La présence des citoyens assesseurs dans les tribunaux correctionnels a été imposée en 2011 au garde des Sceaux Michel Mercier par Nicolas Sarkozy et, malgré toutes les oppositions fondées et renouvelées, celui-ci, plus fort que la démocratie, indifférent au savoir et à l'expérience, est passé outre en considérant qu'un concept sorti de son cerveau ne pouvait qu'être nécessaire.
Un rapport remis à Christiane Taubira par deux magistrats de la Cour de cassation, Didier Boccon-Gibod et Xavier Salvat, n'a fait que confirmer ce qui était évident dès l'origine : le désastre de cette initiative présidentielle.
Ces citoyens assesseurs, s'ils ont pu apprécier leur proximité avec les magistrats, ont à leur corps défendant rendu la procédure correctionnelle lourde, chronophage, coûteuse, trop longue et, contrairement à ce qui était espéré par le pouvoir d'alors, les peines n'ont pas été aggravées mais maintenues au niveau d'avant leur implication. Cette dernière, d'ailleurs, a été faible tant durant les débats que lors des délibérés. "Des potiches en somme pour une réforme en trompe-l'oeil" (Mediapart, Le Parisien, Le Figaro, Le Monde).
J'ai choisi cet exemple parce qu'il est incontestable. Pourtant, les nostalgiques, les inconditionnels persistants de Nicolas Sarkozy ne vont pas changer d'un pouce leur position malgré cette preuve, une parmi d'autres, de l'imperfection de la politique de leur champion. Et je n'aurais pas l'idée saugrenue de leur reprocher cette inconséquence.
Cette argumentation, dont le support sans doute n'est pas capital, me conduit tout de même à récuser ce qui apparaît trop souvent à mon encontre aussi bien sur Twitter que dans certains commentaires de ce blog. J'aurais une obligation, parce que j'ai voté en faveur de François Hollande, d'approuver tout ce qu'il pense, dit ou accomplit.
Un désaccord fondamental comme la moindre réserve, le plus léger dissentiment, une appréciation négative sur le Premier ministre, une lucidité critique sur certains des ministres, une divergence de fond, notamment, sur la justice pénale devraient constituer autant d'incitations à regretter mon choix présidentiel et à me couvrir de cendres à chaque trahison ou détournement de ma confiance initiale.
Combien de fois ai-je été amené à lire, parfois de la part de gens qui me voulaient du bien, quand j'émettais plus qu'une nuance sur l'action présidentielle, un avertissement joyeusement comminatoire : "Vous l'avez voulu, vous avez ce que vous méritez !".
Comme si j'avais à me repentir et à peser en permanence le pour et le contre en dénaturant la force d'un engagement principal au service d'une personnalité et d'une pratique de l'Etat parce que mille accidents ou déviations singuliers viendraient l'affaiblir.
C'est une conception de la chose publique que j'ai toujours refusée. Non pas que je veuille me situer à tout prix dans un centrisme républicain, rêve d'union nationale et de concorde démocratique, tentation de picorer ici ou là, à droite ou à gauche, sentiment délicieux d'être au-dessus de la mêlée.
Ce qui m'anime n'est pas politique mais personnel. Cela ne tient pas à l'idéologie mais aux tréfonds. L'exigence de liberté pèse plus que le souci d'une apparente cohérence. Je prétends avoir le droit de m'échapper à ma convenance de l'honorable mais rigide prison que des convictions systématiques et à la longue sommaires, trop péremptoires pour ce qu'elles recèlent d'inconsistant, façonnent.
Je n'ai jamais, je l'espère, succombé au devoir d'être simplet.
Dans l'immense champ du possible que la France, dans sa définition politique, économique, sociale et culturelle, ouvre à tous, je n'éprouve pas le besoin d'être encaserné dans une conception, comme dans une forteresse, et je répugne à accabler l'autre à cause de de ses variations, de ses contradictions et de ses dissonances qui sont plutôt des signes d'intelligence et d'inventivité que des marques de légèreté et d'inconstance.
L'affiliation mécanique à un camp, comme un réflexe, ferme des issues au lieu d'élargir les horizons. Les grands espaces se réduisent à une impasse et on meurt à petit feu d'avoir ce fixisme qui dessèche de l'intérieur. Dénigrer, alors, le mouvement des moins bornés est une piètre consolation.
Même si j'ai globalement jugé négatif le quinquennat de Nicolas Sarkozy, j'ai la faiblesse de désirer m'accrocher tout de même à des moments et à des entreprises qui méritent d'être sauvegardés. Si sa personne était aux antipodes de l'allure et de ce qu'elle aurait dû susciter pour un président si brillamment élu en 2007, je n'irais pas jusqu'à tout sacrifier d'elle et des qualités exceptionnelles, si mal exploitées, dont elle était pourvue.
J'admire le courage, la constance, la rectitude de François Bayrou mais je ne suis pas contraint d'adhérer à la croyance que "son" centrisme est opératoire et a de l'avenir.
Eva Joly n'a pas été un magistrat inutile, pas aussi exemplaire qu'elle se complimente, mais dussé-je être expulsé du conformisme progressiste, je maintiens qu'elle a été une très médiocre candidate écologiste et que la lutte contre la corruption et pour l'air pur ne sublime pas par principe.
Le FN, pour mille raisons, n'attirera jamais le citoyen que je suis mais, le couteau sous la gorge, je n'affirmerai jamais que la plupart des journalistes sont équitables avec Marine Le Pen et qu'elle est une fasciste dénuée de talent.
Jean-Luc Mélenchon se sert à merveille d'une formidable puissance tribunitienne mais cette faculté, me mettrait-on une épée dans les reins, est loin de me forcer à soutenir que son projet jusqu'au boutiste et vindicatif n'est pas dangereux pour notre pays.
Christiane Taubira fait preuve d'une éloquence indépassable, sans lire ni apprendre par coeur, mais suis-je voué à participer à la fabrication d'une icône, qui risquerait de me faire oublier qu'elle n'est pas, pour la fonction elle-même, un bon garde des Sceaux et qu'André Vallini, si les ministres, un jour, sont nommés plus grâce à leur compétence qu'à leur sexe, lui succédera avantageusement ?
Parce que François Hollande est devenu notre nouveau président de la République grâce à 60% de voix qui n'étaient pas socialistes, dont la mienne, faudrait-il que comme un sommaire, un obtus, j'approuve, au risque d'être moqué ou excommunié, le bloc de ce qu'il propose et met en oeuvre, ses reculs, ses défaites, ses avancées et les interrogations dont il nourrit l'esprit public ?
Parce que je ne regrette pas d'avoir été enthousiaste pour le candidat Sarkozy en 2007 mais si désappointé par le président que je suis allé à la rencontre d'une gauche sociale-démocrate, dois-je de ce fait ne pas aspirer à la victoire à droite d'un François Fillon contre le duo d'un Copé impossible et d'un Sarkozy faussement serein et amèrement revanchard ?
Je ne m'interdis rien. Rien ne m'est interdit.
Je laisse à d'autres le devoir d'être simplet.
A vous écouter hier soir sur Rachida Dati, jamais je n'ai autant pensé que j'avais eu raison, totalement raison de vous dire dans mon post de dimanche que non, il n'y a pas de réelle liberté dans la détestation obsessionnelle, que oui on est prisonnier de tout quand on cède à l'absence de nuances, quand on renonce à la complexité, et qu'on se perd dans la brutalité d'un propos.
Trop facile d'accabler Rachida Dati sur selon vous son manque de vocabulaire.
Votre contradicteur féminin a eu tellement raison de vous opposer cet entre-soi détestable des élites dont vous vous êtes fait le défenseur, alors que je sais que vous êtes le contraire de ce mépris qui blesse si injustement.
Comme si les éléments de langage pratiqués par les élites "naturelles", celles qui vont de soi, n'étaient pas la démonstration permanente d'une indigence et d'une médiocrité sans fond de leur vocabulaire !
Comme si dans la classe politique dans son ensemble il n'y avait pas un nombre incalculable de personnalités qui ne doivent leur percée qu'à une foule de mentors, de boosters et de fabricants d'images !
Quoi qu'il en soit, Rachida Dati a eu à se battre beaucoup plus que toutes et tous les Nathalie Kosciusko-Morizet réunis.
Dans cet épisode Rachida Dati vous étiez tout. Sauf quelqu'un de libre.
On n'est pas libre quand on est injuste.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 06 mars 2013 à 06:47
Y a-t-il un devoir d'être simplet ?
Voter est un devoir, non ?
On a d'un côté
- la stigmatisation raciste (dénonciation du mouton dans la baignoire, des gitans, les mariages mixtes dits "gris" qui se retrouvent sans droits, les français nés à l'étranger qui ne peuvent renouveler leur passeport)
- la distribution des postes (y compris à son fils)
- la négligence des services secrets dans le suivi de terroristes signalés comme Merah, pour se concentrer sur des fadettes
- une vulgarité sans nom
et de l'autre
- une tranche démago à 75% sur les revenus après des charges sociales à 50%.
- la préoccupation de supprimer l'unique jour de carence des fonctionnaires mais de laisser le privé à trois
- toujours plus de redistribution et de dépenses publiques quand on explose déjà les standards internationaux de pays qui ont une meilleure santé, une meilleure école etc.
- un projet d'amnistie pour les casseurs dans les mouvements sociaux... déjà que les préfets attendent que tout soit cassé pour envoyer les pandores, ça promet. Et qui est censé payer ? Toujours l'entreprise ? On se demande pourquoi les voitures ne sont pas produites en France alors que chacune ne nécessite que 2h de main d’œuvre. Le climat social est encore plus préjudiciable que le salaire horaire.
Choisir entre l'État fasciste et l'État providence, c'est assez facile.
Mais pour croire que ça va sortir le pays de l'ornière, faut être un peu simplet, non ?
Mon conseil serait de partir du pays: dans une démocratie à vote majoritaire, il est vain de vouloir empêcher les faiseurs de majorité d'aller droit dans le gouffre, qu'il soit à droite où à gauche.
Rédigé par : Alex paulista | 04 mars 2013 à 23:13
Quel était le but des "jurés populaires" ?
Ne rien coûter ? Non.
Rendre la justice plus expéditive ? Non.
Voilà deux critiques que les "magistrats experts" auraient mieux fait d'ignorer.
Le but est de rapprocher la justice, cette jolie intouchable, d'avec les citoyens.
Quand j'entends ceux qui ont eu l'honneur de faire cette expérience, je me dis que l'idée n'était pas si pourrie que cela.
En tout cas moins qu’un rapport d’experts (de gauche).
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M. Valls reprend à son compte le discours de Grenoble. Pas un bruit en coulisse ! Silence on tourne !
J'attends votre indignation Philippe !
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@Savonarole
Je m'amuse beaucoup avec vos petites perles. Merci.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun @ Savonarole et Philippe comme de bien entendu. | 04 mars 2013 à 18:25
Simplet que je suis, le gouvernement actuel m'évoque "La Fête des Voisins". Idée sympathique créée par un utopiste français en 1999 (voir Wikipédia).
Ce phénomène social s'est répandu en Europe, chacun apporte son frichti, quelques bouteilles de rosé de Provence bien frais et on s'attable.
Après quelques verres au soleil, les haines surgissent, vous vous apercevez que la femme du voisin a de plus gros nichons que la vôtre, qu'il a une Audi A4 alors que votre Peugeot est subclaquante, qu'il dispose avec son épouse d'un cinq pièces avec balcon alors que vous n'avez qu'un trois pièces avec six braillards scolarisés.
Dans ces cas-là je m'éclipse avant les profiteroles.
L'affaire du Diesel est exemplaire, le gouvernement ne semble pas siéger à l'Elysée, mais avec Jean Renoir dans "Le déjeuner sur l'herbe".
Rédigé par : Savonarole | 04 mars 2013 à 12:24
@Stalen Illitch GUEVARA | 03 mars 2013 à 22:58
La meilleure preuve et l'illustration de la bonne lignée de la chose judiciaire française que vous résumez brut de décoffrage... dans le merveilleux film sur ARTE "L'Affaire Dominici" le 4 mars 2H15.
Excellent et incontournable film-thème à imposer à l'ENM et à faire méditer à tous les acteurs du judiciaire en stage de formation continue et de remise à niveau.
Tous les épris de justice "règlements de comptes" à la française ont pris leur pied et se sont régalés jusqu'à plus soif ni faim.
Sur le fond et la forme c'est toujours le même rempart, la même dictature du sectarisme psychorigide d'une caste hors-sol, qui ne doute jamais du fondamental tant elle est bien à l'aise et bien assise sur ses fondements.
Rédigé par : lafleur | 04 mars 2013 à 12:03
Buridan 19.45
Votre commentaire m'a fait sourire, vous auriez pu enchaîner avec l'utilisation et l'usage abusifs devant n'importe quel verbe de "se" pronom personnel, complément réfléchi de la troisième personne du singulier au masculin comme au féminin...
Les Français pour faire "savant" aiment faire des phrases compliquées, alambiquées, dénaturer leur langue : pour s'en convaincre il suffit de lire les entrées dans les dictionnaires de l'année ; sans doute est-ce le lot d'une langue encore vivante, mais est-elle réellement enrichie par certains mots, n'est-ce pas plutôt une tentation de la facilité, tirer tout vers le bas, au nom de cette fichue égalité qui n'est que de l'égalitarisme ! que sous-tend le renoncement !
Rédigé par : Pietri S | 04 mars 2013 à 07:07
@Burida
Merci d'alimenter cette discussion intéressante. "Elle est aussi belle que son père a souhaité", ce qui est sous-entendu c'est : "qu'elle le soit" qui doit être représenté en effet par un pronom (l'). Le premier terme de la comparaison laissant supposer l'existence d'un second terme, effectivement nous nous attendons à sa présence.
Il y a aussi dans cet exemple la présence de deux sons vocaux successifs que la langue française n'aime guère (A-t-on jamais entendu telle ineptie ? Lettres euphoniques). Autant de raisons pour ajouter un pronom.
Ce que je voulais préciser c'est surtout que la langue est au service de l'auteur, ce qui n'est que justice car les auteurs sont à son service depuis fort longtemps, et non l'inverse la plupart du temps.
Rédigé par : Josiane Lacombe | 04 mars 2013 à 06:30
@ Christian C
C'est dans l'histoire de Charles XII de Voltaire : le roi de Suède s'adresse à l'ambassadeur de France, le comte de Guiscard, en latin ; alors que ce dernier lui répond en français. Voltaire précise que le roi agit toujours ainsi.
Pour préciser sur la puissance française, nous n'avons sans doute jamais été si près de réussir l'invasion de l'Angleterre qu'en 1779... Versailles pensait débarquer en Cornouailles, et la Manche était effectivement à nous. Les Anglais ont eu la frousse, nettement plus qu'en 1805. Aujourd'hui, il faudrait imaginer Fabius lançant des missiles de croisière sur la base de Norfolk...
PS. Quelle occasion ratée ! Les Anglais auraient abandonné cette habitude répugnante de faire courir les escargots, pour un usage plus civilisé... Et Philippe Bilger serait procureur général près la cour d'appel de Londres.
Rédigé par : Boris | 03 mars 2013 à 23:41
@ le tricard 03 mars 2013 à 18:05
Quelle défonce !
Notre belle et bonne France n'a rien à envier à l'ex-URSS, elle en est un clone bien plus subtil et peaufiné. Faut dire qu'en 1945, avec Maurice Thorez et ses cornacs soviets ils ont veillé à la bonne installation et application du système en beaucoup plus perfectionné et affiné. Les régaliens et les stratégiques pour nous et nos gardes vigilants et sûrs... au nom du peuple évidemment, et le libre qui nous nourrira pour les gogos. On vous attendra toujours à la sortie. Toujours d'actualité et basique procédurale.
LA JUSTICE française n'est jamais sortie de ces arcanes et de ces facilités inespérées de 45. Elle s'ébroue et se congratule dans cette dictature chattemite et bien protégée par des oukases biaisées et par des trahisons outrancières avec ses grandes affirmations sentencieuses (la main sur le coeur) et ses principes ronflants et impérieux, mais in fine, toujours oubliés, piétinés et trahis pour la jouissance de l'intime conviction au mépris des faits simples et nus.
Plèbe qu'on adule dans les mots creux, reste dans tes basses-fosses.
Vive les soviets à la française !!!
Rédigé par : Stalen IIlitch GUEVARA | 03 mars 2013 à 22:58
Cher Philippe Bilger,
Je ne suis pas forcément d'accord avec tous vos points de vue. Et je ne suis pas non plus en désaccord avec tous.
Mais j'apprécie, en venant sur ce blog, de lire des points de vue qui sont argumentés (même lorsque je ne suis pas d'accord avec votre argumentation).
Et surtout, de lire des points de vue qui ne sont pas "pré-conditionnés".
Des points de vue qui relèvent de la réflexion, ou des principes, ou des idées, ou des convictions, mais pas de l'aveuglement ni de l'encasernement.
"Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur" a écrit Beaumarchais.
Ca vaut, je crois, pour ceux pour qui on a voté, comme pour ceux contre lesquels on a voté.
Et ça n'implique ni de renier, ni de regretter son vote. Ses votes, même. (Il me semble qu'avoir voté pour Hollande en 2012 n'implique pas forcément de regretter avoir voté pour Sarkozy en 2007)
Je ne sais pas s'il existe un devoir d'être simplet (sauf pour certains politiques, je le crains. Auquel cas "simplet" s'épelle "éléments de langage").
Mais si vous deviez vous y soumettre, votre blog deviendrait bien moins intéressant.
Y compris (surtout ?) lorsque je ne suis pas d'accord avec ce que vous écrivez.
Rédigé par : Rive Gauche | 03 mars 2013 à 22:42
@oursivi@LeauOuleGrain
@Josiane Lacombe Minguell
Vous m'avez convaincu qu'on est dans le même cas que dans une phrase comme : "Elle est aussi belle que son père a souhaité." L'absence de pronom personnel compl. d'obj. ("que son père L'a souhaité") est-elle correcte ? Si non, alors il faut "qu'elle s'en complimente", si oui, alors "aussi exemplaire qu'elle se complimente", comme Ph. Bilger l'a écrit est en effet rare mais pas incorrect, contrairement à ce que j'écrivais.
Le Larousse des difficultés de la langue, à l'article "le, la , les (pronoms)" dit que la "présence est en principe nécessaire pour donner un complément au verbe. [...] Toutefois on l'omet fréquemment dans la langue parlée."
L'exemple le plus proche qu'il donne est : "J'irai vous voir aussitôt que je LE pourrai".
Rédigé par : Buridan | 03 mars 2013 à 19:45
Il vous a manifestement échappé l'essentiel de mon propos à savoir, je cite :
"Nous avons surtout un devoir de cohérence et de fidélité par rapport à des idées et des valeurs..."
D'où il ressort que voter pour un adversaire, champion d'un parti qui tient pour négligeables lesdites valeurs et s'emploie à saper les fondements de notre société est bien une forme de reniement.
Quant au résultat et non pas conséquences (pour l'instant "pitoyable" ou désastreux si vous préférez) il est clair qu'il se passe de commentaires.
Concernant le droit de vote, il me semble enfin qu'il existe une option quand on prétend marquer sa défiance vis-à-vis d'une personne, celle de s'abstenir ou de voter blanc, ce qui a au moins le mérite de ne pas se déjuger ou de renier ses alliés d'hier.
Et ne me faites pas croire que la versatilité serait une vertu et participerait au libre-arbitre, alors qu'elle n’est en fait que la caricature de la liberté. Quand elle n’est pas tout simplement pur conformisme, sinon la victoire de la facilité ou de la passion du moment. Alors qu’en politique seul un choix raisonné et compatible (pour l’essentiel) avec nos idées et nos valeurs devrait prévaloir. Ce qui ne revient pas à donner un chèque en blanc au parti de notre choix et n’empêche nullement les oppositions internes, dont je suis coutumière.
Et si vous saviez à quel point c'est fatigant de devoir parfois nager à contre-courant parmi les siens. Mais cela a le mérite d'être aussi plus utile et productif que de se battre contre des moulins et de se défiler au premier revers !
Sans parler de la constance et du courage que cela exige. Mais c'est un autre sujet...
Rédigé par : Mary Preud'homme @ Christian C | 03 mars 2013 à 19:05
@Christian C
Je suis toujours choqué par des expressions comme :
"Siècle des lumières" Rien d'intelligent ne s'est-il donc fait dans les siècles précédents ?
"Libre penseur" Les autres seraient-ils des penseurs dépendants ?
"Mourir dans la dignité" Une mort naturelle serait-elle forcément indigne ?
Je pourrais en citer d'autres.
Rédigé par : Polochon | 03 mars 2013 à 18:50
Le troisième pouvoir... y a rien à voir... pourquoi toutes ces histoires ?
"Au nom du peuple français"... toujours en épitaphe, alibi, sentence déifiée... pour mieux la lui fermer à ce peuple qui ne comprend rien...
Circulez manants incurables, ignares et non perfectibles...
Dans nos palais habillés républicains, nous sommes intouchables et même au-dessus de la papauté qu'on peut moquer et ridiculiser... elle, mais pas nous, les justiciers droits dans nos bottes et nos jabots.
Nos "Outreau"... "Leprince"... et toutes les vies brisées par des psychorigides qui se cachent et chantent en coeur "le doute profite à l'accusé". Bête qui doit baisser la tête toujours encensée de "présomption d'innocence", avec de temps en temps pour faire plaisir et bonne soupe, une pincée de "droits de l'Homme".
Décidément il y a bien deux France... et même trois ou quatre ou cinq, avec tous les pouvoirs autoproclamés qui se font la courte échelle dans leurs chapelles et leurs temples.
Dormons en paix, mais... vraiment pas tranquilles.
Rédigé par : le tricard | 03 mars 2013 à 18:05
La première partie de votre conclusion, Monsieur Bilger : "Je ne m'interdis rien. Rien ne m'est interdit" me semble abrupte car elle laisse à faire le parallèle avec le fameux "il est interdit d'interdire" de mai 1968. Or cela ne correspond pas à ce que vous êtes et que vous décrivez parfaitement vous-même plus haut dans ce même billet : "Ce qui m'anime n'est pas politique mais personnel. Cela ne tient pas à l'idéologie mais aux tréfonds. L'exigence de liberté pèse plus que le souci d'une apparente cohérence. Je prétends avoir le droit de m'échapper à ma convenance de l'honorable mais rigide prison que des convictions systématiques et à la longue sommaires, trop péremptoires pour ce qu'elles recèlent d'inconsistant, façonnent".
Même si je me partage pas toutes vos convictions, j'en partage beaucoup et notamment celle de cette liberté d'apprécier hors des carcans de l'idéologie qui classent les gens dans des camisoles intellectuelles dont ils sont incapables de sortir.
Je pense ici à X. Nebout qui ne sait concevoir qu'une forme de spiritualité puisse animer des non-croyants à son propre Dieu et aux dogmes de l’Église catholique la plus réactionnaire, oubliant par là-même le message de tolérance professé par le Christ lui-même, fils revendiqué de son Dieu ! En l'espèce je suis assez proche de Christian C | 02 mars 2013 à 18:04.
Ainsi que vous l'écrivez aussi :
"L'affiliation mécanique à un camp, comme un réflexe, ferme des issues au lieu d'élargir les horizons. Les grands espaces se réduisent à une impasse et on meurt à petit feu d'avoir ce fixisme qui dessèche de l'intérieur".
Merci donc de chercher toujours à élargir les horizons : c'est pour cela que, comme nombre des "pensionnaires" de votre blog, je lui reste fidèle et essaie de ne pas entrer dans la polémique stérile, d'apporter un point de vue personnel et sans prétention aucune à détenir la vérité mais fondé sur une conviction fidèle aux principes des Lumières, celles que mes études m'ont inculquées et qui se bornaient à former le jugement d'un "honnête homme" au sens classique de l'expression. Honnête homme que vous êtes vous-même et qu'à ce titre je respecte infiniment, sans flagornerie aucune.
Rédigé par : Robert | 03 mars 2013 à 17:52
Boris,
Votre évocation est réjouissante ; imaginer Sarko faire peur à Bush Jr ne requiert pas grande imagination.
J’ai plus de difficulté avec Charles XII ?
Rédigé par : Christian C | 03 mars 2013 à 17:43
En réponse au "Indignez-vous" de S.Hessel, différents opuscules ont été publiés, qui apportent des éclairages intéressants :
"Détrompez-vous ! Les étranges indignations de Stéphane Hessel décryptées" par Jean Szlamowicz ; "Le vieil homme m'indigne ! : Les postures et impostures de Stéphane Hessel" par Gilles-William Goldnadel ; ou encore "J'y crois pas ! Une réponse à Stéphane Hessel à la demande de Renaud Camus" par Orimont Bolacre
Bonnes lectures !
Rédigé par : E.Girard | 03 mars 2013 à 17:32
«Un rapport remis à Christiane Taubira par deux magistrats de la Cour de cassation, Didier Boccon-Gibod et Xavier Salvat, n'a fait que confirmer ce qui était évident dès l'origine : le désastre de cette initiative présidentielle. »
Dites-nous tout, ces magistrats de la Cour de cassation sont tous deux des représentants du Parquet !!
L'un, premier avocat général, Didier Boccon-Gibod, n'est-ce pas celui qui a remis en cause l'indemnisation du préjudice écologique occasionné par le naufrage de l'Erika, au motif que le navire a sombré hors de la juridiction française, dans les eaux internationales à une époque où les conventions mises en place par la suite n'étaient pas signées.
Pensez-vous que le bon sens du citoyen lambda ne se serait pas posé la question au début de la procédure plutôt qu'à son terme et que sa naïveté n'eût pu suggérer une façon plus pertinente d'envisager les choses, telle une collégialité internationale ? Hum ?!
Car lui, il s'en fiche du pré carré des uns et des autres, tout ce qu'il veut c'est la Justice !
Donc là si on a fait perdre son temps à tout le monde et surtout aux victimes pour un coût exorbitant, cela me paraît davantage être à imputer aux techniciens du droit incompétents plutôt qu'au bon sens du citoyen auquel on a juste appris à ne pas dépasser bornes et limites telles, par ex. celles du territoire maritime !!
Et puis, pourquoi deux parquetiers et deux parquetiers de la Cour de cassation, et aucun de ces magistrats du siège aux côtés desquels, précisément, ont été appelés les « citoyens assesseurs » des juridictions correctionnelles, ni aucun bâtonnier non plus, qui sont des acteurs tout aussi naturels du procès que le parquet !
Est-ce que quelqu'un peut prendre sur soi d'expliquer à l'actuel garde des Sceaux, la différence entre le ministère public et la Cour ainsi qu'entre la magistrature et le barreau ?
Non, soyons sérieux, assez de dispositifs avortés dans l’œuf du fait de rapports ne prenant en compte qu'un seul son de cloches. Assez de démolitions coûteuses systématiques et de principe, de l'action du prédécesseur.
Je crois donc naïvement pour ma part qu'il faut donner jusqu'au bout sa chance à cette innovation qui consiste à apporter un œil neuf ainsi que le point de vue du bon sens populaire et, selon le cas, le point de vue de Socrate qui ne savait jamais rien que faire advenir la vérité, et je le pense sur le fondement même des arguments du ministère public dans le dossier de l'Erika. Qui plus est quand l'indemnisation desdits citoyens n'est pas automatique mais uniquement prévue à leur demande motivée.
Rédigé par : Catherine JACOB | 03 mars 2013 à 16:05
Bonjour,
Vos espoirs déçus, que vous transformez en autorisation de lucidité, ont deux origines.
La première est que les hommes politiques sont totalement différents quand il sont en phase de conquête, puis plus tard en phase de gestion.
La deuxième est que, structurellement, ce pays ne marche pas, parce que le pouvoir n'appartient pas aux élus, aux représentants du peuple, mais à une administration qui prétend être à la fois la garante de l’intérêt collectif et l'initiatrice de l'économie.
Vous ne pouvez éviter vos indécisions apparentes sans une réflexion en profondeur sur les dysfonctionnements de notre pays.
Cordialement. H. Dumas
Rédigé par : temoignagefiscal | 03 mars 2013 à 15:50
Mary Preud’homme,
Je reprends votre expression : « voter pour l'adversaire, et donc marquer contre son camp ». Votre opinion vaut bien la mienne, c’est la raison qui me conduit à vous demander la signification de cette expression. Quel camp, quels adversaires ? Auriez-vous une citadelle à défendre ?
Tout semble indiquer en effet que votre adhésion à un parti, ou au moins à une tendance, serait un choix à vie, quelles que puissent être les éventuelles dérives de ce choix, qui pourraient (pardon, on peut toujours rêver) vous inciter à vous en éloigner ?
Vous jugez les conséquences des votes de vos « adversaires » pitoyables. Bon ! Est-il possible d’en discuter ? Ou êtes-vous tellement convaincue de la pertinence de votre option ? Auriez-vous des indices probants ?
Pardon, bête je suis (ne me remerciez pas, c’est cadeau), bête je reste. Evidemment, puisque jamais vous ne pourriez changer d’avis. Ce serait mettre en cause trop cruellement une certitude marmoréenne.
Ce doit être reposant, de ne jamais s’interroger.
Rédigé par : Christian C | 03 mars 2013 à 15:30
@ Mary
Nous avons surtout un devoir de cohérence et de fidélité par rapport à des idées et des valeurs. C'est pourquoi voter pour l'adversaire, et donc marquer contre son camp, uniquement pour manifester sa désapprobation ou sa méfiance vis-à-vis d'une personne m'apparaît comme un choix hautement tendancieux, égoïste et surtout lourd de conséquences.
Vous accordez beaucoup trop d'importance au fait politique. Que vous votiez machin ou truc, la technostructure et les déficits y afférent sont et seront toujours de mise. Les socialistes et les UMP sont copains comme cochons avec cette constitution qui leur octroie un pouvoir léonin, un coup c'est toi, un coup c'est moi. Les chamailleries ne sont que poudre aux yeux. Moi j'aime bien par bouffées, c'est récréatif. La crise économique n'a pas demandé l'autorisation à Sarko pour apparaître. Comme elle ne va pas demander à Hollande son ticket de sortie. C'est sur ce point précis d'ailleurs que réside la principale chance du président "normal", mais ce n'est pas lui qui choisira.
Vous faites pas de bile Mary, question égoïsme nous nous valons tous. En France on aime beaucoup ça, l'égalité. Ne vous crispez pas, le second degré, Mary, le second degré ! Le troisième fera l'objet d'une prochaine étude, sous le haut patronage bienveillant de Philippe, bien entendu.
Rédigé par : scoubab00 | 03 mars 2013 à 15:29
"J'aurais une obligation, parce que j'ai voté en faveur de François Hollande, d'approuver tout ce qu'il pense, dit ou accomplit."
Non.
Néanmoins, les commentateurs pour lesquels par exemple la philosophie pénale, que vous défendez avec raison depuis que vous vous exprimez publiquement, a de l'importance et du crédit, sont fondés à vous interpeller sur votre soutien à François Hollande, dont la politique pénale est le contraire de vos convictions dans ce domaine.
"L'exigence de liberté pèse plus que le souci d'une apparente cohérence."
J'admets parfaitement l'idée d'une liberté qui prend le pas sur la cohérence.
Cependant, je ne pense pas qu'on soit réellement libre quand ce qui fonde un vote est structuré sur et par une détestation obsessionnelle.
Je crois que l'erreur d'appréciation que vous avez faite tout au long de la campagne électorale a été de tout miser sur la personnalité des candidats, et de considérer comme François Hollande que le rejet de Nicolas Sarkozy pouvait suffire à définir une politique et à convaincre.
Nous avons un président certes plus digne, enfin moins vulgaire selon votre grille d'appréciation.
Mais, "après un tel quinquennat on n'a plus le droit de mentir, de trahir, de désespérer et d'échouer. La France a de l'avenir. La France a du sens. La France n'est pas une forteresse assiégée mais une chance si elle est rassemblée, si elle se parle, si elle s'écoute."
Billet : Une victoire pour tous ? - 07 mai 2012
Dix mois plus tard, c’est très, très mal parti.
Et vos commentateurs sont également fondés à exprimer l'écart entre votre espérance d'alors et l'impasse à laquelle conduit aujourd'hui le nouveau quinquennat.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 03 mars 2013 à 15:22
@ Christian C
Difficile de ne pas être d'accord avec vous. Il y avait sans doute alors autant de gens simplets qu'aujourd'hui - et pas de pénicilline. Quoi qu'en ait dit Talleyrand, la gangrène n'est pas compatible avec la douceur de vivre...
Mais Charles XII affectait, pour se distinguer, de ne jamais parler français - qu'il maîtrisait parfaitement par ailleurs, comme tout le monde.
Pour imaginer le rayonnement français vers 1780, il faut imaginer Sarko faire peur à George Bush Jr, François Hollande faire la politique de Kennedy, et les chaînes d'info américaines émettre dans notre langue - en s'excusant de laisser passer un anglicisme de temps à autre...
Rédigé par : Boris | 03 mars 2013 à 14:22
Philippe Bilger et Polochon,
entre quarante et quatre, il y a une petite nuance.
Je ne départagerai pas les candidats à l'erreur de calcul ou à la faute de frappe.
Je note simplement que Catherine Jacob en a fait la même lecture que moi.
Un correcteur est-il venu en aide à Polochon? Il lui sera beaucoup pardonné.
Mais au fait, 21-18= 4?
Rédigé par : Christian C | 03 mars 2013 à 14:11
Nous avons surtout un devoir de cohérence et de fidélité par rapport à des idées et des valeurs. C'est pourquoi voter pour l'adversaire, et donc marquer contre son camp, uniquement pour manifester sa désapprobation ou sa méfiance vis-à-vis d'une personne m'apparaît comme un choix hautement tendancieux, égoïste et surtout lourd de conséquences. D'autant plus à en juger par le résultat pitoyable, qui est loin d'être à la hauteur des espérances de ces électeurs intelligents qui, contrairement aux "simplets", auraient voté en connaissance de cause !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 03 mars 2013 à 13:49
"Je laisse à d'autres le devoir d'être simplet."
Certains s'acquittent tellement bien de ce devoir ! En toute bonne conscience, bien campés sur leurs certitudes, avec des arrière-pensées agressives envers qui ne pense pas comme eux. Souvent, ils sont le pur produit d'un formatage éducatif dont ils n'ont même pas conscience, et vivent tels des ovins bienheureux dans leur pré.
Arrive un souci, et là, vite, il faut trouver un bouc émissaire, et pourquoi pas, celui qui n'a pas voté comme eux. En voilà une attitude puérile et ridicule.
C'est que l'homme est devenu un animal social, à l'origine rattaché à un groupe pour sa survie, il ne saurait vivre aujourd'hui sans ses réseaux horizontaux ou verticaux. La grande partie des gens se font dicter leur conduite et manière de penser par le groupe social, religieux, politique, professionnel, auquel ils appartiennent. Sans compter l'énorme pouvoir des médias, presse, télévision qui jouent entre information, désinformation, lavage de cerveau.
La liberté de penser par soi-même, d'avoir un avis et d'en changer à la lumière de nouveaux éléments de réflexion, est rare, un bien précieux qu'il faut protéger à tout instant, comme la rose du Petit Prince sur sa planète.
L'indépendance d'esprit de celui qui la possède, l'exerce dans un esprit de bienveillance est tout à son honneur, cela mérite d'être souligné.
"L'esprit libre et curieux de l'homme est ce qui a le plus de prix au monde." John Steinbeck.
Rédigé par : Camille | 03 mars 2013 à 12:54
@Polochon | 03 mars 2013 à 10:35
«@ Christian C
"Revenez aux écrivains, philosophes et penseurs du siècle des Lumières. On n'a pas fait beaucoup mieux depuis."
Quarante siècles d'ombre et un seul de lumière ?»
De manière très générale, «sur le plan scientifique et philosophique, les Lumières voient le triomphe de la raison sur la foi et la croyance ; sur le plan politique et économique, le triomphe de la bourgeoisie et non du menu peuple, sur la noblesse et le clergé. » -
D'autre part, «philosophiquement, le culte de la Raison et celui de l'Être suprême recouvrent une Religion naturelle, concept né à l’Ère des Lumières :
- Le culte de la Raison procède de l'athéisme et du naturalisme de Denis Diderot, dont s'inspirait Jacques-René Hébert.
- Le culte de l'Être Suprême procède du déisme de Voltaire et de Rousseau, dont s'inspirait Robespierre.
Ces cultes se voulaient une expression des idéaux des Lumières : liberté (d'expression, de pensée, etc.)»
Ceci étant, d'un idéal à une dictature le pas fut hélas souvent franchi, pour ne pas dire qu'il l'est toujours quotidiennement ubi et urbi dès que l'occasion de mettre le voisin sous notre coupe et d'exercer un terrorisme quelconque, intellectuel et tout court, se présente, et ce dès l'origine du mouvement.
La Liberté est devenue le masque de l'égoïsme pur et dur, la laïcité celui du retour de l'ancien culte des ancêtres (Pan_théon = tous les dieux) ainsi que avant tout la négation de la croyance et de la foi au cœur du monothéisme judéo-chrétien - souvent négation prioritairement de celles du chrétien d'ailleurs - avant d'être l'affirmation de soi en tant que principe de distinction du pouvoir politique et de l'influence d'un ordre religieux singulier pensé comme la source du pouvoir - royal, impérial, maritime (= seul maître à bord après Dieu), qui implique donc concurremment et tolérance et neutralité et non pas persécution ; les idées socialistes novatrices sont le masque de l'éternel retour, en particulier le mazdéisme dont Asha Vahista est L'ordre juste reflet d'une perfection de l'ordre cosmique.
«Ahura Mazdâ (du vieux-perse Aura-Mazdâ, « Seigneur-Sagesse », pôle de la Lumière essentielle) est selon l'Avesta (soit un ensemble de textes sacrés qui présente nombre de similitudes avec les textes védiques indiens du Rig Veda), l'Esprit suprême qui donna naissance à deux principes opposés : Spenta Mainyu (l'Esprit Saint ou le bon choix) et Ahra Mainyu (le mauvais choix)» entre lesquels, manifestement, notre cœur balance toujours impliquant revirements et repentirs. Autrement dit une chance d'avoir deux fois raison en revenant de l'Illusion transcendale, et non pas nécessairement comme comme le dit Jean-Marc | 03 mars 2013 à 09:20 une chance de se tromper deux fois (Voir : «Donc en ce sens oui vous êtes responsable par votre vote M. Bilger. Un ami me disait : le seul risque de se tromper deux fois c'est de changer d'avis.»).
Ce que résume parfaitement ce mot de Nietzsche qui est encore une image de l'éternel retour : «Le neuf, de toute façon, c'est le mal, puisque c'est ce qui veut conquérir, renverser les bornes-frontières, abattre les anciennes piétés; seul l'ancien est le bien ! Les hommes de bien, à toute époque, sont ceux qui plantent profondément les vieilles idées pour leur faire porter fruit, ce sont les cultivateurs de l'esprit. Mais tout terrain finit par s'épuiser, il faut toujours que la charrue du mal y revienne. » - Pourquoi suis-je si méchant, un texte déjà cité à cette occasion.
Rédigé par : Catherine JACOB@Polochon&Jean-Marc | 03 mars 2013 à 12:07
Au risque d'être simplet... J'ai eu l'occasion de rencontrer un couple en 2012 qui, après m'avoir confié profiter de toutes les vacances scolaires (notamment les deux mois d'été), m'a immédiatement fait croire qu'ils étaient enseignants. J'ai été étonné qu'ils fussent magistrats, diplômés de l'ENM et exerçant au Luxembourg ("ça paye mieux là-bas" avouèrent-ils). Je pensais que si l'absence, même autorisée, est la même en France, la multiplication du nombre de magistrats par la réduction du temps de vacances à la moyenne du privé est le coefficient par lequel la justice pourrait combler le retard de ses dossiers. Ne sachant pas le régime de repos de la magistrature ni son fonctionnement en général d'ailleurs, j'ai conscience que mon raisonnement est simplet, peut-être qu'un commentateur au fait me renseignera...
Rédigé par : Archibald | 03 mars 2013 à 11:13
Polochon,
si vous trouvez que la France a beaucoup progressé dans son rayonnement intellectuel, culturel, artistique depuis le siècle des Lumières, défendez votre point de vue ; ce blog est aussi fait pour cela.
Si vous comptez quarante siècles entre le XVIIIème et le XXIème, je ne peux pas grand-chose pour vous, si ce n'est de constater que l'enseignement des mathématiques en France a encore des progrès à faire.
Rédigé par : Christian C | 03 mars 2013 à 11:05
@ Jean-Marc
Je vous ferai remarquer que Mitterrand a corrigé le tir dès 1983 en constatant les effets dévastateurs de ses mesures sociales sur la dette du pays.
Michel Rocard a essayé, hélas en vain, de prendre les dispositions qui s’imposaient en ce qui concerne le délicat problème des retraites (c.f. son livre blanc). A l’époque il était encore temps de le traiter sans (trop) de douleur.
Mais François Mitterrand s’est opposé à ses propositions qui auraient certainement évité de nous trouver dans la situation actuelle.
Ensuite, la droite parvenue au pouvoir s’est bien gardée de s’en préoccuper, préférant, sans doute pour des raisons purement électoralistes, repousser à une date ultérieure ce délicat dossier.
A gauche, comme à droite, il y a ceux qui savent anticiper et n’ont pas peur de prendre des mesures pas toujours populaires afin de garantir l'avenir. Et puis il y a ceux qui font du clientélisme afin d’assurer leur petite carrière.
Tout démontre aujourd’hui que ces derniers sont les plus nombreux.
Rédigé par : Achille | 03 mars 2013 à 10:40
@ Christian C
"Revenez aux écrivains, philosophes et penseurs du siècle des Lumières. On n'a pas fait beaucoup mieux depuis."
Quatre siècles d'ombre et un seul de lumière ?
Rédigé par : Polochon | 03 mars 2013 à 10:35
Rectification à «dont ces derniers connaissent le mythique fondateur sous le nom de Tumen qui signifie Nuage de fumée », il faut lire comme la suite le permettrait par ailleurs :
«dont ces derniers connaissent le mythique fondateur Bumin qui signifie Nuage de fumée sous le nom de Tumen».
D'autre part, il convient de signaler, curieuse coïncidence, un certain rapport sémantique entre «Un avocat général s'est échappé» et 「突厥」, la phonétique chinoise pour türük, le pluriel de türk qui intrinsèquement signifie « fort » mais dont l'association des lettres idéographiques signifient «s'échapper, prendre un chemin de traverse».
Rédigé par : Catherine JACOB@Tipaza (rectification/précision) | 03 mars 2013 à 10:25
@Tipaza | 02 mars 2013 à 22:06
"Ah, je vois que vous n’avez pas encore résolu le conflit entre la noblesse de robe et la noblesse d’épée, conflit que vous avez vécu intensément dans une vie antérieure."
Mais toutes les noblesses fréquentent ce Blog, cher monsieur(?):
Noblesse de cœur, noblesse d'esprit, noblesse de l'âme, noblesse de robe, et simple noblesse d'épée aussi, sans omettre l'humour qui a lui aussi sa noblesse lorsqu'il est de qualité, noblesse de style enfin. Toutes qualités qui percent sous la carapace d'hermine du maître des lieux.
Et, excepté lorsqu'il est exagérément perfide, je veux croire que si la noblesse d'épée devait par hasard lui faire défaut - ce qu'on ne saurait inférer de son seul patronyme vu que les trois quart de 'de machin truc chose' n'appartiennent en rien à ce qu'il est convenu d'appeler 'la noblesse' en général -, je ne doute pas que la vraie noblesse d'épée millénaire qui fréquente ce Blog n'adouberait volontiers au besoin le quasi homonyme de Bilge « le Sage », grand khan du second empire des Göktürks ( 552 = « Turcs Bleus » : Tujue, 突厥 (tújué) en chinois, et dont ces derniers connaissent le mythique fondateur Bumin qui signifie Nuage de fumée sous le nom de Tumen».<
Le nom du fleuve Tumen - fleuve situé dans le nord-est de l'Asie et qui se jette dans la mer du Japon -, vient d'un mot mandchou, issu lui-même du mongol tümen qui signifie « dix mille » (donc plus ou moins l'équivalent du Ban de Ban-zaï), et c'est donc aussi nom sous lequel les annales chinoises désignent «Nuage de Fumée», soit Bumin Khan, le Khan fondateur du second empire des Turcs bleus originaires du Sud de l'Altaï et aux légendaires origines.
Par le traité de Pékin de 1860, l'estuaire de la rivière Tumen dont les alentours comprennent une végétation et une faune rares placées aujourd'hui sous haute protection, est devenu le point de jonction entre trois pays : la Chine, la Corée. - Infos, source habituelle -
Rédigé par : Catherine JACOB@Tipaza | 03 mars 2013 à 09:26
@Achille
La gauche et ses électeurs qui ont "un minimum d'honnêteté intellectuelle" vont donc assumer le doublement du déficit de la France en 1981 pour l'effet boule de neige qui en a découlé, regretter l'embauche d'un million de fonctionnaires, l'abaissement de l'âge de la retraite qui aboutit (même si les Français n'ont pas encore réalisé) à une crise, leur associations avec le PCF...
En fait quand j'entends les électeurs dire "vous n'avez pas voté, vous n'avez pas le droit à la parole", je leur réponds que ce sera le cas lorsque les électeurs seront engagés financièrement sur la gestion de leur candidat élu.
On serait sans doute mieux géré et on n'aurait jamais entendu des braillards crier non à l'austérité.
Donc en ce sens oui vous êtes responsable par votre vote M. Bilger.
Un ami me disait "le seul risque de se tromper deux fois c'est de changer d'avis".
Rédigé par : Jean-Marc | 03 mars 2013 à 09:20
Monsieur Bilger,
Le titre de votre billet aurait pu/dû être : "J'ai le droit de tout dire" LOL LOL
Excellent billet qui consiste à remettre l'église au milieu du village pour tous les désorientés, malgré un embrigadement dans un cadre étriqué entouré de psychorigidité LOL
Ni bassesse ni flagornerie, ce dont on m'accuse régulièrement, par les mêmes qui vous traitent de girouette... juste le droit de penser, celui de réfléchir, celui d'évoluer, comme celui de ne pas regretter avoir voté F. Bayrou puis contraint et forcé F. Hollande, convaincu qu'il ne pourrait que poursuivre la politique économique de son prédécesseur, ses promesses n'étaient que des attrape-nigauds de campagne, totalement intenables, le mariage pour tous une aumône jetée aux siens : pour son salut LOL LOL la Droite traditionnelle devait sortir des extravagances/gesticulations/des indécences insupportables, vulgaires et grossières d'un N. Sarkozy et de sa clique, la France devait tout faire pour retrouver une République humble et modeste... ce qui n'est pas gagné, la tweeteuse l'a prouvé.
Tout n'est pas perdu, l'espoir est venu de Rachida Dati LOL qui a enfin eu une lueur de clairvoyance, effet secondaire d'une récente opération des paupières, sans doute :
- Elle affirme que des Primaires ne doivent pas être une élimination... ah bon
- Elle se verrait bien à nouveau caissière d'un Franprix, il n'est donc jamais trop tard pour trouver sa voie.
Ses propos sentent la chute d'une icône construite sur des sables mouvants posé sur sur vide !
Alors que nous sommes aux antipodes à tous points de vue, j'apprécie sincèrement Michel Onfray qui est un personnage éminemment sympathique et attachant, que j'écoute et lis toujours avec plaisir, justement parce que nous sommes tellement différents ; discuter avec ceux et celles qui vous ressemblent n'apporte rien sinon à nous réassurer que nous sommes dans le vrai.
La démocratie nous donne la liberté d'expression, le droit de dire des bêtises, dans le respect de chacun, elle nous ordonne il me semble d'évoluer, de nuancer, pour ne pas nous rigidifier, avant de nous momifier pour l'éternité dans l'indifférence générale.
Rédigé par : Pietri S | 03 mars 2013 à 09:11
@Buridan
"emploi fautif" ? peut-être pas.
− Emploi pronom. Se complimenter de. Se féliciter :
4. Il le fallait, ressassait Élisabeth, comme d'une dangereuse opération chirurgicale. Son couteau devenait un scalpel. Il avait fallu se décider la nuit même, endormir et opérer. Elle se complimentait des suites. Cocteau, Les Enfants terribles,1929, p. 163.
source : http://www.cnrtl.fr/definition/complimenter
"Se complimenter de" équivalant à "se féliciter de" n'est pas fautif. Simplement une partie de la locution est absente ce qui peut lui donner de la force. Les destinataires peuvent ne pas aimer cette suppression mais l'auteur est libre de jouer sur les effets des locutions tronquées.
Rédigé par : Josiane Lacombe Minguell | 03 mars 2013 à 07:02
Le droit pour la girouette de tourner quand l'envie lui prend. Et selon le bon vouloir de l'employé municipal ou celui de la société de service qui lubrifie l'axe du gallinacé métallique. Intérieur extérieur, dedans et dehors. Structure et conjoncture. Bleu et pluie, douceur et vent. Substrat, humeur du temps. Humour ?
Je crains pour les quelques psychorigides ou préposés aux oeillères qui fréquentent ce blog. Solidarité Philippe !
Rédigé par : scoubab00 | 02 mars 2013 à 23:35
Rédigé par : Buridan | 02 mars 2013 à 20:11
Non.
On aurait pu lire "s'en complimente", plus explicite, moins élégant.
Là on implicite le "de le faire", qu'on sait être.
Pas un mot de plus n'est nécessaire.
Ce choix n'est pas sans évoquer l'usage hardi que faisait Léon Bloy de ces tournures subjonctives.
Je les crois d'excellent français.
Mieux, mots d'auteur.
AO
Rédigé par : oursivi@LeauOuleGrain | 02 mars 2013 à 23:27
Cher Philippe Bilger,
J'avais bien compris depuis longtemps que vous n'étiez ni de gauche ni de droite, mais "au-dessus" (comme le demandait Michel Jobert à Giscard d'Estaing qui voulait éperdument être au centre).
Je ne vous ferai pas le reproche d'avoir voté pour Hollande : j'ai sur vous le bénéfice de l'ancienneté, qui m'a conduit à bien étudier nos politiciens, notre système de partis, la formation de nos élites politiques et la lâcheté qui va avec, depuis 1936...
Je n'avais pas d'illusions en ce qui concerne Hollande, et j'ai dû me résoudre à voter blanc.
Les esprits formatés, nourris à la suspicion a priori, à la détestation automatique, pourront toujours tenter de vous profaner.
Il demeure que vous êtes semble-t-il un homme libre de toute dépendance intellectuelle et idéologique, qui sait se maintenir sur les sommets, là où, disait de Gaulle, il n'y a pas d'encombrement.
Ce que les soldats perdus de la liberté de l'esprit ne pardonnent pas, c'est la lumière qu'on leur fait lorsque l'analyse est pure de toute souillure partisane. Comme dans la caverne de Platon, ils voudraient que tous nous soyons dans l'ombre avec eux.
Allons enfants de la liberté, quoi qu'il en coûte !!
Rédigé par : Aobase du Ban | 02 mars 2013 à 22:49
« …le couteau sous la gorge, je n'affirmerai jamais…/…me mettrait-on une épée dans les reins, … »
Ah, je vois que vous n’avez pas encore résolu le conflit entre la noblesse de robe et la noblesse d’épée, conflit que vous avez vécu intensément dans une vie antérieure.
Traumatisme d’autant plus résistant qu’il date de plusieurs siècles, et qu’il s'est transmis de génération en génération.
Allongez-vous, tout va bien se passer, le traitement sera long, probablement il durera jusqu’en 2017. Mais le docteur Charcot, et mon ami Sigmund, m’ont confié quelques secrets qui vous soulageront.
Pour commencer, pourriez-vous expliquer pourquoi Simplet et pas Grincheux, et Taubira, vous la voyez en Blanche-Neige ??
Je vous écoute.
Rédigé par : Tipaza | 02 mars 2013 à 22:06
Bonsoir Monsieur Bilger
C'est drôle, alors que je trouve que nous vivons dans un monde et dans des temps kafkaïens par excellence, nous ne suivons pourtant pas la logique kafkaïenne jusqu'au bout.
Dans Le Château on ne sait d'un moment sur l'autre jamais comment vont réagir ou penser les personnages autour du principal, le prénommé K.
Donc finalement plus personne ne se pose la question de qui pense quoi quand et comment. Pure logique.
Eh bien non, kafkaïen dans la forme mais pas sur le fond, il faudrait que tout le monde voie en nous en permanence comme du cristal et que nous ne changions pas d'idées comme un piquet du début à la fin pour le confort universel.
Mazette, c'est doublement compliqué cette affaire.
Très bonne soirée.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 02 mars 2013 à 21:46
Monsieur Bilger, vous êtes visiblement à la croisée des chemins. Mais quelle que soit votre opinion sur le Front de gauche, j'aimerais bien vous voir réussir ce qu'Antonio Di Pietro a raté en Italie... La France des valeurs, ça aurait de la gueule !
Rédigé par : Boris | 02 mars 2013 à 21:34
D'un bel équilibre de chercheur de sel dans l'écume, moins saunier que surfeur.
Rédigé par : MS | 02 mars 2013 à 20:40
"Eva Joly n'a pas été un magistrat inutile, pas aussi exemplaire qu'elle se complimente". Cet emploi de "complimenter" râcle, et, même, est fautif : il faut un verbe qui puisse avoir comme COD "avoir été exemplaire", et il faut le pronom personnel "le". Par exemple "dire" ou "clamer" ou "proclamer" ou "répandre". Ce qui fait par ex. : "E.J. a été un magistat pas aussi exemplaire qu'elle le clame" (ou : "qu'elle clame l'avoir été"). Ca ne peut pas être "complimenter" car on ne peut pas dire : "Je te complimente ton travail" mais "Je te te complimente POUR ton travail".
Vous lire est respirer un bol d'air frais en altitude.
Rédigé par : Buridan | 02 mars 2013 à 20:11
Je crois que vous êtes quand même «encaserné». Sur certains sujets vous êtes plutôt prévisible. Mais vous l’assumez car cela tient aux tréfonds comme vous dites.
Donc la menace d’un couteau sous la gorge ou d’une épée dans les reins ne vous ferait pas dévier de votre position ? Moi oui car il faut bien s'adapter aux circonstances.
Rédigé par : zefir | 02 mars 2013 à 20:11
La liberté de parole est en général le fruit de la liberté de penser.
Qui diable pourrait être effrayé ou rendu hilare par cette liberté ?
Revenez aux écrivains, philosophes et penseurs du siècle des Lumières. On n'a pas fait beaucoup mieux depuis.
Rédigé par : Christian C | 02 mars 2013 à 19:45
Sarkozy... Hollande... Fillon... une fashion victim ce P. Bilger, de l'inconstance d'aimer un jour pour détester un autre jour, la mode est un cycle, vous reviendrez à Sarkozy.
Rédigé par : SR | 02 mars 2013 à 19:27
«Cette argumentation, dont le support sans doute n'est pas capital, me conduit tout de même à récuser ce qui apparaît trop souvent à mon encontre aussi bien sur Twitter que dans certains commentaires de ce blog. [....] Parce que je ne regrette pas d'avoir été enthousiaste pour le candidat Sarkozy en 2007 mais si désappointé par le président que je suis allé à la rencontre d'une gauche sociale-démocrate, dois-je de ce fait ne pas aspirer à la victoire à droite d'un François Fillon contre le duo d'un Copé impossible et d'un Sarkozy faussement serein et amèrement revanchard ?
Je ne m'interdis rien. Rien ne m'est interdit.»
Ainsi, vous-même faites le deuil d’une énonciation stable et revendiquez ces droits oubliés dans la liste des droits de l'homme si souvent et si complaisamment détaillés, que sont le droit de se contredire et le droit de s’en aller.
Ainsi le Projet de préface pour les Fleurs du Mal - Deuxième version -
«[...] Mon goût diaboliquement passionné de la bêtise me fait trouver des plaisirs particuliers dans les travestissements de la calomnie. Chaste comme le papier, sobre comme l'eau, porté à la dévotion comme une communiante, inoffensif comme une victime, il ne me déplairait pas de passer pour un débauché, un ivrogne, un impie et un assassin. [...] Ne rien savoir, ne rien enseigner, ne rien vouloir, ne rien sentir, dormir et encore dormir - Et, Dormeur n'est pas Simplet...- , tel est aujourd'hui mon unique vœu.
Vœu infâme et dégoûtant, mais sincère.
Toutefois, comme un goût supérieur nous apprend à ne pas craindre de nous contredire un peu nous mêmes, j'ai rassemblé, à la fin de ce livre abominable, les témoignages de sympathie de quelques uns des hommes que je prise le plus, pour qu'un lecteur impartial en puisse inférer que je ne suis pas absolument digne d'excommunication.»
En ce samedi 2 mars 2013 où nous fêtons Saint Charles le Bon - intercesseur des miséreux, invoqué par les fiévreux qui devaient boire l'eau versée dans son crâne - j'ai trouvé opportun et d'à propos ce petit extrait d'un texte posthume de Charles Baudelaire.
Rédigé par : Catherine JACOB | 02 mars 2013 à 19:06
S'agissant des citoyens assesseurs dans les tribunaux correctionnels, ils ne pouvaient jouer, aux côtés des magistrats professionnels et malgré leur bonne volonté, que les utilités.On pouvait facilement imaginer que cette charge supplémentaire infligée aux magistrats qui ont mission de gérer des audiences se terminant bien souvent tard le soir et se prolongeant par des délibérés pendant lesquels il faut tout expliquer à des novices, conduise à ce que cette association ne pouvait faire long feu. La conclusion s'impose d'elle-même : une réforme de plus qui n'a fait que compliquer les choses.
Sur votre approche politique, comme beaucoup d'électeurs vous n'avez pas souhaité la reconduction de NS au poste suprême. Vous avez souhaité et espéré une autre approche qui se révèle aujourd'hui décevante et vouée à des échecs cuisants. Vous n'êtes pas le seul et je ne vois pas en quoi vous pourriez, à titre personnel vous interdire de quoi que ce soit. L'essentiel maintenant est de faire entendre pour remettre le train sur les rails. De toute façon, FH va devoir rapidement corriger le tir, faute de se retrouver seul dans la tempête et en politique les changements de veste sont très rapides et sans états d'âme.
Rédigé par : Jabiru | 02 mars 2013 à 18:38
Bonjour Philippe Bilger,
« Y a-t-il un devoir d'être simplet ? »
Il est clair que le fait d’avoir voté pour un candidat n’oblige personne à se ranger derrière son programme politique, surtout quand celui-ci ne correspond plus vraiment aux promesses de la campagne électorale.
Il en a été ainsi pour ceux qui ont voté pour Nicolas Sarkozy en 2007, comme pour ceux qui ont voté pour François Hollande en 2012.
L’un et l’autre ont déçu bien des électeurs à eux, et lorsqu’on est déçu il est possible de reconsidérer sa position comme c’est le cas lorsqu’un contrat n’est pas respecté.
Être simplet serait plutôt s’obstiner à défendre l’action d’une majorité qui peine à tenir la trajectoire de ses engagements, arguant pour ce faire tout un tas de bonnes raisons ou plutôt de mauvais prétextes.
Ceci étant, les anciens ministres de la majorité précédente sont plutôt mal placés pour donner des leçons d’économie, se parant pour la circonstance de leur expérience. Le bilan du précédent gouvernement est loin d’être brillant.
Aussi plutôt que de reprocher à la majorité actuelle de ne pas faire ce qu’eux-mêmes n’ont pas réussi à faire, ils seraient bien inspirés de faire preuve d’un peu plus d’humilité, voire même de repentance.
Mais ceci exige un minimum d'honnêteté intellectuelle et ça c'est une qualité très rare chez nos élus et ce quelle que soit leur appartenance politique.
Rédigé par : Achille | 02 mars 2013 à 18:30