n'a tout de même pas été mené par un pur esprit et sans rapport aucun avec les enjeux d'aujourd'hui. "La vie de Stéphane Hessel se confond avec son inlassable combat pour les droits de l'homme, de la Résistance aux sans-papiers" (Libération). Se soucier des droits de l'homme - ce qui en dehors de malades, de tueurs et de dictateurs - est tout de même une préoccupation commune.
Pour sa part, Stéphane Hessel a volontiers ciblé son action et orienté sa compassion vers ceux qui, sur le plan international ou en France, avaient besoin d'être défendus parce que leur violence, leur terrorisme ou leurs transgressions les mettaient légitimement en accusation. Ce n'est pas parce qu'on s'est penché avec tolérance, voire complaisance sur certains qu'on doit être sur-le-champ encensé pour l'éternité.
Je me souviendrai toujours dans "Indignez-vous" de ce passage où Stéphane Hessel appelait amour des enfants le comportement de certains Palestiniens qui les tenaient pour s'en servir comme boucliers lors du blocus de Gaza.
Souligner que Stéphane Hessel, en dépit de l'effort contraire de thuriféraires prompts à l'embaumer, n'a pas sa place au Panthéon n'est pas porter atteinte à sa mémoire ni diminuer ses mérites ni offenser son aura qui, quoi qu'on pense de son humanisme à mon sens pas aussi universel qu'on le dit, n'est évidemment pas injustifiée. Il fait partie de ces rares êtres non pas à l'abri de tout mais en tout cas d'une mauvaise réputation. Il a été plus fort que les contradictions et les désaccords, que son immixtion généreuse et superficielle dans tout ce qui regarde le progressisme et le sectarisme du coeur, n'a pas cessé de susciter.
Au fond, le formidable succès de son petit libelle - Indignez-vous - avec son injonction démagogique suivie dans tant de pays par des révoltes et des désespoirs collectifs a constitué Stéphane Hessel comme un maître - ce qu'il aurait détesté être - n'offrant rien d'opératoire à des jeunesses déboussolées et les éloignant au contraire, par ce conseil extrémiste et vain, du recours intelligent, modeste, patient et pragmatique à la politique. Il a amplifié une indifférence, un populisme que sa sagesse aurait dû tenter de réduire.
Quel bonheur, aussi, pour ceux que l'âge avait attiédis de se relancer symboliquement dans la lutte en proposant des slogans et des incitations à l'insurrection ! Rien de plus drôle à ce titre que de lire, sous l'égide de Stéphane Hessel et de Jean Daniel, "Insurgez-vous !" La révolution mise à la portée de tous et conseillée par des aînés nostalgiques !
Jean-Luc Mélenchon ne s'opposerait pas à sa panthéonisation si elle était décidée.
Six députés socialistes plus raisonnables que nos pétitionnaires se contenteraient d'un hommage national et le réclament au président de la République qui n'a sans doute pas assez de sujets importants à traiter pour qu'on y ajoute celui-ci caractéristique de cette tendance française régressive qui s'attache obsessionnellement à ce qui retarde, immobilise et pétrifie - au passé, à la mémoire, aux célébrations, aux commémorations, aux repentances et aux glorifications. L'avenir fait apparemment mal à la France.
Le Premier ministre qui n'est pas dénué de bon sens - ce qui est utile pour chasser les faux problèmes - déclare "qu'il faut laisser un peu le temps des choses. Je ne suis pas sûr d'ailleurs qu'il aurait souhaité ça, c'était un homme simple". Jean-Marc Ayrault a une manière élégante de sortir de cette nasse : il a totalement raison.
Du fils de la femme ayant hésité entre Jules et Jim au vieillard alerte et admiré, une vie, un parcours, une histoire exceptionnels. Faut-il les tuer une seconde fois en les solennisant au-delà du nécessaire, contre toute vraisemblance ?
Une conclusion par l'absurde qui mettra à bas, je l'espère, cette invocation au Panthéon.
Le même jour que Stéphane Hessel est morte, à 93 ans, l'ancienne sénatrice Françoise Seligmann, grande résistante, figure du socialisme et collaboratrice de Pierre Mendès France. Politique exemplaire, féministe emblématique, militante des droits de l'homme, qualifiée de "vieille dame indignée de la gauche française", au nom de quoi faudrait-il refuser, dans cette course au Panthéon, à cette femme unique ce à quoi cet homme sublimé aurait droit ?
La frénésie de l'admiration est une passion dangereuse : elle conduit à un trop-plein.
Curieuse coïncidence : la Grande Faucheuse aura décidé de nous enlever dans la même semaine Stéphane Hessel et Hugo Chavez.
Le premier aura intellectualisé à outrance et le second aura vérolé son pays "Hessel en main" (comme on dit "Missel en main")...
Il n'en restera rien.
Rédigé par : Savonarole | 06 mars 2013 à 11:48
Rédigé par le Sieur oursivi le 2 mars 2013 à 12:39
Mais alors... plus serieusement : comment marquer la distance, non pas hautaine, mais respectueuse avec les un(e)s, les autres ?
Pourquoi, en France, faut-il desormais "singer" nos ami(e)s Anglo-Saxons et leur fausse proximite (puante) copiee sur le comportement americain alors qu'il est evident que nous ne sommes pas toutes/tous issu(e)s du meme milieu et n'avons donc pas les memes vocations, les memes interets, etc.
Donner a croire le contraire est ridicule et dangereux ; chacun/e a sa place a assumer sa position sociale et le monde ne s'en portera que mieux et peut-etre avec moins de violence...
Au plaisir de continuer a vous lire ainsi que certain(e)s !
Excellente semaine a toutes/tous.
Rédigé par : Valerie | 04 mars 2013 à 15:50
"Indignez-vous (...) a constitué Stéphane Hessel comme un maître - ce qu'il aurait détesté être"
Voire... Il y avait dans cette parole moulinée et dégustée par celui qui la proférait quelque chose que je trouvais profondément irritant.
Je ne suis pas de votre avis : il me semble que ce "sage" a au contraire joui avec délectation de sa gloire quasi posthume et du rôle de gourou que les médias lui avaient assigné.
Rédigé par : Frank THOMAS | 03 mars 2013 à 20:00
@ Pietri S
"notre culture occidentale est judéo-chrétienne, et le reste n'est que confusion, donc vide de sens !"
Celse et Hypatie n'en étaient pas persuadés... Pour le coup, tout le reste est littérature !
Rédigé par : Boris | 03 mars 2013 à 10:38
Quelle que soit sa religion, que l'on se reconnaisse de l'une ou d'aucune, que l'on soit athée, agnostique, hédoniste, adhérent ou non d'un parti politique... notre culture occidentale est judéo-chrétienne, et le reste n'est que confusion, donc vide de sens !
Rédigé par : Pietri S | 03 mars 2013 à 07:39
Xavier Nebout
"On ne peut pas à la fois être athée et comprendre la joie de la prière, donc prétendre comprendre les mystiques de toutes époques autrement qu'en les prenant pour des dingues, autrement dit enfin, comprendre le fait religieux qui anime l'humanité depuis ses origines"
Vous prêtez à ceux qui ne partagent pas votre foi ardente, croyance et tout ce qui en découle (choses fort respectables et estimables), les mêmes ignorance et mépris que vous professez à leur encontre.
On peut fort bien être agnostique, athée et laïc, et pour autant comprendre et respecter les croyances religieuses ainsi que leurs fidèles. Cela ainsi que mesurer l'ancienneté et importance du fait religieux, ceci entre autre dans la construction de notre civilisation européenne. Quoi que veuillent en dire certains athées viscéralement anticatholiques, nos valeurs républicaines doivent beaucoup au message christique. Elles n'en sont souvent qu'une laïcisation.
Rédigé par : Trekker | 02 mars 2013 à 19:04
C’est pourquoi un enseignant en histoire qui n’a pas compris le fait religieux en son mystère qui a fait l’homme et l’humanité est nécessairement un charlatan malgré lui.
Bien vu Xavier ! Un prof d'histoire au collège m'a assuré que si je ne travaillais pas, j'aurai de bonnes notes à la Saint-Glinglin. Il avait parfaitement raison, cela s'est bien vérifié.
Rédigé par : scoubab00 tout à fait Xavier | 02 mars 2013 à 15:04
@ Savonarole et Archibald
Ce que vous rapportez est vrai, et il aurait fallu que cela soit dit du vivant de Malraux... bien qu'à mon avis l'"ami génial" de de Gaulle ne soit pas un charlatan, plutôt un farfelu de talent qui valait bien son Hemingway - et cent BHL. Il a eu un vrai prix Goncourt, pas un Interallié de complaisance. Il a écrit les premières pages de L'Espoir et les Antimémoires (bon, beaucoup de verbiage à côté, mais Hugo aussi). Il a fait un vrai film sur l'Espagne, pas un montage bâclé sur la Bosnie. Et il a pris quelques risques : infiniment moins qu'il ne l'a dit et beaucoup moins qu'Hessel. Mais quand même...
@ Xavier Nebout
"C’est pourquoi un enseignant en histoire qui n’a pas compris le fait religieux...". Si c'est une pique, je crains qu'elle n'ait raté son but.
"La lune était obscure,
Quand on me transborda
Dans une préfecture,
Où l'on me demanda :
Etes-vous journaliste,
Peintre, sculpteur, rentier,
Poète ou pianiste ? ...
Quel est votre métier ?
Je cherche fortune,
Autour du Chat Noir,
Au clair de la lune,
A Montmartre !
Je cherche fortune ;
Autour du Chat Noir,
Au clair de la lune,
A Montmartre, le soir".
Hélas, le chat est semblable au dollar : rigoureusement inconvertible...
Rédigé par : Boris | 02 mars 2013 à 14:02
"Si on voulait faire de moi un grand homme, ça me répugnerait, je suis un homme modeste"... ainsi s'exprimait Stéphane Hessel il y a encore à peine un an... il faut donc respecter ce qu'il a dit, ce qu'il est et ignorer la sensiblerie de l'immédiateté de ceux et celles qui veulent exister un peu, en surfant sur tout !
Rédigé par : Pietri S | 02 mars 2013 à 12:44
@ Savonarole
Je m'associe bien volontiers à ce que vous publiez sur Malraux. Pierre Ryckmans, dans le compte rendu qu'il fit en 1997 de la biograhie de Curtis Cate, "André Malraux, a Biography", rappelle qu'à la mort de Malraux, un hebdomadaire parisien lui demanda d'écrire une page sur le thème : qu'a représenté Malraux pour vous ? Il crut qu'on voulait la vérité. Il la livra, mais la rédaction horrifiée la mit aux oubliettes. Il répétait une banalité connue des critiques étrangers qui, de Koestler à Nabokov, avaient passé un demi-siècle à traiter Malraux de "phoney" (charlatan). Mais la vérité n'a jamais eu d'importance. Vous mentionnez Revel, son ouvrage "La connaissance inutile" débute par un diagnostic sans appel : "La première de toutes les forces qui mène le monde est le mensonge."
Rédigé par : Archibald | 02 mars 2013 à 12:40
Rédigé par : Valerie | 01 mars 2013 à 20:47
Chère Madame Valérie,
Vos interventions me citant me font toujours plaisir*, mais si vous pouviez arrêter de me donner du "Monsieur oursivi", celui-ci n'en serait que meilleur.
Depuis le livre de Marcela Iacub, nous savons qu'il faut nous défier des phrases pompeusement écrites - n'y voyez aucune allusion à notre courte et sympathique relation épistolairo-bilgérienne - si on ne veut point aller vers l'encart, le rencard, le trois ou le quatre-quart et autre qui ne mène nulle part.
Bref, fuyez la pompe même modeste du "Monsieur".
Donnez-moi du Maitre, du Monseigneur - si en pincez - du votre Majesté, du Votre Saleté ou Votre Sainteté - les premiers seront les derniers - du Votre Excellence, du Votre Quintessence, du Votre ...
Mais pas du "Monsieur", s'il vous plaît, Valérie, non.
AO
* les autres aussi d'ailleurs, mais moins.
Rédigé par : oursivi@Val | 02 mars 2013 à 12:39
Le trop-plein de dénigrement est tout aussi regrettable et malencontreux que l'excès d'admiration !
Rédigé par : Keizer Soze | 02 mars 2013 à 12:13
Boris 1er mars-14h12
J'en conviens, j'aurais dû être plus précis, hélas je ne retrouve pas la savoureuse anecdote de Malraux sur son vélo, une grande vadrouille à lui tout seul, je crois me souvenir qu'elle vient de Jean-François Revel, qui avait un humour vachard sur les "Résistants". Il avait surnommé Aubrac '"Aubracadabrant"... suite aux innombrables versions de sa Résistance.
Pour Malraux en Espagne, l'historien anglais Anthony Beevor l'a habillé pour l'éternité : "Malraux stands out, not just because he was a mythomaniac in his claims of martial heroism – in Spain and later in the French Resistance – but because he cynically exploited the opportunity for intellectual heroism in the legend of the Spanish war"...
Rédigé par : Savonarole@Boris | 02 mars 2013 à 11:01
Boris
Le droit canon, on n'y est pas encombré par l'inflation des textes, mais c'est dommage de connaître tant de choses et de pas comprendre ce qui les sous-tend.
Cependant, vous n'êtes pas à l'abri d'une grâce. Vous faites d'ailleurs preuve d'une belle réserve à certains égards, la prudence du "au cas où"..., prudence même suspecte. Et si on y ajoute une boulimie démesurée de lecture, et au surplus un gros besoin de le faire savoir, ça devient très suspect.
On ne doit pas confondre prêtres et Eglise, parce que si beaucoup de prêtres sont des saints, il y a aussi beaucoup d’homos qui se sont crus obligés en plus d’être soixante-huitards - les curés et de m… comme disent certains bénédictins, pour ne pas dire aussi évêques de m… . A tel point qu'il fut un temps où ceux qui avaient la vocation ne faisaient pas long feu au séminaire. Bon nombre d’entre eux sont partis faire leur prêtrise dans les monastères, mais pour d’autres, ça a été un gros choc psychologique. Sans doute parmi ces derniers, on doit trouver des athées dans votre style…
Enfin, le problème, c’est le charisme de ceux qui sont dans l’erreur, car ils y entraînent d’autres. C’est pourquoi un enseignant en histoire qui n’a pas compris le fait religieux en son mystère qui a fait l’homme et l’humanité est nécessairement un charlatan malgré lui.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 02 mars 2013 à 10:41
Vous avez bien raison, cher Philippe.
Cet emballement pour cet homme chéri des médias qui n'est quand même pas un saint laïque est très exagéré.
"Tout ce qui est excessif est insignifiant" disait Talleyrand qui n'était certes pas un homme vertueux mais qui savait la vanité des choses de ce monde.
Gardons tact et mesure.
Rédigé par : Christian Dulcy | 02 mars 2013 à 08:29
Hessel, icône de la bien-pensance, des bobos et du politiquement correct s'en est allé. Il avait l'indignation très sélective : à quoi cela rime-t-il de s'indigner de la pauvreté - qui existe de toute éternité et en tout lieu (sauf à Monaco, peut-être) - sans d'abord s'émerveiller des progrès formidables de nos sociétés en quelques générations. Il s'agissait d'abord d'exploiter politiquement la générosité et la solidarité naturelles des Français contre la droite et quand il n'y en a plus assez de pauvres, d'encourager leur importation massive.
Rédigé par : NewParadigm | 02 mars 2013 à 07:04
Tipaza 23.07
"En voilà une mesure qu'elle est intéressante" LOL (premier cf.) le constat s'il est peut-être nécessaire à quoi servira-t-il ? quelles mesures envisagent-elles de prendre puisqu'elle semble déjà en connaître le résultat, peut-être juste avoir un nouveau chiffre pour le 8 mai... Quand on ne sait pas quoi faire on s'agite, c'est une nouvelle fois le genre de truc qui ne sert à rien, juste à placer/justifier quelques amiEs !
Un tel truc aurait été plus approprié si la ministre des Droits de la Femme s'était emparée du sujet...
Rédigé par : Pietri S | 02 mars 2013 à 06:57
Et vous, Boris, que pensez-vous de la parabole du figuier ?
Rédigé par : Alex paulista | 02 mars 2013 à 02:34
"Un juste, titre Libération", lit-on dans le billet proposé... alors qu'il est juste... "indigné". De la dévaluation des mots. Eh oui, on est en plein délire !... Bescherelle, Larousse et les autres, venez vite libérer Libé !
Rédigé par : Nath | 02 mars 2013 à 01:24
La ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti a installé aujourd'hui un comité chargé, face à "un constat très amer", de "suivre l'évolution de la place des femmes dans le champ culturel et médiatique".
Projet original parmi les pistes de réflexion évoquées par la ministre, la possibilité de calculer le nombre "de femmes assassinées chaque semaine à la télévision dans les scénarios" de fiction, car cela donne des "représentations parfois inquiétantes".….’(source Le Figaro)
S’indigner est le message que nous a laissé Stéphane Hessel. Outre qu’il est plus facile de s’indigner que de se révolter, il arrive parfois que l’on ne puisse s’indigner parce que l’on éclate de rire à en perdre la respiration !!
L’égalité portée à son sublime ridicule.
Molière, même le grand Molière n’aurait jamais osé pareille farce. Mais ils s’arrêteront où nos braves ministres, savent-ils qu’il y a le feu dans la Maison France ?
PS : On appelle brave dans le Sud, un débile léger.
Rédigé par : Tipaza | 01 mars 2013 à 23:07
@ Xavier Nebout
« un charlatan, ou plus simplement un charlot ».
A vrai dire, j’espérais mieux du flambeau de l’église militante, de l’incarnation de l’agapè dans cette portion de la blogosphère, de l’athleta Christi.
Il est donc dommage que vous ne fassiez pas davantage fructifier cette parabole en votre coeur : « Un créancier avait deux débiteurs ; l’un lui devait 500 pièces d’argent, l’autre 50. Comme ils n’avaient pas de quoi rembourser il fit grâce de leur dette à tous les deux. Lequel des deux l’aimera le plus ? ». Simon répondit : « Je pense que c’est celui auquel il a fait grâce de la plus grande dette ». Jésus lui dit : « Tu as bien jugé ».
Vous en conviendrez : vous êtes tenu par la loi divine de témoigner aux libres-penseurs et autres athées la douceur évangélique que méritent leurs péchés contre l’esprit… A la façon du bon abbé Gaultier face à Voltaire, vous devez supporter le chien qui retourne à son vomissement, même lorsqu’il s’appelle Hessel : qui sait si la grâce efficiente ne l'a pas poussé au repentir in articulo mortis ?
Ce faisant, vous acquerrez des mérites étendus, dans ce monde comme dans l’autre… De toute façon, je le crains, votre foi brûlante ne vous laisse pas le choix ! En échange, vous aurez droit à mon indulgence la plus rationaliste, la plus naturelle, la plus immanente – et qui plus est, celle d’un diplômé en droit canonique…
Rédigé par : Boris | 01 mars 2013 à 22:57
Après tout, pourquoi pas !
S'il s'agissait au Panthéon d'accorder au temps présent les bonnes mœurs établies, après la panthéonisation alors pour toujours..., je m'en souviens à moins que je ne me le rappelle, les "modernes" n'ont plus grande importance...
Je suis assez convaincu que Stéphane Hessel était un très singulier personnage, un du genre qui a su reconduire l'esprit moderne (1905/ 1930 en genèse), pour le siècle plus tard.
Il est vrai que ce ne fut que pour la mise en ligne de convictions..., n'empêche.
Ni Le Corbusier, ni Picasso n'ont été passibles du Panthéon.
Il faut dire que si Picasso apparaît dans les raccourcis-claviers de notre "post"-modernité dès tapé "pica", il faut taper "Le Corbusier" en entité pour valider son intime saisie !!!
Quant à Victor Hugo, suffit de 6 lettres..., et il revient !!!
Bon, je vais essayer avec le moine Maendel, un aussi du genre qui a loupé le panthéon, et voir comment taper sur le clavier le ramène, alors me faire une idée de, pour cette fois, votre jugement presque avancé quel que soit le procès!
Rédigé par : zenblabla | 01 mars 2013 à 21:35
"Dans le cas de chefs d'œuvre de ce type, je ne m'occupe aucunement du bord politique de l'auteur, sinon je n'aurais jamais lu une page de Louis-Ferdinand Céline, et c'est quand même quelque peu assez triste."
Rédigé par : Carl+Larmonier | 01 mars 2013 à 16:32
C'est vrai. Vous citiez "La horde sauvage" de Sam Peckinpah, ça ressemble à du Bardamu lors du final : "toutes ces viandes saignaient énormément"...
Rédigé par : Savonarole@Carl+Larmonier | 01 mars 2013 à 21:17
Rédigé par Monsieur oursivi@AP le 01 mars 2013 à 14:34
"...né déjà mort et nous adresser de ses choses si singulièrement à lui, déjà depuis l'autre rive."
Triste et jolie reflexion !
Rédigé par : Valerie | 01 mars 2013 à 20:47
Bonjour Monsieur Bilger
Il y a deux de mes écrivains préférés qui furent "canonisés" au Panthéon.
Victor Hugo mais surtout Emile Zola.
En fait je pourrais parler d'un de mes livres de chevet qui est L'Assommoir, qui au niveau de la lecture est tout sauf un assommoir, plutôt une caverne d'Ali Baba d'une langue constellée de délicieux termes d'argot qui retraçaient toute une époque d'un certain vieux Paris, une langue gouleyante de saveurs, onctueuse qui était le style zolien typiquement inimitable par excellence.
Rien que pour ce livre empli de mille et une saveurs, j'aurais il est vrai "canonisé" Emile Zola au Panthéon, même de son vivant, symboliquement, par anticipation.
Dans le cas de chefs d'œuvre de ce type, je ne m'occupe aucunement du bord politique de l'auteur, sinon je n'aurais jamais lu une page de Louis-Ferdinand Céline, et c'est quand même quelque peu assez triste.
Bonne soirée.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 01 mars 2013 à 16:32
Boris,
Il est encore heureux qui vous ne prétendiez pas savoir au sujet de l'âme puisque les "libres penseurs" nient son existence.
Quant à élever son esprit chez les libres penseurs, encore faudrait-il qu'il y ait la place sous le plafond, puisque le propre des libres penseurs est d'avoir borné leur esprit par l'athéisme et "la vraie science".
On ne peut pas à la fois être athée et comprendre la joie de la prière, donc prétendre comprendre les mystiques de toutes époques autrement qu'en les prenant pour des dingues, autrement dit enfin, comprendre le fait religieux qui anime l'humanité depuis ses origines.
Si bien que l'historien libre penseur hypocritement laïque et athée par essence, est nécessairement un charlatan, ou plus simplement un charlot.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 01 mars 2013 à 15:13
@Jean-Marc
Sur le thème du culte de la personnalité et des chefs, pour enfoncer le clou à la suite d'Achille (le nôtre pas le vrai), certains n'avaient-ils pas souhaité faire obtenir un Prix Nobel de la paix à notre N Sarkozy président ? (à la suite d'Obama) http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20120604.OBS7440/sarkozy-futur-candidat-au-prix-nobel-de-la-paix.html
Rédigé par : Josiane Lacombe Minguell | 01 mars 2013 à 15:13
A tous les critiques voire les perfides sans argument ou presque, Hessel ne se vantait en rien d'avoir dirigé quoi que ce soit dans les hauts faits dont sa jeunesse et son élégance lui ont fait cadeau, c'est dit là :
http://www.franceculture.fr/emission-hors-champs-hommage-a-stephane-hessel-2013-02-27
s'y décrivant comme porteur de dossier, apprenant tout de R. Cassin.
Alex, je ne suis pas certain qu "apaisant" soit le mot le mieux choisi tant ce morceau m'électrise. Votre lien vers la conversion protestante de Darc n'est-elle pas un peu trop belle pour notre bon Nebout ?
Comme le disiez fort justement, Hessel est mort jeune.
Darc side of the mood semblait lui être né déjà mort et nous adresser de ses choses si singulièrement à lui, déjà depuis l'autre rive.
Je ne serai pas à Paris la semaine qui vient et ne pourrai pas accompagner son départ ; et c'est bien moche.
AO
Rédigé par : oursivi@AP | 01 mars 2013 à 14:34
Rien à dire sur ce monsieur Hessel.
Jamais lu ses bouquins. De toute façon, le rapport prix/page ne me semblait pas bon.
Par contre, avez-vous entendu parler de Fanfoué à Moscou ? La presse est muette et à part quelques blagues dont une sur le Porto que d'ailleurs je n'ai pas comprise, il semble bien qu'il ait fait chou blanc. Quelle honte, cette conférence de presse avec l'ami Poutine. "Vladimir, je suis dans la m..., achète-moi des frégates et viens investir chez moi... on aime les riches... russes."
Rédigé par : Polochon | 01 mars 2013 à 14:19
Hier de grands hommes sont partis de leur belle mort, Stéphane Hessel, Françoise Seligmann*, Henri Caillavet tous ayant dépassé les 90ans, quand même, Benoît XVI, devenu Pape Emérite lui s'est retiré dans une dignité, une humilité, une grande classe absolues... vers des horizons différents.... Daniel Darc lui aurait pu rester parmi nous un peu plus longtemps s'il ne s'était pas cette fois-ci encore hasardé à une overdose de son cocktail préféré...
* une femme est un homme comme les autres !
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... mais la vie continue, et notre show must go on, amnistie sociale et suppression des jurés populaires trop onéreux, n'importe quelle personne dotée d'un peu de bon sens l'aurait prévu, sauf des décisionnaires poliques qui toujours ignoreront la faisabilité économique de leurs projets !
Dans le premier cas est-ce à dire qu'au nom d'un quelconque engagement revendicatif, mais social, n'importe qui pourra "casser la figure à son supérieur", casser tout sur son passage en toute impunité, et y compris le président de la république ou un ministre LOL LOL. N'est-ce pas surtout et d'abord une remise en cause du travail de la justice, le politique remettant en cause une décision de justice, que fait-on de la séparation des pouvoirs, puisque cette loi rétroactive concernerait la période 1.1.2007 - 31.12.2012 ... comme par hasard sans aucun doute LOL LOL
Il y a définitivement quelque chose de pourri au royaume du Danemark !
Rédigé par : Pietri S | 01 mars 2013 à 14:13
@ Savonarole
"Pendant l'Occupation, il traversait en vélo le Pont-Neuf, un brave sous-off allemand lui demande ses papiers, c'est devenu "j'ai été torturé par la Gestapo !"...
Vous m'étonnez, je ne situais pas le Pont-Neuf dans le Quercy... Malraux prenait souvent ses désirs pour la réalité : vous aussi, visiblement. Si vous voulez dénoncer l'esbrouffe, parlez-moi des plans de Sartre pour la libération de Paris conçus au café de Flore ! Ou de la rencontre entre Mao et le délégué autoproclamé du Komintern, ça, d'accord, c'est du grand délire ! Mais surtout relisez Olivier Todd et ce qu'il dit de l'arrestation malrucienne...
Personne ne nie que Malraux était un mythomane : mais même les farfelus peuvent faire de la Résistance et diriger une escadrille - pas très bien, je vous l'accorde. Après tout, le pseudo-évêque d'Agra a bien fini guillotiné...
Rédigé par : Boris | 01 mars 2013 à 14:12
Ce donneur de leçons a bien sa place au Panthéon mais au panthéon communiste dont ce compagnon de route a toujours été le thuriféraire.
Rédigé par : cellier | 01 mars 2013 à 11:51
Dans cette situation encore une fois pas de mesure raisonnable.
Des admirateurs ou des détracteurs, tous aussi peu objectifs les uns que les autres (CRIF inclus).
Pendant ce temps on libère des dealers qui vont menacer les témoins (affaire récente du parquet de Créteil) et Guérini menace de balancer du monde au PS... tout va très bien madame la Marquise.
Personne ne comprend donc ce qui va finir par se passer ?
Faut-il attendre un second tour Mélenchon/Le Pen en 2017 ?
Rédigé par : celui qui maugrée | 01 mars 2013 à 11:35
Assez pitoyable l'appropriation que font certains de la mort de ceux, aujourd'hui c'est Stéphane Hessel, qu'ils voudraient élever au rang des idoles, canonisation et béatifications laïques sont en marche, faut-il être vide, sans but et sans espoir pour se jeter ainsi sur une dépouille, pour n'avoir rien d'autre à proposer qu'un simple respect, rien d'autre, rien de plus, plus serait vulgaire !
Rédigé par : Pietri S | 01 mars 2013 à 11:20
Bonjour les magistrats !
Tant qu'à s'indigner, autant le faire pour de bonnes et inquiétantes raisons tel que le laxisme d'une magistrature gauchiste intello bobo bêlante larmoyante féminisée et impuissante en passant par la suppression des dispositifs existants contre la récidive. Les "jeunes deuxio chances" victimes de la société et "traumatisés" par cette honteuse colonisation dont ils ont encore les "séquelles" LOL , parfaitement au fait de l'actualité, savent très bien quel genre de message d'impuissance leur envoie le gouvernement via ses mesures "pédagogiques" démagos en lieu et place de la coercition dûment méritée.
Rédigé par : sylvain | 01 mars 2013 à 10:59
Vous me faites peur Savonarole !
Est-ce à dire que BHL ayant aperçu une contractuelle alors qu'il était attablé à la terrasse des "Deux magots" aurait droit à cet insigne honneur ?
J'avais déclaré dernièrement sur ce blog que je ne serais pas un héros.
Réflexion faite, s'il suffit de siroter un vichy fraise en regardant passer les jolies filles, je vais réviser ma position.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 01 mars 2013 à 10:36
Sans doute le billet le plus controversé qui fût.
S'y affrontent des indignations courtes et politiquement marquées, comme la contestation de l'opinion qu'on peut avoir des gazaouis et de leurs maîtres, des considérations de pure opportunité où l'admission du sacré est affectée de provision, au sens latin.
Il y a aussi des hagiographies tenaces, qui obligent à rejeter la mansuétude de Hessel sur l'occupation allemande, or, tout le monde sait que "les mains sales" a été créée sous l'Occupation, sans intervention allemande, parce que les temps étaient ainsi ; un excellent ouvrage "La vie culturelle sous l'Occupation", en termine avec le sujet.
On pourrait multiplier tant la richesse argumentaire des billets est grande.
C'est dans ces occasions qu'on peut mesurer l'immense complexité du jugement historique, car pour le plus grand nombre, Hessel est apprécié selon ses positions sur l'histoire contemporaine qu'il a vécue et l'extrapolation qu'en fait le public.
Dans un reportage télévisé un témoin assénait "On lui doit la déclaration Universelle des droits de l'homme".
Le propos est représentatif de la fausse vérité, suscitée par l'excès des médias autant que par l'emballement niais des faux sachants, mais combien ont dû gober le propos...
Hessel a eu une certaine chance dans la vie, il ne paraît pas être autre chose qu'un esprit libéré de certaines conventions et attaché à d'autres, non exempt d'emportements et d'erreurs qui falsifient ses conclusions. En cela il ne se différencie pas du vulgaire, autrement dit, de nous.
Alors, un transfert au Panthéon, pour infime que soit la reconnaissance envers des gens diversement appréciables est encore une imposture à laquelle se sont livrés des gens de peu d'importance, dont M. Mélenchon ou Mme Joly, dont la mesure et le sens de l'analyse ne font pas l'unanimité.
Aussi me garderai-je bien d'émettre sur un homme qui sortait légèrement du commun, par sa culture et la mise à disposition du public d'un slogan commode et provisoirement dérangeant qui avait pour avantage d'être une borne pour des politiques inconstants et arrogants.
Peut-être le choix de Gaza n'était-il pas le meilleur critère à adopter, en raison même des immenses strates de raisonnement que le sujet contient où il faut pratiquement remonter à Hadrien pour l'appréhender.
Eût-il été plus jeune, il aurait pu être un Grillo, révéler objectivement le dédain des populations pour les politiques, au nom d'un simple humanisme, mais il aurait été en butte aux entreprises de destruction comme le sera sans doute Grillo dans quelques mois et aurait pu être ridiculisé par l'anéantissement de ses projets et le manque de structure de ses revendications, un peu comme Poujade, sa mort le transfigure : on entend ça dans tous les enterrements.
Nos dirigeants, en manifestant de la retenue, sont, pour une fois, sagement intelligents, c'est assez rare pour être relevé, mais ce n'est que mon opinion car il est vrai aussi qu'il évitent de donner de la consistance à un objecteur, ce qui est plus pragmatique que sentimental.
Rédigé par : Jean Marie | 01 mars 2013 à 09:59
Bonjour Monsieur Bilger
Du coup je vais mea culpabiliser car je dois être la seule personne existante qui n'ai lu le livre. C'est que je méfie peut être à tort de l'effet de masse.
Je m'explique en deux mots.
Je suis pour le compte devenu une entité extra-terrestre, un habitant de la planète Oxo... Imaginez, personne ne veut me croire quand je dis que je n'ai ni vu Intouchables ni les Ch'tis.
Et la fameuse époque où on pouvait croiser quasiment chaque représentant du bon peuple avec un Da Vinci Code entre les mains comme un bréviaire.
Hein, pas lu une ligne, pas vu le film...
Un extra-terrestre, je vous dis.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 01 mars 2013 à 08:49
"Indignez-vous" a résonné différemment aux quatre coins du monde.
Lars von Trier ne nous a pas encore fait part de son indignation ? Suis-je bête !
Rédigé par : calamity jane | 01 mars 2013 à 08:33
Je trouve que Mère Teresa par exemple, devrait être au Panthéon avant Stéphane Hessel : action militante au quotidien, pendant des décennies, parité - une seule femme au Panthéon si je me souviens bien - et un courage du feu de Dieu !
Rédigé par : Josiane Lacombe Minguell | 01 mars 2013 à 07:03
"Droite ou Gauche, ils veulent tous le faire entrer au Panthéon, et pourtant ils ne l'aimaient pas"... titrait Slate, les Français ont besoin de héros, chaque époque désigne ses héros, on devient "héros" une fois mort parce que les "morts sont tous de braves gens" et Stéphane Hessel a fait de sa fin de vie une story-telling.
La Gauche aurait réclamé des obsèques nationales, il ne faut peut-être pas exagérer, il faut peut-être cesser de tout galvauder : il n'est décédé ni en service ni pour la France, il est mort de sa belle mort à un âge avancé.
Le com de Savonarole 19.22 précise des faits que peu de vivants peuvent confirmer, comme sa participation active et effective au programme rédigé par le Conseil National de la Résistance alors qu'il avait 26 ans qui fût mise en cause, il y était présent, peut-être ?... comme auditeur libre, dirait-on aujourd'hui, peut-être aussi ?
Même les faits certifiés et estampillés historiques doivent être pris avec prudence, peu d'historiens sont dignes de foi absolue, capables de situer leur récit dans le contexte de l'époque.
Attendons quelques années que soient publiés quelques bouquins décrivant la vie et l'oeuvre de Stéphane Hessel pour en savoir un peu plus et être capable d'un sorte de cross-checking !
Rédigé par : Pietri S | 01 mars 2013 à 06:44
@ Catherine Jacob
Est-il plus encore l'un de ces personnages jugés dignes d'être honorés par cette coutume empruntée aux Égyptiens par les Grecs et les Romains et qui consiste à y voir transférée sa sépulture dans un lieu national de mémoire comme dans le cas de [...] et enfin celui de Descartes auquel personne ne s'est opposé mais dont la décision de transfert n'a jamais été exécutée ?
René, ce raisonneur sec qui considérait que les animaux étaient des automates ? Les vers lui ont fait son compte depuis longtemps, qu'il reste donc dans son compost !
Rédigé par : scoubab00 | 01 mars 2013 à 03:37
Stéphane Hessel était un homme autrement plus complexe, a dogmatique et nuancé, que le portrait dont certains tentent de l'affubler. Lire ou relire l'article publié en janvier 2011 sur lui dans "Marianne ".
http://www.marianne.net/Stephane-Hessel-l-indigne-charismatique_a201274.html
Rédigé par : Trekker | 01 mars 2013 à 02:47
@ oursivi
Au moins Daniel Darc nous a fourni un bon fond sonore apaisant pour ce billet.
Dédicace pour XN.
http://www.youtube.com/watch?v=Lihy8yxvG6E
Rédigé par : Alex paulista | 01 mars 2013 à 02:29
Que voulez-vous, Monsieur Bilger, tout homme a ses petits défauts : de Gaulle a écrit au moins une phrase antisémite, Zola et Jaurès nettement plus ; Sartre a publié des articles dans Comoedia en 43, Hermann Hesse s’est engagé volontaire dans l’armée allemande en 14. Pasteur était revanchard, Malraux drogué et voleur, Camus et Guy Môquet communistes, Ferry et Tintin racistes, l’abbé Pierre négationniste, Jean Moulin ami du gauchiste Pierre Cot, Saint-Ex et Victor Hugo volages, Jean-Luc Godard mao. Quant à Churchill, il prenait son premier whisky à 9 heures du matin et admirait Mussolini. Pour le reste, saint Pierre a fait un faux témoignage, saint Paul a participé à une lapidation et Mahomet ne respectait pas la convention de Genève. Il n’y a vraiment rien de sacré dans ce bas monde…
Comme disait Robespierre à propos de Danton : nous ne voulons pas d’idoles. Mais à tout prendre, Stéphane Hessel en vaut une autre.
@ Xavier Nebout
Je vous rassure, je préfère la République qui désacralise à celle du Panthéon. Je ne sais pas pour l'âme, mais si vous désirez élever votre esprit, je gage que la Libre pensée girondine sera ravie de vous accueillir à son banquet du Vendredi gras, le 29 mars prochain. Déjà que vous avez raté la Tête de veau du 21 janvier… Au fait, on est prié de laisser à l’entrée son sabre et ses pistolets. Mais vous pourrez garder le mouchoir de Cholet, le Sacré-cœur et le chapelet...
Rédigé par : Boris | 01 mars 2013 à 02:19
@ Jean-Marc
Je crois qu’en matière de culte de la personnalité, le club des « amis de Sarkozy » n’est pas mal non plus. Lui qui a fait perdre à son parti toutes les élections est réclamé à cor et à cri.
Mais une devise Shadok ne dit-elle pas « Plus ça rate, plus ça a des chances de réussir » ? :-)
Rédigé par : Achille | 01 mars 2013 à 02:15
Bien sûr l'homme force l'admiration.
Il vivait debout et avec une grande classe.
Sans reprendre ses idées nous pourrions au moins adopter son humanisme et sa clarté d'esprit.
Je veux bien faire le chemin jusqu'à 95 ans si je réussis à suivre son mode de vie.
Maintenant honte à ceux qui se sont servis de lui pour faire un succès sans pareil aux onze pages de son fascicule. Boîte à idées creuses, pompeuses donc inutiles.
Je l'ai rencontré à Graz dans une réunion publique. Arnaque ! Dans la salle il n’y avait aucun jeune qu'il espérait secouer mais des retraités juste un peu plus jeunes que lui. Il a fini la rencontre en lisant de tête et en allemand un poème de Hesse, mais la séance de questions du public qui était annoncée n'a jamais eu lieu.
Surtout ne pas approfondir le contenu des onze pages...
Ce soir-là le public s'est indigné.
Je persiste quand même à lui tirer mon chapeau.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 01 mars 2013 à 01:44
Les athées ne sont jamais avares de sacré lorsqu’il s’agit de se légitimer.
En entrant au panthéon, le citoyen français vient élever son âme auprès des dieux de la république.
Le dieu antique incarnait un principe, et se recueillir dans son temple revenait à s’imprégner de l’état d’âme découlant de sa vénération ; en sortant du temple de Mars, on était prêt à en découdre.
Or, l’indignation, c’est l’absence absolue d’intention d’agir, l’état de nullité spirituelle.
Voilà donc qui serait le dieu du nul.
Alors, F. Hollande faisant un discours créant un dieu de la nullité dans le temple de l’athéisme, ce serait l’apothéose de la c…. humaine.
L'accomplissement du sens de l'histoire découlant de 1789.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 01 mars 2013 à 00:27
Mouais, billet qu'on attendait à la virgule près, justement sévère quant à cet enthousiasme des instants opportuns si désireux de s'acheter et surtout de s'afficher une bonne conscience collective, aspect abrupt qui ne le vise pas lui mais ses peu regardant thuriféraires ; billet aussi un peu sot, puisque affirmant
"n'offrant rien d'opératoire à des jeunesses déboussolées et les éloignant au contraire, par ce conseil extrémiste et vain, du recours intelligent, modeste, patient et pragmatique à la politique. Il a amplifié une indifférence, un populisme que sa sagesse aurait dû tenter de réduire."
PB
contre les propos et la nature même, douce et élégante, de cet homme.
Appelant à un certain radicalisme, se défiant toujours de l'indifférence, il n'a pas amplifié celle-là - comment l'eût-il pu ? - il a juste tenté de déciller quelques yeux perdus sous un gras contentement.
Mais vous...
Être aussi béat devant le certes honorable mais bien inconséquent Ratzinger et aussi sournoisement sévère envers celui qui en ces années vous ayant inspiré votre récent billet sur l'héroïsme s'y était montré si brave et orthogonal à la jeunesse de l'ex BXVI, n'est pas ce qu'aurez écrit de plus élevé ; votre agacement légitime devant la bien-pensance vous aura là un peu perdu, cela arrive.
Daniel Darc est mort ce jour. Un des vrais poètes de la rue parigote, complètement défait de ses propres quêtes idiotes, mais, sublimes aussi.
http://www.dailymotion.com/video/xcjjdf_daniel-darc-la-ville-1988-by-zapman_music?search_algo=2#.US_erPKzOKI
AO
Rédigé par : oursivi | 01 mars 2013 à 00:18
Comme tout le monde, j'ai lu "Indignez-vous" et j'en ai été consterné. En quelques pages, tout était mélangé sans cohérence réussissant le tour de force de transformer un texte si court en fatras. Les portes ouvertes y étaient enfoncées avec allégresse. Un très mauvais texte bâclé dont le succès m'est apparu incompréhensible.
L'homme était gentil, certes, mais limite cauteleux, d'accord avec tout le monde mais bloqué sur des conceptions qu'il ne dévoilait pas. Je l'ai rencontré à plusieurs reprises en 1982, quand il était chargé à la Haute Autorité de l'Audiovisuel (ancêtre du CSA) du dossier des radios libres. Des réunions stériles alors que nous étions dans l'urgence de solutions techniques viables pour faire tourner les premières radios privées. Au final, les décisions prises furent à l'inverse de ce qui avait été péniblement convenu. J'ai admiré alors le sens qu'un ambassadeur pouvait donner au mot "diplomatie", sans vaseline.
A l'inverse d'Henri Caillavet ou de Françoise Seligmann, j'attends encore de connaître l'étendue de l'oeuvre politique ou intellectuelle de ce grand homme. Comme tout le monde, il avait fini par m'attendrir car c'est toujours un heureux spectacle qu'un vieil homme qui ne renonce pas à exprimer ses idéaux de jeunesse même si cet homme fut plutôt un accompagnateur du siècle qu'un acteur décisif. Il récitait des poèmes.
Mais, Philippe, cela ne vous autorise pas à nous sortir une énormité !
Je me souviendrai toujours dans "Indignez-vous" de ce passage où Stéphane Hessel louait l'amour des enfants chez les Palestiniens alors que lors du blocus de Gaza ils les tenaient pour s'en servir comme boucliers.
Ah non ! Ce ne sont pas les Palestiniens qui se servaient des enfants comme boucliers mais la minorité dictatoriale du Hamas, qui terrorise la population de Gaza. Les Palestiniens ne sont pas, pas plus que d'autres populations, des dégénérés qui offrent leurs gosses aux bombes, en voilà un raccourci !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 01 mars 2013 à 00:12