Hier, j'ai pu voir Jérôme Cahuzac (BFMTV) puis l'entendre grâce à la complaisance d'un chauffeur de taxi qui m'emmenait à LCI pour un plateau exceptionnel que Michel Field - c'est toujours un bonheur de l'entendre questionner - avait convié pour analyser la déclaration de l'ancien ministre. Il avait bien voulu m'agréger à ce dispositif et j'avais pu ainsi parler de mon livre "La France en miettes" (Fayard), en librairie à partir d'aujourd'hui.
L'exercice auquel s'est livré Jérôme Cahuzac, quand il a été annoncé, m'est d'abord apparu comme prématuré. Trop peu de temps entre l'opprobre et l'indignité l'accablant et la manifestation enregistrée de sa repentance. J'aurais souhaité plus de silence, plus de décence.
Mais j'avais sans doute tort tant l'entretien mené par l'excellent Jean-François Achilli - ce n'était pas Claire Chazal en face de DSK dans des échanges concertés et au fond insignifiants ! - a permis à Jérôme Cahuzac de faire valoir toutes les facettes d'un talent capable de se plier à toutes les circonstances : celles de la réputation et de la maîtrise politiques comme celles de l'infortune et de la disgrâce. C'était le même Cahuzac qu'hier mais seulement, au lieu d'avoir à affronter Jean-Luc Mélenchon, il se devait de présenter une vision plausible de son incroyable dérive, de son mensonge officiel et donc capital. Au lieu du Cahuzac flamboyant et imprégné de la conscience de sa supériorité, il nous a proposé un Cahuzac flamboyant mais à petit feu, modeste, retenu, presque émouvant, en tout cas acharné subtilement à gommer les arêtes d'un tempérament qui faisait de lui un corrompu original : non pas de faconde et de jovialité mais, contre toutes les règles du genre, abrupt, sec et ne dédaignant pas déplaire pour se retrouver seul à s'aimer. Encore de l'orgueil mal placé...
Que les réponses de Jérôme Cahuzac aient été soigneusement calibrées et son maintien composé dans ses plus infimes détails me semble une évidence mais qui pourrait le blâmer sur ce plan ?
Il demeure que malgré l'apprêté, la part de sincérité était forcément considérable puisque les aveux antérieurs de Jérôme Cahuzac ne l'autorisaient pas à emprunter des chemins de dérivation et des itinéraires de lâcheté. Autrement dit, cette opération, pour atteindre son objectif, était condamnée heureusement à une forme d'authenticité qui n'était pas contradictoire avec le grand art et la maestria du processus de contrition. D'autant plus que Cahuzac - qu'on le voue aux gémonies ou non - n'était considéré comme un médiocre par personne et qu'on pressentait qu'il aurait été capable à lui seul de mener à bien cette entreprise de dédiabolisation (Le Parisien).
En le regardant, en l'écoutant, en technicien de la parole et de la conviction, j'admirais le travail.
Trois axes principaux par ordre croissant d'importance.
Le premier consistait dans les banalités signifiantes et obligatoires que tout discours doit s'imposer. Révérence à l'égard de la justice, rectification de certaines informations amplifiant le caractère sulfureux et choquant de sa fraude : seulement 600 000 euros fruit de son travail, discussion sur les conflits d'intérêts au risque de paraître ergoter.
Le deuxième difficile à mettre en évidence a été impeccablement géré. Il s'agissait, dans cette conversation pugnace mais courtoise, de quitter le champ politique pour entrer dans celui des mystères de l'humain. Cahuzac n'était plus un ancien ministre qui avait trahi, par un mensonge éclatant sur son passé, les devoirs de sa charge mais une psychologie et une curiosité humaines, quasiment dignes de compassion. Tout y est passé avec en particulier la référence à la part d'ombre de chacun qui à mon sens était moins une menace qu'une volonté de susciter un consensus sur notre humanité clivée, tantôt obscure tantôt transparente. Je me prenais à goûter ses répliques comme celles d'un Jean Valjean du riche.
Le dernier, le plus délicat, a consisté à ne pas insulter l'avenir. Dénégations sur un éventuel financement politique, mise hors de cause du président, du Premier ministre et de Pierre Moscovici, désir de ramener l'affaire à soi seul et de couper court à toutes les interprétations tendancieuses qui pourraient faire de lui la composante discutable d'un système malhonnête, abandon de la députation, son futur laissé dans le flou mais apparemment déconnecté de la politique. Tout était destiné à couper le cordon entre d'un côté la gauche et le pouvoir socialistes et de l'autre Jérôme Cahuzac.
Une observation et une prévision pour terminer.
L'unique faiblesse de cette machine de repentance était sans doute son excellence. De sorte qu'elle risquait de ne pas toucher les esprits et encore moins les coeurs mais de susciter une curiosité distanciée pour l'exercice de style. Bravo à l'artiste plus qu'au ministre et à l'homme défaits !
On sait, enfin, que rien ne tue jamais les personnalités politiques. Les médiocres survivent, alors les exceptionnelles bien davantage !
Je prends un pari : on reverra Jérôme Cahuzac dans l'espace public. Si la conscience de sa valeur, la justice ayant passé, ne le fait pas précipiter un mouvement naturellement cicatrisant.
RSCG devrait envoyer un consultant chez Guéant de toute urgence. En plus il paye en liquide.
Prochains défis pour l'agence de com: Hortefeux à la tête de passeurs clandestins ? Fourest dénoncée par son confesseur ? Sulitzer nègre de BHL ?
Rédigé par : Alex paulista | 01 mai 2013 à 12:15
Merci pour cet excellent article. grâce à vous j'étoffe mon vocabulaire et prends des leçons de français précieuses. Je me permets de partager avec vous ma petite expertise de comédienne et directeur d'acteur. Pendant l'entretien passionnant avec Mélenchon j'ai remarqué à quel point il abusait d'un stratège enfantin (celui de ne pas regarder l'autre dans les yeux, ce qui a fait bondir Mélenchon d'ailleurs quelques instants après). De plus contrairement à DSK, Cahuzac a fait le choix d'absence de cravate (l'argent) pour sembler moine au moment de la repentance (Mesure pour Mesure). J'ose dire qu'il a cherché à a-sexuer son rôle, lui qui incarne si bien d'habitude une parole sexuée. C'est un excellent acteur qui se pose en situation méta habilement.
Rédigé par : Corinne Barois | 20 avril 2013 à 12:10
Xavier Nebout,
Nous sommes des hypocrites qui se demandent si elles vont continuer à cotiser à la sécurité sociale étant donné qu'elles
prennent soin de leur santé et de celle de leurs enfants ! Et que, tout réfléchi, le capital investi mensuellement n'a pas
l'air de correspondre aux services rendus !
Le type qui passe plusieurs heures devant le spectacle du ventre du monde cad l'éboueur non chauffeur doit se poser un certain nombre de question qui vous échappent : quel hypocrite çuilà aussi !
Puis, tiens, je continue à cotiser pour le monsieur que je viens de citer.
Concernant les retraites je vais réfléchir pour constater la pire injustice sociale... ça y est la subversion me prend !
Rédigé par : calamity jane | 19 avril 2013 à 22:31
Merci, Valérie, d'avoir corrigé ma confusion de noms.
Euh, le livre d'Emmanuel Carrère n'est pas un roman, mais un récit...
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 19 avril 2013 à 18:53
@ Xavier Nebout
Merveille ! Le printemps est de retour, le sansonnet Cahuzac, tout morveux, entame sa migration vers son paradis fiscal, et Frigide Barjot se prend pour Charlotte Corday. Mais surtout, notre Horace girondin est de retour, plus désireux que jamais de bouter l'Anti-France hors de ce blog !
Vous êtes le miroir d’une vertu bien rare...
Mais votre fermeté tient un peu du barbare !
Je vous prie de me pardonner cette référence païenne et romaine : je pense maintenant à un autre genre de fermeté, qui vous agréera davantage :
http://www.youtube.com/watch?v=4h7twPl78Do
"Guérini et tous les élus locaux du même acabit". Là, en revanche, vous me décevez. Vous croyez vraiment qu'on commence à goûter à la soupe de l'UMPS lorsqu'on est élu ? C'est vrai que du temps des Horaces, on n'avait pas encore inventé les Jeunes socialistes.
Rédigé par : Boris | 19 avril 2013 à 16:16
Rédigé par Dame Véronique Raffeneau le 19 avril 2013 à 06:11
Aucune de ces deux affaires n'ont rien de roman(esque) :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Claude_Romand
Cet atroce fait divers a, en effet, inspire le roman "L'Adversaire" d'Emmanuel Carrere + un film. Cette mediatisation (a outrance) des agissements criminels et des bas instincts cree-t-elle des "vocations" malsaines en banalisant la violence et la perversion ? Le debat serait interessant mais ce n'est pas le moment !
L'homonyme Richard Roman qui rime avec "innocent" pour la Justice... No comment !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Roman
Rédigé par : Valerie | 19 avril 2013 à 15:40
J'adore être traité d'hypocrite par Xavier, bizarre mais pourquoi ? Parce qu'il est de retour, youpi, planquez les prie-Dieu et les missels !
Rédigé par : scoubab00 | 19 avril 2013 à 14:30
@ Xavier NEBOUT | 19 avril 2013 à 11:05
Non, pas exactement: en France les charges patronales représentent 37% du salaire brut, ce qui veut dire que l'employeur paye 150, après charges patronales il reste environ 110, après les charges salariales environ 90. De 60 il reste donc plutôt 36 que 30. Enfin l'IR est de 50% sur la dernière tranche, mais sur le global il est plus typiquement de 30% pour une famille qui gagne bien sa vie. Bien sûr il y a la CSG.
En plus vous émettez l'hypothèse que vous payez tout sous forme de salaire, alors que vous pouvez vous payer en dividendes (mais la CSG vous attend). Enfin il faut considérer qu'une partie des charges vous revient en tant que bénéfices non négligeables: assurance maladie, retraite, assurance chômage. Si vous devez vous payer l'équivalent dans le privé, ce sera peut-être moins cher car moins redistribué, mais certainement pas gratuit.
Donc tout n'est pas si noir.
Au Brésil c'est beaucoup plus léger: pour du service et jusqu'à environ un million d'euros de CA vous pouvez opter pour le régime "simple", qui correspond un peu à auto-entrepreneuriat français. Vous payez à la source un pourcentage du CA qui dépend du domaine d'activité (typiquement de 10 à 15%). Pour les salariés vous payez 20% de charges dont 8% est un fond de garantie et non une assurance, qui fonctionne un peu comme un PEE en France, le reste est pour l'assurance santé et la retraite (le basique). L'IR plafonne à 25%.
Si vous vous payez en dividendes vous n'êtes pas soumis aux charges ni à l'IR, puisque le paquet fiscal a déjà été payé au niveau de l'entreprise. L'idéal est de se verser une partie raisonnable en salaire pour cotiser et le reste en dividende. Il n'y a pas d'obligation mais si on travaille à plein temps il est de bon ton de se verser un salaire égal au salaire maximum des employés.
Vous voyez que c'est bien plus avantageux, au moins pour une activité de service qui achète peu de choses.
Mais il vaut mieux se payer un plan de santé costaud et une école privée pour ses enfants, ce qui n'est pas gratuit et condamne la mixité sociale à l'école.
L'idéal est sûrement entre les deux systèmes: garder la solidarité pour ce qui est fondamental comme la santé et l'éducation, mais plafonner les prestations sociales pour tout le reste qui peut être confié au secteur privé.
Rédigé par : Alex paulista | 19 avril 2013 à 13:32
Une incursion pour vous dire que vous êtes tous des hypocrites.
En France fraude qui peut, et c’est si vrai que tout le monde fait semblant de ne pas le savoir.
Le premier sport national est le congé maladie. Tous les employeurs savent que toute remontrance justifiée envers un salarié peut se traduire par un congé maladie.
Un licenciement pour faute bien cherché par un salarié se traduit systématiquement par au moins un mois de congé pour dépression ; combien de fonctionnaires et salariés de grandes entreprises en congé maladie pour dépression nerveuse pour six mois et plus se dorent sous les cocotiers ? Vous allez aux urgences vous faire recoudre une entaille qui ne vous empêcherait pas de travailler, l’urgentiste vous demande : « quinze jours, ça vous ira ? »
Le second sport, c’est l’emploi de complaisance, l’emploi devenu inutile mais protégé, l’emploi carrément bidon dans les administrations territoriales.
Un sport en marge, celui des artistes bidon et du politiquement correct : combien d’intermittents du spectacle payés par le copain bien placé, pour se déguiser en statue de temps en temps ? Combien touchent de subventions les merveilleux navets sur le bon juif, le brave jeune résistant et les sales croulants collabos qui infestent la télévision ? Sans parler des Buren et autres grands créateurs du siècle qui vivent comme des princes de la c… humaine.
Fonctionnaires, ça ne vous gêne pas d'avoir bénéficié d'un avancement de complaisance avant de partir à la retraite ?
Alors, la fraude fiscale et l’évasion fiscale ? Parlons-en !
Pour faire simple : soit le propriétaire d’une PME à forte valeur ajoutée. Lorsque sa société encaisse 100, elle commence par payer 15% de TVA reste 85. Lorsqu’elle distribue le bénéfice, elle prélève 33 % d’IS, reste 60. Ensuite, le chef d’entreprise se paie et retire donc 50% de charges sociales, reste 30 ; et enfin il paie 50% d’impôts sur le revenu, reste 15. Là, nous ne parlons pas des cotisations diverses liés au CA d’une clinique chirurgicale, et encore moins de ses frais d’exploitation exorbitants, dont ceux des secrétaires en congé maladie de complaisance tous les quatre matins.
Et ça vous étonne que Cahuzac ait fait du black et que ce soit le sauve-qui-peut fiscal généralisé ?
Alors comme ça, vous poussez des cris d’orfraie tout en sachant qu’il s’agit d’une histoire d’enfant de chœur à côté de celle de Guérini et de tous les élus locaux du même acabit, dont tous ceux qui ont approuvé le fait de lui payer ses frais d’avocat sans que le PS trouve à y redire ?
Les indignés, commencez par balayer devant votre porte si ce qui est derrière ne vous empêche pas de l’ouvrir !
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 19 avril 2013 à 11:05
@ Catherine JACOB
Je vous remercie.
J'ai interrogé le Yi-King, il m'a répondu l'hexagramme n° 15, l'humilité.
Rédigé par : Tipaza | 19 avril 2013 à 10:34
Rien à ajouter à votre analyse.
Sur un plan très général, quand Emmanuel Carrère décrit dans "L'Adversaire" l'enfermement dans le mensonge et la dissimulation de Jean-Claude Romand, il a cette interrogation que je trouve particulièrement fine :
le mensonge et la dissimulation sur la durée, en réalité, ne sont possibles que parce que les entourages privés, amicaux et/ou professionnels y trouvent d'abord leur compte.
Et l'écrivain de s'interroger sur ce que cela suppose d'indifférence et de désintérêt pour l'autre chez, par exemple, les amis et les relations de travail.
Ma comparaison est bien entendu disproportionnée.
Néanmoins, je pense qu'Emmanuel Carrère dans ce livre extrême pose des bonnes questions sur les mécanismes infernaux du mensonge et de la dissimulation.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 19 avril 2013 à 06:11
@ zenblabla
Navré, mais je n'ai pas compris le sens de votre message. Ne vous donnez pas la peine de développer, l'essentiel est que vous ayez pensé quelque chose. Pour ma part je ne connais pas d'admissible à X, seulement quelques anciens élèves, dont certains décédés, je n'ai pas l'envergure pour fréquenter ces milieux, encore que j'en aie et je ne puis en conséquence déterminer en quoi l'administratif a de l'avance.
Rédigé par : JT | 19 avril 2013 à 00:32
Trekker, c'est bien mal me connaître ! Il m'importe peu que J. Cahuzac soit ou non franc-maçon, je ne l'ai jamais croisé en loge et la fraternité maçonnique n'est pas supérieure à une fraternité ordinaire : elle se nourrit des affinités et des échanges, ce qui ne fut pas le cas avec J. Cahuzac. J'ai donc pour J. Cahuzac les mêmes sentiments que pour n'importe qui d'autre qui ne serait pas maçon. Cela n'entre jamais dans mon appréciation des caractères. J'ai été sensible à son intervention, à son élégance malgré l'adversité. J'ai cité Pierre Botton, dont j'estime le parcours de prise de conscience en souhaitant que Cahuzac suive le même chemin. Aucune opinion ne m'est jamais dictée par un quelconque esprit de corps et, que je pense droit ou de travers, c'est moi seul qui m'en charge, sans jamais relayer les positions d'un quelconque politburo. Permettez-moi de vous révéler que le jugement à l'égard de J. Cahuzac est des plus sévères en loge et que je serais raillé sans ménagement si quelques frères de ma connaissance lisaient ce que j'écris ici !
En revanche, si vous avez décelé dans ma bienveillance, voire ma naïveté, un certain goût pour l'intelligence des autres et une disposition à toujours chercher le meilleur en l'homme, entre l'équerre (la rectitude) et le compas (la souplesse d'esprit) et à toujours creuser plus profond pour trouver de l'eau pure, alors permettez que je m'en réjouisse ! C'est un compliment que j'accepte sans modestie !
Rédigé par : Jean-Dominique@Trekker | 18 avril 2013 à 23:10
@Trekker
Mais oui, mais oui...
C'est ici :
http://player.ina.fr/player/embed/2774362001006/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/460/259
Pas de doute, les futurs démunis par la nation savent se flairer et même se reconnaître !
Quant à la peine de mort comme au Japon elle prolonge, il n'y a pas de rapport..., mais vous n'en référiez pas !
Rédigé par : zenblabla | 18 avril 2013 à 22:36
@Tipaza | 18 avril 2013 à 12:04
«Et voilà que vous abandonnez les idéogrammes pour des articles du Code Pénal.
Je m’en retourne donc à mes fondamentaux»
Une dernière petite explication pour la route alors, par ex. celle qui concerne la façon d'écrire la peine telle que dans 'code pénal'
Dans le mot japonais pour code pénal, 「刑法」, ce qui correspond à notre 'peine' soit 「刑」 - qui n'est représenté que dans le corpus des inscriptions sur artefacts de bronze-, procède en ce qui concerne l'élément de gauche, de deux graphies de sens initialement différents.
「幵」qui sert de cursive à l'élément correct「井」 est initialement sans rapport évident avec le sens de 「刑」 qui est à l'époque des sigillaires 'décapiter', et écrit de nos jours 'le crime'.
Le sens de cet élément 「幵」est en effet 「簪筓」 (Zānjī = épingle(s) à cheveux; japonais: Kanzashi ) tandis que 「井」 qui se réfère encore à 丼 (jǐng), est une autre façon de nommer le puits (井戸);
Lequel puits, selon le Livre des mutations est la loi; Et on voit bien comment le plus fort tient le supplicié sous sa coupe / sous son couperet; cette graphie nomme également どんぶり(ばち) : un bol à la panse rebondie, pour désigner cet instrument de torture à l'aspect rappelant la margelle d'un puits qu'est le carcan, et dont le rapport avec un bol peut peut-être se penser comme suit :
L'illustration est encore extraite de la biographie de Gengis Khan dont l'enfance n'a pas été très rose après la mort de son père empoisonné par un traître.
1. 「幵」est encore le nom d'une tribu de ces Qiang qui ne sont probablement pas sans rapport aucun avec les mythiques amazones, et la dénomination「簪筓」(Zānjī) se réfère aux épingles qui maintenaient la coiffure des jeunes filles qui relevaient leur cheveux lorsque une fois nubiles elles se choisissaient un fiancé (15 ans dit-on ) ainsi qu'un nom d'adulte.
Celles qui finalement coiffaient la Sainte Catherine locale en somme (bien qu'à 20 ans) attendaient dès lors cet âge pour procéder à cette cérémonie.
Cette coutume n'est pas sans rappeler quand dans la version nivernaise du Petit Chaperon rouge, on trouve entre le Chaperon rouge et le Bzou un dialogue qui ne figure ni dans la version de Perrault ni dans celle des frères Grimm et qui est celui-ci :
«Voilà la petite fille partie. A la croisée de deux chemins, elle rencontre le bzou qui lui dit :
- Où vas-tu ?
- Je porte une époigne toute chaude et une bouteille de lait à ma grand.
- Quel chemin prends-tu ? dit le bzou, celui des Aiguilles ou celui des Épingles?
- Celui des Aiguilles, dit la petite fille.
- Eh bien ! moi, je prends celui des Épingles.»
Un passage que l’ethnologue et sociologue Yvonne Verdier explique ainsi :
«Les aiguilles et les épingles ont une symbolique forte, en réalité. Dans la société paysanne du XIXème siècle*, les jeunes filles étaient envoyées chez la couturière l'hiver de leurs 15 ans. C'était une sorte d'apprentissage de la vie. Il ne s'agissait pas tant d'apprendre à "travailler", à coudre, d'apprendre à utiliser les aiguilles, que de se "dégrossir", de s'affiner, d'apprendre à se parer ; ce que la couturière appelait : « Ramasser les épingles ». En clair, entrer chez la couturière, aller « ramasser les épingles », signifiait que la fillette n'était justement plus une fillette, mais qu'elle entrait dans la cour des grandes. [...] De plus, c'est vers 14-15 ans que les jeunes filles commençaient à cacher leurs cheveux sous des coiffes truffées d'épingles. »
Bref, mutatis mutandi on a compris ce qui est en jeu dans la coutume de la Chine ancienne et dans celle du Nivernais du 18ème siècle, et si l'on se demande pourquoi on est allé substituer au symbole de la loi qui nous soumet / à laquelle on se soumet, les épingles, j'en confie la réponse à votre sagacité.
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@scoubab00 | 18 avril 2013 à 19:46
«que vaut l'effort de la rédactrice si le lecteur ne fait pas le boulot à son tour ? »
Merci à vous.
Rédigé par : Catherine JACOB @ Tipaza et scoubab00 | 18 avril 2013 à 21:43
@Savonarole
J'abuse une nouvelle fois de la mansuétude de notre hôte pour dire à M. Savonarole que je n'ai jamais été garde-chasse (je chassais un autre gibier...) et qu'il semble supputer sur les capacités de Monsieur Jacob, s'il existe, et son degré d'ennui... tout comme celui de la supposée Lady Chatterley...
Mais rassurez-vous Savonarole, je suis un militaire qui essaye toujours de rester très civil... Lisez vous-même ce que j'ái écrit au sujet des commentaires :
http://www.kb-officiers.fr/article-lettres-d-ouest-5-117111722.html
@Achille
Merci pour la suggestion.
Je me suis bien amusé cette fois-ci. Bonne soirée.
Rédigé par : adamastor | 18 avril 2013 à 20:44
Sans arrière-pensée aucune, Savo, j'apprécie également beaucoup Catherine notre herméneute de service. Même si ses explications sont quelquefois jazz-rock, mais que vaut l'effort de la rédactrice si le lecteur ne fait pas le boulot à son tour ? A l'est du nouveau : grâce à Catherine, j'ai aujourd'hui découvert la minette, en tout bien tout honneur ici aussi.
Rédigé par : scoubab00 | 18 avril 2013 à 19:46
@Catherine Jacob
Je vois que vous connaissez très bien l'histoire de Minette la petite Lorraine.
Mon premier poste, en 1970, je l'ai trouvé chez Wendel Sidelor à Hayange, à l'ombre des hauts-fourneaux de la vallée de la Fensch.
J'en ai gardé un excellent souvenir, même si c'était la fin d'une époque marquée par le paternalisme.
L'erreur impardonnable a été de vendre Arcelor à Mittal. Mais on ne refait pas l'histoire.
Rédigé par : Polochon | 18 avril 2013 à 19:40
Cher Philippe,
Ce n'est pas une partie de billard ou de domino que nous propose l'Assemblée ce jour mais une superbe partie de poker menteur.
Madame Taubira dont les compétences en droit sont vraiment très futuristes vient de refuser une rectification dans un texte de loi qui prétend qu'avant mariage les futurs époux seraient déjà époux.
Nous espérons que le Conseil constitutionnel donnera aux futurs législateurs l'étude de cette loi comme exemple d'une loi de bricolage, non préparée. La réponse à qu'est-ce qu'une loi inconstitutionnelle sera le projet de Loi Taubira. Pourquoi ne pas avoir nommé Madame Taubira à la Culture, ce qui aurait été un atout et Monsieur Cahuzac au ministère de la Justice ce qui aurait mieux couvert Hollande et son gouvernement.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 18 avril 2013 à 19:30
Jean-Dominique Reffait à 23/04/13 - 23h11
" ...je lui ai trouvé des accents de vraie sincérité, des tremblements quand il a évoqué Villeneuve-sur-Lot. L'homme cassé reste un homme debout, ça en défrise plus d'un mais moi, j'aime ça........ Désolé, je n'ai pas vu un salaud, ni même un menteur........ Je souhaite, pour ma part, que J. Cahuzac revienne un jour dans l'espace public....... Je l'ai cru....."
Désolé mais là j'ai la fâcheuse impression de relire les discours prononcés dans le passé par les thuriféraires de DSK après son épisode new-yorkais, et ceux de Bernard Tapie après ses déconfitures des années 90.
Vos propos sur Cahuzac sont un quasi éloge, j'ose même dire une forme d'ode à la fraternité. Votre démonstration est aussi rectiligne qu'un fil à plomb, et sa rigueur semble inspirée par une grande habitude du maniement de l'équerre et du compas.
Rédigé par : Trekker | 18 avril 2013 à 19:19
@ Savonarole
Encore faut-il que notre légionnaire n’oublie pas de se munir de son Dalloz et de son petit lexique de japonais dans le cas où il lui viendrait l’idée de l’inviter au restaurant. :-)
Rédigé par : Achille | 18 avril 2013 à 19:17
Ça devient torride ici...
Catherine Jacob et le Légionnaire Adamastor, ça m'évoque Lady Chatterley, très excitant...
Rédigé par : Savonarole | 18 avril 2013 à 18:28
@ Catherine JACOB
Merci pour votre réponse.
Rédigé par : Boris | 18 avril 2013 à 18:26
@Catherine JACOB
Oui Madame, je faisais exactement allusion à ce paradoxe-là. Merci pour votre réponse et que notre hôte nous pardonne d'utiliser son hospitalité avec nos apartés...
Rédigé par : adamastor | 18 avril 2013 à 17:56
@adamastor | 18 avril 2013 à 11:54
«Le problème avec le véritable menteur, et c'est connu, c'est que quand il avoue mentir, quel crédit peut-on lui accorder dans cette affirmation ?»
Vous faites sans doute allusion au paradoxe du menteur que réfute Aristote dans les Réfutations sophistiques (25, 180b2-7) en donnant cette solution : «on peut mentir en général, tout en disant la vérité sur un point particulier » et peut-on ajouter, inversement.
Le logicien et mathématicien austro-américain Kurt Gödel traite de ce paradoxe dans son résultat le plus connu appelé «le théorème d'incomplétude de Gödel»
@Boris | 18 avril 2013 à 13:51
Samouraï (侍 ; 武士 ) ou encore Saburaï, veut dire 'servir':
1) en tant que par ex. 'ordonnance' d'un militaire
2)
a- en tant que guerrier portant un sabre à la ceinture dont il se sert en expert au service de son maître
b- sorte de cadre noir au service du Shogun ou du patriarche d'une grande maison à l'époque dite du Bakufu (= gouvernement militaire).
Est-ce que cela répond à votre question?
On dit aussi "C.n comme un Samuraï" ce qui signifie qu'il est totalement scotché à la consigne reçue.
Rédigé par : Catherine JACOB@adamastor et Boris | 18 avril 2013 à 15:39
@ Catherine Jacob
Une question, si vous permettez. Que serait-il advenu d'un samouraï qui aurait agi vis-à-vis de son daimyo comme Cahu l'a fait vis-à-vis de Hollande ? J'imagine que la sanction n'est pas la même selon les époques.
Rédigé par : Boris | 18 avril 2013 à 13:51
En réécoutant attentivement son interview de BFMTV, je m'aperçois que subrepticement, presque subliminalement il a au contraire tiré la flèche du Parthe contre notre malheureux président.
En réponse à la question de JF. Achilli sur le point de savoir si François Hollande connaissait les dérives de son ministre avant que celui-ci les avouât, JC a déclaré qu'il ignorait jusqu'à quel point le président de la République ignorait cette affaire.
Son habileté - qui, soit dit en passant prouve s'il en était besoin la minutieuse préparation de ces aveux publics - a consisté à immédiatement recouvrir cette vacherie en réaffirmant qu'il avait menti au président.
Cahuzac, donc, aurait menti à un homme dont il savait qu'il savait, et celui-ci a fait mine de croire son ministre, soulagé de pouvoir invoquer sa bonne foi ...
C'est véritablement un billard à trois bandes, un jeu du menteur dont tout le monde à commencer par le chef de l'Etat, sort éclaboussé et souillé.
Il ne faudra pas jouer les vierges effarouchées si, aux élections locales et européennes de 2014, le peuple français exprime son écœurement en se portant aux extrêmes.
Rédigé par : Frank THOMAS | 18 avril 2013 à 13:48
@ Catherine JACOB
Madame,
Pendant longtemps vous avez agrémenté vos commentaires d’idéogrammes japonais.
Vexé de mon ignorance, j’ai commencé à suivre des cours de chinois. Vu de ma province, la Chine et le Japon sont si proches.
Et voilà que vous abandonnez les idéogrammes pour des articles du Code Pénal.
Je m’en retourne donc à mes fondamentaux, l’arabe classique, appelé autrefois littéraire, celui des Mille et une nuits.
Votre dévoué تيبازة
Rédigé par : Tipaza | 18 avril 2013 à 12:04
Le problème avec le véritable menteur, et c'est connu, c'est que quand il avoue mentir, quel crédit peut-on lui accorder dans cette affirmation ?
Rédigé par : adamastor | 18 avril 2013 à 11:54
Quand j'étais gamin et plongé dans le noir de ma chambre, il m'arrivait d'écouter grâce à mon petit poste de radio "la dramatique de minuit" diffusée sur quelque radio publique. Le son mat, le dépouillement du propos, la complémentarité des deux personnages m'a projeté quelques années en arrière. C'était aussi du théâtre et les deux comédiens - Jérôme Cahuzac et Jean-François Achilli - saisissants de vérité. Reconstituée, répétée.
Mon impression n'est pas celle de Philippe. Le fait que cette interview était en différé rendait tous les arrangements et ravaudages possibles. Le journaliste a mis en scène le désarroi du politique, "un cahuzac" serait selon lui devenu un sobriquet, ah bon. Le politique a joué avec soin son propre dénuement. Ils ont bien dû se marrer à la fin, micros et caméras coupés, pour évacuer la tension. Sont allés faire un restau ? Oui, de bons acteurs, qu'en auraient pensé Charles Dullin ou Jean-Louis Barrault ? La politique est du théâtre, pas que du mauvais. Je suis surpris que Philippe emploie billet faisant le mot de "corrompu". On peut éventuellement l'imaginer, mais pour l'instant on en est à de la dissimulation de capitaux, totale ou partielle, en ce qui concerne l'ancien ministre délégué.
Un très bon divertissement de 18 heures, en somme, même pas entrelardé par quelque coupure publicitaire sur cette radio privée ce qui rendait le moment étrange, comme suspendu. On peut nous prendre pour des enfants, ou des gogos, ce n'est pas une raison pour ne pas soigner l'emballage en ondes.
Rédigé par : scoubab00 | 18 avril 2013 à 11:21
Christian C (8:14 ce jour)
Je reconnais que JC n’avait pas d’autres choix.
Peut-être une possibilité n°4 : « je ne répondrai pas à cette question, les enquêtes parlementaire et judiciaire en cours, y répondront certainement mieux que moi ». C’eut été bien plus plausible et puis que peut-on croire des affirmations d’un menteur confirmé ?
En ce qui concerne l’ignorance de F.Hollande (qui ne fut pas mon choix), si je n’ai pas apprécié les « moi Président » puis la façon dont il a congédié son prédécesseur, j’étais prête à reconnaître et saluer les actions d’un courage, d’une irréprochabilité annoncés qui sont loin d’être confirmés à ce jour.
Notre Président louvoie sans cesse, se défausse, composant avec les réalités qui s’imposent à nous, tentant de nous faire croire qu’il en est le dompteur. Lui aussi il ment ! Il ne suffira plus de se comparer à plus menteur que lui (Sarkozy entre autres).
Tout cela ne m’aide pas !... C'est pourquoi, jusqu’à preuve du contraire, François Hollande n’aura droit de ma part qu’au bénéfice du doute.
Rédigé par : Mirella | 18 avril 2013 à 11:12
@Polochon, précisions :
Code pénal Article 312-10 // Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002
«[...]
Le chantage est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende.»
----------------
Il y a encore les Articles 312-1 & 2
Une amende pécuniaire pour une entreprise c'est rien, mais de l'emprisonnement cela peut peut-être aider à en faire réfléchir plus d'un dans un pays où contrairement à certains autres endroits, les victimes de viol en réunion trouvent une écoute auprès de sa Justice !!!
Rédigé par : Catherine JACOB @ Polochon (précisions) | 18 avril 2013 à 09:50
@Polochon | 17 avril 2013 à 16:38
«Sauver les haut fourneaux de Florange aurait été impossible même avec Sumitomo. Économiquement, il n'est pas viable de faire venir du minerai de fer par train ou péniche jusqu'à Florange alors que celui-ci arrive par minéraliers à Dunkerque ou Fos.»
C'est vrai que la minette locale dont le gisement s'étend sur une quarantaine de kilomètres de large, le long d'une bande d'environ cent kilomètres allant du nord de Longwy au sud de Nancy, nécessite une déphosphoration pour être exploitée, que sa teneur en arsenic est problématique, et que les débris et empreintes de fossiles marins y sont fréquents.
Mais ses réserves furent estimées à six milliards de tonnes de minerai, susceptibles de contenir 1950 millions de tonnes de fer et la Lorraine fut longtemps la deuxième région productrice au monde, derrière les États-Unis.
Hélas en effet, peu compétitives donc face aux minerais importés qui limitent la consommation de coke à 500 kilos à la tonne de fonte, les mines de fer de Lorraine ont peu à peu cessé d’être exploitées ainsi que de motiver la recherche ce qui, de ce dernier point de vue et compte tenu de l'argent dépensé par ex. pour celle qui a trait à l'extraction du pétrole de schiste, est particulièrement inadmissible.
La dernière mine à avoir fermé, en 1997, est celle des Terres Rouges à Audun-le-Tiche.
Ceci n'empêche pas une culture sidérurgiste d'être encore très présente dans cette région de forges qui représenta jusqu'à il y a une trentaine d'années un bassin de plein emploi, lequel qui a permis aux nombreuses familles d'immigrants attirées par cette situation et qui s'y sont installées, de faire bénéficier leurs enfants de cette éducation qui a porté ensuite certaine à un poste de ministre de la culture dont toute la reconnaissance qu'elle en a manifesté ensuite a consisté pour cette copine de Mme Royal, à
1) se faire parachuter à Metz-Nord dans la foulée de la récente success story socialiste
2) venir faire de la figuration mannequinat aux côtés de Montebourg au titre de : «née en Lorraine», dans une totale méconnaissance de ce que se réclamer de la Lorraine implique aussi des devoirs et non pas seulement de nous réduire à un marche-pied vers les sommets de l’État. Donc notamment de faire en sorte que, dans la mesure du possible et au nom du sacro-saint principe d'égalité auquel on aurait pu faire appel dans ce cas précis sans risquer de couper la France en deux, celle qu'Edouard Martin appelle sa «petite princesse» ainsi que les «petites princesses» de tous ses potes bénéficient des mêmes chances dans la vie que celles dont a bénéficié Melle Filippetti pour ne pas la nommer qui veut faire croire qu'elle ne doit sa situation qu'à elle-même, oublieuse du rôle de l'éducation dont est soucieuse depuis les Wendel cette Lorraine dont les établissements d'excellence comme le Lycée Poincaré de Nancy ou encore le Lycée Fabert de Metz et de nos jours la gigantesque Université de Lorraine restructurée et ses antennes allemandes et luxembourgeoises, sont de réputation internationale sur le plan des sciences non molles...!, mais ce qui n'eut impliqué que de tenir les promesses électorales dans les temps !
Il y a eu en effet un rapport d'expertise de rentabilité demandé et communiqué à l’État et dont le rédacteur a par la suite accompagné Montebourg à Florange - l'histoire ne dit toutefois pas quel goût il a trouvé aux croissants de ce dernier - et qui, compte tenu bien évidemment de la nécessité de recourir à du minerai d'importation originellement plus 'propre' donc, ainsi qu'à son éligibilité à une subvention européenne UCLOS permettant de produire propre, a conclu à en effet la rentabilité du site. Je vous laisse consulter l'article auquel renvoie le lien.
Mais Mittal, ce Bernard Tapie de l'acier qui a bâti sa fortune sur les ruines de la sidérurgie de l'ex URSS, et qui semble avoir de la notion de rentabilité d'une affaire une idée assez différente de celle qui permet de se contenter de continuer à faire vivre les familles des travailleurs de l'acier, ne veut pas, manifestement, d'un site rentable sur Florange et, grâce à quelles complicités ou quelles imbécillités, surtout, ce fameux rapport semble avoir été enseveli sous des tonnes d'urgences plus urgentes, à la veille, comme par hasard, de la visite en Inde de celui qui était venu partager la merguez à Florange avec ses travailleurs, en leur promettant la publication d'une loi qui interdirait la fermeture des entreprises qui seraient expertisées rentables, ce qui donc est le cas de Florange, loi repoussée à l'horizon final de 2013...! par des gens qui vraisemblablement n'étaient pas capables de lire un rapport technique et ont préféré s'en remettre aux oracles attaliesques, lesquels ignoraient jusqu'à l'existence du port fluvial de Thionville-Illange, aveuglés qu'ils étaient par les perspectives alléchantes que, par exemple, offre en Inde, le micro crédit.
Et à ARCELOR-MITTAL, en particulier à celui qui expose la situation de Florange comme une simple étape douloureuse inévitable vers une reconversion qui ne les concernera plus, je propose qu'on dise :«Tu veux faire du chantage aux vingt mille autres emplois Mittal en France ? Mais prends donc tes cliques et tes claques, tous ces emplois sur sites, rentables selon tes propres critères, ne pourront dès lors qu'intéresser tes concurrents les plus redoutables, les européens eux-même ou encore les extrême-orientaux, chinois, japonais... La France n'aime pas les maîtres-chanteurs, ni les prédateurs sans conscience.»
Rédigé par : Catherine JACOB@Polochon | 18 avril 2013 à 09:32
Je ne comprends pas le retour sur scène de Cahuzac. Il est parti, à quoi cela lui sert-il de parler à la télévision ? Je pense vraisemblablement que son souci est de retrouver une activité qui le fasse vivre. En cela je compatis à sa situation et le Premier ministre lui demandant de renoncer à ses indemnités m'a semblé être une double peine.
En fait cette communication doit être voulue par le PS et le gouvernement afin d'entretenir le cordon sanitaire mis en place pour les protéger.
Rédigé par : Perplexe-gb | 18 avril 2013 à 08:22
Mirella,
A la question posée : François Hollande connaissait-il la situation ? Jérôme Cahuzac n’avait que trois possibilités :
1) Non. Cette réponse supposerait que Jérôme Cahuzac puisse certifier l’ignorance du président. Soit c’est faux, il le sait et il ment ; soit c’est vrai, et il ne peut pas le savoir.
2) Oui. Il aurait pu donner cette réponse, qui aurait, à n’en pas douter, entraîné d’autres questions.
3) La réponse qu’a faite Jérôme Cahuzac, la seule possible et la seule plausible.
Ce n’est pas parce que des medias stériles posent des questions stupides qu’il faut nécessairement tenter d’y répondre.
Rédigé par : Christian C | 18 avril 2013 à 08:14
@Boris
« N'oubliez pas Roger Salengro, qui laissa le mot suivant : "S’ils n’ont pas réussi à me déshonorer, du moins porteront-ils la responsabilité de ma mort". »
Concernant le suicide de Roger Salengro, un téléfilm d'Yves Boisset a magnifiquement retranscrit les événements qui avaient poussé ce ministre à mettre fin à ses jours.
J’en profite pour rendre hommage au regretté Bernard-Pierre Donnadieu, excellent dans le rôle de Salengro.
Rédigé par : Achille | 18 avril 2013 à 07:05
@ Tipaza
Vrai ! Mais je m'étais limité à l'après 1789. Par ailleurs, jusqu'aux Lumières, le suicide est un crime, un acte contre nature.
Pour les ministres d'Ancien Régime, l'exil volontaire est une pratique plus courante que le suicide...
Rédigé par : Boris | 18 avril 2013 à 00:43
@JT
"En raison du niveau de réflexion, il est sans doute difficile de sortir de cette alternative, il faut l'admettre."
Vous êtes drôle vous !
J'en ai connu, des admissibles à Polytechnique, qui avaient des notions, si je vous entends bien, décalées du concept de "l'admission" !
Mais bah..., l'admission, c'est un peu administratif d'avance tout ça !
Rédigé par : zenblabla | 17 avril 2013 à 23:33
Il ne s'agirait pas de l'affaire Cahuzac, mais de l'affaire Cahuzacci..., pour l'instant rien n'est certain !
Un infiltré dans l'administration, se trouverait exfiltré de l'extérieur...
L'enquête continue !
Comment faire Madeleine avec l'affaire Dreyfus ?
C'est une maigre option, mais cela semble tentant de tenter l'option de se reconnaître entre faux traîtres...
Tenter vrais déballages ?
Vérifier tentatives d'emballages ?
L'État est soudain concentré avec les motifs de sa convenue pérennité...
C'est assez terrifiant, si le lynchage devrait avant tout s'interdire en tous cas.
Comment dans cette affaire, ne pas imaginer le motif du lynchage d’État ?
Rédigé par : zenblabla | 17 avril 2013 à 23:16
"L'unique faiblesse de cette machine de repentance était sans doute son excellence."
Le vrai repentir s'exprime dans le bredouillis et la syntaxe maltraitée. Que l'accusé s'exprime dans un français correct, voire élégant, n'est pas supportable au commun. Pour être cru en France, il faut buter sur les mots, patauger dans des explications filandreuses, suer à grosses gouttes. Il en est ainsi des tribunaux qui détestent une pensée suivie, une élocution claire et qui préféreront toujours le besogneux de la parole, le balbutieur à celui qui, dans l'adversité, conserve sa tenue et son style.
Parce que J. Cahuzac persiste à être ce qu'il est, un homme brillant qui s'exprime avec élégance, il faut à toute force transformer son intervention en opération de com savamment apprise. Il ne peut être sincère puisqu'il s'exprime bien, il a forcément appris par coeur sa leçon. Comment ? Avec ce qu'on lui a mis, il trouverait encore l'énergie d'être plus brillant que nous ? Ne veut-il donc pas admettre que, lorsqu'on est à terre, il faut ramper sous les imbéciles ? Bredouille ! Pleurniche ! Insulte Vaugelas ! Nous l'exigeons puisque tu n'es plus rien !
Au nom de quoi J. Cahuzac devrait-il cesser d'être J. Cahuzac ? A-t-il tant besoin des conseils de publicitaires pour demeurer ce qu'il est ? N'en déplaise, je lui ai trouvé des accents de vraie sincérité, des tremblements quand il a évoqué Villeneuve-sur-Lot. L'homme cassé reste un homme debout, ça en défrise plus d'un mais moi, j'aime ça.
Certes, l'opération médiatique suppose la prise en compte des codes de l'exercice et l'on ne saurait reprocher à J. Cahuzac de s'être préparé à ce qui fut sans doute une épreuve bien pénible. Et il s'est préparé à ce qui, en somme, était imprévisible, au contrôle de l'improvisation nécessaire. Il n'en demeure pas moins que son expression fut fluide et ne trahissait pas d'hésitation dans les réponses. On lui a sans doute conseillé d'en rabattre sur l'arrogance mais était-il seulement dans la disposition d'être arrogant ? Désolé, je n'ai pas vu un salaud, ni même un menteur. Juste un homme qui se réveille d'un cauchemar et qui s'aperçoit qu'il a tout cassé autour de lui.
Je souhaite, pour ma part, que J. Cahuzac revienne un jour dans l'espace public. Comme un Pierre Botton qui, après avoir connu la prison s'est engagé dans cette cause avec abnégation. J. Cahuzac pourra être utile pour dénoncer les ravages de la fraude fiscale, qui mieux que lui pourrait le faire ayant été à la fois un fraudeur et le ministre chargé de la combattre ?
Pour l'heure, j'ai vu un homme conscient d'avoir contribué à mettre un peu plus la "France en miettes" et tentant, espérant être utile et sans grand espoir d'être entendu aujourd'hui, de ramasser ses propres miettes, avec style. Je l'ai cru.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 17 avril 2013 à 23:11
@ Boris | 17 avril 2013 à 20:31
Dans votre longue liste, vous oubliez un personnage important.
François Vatel, intendant, et maître d'hôtel français, successivement au service de Nicolas Fouquet, surintendant des Finances de Louis XIV .
Il est passé à la postérité pour s’être suicidé pendant une réception alors que la livraison de la pêche du jour avait du retard.
Savez-vous où Cahuzac prenait ses dîners ???
L’histoire peut avoir de ces bégaiements !!
Rédigé par : Tipaza | 17 avril 2013 à 23:00
J'étais fière que Jérôme Cahuzac devienne le député de ma circonscription d'adoption, et encore plus fière de le voir accéder au poste de ministre. Brillante intelligence, parcours sans faute, un destin le menant peut-être aux plus hautes fonctions.
La découverte de sa fraude m'a étonnée, mais je ne me sens ni trahie, ni déçue. Son cas est typique du besogneux parti de peu, amassant des gains par son travail, qui a peur de manquer un jour, et qui met de l'argent à l'abri, là où personne ne peut le prendre. Six cent mille euros, le prix d'un beau trois pièces à Paris... Un sentiment d'insécurité que ne peuvent connaître les personnes issues de milieux très aisés, nées avec une cuillère d'argent dans la bouche. Une peur de manquer, amplifiée par les récits de guerre dont l'abreuvaient ses parents, résistants, organisateurs de filières pour mettre des juifs à l'abri en Espagne.
Cahuzac nomme "sa part d'ombre" cette part de lui-même, une ombre bien anodine au regard de toutes les parts d'ombre en tout genre, connues et inconnues, car elle ne violente pas directement autrui.
Cahuzac peut demander pardon à la France courageuse, celle qui se lève très tôt le matin pour aller travailler, qui même en plusieurs siècles de travail ne verra jamais passer autant d'argent, mais si j'en crois les réactions locales en Lot-et-Garonne, ces personnes lui ont déjà pardonné, par générosité de cœur et d'esprit.
En revanche, il n'a pas à demander pardon à toute une classe d'individus, qui, quoi qu'il fasse, qu'il ait fraudé, menti, ou non, l'auraient de toute façon systématiquement descendu en flammes, car à leurs yeux son premier crime impardonnable est d'être socialiste.
Cahuzac, interrogé avec beaucoup de délicatesse par un Jean-François Achilli respectueux de son invité, a contribué à maintenir l'ambiguïté sur ce que savait Hollande ou non.
Après cet acte de contrition public, la page peut se tourner pour lui. Surmonter sa détresse morale. Il est normal qu'il réponde de ses actes devant la justice, mais le scandale et la pression médiatique peuvent retomber, sauf si les chiens ne le lâchent pas, comme aurait dit François Mitterrand.
Rédigé par : Camille | 17 avril 2013 à 22:42
Oh non pitié !!
Mais jusqu'où irez-vous dans le léchage de bottes béat ?
Il m'a bien reçu, nanani, c'est toujours un plaisir, nanana.
Et ce Jérôme !! Mon Dieu qu'il est beau ! Mon Dieu comme il a l'air sincère !
T'en penses quoi Nabila ?
Rédigé par : fredi m. | 17 avril 2013 à 22:07
Je peux comprendre le sentiment immédiat d'empathie que l'attitude de Monsieur Cahuzac pouvait entraîner de la part d'un auditeur sans a priori.
Néanmoins cette attitude de contrition m'a semblé trop apprêtée, même si parfois transparaissait dans le regard quelques moments de réelle émotion contenue. Donc l'on se trouvait bien plus dans un système de communication que dans une conversation-confession.
Cependant un élément m'a choqué, tout autant que lors de la prestation de Monsieur Strauss-Kahn. En effet, si l'on a évoqué la passage de la justice en restant logiquement muet sur le déroulement "intime" de la procédure, à aucun moment l'intéressé n'a évoqué le mot "infraction" ou tout autre mot approchant. Non ! Il s'agit tout simplement d'une "faute morale" et de rien d'autre. Depuis quand les citoyens seraient-ils justiciables pour des fautes simplement morales ?
D'où le rapprochement avec le discours tenu par DSK devant les caméras du JT, concocté par la même agence de communication et un sentiment particulièrement mitigé, pour ne pas dire négatif à la fin de cette prestation.
Enfin, la réponse sur ce que pouvaient savoir ou pas Messieurs Hollande, Ayraut ou Moscovici a été émise sur un mode vraiment sibyllin qui laisse l'auditeur dans le doute. Pour Monsieur Cahuzac, parfaitement au fait du fonctionnement des services de l’État, cette réponse m'a donné plus le sentiment qu'ils devaient plutôt avoir connaissance de quelques éléments de nature à faire naître un doute légitime qu'ils n'ont pas pu ou voulu exercer, sauf lorsque la situation dans laquelle Monsieur Cahuzac s'était placé ne pouvait qu'aboutir à son éviction immédiate sous le paravent de l'action judiciaire.
Rédigé par : Robert | 17 avril 2013 à 21:27
En ce qui concerne la mise hors de cause du Président, que vous semblez considérer comme étant acquise, elle ne me semble pas si évidente quand JC déclare " « J’ignore quel était son degré de connaissance. Ce que je sais, c’est qu’à lui comme au Premier ministre et au ministre de l’Economie, je n’ai pas dit la vérité."...
Je ne suppose rien, a-t-il poursuivi"
Bon nombre de médias audiovisuels ont repéré cette phrase qui laisse pour le moins planer un doute sur le degré d'ignorance de F.Hollande, depuis les révélations de Mediapart.
Rédigé par : Mirella | 17 avril 2013 à 21:22
Sincérité, remords, confession, honnêteté, droiture, communication, franchise, probité, véracité, authenticité, intégrité...
Cherchez l'intrus...
Rédigé par : Jean-Michel MUYL | 17 avril 2013 à 20:48
@ Achille
N'oubliez pas Roger Salengro, qui laissa le mot suivant : "S’ils n’ont pas réussi à me déshonorer, du moins porteront-ils la responsabilité de ma mort".
Et le libéral Prévost-Paradol, qui mit fin à ses jours quand Napoléon III déclara la guerre à l'Allemagne. Et le général Boulanger, sur la tombe de sa maîtresse... On peut même remonter aux Girondins : Valazé, Clavière, Roland, Buzot et Pétion se sont suicidés.
Il est vrai que c'était une autre époque. La preuve :
http://www.youtube.com/watch?v=O7ZE7kzcOj8
Rédigé par : Boris | 17 avril 2013 à 20:31
Cher Philippe,
Monsieur Cahuzac a lancé la patate chaude du mensonge à Hollande en disant qu'il ne connaissait pas à quel degré celui-ci pouvait être au courant de son mensonge.
Plusieurs indices laissent penser que tout son entourage pouvait voir à quel point il se consumait dans son mensonge.
Par ailleurs, il a signifié dans l'entretien qu'il n'était pas le seul à avoir eu des conduites illicites.
Hollande et le gouvernement auraient bien été les seuls à ne pas s'interroger sur les révélations début décembre 2012.
De plus, dans l'entretien Monsieur Cahuzac informe qu'il a menti à Hollande et aux membres du gouvernement avant son mensonge à l'Assemblée.
La Commission d'enquête parlementaire doit chercher à quelles dates ont eu lieu ces demandes d'explications qui ont impliqué la réalité de réunions qui ont reçu les premiers mensonges.Les membres du gouvernement vont-ils devoir donner leur agenda pour déterminer ces réunions secrètes ? Chronologie de la commission d'enquête très incomplète.
Monsieur Cahuzac ne peut pas prétendre avoir menti si la question de ses comptes ne lui a pas été posée.
Vous qui êtes un grand spécialiste de la parole pouvez comparer la dénégation de Monsieur Cahuzac dans l'emploi des sommes de ses comptes pour le financement politique et la dénégation faite à l'Assemblée.
Même inspiration. Même timbre de voix. Même tonalité. Même intensité de la négation.
Cette phrase est un double dans l'ensemble de la structure de la phrase dite à l'Assemblée et se montre bien énigmatique quant aux conséquences.
Rapprochez ces deux phrases et concluez.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 17 avril 2013 à 19:59
@ Hermione
La chirurgie cardiaque rapporte sans doute moins que la chirurgie esthétique et en particulier l'implantation capillaire. Cet homme est bien attiré par l'argent vite gagné.
Rédigé par : Michelle Leroy-D. | 17 avril 2013 à 19:54
Ce type ne mérite que le mépris.
Hier soir il a encore joué un rôle. Qu'il se fasse oublier et que la Justice passe sans faiblesse.
Rédigé par : Jabiru | 17 avril 2013 à 19:16