On a le droit à ses humeurs sur un blog.
Une fois qu'on a servi la plupart du temps la cause de la liberté d'expression en se laissant, sans réagir, critiquer voire insulter, il me semble qu'il n'est pas anormal de se concéder un peu de place et d'aborder des sujets plus personnels.
En regardant la belle émission de Frédéric Taddéï (France 2), je me suis senti, à un certain moment, mal à l'aise quand mon ami Eric Dupond-Moretti est intervenu sur le dossier Gentil-Sarkozy. Je ne l'ai pas reconnu, j'étais en désaccord avec lui sur tout et, l'écoutant, j'éprouvais l'impression qu'il rendait, avec vigueur, des services qu'il s'était commandés et qui pouvaient se résumer ainsi : détestation du magistrat Gentil et de ses pratiques, défense corporatiste des avocats, démolition de l'infraction d'abus de faiblesse alors qu'on n'en est qu'au niveau de la mise en examen et, évidemment, mansuétude infinie à l'égard des attaques des politiques à l'encontre de ce juge comme s'il y avait la moindre compatibilité entre l'appréciation critique et autorisée d'une décision de justice, le délit de discrédit de celle-ci et les propos haineux de tel ou tel parlementaire ignorant et populiste.
Je me suis couché dans un état de grande agitation et d'extrême malaise parce que je percevais à quel point cette amitié à laquelle je tenais absolument allait m'interdire d'en arriver à un niveau de contradiction qui risquerait de lui porter atteinte et que donc je devrais m'abstenir quasiment ou me brouiller à vie. J'ai choisi.
De cette soirée, après la victoire du PSG, j'ai tout de même retenu la condescendance avec laquelle Jacques Attali demandait sans cesse qu'on lui laissât la parole tout en coupant en permanence celle des autres.
Et l'incroyable personnalité de Judith Bernard qui, avec une urbaine pugnacité, imprégnée d'une vision "mélenchonienne", a défendu son point de vue en étant de surcroît la seule sur le plateau, metteur en scène engagée, à souhaiter que les politiques ne s'en prennent pas à la Justice mais la laissent travailler dans la sérénité. En face de cette lucidité, je me garderais bien des préjugés à l'avenir. La bêtise, dans ce domaine, n'est pas étrangère, en effet, à une certaine droite.
Du soir au matin.
Réveillé, un ami avocat m'apprend qu'Alain Finkielkraut m'a attaqué dans Répliques et qu'il en est navré pour moi.
Je constate en effet que je suis pris à partie à cause du billet que j'ai écrit sur El Shennawy et qui a abouti, grâce à une forte mobilisation de l'Institut pour la Justice, au rejet de son recours en grâce sauf pour la remise de trois années de sûreté. Le président de la République a eu le courage de prendre cette décision alors que le courant médiatique dominant poussait évidemment vers l'inverse.
Appartenant au "lobby sécuritaire", il aurait été évidemment incongru de me confronter à Florence Aubenas et à Louis Joinet qui étaient présents après avoir eu déjà à deux reprises les honneurs du Monde. Comme ils n'avaient pas convaincu, il fallait naturellement les consoler en leur offrant une tribune débarrassée de tout obstacle.
Cette malhonnêteté - requérir contre une personne absente parce que non souhaitée n'est pas une démarche très élégante - est trop usuelle dans les médias, même si elle m'étonne de la part d'AF. Passons.
Le pire allait suivre. AF fait partie des intellectuels médiatiquement omniprésents, fins, cultivés, informés et se piquant d'être éthiquement exemplaires.
Comment, avec une telle formation, un tel terreau, a-t-il pu, sans l'ombre d'une hésitation, comme un procureur d'autant plus redoutable qu'il ne connaissait rien à la cause, continuer à ressasser ces âneries malveillantes selon lesquelles j'aurais été indulgent dans le procès Fofana et autres alors que tout a démontré le contraire, notamment l'instance d'appel qui a confirmé les sanctions que j'avais requises pour les accusés emblématiques.
Il est honteux qu'une telle personnalité, sans doute nourrie par les ragots et les insinuations d'un Szpiner - dont on verra bientôt à Lyon s'il a été moral de sa part de me traiter de "traître génétique" - se soit permis de diffuser ce qui est radicalement faux, et d'une fausseté qui aurait pu être aisément démontrée.
Mais il aurait fallu qu'AF donnant des leçons de rigueur et d'équité intellectuelles se les appliquât et prît quelques secondes la peine de me questionner. Sans doute trop pris, trop important pour cela !
Je me souviens d'une rencontre avec BHL qui avait écrit dans son bloc-notes du Point des inexactitudes sur le procès Fofana. Je suis allé le saluer, sachant qu'il ne m'aimait pas, et durant cinq minutes nous avons pu discuter courtoisement.
AF aurait dû d'autant plus faire preuve de cette élémentaire rectitude que sur mon blog - apparemment il lit parfois les billets - et ailleurs, j'ai toujours affirmé mon estime pour son courage intellectuel, je l'ai souvent défendu et, d'une manière générale, j'ai rarement été en désaccord avec lui. J'ai participé à des tables rondes et à des émissions de télé avec lui - notamment le formidable Ripostes de Serge Moati - et si je n'appréciais pas sa manière très autarcique de se contempler quand il s'adressait aux autres, j'adhérais à son langage précis, profond et complexe et à l'originalité de sa pensée fuyant les préjugés et les banalités.
Apparemment les préjugés, il les cultivait à mon détriment. Sans savoir.
Certes il ne répondait jamais aux courriers ni ne se donnait la peine par courtoisie de faire un sort aux sollicitations directes ou indirectes qu'on lui transmettait. Ainsi, il n'a jamais donné signe de vie au lycée français de Varsovie qui par mon entremise lui avait fait connaître l'enthousiasme et l'intérêt avec lesquels il serait accueilli en Pologne. Mais rien, jamais, obstinément rien. Cela m'est toujours apparu comme un contre-exemple par rapport à la politesse éducative, sociale et culturelle qu'il prônait publiquement, médiatiquement.
AF m'a fait perdre une illusion sur lui. Sur le plan que j'évoque, il n'a pas été honnête et il ne s'est pas informé. Il a préféré cohabiter avec lui-même plutôt que de devoir changer une pensée toute faite. Il a préféré, pour El Shennawy, n'entendre que le discours qui lui convenait.
Il va continuer à être adulé et à donner des leçons. Pour moi, un zeste moins légitime.
Du soir au matin, des mouvements d'humeur qui ouvrent les yeux, l'esprit. C'est vivifiant.
Il y en a assez de nous vendre Finkielkraut et BHL comme philosophes, ça finit par n'être que de la méthode Coué assénée avec une telle hargne que cela en devient pitoyable !
Rédigé par : lamouche | 12 avril 2013 à 17:59
Depuis que j'ai compris qu'Alain Finkielkraut était un partisan sectaire, psychorigide et dénué de pensée libre, je ne perds plus mon temps à écouter ses avis tortueux et lassants. Pour moi ce n'est pas un intellectuel en ce sens qu'il ne peut se remettre en question. Par contre, et c'est dommage, il occupe une place médiatique importante : il participe du blocage de la société en empêchant, de fait, que des personnes plus intéressantes n'émergent de la société pour réfléchir et penser l'avenir.
Rédigé par : Jérôme B | 04 avril 2013 à 21:38
J'abonde aux remarques que vous faites concernant Eric Dupond-Moretti, qui a fait un numéro que je n'ai pas aimé. Quant à J Attali, européiste, partisan d'un gouvernement mondial, il s'est lâché mais a été remis au moins deux fois à sa place par Maffesoli. Mme Judith Bernard a été excellente.
Rédigé par : bertgil | 03 avril 2013 à 14:10
@sylvain | 01 avril 2013 à 13:37
"La seule chance qui nous reste est de virer au plus vite la bande d'incapables qui prétendent gouverner la France !
Sous Sarko on estimait qu'au-delà de 50 M€ de patrimoine le mieux était de fuir !
Maintenant les gens se barrent à 20 000 K€ et même à 10 000 K€ de ce traquenard socialo-mafieux !"
J'imagine que tous ces gens en font encore baver beaucoup !
Mais vous, vous êtes encore là ! Faut-il donc vous plaindre ou vous admirer ?
NB : Précisions quant à mon exposé sur les crapauds à votre adresse, Lisapaud , c'est du verlan. Une façon d'opposer la peau verruqueuse et gluante du crapaud à la peau lisse (et ses homo...phones) des nourrissons. Du moins, j'imagine.
Rédigé par : Catherine JACOB@sylvain | 02 avril 2013 à 23:22
Lorsque l'on s'engage dans un débat d'opinion, il faut être prudent, ne pas se griller. AF s'est fait quelques frayeurs et je l'ai entendu une fois s'inquiéter du fait que les médias ne l'inviteraient plus. Pourtant je trouve que son discours est clair et compréhensible : "On a voulu mettre une classe d'âge au niveau du bac, on a mis le bac au niveau d'une classe d'âge". Il n'a pas toujours tort, même si certains (Daniel Cohn-Bendit) lui reprochent de resservir toujours la même "soupe".
Rédigé par : anne-marie marson | 02 avril 2013 à 18:31
@Gilbert Duroux
Je ne sais pas si vous êtes au courant que c'est bien plus de la moitié des Français qui s'inquiètent actuellement de se voir dans un état de dhimmitude avancée (ça c'est la réalité) et ce n'est pas être forcément islamophobe ou un maboul à zéro éructant en permanence des bougnolophoberies (ça c'est que vous inventez) que de s'en inquiéter quelque peu justement.
Comme disait Soljenitsyne, une des dernières libertés que l'on ne peut retirer à l'homme c'est sa faculté de penser (et il savait de quoi il parlait, je pense) eh bien moi j'ajouterais, de nos jours, sa faculté d'avoir des pensées inquiètes.
Rédigé par : Carl+Larmonier@Gilbert Duroux | 02 avril 2013 à 12:07
Il est franchement navrant que Monsieur Bilger ait attendu qu'Alain Finkielkraut s'en soit pris à lui pour se rendre compte que ce dernier ne fait pas toujours preuve dans ses discours de la plus élémentaire mesure.
Alain Finkielkraut reste un des intellectuels les plus incurablement malhonnêtes qui aient jamais existé, par cette façon qu'il a d'exhumer un fait, un comportement, pour l'enrôler à l'appui de ses démonstrations les plus hasardeuses. Je m'étonne d'ailleurs que Finkielkraut ait tant tardé à nous livrer son avis sur le "pain au chocolat de Copé". Un élément si précieux pour la théorie finkielkrautienne de l'inéluctable fagocitation de la société française par les barbares. Le désert des tartares c'est le terrain de jeu favori de Finkielkraut.
La dernière marotte en date de Finkielkraut, c'est sa défiance à l'égard des "experts". La théorie est encore à l'état d'épure conceptuelle mais on sent qu'il y a là du lourd, du très lourd. Nul doute que cette bouillabaisse intellectuelle trouvera un emploi lors des prochaines présidentielles. On ne va quand même pas laisser Finkielkraut penser pour rien.
Le plus rigolo c'est que la petite tirade anti-expert visait rien de moins qu'Emmanuel Todd et Hervé Le Bras.
Il faut dire et redire que tout le corpus qui ressort du travail effectué par ces deux personnes dans leur champ d'activité est un monument à côté des petits suintements d'un Finkielkraut.
Rédigé par : Diogène | 02 avril 2013 à 09:48
Le dernier intervenant parle de "saloperies bougnoulophobes ». Ce dernier néologisme, affriolant certes, est dénué d’une quelconque véracité concernant les auteurs précités. Pour être crédible et sortir des accusations gratuites et absurdes, il faudrait citer les passages "bougnoulophobes" de ces auteurs. Là, on vous croira !
Quant aux complotistes et antisémites :
les premiers, outre d’être ridicules avec leurs arguments à deux balles, commencent à infester la toile, la plèbe, et une certaine presse. Les seconds... ont toujours existé… comme d’hab… et as usual !
Rédigé par : Nath | 01 avril 2013 à 22:00
La revendication de Finkielkraut consistant à sortir des discours bien-pensants habituels, n'est rien d'autre que celle de "mal penser" sans qu'on puisse lui en faire le reproche. Autrement dit, pouvoir dire, ou donner complaisamment la parole, à ceux qui disent des "saloperies" (bougnoulophobes de préférence) en toute impunité.
Finkielkraut n'est pas le dernier, avec ses amis BHL, Élisabeth Lévy, Daniel Leconte, Taguieff et Cie, à traiter de complotistes et d'antisémites ceux qui ne partagent pas leur avis (notamment sur la politique israélienne).
Rédigé par : Gilbert Duroux | 01 avril 2013 à 13:46
Le seul qui a raison et qui a eu une réaction saine et logique dans ce foutoir socialo qu'est devenu notre pays , c'est Depardieu.
Finalement notre Gégé national a fait preuve de beaucoup de patience et de civisme.
Il a attendu que la situation soit insupportable pour partir.
Bientôt il n'y aura plus en France que des pigeons et des assistés et quand les pigeons seront tous plumés, nous serons à peu près au niveau du Mali à moins que d'ici là les Chinois nous aient pris comme esclaves.
La seule chance qui nous reste est de virer au plus vite la bande d'incapables qui prétendent gouverner la France !
Sous Sarko on estimait qu'au-delà de 50 M€ de patrimoine le mieux était de fuir !
Maintenant les gens se barrent à 20 000 K€ et même à 10 000 K€ de ce traquenard socialo-mafieux !
Les socialistes sont en train d'appauvrir le pays à la vitesse TGV !
Rédigé par : sylvain | 01 avril 2013 à 13:37
AFP- 11h29 : "Hollande divorce !"
Poisson d'avril ! Crcrcrcrcr...
Rédigé par : Savonarole | 01 avril 2013 à 11:31
Traître génétique"... C'était très élégant, ça.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 01 avril 2013 à 03:36
De la part d'un O.G.M, Orateur Génétiquement Modifié, qu'attendre d'autre ??
Rédigé par : Tipaza | 01 avril 2013 à 09:38
@Bernard
Ce qu'on n'apprécie pas forcément chez Alain Finkielkraut c'est qu'il est en marge de la bien-pensance absolue et que lui, cela ne date pas d'hier qu'il dénonce la déculturation véridique toujours grandissante de notre société, mais depuis des décennies à travers des livres, au choix, comme "La défaite de la pensée" et "Nous autres, Modernes" car il faut être aveugle pour ne pas voir cette déculturation.
Deux seuls exemples : regardez votre programme télé de la semaine.
Ensuite, autre expérience : combien de thrillers et de témoignages de concierges pour combien en contrepartie d'essais intéressants et de classiques actuellement dans une librairie, qui ces derniers temps, ces derniers, sont en voie de disparition définitive des rayonnages.
Bonne journée
Rédigé par : Carl+Larmonier | 01 avril 2013 à 09:24
"...comme s'il y avait la moindre compatibilité entre l'appréciation critique et autorisée d'une décision de justice, le délit de discrédit de celle-ci et les propos haineux de tel ou tel parlementaire ignorant et populiste."
Philippe, Eric Dupond-Moretti a juste été cohérent avec ce qu'il défend comme avocat de la défense depuis toujours.
Il n'a pas approuvé les propos excessifs prononcés ici ou là à l'encontre du juge Gentil, il a rappelé les garanties au-delà desquelles la justice, quand elle est tentée de s'en éloigner, peut frôler l'abus de pouvoir.
Jacques Attali n'était pas arrogant, simplement impatient d'expliquer comment, par exemple, à Chypre, les inconséquences des gouvernements ont créé une situation totalement illusoire et catastrophique.
Au sujet du procès Fofana, il suffit de répliquer à Alain Finkielkraut qu'en dépit de l'appel du premier verdict imposé par le garde des Sceaux d'alors au procureur général de Paris, l'accusation et le réquisitoire que vous aviez défendus en première instance ont été validés non seulement par le premier verdict, mais validés de nouveau et confirmés par le second jugement.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 01 avril 2013 à 09:04
Il y a des personnalités comme Alain Finkielkraut à qui on prête en permanence des propos et des comportements qui ne semblent pas être les siens pour mieux le compromettre.
De même qu'à la télévision il a tendance à faire naître un sourire narquois chez ses contradicteurs.
Je pense que M.Finkielkraut est trop sincère pour notre époque de m'as-tu vu avec mon gros cerveau.
Rédigé par : Bernard | 01 avril 2013 à 08:53
Renseignements obtenus, le juge Gentil ne fait pas partie du SM.
Cela n'enlève rien à l'acrimonie entretenue par ce syndicat à l'encontre de l'ex-président, qui la lui rend bien.
Je ne vois là que jeu politique de second ordre.
L'important n'est pas dans l'excès des parties mais sur le fond même de l'histoire.
Y a-t-il, au yeux des citoyens, une justice réellement indépendante ?
A lire différents papiers, ces derniers jours, il semble que le justice soit déconsidérée.
Je fais partie des gens désabusés par l'action judiciaire en général.
Je ne parlerai pas ici de cas particuliers, ma méconnaissance des sujets me l'interdisant.
Ceci dit, lorsque les pièces parquet d'une enquête sont sur la place publique, il me semble légitime que tout un chacun puisse se forger une opinion et surtout l'exprimer et cela de manière ou non virulente, selon son caractère ou son envie, voire selon ses visées.
Le secret de l'instruction est depuis bien longtemps bafoué par ceux-là même qui en sont dépositaires.
Quand, après la fin d'une audition, alors même que l'encre du papier n'est pas encore sèche, le texte de celle-ci se retrouve dans les mains des journalistes, que doit-on penser de cette forme de justice qui de fait jette en pâture l'auditionné à la vindicte populaire en le faisait paraître comme un coupable évident ?
Quant à notre hôte, il le dit lui-même, on a le droit à ses humeurs sur un blog.
Je le remercie d'entretenir le sien et les siennes.
Ici, certains, dirais-je en parodiant, ont des avis sur tout et surtout des avis.
Chacun ses humeurs.
Bon lundi pascal à tous.
Rédigé par : Surcouf | 01 avril 2013 à 08:24
"Traître génétique"... C'était très élégant, ça.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 01 avril 2013 à 03:36
Cher Philippe,
Beaucoup d'enfants fêtent Pâques à ce jour.
Mais dit une toute, toute petite voix :
Je m'appelle Laureen Marchet. Je suis née le 13 janvier 1997. Je suis décédée à Nantes le 22 décembre 2003.
Mes pas sont à la porte du Palais de justice de Paris. J'ai le droit que la justice se penche sur ma si courte vie.
Dites, cher Philippe, que peut-être j'ai ce droit.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 01 avril 2013 à 00:00
Que le Syndicat de la magistrature veuille se faire la tête de Sarko, par l'intermédiaire d'un de ses membres, c'est une évidence que seule la mauvaise foi peut nier.
Je les comprends un peu cependant.
Pour une fois que quelqu'un s'indigne à haute voix des comportements claniques de cette profession il a fallu que ce soit le président de la République. Ce n'est pas de bol quand même. Mais la bête a le cuir épais, ne nous y trompons pas.
Tout cela au final n'est qu'agitation médiatique car au bout du compte tout tombera à l'eau. Il en est quasiment tout le temps comme cela avec les affaires montées de toute pièces pour des raisons politiques.
Un coup de griffe par ici, un croche-patte par là et au final rien.
Ridicule.
Rédigé par : Surcouf désabusé | 31 mars 2013 à 17:48
J'ai entendu ce matin Elisabeth Lévy (qui s'entretient avec Alain Finkielkraut lors de l'émission L'Esprit de l'Escalier ) dire qu'il serait intéressant que vous teniez conciliabule au sein même d'un débat sur l'excellent Causeur sur les choses qui vous confrontent actuellement avec ce dernier.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 31 mars 2013 à 14:09
Bonjour Monsieur Bilger
Georges Simenon mettait en prélude des premières éditions de ses inspecteur Maigret "je ne juge pas j'essaye de comprendre" mais bon ce n'était qu'un inspecteur et non un juge.
Moi je ne vais ni juger ni essayer de comprendre des affaires juridiques qui me dépassent au risque de me répéter car je n'ai ni fait d'études de droit ni n'ai une quelconque notion des affaires juridiques, si je continue de venir sur ce blog, néanmoins, c'est pour la diversité et la qualité de vos articles.
Ceci dit je trouve qu'à côté d'une culture spectacle, est-ce que la justice est en passe de le devenir de même... c'est-à-dire, une justice spectacle. Une justice médiatisée. Monsieur tout le monde qui passe dans la rue juge la justice.
Cela ne devrait pas être à la portée de n'importe qui de parler de ces affaires. D'ailleurs pour me resituer en premier lieu, ce ne sont surtout pas les miennes. Parler de tous les problèmes sociétaux, chômage, crise, éducation en déstructuration, ça d'accord, mais la justice se trouve malgré tout à une autre dimension.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 31 mars 2013 à 12:50
Surprenante, en effet, la prestation de Monsieur Eric Dupond-Moretti !
Critiquons donc Monsieur Gentil cet autocrate autoritaire (c'est voulu auto... auto...) qui décide seul quand la collégialité est indispensable.
Ne laissons pas la Justice s'inviter en partisane dans le débat mais choisissons une tête selon les besoins de la partisanerie rampante.
Etc. à l'avenant dans la configuration des "vessies pour des lanternes" qu'à notre vision il serait impossible de distinguer.
L'affaire dite du "cheval en balade" se révèle plus claire qu'il n'y paraît : pas de traçabilité, étiquetage mensonger, tour d'Europe en vingt-quatre heures chrono (ou moins, je n'ai pas vérifié), enrobement à l'euro des intermédiaires (pas vérifié la couleur de certains billets) mais chacun
soutenant son travailleur de force cad intermédiaire, fournisseur, revendeur, il faut trouver au jeu de dès "la tête" anciennement "de turc".
On apprend même à faire le distinguo entre laïcité et laïcité avec des précisions fracassantes qui embaument les couloirs des studios selon quoi la laïcité ne concernerait que les Institutions et leurs dépendances.
Se rend-on vraiment compte de ce qui est avancé ?
Donc, je peux imposer ma loi partout sauf dans les institutions-administrations devenues mollassonnes d'un côté et intraitables de l'autre pour faire appliquer des
règles qu'elles connaissent parfaitement mais que le quidam est tenu d'assimiler en un temps record pour tenter d'être à Egalité en cas de conflit, réclamation ou simple rectification !
Et on vient nous en rebattre avec l'émotion quand elle est le résultat d'un acte mené porté à son terme et qui en soi vous dépasse car la part d'inconnu ontologique s'est
révélée dans le faisable.
Seuls quelques grands artistes (sens large) peuvent accéder à cette suspension momentanée au-delà de leur propre condition s'apparentant plus à une apocalypse qu'à une réaction ! impossible à recréer en conscience.
Rédigé par : calamity jane | 31 mars 2013 à 11:06
@sylvain | 30 mars 2013 à 18:20
«Sarkozy : une STAR survolant avec charisme le ban des crapauds baveurs pataugeant dans leurs fientes tabloïdaires, dont fait maintenant partie le juge Gentil !
.......................................
Et je suis très très très poli, par respect pour Philippe qui de temps en temps me tire les oreilles avec raison j'en conviens !»
Vous vous fondez sans doute sur cette expression qui ne date que de 1840 et qui dit «La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe», pour signifier que les critiques n'atteignent pas le juste et où l'expression bave du crapaud désignait des médisances.
Apprenez donc, monsieur, que les crapauds ne bavent pas. Ils sont en revanche enduits d'une sorte de mucus dont le nom savant générique est bufotoxine et qui ne cause aucun dommage à celui qui les laisse tranquilles et ne s'acharne pas sur eux comme dans le cas des enfants du poème de Victor Hugo inclus dans La Légende des siècles et qui est intitulé Le Crapaud.
En voici quelques extraits significatifs. :
«Que savons-nous ? qui donc connaît le fond des choses ?
[...] Près d'une ornière, au bord d'une flaque de pluie,
Un crapaud regardait le ciel, bête éblouie ;
Grave, il songeait ; l'horreur contemplait la splendeur.
(Oh ! pourquoi la souffrance et pourquoi la laideur ?
Hélas ! le bas-empire est couvert d'Augustules,
Les Césars de forfaits, les crapauds de pustules,
Comme le pré de fleurs et le ciel de soleils !) [...]
Pas de bête qui n'ait un reflet d'infini ; [...]
Le crapaud se traînait au fond du chemin creux.
C'était l'heure où des champs les profondeurs s'azurent ;
Fauve, il cherchait la nuit ; les enfants l'aperçurent
Et crièrent : « Tuons ce vilain animal,
Et, puisqu'il est si laid, faisons-lui bien du mal ! » [...]
Et les enfants disaient : « Est-il méchant ! il bave ! » [..;]
Le baudet qui, rentrant le soir, surchargé, las,
Mourant, sentant saigner ses pauvres sabots plats,
Fait quelques pas de plus, s'écarte et se dérange
Pour ne pas écraser un crapaud dans la fange,
Cet âne abject, souillé, meurtri sous le bâton,
Est plus saint que Socrate et plus grand que Platon.
Tu cherches, philosophe ? Ô penseur, tu médites ?
Veux-tu trouver le vrai sous nos brumes maudites ?
Crois, pleure, abîme-toi dans l'insondable amour !
Quiconque est bon voit clair dans l'obscur carrefour ; [...]»
Ne confondons donc pas monsieur les Augustules et la blanche colombe, de nos jours symbole de paix, et qui dans la Bible en effet, annonçant la fin du déluge forma dès lors en effet également couple avec ce crapaud qui, en Orient ou encore en Amérique du Sud, était ou même est encore l'un des symboles de l'eau, appelait ou commandait à la pluie au point que le cent troisième hymne du septième livre du Rig-Véda intitulé Panégyrique des crapauds assimile ceux-ci aux prêtres védiques et que la déesse égyptienne des accouchements et de la vie, a une tête de crapaud/grenouille.
«Que savons-nous ? qui donc connaît le fond des choses ?» demande le poète dans son vers inaugural puis il poursuit un peu plus loin en disant :
«Crois, pleure, abîme-toi dans l'insondable amour // !
Quiconque est bon voit clair dans l'obscur carrefour »
Je voudrais donc sonder pour ma part, sonder cet obscur carrefour qui me rappelle qu'autrefois c'est là qu'on laissait en Lorraine les bébés à la garde de l'antique divinité des carrefours, en mettant en correspondance cette expression que je viens de découvrir sur le net et qui nomme Lisapaud "le petit bébé en qu'il s'apparente à un crapaud de par la bave dont il enduit son interlocuteur pour montrer son affection"...
Et je lie le tout aux propriétés de la bufotoxine d'une certaine espèce de crapauds qui utilisée depuis des temps antédiluviens facilitait les accouchements comme, par ex. plus tard dans une économie céréalière, l'ergot de seigle, mais qui mal utilisée, tout comme l'ergot de seigle provoquait sans aucun doute des délires ou encore ce mal dit sacré qu'est le syndrome épileptique par lequel, sans doute également, fut relié, en occident, le crapaud, à ce qu'il est convenu d'appeler la sorcellerie, ainsi qu'à brève échéance, le décès des uns et des autres par arrêt cardiaque, tout comme la bufotoxine d'autres espèces.
Concluons qu'il ne faut donc pas trop souvent commander à la pluie...
Et en ce jour de la résurrection, permettez-moi de vous inviter à vous pencher vous aussi sur l'insondable obscurité des carrefours...
Rédigé par : Catherine JACOB@sylvain | 31 mars 2013 à 10:34
Cher Philippe Bilger,
J’ai assisté, assez sidéré, à la sortie de Me Dupond-Moretti au cours de l’émission de Taddéï ; son intervention, le phrasé qui la rythmait, l’expression du visage, étaient ceux d’un homme qui avait bien réfléchi, bien préparé, et la haine - de qui ? - était perceptible sur le visage de l’un de vos avocats préférés. Surprise.
Le rendu de l’émission « Répliques » de Finkielkraut que vous en a fait votre ami, après audition de la totalité de l’émission, ne semble pas très fidèle en revanche, comme le soulignent d’autres intervenants, à la réalité.
Dans le cours de l’émission, M. Joinet relate avec modération le rôle qu’a joué votre blog, qu’il apparente à une contre-pétition au sujet de la grâce de Philippe El Shennawy. Il fait état, dans une intervention, de votre appartenance, ou tout au moins votre proximité avec un milieu qu’il qualifie de réactionnaire, et vos opinions qualifiées de droite, mais pas d’extrême droite. Il indique par ailleurs, concernant votre billet, vous avoir adressé une lettre qui serait restée sans réponse. Quant à Alain Finkielkraut, il s’étonne de votre intransigeance vis-à-vis de cet homme, par opposition à l’indulgence de vos réquisitions à l’encontre de certains des complices de Fofana. Si la pertinence de la comparaison n’apparaît pas immédiatement, il n’y a ni insulte ni mise en cause personnelle.
Alain Finkielkraut entame sa présentation en indiquant que le programme en a été bouleversé, parce qu’il tenait à assister aux obsèques de Jean-Marc Roberts, ce qui l’a conduit à mettre tardivement au programme ce thème de la grâce d’El Shennawy ; cela pourrait expliquer une précipitation coupable et l’oubli de vous convier à y participer.
Je ne connais pas le fond de cette affaire. Je n’ai entendu, au long de cet échange, que le souci de défendre le sort d’un homme qui a vécu trente-sept années d’enfermement, dont sont soulignées la culpabilité et la gravité des faits incriminés. Je ne considère pas que la démocratie soit bafouée ou la liberté d’expression abusée quand peuvent s’exprimer, loyalement me semble-t-il, les tenants de la sévérité comme ceux de la clémence, ces derniers s’interrogeant sur l’efficacité et l’humanité d’un maintien en détention quand l’intéressé y a déjà été maintenu si longtemps.
Allez, cher Philippe Bilger, tout le monde ne vous hait point ; ce qui semble chagriner désormais certains promeneurs sur ce blog.
Rédigé par : Christian C | 31 mars 2013 à 10:26
Cher Philippe Bilger,
Je vous découvre de jour en jour, avec amusement.
Un intellectuel passionné, sanguin et affectif, qui après avoir vu toute sa vie professionnelle durant le côté obscur de l’homme, s’étonne encore du comportement de ceux en qui il avait naïvement confiance.
Pas encore blasé sur la nature humaine, mais parfois de mauvaise foi, si je puis dire. En particulier dans cette affaire Gentil. Si Maître Dupond-Moretti a raison comme tout porte à le croire, il apparaît que le Gentil en question n’est pas tellement recommandable.
Allez, j’en rajoute une couche. Personne à ma connaissance n’a encore gagné le point Godwin dans cette affaire Gentil. Et pourtant c’était très facile.
Vous avez remarqué, sur les séquences télé, que le juge Gentil porte un manteau en cuir…
Horreur, comme ceux qui dans les années quarante pourchassaient les vrais Français.
Je blague évidemment… je le précise avant de faire bondir certains ! Quoique…
Rédigé par : Tipaza | 31 mars 2013 à 10:23
Tout est dans La Fontaine. Dans "Le Lièvre et la Tortue" transposés à notre époque, la justice est la tortue, le lièvre l'ancien président, qui dans l'ombre multiplie les actions pour étendre son réseau et faire entreprise de séduction, même par personnes interposées, auprès de gens influents autrefois récalcitrants à son emprise, entre autres de grands avocats, pourquoi pas.
Si la morale de la fable est respectée, la tortue gagnera, à condition que le terrain reste démocratique.
Les propos d'Alain Finkielkraut dans Répliques n'engagent que lui. Il les mettra probablement au compte d'une maladresse de plus, si quelqu'un s'avise de lui faire entrevoir la vérité des faits.
Rédigé par : Camille | 31 mars 2013 à 10:17
Billet assez exemplaire du nombrilisme d'un tout-petit-monde-parisien qui se prend pour la France entière, et tourne sans repos sur lui-même en prenant ses bisbilles internes pour les affaires du monde. Quant aux magistrats insoupçonnables, ils le seraient davantage si beaucoup ne se lançaient pas dans des carrières politiques qui jettent le soupçon sur leur objectivité autoproclamée antérieure...
Rédigé par : Guzet | 31 mars 2013 à 09:33
Ne sont-ce pas plutôt vos préjugés et votre détestation de NS qui vous empêchent de voir ce qui pourtant "crève les yeux" de beaucoup de Français ?
Rédigé par : santo michel | 31 mars 2013 à 09:24
Sur AF, vous vous trompez. Il est juste un peu déconnecté de la vie sociale.
Rédigé par : Alex paulista | 31 mars 2013 à 08:05
Bonjour Philippe Bilger
« On a le droit à ses humeurs sur un blog.
Une fois qu'on a servi la plupart du temps la cause de la liberté d'expression en se laissant, sans réagir, critiquer voire insulter, il me semble qu'il n'est pas anormal de se concéder un peu de place et d'aborder des sujets plus personnels. »
Il y a des moments comme ça dans la vie où rien ne va. On est parcouru par un sentiment d’incompréhension, voire même d’incrédulité et pour peu que des gens que l’on a toujours estimés pour leur intelligence et leur talent, en viennent à sortir des incongruités, on se sent poussé par une pulsion d’états d’âme bien compréhensible.
Et les cibles que vous avez choisies, Philippe Bilger, font véritablement partie du "must" que l’on peut trouver dans la nomenklatura française. Pensez donc !
Me Dupond-Moretti qui fait partie du « top five » des stars du barreau de Paris et dont les plaidoiries sont toujours des moments très attendus d’autant que son physique à la Orson Welles ajoute encore au côté théâtral de ses démonstrations.
Jacques Attali : ancien "sherpa" de François Mitterrand, écrivain, économiste et même visionnaire à ses heures qui, il est vrai, supporte très mal les contrariétés, sans doute convaincu de détenir, lui seul, la Vérité.
Alain Finkielkraut, philosophe atypique au nom imprononçable dont l’originalité consiste à démontrer qu’il est possible d’être de droite et néanmoins philosophe.
Bref, du beau monde ! :-)
Rédigé par : Achille | 31 mars 2013 à 03:40
N'étant pas un expert des questions de justice, je trouve que Me Dupond-Moretti a évoqué des points précis qui conduisent à s'interroger sur le bien-fondé de pratiques parfois employées par des juges d'instruction. Le problème, c'est que le juge qui a été critiqué ne peut pas lui apporter la contradiction. Cela étant, certains des personnages politiques qui ont pris position en faveur de M. Sarkozy auraient pu le faire en termes plus mesurés tout en lui assurant leur soutien. D'autres, plus respectueux de l'institution judiciaire, l'ont fait d'excellente manière.
Par ailleurs, Me Dupond-Moretti a fort justement mis en cause des 'mauvaises habitudes' interdites qui consistent à ce que les PV d'audition se retrouvent dans la presse... Qui est responsable ? comment sanctionner ? Le cabinet du juge d'instruction n'est pas un espace public. A défaut, il ne faut pas s'étonner si les critiques pleuvent. Qu'en pensent les syndicats de magistrats ?
Rédigé par : jack | 31 mars 2013 à 00:47
Oui, grand besoin de vent frais et d'échappée, JC Léonard a raison. Ce doit faire le troisième billet Philippe dans lequel vous évoquez les aboyeurs UMP pas Gentil. J'ai peur qu'involontairement vous ne soyez désormais fermé à double tour dans le chenil. C'est pas conseillé du tout en cette période de long week-end pascal, les pieds sur le ciment humide en pente douce entre déjections et Finkielkraut. Un ancien avocat général grillagé en pleine période de permissions, ça peut faire causer vous savez. Evadez-vous par le haut, Philippe, sans délai.
En évitant d'attraper la lune gibbeuse avec les dents, on peut encore en avoir besoin.
...et de bonnes pâques à toutes et tous !
Rédigé par : scoubab00 | 30 mars 2013 à 21:48
Rassurez-vous, tout le monde n'adule pas AF... loin s'en faut !
Rédigé par : Jachri | 30 mars 2013 à 21:34
Je rejoins les propos de Florence Aubenas en fin d'émission. Chaque sanction prise séparément a peut-être sa légitimité, la somme ne fait plus sens.
Le médecin serait fou qui face aux différentes pathologies de son patient accumulerait les médications. Cela pourtant arrive, il est peu probable qu'une telle dérive épargne à coup sûr le monde judiciaire.
Sauf à ce que l'honneur change de camp, une société si elle le juge encore nécessaire a d'autres moyens de se prémunir contre un homme - qui plus est s'il n'a pas de sang sur les mains - de soixante ans dont trente-sept d'emprisonnement.
Rédigé par : MS | 30 mars 2013 à 21:15
"Comment, avec une telle formation, un tel terreau, a-t-il (Alain Finkielkraut) pu, sans l'ombre d'une hésitation, comme un procureur d'autant plus redoutable qu'il ne connaissait rien à la cause, continuer à ressasser ces âneries malveillantes selon lesquelles j'aurais été indulgent dans le procès Fofana et autres"
Excusez-moi, Philippe, je tombe des nues.
Avons-nous écouté la même émission ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 30 mars 2013 à 20:33
Monsieur Bilger,
Reprenant ci-après une partie de vos propos je ne saurais trop conseiller à vos lecteurs d'aller sur le site de l'émission Répliques (France Culture) et d'écouter comme je viens de le faire, l'intégralité de la discussion entre AF, Florence Aubenas et Monsieur Joinet. Vous écrivez :
"Réveillé, un ami m'apprend qu'Alain Finkielkraut m'a durement attaqué dans Répliques et qu'il en est navré pour moi... etc."
Durement attaqué ? Avez-vous écouté l'enregistrement ? Seul votre collègue Louis Joinet vous cite, et bien rapidement. AF semble se ficher comme d'une guigne du rôle que vous avez pu jouer (et que vous rappelez - vous - dans votre texte).
Et qui a parlé du procès Fofana lors de cette émission ?? Personne.
Pourquoi tant d'agressivité ? Parce qu'AF fait référence en fin de discussion à la tentation de corporatisme des magistrats ? Alors dites-le mais ne considérez pas qu'il vous a attaqué ! Je le répète, vous avez été dans les propos échangés lors de l'émission, le cadet de ses soucis.
Vous devriez prendre garde à ce que peuvent vous rapporter vos amis... au saut du lit.
Actuellement vous êtes en train de ferrailler de tous côtés, AF, Maître Dupond-Moretti, etc... Les avocats ont notamment, que je sache, le droit de donner leur opinion au même titre que vous.
Si je peux très sincèrement me permettre de vous donner un conseil c'est de profiter des fêtes pascales pour prendre un peu de repos. Attention au "pétage de plomb".
Rédigé par : JC Léonard | 30 mars 2013 à 19:31
Je commence à trouver vraiment suspect de n'obtenir aucune réponse sur l'utilité pour des magistrats de faire partie d'un syndicat... de droite ou de gauche.
Philippe, M. Dupond-Moretti nous a simplement rappelé que oui, nous avons le droit de contester l'action d'un juge, quitte à être un jour démenti par la véracité des faits.
Laissez les aboyeurs prendre ce risque. C'est sur eux que la niche peut s'écrouler, pas sur vous.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 30 mars 2013 à 19:29
Il me souvient, Monsieur Bilger, d'un billet dans lequel vous encensiez Monsieur Dupond-Moretti. J'avais alors écrit que je ne partageais pas cette admiration que, sauf erreur, j'avais qualifiée de "béate" et qui m'avait valu un retour personnel peu satisfait de ce qualificatif.
Ce billet recentre les choses. Au-delà des sentiments amicaux et donc légitimes que vous éprouviez pour lui, je constate que la personnalité profonde de cet avocat, par delà ses extraordinaires compétences dans la conduite d'un dossier en assises, reste aussi faite d'opportunisme et d'une dose certaine de cynisme.
C'est en cela que son avis vous touche personnellement et que vous ressentez à l'évidence un sentiment légitime de trahison. Mais on n'est jamais trahi que par les siens !
Rédigé par : Robert | 30 mars 2013 à 19:25
@ JMT
S'agissant du doyen Carbonnier, la bibliothèque Cujas a eu la bonne idée de mettre ses cours en ligne. On y trouve un développement pénétrant sur le jugement charismatique et sur le président Magnaud (p.201-204).
http://cujasweb.univ-paris1.fr/data/0603383001.pdf
Je me permets donc de citer un des arrêts du bon juge : il date de 1900, six ans avant qu'il soit élu député radical-socialiste, et tranche une affaire d'accident du travail en faveur de l'ouvrier :
"Attendu que le mot "équité" se rencontre si rarement dans le Code, où il est si souvent en lutte avec le droit, devant lequel il succombe presque toujours, qu'il est du devoir du juge de ne pas le laisser échapper et d'en faire usage dans la plus large mesure quand, par hasard, il est prononcé...".
Je ne sais trop si l'équité commande encore de garder en prison Philippe El Shennawy. Mais il est certain que Philippe Bilger a usé de cette vertu dans le cas de François Besse et d'Hélène Castel.
Il est encore plus clair que l'équité n'est pas la préoccupation primordiale de Szpiner, BHL et Finkielkraut. S'agissant de ce dernier, l'article qu'il commit en juin 1995, dans Le Monde, à propos d'un film de Kusturica qu'il n'avait pas vu, me paraît révélateur des jugements germanopratins : difficile de condamner un accusé pour propagande fasciste sans avoir au moins parcouru le dossier ! Son maître Péguy ne l'aurait pas fait, je pense...
Rédigé par : Boris | 30 mars 2013 à 18:40
A propos de Judith Bernard,
Quand dissertent deux brillantes personnes…
Pour moi, un moment précieux.
Peut-être que d’autres apprécieront.
http://www.dailymotion.com/video/xfoiu0_frederic-lordon-dansletexte-1-5-2010-09-30_webcam
La suite est facile à trouver.
Rédigé par : Claude L | 30 mars 2013 à 18:32
Les femmes aussi ont leurs humeurs à rythme constant.
Rédigé par : SR | 30 mars 2013 à 18:19
Après avoir entendu Maître Dupond-Moretti hier soir lors de l'émission de Taddéï, le justiciable lambda n'ayant - bien heureusement - jamais eu affaire à la justice ne peut que voir confortée sa crainte de pouvoir être confronté à ces magistrats imbus de certitudes, autistes, utilisant la détention comme un moyen de pression, politisés bien sûr à l'extrême gauche, n'instruisant qu'à charge et d'un corporatisme éhonté. Manifestement les leçons du scandale d'Outreau n'ont pas été tirées pas plus que celles des scandales qui l'ont précédé. Un pouvoir pour être respecté doit être lui-même respectable ; le pouvoir judiciaire l'est-il ?
Rédigé par : cellier | 30 mars 2013 à 18:07
Ne vous tracassez pas M. Bilger, Alain Finkielkraut a le complexe de Zola. Faute d'avoir rencontré une grande cause dans sa vie, il se cherche un Capitaine Dreyfus.
On peut s'étonner de l'entendre sur France Culture, lui qui avait trouvé qu'il y avait trop de noirs dans l'équipe de France de football, alors que Renaud Camus fut viré de France Culture pour des propos tout aussi condamnables et similaires.
Ce qui est frappant chez les personnages que vous citez c'est l'état crépusculaire de leur audience. J'entendais ce matin Jacques Attali sur BFM TV qui expliquait qu'il avait tout prévu, tout dit, tout compris depuis 25 ans. Narcissique au point d'en incommoder la boulangère épanouie qui l'interviewait. Pathétique.
Pour ne plus avoir le sommeil perturbé par nos philosophes des sixties, ayez toujours sur votre table de chevet un livre de Finkielkraut, au bout de quatre pages vous sombrerez dans les bras de Morphée.
Rédigé par : Savonarole | 30 mars 2013 à 18:00
@Jean-Luc Brac
Je ne connais pas le Juge Gentil mais je pense que toutes les personnes cultivées, éduquées, s’intéressent de près ou de loin à la politique.
Si nous nous trouvions avec une personne inculpée de gauche et un juge ouvertement de droite, les suspicions seraient les mêmes.
À mon avis, il n'est pas très judicieux d'avoir ce genre de suspicion car ça jette un trouble sur l'intégrité des juges.
On peut être encarté dans un parti et rester intègre et honnête dans son travail.
D'ailleurs, si c'était un juge encarté à droite qui enquêtait sur l'affaire Sarkozy et celui-ci blanchi des accusations portées contre lui, certains pourraient insinuer également qu'il y aurait eu complaisance du juge dans cette affaire.
Ce genre d'insinuation ne mène à rien.
Rédigé par : Néophyte | 30 mars 2013 à 17:44
Cher Philippe,
Il est beaucoup sain de se vivifier d'humeur que de se perdre dans des rumeurs.
Lisant un petit peu la presse internationale après avoir écouté Christine Ockrent sur France Culture, nous apprenons par hasard l'information qui anime les sites, les blogs :
"Enfin, pour The Telegraph, l'information qui a vraiment marqué la journée d'hier se situe ailleurs : le quotidien britannique évoque la plainte de l'actrice Julie Gayet suite à une rumeur diffusée sur Internet lui prêtant une liaison avec le président de la République..."
"Viens chez moi, j'habite chez une copine" Renaud
A en vouloir démêler le vrai du faux, nous avons cru comprendre que Julie Gayet était l'amie de Joyce Jonathan elle-même depuis un an avec le fils de Hollande.
Nous découvrons également que beaucoup d'efforts ont tenté d'effacer des informations qui ont grossi en Allemagne depuis le spectacle "Ich bin ein berliner", pour alimenter la presse internationale, pour revenir sur la toile.
Nous pensons que la nouvelle prestation télévisée de la mi-mai ne pourra pas faire l'économie de quelques explications sur le sujet.
Le plus grand scandale reste tout de même la disparition des célèbres imitations de Laurent Gerra des médias depuis les élections de 2012.
Un peu de rire pendant la crise, c'est bien humain et c'est l'expression d'une démocratie épanouie. Nous aimerions son retour sur les radios et les télévisions.
Nous avons beaucoup apprécié l'excellente prestation de Maître Eric Dupond-Moretti sur l'impartialité du juge, la violation du secret professionnel des avocats, la violation du secret de l'instruction.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 30 mars 2013 à 17:44
C'est excellent, tout ça, en démontrant qu'on peut avoir été magistrat, rompu à toutes les horreurs, les mensonges, les manipulations et conserver sa fraîcheur. Nous, les petits, les obscurs, les traîne savates de l'opinion/émotion, nous enregistrons avec perplexité les jugements qui tombent de la bouche des patentés de l'audiovisuel et puis, là, ô surprise, nous nous rendons compte qu'ils peuvent mentir, travestir, pervertir, cochonner un débat que le public aurait aimé serein, parce que public, précisément.
Qu'il s'agisse de M.Dupond-Moretti , ou de M.Finkielkraut, la tendance serait plutôt celle de l'admiration, quitte à regarder M.Bilger comme un trublion. A une galaxie près, c'est que nous ne sommes pas de ceux qui s'expriment publiquement, à titre personnel : planqués derrière nos pseudos, nous ne risquons rien et y sommes presque contraints, en raison même de la crainte de la police de la pensée qui fait même s'éteindre le vrai humour sur les écrans, comme le proclame ce jour "Le Monde".
Honneur donc à ceux qui s'exposent, à tous ceux qui se font insulter, trahir, déformer, en leur nom propre.
Je n'aime pas plus M.Dupond-Moretti que M.Finkielkraut, qui me sont totalement indifférents en tant que personnes, et ne peuvent, marginalement, intéresser que parce qu'ils ont une certaine connaissance de nos sociétés et diffusent un relatif savoir.
Savoir enfermé dans les limites des nécessités de l'époque. Ce qu'a fait le juge Gentil est confronté à l'aune de l'exaspération des Français en face d'un pouvoir un peu désorienté auquel ils attribuent toutes les scories qui s'échappent de son fourneau. Comment voulez-vous qu'il en soit autrement ? La Justice n'est pas décrédibilisée ; on n'y a jamais cru, c'est tout. Aristote l'a fixé une fois pour toutes, c'est l'équité qui est le but. Or, les lois ne sont qu'une apparence d'équité, ce que démontrent tous les régimes qui s'arment d'une justice, tout aussi relative que les valeurs qu'ils transportent. Regardez ce qu'Hitler a fait de son incontestable légitimité initiale... Mais relisons la lumineuse interprétation du doyen Carbonnier dans Flexible Droit, ou l'étonnante prescience de R.Savatier dans les Métamorphoses, qu'aucun financier international n'a jamais dû lire.
Alors, que nous reste-t-il si ce n'est assister et se demander qui la foule va lyncher, le fou ou le sage ? Sans pouvoir discerner qui est qui.
La rage de savoir, de comprendre, se heurte au mur des apparences et seul, le désespoir de notre insuffisance nous accompagne.
La sottise partisane qui a entouré de tout temps la vie des peuples, jusqu'au sein des familles, n'épargne même pas la transcendance. A l'hiver de ma vie, je me réjouis de l'épaisseur du silence et de la contemplation chantée par Goethe, face aux déchirements de la présence sur les forums. Avec cependant le regret de n'avoir vécu que des aventures médiocrement violentes, couru des dangers de pacotille et lutté contre de simples épouvantails, même s'ils étaient un tout petit peu armés, ce que sont, en somme, les relations individuelles gangrenées par la publicité dont nous a parlé M.Bilger. Et encore, je me souviens d'un vieux moine, qui me racontait combien la manie de son voisin de réfectoire de pianoter en rythme sur le noyer de la table l'exaspérait, jusqu'à le haïr, dans le silence monastique et la dévotion à l'infini.
La vraie vie, c'était celle des tatamis où le but était de savoir éliminer son agresseur, en dehors de tout sentiment, dans le plus parfait détachement et une technique irréprochable ; savoir arrêter l'arme en combattant jusqu'au bout. Le public qui ne voit de ces disciplines que le spectaculaire, ou le pédagogique educ nat, le stipendié, n'a pas accès au tabernacle dont on lui fait croire qu'il contient l'amour alors qu'il renferme seulement le néant bienheureux dans lequel viennent se fondre toutes les illusions que les podiums ont bâties.
Rédigé par : JMT | 30 mars 2013 à 16:57
Le problème avec le juge Gentil, c'est qu'il fait partie du Syndicat de la magistrature, composé de juges ouvertement à gauche, et dont on peut penser légitimement qu'ils veulent "se faire Sarkozy".
Rédigé par : Jean-Luc Brac | 30 mars 2013 à 16:44