Pour ne rien cacher, depuis l'enregistrement de Salut les Terriens chez Thierry Ardisson jeudi dernier, je rumine.
Je ne parviens pas à digérer sa première question sur mon cheveu sur la langue qui serait ma caractéristique essentielle, et une ou deux autres qui ont suivi sur le même thème passionnant.
A dire vrai, si je suis au bord de l'agacement, c'est que la soirée s'était très bien passée mais que je n'ai pas eu la réaction qui s'imposait par une sorte de peur, de crainte de blesser cet animateur que par ailleurs j'aime bien. J'aurais dû simplement lui répondre que j'étais heureux de constater qu'il savait d'emblée aborder les sujets importants et qu'après évidemment on traiterait de choses dérisoires comme le crime, la cour d'assises, la politique, mon père ou la vérité.
Pourtant, l'équipe d'Ardisson était sympathique, lui-même, avec son sourire éclatant, semblait vous faire un cadeau au moment même où il vous rapetissait, son adorable compagne était présente, j'étais assis à côté de Karl Lagerfeld qui avait droit à la part du lion avec Dominique Bertinotti ministre de la Famille. Mais cette initiale inélégance venue comme un cheveu sur la soupe...
Sans doute la complaisance avec laquelle je l'avais accueillie, le faux sourire que je m'étais imposé étaient-ils restés dans un coin de mon être puisque venant d'atterrir au Togo, quand j'ai reçu un SMS de l'un de mes enfants, j'ai été pris à nouveau d'un lancinant et aigre regret. Pourtant ce message, ayant apprécié mon intervention médiatique, était chaleureux et rassurant mais il me faisait part aussi de l'exaspération éprouvée devant cette sempiternelle allusion à ce cheveu.
Croyant me libérer, j'ai rédigé un tweet pour évacuer cet état d'âme et, si j'ai reçu beaucoup de consolations revigorantes et lucides, j'ai aussi été accablé par la bêtise de telle ou telle réplique. La plus sotte, d'une sottise crasse, étant celle-ci : "Dans les concours d'éloquence à la mode, on en parle. Si Bilger a réussi en zozotant, vous pouvez y arriver vous aussi". Comme la parole et l'éloquence seraient aisées si elles ne dépendaient que d'un détail physique !
Je ne pensais jamais que je serais toujours obligé de me battre pour tenter à la fois de faire valoir l'indécence offensante de cette référence constante à l'insignifiant et de rappeler que même chez moi il existait peut-être autre chose que ce cheveu et cette langue.
Dans les portraits même bienveillants auxquels j'ai eu droit, dans les articles qui étaient consacrés à certaines des affaires criminelles où j'avais requis, il venait sûrement, il prenait sa place, il apparaissait comme un détail capital, un attribut irremplaçable, ce cheveu. On pouvait avoir l'impression que je m'étais constitué autour de lui et que ma pensée, mes qualités, mes défauts, mon être ne tenaient qu'à un cheveu. Je finissais par songer que j'avais sans doute tort pour ne pas estimer à sa juste valeur une telle richesse.
Mon excellent ami, le grand journaliste Franck Johannès, après m'avoir une première fois altéré le moral avec une allusion ironique à mon cheveu, avait par la suite développé une argumentation de haute volée pour me prouver que je disposais là d'une marque d'identité, d'une trace de singularité dont je ne devais pas seulement m'accommoder mais me féliciter. Quelques minutes rasséréné, je perdais vite l'optimisme et je sentais que j'aurais été prêt à perdre cette caractéristique pour le bonheur d'avoir la paix lors de mes lectures et de mes présences médiatiques.
Ce qui me désolait le plus tenait à ce que j'étais quasiment le seul à devoir souffrir d'une telle impolitesse. En effet, Thierry Ardisson et d'autres journalistes et animateurs à sa suite n'évoquaient pas la petite taille d'untel, la chemise blanche de BHL, le rire crispant de Laurent Ruquier, le poids de Pierre Ménès ou l'apparence atypique de Karl Lagerfeld - tous attributs n'ayant en effet aucun intérêt sinon pour blesser, faire rire ou distraire de l'essentiel.
Je persiste à considérer que le cheveu sur la langue n'est rien d'autre qu'une modalité de prononciation, une manière d'être et de parler équivalentes aux éléments que je viens d'évoquer. En certaines circonstances, j'ai considéré que cette obsession constituait la revanche physique de ceux qui ne pouvaient pas me faire sortir de mes gonds sur le plan intellectuel.
Grâce à ce ce billet qui me délivre et décharge une incompréhension éruptive, je me fais du bien. J'accepte le reproche de ne pas savoir être indifférent. J'espère que cette impossibilité a parfois des conséquences positives. Je proteste à mon sujet, donc aussi forcément pour les autres, parfois.
Je voudrais vraiment en terminer avec cette histoire qui m'a mis à un cheveu d'un véritable énervement.
Tout cela ne serait pas arrivé, vous aurait été épargné si à la première question de Thierry Ardisson j'avais eu le culot de répondre comme j'en ai eu envie. Trop tard.
Euréka ! Je viens de comprendre pourquoi vous en voulez à Laurent Ruquier : lui aussi avait des problèmes d'élocution mais il a réussi à s'en débarrasser... et pas vous !
La jalousie est un vilain défaut Phiphi (j'rigole hein, mais c'est le premier article que je lis de vous et vous m'avez l'air sympathique).
Et pour Camille : pour vous réconcilier avec Baffie, regardez la pièce "Les Bonobos" (la seule pièce devant laquelle j'ai eu d'énormes fous rires).
Ce type en plus d'avoir des réparties géniales est un auteur brillant !
Rédigé par : Constance ONDAR | 10 octobre 2014 à 11:48
Monsieur Bilger,
De longue date, quand je le peux, j'écoute avec respect vos réactions, analyses et commentaires sur ce qui fait les vraies choses de la vie. A vous entendre je me dis à chaque fois sur les sujets qui me posent question, "mais bien sûr ! je pense comme lui!" ... mais après !
Cette anecdote que j'ignorais me paraît si petite que je suis navré pour vous qu'elle vous chagrine.
Chacun a son petit défaut
Moi c'est d'avoir grisonné très tôt et ainsi d'avoir suscité des dires comme : "oh ! tu as des cheveux blancs ! bizarre..."
En fait cela m'a servi dans la vie car mes fonctions de direction en étaient plus crédibles à 35 ans
Et maintenant que j'ai le double je n'ai pas vieilli !... comme d'autres maintenant chenus, à qui on dit : oh ! comme tu as vieilli !!!
Rédigé par : Guy Lamandé | 15 mai 2013 à 18:38
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 12 mai 2013 à 08:53
Les médias grand public ont toujours intérêt à intéresser un peu beaucoup de gens au lieu d'en passionner un nombre plus restreint.
C'est évident mais en même temps il faut être un peu connu pour que des gens vous recherchent ou vous écoutent sur des médias plus spécialisés, c'est pourquoi Philippe Bilger se rend à l'émission d'Ardisson.
Le tout est de ne pas y perdre son âme ni le fil des dix secondes de temps de parole attribué, et dans ce sens je crois que notre hôte a bien fait d'ignorer la remarque faite sur son cheveu sur la langue.
Rédigé par : Alex paulista | 14 mai 2013 à 19:23
A deux donc. Vraiment.
Car que diable alliez-vous faire dans cette galère ? Cela dit, j'ai dû regarder en tout et pour tout cette émission une demi-heure depuis qu'elle existe et ne suis pas donc forcément très bon juge mais le fameux "sucer est-ce tromper ?" parvenu jusqu'à mes oreilles et le fait que ce talk show ne soit pas en direct m'en ont détournée définitivement.
Peut-être ce billet renvoie-t-il à d'autres humiliations, à ces blessures d'enfance autrement plus graves et je le comprendrais mieux. Car franchement être blessé par cette remarque d'un animateur tellement mal dans sa peau qu'il est lifté, botoxé, implanté au point d'avoir l'air échappé du musée Grévin, n'a vraiment aucun sens. Et je passe sur le fait de "rajeunir les cadres" et de vivre avec une partenaire beaucoup plus jeune dénotant un vrai mal-être. La vieillesse n'est pas une maladie transmissible ; la jeunesse non plus. Ardisson l'apprendra vite s'il ne le sait déjà.
Rédigé par : Catherine A. et moi à deux | 14 mai 2013 à 16:01
Ardisson a la critique et l'ironie facile et politiquement correcte. Je ne peux m'empêcher de penser que c'est tout ce qu'il a face à vous, votre pensée structurée et votre éloquence impressionnante.
Soyez fier d'avoir été critiqué ainsi par lui. Cela le rapetisse et vous grandit.
Rédigé par : cec | 13 mai 2013 à 14:13
Véronique, loin de moi évidemment l'idée de dire qu'il n'y a pas de vie de l'esprit en dehors des médias.
Mais organisez une rencontre avec deux personnes tout aussi qualifiées dans leur domaine mais dont l'exposition médiatique n'aura pas contribué à forger ou accroître la notoriété, et vous risquez d'y drainer moins de monde.
Rédigé par : MS | 12 mai 2013 à 09:45
Cher MS,
Je suis désolée de répondre avec retard à votre post.
Non, cher MS, les médias ne font pas tout.
Il se trouve que j'ai eu à l'automne le grand bonheur professionnel d'organiser une rencontre entre Philippe Bilger, Franck Johannès et les lecteurs d'une Bibliothèque municipale.
Des mois après, tout le monde m'en parle encore et encore.
Qui se souvient aujourd'hui des plateaux télé ambiance Canal + de... la semaine dernière ?
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 12 mai 2013 à 08:53
Je ne vois pas de quoi vous parlez... Je lis votre blog depuis quelques dizaines de minutes (je viens de le découvrir), et je n'entends nul défaut de prononciation. Il me semble que vous coupez les cheveux en quatre...
Rédigé par : Patrick Emin | 10 mai 2013 à 18:45
Cher Monsieur Bilger,
C’est toujours avec délectation que je vous écoute et vous lis.
Et si ce cheveu participe à votre respectable et bienveillant
personnage, alors, les moqueurs durables ou passagers qui vous titillent ou vous étrillent devraient sur le triangle de chair qui délivrent leurs billevesées, non pas un cheveu,
mais une touffe, une forêt de poils se faire implanter.
Si cette singularité n’a en rien constitué l’âme d’un Bilger, ne l’a-t-elle pas, dans une certaine mesure, conduit à contenir cette pensée dynamique, puissante, impétueuse, la cadençant harmonieusement, dans un prononcé réfléchi et impeccable qui ne laisse pas indifférent ?
Continuez d’interpeller, avec la force tranquille qui est la vôtre, la République à besoin de veilleurs comme vous,
alors même que la probité de bon nombre d’hommes publics se pare d'une coiffe de médiocrité.
Bien respectueusement.
Rédigé par : Ivan LARRIEU | 10 mai 2013 à 18:34
Bonjour Monsieur Bilger,
Un an après, c'est l'heure de la remise en question personnelle avant toute chose. J'ai été le premier à faire partie de ceux qui ont tapé comme Polichinelle sur le gendarme (dans le théâtre des marionnettes bien connu des petits et des grands), sur notre président.
Je pourrais continuer à le faire mais à partir de maintenant d'une façon différente et surtout, en tout cas, moins dans la caricature.
Finalement je devrais suivre un précepte de Charles Péguy qu'Alain Finkielkraut reprend à son compte, en particulier dans le mécontemporain :
"Un monde non seulement qui fait des blagues, mais qui ne fait que des blagues, et qui fait toutes les blagues, qui fait blague de tout."
Finalement j'en suis fatigué moi-même de blaguer et je trouve que ce n'est pas de la meilleure intelligence pour polémiquer ; on peut constater depuis un certain temps que sur le blog d'Yves Thréard, pour ceux qui m'y suivent, je polémique déjà autrement.
C'est mon dernier commentaire sur ce sujet, ayant dépassé amplement mon quota.
Je suis assez content de moi, sur ce changement de cap.
Bonne fin de journée.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 09 mai 2013 à 15:12
Le plus important dans mon post était l'observation selon laquelle Philippe est victime de sa croyance dure comme fer que les médias sont tout. Véronique Raffeneau
Nul n'ignore, Véronique, que les médias ne sont pas tout. Mais ils font tout.
Vous voudriez un PB comme Pierre Bonte, mais il faut pour cela une antenne ouverte, non seulement à votre personne mais à votre projet, et ce genre de projet ne peut plus guère intéresser les médias, l'audience étant moins subordonnée à l'excellence d'un contenu qu'à la notoriété d'un plateau.
Quant à bloguer hors cercle d'intérêt et tête d'affiche médiatiques, c'est risquer rapidement de s'en exclure.
Rédigé par : MS | 09 mai 2013 à 10:28
Bonjour monsieur Bilger, je crois que vous avez échappé au pire, Baffie n'étant pas présent sur ce plateau télé comme autrefois chez Ardisson, souvenez-vous de la vulgarité et de la grossièreté inouïe de Baffie envers Gorbatchev, envers l'un des fils du Comte de Paris... un livre ne suffirait pas à les citer tous.
Pour son maintien à la télévision face à la concurrence, le fonds de commerce d'Ardisson est l'agression violente et gratuite, inversement proportionnelle à la notoriété de ses invités. Il tape fort là où cela fait mal.
En l'espèce, vous avez toutefois marqué des points, et il vous réinvitera, soyez-en sûr, pour d'autres tentatives de déstabilisation, car vous avez à peine sourcillé concernant votre cheveu, et pas du tout là où il se réjouissait de vous attendre au tournant avec une massue, en évoquant votre père. De la classe, face à un animateur goujat, spécialiste en mauvais coups sur tous les talons d'Achille.
Maintenant que, promo oblige, cette épreuve ardissonienne a eu lieu, ce sera moins stressant de vous suivre dans des émissions de débat comme sur la Cinq, où les chausse-trapes ne font pas partie du jeu.
Rédigé par : Camille | 08 mai 2013 à 16:20
@SR
J'ai toujours trouvé que Karl Lagerfeld avait un style gothique qui ne déparerait pas dans un vieux Béla Lugosi lors de la grande époque des films d'horreurs et d'épouvante de la Hammer (exemples : Dracula et les moult adaptations plus ou moins réussies d'après les histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe ).
Un style gothique qui d'ailleurs actuellement ne déparerait pas non plus dans une wave gothic treffen à son apogée (grande fête qui rassemble chaque année tous les gothiques de France, de Navarre et de Pluton). De plus, cela lui correspondrait assez bien, car en vérité, c'est une fête qui se déroule le temps d'un week-end à Leipzig.
Rédigé par : Carl+Larmonier@SR | 08 mai 2013 à 09:09
Cher Jean-Dominique,
"...réduire un auteur à un cheveu ne donne pas spécialement envie de se précipiter sur le bouquin."
Faire de la télé avec pratiquement l'obligation pour l'invité d'être raccord avec la crétinerie ambiante, genre ricanements comme ponctuation insupportable des propos échangés, histoire de ne pas fâcher l'animateur, me dépasse.
Je suis bien convaincue que ce qui détermine un lecteur à lire un auteur est tout autre chose que le fait d'assister ou non à ce type de programmes.
Le plus important dans mon post était l'observation selon laquelle Philippe est victime de sa croyance dure comme fer que les médias sont tout.
Par exemple, Jean-Dominique, vous avez écrit un commentaire remarquable suite au billet consacré au Mur des cons, que sbriglia, à juste titre, a mis en exergue.
Oui, dix mille fois, Philippe devrait plutôt vous consacrer un billet pour avoir décrit le Syndicat de la Magistrature chassant en meute, façon clanique.
Mais non ! Philippe préfère commenter le plus que rien des propos d'un Thierry Ardisson...
Pour finir, cette chanson de Guy Béart, qui résume très bien la façon dont Philippe est perçu, ici et ailleurs, à des années-lumière des nullités des propos des journalistes-animateurs :
http://www.youtube.com/watch?v=51BnP28HfoA
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 08 mai 2013 à 08:16
Qui est Thierry Ardisson ? (j'habite dans le Gers)
Rédigé par : weneki | 08 mai 2013 à 05:03
Véronique, je ne suis pas du tout d'accord avec votre sévérité. Philippe n'a pas à dire, sur un coup de tête, oui ou non à un programme de télévision qui entre dans le plan de promotion d'un livre. Un livre, c'est un éditeur, c'est une distribution, c'est un circuit économique qu'il faut rentabiliser et la promo en fait partie. On peut le regretter mais c'est ainsi et Philippe aurait vraiment mauvaise grâce à refuser des émissions qui lui sont conseillées par sa maison d'édition et qui sont capables de faire mieux connaître son bouquin. Car après tout, ce qui importe pour Philippe, c'est bien que son propos soit entendu et lu et si les lecteurs regardent Ardisson ou Ruquier, eh bien, il faut en être ! D'autant plus que le personnage d'Ardisson plaît de surcroit à Philippe, alors pourquoi se priver ?
Enfin, vous paraissez, à juste titre, blessée du trop d'importance que Philippe accorde à une inélégance d'Ardisson relativement à l'appréciation plus véritable et plus profonde de ceux qui, sur ce blog ou ailleurs, apprécient son voisinage intellectuel. Je ne pense pas que cela soit le cas et je pense justement que Philippe savait très bien, en publiant ce billet, qu'il rallierait ses amis à son cheveu. Mais Ardisson, ce sont des dizaines de milliers de spectateurs dont la plupart n'a jamais lu une ligne de Bilger : réduire un auteur à un cheveu ne donne pas spécialement envie de se précipiter sur le bouquin. Et ce n'est pas fair-play de la part d'Ardisson car s'il faut servir un peu de soupe à l'audimat sur le compte d'un invité, autant que ça rapporte à celui-ci qui, après tout, est là pour ça.
Rédigé par : Jean-Dominique @ Véronique | 08 mai 2013 à 00:43
Combien êtes-vous admirables, vous tous qui vilipendez une émission que cependant vous regardez manifestement souvent. Est-ce qu'ainsi vous vous confortez dans votre supériorité ?
Moi, j'aime bien cette émission qui après les personnalités de service, invite des inconnus, accidentés de la vie, souvent fort intéressants et parfois touchants par leur courage.
Rédigé par : marie dumont | 07 mai 2013 à 16:05
Moi aussi j'étais fort étonnée de vous voir dans cette émission et me demandais quelle serait votre "posture". Je vous ai trouvé effectivement bien trop courtois pour ne pas dire gentil face à cet animateur et suis sur ma faim : je pensais bêtement que l'interview porterait sur votre livre.
Rédigé par : Elisabeth | 07 mai 2013 à 14:59
Ce qui a été profondément gênant c'est la posture qui vous été imposée, vous sentant obligé de médire sur les opposants au mariage pour tous, vous pensiez ne pas faire le poids face à la langue bien pendue de Lagerfeld et la lobbyste Bertinotti, et le comique trublion qui se référence à ses vues sur You Tube. Alors vous avez critiqué les ardents défenseurs du respect d'une filiation de bon sens. Mais les rires du public tétanisent certainement les esprits critiques du politiquement correct. Le cheveu sur la langue est anecdotique, à côté du maquillage de drag queen de Bertinotti et du style victorien de Lagerfeld.
Rédigé par : SR | 07 mai 2013 à 12:43
Amfortas,
le site suivant peut vous être utile:
http://windows.microsoft.com/fr-fr/windows-vista/using-special-characters-character-map-frequently-asked-questions
Rédigé par : Christian C | 07 mai 2013 à 11:09
Amfortas,
Si vous disposez de word, vous pouvez, selon la version de word dont vous disposez, ajouter des « caractères spéciaux », dont l’alphabet grec : αβΩ∑π… (Il suffit de taper, dans l’aide : caractères spéciaux, et vous vous voyez proposer différentes possibilités)
Sinon, vous tapez dans votre moteur favori « caractères spéciaux », et vous aurez accès à différents sites, notamment la correspondance pour les caractères html, et des sites qui vous proposent de copier dans leurs bases (gratuitement) plein de symboles différents.
En dernier ressort, remettez-vous en à la générosité de Catherine Jacob. Si j’en juge par sa réponse, ça n’a pas l’air gagné.
Rédigé par : Christian C | 07 mai 2013 à 11:06
Bonjour monsieur Bilger,
Je vous félicite au contraire de ne pas avoir répondu à M. Ardisson...
"L'indifférence est le plus grand des mépris"
Citation d'Axel Oxenstiern
Je le pratique souvent, et je reste en bonne santé !
Rédigé par : r.a. scalvini | 07 mai 2013 à 11:00
Je trouve que le mot "cheveu" revient trop souvent dans les commentaires...
Jamais remarqué non plus de moi-même votre cheveu. Je crois bien que c'est vous qui me l'avez fait savoir dans un de vos billet ancien. Mais ne le supprimez pas, il me (nous sans doute) manquerait...
Rédigé par : Herman | 07 mai 2013 à 09:56
Tempête dans le verre d'eau du tout-petit-monde parisien et M. Ardisson et sa vocation de "moraliste pourrisseur" (drogue, sexe, etc) ne mérite pas le coup de chapeau dont il bénéficie... Ah, si le mouvement sur le mariage gay pouvait avoir pour effet d'apporter de l'air frais pour ébranler le monopole de ces miasmes parisiens...
Rédigé par : Guzet | 07 mai 2013 à 08:52
Bonjour,
Hier, j'ai oublié de vous dire que je trouve quelques similitudes entre Edgar Faure et Philippe Bilger.
Rédigé par : Rousselot Jean-Paul | 07 mai 2013 à 08:45
Pour faire une référence cinématographique, vous êtes resté sage comme une image.
Merci de me rappeler cet excellent film, et le moment où le mari de Jaoui dans le film passe à la télé dans une parodie d'Ardisson. Il vient pour parler de son livre mais doit répondre sur sa pratique de la sodomie avec sa femme... (vers 1h15mn20s en lien mais en russe)
Rédigé par : Alex paulista | 07 mai 2013 à 02:09
@Amfortas | 06 mai 2013 à 16:08
"Cpmment faites-vous pour reproduire les lettres grecques ou autres ? Je n'y arrive pas. Merci. Enfin, si vous lisez ce petit billet intéressé."
Je ne fais rien de particulier, ça marche tout seul. Mais peut-être que lorsque le diable s'en mêle... Allez savoir.
Rédigé par : Catherine JACOB@Amfortas | 07 mai 2013 à 01:06
Bonsoir monsieur Bilger,
J'ai toujours plaisir à vous suivre même à la télé mais samedi j'ai souffert pour vous devant tant d'inélégance.
Vous êtes trop gentil monsieur Bilger, voilà votre faiblesse !
Rédigé par : J.A | 06 mai 2013 à 23:41
Bonsoir Monsieur Bilger
On a les défauts de ses qualités et inversement ; moi j'aimerais parfois avoir plus de retenue car je trouve que c'est une grande qualité dans certaines circonstances.
Toujours dans certaines circonstances c'est une bonne chose de répondre, mais c'est votre bonne étoile qui ne vous a peut-être pas fait répondre dans le cadre de cette dimension, dans cette émission-là en particulier.
Comme me disait un ami peintre : un artiste n'est pas à même d'être le meilleur critique de son œuvre et par extension un homme peut prendre ses qualités pour des défauts à l'aune du jugement et de ceux (les défauts) des autres.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 06 mai 2013 à 20:37
Cher Philippe,
Le billet sur Yo et d'autres prend ce jour tout son sens.
Vous m'avez fait de la peine chez Ardisson, et bien avant son intervention. Que faisiez-vous donc là ?
Par votre billet, vous m'en faites encore davantage.
Comment osez-vous d'une certaine manière vous comparer à un Laurent Ruquier sur lequel il n'y a rien à dire. Ardisson vous a-t-il touché à ce point ?
Audrey Crespo-Mara n'a qu'un seul défaut, c'est son compagnon. Ardisson ne méritait pas votre billet, mais puisse votre écriture vous soulager.
Consolez-vous, quoi que vous ayez dit de saignant comme vous savez le faire, Ardisson l'aurait coupé au montage, et je pense que vous vous êtes grandi et n'avez pas non plus tendu l'autre joue.
Ardisson vous a trahi une fois, c'est de sa faute. S'il vous trahit deux fois, ce sera de la vôtre.
Ardisson peut également s'écrire hardiçon, et si votre cheveu le gêne, oubliez la cédille, on ne vous en voudra pas.
Rédigé par : stéphane | 06 mai 2013 à 20:34
Vous êtes trop bien élevé, courtois et "profond" Monsieur Bilger, pour être bon dans ce genre d'émission où rien ne compte si ce n'est l'ego de l'animateur. C'est ce que j'ai pensé en la regardant et votre billet me le confirme.
Cela dit, et compte tenu de votre parcours professionnel, vous êtes un bel exemple de résilience.
Rédigé par : FC | 06 mai 2013 à 20:17
Cher M. Bilger,
Roger Siffert, de la Choucrouterie à Strasbourg chantait il y a 40 ans déjà :
"Fer Kopfweh, gebst Aspirin,
fer Dumheit gebst nit !"
Pour ceux qui ne parlent pas couramment l'alsacien, je traduis :
"Pour le mal de tête y a l'aspirine, pour la bêtise, y a rien"
Bien à vous
Rédigé par : Pierre T | 06 mai 2013 à 19:32
Vous avez bien du mérite, cher Philippe, à continuer de bien aimer cet animateur qui cherche avant tout à choquer et scandaliser.
Vous êtes bien bon de lui consacrer votre chronique et c'est bien dommage que vous ne vous soyez pas laissé aller à votre impulsion première de crainte de blesser cet homme, qui lui n'a guère de scrupules avec ses invités.
Hélas il s'est servi de ces incongruités pour s'ériger en censeur incontournable ; il mériterait grandement d'être remis à sa place. Dommage que votre courtoisie légendaire vous en ait empêché.
Rédigé par : Christian Dulcy | 06 mai 2013 à 19:10
Bonjour,
Ce que je retiens d'Edgar Faure, c'est le phrasé, l'éloquence, la facilité de l'écriture et surtout sa présence sur la scène politique française.
Il disait malicieusement et sans s'énerver : "Je n'ai qu'un cheveu sur la langue".
Rédigé par : Rousselot Jean-Paul | 06 mai 2013 à 18:43
Monsieur Bilger,
L’indélicatesse que vous venez de décrire illustre parfaitement les raisons pour lesquelles je ne regarde plus les émissions animées par le méchant bateleur qu’est Thierry Ardisson.
Que retiendrons-nous de lui, lorsque ses ricanements, sa dentition artificielle, ses outrances vaines, auront définitivement quitté le paysage audiovisuel ?
En toute sincérité, je peux vous affirmer que le poids du cheveu attaché à votre langue ne parviendra jamais à supplanter celui du fond de vos propos.
Ce n’est pas votre cheveu que l’on écoute. Ce n’est pas lui non plus qui a provoqué l’émoi de notre garde des Sceaux…
Rédigé par : Mirella | 06 mai 2013 à 18:42
@ Catherine JACOB
Cpmment faites-vous pour reproduire les lettres grecques ou autres ? Je n'y arrive pas. Merci. Enfin, si vous lisez ce petit billet intéressé.
@ P.Bilger
Pour le cheveu sur la langue, vous agacez-vous du personnage sot qui vous a interpellé à ce sujet ou du fond de bêtise que représente cette apostrophe ?
Lorsque j'étais enfant, ma mère me disait que j'avais deux mains droites, une pour écrire et l'autre, la gauche (à la sortie de la guerre), pour serrer la main de ceux qui avaient perdu leur bras droit. J'ai eu quelquefois l'occasion de mettre en pratique cette injonction, et j'ai toujours vu un sourire de reconnaissance sur le visage de mon interlocuteur. Alors, je suis content d'être d'un autre temps, quand on enseignait qu'on ne riait jamais du défaut des autres, si léger fût-il ni de leur nom ni de leur état. Nous n'étions que des enfants du peuple, et nous méprisions en silence la populace, dont Ardisson aujourd'hui.
Rédigé par : Amfortas | 06 mai 2013 à 16:08
Scène VII. Savonarole, Madame B.
Savonarole - Si vous ne lui envoyez par moi tout à l’heure cinq cents euros, il va ridiculiser votre mari et, de son cheveu, en faire tout un potage.
Madame B. - Comment, diantre ! Cinq cents euros !
Savonarole - Oui Madame ; et de plus, il ne m’a donné pour cela que deux heures.
Madame B. - Ah ! Le pendard d’Ardisson, m’assassiner de la façon !
Savonarole - C’est à vous, Madame, d’aviser promptement aux moyens de sauver de la risée médiatique un mari que vous aimez avec tant de tendresse.
Madame B. - Que diable allait-il faire dans cette galère ?
Savonarole - Aux étranges lucarnes la folie de paraître conduit parfois, dit-on, les vieux Procureurs…
Madame B. - Il faut, Savonarole, il faut que vous fassiez ici l’action d’un lecteur fidèle.
Savonarole - Quoi, Madame?
Madame B. - Que vous alliez dire à cet Ardisson qu’il me renvoie mon mari et que vous vous mettiez à sa place jusqu’à ce que j’aie amassé la somme qu’il demande.
Savonarole - Eh ! Madame, songez-vous à ce que vous dites ? et vous figurez-vous que cet hardi çon ait si peu de sens que d’aller recevoir un misérable comme moi à la place de votre mari, coincé entre un tailleur emperruqué et une ministricule aux us bien âgés ?
Madame B.- Que diable allait-il faire dans cette galère ?
Savonarole - Il ne devinait pas, le benêt, ce malheur. Songez, Madame, qu’il ne m’a donné que deux heures.
Madame B.- Vous dites qu’il demande...
Savonarole - Cinq cents euros.
Madame B.- Cinq cents euros ! N’a-t-il point de conscience ?
Savonarole - Vraiment oui, de la conscience à cet étrange terrien !
Rédigé par : "Les fourberies de Thierry" | 06 mai 2013 à 15:22
L'orateur le plus ébouriffant qu'il m'ait été donné d'entendre fut Edgar Faure qui avait ce même défaut. Est-il nécessaire de s'en affliger comme vous le faites ?
Continuez à nous enchanter de vos vivifiants propos, tout le reste n'est pas même de la littérature.
En toute amitié
Rédigé par : Patrice Merville | 06 mai 2013 à 15:21
Thierry Ardisson est royaliste ; il le dit et le redit ! Son émission en porte le sceau.
Les invités lui font face en demi-cercle, assis dans un fauteuil. Il préside de son bureau, renvoie d'un geste négligent de la main les œuvres des uns et des autres, porte le noir (qui lui sied à merveille) qui symbolise le désir de pouvoir.
"Le grinçant" qui ne fait que passer, lui, reste debout.
Et il adore l'invité du 20 heures auquel, à laquelle, il ne reprochera rien parce qu'il, qu'elle le ramène à (son) l'humanité et aux constats de difficultés qui lui sont
étrangères.
La remarque du cheveu fait partie du personnage. Mais est particulièrement inutile puisque chacun peut l'entendre.
L'avoir reliée à quelques secondes près à votre parcours professionnel, à l'autonomisme impardonné à votre père était
de l'indélicatesse.
Le Roi pourrait encore lui apprendre quelques astuces pour être proche et/ou éloigné de ses sujets.
Rédigé par : calamity jane | 06 mai 2013 à 14:15
Confidence pour confidence, je vous préférais, Philippe, avant que vous vous multipliiez sur les ondes. Cette frénésie de paraître, de participer à des émissions vulgaires, bêtes et superficielles devient une tare bien plus grave, je vous l'assure, que ce charmant défaut de langue qui suscite l'intérêt et la sympathie de l'auditeur.
Vous savez bien que le public, inculte et grossier, ne comprend goutte à ce que vous vous efforcez d'expliquer, entre deux saillies lourdingues ou mots d'esprit foireux d'animateurs uniquement soucieux de maintenir le rythme rigolo de leur émission et de ne pas perdre de parts du marché audiovisuel.
Hormis deux ou trois émissions regardables, la télévision est le supermarché du futile et de la vulgarité.
Qu'allez-vous donc faire chez les Ardisson, Ruquier ou Fogiel ?
Pourquoi pas la Roue de la fortune ou Money Drop, tant que vous y êtes ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 06 mai 2013 à 14:14
L'historien Paul Veyne a dit un jour qu'il lui semblait probable qu'un trait de son comportement qu'au fond il trouve assez considérable - à savoir qu'il est un original, un dissident, un être qui sort du troupeau - est dû à une très petite chose : il a une asymétrie sur le visage. Peut-être cette particularité que vous avez ne rend compte en rien de ce que vous êtes. Mais peut-être que nombre de vos qualités trouvent ici une de leurs origines - l'origine immédiate, comme on distingue en histoire les causes immédiates des causes profondes ou lointaines. Peut-être est-ce pour cela que vous aimez aller au fond et non pas rester à la surface ? Que vous n'aimez pas condamner et êtes généreux ? Que vous n'aimez pas les socialement dominants qui sont indifférents aux dommages subis par les victimes ? Que vous n'avez pas peur de montrer votre vulnérabilité (votre trait le plus étonnant et attachant pour moi qui suis lecteur de ce blog et ne vous connais pas autrement) ?
Rédigé par : Buridan | 06 mai 2013 à 13:51
Démosthène en son temps fut raillé pour sa diction. Des petits cailloux dans la bouche pour le forcer à maîtriser la prononciation l'en auraient débarrassé. Lui aussi discourait à propos des choses judiciaires, la plus connue étant la loi de Leptine, Démosthène se dressait alors contre la médiocre gestion des finances publiques d'Athènes...
Rédigé par : Archibald | 06 mai 2013 à 12:46
Cela mérite la tirade du nez d’Edmond Rostand (Cyrano). Le terme de sot est bien approprié à celui qui se focalise avec facilité sur un détail en passant sous silence toute la richesse d’un individu.
Riche est celui qui ne s’est pas laissé désarmer par un ‘détail’ mais qui l’a surmonté. Il en a fait un marchepied pour progresser en tout domaine. Ce faisant, il peut ‘faire de l’ombre’ car il est brillant. Alors la revanche du sot consiste à le rabaisser, à le réduire à un détail…
Il convient donc de 'recadrer' fermement le sot. De le remettre à sa place.
Rédigé par : jack | 06 mai 2013 à 12:08
Contrairement à vous, je tiens peu en estime Thierry Ardisson. Je rejoindrai Véronique Raffeneau dans son analyse. Vous courez les plateaux de télévision et donc vous soumettez à la volonté des animateurs. Que pouviez-vous attendre d'autre de Thierry Ardisson ?
Malgré son sourire toujours parfait, Thierry Ardisson n'est qu'un goujat que vous semblez découvrir, ce qui me surprend pour quelqu'un qui fréquente les plateaux et, à votre égard, il ne pouvait que l'être simplement pour ce que vous symbolisez par votre présence : l'institution judiciaire. Êtes-vous sûr que vous ne figuriez pas sur le "mur des c..." intime de cet animateur ?
Mais votre réaction très humaine est celle de toute personne qui sait ses défauts (d'élocution en l'espèce) à qui la simple politesse et le respect de l'autre imposent de ne pas les lui rappeler. C'est de la même nature qu'adulte l'on continue à se moquer du nom d'une personne, élément dont elle ne porte aucunement la responsabilité. Nous sommes tous imparfaits et conscients de l'être : le rappel de ces imperfections ne peut qu'aviver une blessure intime que l'intelligence de l'autre doit amener à s'abstenir de le faire.
La fonction même de Thierry Ardisson est d'aviver immédiatement ce type de blessures pour conditionner ses victimes et exercer sur elles une espèce de domination. Répliquer n'avance à rien d'autre que de donner au "tortionnaire" l'occasion de pousser son avantage. A moins de connaître le défaut de la cuirasse de l'intéressé et de s'y engouffrer. Mais une telle attitude n'est pas constructive. L'ignorance de l'attaque reste la meilleure tactique.
Rédigé par : Robert | 06 mai 2013 à 11:53
@Michel
Ce n'est pas à sa pilosité linguale que je le reconnais sans le voir, mais à la qualité de son verbe, même si je ne partage pas toujours ses opinions.
Rédigé par : adamastor | 06 mai 2013 à 11:23
La goujaterie de ce présentateur mondain s’appuie sûrement sur cette phrase pêchée je ne sais plus où : « il prend sa coquetterie à l’œil pour un éclair d'intelligence ». Bien entendu s’il avait osé évoquer l’aspect « atypique » de Karl Lagerfeld, il se serait sans doute pris une volée de bois vert d’une langue au fort accent teuton, trempée dans l’acide. Faudrait-il Monsieur Bilger vous rappeler les adages « Bien faire et laisser braire » (j’ai été cavalier), « Les chiens aboient, etc.).
Rédigé par : adamastor | 06 mai 2013 à 11:19
«J'accepte le reproche de ne pas savoir être indifférent. »
Autorisez-moi cette auguste réplique : si vous saviez comme à la lecture de ce billet, «je vous ai compris», et aussi cette autre: «Mais qu'êtes-vous allé faire dans la galère» d'Ardisson ? Connaissant le loustic et son inélégance singulière, vous auriez pu le prévoir !!
Ceci étant, la dernière fois que le cheveu de la tête à Mathieu à été opposé à la dent de la mâchoire à Jean, il me semble avoir évoqué cette particularité de la prononciation romaine qui de «diabolus» à l'initiale dure issu du grec «διά_βολος» (qui tend ses pièges ou ses filets en semant la zizanie - du grec pour 'ivraie'- ou en instaurant la division), a fait «zabulus» dont l'initiale a beau être un doux zézaiement, elle ne le rend pas moins redoutable, au contraire... Tout comme dans le cas de sōna la ceinture, celle des coupeurs de bourses, devenue le redoutable zona.
Parlons donc plutôt de Démosthène à la «voix faible, l'élocution confuse et le souffle court, qui rendait difficile à saisir le sens de ses paroles, obligé qu'il était de morceler ses périodes. » — Plutarque, Vie de Démosthène, 9 orateur auquel les Athéniens ont érigé un herma sur la place du marché à Athènes, quarante ans après sa mort, statue par laquelle on comprend bien que ce qui compte, ce n'est pas tant l'élocution - contre laquelle il a mené par ailleurs un combat acharné comme on sait - mais qui force l'écoute davantage qu'une voix de stentor et fraye donc un chemin à la puissance de l'argumentation...!
On va donc dire que, à sa manière, qui je vous l'accorde n'est pas des plus subtiles, mais bon Aridsson est Ardisson hein! les gros sabots de sa rhétorique ont voulu faire de vous un modèle pour tous ceux qui aimeraient faire d'une singularité qui paraît au départ un repoussoir au commun des mortels, une véritable et admirable force, ce qui, en soi, reconnaissez-le, n'est pas une mauvaise chose et vous met tellement au-dessus du vulgaire....! Continuez donc à le prendre avec humour, l'intelligence vous en saura gré.
Rédigé par : Catherine JACOB | 06 mai 2013 à 10:59
Le cheveu sur la langue fait entièrement partie de votre personne. Il est vrai qu'il apporte, à mes yeux, une dose d'humanité marquée au fer blanc à un bonhomme qui fut avocat général à Paris. Et ce décalage entre la force implacable de la justice et la petite faiblesse de l'homme, esclave de son être profond, a un côté que je trouve particulièrement rassurant. Un peu comme les tics de Guaino, de Lindon, ou même le tee-shirt noir... d'Ardisson.
Cela étant dit, je suis entièrement d'accord avec Véronique Raffeneau plus haut. Votre véritable erreur est de participer à ces émissions qui s'attachent précisément à la première bêtise venue pour faire de l'audimat. Vous existez sans vous fourvoyer dans cette arène, contrairement à de nombreux auteurs/artistes. Evitez-là désormais.
Vous avez simplement été l'une des nombreuses cibles de la machine médiatique, le temps de quelques secondes. Rien de nouveau, mais surtout rien de grave. Vous ne pouvez pas profiter des avantages qu'elle procure et vous plaindre de l'essence même de son fonctionnement.
Rédigé par : Roger | 06 mai 2013 à 10:34
Monsieur Bilger,
L'allusion à votre "cheveu sur la langue" vous a atteint profondément. Ce qui, moi, m'a sidérée, c'est qu'à l'accusation de traîtrise de votre père, vous n'ayez pas réagi, ne serait-ce que par un "c'est plus compliqué que ça". Votre père était autonomiste, c'était un crime à l'époque, c'est maintenant plutôt une mode. L'histoire de l'Alsace entre les deux guerres est compliquée, mal connue, et soigneusement occultée.
Si mon mari, Alsacien, avait mesuré 1,75 mètres, blond aux yeux bleus, il aurait peut-être été incorporé dans la section Waffen-SS "das Reich" cadeau des généraux à Hitler en 1944. L'histoire est cruelle pour certains, et seuls les vaincus sont des criminels.
Rédigé par : marie dumont | 06 mai 2013 à 10:26
Cher Philippe Bilger,
Votre billet illustre cette qualité - ou ce défaut - qui vous est exclusive : cette capacité à conserver toute votre fraîcheur, votre candeur, votre naïveté dans un environnement où rien n’a été laissé au hasard pour l’accomplissement du but unique : valoriser les qualités extraordinaires du seul personnage qui vaille sur le plateau : l’animateur.
La comparaison d’une caractéristique « innée », le cheveu sur la langue, avec les singularités très programmées que sont la chemise et la coiffure de B H-L, ou le costume, l’accoutrement devrait-on dire, de Karl Lagerfeld, ne semble à cet égard pas pertinente. Autant les atours de ces derniers sont le fruit d’une longue réflexion, d’une lente maturation sans doute, autant le cheveu sur la langue, le bégaiement, la petite taille ou l’embonpoint ne sont que des handicaps naturels dont les détenteurs parviennent à faire, parfois, des atouts. Le tempo si reconnaissable du phrasé de Louis Jouvet résultait d’un long travail de l’intéressé pour se débarrasser d’un défaut d’élocution dont il se serait bien passé.
Je suis bien convaincu que Thierry Ardisson fait aussi peu cas de votre cheveu qu’il ne le fait du costume de Karl Lagerfeld ; mais si les auteurs qui lui préparent ses bons mots ont jugé que cette entrée en matière peu amène ferait rire, l’argument a sans doute porté sur Thierry Ardisson sans aller jusqu’à le questionner sur la qualité de ces rires.
Mais il faut reconnaître que votre environnement professionnel ne vous a pas, certainement, préparé au mieux à ce type d’insolences. J’imagine bien un prévenu évoquant à gorge déployée le cheveu sur la langue dont serait affligé l’avocat général sur le point de requérir.
Je terminerai par un aveu : assistant en direct à l’interpellation de Thierry Ardisson à votre encontre, je me suis fait cette réflexion : « tiens, mais c’est vrai, il a un cheveu sur la langue » !
De mon point de vue, si vous évitez vous-même d’en faire des billets, nous oublierons ce cheveu.
Rédigé par : Christian C | 06 mai 2013 à 09:00