On a heureusement échappé à une loi sur le mensonge à la suite de l'affaire Cahuzac. On verra ce que vaut le plan de moralisation publique développé par le président de la République.
Le Grand Rabbin de France s'est tout de même mis en congé parce qu'il avait trop dégradé son image et celle par ricochet de la communauté juive pour ne pas tirer les conclusions de mensonges, de plagiats et d'atermoiements qui n'avaient que trop duré (Le Figaro).
Le débat s'est évidemment beaucoup focalisé, ces derniers temps, sur la dissimulation et la vérité. Comme si on avait découvert l'obligation de la rectitude, la grandeur de la transparence et, au-delà, la force de la morale. Cette révélation est d'autant plus ridicule qu'elle concerne des adultes dont on aurait pu penser que depuis longtemps ils n'avaient plus besoin, pour enchanter leur univers ou oublier leurs échecs, de la consolation de la fausseté.
Je voudrais, sans m'appesantir sur cette difficulté qui relève moins de la politique que de l'intime, moins de la réglementation que de l'allure, analyser un dangereux sophisme qui, semble-t-il, a été prêté à Jérôme Cahuzac. Celui-ci a cru déceler en effet une faille dans le procès justifié qui lui était fait - même si la surenchère dans l'indignation du Pouvoir ne visait qu'à faire oublier l'extrême imprudence avec laquelle celui-ci l'avait nommé ministre, et du Budget en plus ! - et a prétendu dénoncer une hypocrisie dont il serait victime.
Outre le fait qu'il va évidemment payer lourdement non seulement pour lui-même mais pour tous les autres jamais pris, il a soutenu qu'il y aurait des mensonges illégitimes et intolérables comme le sien devant la représentation nationale et d'autres acceptables, honorables même comme l'engagement trompeur de revenir pour nos finances publiques aux 3%, alors qu'il n'y aurait pas une radicale différence entre eux.
Jérôme Cahuzac, en cherchant à ne pas distinguer son comportement du discours politique habituel, fait vibrer une corde populiste qui n'est pas loin de considérer que les hommes politiques sont consubstantiellement liés au mensonge. J'estime que cette approche est non seulement insultante, dangereuse mais erronée.
Par ailleurs, pour adhérer si peu que ce soit à l'opinion de l'ancien ministre, il conviendrait de retenir que d'emblée, la gauche ou la droite au pouvoir ont proféré des promesses qu'elles savaient irréalisables et n'ont pas été victimes, au contraire, de l'imprévisibilité du réel et des contraintes nationales et internationales. Pour résumer, les écarts que la politique impose entre la pureté de l'engagement et la dure loi de l'existant ne constituent pas des mensonges mais des ajustements forcés. Dans leur principe, ils ne sont pas inspirés par une volonté de tromper mais par un empirisme d'ailleurs plus ou moins toléré par la communauté nationale.
Aussi, on a beau se réfugier dans les arguties et les distinctions vaines, un mensonge pourrait se définir par le fait qu'il ne représente jamais une voie obligatoire et serrant la personne dans un implacable étau. Elle a toujours la possibilité morale et banalement humaine d'échapper à cette emprise et de se grandir en affrontant où que ce soit, surtout devant l'Assemblée nationale, l'épreuve de la vérité et la nécessité de la dire. Je suis persuadé que le vrai est non seulement éthique mais, dans tous les cas, habile.
Jérôme Cahuzac - c'est l'énorme faiblesse de son caractère - s'est jugé plus important que ce qu'il aurait dû respecter.
Et le mensonge, au moins pour quelque temps, l'a perdu.
Bonjour,
Si quelqu'un dit de vous que vous êtes professeur, que feriez-vous ?
Quand vous prenez des notes, ne vous est-il jamais arrivé de ne plus savoir si c'est une citation ou l'exposé de votre propre pensée ?
Moi si ! Sans aucun brin de mégalomanie.
Quand on lit un livre on ne souligne que ce que l'on pense.
J'aime beaucoup Jean-François Lyotard mais je n'ai pas compris grand-chose à la citation plagiée.
Ce que je reproche par contre à Gilles Bernheim, Grand Rabbin de France, c’est de ne pas avoir dénoncé le plus grand plagiat de l’histoire de la philosophie qui est "la chose en soi" d'Emmanuel Kant, qui n'est qu'une copie de la prière juive du matin, et simple définition de Yahvé.
Mais évidemment ceux qui prient lisent peu de philosophie, et ceux qui font de la philosophie font peu de prières...
Ce grand plagiat n'a pas échappé à Arthur Schopenhauer qui citant Numenius...
« Qu’est-ce que Platon, sinon un Moïse grécisant ?
Et il lui fait le reproche d’avoir volé aux écrits de Moïse sa doctrine de Dieu et de la création.
Clément d’Alexandrie revient souvent sur le fait que Platon a connu Moïse et en a tiré partie…
Ce même Platon qui a appris sa géométrie des Egyptiens, son astronomie des Babyloniens, sa magie des Thraces et aussi beaucoup des Assyriens, a pareillement appris son théismes des juifs… « Le monde comme volonté et représentation » page 875.
Rédigé par : Duval Uzan | 14 mai 2013 à 21:06
Nouveau plagiat de l'ex Grand rabbin.
Cela me permet de découvrir ce texte:
http://www.marianne.net/Le-Grand-Rabbin-Bernheim-a-aussi-plagie-la-memoire_a228572.html?com#comments
Il est exceptionnel. Gilles Bernheim savait choisir. S'il avait simplement cité l'auteur original, son aura en aurait-elle été diminuée ?
Un seul détail m'amuse: il a changé Nous sommes en La France est un vieux peuple, qui sait depuis longtemps ce qu’est l’homme...
Pourquoi ne pas laisser "Nous" ? Parce que le discours était prononcé dans un contexte de communauté juive ? Belle question: dit-on la communauté juive de France ou la communauté juive française ?
Dans un passage dont le fond dit exactement que nous sommes tous unis, voilà quelque chose d'amusant.
Ce Bernheim m'est de plus en plus sympathique, avec ses filouteries et ses actes manqués. De prêcheur à simple pécheur, il finit crucifié par Marianne où les voleurs à la Macé-Scaron n'en finissent pas de ressusciter.
Rédigé par : Alex paulista | 03 mai 2013 à 20:46
Rédigé par Dame Catherine JACOB@Valerie le 16 avril 2013 à 10:56
Je l'avais "entendu a la tele", je verifie a l'instant et je trouve dans cet article (il me semble au milieu du 6eme paragraphe, donc plutot vers la fin : "...Quoi qu'il en soit, chirurgien viscéral et cardiaque réputé, chef de clinique aux Hôpitaux de Paris avant son entrée en ministère..."
Brillant homme et double specialite !
http://archives.lesechos.fr/archives/2012/Enjeux/00293-036-ENJ.htm
Quant au travail illegal, c'est moche ! Toutefois, pour leur defense, ces hommes/femmes des "hautes spheres" ne reglent pas eux-memes ces problemes d'intendance ; d'autres (a qui ils accordent leur confiance peut-etre parfois a tort) sont charges de s'en occuper et dans toute cette chaine de responsabilites il est sans doute difficile de demeler le vrai du faux !
Quand meme, si vous avez le bonheur d'avoir du soleil, pensez a investir dans des stores... et eviter "le coup de latte" :-)
Rédigé par : Valerie | 16 avril 2013 à 13:53
@Valerie | 15 avril 2013 à 15:59
«Pour continuer selon votre raisonnement, gageons que ce Monsieur C. ayant, si j'ai bonne mémoire, débuté sa carrière dans la chirurgie digestive... cela l'aidera a se sortir de la m...e plus aisément ! »
D'après Claire Guélaud, « Jérôme Cahuzac, l'homme du redressement fiscal », Le Monde, 24 septembre 2012 cité par sa biographie sur Wikipédia, Chirurgien de formation, il commence par exercer en cardiologie dans le public.
La cardiologie ce n'est donc pas la gastro-entérologie.
Mais du coup, j'ai lu tout l'article et j'y ai découvert ceci qui ne contribue pas à rendre le bonhomme antipathique ainsi que sa dermatologue d'épouse avec laquelle il se trouverait en instance de divorce, d'où, j'imagine, tout cet intéressant déballage :
«En 2007, Jérôme Cahuzac est condamné pour « travail dissimulé » après avoir employé dans sa clinique, de juillet 2003 à novembre 2004, une femme de ménage philippine sans papiers. Celle-ci était rémunérée en liquide (250 euros par mois pour 40 heures de travail). [...] la décision du tribunal n’a pas été inscrite à son casier judiciaire », ceci étant wikipédia sert manifestement de casier de remplacement.
Mais est-ce que ce ne serait pas le énième socialiste à avoir affaire au travail illégal? Ex. http://24heuresactu.com/2012/04/20/travail-illegal-scandale-autour-de-hollande-sunday-times/
Ceci étant Mme Royal a bénéficié en la matière d'un non-lieu. J'avais lu le bouquin de la personne concernée et ma foi... mais bon.
Pour le reste vous avez probablement raison. Mais à quoi servirait-il d'aller donner un coup de pied symboliquement vengeur et subreptice dans les jantes du véhicule gênant en toute (bonne) conscience sinon à se faire mal aux orteils?
Rédigé par : Catherine JACOB@Valerie | 16 avril 2013 à 10:56
@ Frank Thomas
Où est-il, cet organisme ?
Ben moi, à part Mediapart et Le Canard, je vois pas. Ca fait un peu bouts de ficelle bien sûr, mais comme ceux qui les agitent sont habiles et bricolos, ça peut le faire.
Je subodore des patrimoines familiaux socialistes plus que sympathiques, mais comme disait feu Thierry Roland, cela ne nous euh regarde pas : Hollande, même sans Johan Cruyff ou Van Basten, ça se regarde jouer même si ça gagne assez peu au final.
Rédigé par : scoubab00 | 15 avril 2013 à 22:08
Cet après-midi, sur le site du gouvernement doit être rendu public le patrimoine de chacun des ministres.
Cette opération est censée "moraliser" la vie publique. Il paraît que 63% des Français l'approuvent. Soit.
Nous allons donc apprendre que tel ou telle est riche ou pas, que celui-ci est assujetti à l'ISF, etc. Tout ceci mérite tout de même qu'on prenne le temps d'y réfléchir à l'abri des rumeurs et du tintamarre médiatique.
Question : si cette publicité des patrimoines personnels des membres du gouvernement avait été en vigueur au mois de mars de cette année, Jérôme Cahuzac aurait-il été coincé ?
La réponse est évidemment non, puisqu'il dissimulait une part importante de ses avoirs mobiliers.
Qui nous garantit qu'il n'en est pas de même pour nos excellences ?
Si l'une (ou plusieurs) d'entre elles possède des comptes secrets à Gibraltar, aux Caïmans ou à Guernesey, en quoi sa déclaration publique éclaire-t-elle le public ?
Vous souvenez-vous de l'engagement solennel du président Mitterrand de publier tous les six mois un bulletin de santé authentique et complet ?
Pourtant, durant quatorze ans, son médecin fut forcé de mentir à la France entière !
Il en sera de même si un ministre est malhonnête, et rien ne pourra faire surgir la vérité sinon les investigations sérieuses, honnêtes et approfondies d'un organisme véritablement indépendant et incorruptible.
Où est-il, cet organisme ?
On nous joue une pitoyable comédie qui ne permettra en rien d'être sûr de ceux qui nous gouvernent, et dont le seul résultat sera de satisfaire la curiosité et la jalousie d'un peuple en proie aux difficultés de la vie quotidienne et qui trouvera dans ces "révélations" non pas de quoi respecter davantage le pouvoir, mais au contraire d'alimenter ses rancoeurs.
Décidément cette transparence à la Hollande est trouble et glauque.
Rédigé par : Frank THOMAS | 15 avril 2013 à 16:45
Rédigé par Dame Catherine JACOB le 15 avril 2013 à 12:03
Pour continuer selon votre raisonnement, gageons que ce Monsieur C. ayant, si j'ai bonne memoire, debute sa carriere dans la chirurgie digestive... cela l'aidera a se sortir de la m...e plus aisement !
Passant du coq a l'ane, je crains bien que pour l'histoire du couvre-lit "vole", il s'agisse plutot d'une subtilisation en reaction a un orgueil bafoue ;-) L'automobiliste du genre masculin incarne sa virilite dans sa voiture !
Rédigé par : Valerie | 15 avril 2013 à 15:59
«On a heureusement échappé à une loi sur le mensonge à la suite de l'affaire Cahuzac. ».
Et fort heureusement vu que les choses ne sont sans doute pas si simples qu'au premier abord.
A toutes fins utiles, voici offerte à la réflexion une autre représentation très parlante du mensonge où le pictogramme du haut dit : «Faire -travailler l'éléphant à la construction du palais (à cet effet donc, le (croquis rose) mener (main en bleu) par le bout du nez; le faire aller = le faire marcher)- » et le pictogramme du bas où a été affectée une forme 'personnage' (en vert), dit «contre_faire; contre_façon»→«fausseté, mensonge»:
D'où Cahuzac a-t-il été sélectionné comme ministre du budget comme d'autres administrations emploient des hackers pour travailler à faire obstacle au hacking parce que, chirurgien de chirurgie esthétique il était, inconsciemment, présumé s'y connaître en contrefaçon et plus habile donc à la débusquer, ou parce que le budget allait avoir besoin d'un lifting ? La question quelque part est posée. Qui, en définitive, a mené qui par le bout de la trompe ?
Rédigé par : Catherine JACOB | 15 avril 2013 à 12:03
Chaque semaine nous amène son lot de mis en cause et/ou de mis en examen dans des affaires financières qui nourrissent à la fois curiosité, désaffection du monde politique et écoeurement généralisé. Les inculpations, terme d'un autre temps, s'articulent sur des mêmes thèmes récurrents, abus de biens sociaux, financements occultes, enrichissement personnel, etc.
Il va bien falloir qu'un jour les politiques, de quelque bord qu'ils soient, nous expliquent comment ils arrivent à financer leurs campagnes politiques qui coûtent des fortunes. Tout le monde ou presque en connaît les recettes, mais personne ne cause car ils se tiennent tous par la barbichette et que le premier qui dira sera lâché aux chiens. La presse d'investigation, les juges financiers, ont une idée précise des dérives et des moyens, études bidon, racket, surfacturations avec retour dans des paradis fiscaux, la liste est longue et inépuisable. Si les lois Sapin ont remis de l'ordre dans les protocoles de remise en concurrence à l'occasion de chaque renouvellement de contrat de Délégation de Service Public, c'est surtout les condamnations pénales et quelques séjours dans les geôles de la République ayant frappé certains cadres d'entreprises et certains élus, qui ont été de nature à refroidir les ardeurs et les mauvaises habitudes. Les habituels canaux de fluidification des affaires qui facilitent l'échange se sont quelque peu taris (voyages d'études, repas d'affaires, petits cadeaux qui entretiennent l'amitié) à cause de la peur du gendarme. En général ce ne sont que les fusibles qui payent l'addition. Ce mal qui ronge la société n'est pas nouveau, on en parle beaucoup plus du fait des moyens modernes de communication et d'une plus grande liberté d'expression et ce n'est pas demain que ce mal sera éradiqué. Alors quelles solutions pour moraliser les affaires ?
Une opération de grande envergure pour un grand ménage, un Parquet financier indépendant doté de tous moyens d'investigation et de sanctions, l'exclusion définitive des fraudeurs et des corrupteurs de la vie publique ?
Vaste chantier s'il en est, y a-t-il quelqu'un de très courageux prêt pour le conduire ?
Rédigé par : Jabiru | 15 avril 2013 à 12:02
Si ce que rapporte le journaliste l'a été tel quel, peut-on craindre que la justice légitime la rétribution du clientélisme ?
http://parlement.blog.lemonde.fr/2013/04/12/le-conseil-detat-ferme-les-yeux-sur-le-detournement-de-subventions-ministerielles-par-nicolas-sarkozy/
Rédigé par : Archibald | 15 avril 2013 à 09:58
Dialogue échangé entre l'orientaliste Louis Massignon et le pape Pie XII dont Massignon était un ami personnel ; lors du premier conflit armé entre Israël et les Arabes, il engagea le pape à lancer un appel solennel pour la protection des Lieux saints de Jérusalem. Le pape hésitait : ni les Juifs ni les Arabes ne seront susceptibles de prêter attention à une telle déclaration: "Qui nous lira?" Et Massignon eut cette réponse superbe: "Quand on est le pape, on n'écrit pas pour être lu, mais pour dire la vérité."
La deuxième histoire. La démocratie est le gouvernement des citoyens par eux-mêmes. Moins l'information qu'on leur fournit est exacte, plus la démocratie se dégrade. Chacun est libre de donner son opinion, même si l'orgueil et l'aveuglement la confondent parfois avec l'information. Mais, il faut être conscient que l'absence de vérité nuit à l'édifice démocratique.
Rédigé par : Archibald | 15 avril 2013 à 08:53
@Boris | 14 avril 2013 à 18:04
"Je n’invente rien, c’est Marine Le Pen qui l’a dit sur BFMTV : le discours de Taubira causerait la perte de ceux qui ne sont pas encore passés du côté obscur de la Force… Sic ! "
Excellent commentaire et déjà drôlissime en soi, mais encore plus drôle si on rapporte la citation de M. Le Pen à la définition de : Le côté obscur de la Force.
Rédigé par : Catherine JACOB@Boris | 14 avril 2013 à 20:26
Que celui qui n'a jamais menti se coupe la langue parce qu'il n'en a pas besoin.
Rédigé par : jcr (jésus christ roué) | 14 avril 2013 à 19:21
Le mensonge n'est ni plus ni moins qu'une merveilleuse et irremplaçable capacité des hommes et des femmes pour éviter une douleur ou atteindre une jouissance.
Tout le reste n'est que littérature et symphonie de jolis mots très utiles pour cacher son âme et sa pensée.
C'est le chemin le plus court, le plus simple et le plus direct pour sauver son intégrité et sa raison d'exister.
N'oublions pas le mensonge parfait, indolore... celui qui n'est pas dit... l'omission.
Vive le mensonge qui comme le rire est le propre de l'homme !!!
Rédigé par : stalen illitch guevara | 14 avril 2013 à 18:27
Avec la permission de M. Bilger, un scoop à l’intention des lecteurs de ce blog ! Ce dimanche 14 avril 2013, une nouvelle réalité a brusquement fait irruption dans la galaxie politique, qui comme chacun sait est très, très éloignée des préoccupations du citoyen. Je n’invente rien, c’est Marine Le Pen qui l’a dit sur BFMTV : le discours de Taubira causerait la perte de ceux qui ne sont pas encore passés du côté obscur de la Force… Sic ! Et première apparition de la double trilogie dans le débat politique français...
Fort de ce précédent, j’ai emprunté le Faucon Millenium afin de demander une interview à maître Yoda et de recueillir l’enseignement de sa longue expérience de maître Jedi et d’ambassadeur de l’Ancienne République.
- Maître Yoda, je vous remercie de me recevoir en plein déjeuner… Pour commencer, qui gagnera les prochaines élections de 2017 ?
- Jeune padawan, difficile à voir... Toujours en mouvement est l’avenir.
- Quels sont les qualités nécessaires au grand homme politique ?
- Jamais personne par la politique n’est devenu grand. Encore moins depuis votre année 1969.
- Mais alors, quelles qualités doit avoir le politicien ?
- L’engagement le plus profond, l’esprit le plus sérieux, il doit manifester. Si son père est membre du Sénat galactique ou possède une villa sur la planète Naboo, encore mieux c’est.
- Et Marine Le Pen, qui vous a cité, qu’en pensez-vous ?
- Aucune patience, trop de colère en elle, comme son père. Prête pour la présidence, elle n’est pas encore.
- Votre avis sur le quinquennat de Sarkozy ?
- A son terme, son règne est arrivé, et grand temps il était…
- Et sur lui personnellement ?
- Un petit bagarreur. Le respect, il aurait vite appris sous ma direction.
- Que pensez-vous du couple Hollande-Ayrault ?
- Qui est le plus fou des deux, le fou ou alors le fou le qui le suit ? Désapprendre tout ce qu’ils ont appris, ils doivent.
- Et précisément, sur la politique sociale de François Hollande ?
- La gauche, il n’aide vraiment pas. Il est en train de détruire tout ce pour quoi elle s’est battue...
- Que conseillerez-vous à François Hollande pour ses négociations avec Merkel sur la croissance ?
- Décider, tu dois. Fais-le ou ne le fais pas, mais il n'y a pas d'essai. Aber eine Alternative, es gibt immer...
- Et à propos du ministre du Budget ?
- Le pouvoir il convoitait, avec trop de hâte. Il est passé du côté obscur de la Force.
- Et Moscovici ?
- Sa confiance en son apprenti, un peu trop grande a été… De repos il a besoin, oui, de repos !
- Mais alors, quel sera le destin de Cahuzac ?
- Lui écrire une lettre de recommandation pour Jabba le Hutt, je peux. C’est son genre de salaud : courageux et inventif…
Rédigé par : Boris | 14 avril 2013 à 18:04
@ J-D. Reffait
Les prophéties auto-réalisatrices sont bien connues en économie. Et l’optimisme est une obligation. Mais le mensonge ne se situe pas au niveau d’un 3% annoncé sans y croire. Il se situe bien plus dans le non-dit qui se cache derrière. On prépare ainsi le peuple à des efforts, sachant d’avance que ceux-ci seront bien plus importants que ceux annoncés. C’est l’histoire de la grenouille dans la casserole d’eau. Nos dirigeants mentent car ils savent que le peuple sait que ses efforts ne seront pas partagés par tous, et que cette anomalie ne sera pas combattue.
Cette forme de manipulation est efficace à court terme, mais ravageuse à moyen ou long terme, car elle débouche sur le sentiment de tromperie et le soupçon d’incompétence.
Un dirigeant politique digne de sa fonction, c’est quelqu’un qui adhère à ce qu’il dit, et qui adhère à ce qu’il fait. On est loin du compte.
Rédigé par : Claude L | 14 avril 2013 à 16:22
J'ai recherché comment se construit sémantiquement l'idée de 'mensonge' dans les sinogrammes et leurs ancêtres ainsi que dans leurs lectures.
Le mot 'mensonge' se dit en japonais USO (rien à voir cependant avec l'apéritif grec, OUZO), et s'écrit 噓 (xū); Il se dit ITSU_WARI lequel peut adopter la graphie 虡 (jù) qui est celle de USO soit 噓 (xū) mais sans la clef sémantique 口 (→ bouche qui indique ce dont la bouche est le moyen ou le lieu), et provient de UTSU lequel s’écrit de même虡 (jù) et peut encore s'écrire 空, à l'image de la vacuité des bouddhistes, ce qui peut induire une intéressante interprétation du premier verset de la traduction chinoise adoptée en japonais du Prajñā-pāramitā-hṛdaya, dit le Sūtra du Cœur 色即是空、空即是色(dont la translittération est Shikisokuzeku, kusokuzeshiki) et qui est habituellement traduit par Form is emptiness, emptiness is form, comme le désir est mensonge, le mensonge est désir, qui ne produit donc pas, et c'est cela qui est intéressant, une pure et simple relation d'identité.
USO dont la forme verbale USO_huku, signifie en effet «siffler» comme avec « une sorte d'appeau» qui n'est pas sans rappeler quelque part, allez savoir pourquoi, peut-être parce que comme dans le trompe-l’œil, ce n'est pas le sujet de la conscience réflexive qui est impliqué, mais celui du désir, «Le Joueur de flûte de Hamelin»
Et, 虡 (jù) qui pourra encore, s'écrire 簴 (jù) avec une clef sémantique Bambou (竹) - ou adopter d'autres clefs en fonction de l'instrument de musique en cause, jusques et y compris l'élément 'masque de démon' = 'autre', qui est l'attente d'une aide ou d'un secours venant d'ailleurs, tout comme le fétiche nomme également pour la psychanalyse, le report de l'affectivité sur un objet symbolique, un ou composite, en lui attribuant sur la réalité une efficacité supérieure à la sienne-, est le Repose tambour ou encore le socle de tout autre instrument à résonance conséquente, auquel est accroché un Jù (豦) précisément, autrement dit une sorte de poupée/fétiche (mot dérivé du latin dérivé d'un mot issu de : «placer un sacrifice sur l'autel», pour désigner le support matériel d'un sortilège), et qui, comme dans Mars attack, l'association de la tête de Barbara (Annette Bening) sur le corps de sa petite chienne que, grâce à leur technologie présumée supérieure, réalisent les Martiens dans leur soucoupe volante après qu'ils l'ont enlevée, elle et le professeur Donald Kessler (Pierce Brosnan) avec lequel elle entretenait jusque-là un rapport amoureux à niveau subliminal, associe la tête du tigre au corps du cochon, et qui est également symbole d'autres associations improbables semblables, mais qui signifie aussi comme par ex. Nago(ナゴの守) dans Princesse Mononoké (もののけ姫 = Mononoke Himé, litt. « Princesse des esprits de la forêt»), le Grand Sanglier.
On a donc effectivement là une association de la forme (fétiche) et de la résonance (notamment l'effet produit par le son) qui n'ont l'un comme l'autre rien de réel tout en étant doué d'effectivité et c'est là peut-être bien tout le mystère du transfert et du projectif ? qui sait.
Pour en revenir au chirurgien de chirurgie esthétique, l'ancien ministre du budget monsieur Cahuzac, je me suis demandé s'il n'avait pas sombré dans la dissimulation du réel de ses finances par pure déformation professionnelle, lui dont les compétences ne se sont pas limitées à la chirurgie réparatrice, et ont, dans ce monde où prospère également le fétichisme de la marchandise (concept marxiste selon lequel et en relation immédiate avec le fétichisme, la marchandise attribuera à un objet - ici une apparence - une relation sociale supérieure à celle dont les êtres sont directement capables), prospéré grâce à la chirurgie qui construit le mensonge comme vérité du désir.
Et donc à l'inverse de "Le mensonge si je dis la vérité !" et sur le modèle Form is emptiness, emptiness is form, on obtient "La vérité qui par le mensonge advient".
Or cette vérité-là est aussi nécessairement celle qu'entretient avec le réel, la fiction du politique...!
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 avril 2013 à 13:14
Bon, c'est entendu ! Jérôme Cahuzac est un menteur.
Selon vous, Philippe, et vous êtes rejoint sur ce point par certains commentateurs, le mensonge pour être constitué, suppose une vérité existante que l'on occulte ou que l'on déforme.
Nous sommes en plein dans un dialogue platonicien, approchant la vérité par petits pas, sans jamais l'atteindre. Mettons donc de côté pour l'instant le mensonge-promesse, qui ne correspondrait pas au mensonge chimiquement pur, puisque par définition les promesses portent sur l'avenir, quand le mensonge serait cantonné au présent ou au passé.
Juste un détail, cependant : "gouverner, c'est prévoir". Mais soit !
Il me semble plus intéressant à présent de s'interroger sur le rejet quasiment prophylactique pratiqué par le "microcosme" depuis deux semaines, sur le cordon sanitaire qui entoure JC.
Son principal crime, comme l'étudiant de la chanson de Guy Béart, ne serait-il pas d'avoir "dit la vérité" - ou tout du moins d'avoir levé un coin du voile ?
Ce que ses pairs lui reprocheront toujours et pour quoi il ne pourra sans doute jamais rejoindre leurs rangs, n'est-ce pas, au fond, contrairement aux paroles d'une autre chanson des années 60, d'avoir "avoué" et pire encore d'avoir demandé pardon ?
Ce qui devrait atténuer sa faute et le rendre un peu plus sympathique est ce qui va lui coûter le plus cher.
A-t-on jamais vu Tiberi, Pasqua, Carignon, Dray, Désir, Tapie, Chirac, Mellick... avouer et se repentir ?
"Qui s'excuse s'accuse" me répétait souvent Philippe Auberger, qui fut en son temps rapporteur général du Budget à l'Assemblée. Tout est dit.
Rédigé par : Frank THOMAS | 14 avril 2013 à 13:09
@ Jean-Dominique Reffait
Donc si je comprends bien, gouverner c’est prévoir... les futurs mensonges.
Vous comprenez pourquoi je ne m'engage pas politiquement et que de mon côté je subodore que vous en avez fait carrière ou que vous auriez dû en faire.
Là pour le moment ils sont en train d'affaler les voiles, s'apercevant un peu tard qu'ils se sont mentis à eux-mêmes.
En politique comme en mer, cela ne pardonne pas.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 14 avril 2013 à 10:48
Les punks avaient raison : le monde est pourri et il faut bien que chacun en prenne sa part. "Non merci, c'était très bon mais j'ai en déjà mangé deux."
Heureusement qu'il y a des îles et les livres et disques qui vont avec. Jérôme devrait y penser, pour peu qu'il ait à portée une chaussette remplie de billets au cas où...
Rédigé par : scoubab00 | 14 avril 2013 à 10:15
Que l'on ait pu envisager sérieusement - fût-ce un instant - de criminaliser "le mensonge devant la représentation nationale" est proprement ahurissant... et sans doute révélateur de l'inconscience des princes qui nous gouvernent et de leur propension à être auto-intoxiqués par leurs propres mensonges...
Rédigé par : Guzet | 14 avril 2013 à 09:21
Bonjour Philippe Bilger
« Pour résumer, les écarts que la politique impose entre la pureté de l'engagement et la dure loi de l'existant ne constituent pas des mensonges mais des ajustements forcés. Dans leur principe, ils ne sont pas inspirés par une volonté de tromper mais par un empirisme d'ailleurs plus ou moins toléré par la communauté nationale. »
Il faut faire un distinguo entre le mensonge assumé comme celui de Jérôme Cahuzac qui sait très bien qu’il ment, mais malgré tout persiste dans sa fuite en avant et un mensonge « électoral » tel que ceux qui sont proférés à la tribune par un candidat à un mandat quelconque.
Dans le premier cas il s’agit véritablement d’une faute qui souille à jamais l’honneur de son auteur, dans le second il s’agit simplement d’une « technique » de communication destinée à transcender un auditoire tout acquis à sa cause. Ensuite il est toujours possible de dire que, malgré ses efforts pour respecter sa promesse, la « conjoncture » n’a pas été favorable.
Un politique qui prétend ne jamais mentir est un menteur. Tout comme ces ministres qui déclarent un patrimoine digne de celui d’une caissière de supermarché débutante.
Nos politiques, toutes tendances confondues, ont menti, ils mentent et continueront à mentir. Une fois qu’on le sait on peut voter en toute connaissance de cause, sans se faire la moindre illusion.
Rédigé par : Achille | 14 avril 2013 à 08:42
Avant l'affaire le ministre Cahuzac était filmé et photographié sous son meilleur profil, bel homme, élancé, distingué, on nous disait que les femmes de son cabinet en étaient folles.
Après l'affaire, il est désormais présenté sur nos télévisions avec un visage proche du mafieux, regard oblique et fuyant.
Nos médias ont gardé de bons vieux réflexes staliniens.
Rédigé par : Savonarole | 14 avril 2013 à 00:45
Comme vous j'ai sursauté à ce parallèle gonflé établi par J. Cahuzac. Ce qu'il dénonce comme un mensonge, à savoir le fait d'annoncer que le déficit public sera contenu à 3% du PIB, n'en est absolument pas un, même si les gouvernants savaient que ce chiffre était inatteignable.
D'un point de vue sémantique d'abord : un mensonge exige qu'une vérité existe. Or une prévision n'est pas une vérité tant qu'elle n'est pas advenue. La vérité sur le compte en Suisse était connue de Cahuzac, ce fait était advenu, le nier était un mensonge. Pour les 3%, l'année n'est pas terminée et le chiffre du PIB 2013 reste encore inconnu.
D'un point de vue politique ensuite : les gouvernants annoncent un objectif sous la forme d'une certitude atteignable avec de grandes probabilités. Même s'ils n'y croient pas dans l’absolu, c'est cette affirmation péremptoire de l'objectif qui permet de s'en rapprocher. Si le gouvernement n'avait pas annoncé le chiffre de 3%, la réalité de 3.8% ne serait pas atteinte ! Cela s'appelle gouverner.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 13 avril 2013 à 22:46
Un candidat élu à la présidence a tenu l'une de ses promesses et n'a donc pas menti: Nicolas Sarkozy avait promis le bouclier fiscal, il a tenu parole, son instauration a rapporté en tout 100 millions d'euros à Madame Bettencourt entre 2006 et 2010, de l'argent versé par le Trésor Public, venant directement de notre poche.
Que ceux qui se lamentent aujourd'hui de la présence d'un président de gauche se disent bien qu'une majorité de français n'aurait pas voté pour lui si Sarkozy avait exercé le pouvoir avec un minimum de dignité et de décence envers les classes les plus vulnérables de la société, et ne les avait pas au passage spoliées au profit de multimilliardaires.
La même Madame Bettencourt, d'ailleurs, a fait rapatrier discrètement 200 millions d'euros "d'avoirs détenus à l'étranger", sans gros titres dans les journaux, sans autre sanction qu'une amende. Les six cent mille euros cachés de Cahuzac paraissent bien pâles en comparaison mais lui valent quand même une carrière brisée et une opprobre générale. Certes, il était ministre du budget, circonstance infamante, il a menti, mais aussi en l'occurrence ici, deux poids, deux mesures.
Avec ses multiples mensonges d'Etat, mensonges de politesse, mensonges de convenance, mensonges nécessaires, la politique apparaît malheureusement aux yeux des profanes comme une cuisine peu ragoûtante, où la partition jouée s'éloigne de l'exigence personnelle de vérité.
Il était question aussi de morale et de moralisation dans la brillante prestation de notre hôte sur BFM TV hier, et Jean-Jacques Bourdin n'était pas mécontent de le voir porter l'estocade avec maestria contre la langue de bois qui sévit partout. Certaines vérités sont bonnes à dire, à écrire, et à entendre.
Rédigé par : Camille | 13 avril 2013 à 22:29
Ce Cahuzac s'est habitué petit à petit au mensonge (addiction) ; d'après Le Monde (qui parfois donne de bonnes infos), il s'était déclaré médecin généraliste pour améliorer sa retraite aux frais de la sécu. Et ce n'est sûrement pas le seul arrangement avec la vérité !
En ce qui concerne le Grand Rabbin, les bras m'en tombent. Comment quelqu'un qui prie Yahvé tous les jours, qui enseigne La Vérité, peut-il s'enfermer dans le mensonge ? Est-ce de la maladie mentale, un déni du réel ?
Rédigé par : Polochon | 13 avril 2013 à 21:38
Cher Philippe,
Nous pensons qu'il serait plus important de s'intéresser à la vérité de Jérôme Cahuzac, ce qui apporterait beaucoup de lumière dans les débats. Car Monsieur Cahuzac détient toute la vérité, la clef de la vérité.
Vous avez intitulé un de vos billets le mystère Cahuzac. Le gouvernement, Madame Taubira, Monsieur Valls, Monsieur Moscovici, Monsieur Ayrault, Madame Vallaud-Belkacem et bien sûr Monsieur Hollande ont eu plusieurs réunions dès le mois de décembre pour apporter des solutions au problème connu de l'ensemble de la population et des médias.
Tous ont fait le choix de laisser planer le doute sur cet épineux problème pour ne pas se compromettre eux-mêmes. Le seul qui ait dit la vérité est pour l'instant Monsieur Cahuzac. Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté dit la chanson bien connue.
Les parlementaires ont exigé des réponses.
Le gouvernement s'enfonce dans son déni de vérité, dans un mensonge collectif, dans une loi du silence grotesque et le peuple arrachera cette vérité. Tout effort de diversion, d'exercice flou sera vain. Plus le délai d'accouchement de la vérité sera long et plus la sanction sera sévère.
Il s'agit d'un déni de démocratie qui est le plus grand outrage à la démocratie.
Monsieur Hollande et son gouvernement doivent s'expliquer et une confrontation avec Monsieur Cahuzac doit avoir lieu.
Les dates des réunions sont connues par les journalistes et les ministres, les sujets évoqués aussi, les enquêtes ne pourront être étouffées totalement puisqu'elles ont été effectuées dans deux pays, les noms des juges aux affaires financières sont connus.
Il semblerait que Monsieur Cahuzac communique beaucoup pour se protéger et les témoins se multiplient jour après jour.
Le mensonge d'Etat donnera chaque semaine des rebondissements et le plus honnête des menteurs sera Monsieur Cahuzac.
Sa seconde vérité après l'aveu est qu'il n'est pas juste qu'il soit le seul à payer.
Nous devons rendre justice à Monsieur Cahuzac car il n'a pas plus de honte à porter que ceux qui se taisent. Il est donc le seul qui puisse obtenir le pardon.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 13 avril 2013 à 19:48
Et ce crétin d'Harlem Désir qui avoue un patrimoine de 20 000 euros (!!!!!), député européen fictif depuis quinze ans, à 8 000 euros par mois, soit 1.444.000 euros de gains pour la période, il ment, il ne sait pas compter ou il nous prend pour des demeurés ? ou les trois à la fois ?
Rédigé par : bruno | 13 avril 2013 à 19:35
Il conviendrait de retenir que d'emblée, la gauche ou la droite au pouvoir ont proféré des promesses qu'elles savaient irréalisables et n'ont pas été victimes, au contraire, de l'imprévisibilité du réel et des contraintes nationales et internationales
Cela fait trop d'années que les prévisions budgétaires sont systématiquement (pour ne pas dire "systémiquement") établies sur des bases de croissance optimistes pour que l'on puisse parler "d'imprévisibilité du réel".
Au contraire, ces pratiques ont pour effet de creuser les déficits que les sempiternels collectifs budgétaires de fin d'année, dont les effets délétères sont bien connus, n'arrivent pas à contenir.
Rédigé par : Tendance | 13 avril 2013 à 19:35
Les mensonges par omission des media sur les populations anti mariage pour tous sont très dangereuses car elles concernent des populations connues pour leur franchise et leur simplicité. Le gouvernement n'est pas composé d'enfants de choeur et devrait y penser au lieu de faire appel au sens dit républicain d'élus de l'opposition qui risquent de se discréditer.
On vient de juger toute la chaîne de commandement des militaires de Carcassone, pourquoi pour Cahuzac la chaîne de commandement est-elle si courte ? Les policiers étaient là pour la manif d'hier devant le Sénat, mais ce matin les ouvriers de Peugeot investissaient l'Assemblée.
Attention, deux poids deux mesures.
Rédigé par : perplexe-gb | 13 avril 2013 à 18:02
Franchement : ils nous fatiguent !
Toujours très émue de constater l'exercice surhumain d'une campagne électorale qui, pour chaque prétendant, donne le sentiment d'en savoir, pour résoudre, plus que celui en responsabilité. A moins qu'il ne s'agisse d'une totale ignorance de certains dossiers et alors quel pied de se la jouer "monsieur muscle" un temps !
Comment des personnes sensées qui aspirent aux plus hautes responsabilités de représentation du pays, sachant qu'elles seront rémunérées par les citoyens, peuvent-elles
jouer aussi naïvement leurs atouts ?
Constatation faite que nombre d'intellectuels, acteurs et journalistes sont devenus autistes citant à tout bout de champ les Français comme une entité qui ne serait pas la leur, se mettant en deça des préoccupations qui devraient être celles de tout homme/femme vivant dans ce pays !
Rédigé par : calamity jane | 13 avril 2013 à 17:27
Comme nous voilà revenus à l'époque moderne. On dirait que Bodin, Machiavel et Luther n'ont jamais existé, qu'Aristote n'a jamais écrit l'Ethique de Nicomaque, et que Hobbes a oublié le Léviathan dans le tiroir de sa table de nuit.
Plus, quel est le naïf qui a pensé un jour que les promesses électorales valaient plus que ce qu'en disait Quintus à Marcus Tullius Cicero ?
Il me semblait que Foucault était déjà passé par là et avait expliqué, une fois pour toutes, que la raison de l'Etat n'est pas nécessairement la raison tout court, et que l'individu pouvait être la victime propitiatoire de la première en dépit de la protection que la Loi lui apportait.
C'est ce paradoxe qui nous conduit depuis les siècles où l'on a compris que 1+1 ne font pas nécessairement 2.
En premier lieu, les députés et autres élus n'ont pas de mandat obligatoire, c'est la base sans laquelle on ne peut rien comprendre, et cette règle, inscrite dans nos textes, dérive directement de la réunion de la république des idées de Platon et de celle des faits de Machiavel.
En second lieu, le niveau du mensonge s'articule obligatoirement sur le niveau de la charge qu'on exerce. Ainsi, la promesse de jours meilleurs n'est pas un mensonge, c'est la banalité instrumentalisée.
Hier soir, une émission, "Ce soir (ou jamais !)" je crois, m'a sidéré par l'inculture politique de la plupart des intervenants qui semblaient n'avoir jamais ouvert un traité de science politique ni leur Vedel et proféraient des opinions hallucinantes sur le sujet de la vérité en politique, sans parler de la malheureuse sociologue qui en était restée au marxisme de cellule de base ou du brave Filoche qui rêvait tout haut de la DDR, modèle social à condition que lui soit dans le mirador. Remarquable, en revanche, un auteur britannique qui a admiré le degré d'abaissement que pouvaient atteindre les politiques de nos jours.
C'est précisément parce que les énarques sont nourris de cette culture, qu'ils rigolent du désappointement des masses, confiants dans la puissance de leur inflexion.
Appliquons donc la règle de Lesbos (rien à voir avec le mariage) qui, de plomb flexible, épouse les contours de la pierre pour s'adapter au milieu où elle s'applique.
Révisons les normes abusives de notre monde contemporain qui, à force de rigidité, sont profondément injustes et poussent au mensonge et à la fraude. Ce propos trouve sa justification par l'ardeur de moiprésident à annoncer une simplification de la vie administrative, reflet de la politique de l'apparence menée depuis des années. Bien sûr, sa déclaration ne sera suivie d'aucun effet, la haute administration n'ayant aucun intérêt à rendre son domaine plus accessible, en dépit du désespoir des fonctionnaires de terrain comme de leur servilité.
C'est donc un mensonge, justifié par la révolte qui gronde, ça n'ira pas plus loin, c'est de la politique.
Les palinodies de moiprésident ne sont que l'expression volatile d'un homme sans scrupules qui connaît parfaitement les effets de la communication, substitut avarié de l'éducation.
L'indispensable paideia de la politique se mue en un fouillis de communication instantanée, au détriment de la recherche du bien commun par l'éducation au raisonnement politique.
Cahuzac n'a aucun intérêt, ce qui est intéressant, c'est la façon dont notre société politique fait semblant de s'en émouvoir pour ne pas avoir besoin d'expliquer ce qu'est la démocratie au-delà des célébrations et des pétitions de principe à la sauce Taubira, par exemple, sans parler de ses misérables erreurs de droit et de sa falsification de l'histoire même si elle a l'authenticité de reconnaître qu'elle veut faire une société sans modèle, donc, aisément manipulable.
C'est navrant de devoir revenir sur des enseignements qui devraient être fournis à l'école. Au lieu de parler de thèses contestables comme le genre ou de faire de la propagande pour l'honneur, la patrie ou la vertu républicaine, il serait préférable d'enseigner avec les termes de convenance au sens moderne, Gracian, Sun Tzu, Machiavel et Jean Bodin, expliquer le sens des mots par le magnifique roman de l'histoire des institutions. Cela permettrait ensuite de choisir en toute liberté, l'honneur, la patrie ou la république et de mépriser les mythes dits fondateurs.
Laisser confondre la vertu et la virtù, l'omnes et le singulatim, refuser d'enseigner qu'il y a une fraude recommandée comme il y a des baïonnettes intelligentes est le crime d'Etat de toutes les époques, mais la nôtre se distingue particulièrement dans cette discipline. Nous savons, nous avons les moyens scientifiques, techniques, historiques et intellectuels de forger des citoyens critiques. Il faut aller vers l'aristocratie de la pensée qui appartient à tous, sans distinction de condition.
Pardon, c'est long, mais votre pays mérite mieux qu'un court-bouillon.
Rédigé par : JT | 13 avril 2013 à 16:40
Bonjour,
Je pense que l'affaire Jérôme Cahuzac a du bon pour les prochains mois et années de la politique française.
Les caciques de la gauche et surtout du PS vont devoir rabattre leur caquet, mais surtout dire que gagner de l'argent voire beaucoup d'argent honnêtement, n'est pas contradictoire avec des convictions politiques de social-démocrate réformateur ou démocrate conservateur. L'argent permet de bien vivre, d'être indépendant et de pouvoir dire ce que l'on pense. Un très grand entrepreneur, Nicolas Hayek (Swatch), pensait ainsi et il avait raison.
=
Attention au boomerang à droite les caciques devraient faire profil bas, signer l'armistice du commentaire, du discrédit, de la provoc et méditer sur l'avenir. Mais pensent-ils à la France ?
Rédigé par : Rousselot Jean-Paul | 13 avril 2013 à 16:30
Qu'est-ce que le mensonge? That is the question !
Il semblerait même que la définition soit différente en fonction de qui est concerné. A la caste des puissants le droit de s'affranchir d'une honnêteté intellectuelle pourtant ô combien utile pour établir la confiance des citoyens. On continue de jouer sur les mots... et de se défausser.
J'appréhende la publication des patrimoines des ministres lundi : c'est la fable de La Fontaine, les bœufs veulent se faire aussi petits que la grenouille... Brave François Hollande, parti à la chasse aux riches dès avant son élection. Voilà que désormais les ministres sont "condamnés" à faire démonstration de modestie patrimoniale sous peine d'être livrés à l'opprobre populaire. Mais qu'allaient-ils donc faire dans cette galère ????
Rédigé par : FC | 13 avril 2013 à 15:45
Sur le même registre du mentir vrai, lu cela anticipant le grand retour de notre ex...
"Caustique, Sarkozy remarque que Belmondo, lui, « n’a jamais donné de leçon. Et mon Dieu, comme tant de gens aujourd’hui devraient s’inspirer de cet exemple... »"
Ou comment se tirer une balle dans le...
Disons le pied.
Sinon, le trou, il l'a déjà.
AO
Rédigé par : oursivi | 13 avril 2013 à 14:38
« Il conviendrait de retenir que d'emblée, la gauche ou la droite au pouvoir ont proféré des promesses qu'elles savaient irréalisables et n'ont pas été victimes, au contraire, de l'imprévisibilité du réel et des contraintes nationales et internationales. Pour résumer, les écarts que la politique impose entre la pureté de l'engagement et la dure loi de l'existant ne constituent pas des mensonges mais des ajustements forcés. »
Au regard de ce qui se passe actuellement pour Chypre, il y a des cécités coupables, dont on peut objectivement dire qu’elles relèvent d’une véritable incompétence. Celle-ci ne pouvant tenir si longtemps que parce qu’elle est largement partagée.
Le déni de réalité n’est-il pas un mensonge ?
Rédigé par : Claude L | 13 avril 2013 à 13:36
En somme, Philippe, pour stigmatiser la tentative d'échappatoire de JC, vous justifiez le jésuitisme en nous expliquant que les promesses non tenues n'entrent pas dans la claire catégorie du mensonge.
Le candidat qui, sciemment, promet ce qu'il n'est pas certain de pouvoir réaliser n'est, selon vos critères, pas un menteur.
Vous nous invitez à lui faire crédit de sa bonne foi.
Tant de candeur émeut mais ne convainc pas.
J'ai vu, comme tout le monde je pense, mille exemples qui infirment cela : des gens qui pour être élus promettaient monts et merveilles en sachant fort bien, comme les camelots des marchés, que leur machine ne fonctionnerait pas, et en comptant sur le temps et la lassitude pour estomper la colère de ceux qu'ils avaient grugés.
Il n'y a pas, d'ailleurs à chercher bien loin : Hollande et ses discours enflammés sur l'argent, qu'il allait combattre (quand dans la même semaine il disait le contraire à la City de Londres), sur la moralisation de la vie publique, sur l'Europe, dont il allait infléchir les orientations de ses petits bras musclés, sur le déficit des comptes de l'Etat, qu'il allait ramener dans les clous des 3%, sur le chômage dont il allait inverser la courbe, etc. mentait-il ou pratiquait-il la casuistique et l'orientation d'intention chères à la Compagnie de Jésus ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 13 avril 2013 à 13:25
La propension du monde politique à la contrevérité ne justifie pas pour autant le recours de certains au mensonge.
Rédigé par : GULLI VER | 13 avril 2013 à 12:44