Ce n'est pas parce que le constat perd de sa force en étant gâché par une interprétation au moins partiellement idéologique qu'il ne faut pas lui faire un sort.
La misère de la Justice, en certains lieux, est indécente, scandaleuse.
L'état du tribunal de grande instance de Nancy est indigne de notre démocratie et il paraît, à lire Clarisse Taron, première vice-présidente du Syndicat de la magistrature, que "Nancy n'est pas une exception, c'est partout pareil" (20 Minutes).
"Le bateau est en train de couler... c'est du grand n'importe quoi... la justice est nue". Ces réflexions résument, dans cette juridiction, le point de vue des magistrats et fonctionnaires.
Certains de ceux-ci se sont cotisés pour faire installer du lino dans l'espace de la photocopieuse.
Un juge de l'application des peines a voulu à ses frais, en dehors de ses heures de travail, repeindre son bureau mais sa hiérarchie le lui a interdit. Cela confirme qu'elle est souvent bête en préférant les précautions vides de sens aux audaces et à l'énergie nécessaires.
Il y a des seaux pour récupérer l'eau suintant du plafond au rez-de-chaussée.
Les codes ne sont plus à jour parce qu'on n'a plus d'argent pour en acheter de nouveaux.
Il reste 2,2 millions d'euros à payer sur 2012 pour les mémoires alors que les 2,3 millions alloués par le ministère pour les frais de justice sont déjà épuisés.
Ces déplorables exemples montrent comme le budget de la Justice en France, l'un des plus bas d'Europe (60,50 euros par habitant), ne relève plus de la discussion académique, du débat politique formel mais concerne les manifestations les plus quotidiennes, les plus banales d'un service public dont les citoyens attendent le meilleur mais qui est condamné au pire, non seulement à cause des dysfonctionnements de certains de ses agents mais en raison d'une pauvreté et d'un délabrement qui devraient faire honte à la République.
Longtemps j'ai cru que le discours syndical sur la pénurie n'était qu'une manière de reporter la responsabilité des carences sur des données quantitatives qui, en effet, aussi capitales qu'elles soient, n'auraient pas empêché la catastrophe collective d'Outreau.
Mais, pour Nancy comme pour d'autres tribunaux et cours d'appel, il ne s'agit plus de raffiner, de peser et de nuancer. de distinguer ce qui serait imputable aux professionnels ou à rapporter à la matérialité. Il y a urgence, il y a péril en la Justice.
Et que fait Christiane Taubira ?
Hier elle était alertée sur l'état des prisons et, si on a restauré un peu d'humanité et de propreté aux Baumettes, on ne le doit pas à son action mais à des pressions extérieures.
Devant un tableau aussi affligeant de nos juridictions, va-t-elle, comme toujours, se contenter de bercer de mots la gauche en invoquant les grands principes qui n'ont pour but, dans son esprit et sa bouche, que de se substituer à l'insupportable obligation, quand on est ministre, de se frotter au réel pour l'améliorer ?
Le plus regrettable, à mon sens, devant cette apparence de mouvement, cet immobilisme sublimé par le verbe, tient au fait que le président de la République lui-même s'y est laissé prendre. En effet, loin de se formaliser de n'avoir pas un véritable garde des Sceaux, il est au contraire ravi d'avoir occupé Christiane Taubira avec le débat parlementaire sur le mariage pour tous.
Ivresse de la parole dont elle devrait se remettre, au lieu d'y demeurer plongée, alors que tant de travaux et d'urgences la requerraient si elle avait pour ambition de justifier le choix présidentiel et de ne pas se contenter de l'encens d'être Taubira pourla gauche qui rêve.
Pendant ce temps, pauvres juges, pauvre justice.
Je lis ce blog depuis plusieurs années; mais c'est la première fois que je commente un article.
Vous estimez que la justice n'a pas assez de moyens pour fonctionner; mais tous vos exemples me laissent de glace parce que depuis que je connais l'existence du "Mur des cons", je sais que les moyens mis à disposition de la Justice ne sont pas tous utilisés ne manière optimale.
Désormais, je sais que les photocopieuses et les ordinateurs ne servent pas tous à travailler dans des conditions dignes d'une république irréprochable.
Rédigé par : vamonos | 28 avril 2013 à 21:03
Bien que modeste autodidacte, je tente de comprendre, de rechercher "le vrai" dans la jungle politique. C'est ainsi que j'ai écouté vos propos lors de votre intervention devant M. Bourdin.
Socialiste depuis toujours, je ne suivrai pas la cohorte des fuyards égarés d'une partie des électeurs de l'actuelle majorité. La fidélité à une famille politique n'est pas une tare à mes yeux tout comme la critique à son égard quand cela se justifie et ce fut trop souvent le cas ces derniers temps.
Ceci dit, on peut être de gauche et vous lire, vous écouter au travers de votre ouvrage "La France en miettes", et de votre blog.
Votre incomparable capacité à tout dire dans une réponse, en une seule phrase adressée à M. Bourdin, la justesse de vos analyses, votre franc-parler, l'usage remarquable que vous faites du vocabulaire, tout cela force l'admiration, dont la mienne que je vous offre et je vous prie d'accepter mes encouragements.
Rédigé par : André Perreau | 26 avril 2013 à 20:30
"L'état du tribunal de grande instance de Nancy est indigne de notre démocratie"
Si je comprends bien, il serait mieux sous un chêne ou mieux encore, tel le sage hibou auquel on prête la faculté de pouvoir voir les défunts dans l'au-delà, dans ces chênes multiséculaires qui le préserveraient des rigueurs de l'hiver comme des canicules. Pourquoi pas ceux de Bouxières-aux-chênes ( du latin Buxieræ: Buisson )au Nord-Est de Nancy sur la route de Nomeny
- D'or au chêne parti de sinople et de sable -
« J'ai parcouru la moitié de la terre et je me suis enrichie de plus d'expérience que tout autre oiseau », dit le hibou à l'hirondelle.
« Comment est-il possible que l'on vénère ta sagesse, alors que tu vis la nuit et ne quittes pas tes falaises ? »
« C'est les yeux fermés que je vois le mieux et mes pensées voyagent bien plus loin que tes ailes ! », lui répondit le hibou - beaucoup cité sans précision quant à l'auteur.
Ou encore "Leur attitude au sage enseigne / Qu'il faut en ce monde qu'il craigne / Le tumulte et le mouvement;" - Baudelaire, Les Fleurs du Mal LXVII
Il y aussi ceux de Sainte-Marie-aux-Chênes qui pourraient accueillir le TGI de Metz même s'il a visiblement moins à se plaindre que celui de Nancy ; (de Sancta Maria ad Querqus dont les habitants sont appelés les Quercussiens), et dont la fontaine aux eaux miraculeuses jouissait d’une grande renommée auprès des populations celtes des environs. Cette source coulait, dit-on également, dans une chênaie à l’ombre de l’un des plus anciens et des plus majestueux « roi des forêts ».
Et, au final, quoi de plus écologique que le bois.
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 avril 2013 à 07:59
Ce billet, celui sur la pénurie de la justice, pas le dernier sur le mur, m'a estomaqué. Mais où donc étiez-vous ces dernières années pour découvrir seulement aujourd'hui cet état des lieux des juridictions et avoir cru, c'est votre problème, mais avoir également affirmé et la cela devient celui de tous vos anciens collègues, que le discours sur la pénurie n'était qu'idéologique et un prétexte pour justifier des défaillances. Il y a longtemps qu'il n'y a plus de budget affecté à l'investissement et depuis ces dernières années ce sont les budgets de fonctionnement qui sont atteints. Cet hiver plein de tribunaux d'Ile-de-France étaient en panne de papier, on n'a plus les moyens de payer les contrats de maintenance du matériel, encore moins de faire les réparations nécessaires sur les bâtiments. Quant aux frais de justice, ce sont des bombes à retardement dans tous les tribunaux. Il n'y a d'ailleurs aucune visibilité sur cette question.
Quelle peut être bien la responsabilité de Christiane Taubira, nommée il y a quelques mois, dans cet état de fait qui perdure depuis des années ? Et comment sérieusement lui reprocher de ne pas obtenir aujourd'hui, en cette période d'économie affichée, des dépenses de l'Etat ce qu'aucun de ces prédécesseurs n'a jamais obtenu.
Sérieusement je vous apprécie d'habitude mais avec Christiane Taubira, vous me faites penser au Docteur Diafoirus : la Taubira vous dis-je... la Taubira... la Taubira... toujours la Taubira...
Sachant qu'à chaque fois qu'un journaliste a besoin d'un avis sur une question touchant peu ou prou le monde judiciaire, il s'adresse à vous, c'est particulièrement agaçant de décrouvrir aujourd'hui à quel point vous pouvez parfois être déconnecté des réalités du juge de base
Rédigé par : Babyfoot | 25 avril 2013 à 15:13
Cher monsieur,
Je vous lis toujours avec un immense plaisir. Je comprends que vous ayez été froissé d’être avisé que vous figuriez sur le fameux mur... Toutefois je ne peux m’empêcher de sourire devant ce canular. De quoi témoigne-t-il ?
Le "mur" est inspiré d'un réseau social connu. C'est un signe des temps. L'immédiateté est la règle, on ne raisonne pas, on regarde la télé.
Tous ces empêcheurs de penser en rond parmi lesquels vous comptez (peut-être) n'ont-ils pas donné beaucoup de maux de tête à l'auteur de ce dazibao ?
Je me garderai bien de porter un jugement péjoratif sur le(s) auteurs de ce mur. Il est le reflet de son temps c'est tout, temps que les politiques ont modelé ainsi.
Cordialement.
Rédigé par : dugesclin | 25 avril 2013 à 14:12
Absolument incroyable !
Dans quel monde vit-on ? Dans quel monde vivent ces syndiqués, accessoirement magistrats, très accessoirement ?
C'est une honte absolue, M. Bilger !
Honte qui rejaillit sur le corps dont vous êtes issu. Je préférerais croire - du moins pouvoir croire - qu'il s'agit d'un faux, d'un montage, d'une grossière manipulation. Hélas, j'ai bien peur que ce "mur des cons" existât bel et bien.
C'est une honte absolue pour la magistrature !
Rédigé par : Florence | 23 avril 2013 à 19:58
Un certain Syndicat de la magistrature a dans ses locaux son "mur des cons".
Glaçant.
Rédigé par : Bernardini | 24 avril 2013 à 10:39
@Xavier Nebout 11:12
La sagesse populaire énonce depuis longtemps qu'il vaut mieux un mauvais arrangement qu'un bon procès. Tout citoyen sensé redoute la Justice, et quand j'écoute un inculpé déclarer qu'il fait confiance à la justice de son pays, j'entends le cri du pygmée en fuite au fond des bois : "pas nous ! pas nous !"
Le mur de séparation des juges et des peuples est élevé depuis très longtemps. Au doigt mouillé, je le date du retour des croisades quand les chevaliers nous ont rapporté la chicane byzantine qui substituait au "sens commun" la conformité minutieuse aux codes.
Nous avons fait depuis de grands progrès dans l'inextricable.
Rédigé par : Catoneo | 24 avril 2013 à 10:19
Que du bonheur de lire Celtibère, 8h33. Il m'a devancé, je suis vexé (lol), concernant ce Syndicat de la magistrature que je renommerais personnellement syndicat des cailleras intellos bobos gochos antisarko, tant ils n'en ont rien à cirer de rendre la justice.
Attention Celtibère, Zemmour a été condamné pour avoir dit les mêmes vérités que vous ! Ces juges gauchistes haineux ne supportent plus aucune liberté de pensée différente de la leur et comme dirait plus bas Bélisaire : "c'est la faute à Sarkozy"... Ben voyons !
La justice est débordée ??? LOOOL ! si vous arrêtiez de perdre du temps à convoquer et reconvoquer des dizaines de fois les mêmes multirécidivistes en les relâchant à chaque fois, peut-être que votre emploi du temps serait enfin allégé ; si les juges gauchistes arrêtaient de prendre des décisions de "justice" en fonction de leur haine de la police, vous redeviendriez populaires ! Quand on a un crabe marxiste incurable, le SM qui dévore votre institution comme à l'Education nationale, ne vous étonnez pas de l'état déplorable de la "justice" de notre pays ! Aucune chimio n'en viendra à bout.
Rédigé par : sylvain | 24 avril 2013 à 09:57
Un certain Syndicat de la magistrature a dans ses locaux son "mur des cons". Glaçant.
Florence | 23 avril 2013 à 19:58
Ah, tous ces gentils hommes et ces gentes femmes !
Confirmation ! Pauvres juges !
Méfiez-vous des juges !
Vive Guaino, encore une fois !
Rédigé par : bernard | 24 avril 2013 à 09:22
Cher monsieur Bilger, j'attends avec impatience votre avis et vos commentaires sur le "mur des cons" érigé par vos amis magistrats du Syndicat de la magistrature. Vous aurez bien du mal à me convaincre de l'impartialité de la justice aux mains de ces gauchistes qui, comme tous gauchistes, exècrent ceux qui ne leur ressemblent pas. Quand on tombe dans leurs griffes, il vaut mieux être une racaille qui pille un train et s'appeler Mohamed, qu'être un jeune manifestant catholique à la "face de craie". Vous avez dit justice ? vous avez dit démocratie ?
PS : Même au FN je suis certain qu'ils n'auraient pas osé.
Rédigé par : Celtibère | 24 avril 2013 à 08:33
Cher Philippe Bilger,
Lorsque j'ai lu "pauvres juges !", je pensais que cette phrase était destinée à qualifier le comportement du Syndicat de la magistrature qui a fait dans ses locaux un "mur des cons", en traitant ceux qui ne pensent pas comme eux, cette minorité fasciste de gauche, de cons. Y vont beaucoup de personnalités de droite mais aussi certaines personnes de la vie civile.
J'aimerais que vous fassiez un billet sur ce sujet, que vous nous donniez votre avis sur le "mur des cons" fait par le Syndicat de la magistrature.
Rédigé par : kris | 24 avril 2013 à 08:27
Si le « mur des cons » n’est probablement pas l’expression la plus raffinée de l’hostilité de certains magistrats à l’égard de certains politiques, les réactions scandalisées de certains commentateurs sont une bonne illustration de leur tolérance au jeu de massacre que représente la caricature.
Le local du Syndicat de la magistrature n’est pas, à ma connaissance, un lieu public.
Gageons que le nom d’aucun magistrat n’a jamais été soumis à l’opprobre dans un bureau ministériel ou présidentiel, au fil de conversations de caractère confidentiel échangées entre personnalités au pouvoir, de droite comme de gauche. Les oreilles de MM. Van Ruymbeke, Gentil et bien d’autres sont assurément exemptes d’acouphènes.
Mais vous avez raison, c’est très mal de se moquer des politiques, même entre soi.
Rédigé par : Christian C | 24 avril 2013 à 08:25
J'ai été détenu aux Baumettes à Marseille au « deuxième nord » - une aile réservée aux détenus isolés : les pointeurs, les violeurs, les détraqués et autres personnes mises dans cette aile parce qu'elles ne peuvent pas, pour des raisons de sécurité, voire de vie ou de mort, être mélangées avec les autres détenus de droit commun. C'est la première fois que je connaissais la détention aux Baumettes...
J'ai tenu un journal que j'ai mis en ligne : brunodesbaumettes.overblog.com, afin de témoigner de la vie d'un détenu. Ce journal n'est ni une 'confession', ni une 'mise en accusation', c'est seulement la transcription d'un quotidien, dans un quartier particulier d'une prison... particulière.
Rédigé par : bruno des baumettes | 23 avril 2013 à 23:04
@ Robert
« Limites évidentes du système démocratique dès lors qu'il est dévoyé au profit de carrières politiques »
Il n’y a pas de dévoiement. Le système est fait pour. On nous présente l’élection comme l’élément principal d’un système démocratique, alors qu’il en est la négation. Les grandes figures de la révolution ne voulaient surtout pas d’une démocratie, synonyme pour eux d’anarchie. Ils voulaient un gouvernement des élites et ont mis en place les principes du gouvernement représentatif, qu’ils distinguaient parfaitement de la démocratie.
Voir par exemple le discours de Siéyes du 7 septembre 1789 :
« Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »
Ils savaient, et la preuve a été faite depuis, que l’élection permet de maintenir une élite au pouvoir. Nous sommes dans un système oligarchique qui permet et favorise toutes les dérives que nous constatons.
Les Athéniens étaient beaucoup plus malins, qui, pour des fonctions importantes, avaient recours au tirage au sort. Système parfaitement transposable, car suffisamment sophistiqué pour balayer toutes les objections qui ne manquent pas d’apparaître spontanément.
Rédigé par : Claude L | 23 avril 2013 à 22:54
Un certain Syndicat de la magistrature a dans ses locaux son "mur des cons". Glaçant :
Florence | 23 avril 2013 à 19:58
Et ces mêmes juges partisans ont l’arrogance, la vanité, et la malhonnêteté d’exiger « le respect dû à leurs fonctions ».
Le seul reproche que l’on puisse faire à Henri Guaino est d’avoir réservé son mépris à un seul de ces juges.
Rédigé par : Tipaza | 23 avril 2013 à 22:06
Cher Philippe,
Merci beaucoup à Florence d'avoir illustré par le mur des cons l'esprit actuel de la magistrature.Si la justice est devenue vengeance, il est très important que tous les citoyens soient informés de l'immense neutralité de la justice et de son impartialité.
Nous avions imaginé des propositions d'amélioration des situations de l'espace carcéral, d'éthique et de morale et nous avons un aperçu d'une éthique immorale.
Une sorte de chasse aux sorcières organisée.
Nous avons aperçu un projet de texte de loi qui va bientôt autoriser la fonction de magistrat à tout enseignant, policier, huissier et autres au bout de dix ans d'exercice professionnel qui interroge un peu. Beaucoup de magistrats ne connaissent plus le droit et rêvent d'image médiatique et de tremplin politique.
Plus ils se montrent dans les médias, plus le lapin tombe de la manche du magicien.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 23 avril 2013 à 22:03
La grande force de la France a été pendant longtemps de disposer d'un État fort, centralisé et disposant d'une des meilleures administrations du monde.
Depuis trente ans, avec le ralliement du PS aux principes du système ultralibéral (comme d'ailleurs du RPR, de l'UDF puis de l'UMP), l’État doit être réduit à sa plus simple expression. Les acteurs dits "économiques", singulièrement les financiers, sont à présent les vrais maîtres du monde et imposent leurs conceptions des systèmes et de leurs modes de fonctionnement, exclusivement technocratiques : que c'est beau la "gouvernance". Dans cette conception, l'objectif est d'aboutir à un État croupion et donc de lui réduire sa voilure sans arrêt.
C'est donc l'ensemble des services publics qui sont mis à une diète anémiante pour aboutir à une étisie systémique. La Justice n'y échappe pas plus que la Défense ou la Santé.
Les maîtres de cette potion se trouvent au FMI (combien de pays, notamment africains et maintenant européens sont-ils passés à cette "moulinette" ?), à Bruxelles (accessoirement à Berlin) et chez nous à Bercy...
Mais il faut maintenir certains systèmes universels d'allocations ou des politiques onéreuses qui contraignent à toujours emprunter plus pour faire face aux dépenses en constante augmentation, au seul bénéfice des prêteurs.
Un dernier point : Monsieur Bilger avait accueilli avec un a priori favorable la nomination de Madame Taubira. Après un an d'exercice de ses fonctions, je constate que Monsieur Bilger est à présent très critique du garde des Sceaux, à juste raison d'ailleurs. Mais c'était oublier que ces ministres, même régaliens, sont avant tout des hommes ou femmes politiques, plus intéressés par la mise en œuvre de leur idéologie que du bon fonctionnement des services de l’État, ce quel que soit le parti de gouvernement au pouvoir. Limites évidentes du système démocratique dès lors qu'il est dévoyé au profit de carrières politiques.
Rédigé par : Robert | 23 avril 2013 à 21:36
Mais enfin, QUI a drastiquement réduit les effectifs des enseignants, des personnels médicaux, de ceux des prisons, des douanes, de la police, de la justice, etc. ?
Certes, F.Hollande est aux manettes depuis bientôt un an, mais il a hérité d'une situation catastrophique mise en place plus ou moins subrepticement par son prédécesseur ! Certes aussi il a commis un certain nombre d'erreurs de stratégie et de communication.
Mais comment lui reprocher, dans le contexte actuel de crise économique et de défiance à l'égard des politiques, de n'avoir pas eu le temps ni les moyens de réparer ce que N.Sarkozy a détruit en 5 + 5 années ?
Dans ce blog sur la justice, je demande un peu d'équité dans les jugements !
Rédigé par : Bélisaire | 23 avril 2013 à 20:32
@JC Léonard
"Si un remaniement ministériel peut avoir un réel intérêt c'est le remplacement de C. Taubira par André Vallini"
Vous ne connaissez pas ce monsieur, qui a quasiment abandonné le Conseil général de l'Isère dont il est président, qui a humilié un de ses collaborateurs en lui demandant de venir tailler son crayon en pleine séance de travail, qui ne pense qu'à "sauter" les petites secrétaires. Il faut se renseigner avant de porter quelqu'un aux nues (voir Cahuzac).
Sinon, concernant les pauvres juges, je voudrais simplement parler de mes deux nièces dont l'une est substitut du procureur, et qui de ce fait a beaucoup de vacances et de RTT, des congés maternité à rallonge et tous les avantages liés au fonctionnariat... et l'autre qui est avocate, qui n'a pas le temps de prendre ses congés maternité, qui ne prend que trois semaines de vacances et travaille dix heures par jour. Je n'invente rien, c'est un fait !
On peut ensuite faire tous les commentaires que l'on veut pour expliquer ces différences.
Rédigé par : Polochon | 23 avril 2013 à 20:21
Pauvres juges ?
Pauvres justiciables en fait.
Un certain Syndicat de la magistrature a dans ses locaux son "mur des cons". Glaçant :
http://www.atlantico.fr/decryptage/justice-impartiale-manifestement-pas-pour-certain-nombre-juges-syndicat-magistrature-706344.html
Rédigé par : Florence | 23 avril 2013 à 19:58
Tous les tribunaux ne sont pas logés à la même enseigne, certaines cours ont pu récupérer des budgets significatifs, d'autres ont été moins bien servies. La cuisine interne de répartition des budgets je ne la connais pas mais certains se sont mieux débrouillés que d'autres. Certain Palais de cour d'appel en travaux depuis des mois et des mois va bientôt briller de sa superbe !
CQFD : il y a encore des sous et c'est tant mieux.
Rédigé par : Jabiru | 23 avril 2013 à 18:53
Les Français, à l'instar des Américains, sont devenus de plus en plus procéduriers pour tout et parfois pour pas grand-chose. Les divorces se multiplient avec les conséquences juridiques que l'on sait. Les faits divers pleuvent avec une violence accrue et des délits démultipliés, il n'est donc pas étonnant que la justice soit encombrée et débordée. Il lui faudrait incontestablement plus de moyens financiers et humains. Cela paraît l'évidence même.
Nous, français lambda, nous regrettons de voir très souvent des affaires jugées si longtemps après les faits. Lorsqu'elles sont jugées rapidement pour la délinquance ordinaire, on a le sentiment qu'elles sont bâclées. Voir ressortir les petits voyous sans autres "punitions" qu'une semonce, nous trouble particulièrement et remet en cause notre échelle des valeurs, notre morale ordinaire inculquée à nos enfants pour le bien-vivre ensemble.
Ce n'est pas avec Mme Taubira, que je trouve si sectaire et si dogmatique, que tout cela va s'améliorer.
Par ailleurs, le triste constat de l'état (moyens financiers) de la justice est affligeant, mais pour la citoyenne que je suis, ça n’est pas pire que pour bien d'autres services de l'Etat. Lorsque je pénètre à l'hôpital, que je vois via la télé des écoles ou des lycées, des prisons (indignes d'un pays moderne), je suis affligée de voir mon beau pays se déliter de toutes parts. En voyage récemment j'ai eu l'occasion de rencontrer dans un consulat français le Consul de France attristé par les mêmes constatations. Les locaux ne sont plus entretenus, la climatisation dans ce pays très chaud ne fonctionne plus en permanence faute de moyens, les budgets sont réduits au minimum pour les moindres choses : stylos, photocopies et ou encres d’imprimantes, les frais de représentation ne permettent plus de représenter la France dignement (même un minimum).
Si on n'y prend pas garde, c'est la misère qui guette. Et, pourtant, nous savons (ou devinons) que l'argent est mal employé, mal redistribué et dépensé mal à propos. La France continue à vivre comme sous les Trente Glorieuses et elle n’en n’a plus du tout les moyens.
Ce qu'on peut déplorer dans la justice est le résultat de trente ans d'irresponsabilité des gouvernements successifs, de dépenses inconsidérées pour épater la galerie, de manque de courage politique pour accepter de regarder la vérité en face, pour réformer en profondeur tous les rouages de l'Etat : la fiscalité, l’école, la justice, le système social dans son ensemble, etc. Il y aurait des mécontents au passage, il le faudra pourtant bien avant que ce ne soit tous les français qui soient mécontents.
Et depuis un an, c'est RIEN, nulle part. La chute et le déclin qui guettent vu l'ampleur de la crise et aucune politique ambitieuse. Pour détourner l'attention des Français : les sujets sociétaux.
Rédigé par : Michelle Leroy-D. | 23 avril 2013 à 17:25
Mais non, la Jusice n'est pas misérable. On voit des palais neufs, des aménagements spectaculaires, des magistrats bien payés, et le foutoir bien organisé, avec des greffiers débordés mais compétents. Et puis, cela n'a rien à voir avec les aléas des jugements. Quelquefois, ça surprend, mais on s'y fait. Les juges ne sont que des hommes. Quant à Taubira, elle n'est ni bonne n mauvaise, elle n'est rien, un électron libre, dit-on, eh bien qu'elle en profite, d'être une vibration, une particule, mais elle n'est qu'à la suite de dizaines de ministres qui n'ont jamais eu vraiment le temps d'entreprendre quelque chose en profondeur et de toutes façons, ce ne sont pas les minstres qui décident mais les chefs de service, les directeurs, les énarques, les administrateurs civils. Un ministre, c'est un simulacre, une statue, un monument, ça permet à des politiciens de métier de prendre l'air grave, d'avoir l'air de faire de l'humour, de faire un discours, de s'indigner, de jouer au ministre. C'est tellement rentré dans les moeurs que le public, bafoué, ridiculisé, méprisé, n'est jugé qu'à l'aune de son esprit démocratique. A ce jeu-là, les gens d'en haut sont les plus forts. Le public ne gagne jamais. Mitterrand n'a pas reculé, il était ravi de retirer le projet parce qu'au fond de lui, il était de droite et catholique. Hollande n'est rien du tout, il n'a jamais gagné sa vie, il est de la caste qui a toujours mangé du public, c'est son repas quotidien et il pense que la rue sera abusée, puis qu'elle oubliera. Après tout, il y aura toujours assez de pain, de steack et d'oeufs du jour.
Quelques voitures, beaucoup d'impôts et la prostitution du peuple continuera de s'exercer. Alors, dans ces conditions, la Justice......vous en avez de ces idées.
En ce qui concerne le mariage gay, le sérieux va commencer avec le recours auprès du Conseil constitutionnel qu'on peut imaginer.
Rédigé par : JT | 23 avril 2013 à 16:53
Le problème ne concerne pas que la justice.
La semaine dernière mon cousin avait un rendez-vous à l'hôpital pour voir si sa chimio réduisait une tumeur revenue malgré une chirurgie. Il a fait deux cents kilomètres pour découvrir... qu'ils n'avaient pas fait les examens suffisants pour pouvoir mesurer la taille la fois passée. Pas moyen de comparer donc, ni de savoir si la chimio fonctionne.
L'autre jour au moment de prendre ses médicaments à l'hôpital il a vu qu'ils s´étaient trompés de dossier. Ils allaient lui donner la mauvaise chimio...
Si sa vie n'était pas en jeu ce serait presque drôle, comme un sketch des Inconnus.
Rédigé par : Alex paulista | 23 avril 2013 à 16:25
Hélas M. Bilger ce constat du délabrement du service public français s'applique à bien d'autres secteurs, en particulier au service public hospitalier, où bien souvent la prise en charge des patients ne demeure correcte que grâce au dévouement d'un personnel poussé dans ses derniers retranchements. D'autres services publics, jusque-là préservés, subissent de plus en plus gravement les coupes budgétaires, par exemple les impôts. Ainsi, les inspecteurs des finances publiques recrutés cette année ont été environ deux fois moins nombreux en moyenne que ceux des années précédentes. Il en a été de même à la répression des fraudes et dans bien d'autres activités de contrôle (d'autres scandales de viande de cheval en perspective...).
Dans cette paupérisation du service public, seule l'Education nationale fait exception. Clientélisme de gauche ? Vraisemblablement.
Rédigé par : Julien | 23 avril 2013 à 16:08
Un immobilisme sublimé par le verbe c'est limite très proche de l'adage "Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler...".
Une publicité dit que c'est ceux qui en parlent le plus qui le pratiquent le moins.
C'est vrai que ce débat (le mariage pour tous) qui était malgré tout nécessaire et devenu le débat de tous les débats et a occulté les autres. Cela pourrait devenir même un très bon alibi, les temps venus, pour dire que si les autres sujets ont été justement occultés, cela pourrait être cause de ce seul débat et des multiples problèmes qui en ont découlé jusqu'à une fêlure proche de la fracture au sein de l'Assemblée nationale.
Une assemblée nationale qui se sublime, elle, en contrepartie ces derniers temps, dans une atmosphère pétrie de tensions incoercibles.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 23 avril 2013 à 14:59
Ce que vous dénoncez, Monsieur Bilger, pour la justice, bien d'autres administrations de l'Etat le connaissent aussi depuis longtemps : un patrimoine immobilier dégradé qui ne correspond plus ni aux usages actuels ni à des conditions de travail correctes (fuites, chauffage défectueux, sanitaires hors d'usage...), des moyens matériels qui se réduisent comme peau de chagrin et qui rendent même illusoire tout travail efficace. Le tout sur fond de réformes peu utiles qui s'enchaînent pour satisfaire l'ego des ministres successifs. Elles donnent le tournis quand on en évalue à la louche le coût, ne serait-ce qu'en nombre d'heures de réunions et de travail pour essayer de faire fonctionner ce que d'autres, du haut de leur bureau parisien, ont conçu sans rien connaître de la réalité du terrain. On ne compte plus les textes mal ficelés qui se contredisent à quelques semaines d'intervalle, rendant leur application incertaine.
Je ne sais pas comment cette situation pourrait être valablement améliorée dans un délai raisonnable, tellement la tâche me semble immense. Mais ce dont je suis sûre, c'est qu'elle est tellement ingrate qu'elle n'intéresse vraiment aucun ministre.
Je ne crois pas d'ailleurs que ce soit pour eux une réelle préoccupation : d'une manière générale, quand dans son quotidien, on a toujours bénéficié en tant que professionnel de la politique de toutes les commodités et de beaucoup de pouvoir, on s'imagine assez mal ce que d'autres peuvent avoir à vivre de pénible.
Rédigé par : FC | 23 avril 2013 à 13:58
Et pourtant, la refonte de la carte judiciaire qui s'est traduite par la fermeture d'un grand nombre de tribunaux dans les villes petites et moyennes aurait dû dégager ces moyens dont tout le monde dénonce le manque criant, et en effet scandaleux, comme vous le dites, Philippe.
Malheureusement il est à craindre que lorsque la France sera entrée dans le dur de la crise, la situation de cette administration, mais aussi des autres, ne fasse qu'empirer.
Madame Taubira, je le disais dans un précédent commentaire, est une conteuse créole "Yé cric ! Yé crac ! Yé misticric ! Yé misticrac".
Elle d'enivre de mots, de citations et d'apologues et ne parvient qu'à être la caricature de ce que le peuple ne supporte plus, et qui est la marque de ce gouvernement et de ce président informe et ectoplasmique.
Rédigé par : Frank THOMAS | 23 avril 2013 à 13:08
1/ Il existe des Français qui ne se chauffent pas l'hiver, certains d'entre eux n'ayant que des couvertures pour envelopper leurs enfants. Je vous épargne les calculs à l'euro près pour pouvoir manger.
2/ Combien de chômeurs déjà ? On devrait donner le nombre de chômeurs comme on annonce les cours de la bourse. Actuellement, 500.000 sont sans emploi depuis plus de trois ans. Le purgatoire social que ces gens vivent est inverse à l'écho que leur misère produit dans nos consciences.
3/ Ayant visité récemment un tribunal (en banlieue parisienne), il m'a semblé en bon état. Je ne doute pas cependant qu'il y ait péril en la justice matérielle ailleurs. Mais, je l'avais écrit déjà ici, après avoir rencontré des magistrats luxembourgeois, diplômés de l'ENM, j'avais été surpris du nombre de congés auxquels ils avaient droit : autant que les profs. Je ne sais pas si ces congés sont les mêmes en France ; j'avais posé la question sur ce blog sans recevoir de réponse. Si c'est le cas, peut-être qu'une semaine de congés en bénévolat pour retaper le tribunal serait un investissement désintéressé, citoyen, intelligent et qui, en période de vaches maigres, aurait un impact certain sur la population. Il aurait au moins le mérite de réparer quelques fuites.
4/ Quand je lis ces problèmes, j'entends la plainte d'une corporation. On la comprend. Mais elle semble aussi sincère et égale que celle des syndicalistes qui ne se lèvent que si leur pré carré est menacé, égale aux députés qui s'inquiètent seulement quand on suggère d'imposer l'argent que leur concède la communauté, égale à tous ces paroissiens qui, quand vous leur dites que votre situation est grave, vous tape sur l'épaule en disant que tout ira bien et qu'il faut garder courage, avant de rentrer chez eux. Ce sont les mêmes qui se demandent parfois, face à la crise, ce qu'ils pourraient faire.
5/ Pour finir, ce qui m'inquiète davantage dans la justice, c'est qu'elle peut être aveugle selon les circonstances, comme celles qui ont permis au juge des libertés de Boulogne en 2006 de continuer à exercer. Certes, on regrette que la justice s'exerce dans des conditions de délabrement matériel insupportables. Mais ne reflètent-elles pas, en définitive, la décrépitude de tout un pays ?
Rédigé par : Archibald | 23 avril 2013 à 12:45
"Il y a des seaux pour récupérer l'eau suintant du plafond au rez-de-chaussée."
Il y a des seaux ? mais oú est la garde ?
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 23 avril 2013 à 12:33
Pourquoi s'en prendre à Taubira ? C'est elle qui a le pouvoir aujourd'hui de faire quelque chose, et elle ne le fait pas. Il est trop tard pour s'en prendre à l'inconséquence de ses prédécesseurs.
Rédigé par : Kirawea | 23 avril 2013 à 12:04
Un important marchand de biens me disait récemment gagner un procès sur deux, mais que ni lui ni son avocat ne comprenaient la décision une fois sur deux.
Autrement dit, il gagne une fois sur deux un procès qu’il devrait perdre. Ce qui signifie que lorsque vous vous efforcez d’être honnête et qualifié, et donc que vous ne faites que des procès gagnants à 100%, vous en perdez aussi un une fois sur deux, et là je suis bien placé pour l’affirmer.
Dans certaines affaires, le juge n’a rien compris ou est un jean-foutre, dans d’autres, il s’asseoit sur le droit au nom de son idéologie, dans une autre il y a une histoire de frères, pour d’autres encore c’est l’avocat de l’un ou de l’autre qui s’est emmêlé les pinceaux, etc.
Ensuite, c’est pareil de tribunal en cour d’appel et de cour d’appel en cassation. Tout cela, n’importe quel avocat vous le confirmera - confidentiellement évidemment.
En tout état de cause, au civil tout au moins, la justice est encombrée par ses propres carences tant tout et n’importe quoi peut y être plaidé avec quasiment d’égales chances de réussite.
Outre que cela coûte une fortune aux ménages et aux entreprises pour le plus grand bonheur des avocats qui ne vont donc certainement pas dénoncer ce bordel (pas si grossier car ça vient de Bordeaux, bord de l’eau), une justice incertaine coûte une fortune au pays, avec la justice du travail au premier chef qui fait fuir les entrepreneurs autant que le fisc.
Alors, M Bilger, pourquoi fuir ce sujet ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 23 avril 2013 à 11:12
Que l'Etat se recentre déjà sur son domaine régalien et cesse de s'occuper de l'individu du berceau à la tombe.
Que le régime politique qui ambitionne de le gouverner rétrécisse son appareil politique pléthorique et cesse le fourmillement de fromages républicains, alors on pourra dégager des ressources fiscales pour l'essentiel.
Mais c'est bien sûr plus simple de s'en prendre à Sarkozy.
Rédigé par : Catoneo | 23 avril 2013 à 10:29
Bonjour,
Les sanctions de 2014 seront-elles bénéfiques ?.
Il serait peut-être judicieux de proposer par ordonnance ou modifier la loi (Etat) pour que les municipalités et les régions prennent en charge les infrastructures et autres besoins de notre justice. Mais nos élus gaspillent nos impôts avec des constructions pharaoniques, des ronds-points, des ponts qui ne servent pas, des séminaires à l'étranger et trop de personnel.
Rédigé par : Rousselot Jean-Paul | 23 avril 2013 à 10:07
Cher Philippe,
Je ne doute pas que vous soyez affecté, comme je le suis moi-même, par un tel constat. Qui ne doit pourtant surprendre personne. Car il faut tout de même avoir un minimum de cohérence. Cela fait plusieurs décennies que l’on nous martèle que l’Etat dépense trop, que l’impôt est du vol, que les fonctionnaires sont des parasites payés avec l’argent ponctionné sur le dos des « vrais travailleurs », de « ceux qui produisent ». Sarkozy a eu son heure de gloire sur ce programme-là, et Hollande en bon social libéral a opté pour une austérité tous azimuts. Et globalement, l’opinion publique a suivi.
Résultat, notre système de santé explose (voir ce qui se passe maintenant dans les services des urgences des hôpitaux), notre justice est au 36ème dessous, notre système éducatif est en permanence dans la tourmente, notre recherche fait la manche.
Si on rajoute à cela que le coût du travail est trop élevé, qu’il faut être compétitifs (avec le Bengladesh, les Chinois commencent à être trop payés), on obtient la situation actuelle où tout se bloque petit à petit par asphyxie. Les ventes de voitures s’effondrent, Darty est au bord de la faillite, un nombre croissant d’entreprises se retrouvent sur le flanc faute de commandes, le chômage progresse. Les recettes fiscales baissent continûment.
L’Etat n’aura donc pas les moyens pour l’indispensable.
Je ne discute pas l’opinion que vous avez de Christiane Taubira. Mais, franchement, que peut un ministre de la Justice dans un tel contexte ?
Nous sommes, paraît-il, en démocratie. Nous sommes donc, par définition, collectivement responsables de ce que vous dénoncez. Et du reste.
Rédigé par : Claude L | 23 avril 2013 à 09:58
1° J'aurais attendu de vous une position plus générale et plus fermement assumée : vous semblez tirer votre information simplement d'un article de "20 minutes". Mais des tribunaux fonctionnant dans de bonnes conditions, il y en a aussi, je suppose... Le profane a besoin d'un jugement d'ensemble.
2° Enfin, si la situation est globalement scandaleuse, désastreuse, comme vous semblez le dire, pourquoi s'en prendre spécialement à Taubira ? La droite vient d'être au pouvoir dix ans, T. n'est là que depuis onze mois, et, en plus, à un moment où les caisses de l'Etat sont plus vides que jamais...
Rédigé par : Buridan | 23 avril 2013 à 09:30
« Et que fait Christiane Taubira ?
Hier elle était alertée sur l'état des prisons et, si on a restauré un peu d'humanité et de propreté aux Baumettes, on ne le doit pas à son action mais à des pressions extérieures. »
Loin de moi l’idée de vouloir défendre Christiane Taubira, mais il me semble que d’état de décrépitude des tribunaux de province et les conditions de salubrité des prisons sont l'objet d'un constat qui a été établi depuis bien longtemps.
Les gouvernements passent, les rapports s’accumulent, et la situation dure et perdure.
En fait, il n’y a guère que le tribunal de Paris et peut-être aussi celui de Versailles qui sont l’objet d’une certaine attention. Sans oublier bien sûr, le quartier des VIP de la prison de la Santé, peut-être à cause des « personnalités » qui sont amenées à y séjourner pendant quelques mois.
Rédigé par : Achille | 23 avril 2013 à 09:23
Monsieur Bilger,
Personnellement je suis à 200% contre le mariage pour tous mais personnellement je suis à 200% anti-manifestations et je n'ai jamais assisté à aucune ; ou tout au plus, si je me retrouve aux alentours d'une, je m'en éloigne allégrement en prenant la poudre d'escampette (avant de recevoir celle-ci).
Cette affaire du mariage pour tous, je pense qu'elle avait droit à moult débats mais ces débats auraient pu rester du domaine oratoire (Assemblée nationale).
Je comprends ceux qui ont manifesté malgré tout car il est quand même question de l'enfant dans toutes ces histoires, de son devenir.
S'opère depuis longtemps la déstructuration de l'Education nationale, s'opérera bientôt la déstructuration de la famille si cette loi passe, s'opère la déstructuration de la justice comme vous dites. Tout cela s'opère mal et nous emmène plus encore vers des états cliniques que vers des états critiques.
Bonne journée
Rédigé par : Carl+Larmonier | 23 avril 2013 à 09:18
Cher Philippe,
Allons jusqu'au bout. Si un remaniement ministériel peut avoir un réel intérêt c'est le remplacement de C. Taubira par André Vallini. N'est-ce pas votre souhait ? Et si tel est le cas, je pense que vous avez entièrement raison.
Bien à vous.
Rédigé par : JC Léonard | 23 avril 2013 à 08:28