"Le Pouvoir", le formidable film de Patrick Rotman sur les huit premiers mois du président Hollande à l'Elysée, a été mal jugé alors que très éclairant sur le plan politique, il est, par ailleurs, techniquement une réussite.
Pas une seconde d'ennui. Pourtant, les temps morts, les moments creux, les séquences de pure intendance où un somptuaire acceptable se déploie ne manquent pas. Nous demeurons passionnés par la vision d'une vie collective au service du président de la République et des invités de marque de la France. Les rouages bien huilés du fonctionnement de notre Maison commune suscitent plus d'admiration que d'envie. Nous avons envie, mais sereinement, d'y être, d'en être.
Sans doute, surtout, grâce à la manière qu'a François Hollande d'habiter le lieu, le temps et le Pouvoir. Il se meut dans cet univers en principe solennel avec une aisance et une simplicité qui, sans rien lui faire perdre de son apparat, diffusent comme une familiarité avec laquelle le spectateur se sent de plain-pied. Au point que celui-ci visite l'Elysée dans le même mouvement où François Hollande le découvre puis l'apprivoise. Patrick Rotman parvient ainsi à faire de son film, à mon sens, non pas seulement l'expression du Pouvoir mais l'opportunité d'une relation entre ce monde moins intimidant qu'on le pensait et le nôtre moins prosaïque qu'on le croyait.
Il y a, régulièrement, comme une ponctuation de l'intelligence : on entend le président, en voix off, analyser, expliquer, démontrer, se décrire et poser sur la réalité du Pouvoir et de son existence au quotidien un regard lucide, grave mais sans lourdeur, avec la volonté de fuir aussi bien la vulgarité que la pompe.
Ce monologue discontinu constitue une force qui vient créer un terreau fluide et brillant car ces propos ne renvoient pas au partisan mais à l'éthique, de telle sorte qu'ils inscrivent le film dans un espace qui n'est plus celui conjoncturel, contingent d'aujourd'hui mais de l'essence et de la nécessité. Il ne s'agit pas du pouvoir du socialisme ou du socialisme au pouvoir mais du Pouvoir tout court, dans son abstraction, sa dureté, ses privilèges.
Même si François Hollande évoque à juste titre, pour faire comprendre le climat élyséen, la distinction entre amitié et familiarité, rien, dans les scènes qui le suivent aussi bien pour sa photographie officielle dans le parc, lors de dialogues avec le Premier ministre ou le Secrétaire général Lemas, au Conseil des ministres ou dans des réunions avec les membres de son Cabinet, ne laisse percevoir le moindre irrespect, même la plus légère désinvolture à son égard. Avec politesse on se lève quand il est annoncé, il se coule dans le rituel et ceux qui l'entourent y adhèrent sans retenue ni dérision. Lors des multiples échanges, il est écouté et, à de petits signes qui ne trompent pas, aimé, plus même, admiré.
Je m'interroge sur la quasi unanimité des critiques qui ont insisté, absurdement à mon sens, sur le prétendu délitement de l'allure présidentielle et du lien de révérence avec elle. On ne peut le percevoir nulle part et cet angle de vue généralement repris induit de fausses pistes pour ce film. Probablement une confusion a-t-elle été faite entre la normalité clairement affichée - avec maîtrise de soi, courtoisie à l'égard de tous et vocabulaire toujours approprié - et ce qui relève de la pureté, de la nudité de la relation de subordination et de la dépendance hiérarchique à chaque instant déférente et jamais remise en cause. François Hollande, pour résumer, est aussi "normal" que peut l'être un président de la République avec une charge et une fonction hors du commun.
La tendance forte voire dominante du film tient à l'importance capitale que le président attache au verbe et aux discours. Ceux qu'on doit lui préparer mais qu'il corrige et relit toujours. Ceux sur lesquels il insiste parce que le thème est grave. Ceux qu'il réclame d'urgence. Ceux qui, probablement, sont rédigés par lui seul. Il est manifeste que François Hollande non seulement est un amoureux de la parole sans qu'elle soit profuse ou impérieuse mais qu'il l'utilise comme un moyen de gouvernement. Il n'est pas l'homme qui exploite le langage et la posture de l'autorité pour précisément n'avoir pas à parler. Il parle pour faire admettre son autorité et sa perception des choses.
Est-ce à dire que la politique, le traitement des affaires nationales ou internationales sont absents du film ? Evidemment non, mais tous les passages consacrés à la substance même du Pouvoir, à l'appréhension, par ce dernier, des mille difficultés françaises ou étrangères qui chaque jour l'assaillent sont forcément abordés avec superficialité car on comprend bien qu'il était hors de question pour le président d'accepter une immersion indiscrète et en profondeur dans une pratique qui devait demeurer secrète pour l'essentiel. Ainsi, une obligatoire banalité imprègne les échanges politiques même si de petites touches opportunément distillées laissent entendre qu'il y a beaucoup sous la surface.
Sur ce plan tout de même, il est saisissant de remarquer à quel point le nombre de ministres, quand on les voit tous au Conseil, est ostensiblement surabondant, une masse qui laisse apparaître immédiatement à quel point forcément elle sera partagée entre utiles et inutiles.
Il est cruel d'entendre le président, à l'aurore de son Pouvoir, se féliciter d'avoir une majorité socialiste unie quand on connaît la suite et que jamais un responsable suprême de notre pays n'a autant été chahuté et discuté par des troupes qui oublient qu'il a été élu président et qu'il les a fait élire ou réélire aux législatives.
Le film de Patrick Rotman ne bouleverse pas le paysage politique - ce n'était pas son but - mais il offre des clés pour l'avenir. Au-delà des antagonismes puissants et virulents et de son déclin semblant inéluctable - pour la première fois cependant, François Hollande et son Premier ministre remontent dans les sondages -, on pressent que la personnalité du président, irrésistiblement sympathique, sera sans doute son meilleur atout pour faire oublier des engagements non tenus et des résultats lents à venir (nouvelobservateur.com).
On peut décevoir sans être rejeté.
"Doux Jésus, notre Président a confondu lors de son voyage au Japon, l'empereur de Chine avec l'empire du Japon, une querelle avec Madame Catherine Jacob ne saurait tarder !"...
(Ma repasseuse)
Rédigé par : Savonarole | 07 juin 2013 à 19:36
Cher Archibald et les autres,
Vos critiques sont justifiées. En ce moment, je n'ai pas le temps du tout de participer à ce blog, d'où de petits commentaires en trois minutes, express, condensés, trop condensés pour être intelligibles, bref un vrai ramassis, car une pensée qui n'est pas développée donne des contresens stupides.
Ma plume attendra donc des circonstances plus favorables pour revenir parmi vous.
Rédigé par : Camille @Archibald | 29 mai 2013 à 17:08
Nordine | 27 mai 2013 à 13:02
a bien raison. Malheureusement les médias restent dans le commentaire, dans l'émotion et ne s'intéressent pas aux faits.
En gros, à gauche comme à droite les gouvernements sont confrontés à des échecs.
Les partisans disent que c'est la faute de l'opposition quand elle était au pouvoir (35h et dépense publique d'un côté, défiscalisations ou avantages aux patrons-voyous de l'autre).
Les opposants disent que c'est la faute de la politique du gouvernement.
Mais tous les six mois on a droit au même discours.
Le discours est jugé bon par les médias si l'homme a bien parlé, presque sur sa mine (un peu comme Cahuzac).
Jusqu'à l'explosion ?
Je partage l'opinion que les manières (pas toutes cependant) et la personnalité de Hollande sont bien plus agréables que celles de Sarkozy, mais c'est secondaire.
Rédigé par : Alex paulista | 28 mai 2013 à 02:32
Finalement, je résume : "Pauvre Philippe, qui pour se consoler, regarde un passereau arpenter un palais. Dieu est bien mort, dans les âmes. Alors les bruits de pantoufles du nul sur les parquets..."
@semtob
"corneille ébouriffée" : je ne l'aurais pas trouvé.
Que des noms d'oiseaux.
Rédigé par : anne-marie marson | 27 mai 2013 à 23:46
@ Camille
"Il n'en demeure pas moins que pour un peuple, la moindre des choses serait d'apporter un soutien à son chef de l’État, quand un programme se met en œuvre"
Tout d'abord, quand on cherche le soutien de tous, on évite de diviser. Ensuite j'ai bien cherché le programme économique et je n'ai rien vu, seulement des hausses d’impôts et des mesures pour décourager les entrepreneurs. Rien pour diminuer vraiment les dépenses publiques.
Rédigé par : Polochon | 27 mai 2013 à 23:22
@ Camille
Ecrire en l'espace de deux tweets un condensé de sottises aussi grotesque frise une performance olympique.
C'est la faute des gens et des circonstances, pauvre président.
Le principe démocratique est d'autoriser une opposition élue qui veille à contrebalancer l'appétit de pouvoir des élus. Remarquez que le président - gloire à Lui - veillait sur un parti dont quelques boucs émissaires ont aujourd'hui à répondre devant la justice ; compte tenu de la structure d'un parti, on peut supposer qu'une complicité, sinon une complaisance, a permis aux brebis galeuses de continuer leurs petites affaires assez longtemps.
En outre, préconiser un soutien moutonnier à un président, en ne jugeant que l'élection et pas l'action, les bras m'en tombent de stupéfaction. Ajouter l'opposition allemande ou états-unienne applaudit sans procès aux discours de Merkel ou d'Obama, c'est faire preuve de l'exercice franchouillard par excellence : le déni de réalité alimenté par l'ignorance. Les conservateurs US ne servent pas la soupe à Obama par exemple...
Enfin, oser associer la cruauté de notre époque avec Hollande, après la multiplication des conflits armés, les génocides, les totalitarismes, sans parler de la situation difficile de la plupart des Français, chômeurs et autres, j'en reste muet de stupéfaction, tant l'ignorance qui s'étale ainsi ne peut que couronner le roi chanté par Brassens. Pour le moment, Hollande fait autant pour la France qu'un prophète annonçant le messie : "Croyez-moi, la courbe du chômage va s'inverser en 2013". Inutile de commenter la suite de ce babillage, il est par lui-même ridicule.
Rédigé par : Archibald | 27 mai 2013 à 18:01
En fait c'est l'Elysée Pépère !
Quelle chance.
Hollande fait son cinéma mais il a raté la montée des marches.
Quel dommage.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 27 mai 2013 à 17:40
"Nous avons envie, mais sereinement, d'y être, d'en être".
Peut-être. Mais comme je n'ai aucune envie d'un bureau au siège de l'UMP, je me demande pourquoi Anne Hidalgo a ressenti le besoin de se montrer hier au mur des fédérés. Il ne manquait que les 20 000 ouvriers qui sont morts pour que le socialisme soit incarné par autre chose...
Rédigé par : Boris | 27 mai 2013 à 17:07
"on peut décevoir sans être rejeté" !
Ah ! ce fameux "on" qui peut s'appliquer à chacun, chacune...
Rédigé par : calamity jane | 27 mai 2013 à 17:04
@Camille
Soutenir un gouvernement qui ne sait que taxer au lieu d'engager des réformes courageuses et lutter contre le gaspillage de l'argent public, NON merci !
Rédigé par : Jabiru | 27 mai 2013 à 16:57
Le président et la cruauté de notre époque... François Hollande n'a pas moins d'atouts ni davantage de défauts que ceux de Georges Pompidou en son temps, mais depuis, toutes sortes d'exigences nouvelles font de son exercice présidentiel une gageure quasiment impossible à tenir de façon satisfaisante, si l'on en croit toutes ces voix discordantes qui s'élèvent.
La mondialisation, la crise, internet, le formatage des idées et la pensée unique, les médias-perroquets, la catastrophe d'un euro inadapté, l'ambition démesurée de Sarkozy et son pouvoir hypnotique sont passés par là.
Il n'en demeure pas moins que pour un peuple, la moindre des choses serait d'apporter un soutien à son chef de l'Etat, au législatif et à l'exécutif, quand tous les critères démocratiques sont réunis et qu'un programme se met en œuvre. C'est le cas aux Etats-Unis, en Allemagne, alors qu'en France une tradition bien ancrée d'opposition, de pinaillage freine toute évolution, tout progrès.
Rédigé par : Camille | 27 mai 2013 à 13:28
Un billet qui transpire la naïveté du fan inconditionnel.
Fabrice Arfi a dit une chose intéressante chez Ruquier. L'espace médiatique est le lieu du rapport de force entre le commentaire et le fait.
C'est beau de lire un homme amoureux. Lire un homme éclairé, c'est plus intéressant.
Rédigé par : Nordine | 27 mai 2013 à 13:02
Que M. Hollande se préoccupe d'abord de la chute de compétitivité de la France, de sa fiscalité dissuasive, du montant de sa dette publique à hauteur de 94% du PIB, de ses charges sociales les plus élevées d'Europe, du coût exorbitant de la sortie du nucléaire, des recrutements locaux à la pelle ! On n'attend pas de lui qu'il soit gentil, on attend qu'il soit performant et efficace. Quant à "l'Elysée en tranquillité" ce n'est pas vraiment ce qui est attendu.
Rédigé par : Jabiru | 27 mai 2013 à 12:10
Votre panégyrique a impressionné l’ensemble des lecteurs du blog.
Devant la qualité de votre prose, je me suis demandé ce dimanche, si vous faisiez partie de la caste des « Chevaliers couverts devant Hollande ».
Que je vous précise qu’en Espagne, du temps de la grandeur de ce Royaume, il y avait une caste de nobles qui portaient le nom de « Caballeros cubiertos ante el Rey », c’est-à-dire « Chevaliers couverts devant le Roi ».
Honneur suprême, attribué aux courtisans de haut rang, qui avaient le droit de garder leur coiffure devant le Roi, cependant que leurs épouses étaient dispensées de se lever et pouvaient rester assises en présence du Roi.
Les nobles hidalgos étaient très fiers de cet honneur, qui dispensait le Roi de leur attribuer des avantages sonnants et trébuchants, ce qui compte tenu de l’état du trésor royal était une excellente chose.
Bon, c’était juste une question en passant.
Rédigé par : Tipaza | 27 mai 2013 à 09:55
On espére que ce retour au regard énamouré du printemps 2012 sur l'actuel président de la République finira par avoir sa récompense... Car, si on peut légitimement considérer comme excessives et outrancières certaines diatribes, on ne voit pas, a contrario, ce qui peut justifier des louanges qui le sont tout autant...
Rédigé par : Guzet | 27 mai 2013 à 08:34
Cher Philippe,
Le pouvoir de quoi ?
Même avec les plus grands spécialistes de la communication, des films de propagande comme celui que vous commentez dans votre billet, vous ne parviendrez pas à faire d'une corneille ébouriffée un Président.
L'homme est sans charme, empoté, moqueur. Son éloquence ressemble souvent au gag de l'eau ferrugineuse d'un ancien comique.
Oser dire à des ministres qu'il doivent rédiger leur copie au propre et non lui présenter des brouillons devant une caméra, c'est tout de même afficher l'incompétence d'une équipe et un certain cynisme.
La loi Taubira est l'exemple même d'un brouillon. Ce constat ne dérange personne.
Nous sommes obligés de végéter et d'attendre que la médiocrité s'éloigne.
Sortez Hollande et son équipe de l'Elysée et de grands projets verront le jour.
Dire que c'est un plaisir de voir cette bande d'incapables miner, saborder notre pays, c'est de l'absurde.
C'est un film d'épouvante. Et ça se dégrade, et ça suinte la bêtise. L'Ena a produit des ânes et peut-être que c'est une insulte pour ces charmants animaux du pastoralisme.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 27 mai 2013 à 02:46
"...On peut décevoir sans être rejeté..."
Cher Monsieur Bilger, malgré la très haute estime que je vous porte pour la clarté de vos billets et la lucidité de vos analyses - même s'il m'arrive de n'être pas d'accord avec vous parfois -, je pense que vous péchez, aujourd'hui, par aveuglement.
Le ton de votre billet est plus celui d'un courtisan que d'un analyste rigoureux. Car enfin ce film de Patrick Rotman n'est pas tout à fait à la gloire du président, lequel apparaît la plupart du temps sous des traits et des apparences peu flatteurs. Si vous l'avez bien regardé du début à la fin.
Non seulement le respect des ministres est de pure forme mais à bien des égards le ton de certains d'entre eux frise l'insolence sinon l'insubordination. On sent qu'on a gardé les vieilles habitudes des bons amis de la rue de Solférino et l'ascendant du président sur les membres du gouvernement est plus apparent que réel.
Bref ! vous êtes encore sous le charme de celui pour qui vous avez voté l'année dernière ! Je ne saurais vous le reprocher.
Mais je n'ai pour ma part pas la moindre considération pour votre champion, qui en est encore à la phase des apprentissages aussi laborieux qu'incertains.
Rédigé par : Titanus | 26 mai 2013 à 22:44
Qu'il apparaisse comme sympathique pourquoi pas, mais ce que l'on attend de lui c'est qu'il hiérarchise les problèmes et qu'il les prenne à bras-le-corps et avec détermination.
Alors les compromis et les reculades ça ne fait pas avancer le schmilblick.
Quant à la courbe du chômage, elle ne baissera pas tant que le taux de croissance restera inférieur à 1,5%.
Rédigé par : Jabiru | 26 mai 2013 à 22:34
Hollande jusqu'à la fin pourra distribuer des postes juteux et honorifiques à sa cour. Il y aura donc toujours un entourage mielleux autour de lui.
Rédigé par : Perplexe-gb | 26 mai 2013 à 20:13
Pauvre Philippe !
Rédigé par : Franck Boizard | 26 mai 2013 à 19:32
L'intelligence du président n'est pas en cause, encore qu'il n'ait guère eu l'occasion, en cette année morose, de produire un quelconque génie. Je rappelle que Paul Reynaud était encore plus brillant, fulgurant même... Emile Ollivier était aussi loin d'être bête... D'une façon générale, un énarque assis va moins loin qu'un con qui marche...
Rédigé par : Boris | 26 mai 2013 à 18:54
Paul Eluard, à l’époque de "Liberté j’écris ton nom", écrivait ces vers en hommage à Staline, alors pourquoi pas l'Ode à Hollande en prose de P. Bilger (surtout qu'il n'y a, cette fois, pas un seul mot sur Sarkozy alors je ne souffre pas).
Ode à Staline (1950)
Staline dans le coeur des hommes
Sous sa forme mortelle avec des cheveux gris
Brûlant d'un feu sanguin dans la vigne des hommes
Staline récompense les meilleurs des hommes
Et rend à leurs travaux la vertu du plaisir
Car travailler pour vivre est agir sur la vie
Car la vie et les hommes ont élu Staline
Pour figurer sur terre leurs espoirs sans bornes.
Et Staline pour nous est présent pour demain
Et Staline dissipe aujourd'hui le malheur
La confiance est le fruit de son cerveau d'amour
La grappe raisonnable tant elle est parfaite.
Il ne faut pas perdre les traditions,surtout pas celle du "cuculte" de la personnalité.
Rédigé par : bernard | 26 mai 2013 à 18:31
Ce billet aura eu le mérite de me faire écouter l'Alleluia et, d'extrapoler en écoutant sur YouTube la version André Rieu. Quel rapport ? Une question de tempo. Rieu court la cavalcade, enfonce les notes pointées, détruit les soupirs et les pauses ; il faut bien mettre le morceau dans le temps du spectacle. En revanche, débauche de chanteurs d'origines diverses, comme on dit dans la novlangue des crétins de la République, façon Pleven, Gayssot, Taubira, Désir plus les intellectuels embaumables. Des costumes, des paillettes, on ne file plus la note, on la hurle, on vocifère "Je chante Alleluia, écoutez, debout, comme c'est beau." Mais c'est beau, quand même.
A côté, sur le même YouTube, le King'Collège le Royal Chor, le Kammerschör, et surtout et aussi, les concerts surprises, dans les supermarchés, les gares, la joie qui éclate, le peuple invité et acteur.
Vous avez vu ça en France ? A ma connaissance, jamais. Notre âme est morte, l'exultation de la musique n'est plus que dans une sinistre fête languide où la musique classique est étique, face aux tonitruations (??) de la techno métallique.
Alors, pour se consoler on regarde un passereau arpenter un palais. Dieu est bien mort, dans les âmes.
Rédigé par : amfortas | 26 mai 2013 à 17:57
"...il est écouté et, à de petits signes qui ne trompent pas, aimé, plus même, admiré."
Holà !
Et Laurent Fabius qui naguère déclarait "Hollande président ? On rêve !" fait-il aussi partie de ceux qui écoutent, aiment et admirent ?
Connaissez-vous l'abbé de Polignac qui à Louis XIV qui lui disait : "Rentrons, Monsieur l'abbé, il pleut" répondit : "Sire, la pluie de Marly ne mouille pas" ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 26 mai 2013 à 17:34
J'ai une idée qui me hante et qui ne me paraît pas saugrenue, tant vous idolâtrez notre président :
"Monsieur Hollande vous aurait-il promis le maroquin de Christiane Taubira lors du prochain remaniement ?"
Rédigé par : Margot | 26 mai 2013 à 16:11
C'est tellement vrai, ne pas se presser, tranquille. Depuis janvier 2013, un "bug" informatique a empêché 850 entreprises étrangères de s'installer, et donc d'employer, dans notre pays (Le Canard enchaîné du 22 mai). Elles sont parties en Allemagne, ou ailleurs mais pas chez nous. Nos chefs font les paons, les médias piaffent, les syndicats mobilisent pour sauver mille emplois. Pour 850 entreprises, c'est le grand vide. On a raison de s'attarder sur le style de la présidence, c'est tellement important.
Rédigé par : Archibald | 26 mai 2013 à 14:52
A la fin de ce billet melliflue, le coup de grâce : "on pressent que la personnalité du président, irrésistiblement sympathique, sera sans doute son meilleur atout pour faire oublier des engagements non tenus et des résultats lents à venir."
Les Français ne s'intéressent pas au point de savoir si le président est à l'aise ou non sous les ors et le rituel républicains.
Ils sont déçus par les engagements non tenus, qui ponctuent chaque jour qui passe, et par l'absence totale de résultat positif de tout ce verbiage cadencé de "certes...mais".
Quant au caractère "irrésistiblement sympathique" de Monsieur Hollande, c'est affaire de goût.
Rédigé par : Frank THOMAS | 26 mai 2013 à 12:53
Prenez garde, cher Monsieur Bilger, de ne pas sombrer dans la "hollandolâtrie". Vous en êtes très proche, et vos propos rappellent étrangement la "tontonmania" des années 80...
Ne vous en déplaise, et malgré vos efforts unis à ceux des courtisans que génère notre "système présidentiel", Hollande n'a pas réussi à convaincre, après une année de pouvoir, qu'il était bien "le président de tous les Français".
Il est tout au plus le président des socialistes, et même pas celui de tous les socialistes... et de moins en moins celui de toute la gauche.
Rédigé par : berdepas | 26 mai 2013 à 12:34
Tout y est : le cirage, la brosse à reluire, et tout dans le sens du poil...
Avec la musique... magnifique.
Rédigé par : Serge | 26 mai 2013 à 12:16
Oui, mais en ce jour de fête des mères, j'ai lu sur Boulevard Voltaire quelque chose qui ne passe pas, et vraiment pas.
Je ne me souviens même pas d'une information qui m'ait aussi profondément affligé.
Avec la loi sur le mariage des homos, la fête des mères n'aura plus le même sens.
On voit par ailleurs Valls vouloir interdire le "Printemps français" au prétexte de propos somme toute badins, d'autres dire que la démocratie ne représente plus le peuple, et d'autres annoncer la guerre civile en Suède.
Alors les bruits de pantoufles du nul sur les parquets...
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 26 mai 2013 à 12:03
Cela n'a rien avoir avec le dernier message de Philippe Bilger, mais je me suis régalé de l'échange entre Christian C et cuistriglia.
J'ai tout lu, mais étant chacun particulièrement brillant, je me garderai bien d'avoir une opinion !
Pour jeter des coups d'oeil sur certains blogs, sincèrement et sans rire, vos intervenants sont vraiment d'une grande tenue.
Je serais curieux de savoir si l'un est magistrat et que fait l'autre ?
Continuez à débattre, messieurs, vous aurez toujours un lecteur attentif.
Et encore merci à Philippe Bilger, que je piste chaque fois que je le peux sur C dans l'air ou sur les chaînes d'info.
Rédigé par : Patrick Athiel | 26 mai 2013 à 12:01
Bonjour Philippe Bilger,
« L'Elysée en tranquillité »
Il est certain qu’entre le style de François Mitterrand qui vouvoyait tous ses ministres, s’adressant à eux en utilisant leur fonction (ex : "vous avez parfaitement raison monsieur le Premier ministre") et le style de Nicolas Sarkozy qui, lui, tutoyait tous ses "collaborateurs" en les appelant par leur prénom il y a un juste milieu que François Hollande semble avoir trouvé. Pas de style ostentatoire, mais pas de familiarité appuyée non plus.
Jamais de colère lorsqu’un ministre ou un conseiller commet une bourde. Juste une remontrance discrète dont l’effet est sans doute plus efficace qu’une bordée d’insultes.
Sur la forme, avec le président actuel nous sommes revenus dans la « normalité » au sens où l’entendait d’ailleurs François Hollande.
Sur le fond, par contre c’est encore un peu confus, c’est vrai. Les promesses non tenues ne sont manifestement pas le fait du seul Nicolas Sarkozy qui a eu son lot lui aussi.
Mais le pouvoir n’est pas un long fleuve tranquille. Les événements se bousculent et il est difficile de tenir une trajectoire bien calée. Il est nécessaire de procéder par corrections successives. L’important étant d’atteindre le but fixé ou en tout cas les principaux objectifs.
En cas d’échec le verdict des urnes est implacable : le mandat n'est pas reconduit !
Rédigé par : Achille | 26 mai 2013 à 11:58
Pardon de vous contredire, mais vous n'avez visiblement pas vu le film. Aucune marque d'insubordination ou d'irrespect pour le Président ?
Comment qualifiez-vous, alors, cette saillie du chef de cabinet de la présidence de la République face à la caméra après une réunion : "il était moins pire que d'habitude" ?!
Les conseillers à la même réunion qui l'interrompent de façon ahurissante ?
Son ministre des Finances le recadrant à l'image, crachant d'un seul souffle "ce ne sont pas les parlementaires qu'il faut convaincre ce sont les Français" - se rattrapant à peine avec un "Monsieur le Président" tardif ?
Surtout le pire n'est pas la - il est dans l'accumulation des preuves qu'apporte ce film de l'impréparation et l'improvisation totales dont témoignent le PR une fois au pouvoir, que ce soit lors des échanges avec Emmanuel Macron sur la ligne à tenir face à Angela Merkel, ou cette scène d'une tristesse sans fin où René Lemas, après (seulement !) neuf mois de pouvoir, annonce au Président avoir entamé les évaluations des économies de dépenses publiques à réaliser a l'avenir - dont il répète, par quatre fois : "c'est un gros boulot, un très très gros boulot"...
Hollande n'aura donc été élu que sur du vide, vide qui s'est emparé de la direction comme du pouls du pays, et dont ce film est l'esthétiquement parfait témoignage.
Rédigé par : Démocrite de Millet | 26 mai 2013 à 11:36
De votre billet, Monsieur Bilger, je retiens deux passages :
"...Il est saisissant de remarquer à quel point le nombre de ministres (...) est ostensiblement surabondant".
"Il est cruel d'entendre le président, à l'aurore de son Pouvoir, se féliciter d'avoir une majorité socialiste unie quand on connaît la suite et que jamais un responsable suprême de notre pays n'a autant été chahuté et discuté par des troupes qui oublient qu'il a été élu président et qu'il les a fait élire ou réélire aux législatives."
S'il est parfaitement évident que Monsieur Hollande exerce une autorité incontestée sur son entourage immédiat qui le sert au sens noble dans l'exercice de ses éminentes fonctions, en revanche on peut douter de sa détermination à modifier rapidement un dispositif à l'évidence tirant à hue et à dia.
Je conçois qu'il se moule idéologiquement dans l'idée mitterrandienne de "laisser du temps au temps". Toutefois, dès lors que l'on recherche l'efficacité d'une action, sans doute faut-il tirer rapidement les conclusions qui s'imposent et agir dans des délais courts, au risque de créer des tiraillements dans sa majorité. Il en est ainsi de l'abandon idéologique du "socialisme" au profit de la "social-démocratie" à l'allemande qu'il appelle manifestement de ses vœux mais qu'il ne peut politiquement encore engager dans le cadre de son actuelle majorité.
Or, tandis que le mandat présidentiel actuel reste court pour imprimer une marque permanente et définitive dans le cours de l'évolution de la vie nationale, il semblerait que Monsieur Hollande attende pour changer son dispositif, donc son exécutif.
Pour l'instant, alors que sa fonction dans les conditions difficiles que connaît notre nation est de rassembler, je constate qu'il a surtout, par sa volonté d'imposer le "mariage pour tous" dans sa première année de mandat, réveillé de vieux démons nationaux et ainsi généré les ferments d'une désagrégation de l'union nationale. D'autres éléments de sa politique (singulièrement en matière de langues - anglais ou langues régionales - ou volonté à terme d'imposer le vote des étrangers à l'Union européenne) sont aussi source de délitement du sentiment national.
D'où ma circonspection. Je crains qu'alors non seulement il ne déçoive mais qu'aussi, en dépit de sa simplicité, il ne soit rejeté.
Rédigé par : Robert | 26 mai 2013 à 11:36
Ah, quel superbe texte... vraiment...
Un seul regret, il manque une musique à ce si beau commentaire.
Permettez-moi de l'y joindre :
http://www.youtube.com/watch?v=usfiAsWR4qU
C'est le retour du soleil qui vous rend si dithyrambique ??
Rédigé par : Tipaza | 26 mai 2013 à 11:21