On a les Zola qu'on peut.
Cent-cinq députés UMP n'ont rien trouvé de mieux que de venir au secours d'Henri Guaino qui, le 22 mars et les jours suivants, a outragé le juge Gentil sans que ses propos délirants puissent apparaître comme le droit de tout citoyen de critiquer l'action de la Justice. Ces "honorables" parlementaires ont écrit au procureur de la République de Paris pour reprendre à leur compte l'insulte proférée à l'égard de ce seul Gentil, à cause de la mise en examen de Nicolas Sarkozy, "d'avoir déshonoré un homme, les institutions et la Justice" (Le Figaro, jdd.fr, 20 minutes). Ciblage singulier d'autant plus absurde que ce sont trois magistrats qui ont accompli et décidé ensemble tous les actes importants de cette instruction, notamment le statut de témoin assisté puis la mise en examen.
Que font-ils, ces moutons de Guaino, que précisément porter atteinte à ce qu'ils ont l'impudence de prétendre sauvegarder ?
Un optimiste se féliciterait que quatre-vingt onze (en comptant les apparentés) aient su refuser cette honteuse pantalonnade. Mais quelle tristesse indignée de devoir constater que les coppéistes ont suivi sans barguigner l'étrange sollicitation d'Henri Guaino qui devait se sentir bien seul alors que les fillonnistes, sauf malheureusement Laurent Wauquiez, ont su échapper à ce ridicule d'une solidarité confortable pour un motif exécrable.
Comme les choses seraient simples si nous avions un ministre de la Justice n'usant pas de son autorité qu'à des fins partisanes, un procureur capable de répondre comme il convient à cette déplorable initiative et un Conseil supérieur de la magistrature réactif et respecté !
Cette démarche commodément collective, à cause du hasard de l'actualité, se téléscope avec les réquisitions de non-lieu qui ont été prises par le parquet de Bordeaux au bénéfice d'Eric Woerth et de Patrice de Maistre mis en examen notamment pour trafic d'influence passif et actif.
Cette information annoncée par communiqué le 10 mai par Claude Laplaud, procureur de Bordeaux, nous oblige à réfléchir sur notre rapport avec la Justice, qu'on soit citoyen ou professionnel.
Pourquoi d'ailleurs cette transmission officielle que la nature de l'affaire n'appelait pas ? Pourquoi cet empressement à montrer que le travail du parquet a été accompli et à exposer ses conclusions ? Pour faire valoir le procureur, pour manifester comment aujourd'hui un parquet libre et indépendant sait tout de même peser à leur juste portée les arguments de part et d'autre et requérir au nom d'une exclusive approche juridique ? Pourquoi n'avoir pas attendu que les juges Gentil, Ramonatxo et Noël aient rendu leur ordonnance conforme ou non à ces réquisitions ? Cette volonté de transparence, si ostensible, ne laisse pas d'étonner (Mediapart).
Le communiqué du procureur nous indique que le lien de causalité entre l'embauche de Florence Woerth à l'été 2007 par la société Clymène de Patrice de Maistre et la nomination de ce dernier dans l'Ordre national de la Légion d'honneur "n'est pas formellement démontré".
Pourquoi pas, d'autant plus que cette infraction est objectivement ardue à établir ?
A dire vrai, j'avoue, à ma charge, que mon premier sentiment a été d'éprouver comme une déception. Je n'ai jamais aimé les personnalités d'Eric Woerth et de Patrice de Maistre, dans leur représentation publique et médiatique, et sans doute cette perception n'a-t-elle pas été sans incidence sur mon léger désappointement qui était cependant choquant.
D'abord parce que la procédure n'est pas terminée et qu'on verra ce que le juge Gentil, honni par Henri Guaino et ses collègues robotisés, décidera avec les deux autres magistrats.
Mais surtout parce que le problème, lors de la domestication de la Justice par Nicolas Sarkozy, n'a jamais été, pour ceux qui la combattaient, d'appeler à "se payer" Eric Woerth et Patrice de Maistre mais seulement d'exiger qu'en démocratie, l'institution judiciaire ne soit pas ouvertement entravée dans son fonctionnement aussi bien par des blocages procéduraux inadmissibles que par des connivences suspectes et répétées entre le président de la République et le responsable, alors, du parquet de Nanterre. On désirait que la justice suivît normalement, techniquement son cours, pas qu'elle accablât systématiquement des personnalités qui protestaient d'ailleurs de leur innocence.
Une fois le parquet de Bordeaux saisi, la certitude, enfin, d'un déroulement judiciaire régulier ne pouvait que tranquilliser les citoyens passionnés par l'exigence d'une justice indépendante. Cette pacification a été d'autant plus intensément perçue que depuis le mois de mai 2012 - il faut en rendre grâce à ce pouvoir car il y a trop peu d'occasions pour se réjouir - les parquets en charge de dossiers sensibles ont eu toute liberté pour les traiter.
Aussi, je ne trouve nulle excuse à cette antipathie qui une seconde aurait souhaité un appui, une légitimation judiciaires alors qu'au contraire, je l'espère de toutes mes forces, avec ces réquisitions du parquet de Bordeaux nous avons la manifestation éclatante d'une pratique exemplaire : il faut enquêter sur tout, tout doit être instruit mais à l'issue, l'impartialité et la garantie du droit et de la loi seront les maîtres.
Je continue à estimer - et je n'ai pas à considérer que c'est une consolation - qu'il y a eu des attitudes et des comportements qui, de la part d'Eric Woerth et de Jean-François Copé notamment, ont violé non pas forcément des interdictions pénales mais plus profondément l'obligation de décence qui devrait habiter les responsables politiques plus que tout autre. L'embauche de Florence Woerth représentait de toutes manières une entorse à la délicatesse, à l'allure dont son époux ministre aurait dû être le garant, une brèche dans la dignité et la prudence républicaines.
Pour Jean-François Copé, comment ne pas se rappeler cette scandaleuse photographie où au bord d'une piscine, lui qui était ministre ainsi que Brice Hortefeux, en compagnie, jouissaient de vacances payées par le si généreux Takieddine ?
Pour avoir la nausée, il n'est pas nécessaire que le Code pénal s'en mêle.
Je vais attendre patiemment l'ordonnance des trois magistrats instructeurs et je me garderai bien, qu'elle soit conforme ou non aux réquisitions, d'éructer comme H.Guaino.
Mais si j'ai une seule certitude, elle tient au fait que la médiocrité de l'UMP, qui coule encore davantage avec ces cent-cinq irresponsables et son opposition inaudible, et la tactique d'étouffement de Nicolas Sarkozy - hier, c'était "je suis obligé de tout faire" et aujourd'hui, "je vais peut-être être obligé de revenir" alors qu'il oublie le détail, la petite nuance de SA défaite - vont finir par conserver toutes ses chances à une gauche pourtant très décevante au bout d'un an de gouvernement.
"Non-lieu requis pour Georges Tron"...
Bilger au confessionnal et robe de bure !
Rédigé par : Savonarole | 15 mai 2013 à 17:59
Je reconnais publiquement l'honnêteté intellectuelle de M. Bilger qui ne "caviarde" pas les commentaires qui s'opposent à ses prises de position.
Rédigé par : bougeonsnous | 15 mai 2013 à 10:34
A M. le juge Gentil et ses assesseurs,
Je pense qu’en réponse au « mur des cons », les caciques de l’UMP, en nombre, répondent par une con-fraternité envers leur protégé, Sarkozy.
Sans être un fervent défenseur de votre justice que je pense partiale et dépendante du pouvoir à certains égards, je pense que la meilleure réponse à apporter à cette fronde organisée serait d’accélérer la procédure et de prouver, s’il en est, la culpabilité avérée de Sarko par rapport à Mamie Zinzin !
Cela aurait le triple effet d’annuler l’assistance parlementaire apportée à Sarko dans ce dossier, de condamner en masse cette centaine de députés godillots et serviles et enfin de nous épargner la candidature de Sarko en 2017 !
Rédigé par : TONIN Dominique | 14 mai 2013 à 10:52
Monsieur Bilger,
Avec tout le respect que je vous porte, c'est un de vos rares billets pour lequel je ne suis pas allé au bout.
Bien m'en a pris et les excellents commentaires univoques de vos lecteurs me confortent dans mon sentiment d'incompréhension.
Mais comment peut-on en arriver là ? Pourriez-vous un jour sortir du hollandisme ET du sarkozysme ?
Rédigé par : Bebop76 | 13 mai 2013 à 20:18
J'apporte juste une précision-correction à mon post de ce matin.
La décision de mise en détention provisoire relève du Juge des libertés et de la détention, son prolongement de la chambre de l'instruction.
Il est donc erroné de ma part de parler de la logique du juge Gentil pour ce qui est de la détention provisoire de P. de Maistre.
En même temps, il ne faut pas perdre de vue que seul le juge d'instruction possède une connaissance approfondie d'un dossier.
Aussi, j'imagine que sa préconisation en matière de détention provisoire a sans doute un caractère prépondérant dans l'esprit de ses collègues décisionnels en matière de détention provisoire.
Et puis... compliqué également pour un JDD de prononcer une décision qui contredit son collègue juge d'instruction...
Ce qui me paraît intéressant dans votre billet n'est pas ce que vous écrivez sur l'indépendance de la justice, mais bien dans cette affaire, la différence d'analyse du dossier entre le Parquet et le juge d'instruction.
Cette possibilité de contradiction entre le parquet et le siège, entre magistrats, me paraît plus essentielle pour garantir une indépendance de la justice - magistrats indépendants les uns vis-à-vis des autres - que la façon dont est suivi un dossier par le garde des Sceaux.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 13 mai 2013 à 11:51
Je connais très bien une personne fort honorable, nullement engagée politiquement, qui a été membre du cabinet de Woerth quand celui-ci gérait la réforme des retraites.
Elle a été estomaquée, scandalisée, par le traitement médiatique et judiciaire réservé à Woerth. Elle en a conçu un mépris insondable pour les journalistes, toujours trop paresseux pour faire l'effort de comprendre un dossier, et cherchant avec acharnement à provoquer la petite phrase permettant d'ouvrir un procès d'intention.
Rédigé par : Aristote | 13 mai 2013 à 10:58
"Il faut enquêter sur tout, tout doit être instruit mais à l'issue, l'impartialité et la garantie du droit et de la loi seront les maîtres."
Il y a des moments où nous pouvons nous demander si vous ne vous moquez pas du monde.
La Cour des comptes et les chambres régionales enquêtent sur tout, seulement à la sortie, il n'y a quasiment jamais de poursuites alors qu'elles disposent de quoi remplir quelques prisons à ras-bord.
Alors à quoi cela tient-il, sinon à la complicité du corps des magistrats ?
Les Français n'ont malheureusement aucune idée de l'état de pourriture de notre justice et de ses conséquences.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 13 mai 2013 à 10:43
Pour faire suite au commentaire de Catherine J, si Henri Guaino a tort dans le choix des mots qu'il a utilisés à l'encontre du juge Gentil, je pense qu'il a raison de poser dans le débat public la question du jusqu’où aller trop loin dans l'esprit des magistrats, quand ceux-ci semblent vouloir à tout prix enfermer un justiciable dans une pré-culpabilité.
Par exemple, le placement et le prolongement en détention provisoire de P. de Maistre étaient-ils si nécessaires à la manifestation à la vérité ?
Il y avait là, me semble-t-il, dans la logique du juge Gentil quelque chose qui faisait tout de suite penser au goût immodéré chez le juge Joly pour la détention provisoire.
Non ?
D'un point de vue de crédibilité républicaine - que Henri Guaino pourtant défend souvent, et à tort et à travers -, je pense que des parlementaires n'ont pas raison de dédaigner et d'ignorer une convocation par la police.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 13 mai 2013 à 10:27
«Ces "honorables" parlementaires ont écrit au procureur de la République de Paris pour reprendre à leur compte l'insulte proférée à l'égard de ce magistrat, à cause de la mise en examen de Nicolas Sarkozy, "d'avoir déshonoré un homme, les institutions et la Justice" (Le Figaro, jdd.fr, 20 minutes). Que font-ils, ces moutons de Guaino, que précisément porter atteinte à ce qu'ils ont l'impudence de prétendre sauvegarder ? »
Hum ! Je pense qu'ils n'ont probablement pas une idée très exacte du fonctionnement de la Justice de notre pays et pas non plus de l'esprit des lois que tant leurs prédécesseurs qu'eux-mêmes ont votées. Sans doute n'ont-ils pas pris la peine de lire votre analyse de la loi sur la presse qu'il faudrait peut-être suggérer à votre éditeur de mettre sur Kindle vu que ces personnages semblent tellement apprécier les nouvelles technologies lorsqu'ils siègent dans l'hémicycle.
Mais ce n'est pas toujours par ce qui est juste que se produisent les bouleversements salutaires.
Si vous avez écouté le C politique d'aujourd'hui, vous aurez entendu H.Guaino dire qu'il vous aime bien et tient en haute estime votre talent malgré ce qu'il considère comme quelques errements. L'occasion faisant le larron, il semble également vouloir profiter de celle-ci pour mettre sur le tapis du débat public des choses que nous savons tous vous tenir à cœur comme notamment la responsabilité personnelle des magistrats. Ne déplorez donc pas si vivement que la mariée soit trop belle.
Rédigé par : Catherine JACOB | 13 mai 2013 à 06:59
Cher Philippe,
Le Syndicat de la magistrature représente un tiers des magistrats, qui peut insulter des parents de victimes, des politiques, des magistrats. C'est un groupe politique d'extrême gauche qui s'est infiltré dans la magistrature et n'y a pas sa place. C'est une violation de l'impartialité de la fonction de juge. Tant que cette situation perdure, la justice oeuvre en violation de la justice.
Nous sommes donc dans un duel de la justice politique et de la politique parlementaire.
La justice est en miettes pour reprendre votre expression favorite.
Nous saluons la fronde des députés qui dégainent pour soutenir Guaino, pour que la liberté d'expression puisse perdurer, pour que des abus de pouvoir puissent être portés à la connaissance de la population, pour remettre en place le principe d'impartialité, pour pouvoir empêcher une justice de vengeance ou de prise de pouvoir politique déguisée ou encore pour prévenir tout acharnement raciste de la part de juges. Nous soutenons la Fronde pour retrouver confiance en la Justice de ce pays. C'est une aberration de la justice que d'être juge et d'appartenir à un mouvement politique extrémiste.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 13 mai 2013 à 02:12
"Il faut enquêter sur tout, tout doit être instruit mais à l'issue, l'impartialité et la garantie du droit et de la loi seront les maîtres."
J'aime beaucoup, mais alors vraiment beaucoup cette phrase. Ce principe.
Un juge instruit un dossier. Il prend une décision. Bonne, mauvaise, juste, injuste... personnellement, je ne sais pas, je ne dispose pas des éléments pour me prononcer - sans compter que je n'aurais rigoureusement aucune légitimité à ce faire !
Toujours est il que ce juge prend cette décision. Pour autant, ce magistrat n'est pas la justice à lui tout seul ! Il ne condamne pas, il n'a pas ce pouvoir. D'ailleurs, d'autres magistrats, ceux du parquet, requièrent le non-lieu. Et la décision prise par le magistrat instructeur doit encore être validée, ou pas, par une instance collégiale.
Il est possible que le juge Gentil soit dans l'erreur. Il ne serait pas le premier magistrat instructeur à se tromper.
Toujours est-il que je vois dans cette "affaire" une dissymétrie intéressante :
- un juge d'instruction met M. Sarkozy en examen : Il est accusé de partialité, de mauvaise foi, de déshonorer la justice et les institutions, et j'en passe. Bien évidemment, il est dit "de gauche" par ses contempteurs (ce qui a pu étonner les gens qui le connaissent)
- le parquet se prononce pour le non-lieu : rien, ou presque. (désolé M. Bilger, mais sur ce coup-là vous faites partie des "presque". Et c'est d'ailleurs à votre honneur). On aurait pu s'attendre à ce que le procureur soit lui aussi accusé de partialité, d'être de droite, voire de déshonorer la justice et les institutions en prenant une réquisition en raison de ses inclinations politiques ou de ses affiliations syndicales.
Ben... non. Et tant mieux !
Le juge d'instruction prend une décision dans un sens, le parquet se prononce pour le non-lieu, et d'autres magistrats trancheront, au final.
Il me semble que sur ce coup-là, l'institution judiciaire fait son boulot. Pas forcément sans commettre d'erreur, je n'en sais rien, mais en tout cas, fait son boulot.
Et si on la laissait faire son boulot ? Sans préjuger en fonction de nos affinités partisanes ?
"il faut enquêter sur tout, tout doit être instruit mais à l'issue, l'impartialité et la garantie du droit et de la loi seront les maîtres."
Je crois bien que j'aime de plus en plus cette phrase.
Rédigé par : Rive Gauche | 12 mai 2013 à 23:05
Monsieur Bilger, j’ai vraiment aimé votre article dans Le Parisien. Mais si Henri Guaino se prend ouvertement pour Zola, Nicolas Sarkozy est peut-être un Dreyfus ! Rêvons donc un peu à l’Affaire…
Nicolas n’est pas un noble hongrois comme Esterhazy. Ses études sont brillantes, il n’a pas constitué de réseau et son train de vie est peu ostentatoire ; mais pour des raisons difficiles à préciser, ses origines sont réputées infamantes par une partie de la bourgeoisie française. Il sert dans l’armée, n’atteint pas le grade de commandant en chef, mais connaîtra le feu pendant quatre ans. A la suite d’une erreur des services de renseignements français, il subit une enquête à charge menée par un instructeur totalement détaché des soucis judiciaires - en comparaison, le juge Gentil est un agneau sous la mère…
Puis, après un procès truqué, il est dégradé, condamné à deux reprises pour trahison, dont une fois à perpétuité, enfermé sur une île de Guyane avec une palissade et des requins autour – des vrais, pas ceux du PS ! Un colonel trop zélé forge des faux pour le perdre, un criminologue dément massacre son expertise graphologique, on tire au revolver sur son avocat… A la suite de quoi 25 000 personnes signent une déclaration d’amour à la veuve du faussaire, et appellent directement au meurtre de Nicolas.
En fin de compte, il s’avère qu’il était aussi innocent qu’un Marc Machin inconnu des services de police… Malgré tout, pendant longtemps, on ne se bouscule pas pour le défendre ; il faut dire qu’il ne se plaint guère… Il ne traite même pas ses juges de petits pois !
Le premier intellectuel à prendre publiquement son parti récolte successivement la prison ferme et l’exil… qui sait, il en est peut-être mort ! Il faut dire que cet écrivain amoureux de la vérité avait analysé le dossier avant d’accuser… Lors de son procès pour diffamation, il est présent et répond si volontiers aux questions des magistrats que ceux-ci tentent de le faire taire… Et en plus, il a du style.
Pour en revenir à Nicolas, après sa réhabilitation, il vit dans l’ombre sans se venger, même pas de ses ennemis… Messieurs les députés de l’UMP, je ne sais si vous êtes schizophrènes, mais vous êtes bel et bien bigleux !
Rédigé par : Boris | 12 mai 2013 à 20:38
J'ai pris le temps de lire tous les commentaires publiés au moment où je rédige le mien, et je suis étonné - au sens premier : frappé par le tonnerre !
Ici, on trouve M. Guaino charmant, là on critique vertement le juge Gentil, enfin presque partout on approuve la lettre des 105 et on vous reproche votre partialité.
Mes contemporains sont-ils aveugles ? M. Guaino cherche avant tout à protéger ses arrières en demandant à ses amis de relayer ses insultes à la magistrature : ainsi le juge aura 106 affaires à traiter au lieu d'une...
Et que penser de ces 105 signataires ? Ils ne voient pas, ou ne veulent pas voir que leur cher ami les prend en otages pour se protéger ? Allons donc, ils sont trop habiles politiques !... Et curieusement ils sont presque tous du clan Copé : il faudrait vraiment avoir l'esprit mal tourné pour y voir malice...
Allons, Messieurs les 105, ressaisissez-vous, sinon vous allez vous rendre indignes du mandat que peuple vous a confié ! Et vous, électrices et électeurs, le temps venu souvenez-vous de l'indignité de certains candidats.
Rédigé par : Bélisaire | 12 mai 2013 à 19:55
Gentil a été critiqué : les magistrats se serrent les coudes.
Le ‘mur des cons’ a été critiqué : les magistrats se serrent les coudes (c'est le journaliste qui va morfler et non pas les cons du mur : merci à la CGT et au SNJ).
Guaino a été critiqué : une partie de l’UMP se serre les coudes.
Normal ou anormal ? Pas de quoi s’offusquer de la réaction de certains députés UMP.
Rédigé par : jack | 12 mai 2013 à 14:57
Bonjour M. Bilger
J'ai conscience d'être à contre-courant des commentaires de ce billet. Et je ne veux donner aucune leçon, ni en droit, ni en morale, mais un certain nombre de choses m'ont fait bondir… ainsi que beaucoup d'autres citoyens comme moi n'en doutez pas. Vous savez, mieux que quiconque, à quel point il est difficile d'établir le délit d'abus de faiblesse. Alors, bien que n'étant pas informé des éléments contenus dans le dossier Sarkozy / Bettencourt, je m'interroge (façon de parler) sur les motivations de ce juge. Car mettre en examen une personne (en l’occurrence NS - dont je ne suis pas fan, je le précise) pour ce délit spécifique avec les seuls éléments évoqués jusque-là, notamment un soi-disant rendez-vous (mi-secret – mi-pas-secret, faudrait savoir sic !) avec Monsieur B., si ce n'est pas de la provocation ou de l'acharnement pour raison politique, c'est quoi ?!
Donc, et sauf si d'autres éléments, accablants cette fois, devaient figurer dans ce dossier (mais la presse en aurait déjà fait ses choux gras… le secret de l'instruction n'étant plus qu'une utopie), le professionnel que je suis s'étonne (hallucine même comme disent les « djeuns » !) de cette mise en examen. Officier de police judiciaire, en 20 ans de carrière, j'ai moi-même enquêté sur de nombreux délits de ce type dans une unité de protection sociale, et il a fallu à chaque fois « blinder » le dossier (preuves matérielles en béton armée) pour convaincre le Parquet de donner une suite judiciaire (très souvent une réparation ou un dédommagement… c'est dire la punition !). Alors, et sauf rebondissement (divulgation d'éléments que le juge aurait gardé secrets jusqu'au dernier moment… mais alors là faudrait qu'on m'explique, surtout si le Parquet en charge est réticent à donner suite… peur d'aller au casse-pipe peut-être ?), je suis, tout comme un bon nombre de citoyens, en droit de me poser des questions sur l'impartialité et les motivations de ce juge, voire de la Justice en général. En foi de quoi, je trouve légitime - c'est même leur devoir que d'agir ainsi - que des politiques, des élus (quelle que soit leur sensibilité d'ailleurs), critiquent les magistrats ; indépendance ne rimant pas avec infaillibilité ! Car si nos politiques ne le font pas, qui le fera à notre place ? Après on peut être d'accord ou pas ; c'est pour ça qu'il y a des élections qui sanctionnent les positions prises… le peuple doit (devrait) en toutes circonstances avoir le dernier mot !
Ne dit-on pas que c'est dans le silence que naissent les dictatures ? La dicta-république des Juges ?! Nous n'en sommes pas là bien sûr, et les termes sont un peu fort, je le reconnais, mais concédez (ou pas) que la « matrice » se met en place, doucement et sûrement.
Ainsi, toutes les « entités » (administrations, police, santé, sociétés civiles…) peuvent faire l'objet de critiques. Pourquoi les membres de la Justice - et non « La Justice » (immatérielle et illusoire par nature) - seraient-ils exonérés ? Surtout que nous savons maintenant qu'en son sein « manœuvrent » des « lobbies » d'une morale plus que douteuse (cf le « Mur des Cons »).
Rédigé par : Krugger | 12 mai 2013 à 13:38
Notre Hermine s'égare ou confuse.
Entre le mur des cons, les 102, les moutons noirs, marron ou blancs, les 94, le gouvernement des fonctios (qu'est-ce-que-on-est-bien-entre-nous), les pitreries de Caton, n'oublions pas les délateurs mouchards de l'autre pan des justiciers... quelle logorrhée de leurres et d'anathèmes, on ne sait que choisir.
Comme dirait Monsieur 100 000 volts, et par dessus tout ça, Mélenchon le pitoyable trublion a beau faire diversion pour garder à gauche de la gauche les aigris, les envieux et les profiteurs en danger... rien n'y fait car les faits sont têtus même maquillés en icônes.
Heureusement la France est encore riche et emprunte à pas cher.
Jusqu'à quand... car après et alors, ça va vraiment faire mal.
Tous ceux qui sont écartés et méprisés dans les urnes demanderont peut-être des comptes aux oligarques et aux jouisseurs de prodigalités et de privilèges anti-républicains.
Ce ne sera que justice.
Rédigé par : stalen illitch guevara | 12 mai 2013 à 12:07
S'il y a bien un magistrat qui a déshonoré les institutions et la Justice, c'est un magistrat que l'UMP a épargné mais qui n'a pas épargné l'UMP après avoir sauvé le RPR.
Ce magistrat a rendu définitif un non lieu d’anthologie - huit lignes trois erreurs grossières - garantissant quinze ans d’impunité à ce milliardaire, directeur de campagne de F. Mitterrand passé avec trente Mf à travers le Parquet.
Mais qui aussi a invalidé les comptes de campagnes de N. Sarkozy.
Et qui avait à une certaine époque soulagé J. Chirac.
L'UMP coule, Woerth surnage, et la République touche le fond.
Merci à ces 105 députés et à ceux qui les ont précédés d'avoir rendu cette "République irréprochable".
Rédigé par : Choubidou | 12 mai 2013 à 11:05
Au-delà de ses aspects partisans et corporatistes, ce billet pose des problèmes plus généraux, comme celui du délitement de l'autorité quotidienne de la justice, ébranlée par le débat cité et par le "mur des cons", ou celui de l'administration fiscale, ébranlée par l'affaire Cahuzac (qui reparaît sur les marchés de Villeneuve-sur-Lot !). Quant à "l'obligation de décence des responsables politiques", comment ne pas voir que cette autodiscipline n'existe plus nulle part, ni chez les responsables politiques, ni chez les magistrats, ni chez les journalistes... ni dans le comportement quotidien de chaque citoyen, qui fait plus ou moins sien le propos de cette actrice à succès déclarant : "Je n'ai aucune inhibition, je me moque de ce que les gens pensent de moi".
Rédigé par : Guzet | 12 mai 2013 à 09:04
Cher Philippe Bilger,
Vous n’êtes décidément qu’un de ces « partisans intouchables, militants refoulés, (membre de ces) réseaux d’ombre vaudou… », et d’ailleurs, en rhapsode (de qui ?) que vous êtes, on vous sent « tellement content de (vous)-même, tellement infatué, persuadé de détenir la Vérité toute nue.
Vous osez invoquer Zola pour disqualifier Guaino, qui est par ailleurs un homme si charmant. Non, vraiment, cessez de vous gargariser de l’institution judiciaire.
On sent bien que vous avez la haine. En vous lisant attentivement, le vertige prend.
Quand Guaino, Woerth, Copé et leurs amis font démonstration de tant de décence, de dignité. Non, vraiment, cher aède, vous errez…
Rédigé par : Christian C | 12 mai 2013 à 07:45
Monsieur Bilger, vous avez le mérite de publier les commentaires critiques vous concernant. Je m'excuse de ne pas vous suivre sur Guaino. Il semble que donner trop de pouvoir à des gens qui ne l'exercent pas dans l'impartialité soit source de malaise.
Vous ne semblez pas réaliser le mal qu'a fait à la justice l'histoire du mur des "cons". La justice devient kafkaïenne en voulant régenter les relations de l'individu avec l'Etat. Qu'elle se contente de juger les voleurs et les crimes. Je suis d'accord avec les reproches que l'on peut faire à ceux qui mélangent relations professionnelles et privées. A la base le manque d'éducation reçue est à l'origine de ces impairs chez les puissants.
Cet arrivisme est autant une force dans la conquête du pouvoir qu'une malédiction en situation d'échec.
Vos reproches quant au timing des propos du procureur de Bordeaux sont bien troublants, en somme vous lui reprochez de ne pas s'être concerté avec d'autres intervenants de la justice pour s'exprimer sur des affaires proches par les personnes mais non pour les motifs d'inculpation. Bel exemple d'indépendance.
Rédigé par : Perplexe-gb | 12 mai 2013 à 07:08
Splendide bal, festival, carnaval, mascarade, parade des faux-culs.
Quel nom donner à ce nombriliste troisième pouvoir miné et pollué par des partisans intouchables, des militants aigris ou refoulés, des réseaux d'ombres vaudou ou vautour, le tout coiffé d'une glapisseuse mégère acariâtre mais bien repue des goinfreries de la République toujours bonne fille :
Pétaudière ? Bateau ivre ? Bataclan ? Mur branlant ? Basse-fosse de l'inquisition.
Tant que tous les pouvoirs, droite, gauche, centre s'interpénètreront, se feront la courte échelle et feront semblant de, rien ne changera et tout ce qu'on pourra espérer, dire, vitupérer, se perdra dans les sables stériles du désert... mais les affaires, les jouissances et les pillages continuent.
Rédigé par : poil à gratter | 12 mai 2013 à 00:53
<>
Comment doit-on alors qualifier l'embauche du mari de la ministre de la Justice dans son propre cabinet ainsi que le conjoint de la porte-parole du gouvernement dans son cabinet respectif. J'aimerais vous lire à ce sujet.
Bien respectueusement.
Rédigé par : Martin F | 11 mai 2013 à 23:56
Cher Philippe,
Etonnant billet que le vôtre.Vous n'aimez pas la personnalité d'un individu et cela doit entrer dans votre décision ou votre analyse.
Et la neutralité, et l'impartialité dans cette analyse, vous surfez dessus ?
Regardez une fois avec un regard neuf les personnes que vous moquez et vous aurez du mal à leur dire en face.
C'est bien facile de relayer des propos d'une presse qui n'est pas bien neutre, c'est bien facile de s'associer aux loups qui veulent tout vandaliser.
Attention, les moutons peuvent donner de bons coups de bélier et remettre les pendules à l'heure.
Vous faites de Monsieur Henri Guaino votre bouc émissaire et cependant si vous comptez autour de vous des amitiés aussi solides, alors vous êtes l'homme le plus heureux de la planète.
Monsieur Henri Guaino est un homme honnête,
carré, droit, plein de charme, de courage, d'ambition, de volonté, de fidélité. C'est un homme qu'il convient d'admirer tout autant que vous.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 11 mai 2013 à 22:43
Qu'est-ce que la décence a à voir dans cette affaire ? Mais enfin, M. Bilger on parle de personnes politiques, pas de qualités morales, reprenez-vous. Vous errez, cher aède, vous errez, vous, le rhapsode des légitimités en carton-pâte. Vous regardez trop la télévision. 12 février 2013, proposition de loi pour rendre le vote obligatoire. A moi les murs, la terre me lâche. C'est le moment de constituer une cagnotte pour payer les 15, puis 45 € d'amende. Ca c'est de la conscience politique, obliger les gens à vous dire leur mépris, bravo Mariani et consorts. Et la joie de faire opposition à l'avis d'amende pour aller la plaider devant le tribunal, par milliers, les électeurs en rangs serrés.
Le rapport avec votre billet ? Aucun. Le rapport de votre billet avec la vie ? Aucun. Le rapport de la vie politique avec nos préoccupations ? Aucun.
Rédigé par : Amfortas | 11 mai 2013 à 22:27
Que de fumée pour ne pas dire l'essentiel :
1/ Désormais, à l’égard de l’opinion publique, le soupçon de détournement de pouvoir pèse sur les magistrats qui ont initié des poursuites à l'encontre de Nicolas Sarkozy et ses proches. Quelles qu’en soient les issues, elles n’auront aucun crédit ni impact politique.
On connaissait OMO qui lave blanc, super OMO plus blanc que blanc ; maintenant, on a LA JUSTICE qui blanchit avant même que le linge ne soit sorti de la machine.
2/ On peut toujours répéter « indépendance de la justice », cela ne signifiera rien tant qu’on n'aura pas défini de quoi elle doit dépendre.
En attendant d'avoir la solution, il se confirme que la réforme de la procédure pénale voulue par Nicolas Sarkozy est bonne.
A cela s’ajoute l'urgence d’une réforme de l’enseignement du droit, et notamment pour les magistrats. Notre pays est notoirement devenu celui des plus mauvais juristes du monde occidental après en avoir été le phare.
De même qu’on en revient à la morale à l’école primaire, on doit en faculté, revenir à la philosophie et à l'histoire du droit.
M. Conte, célèbre professeur de droit de Bordeaux, s'est longtemps fait le plaisir de clamer dans ses cours qu'on aurait tort de parler de justice bananière en parlant de celle de nos anciennes colonies, tant elles sont souvent meilleures que la nôtre.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 11 mai 2013 à 19:57
N'empêche que monsieur de Maistre a fait 88 jours de prison. S'il est innocenté, je suggère que les juges qui l'ont envoyé en prison aillent à leur tour y faire un séjour prolongé, afin de les responsabiliser !!
Rédigé par : bruno | 11 mai 2013 à 18:47
"A dire vrai, j'avoue, à ma charge, que mon premier sentiment a été d'éprouver comme une déception. Je n'ai jamais aimé la personnalité de Monsieur Bilger, dans sa représentation publique et médiatique..."
Tellement content de lui-même, tellement infatué, persuadé de détenir la Vérité toute nue.
Corporatisme, corporatisme, quand tu nous tiens...
Monsieur Bilger se grandirait s'il demandait l'abrogation de "l'insulte à magistrat".
Rédigé par : bougeonsnous | 11 mai 2013 à 18:42
Invoquer Zola donc Dreyfus pour disqualifier Guaino, c'est un peu comme ces gens qui invoquent Hitler pour disqualifier... par exemple... Marine Le Pen, ou Pol-Pot pour disqualifier... par exemple... Mélenchon ou qui invoquent Caligula pour disqualifier Sarkozy. On a vu ça ici ou ailleurs.
Quand on n'a plus rien à opposer aux contradicteurs, on marque ce genre de point.
Quant à l'expression "on a les Zola qu'on peut", que signifie-t-elle ? Ce n'est pas limpide. Les 105 députés sont-ils des sous-Zola mais des Zola quand même, Guaino dans ce cas un sous-Dreyfus mais un Dreyfus quand même ?
En foot, si vous dites que le PSG a les Messi qu'il peut, c'est qu'il a donc des sous-Messi mais des Messi quand même ?
Voulait-on dire plutôt : n'est pas Dreyfus ou Zola qui veut ?
Ce texte, à part la haine exprimée clairement contre Guaino, n'est pas d'une évidente clarté...
Quand des gentils juges, des gentils médias, abusent de leur pouvoir, il est bon pour la République que quelqu'un se lève pour leur signifier STOP.
Ces 105 députés, ce sont des gens qui en ont... je veux dire du courage, celui de ne pas dire comme le Pouvoir* politique, médiacratique, judiciaire-mur des cons.
* certains y sont au pouvoir actuellement, que je sache mais Sarkozy, Copé, Guaino, les "robots" non, mais ces certains parlent inconsciemment sans doute comme s'ils n'y étaient plus et risquaient.
C'est vrai la grande majorité des gens ne les écoute plus, ils l'ont sans doute intégré. Qu'est-ce que ça va être quatre ans encore comme ça ?
Rédigé par : bernard | 11 mai 2013 à 18:29
Si je comprends bien, Woerth, de Maistre, Guaino et les 105 députés UMP qui soutiennent publiquement ce dernier sont épinglés sur votre "Mur des Cons" personnel ? Où ils ont rejoint, ça va mieux en le disant, Sarkozy et Copé.
Votre "indignation" est si excessive qu'elle devient insignifiante : vous pensez vraiment que la Justice aurait été grandie en condamnant Woerth pour une Légion d'honneur ? Et Sarkozy pour avoir abusé, en présence de son époux, de la faiblesse d'une femme qui toute sa vie a financé les partis politiques.
Et vous, adepte, comme vos ex-collègues du SM, de listes d'épuration, vous osez nous parler de décence et de délicatesse.
Et cessez de vous gargariser de l'Institution judiciaire ! Cette institution, n'est pas faite de purs esprits mais d'hommes et de femmes avec leurs bagages culturels et idéologiques, comme le SM en offre la caricature. Alors, l'indépendance d'individus militants, haineux, revanchards, ça donne quoi ?
"Le monde n'a jamais encore été racheté par la haine." Hermann Broch.
Rédigé par : NewParadigm | 11 mai 2013 à 18:18
La classe politique veut bien la liberté et l'indépendance de la justice mais seulement pour les autres, le tout-venant, le petit peuple.
Dès que cela les concerne, à part le petit jeu politicien pour dire qu'en face ils sont tous pourris, qui fait courir beaucoup de nos concitoyens, ils savent se serrer les coudes et se trouver un ensemble d'excuses et de passe-droit.
Dire que depuis 2012 les parquets en charge de dossiers sensibles ont eu toute liberté pour les traiter semble relever du vœu pieux.
Je ne crois absolument pas à l'indépendance de la justice ni même à la liberté de conscience des magistrats dès lors qu'il s'agit d'affaires à caractère politique.
A mon avis très peu ont la force nécessaire pour supporter les pressions.
Rédigé par : Surcouf | 11 mai 2013 à 17:33
Avec "un mur des cons" en vedette, vos arguments, Philippe sonnent faux.
A votre corps défendant je l'imagine.
Je viens juste de signer comme un "robot" la pétition pour le journaliste de France 3.
Franchement, vous pouvez être blessant quand vous entrez dans le jeu du billet vengeur contre Sarko et tout ceux qu'il l'entourent.
La haine ?
Cela fait un moment que je le pense. Vous avez la haine et vous ne comptez pas lâcher votre proie.
C'est dommage car vous devenez illisible.
A mon avis.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 11 mai 2013 à 17:15
Cher Monsieur Bilger,
Vous nous dites :
"...Cette pacification a été d'autant plus intensément perçue que depuis le mois de mai 2012 - il faut en rendre grâce à ce pouvoir car il y a trop peu d'occasions pour se réjouir - les parquets en charge de dossiers sensibles ont eu toute liberté pour les traiter..."
On ne demande qu'à vous croire, mais à vous croire sur parole.
D'abord, comment pouvez-vous affirmer cela puisque vous n'êtes plus en activité ?
Ensuite, votre déclaration a son corollaire : "avant (avant "avant" ?) la Chancellerie passait donc son temps à suivre les affaires "sensibles", ce qui me paraît légitime, au fond, mais aussi à "donner des instructions" aux parquets. Soit.
Et que faisaient les parquets de ces instructions ? A vous entendre on pourrait croire qu'ils n'attendaient que ces instructions, par une sorte de pusillanimité paralysante, par une timidité assez curieuse à ce niveau de responsabilité.
Je ne sais pas s'il ne faudrait pas parler plutôt des hommes - ils sont ce qu'ils sont - que des fonctions qu'ils exercent ou ont exercées.
De tout temps, à toutes les époques, dans toutes les fonctions régaliennes ou non, il y a eu des hommes hardis et des pleutres, même dans la haute fonction publique, même dans le haut commandement militaire et, j'imagine, même dans la magistrature.
Je ne vous suis donc pas trop dans votre croyance sur une justice "libérée" depuis l'avènement de M. Hollande.
Libérée de qui ? Libérée de quoi, au juste?
Cela a un petit goût qui rappelle la déclaration d'un fidèle parmi les fidèles de F. Mitterrand, en 1981, qui proclamait le plus sérieusement du monde qu'avec l'arrivée de la gauche au pouvoir, "le pays venait de passer des ténèbres à la lumière". Rien de moins.
Rédigé par : Titanus | 11 mai 2013 à 15:35
Bonjour Philippe Bilger
« L'UMP coule, Woerth surnage »
Rude réquisitoire Philippe Bilger, qui va certainement vous valoir les critiques de certaines personnalités qui continuent à croire que bien que n’étant plus « au pouvoir » elles sont malgré tout intouchables.
Mais les faits sont là. L’indépendance de la Justice ne plaît pas à tout le monde.
On est même en droit de se demander, au vu des manigances, provocations et même agressions contre les institutions de notre République par certains de ses membres, si l’on peut encore donner le nom de parti à l’UMP ou s’il s’agit plus exactement d’une organisation dont les vues n’ont plus rien à voir avec les principes de base d’une démocratie.
Bravo pour ce billet courageux !
Rédigé par : Achille | 11 mai 2013 à 14:16
La justice comme l'enseignement sont deux champs de combats acharnés pour les idéologies dites de droite et de gauche.
Il y a trop d'enseignants et de magistrats engagés politiquement sur le terrain de leur profession, et cela quel que soit leur bord politique.
Le souci c'est lorsqu'une de ces personnes se contente, si je puis dire, de ne faire que son travail en conscience. Il y aura alors toujours l'union des sectaires contre lui.
Rédigé par : Surcouf | 11 mai 2013 à 14:08
Quelles que soient les décisions futures concernant l'éventuel trafic d'influence reproché à Eric Woerth (l'arrêté autorisant la mise à disposition de l'Institut de France d'une parcelle attribuée à l'hôtel de la Monnaie et son intervention pour appuyer la nomination de M. de Maistre dans l'ordre de la Légion d'honneur) il restera toujours un doute sur les limites des alliances et du copinage entre la politique, les affaires et les intérêts particuliers.
Quels seront les critères qui emporteront la décision des juges entre l'intime conviction de l'instruction et la condition non formellement démontrée d'un éventuel délit, que soutient le Parquet ? L'avenir le dira ! Ce qui est certain par contre, ce sont les dommages irréversibles causés aux parties du fait de la violation permanente du secret de l'instruction. Et cela n'est pas admissible.
Rédigé par : Jabiru | 11 mai 2013 à 13:56
J'ai la désagréable impression que le discours mi-chèvre mi-chou du président de la République, forcé de s'accrocher au balancier sur un fil au dessus d'un gouffre, déteint sur le vôtre, Philippe.
En vous lisant attentivement le vertige prend.
Une seule chose ressort clairement de ce texte : votre détestation d'Henri Guaino.
Pour le reste on navigue entre Charybde et Scylla, même si on sent bien que le bateau, pour l'heure, tire un peu d'un côté.
Vous affirmez en outre que depuis l'heureux mois de mai 2012 le pouvoir politique ne se mêle plus des affaires judiciaires et laisse travailler les juges d'instruction et les procureurs en paix, sans aucune pression.
On aimerait vous croire.
Mais il est des pressions qui, pour ne pas émaner de tel ou tel personnage de l'Etat, n'en sont pas moins réelles.
Malgré que vous en avez, le juge Gentil et le mur des cons en sont deux lamentables illustrations.
Rédigé par : Frank THOMAS | 11 mai 2013 à 13:41
Monsieur, je vous connais de renommée judiciaire, mais là, vous m'en "bouchez un coin" car je n'avais pas compris ces décisions, pour les deux "truands". Maintenant que je connais votre blog, je comprends que la Justice n'a plus de liberté. Merci pour votre travail d'information.
Mes salutations
Rédigé par : jean claude | 11 mai 2013 à 13:35
L'attitude des cent-cinq députés est une atteinte aux principes de la République française. Cela montre à l'envi que la perte des repères n'atteint pas que les banlieues parisiennes ou les quartiers marseillais...
Quant au procureur de Bordeaux, on semble percevoir qu'il réagit à la manière dont le juge Gentil a convoqué Monsieur Sarkozy sans l'en avoir averti puisqu'il n’aurait découvert sa présence à Bordeaux qu'alors qu'il se trouvait déjà dans le cabinet du juge d'instruction. Une réponse du berger à la bergère ? Si cela s'avérait, alors ce serait à la Justice de régler en interne ses problèmes d'ego.
En tout état de cause tout cela ne redore pas le blason de la Justice ou de l'exécutif.
Rédigé par : Robert | 11 mai 2013 à 12:43