Le Monde est très remarquable ces derniers temps. Explosif et/ou stimulant.
Les articles de Gérard Davet et de Fabrice Lhomme sur l'affaire Tapie-Lagarde-Guéant-Sarkozy. L'analyse de Gérard Courtois sur "les plafonds de verre du Front national". L'interview infiniment éclairante du politologue Laurent Bouvet sur le FN, les partis traditionnels, les élites et le peuple.
Il y avait là de quoi offrir la matière pour plusieurs billets.
Mais je lis que Claude Guéant serait le seul à pouvoir empêcher le retour de Nicolas Sarkozy parce qu'il sait tout du quinquennat écoulé (express.fr).
Comment résister à ce sujet sur les secrets de ce couple qui semble doucement, dangereusement se déliter ? L'un n'ignore pas ce qu'il a permis à l'autre. L'autre, pour l'instant, est muet sur ce qu'il a accepté d'accomplir pour l'un.
L'évolution sera intéressante à observer avec les péripéties judiciaires qui vont sans doute à très brève échéance concerner Claude Guéant et ce qui depuis un an fait remonter à la surface démocratique, des tréfonds de la présidence de Nicolas Sarkozy, une vase obscure et trouble.
Ce qui me passionne pour Claude Guéant, sans prétendre préjuger et accabler encore davantage un homme qui est politiquement et amicalement abandonné aujourd'hui à hauteur du pouvoir quasi absolu qu'il avait hier, tient à la psychologie de cette personnalité, à ses glissements et, en définitive, à ce qui paraît avoir fait d'un roide haut fonctionnaire et d'un irréprochable honnête homme un serviteur de coups tordus et d'indélicatesses surprenantes.
Certes, à chaque fois, Claude Guéant, dans la phase où il parlait trop parce qu'il désirait donner l'impression de n'avoir rien à cacher, nous a promis des explications limpides sur l'équivoque de certaines opérations mais pour l'instant il nous condamne à des interprétations.
Pour Nicolas Sarkozy, il est facile de percevoir comment il devait considérer Claude Guéant. Le fréquent "allez voir Claude" que l'ancien président proférait à tout-va était aussi bien l'expression d'une confiance absolue que la volonté, en distinguant la tête et les jambes, la grande scène républicaine des coulisses malodorantes, de manifester qui dominait et qui devrait sans cesse se salir les mains. Nicolas Sarkozy, parce que narcissiquement il jouissait de son importance et de sa maîtrise sur les autres - comme il aurait été au comble de l'allégresse s'il avait reçu le projet de lettre de Christine Lagarde, servile, immature, puéril ! -, avait besoin de faire sentir sur ses proches, et Claude Guéant le premier, l'étendue d'un empire qui ne s'assignait aucune limite.
Il fallait que Claude Guéant disposât, à son niveau subordonné, des pleins pouvoirs délégués pour lui faire accepter ses missions à risques, ses entreprises à dissimuler et tout ce que la République irréprochable promise en 2007 aurait rejeté si elle avait connu l'ombre d'un commencement d'exécution. Il convenait qu'il eût au moins son vertige des grandeurs à lui.
Claude Guéant me touche parce qu'il s'inscrit dans la liste, et au premier chef, de ceux que Nicolas Sarkozy a pollués à force de les solliciter. Je suis frappé de constater que pour lui, comme pour Philippe Courroye par exemple, l'ancien président les a entraînés sur des chemins qui ont dégradé compétence, intelligence et rigueur en dépendance, vanité et transgressions.
Un rapport de l'Inspection des services judiciaires vient d'établir que la gestion du parquet de Nanterre par le procureur Courroye a été catastrophique, ce qui, d'une certaine manière, est rassurant. Si en plus la soumission judiciaire au politique avait permis l'efficacité, on n'aurait plus trouvé le moindre motif pour dénoncer la première ! Il y a une morale : on ne ne peut pas servir deux maîtres à la fois, le président et la Justice. Il faut, il fallait choisir.
Comment Claude Guéant aurait-il pu résister à cette ivresse d'une responsabilité qui faisait de lui l'homme de confiance, des hautes comme des basses oeuvres, le collaborateur irremplaçable ? Alors, probablement, on aboutit vite à cette certitude que les avantages qu'on s'octroie, qu'on vous octroie ne sont pas des récompenses imméritées mais la juste consécration d'un talent exceptionnel. Plus rien n'est immoral puisque profondément tout vous est dû.
Y a-t-il eu, chez Claude Guéant, d'autres fêlures intimes, des dérives liées à des chagrins lourds, le sentiment qu'on pouvait tout se permettre parce qu'un être vous manquant rendait le monde moins éclatant, moins manichéen et que n'étant plus regardé par une personne infiniment chère, plus rien n'était susceptible de vous maintenir dans l'allure et l'intégrité ?
Je ne sais. Ce qui est sûr en revanche tient à la fragilité, dorénavant, du couple Sarkozy-Guéant. Il a été rapporté que l'ancien président, notamment à cause du scandale des primes prélevées sur les frais d'enquête, voulait faire porter le chapeau de tout à Claude Guéant qui lui-même s'est plaint de médias qui ne comprenaient pas que rien ne pouvait se faire sans l'aval du ministre de l'Intérieur ou du président de la République. Des amis de Guéant - il lui en reste - le dissuadent de devenir le Juppé de Sarkozy et de se taire avec masochisme et fidélité comme le premier l'a fait avec Jacques Chirac. Qui peut dire actuellement ce qui se passe dans le crâne et le coeur de Guéant qui attendait du soutien et ne l'a pas eu, qui espérait de l'UMP, de tous ceux qui avaient tremblé devant lui et de Nicolas Sarkozy lui-même une sollicitude et une solidarité qui lui font défaut clairement aujourd'hui ?
Claude Guéant va-t-il révéler tout ce que durant cinq ans on lui a commandé, tout ce qu'il a accompli, en France ou hors de notre pays ? Son ressentiment, son sentiment d'injustice pourraient-ils le pousser vers une politique du pire en le conduisant à détruire et à brûler ce qu'il a adoré parce que son inspirateur, son maître a rompu le pacte ?
Que la gauche ne se réjouisse pas trop de ce qui, pour l'instant, affecte gravement la droite. L'élection de Villeneuve-sur-Lot, n'en déplaise au président Hollande, ne tient pas qu'à l'affaire Cahuzac et pourrait se révéler comme le prélude à une France tellement dégoûtée et désorientée que le FN lui apparaîtrait comme une boussole acceptable.
Même si cette élection était motivée par le rejet et le refus, par les effluves encore trop dévastateurs de la corruption de Cahuzac, qui pourrait donner des leçons d'intégrité en étant plausible ?
Pas le président en tout cas qui a maintenu Stéphane Richard à son poste en toute absurdité judiciaire, professionnelle et démocratique.
Il y a des secrets à lever partout.
"La Cour de cassation se déclare incompétente..."
Voilà une phrase que j’aimerais lire plus souvent quand il s’agit de justice.
Enfin quelques-uns qui ont de l'honnêteté intellectuelle...
Ce n'est pas comme certains.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 23 juin 2013 à 14:25
Permettez-moi une petite réplique sur le commentaire de berdepas, fort bien écrit au demeurant.
Alors voilà, dans un raisonnement qui se veut mécaniquement logique, il faut ne pas sortir du champ de ce type d’argumentation, avec un argument qui peut être complètement erroné.
Le voici, s'ensuivra l'explication.
"L'affaire Tapie était connue depuis très longtemps : elle sort aujourd'hui, à un moment où se dessine l'éventualité d'un retour en politique de Sarkozy."
Cela ne peut pas être mis en parallèle, tout bêtement parce que Sarkozy-Guéant tenaient les rênes du pouvoir avec l’asservissement de brebis galeuses ou pour le moins couardes.
Il est donc LOGIQUE, que cela ne puisse être mis au grand jour QUE maintenant. Nous ne sommes qu’au début d'un quinquennat, ne l'oublions pas.
Ce qui vaut pour Cahuzac vaut aussi pour le couple Sarkozy-Guéant et la flopée de seconds couteaux.
Le premier étant loin d'être le pire, tout en reconnaissant l'inadmissibilité de ce qui lui est reproché.
Les seconds apparaissant comme bien plus déshonorants pour la France, lorsqu'ils tomberont... ? En espérant qu’il n’y ait pas de « raisons » d’Etat qui n’en soient pas vraiment, puisque cela a dépassé nos frontières.
Eh oui ! Le citoyen lambda est très fâché, c'est humain.
En attendant que la Justice avec un grand J passe avec sa faux envers ceux qui avaient des responsabilités, ce qui leur conférait d’abord et essentiellement des DEVOIRS.
La grandeur n’est pas un but en soi, elle vient sans que l’on s’en rende compte en dépit de la Cour de justice de la République.
Concernant l’argumentation logique, il n’est pas rare de voir un tel discours plombé d’une erreur volontaire, le rendant ainsi aberrant ou tout au moins le ceinturant dans une logique orientée à dessein.
Le problème est que ce genre de discours trompe son monde ; les sectes par exemple, le savent parfaitement bien.
Il faut voir, ou essayer de voir, plus loin… en politique et la politique consiste à aider son prochain, il ne s’agit pas d’un match de boxe.
C’est suffisant ! D’autant que cela ne sert qu’à faire le lit des extrêmes, qui doivent en ce moment se frotter les mains, goguenards.
En prime, il ne sert à rien d'instrumentaliser les syndicats de la magistrature à des fins politiques ; qui n'a jamais dérapé, sans pour autant être un chauffard ?
Rédigé par : Francois | 21 juin 2013 à 14:20
J'abonde, Frank Thomas, une fois n'est pas coutume, dans le sens du commentaire de Christian C.
La Cour de cassation ne s'est ni "ridiculisée" (sic) ni "déshonorée" (resic)...
Lisez l'arrêt...
Il s'agissait non pas d'une requête en suspicion légitime visant une juridiction, mais d'une requête en récusation qui devait être présentée, à peine de nullité, au premier président de la cour d'appel.
On peut être sarkozyste et objectif, non ?
Comme quoi même les avocats généraux à la Cour de cassation peuvent être aveugles à des évidences procédurales...
Rédigé par : sbriglia@Frank THOMAS | 21 juin 2013 à 14:05
@ françoise et Karell Semtob
Entièrement d'accord avec votre commentaire.
La France est en ébullition... on aimerait que que la justice travaille en toute sérénité et que les juges encore honnêtes fassent leur travail de magistrat sans parti pris.
On aimerait que la République retrouve du calme. Halte aux affaires, aux dénonciations, aux accusations arbitraires, à la délation.
Les Français et les jeunes en particulier ont besoin d'exister (en politique aussi), d'avoir du travail et de l'espoir. C'est à cela que chacun devrait s'atteler au lieu de se préoccuper d'occire ceux qui dérangent.
Les pyromanes sont souvent dépassés par les incendies qu'ils allument.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 21 juin 2013 à 13:15
Franck THOMAS,
Le souci de l'exactitude et de la précision qui vous caractérisent dans d'autres occurrences aurait pu vous conduire à écrire : un collège de trois juges désigne un collège de quatre (ou cinq ?) experts, dont l'un est une proche de l'un des juges.
Cela ne redonne-t-il pas un peu de perspective à votre intention ?
Rédigé par : Christian C | 21 juin 2013 à 13:13
Je regardais hier soir l'émission de France 5 "C'est dans l'air", dans laquelle M. Bilger fait parfois quelques apparitions...
Je regrettais qu'il ne soit pas présent à l'émission.
J'aurais aimé entendre son point de vue, car le sujet concernait au premier chef "la Justice", notamment à la suite de la décision (courageuse ???) de la Cour de cassation de se déclarer incompétente dans le cas du "dessaisissement" du juge Gentil et de la délocalisation de la procédure en cours, requis par le Procureur de la plus haute instance judiciaire, dont les réquisitions étaient, pourtant, extrêmement sévères contre la manière dont ce juge a mené son instruction.
Le débat a montré que, sur le fond, l'argumentation du juge Gentil, dont M. Bilger a pris ouvertement la défense sur ce blog, était extrêmement fragile, en raison des méthodes utilisées dans cette instruction et du fait que l'expertise médicale, réalisée dans des conditions discutables, concluait rétroactivement de plusieurs années à un "état de faiblesse" dont Sarkozy aurait abusé...
Les autres affaires (Karachi, Kadhafi) reposent sur des rumeurs ou des déclarations de personnages suspects tant dans leurs motivations que dans leur bonne foi.
Il apparaissait donc clairement, au cours de l'émission, que dans l'ensemble de ces "affaires" dont on tente d'accabler Sarkozy, les motivations et calculs politiques n'étaient pas absents.
L'affaire Tapie était connue depuis très longtemps : elle sort aujourd'hui, à un moment où se dessine l'éventualité d'un retour en politique de Sarkozy.
Et on comprenait très bien, à travers les propos des intervenants dans cette émission passionnante, que, faute de pouvoir mettre en cause et attaquer directement Sarkozy, on cherchait à "faire tomber" l'un après l'autre ses plus proches collaborateurs...
C'est sans doute ce qui explique la frousse, qui confine à l'hystérie, qu'inspire l'éventualité d'un "retour", à mes yeux peu probable, d'un Sarkozy revanchard...
Pour revenir à votre billet sur Guéant, cher M. Bilger, je ne sais pas si ce personnage qui appartient à l'élite de la République trahira ses secrets sur son compagnonnage avec Sarkozy.
Mais l'impression que je conserve de toutes ces "affaires", c'est que la Justice française traverse une période dangereuse.
Le malaise provient, à mon sens, d'une confusion. Que l'indépendance de la Justice soit un des fondements d'une saine démocratie, cela n'est pas douteux. Mais la contrepartie de cette indépendance, c'est l'impartialité. Lorsque la Justice donne le sentiment de devenir partiale, c'est-à-dire de choisir de prendre parti, à travers un engagement plus ou moins affiché, elle devient, aux yeux des citoyens, suspecte de manquer à sa vocation, qui est de juger en équité.
Le malaise est aggravé, en France, par le statut du juge d'instruction, qui n'a d'égal dans aucune démocratie : un juge d'instruction "engagé" devient un danger pour le justiciable, car il a tendance à ne plus juger qu'à charge.
Et dans ce cas, malheur à celui qui figure au "tableau d'honneur" du "Mur des Cons".
Rédigé par : berdepas | 21 juin 2013 à 10:54
Un juge d'instruction nomme sa copine comme experte et celle-ci remet un rapport à partir de supputations sur l'état de Mme Bettencourt quatre ans plus tôt !
Et vous dites que la justice est indépendante.
La Cour de cassation se ridiculise et se déshonore en se déclarant incompétente dans une matière où elle est seule à pouvoir trancher et ose renvoyer l'affaire au parquet de Bordeaux !
Ces "secrets"-là ne vous intéressent-ils donc pas ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 21 juin 2013 à 02:38
@ sylvaine semtob
J'ai une Porsche (ok c'est une cox, mais c'est quand même de lui), mais sans l'option contrôleur.
Je trouvais trop bling-bling.
Rédigé par : Alex paulista | 21 juin 2013 à 02:12
Cher Philippe,
Ce ne sont pas les petites affaires qu'il faut soulever. Mais les projets, les jobs.
Les élections vont se faire sur les perspectives d'emploi.
Et les perspectives d'emploi actuelles sont nulles. Et tous ces ministres, si les électeurs décidaient de les remercier selon des objectifs définis, cela ouvrirait des horizons.
Monsieur Guéant, jusqu'à preuve du contraire, a fait son travail de serviteur de l'Etat.
Il n'a pas ménagé sa santé pour servir la France.
A observer la bande d'incapables que les Français payent, nous voyons bien où se situe l'escroquerie de copinage.
Où sont les résultats ? Néant.
Où sont les projets, les plannings ? Néant.
La médiocrité assise au pouvoir, c'est du vol. C'est de l'arnaque.
Trente-cinq personnes payées pour un échec total. C'est quoi ?
Demandez autour de vous de citer les dix-sept femmes du gouvernement et vous allez contempler le vent.
Et l'on nous promet la même chose et en couleur. Le chômage va continuer d'augmenter, tout comme les taxes.
Ce qu'il faut ce sont des personnes qui se bougent, des passionnés, des fonceurs.
Dehors les profiteurs du pouvoir, du pseudo pouvoir. Dehors les dormeurs. Dans la plus petite entreprise, des résultats sont exigés. Tous les ministres devraient rendre leurs salaires. Ils font la grève depuis leur nomination, la fête, les banquets.
Ils ont fait suffisamment souffrir la France pour qu'ils soient punis par les urnes, ignorés, chassés du pouvoir.
Le pouvoir pour défaire, pour démolir, pour humilier, pour paraître, pour parader, il y en a assez car même les plus calmes, les plus réservés nourrissent désormais le rêve d'enfermer les socialistes dans le passé.
Johnny Hallyday rassemble plus de public et de passion que ces faiseurs de flop.
Et si nous passions à autre chose, à un climat de confiance, à une ouverture aux jeunes, à un désir de croissance ?
Plus les affaires sont remuées et plus ça pue. Et plus l'abstention sera forte. Et plus les jeunes se tournent vers l'alcool et les drogues ou la violence. Rien ne va dans le bon sens dans ce pays réactionnaire et sectaire où les objecteurs de conscience se retrouvent en prison comme font les dictatures alors que les dealers roulent en Porsche et jettent des liasses de billets à la tête des contrôleurs.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 21 juin 2013 à 00:46
Pour s'en tenir aux juristes, monsieur Bilger, votre diatribe justifiée sur Guéant me fait penser au discours d’un autre avocat général parisien, prononcée à une époque où un vent de fronde se levait sur la France...
« Ce gouvernement despotique et souverain serait bon parmi les Scythes, les Barbares et les peuples éloignés et septentriennaux qui n’ont que le visage d’hommes (l’auteur désigne-t-il les cruels Merkoziens ?). Mais en la France qui a toujours été le pays le plus policé du monde, les peuples ont toujours fait état d’être nés libres, et de vivre comme véritables François (non hollandais de préférence).
Cependant, ils se voient traités comme des esclaves et forçats (voire chômeurs) qui gémissent et prestent le dos sous le baston des Comites de galères, dont ils voudroient avoir dévoré le cœur... Et il y en a beaucoup qui médisent et maudissent dans le cœur ceux qu’ils sont obligés de respecter à l’extérieur (il y aura même des Parisiens de gauche qui ne voteront pas Hidalgo aux municipales...)».
Quand je pense qu’Omer Talon condamnait ainsi la politique du Mazarin… Qu’aurait dit-il du système Guéant ? Et lui qui jugeait sévèrement les ambitions des frondeurs, qu’aurait-il pensé de l’hypocrisie solférinienne ?
Reste qu’à l’époque, le pouvoir prenait parfois conseil de gens soucieux du bien public...
Rédigé par : Boris | 21 juin 2013 à 00:45
@Tipaza
Puéril et immature dites-vous ?
On dirait que l'école ne vous a pas laissé de bons souvenirs ! Vous devriez (peut-être) y retourner et l'enrichir de votre savoir, ô combien légendaire. Elle a besoin de lumières telles que les vôtres. Veillez toutefois à ne pas être en surchauffe !
Rédigé par : Nath | 20 juin 2013 à 18:35
« Pour Chateaubriand, dont la fidélité à la monarchie n’avait jamais faibli, même lorsqu’il saluait certains tournants du système napoléonien, l’heure du bilan avait sonné. Il écrit alors De Buonaparte et des Bourbons, où il dresse un cruel portrait de l’étranger Buonaparte ; « Absurde en administration, criminel en politique, qu’avait-il donc pour séduire les Français, cet étranger ? Sa gloire militaire, eh bien il en est dépouillé » ; « Buonaparte est un faux grand homme. La magnanimité qui fait les héros et les véritables rois lui manque », et de conclure : « Descends de ce monceau de ruines dont tu avais fait un trône. Nous te chassons comme tu as chassé le Directoire. Telles sont les paroles que nous adressons à l’étranger. »
Mutatis mutandis :
« Pour Philippe Bilger, dont la fidélité à la République n’avait jamais faibli, même lorsqu’il saluait certains tournants du système sarkozien, l’heure du bilan avait sonné. Il écrit alors « La France en miettes, de Sarkozy à Hollande », où il dresse un portrait cruel de Nicolas Sarkozy : « Absurde en administration, délinquant en politique, qu’avait-il donc pour séduire les Français, ce Caligula au petit pied ? Sa gloire politique, eh bien il en a été dépouillé » ; « Sarkozy est un faux grand homme. La magnanimité qui fait les héros et les véritables hommes d’Etat lui fait défaut » et de conclure : « Abandonnez ce champ de ruines dont vous aviez fait votre propre chose. Le peuple vous a chassé comme vous avez chassé le roi fainéant ».
Bon, je reconnais bien volontiers que le style de PB est souvent moins emphatique (quoique…) mais que Chateaubriand aurait sans doute évité le pléonasme du « Caligula au petit pied » (quoique…)
Et si Chateaubriand a servi ensuite les Bourbons et obtenu d’eux prébendes diverses, PB est, en l’état, insoupçonnable : le bourbon il doit encore, hélas, se le servir seul le soir…
Rédigé par : sbriglia@Buridan et Boris | 20 juin 2013 à 16:49
@Boris
Bien vu, Tacite sur Séjan, je n'y avais pas pensé.
Mais il y a une différence fondamentale de ton. Tacite n'aime personne, me semble-t-il, et dans le cas de Séjan, méprise et hait. Tout autre est l'attitude de Ph. Bilger, même à l'égard de N. Sarkozy... Il aime déclarer son admiration, et, quand il ne peut admirer, il aime quand même le pécheur, il le suit dans son drame intime, il voudrait que celui-ci fasse son salut (j'emploie non littéralement le vocabulaire religieux).
Pas du tout Balzac par exemple, qui n'est préoccupé que de la question : va-t-il réussir ou non ? Pas du tout Zola (question : à peu près la même). Pas du tout Hugo, malgré le sujet des Misérables (le salut de Jean Valjean), parce que les personnages de Hugo n'ont pas de vraisemblance. Au fond, Mauriac aussi ?
Il faudrait aussi rendre compte de la phrase de Ph. Bilger, d'un français extrêmement écrit (comme le manifestent les imparfaits du subjonctif), souvent lourde, étonnamment acrobatique, et là évidemment on est très loin de tout romancier. La gravité du "chrétien", la hauteur du juge, et (manifesté par le caractère acrobatique des phrases) un caractère personnel auquel Ph. Bilger cède ou consent, peut-être pour mettre de la chaleur dans la scène publique, peut-être aussi par volonté de s'exposer (au sens de manifester sa vulnérabilité), et aussi probablement par libéralisme et individualisme (dans la vague dont Mai 68 fait partie : on a le droit de manifester sa singularité).
A peu près aucun humour.
Si je ne me trompe (mais je suis un peu nouveau sur ce blog, et je n'ai pas tellement parcouru les billets antérieurs), essentiellement des personnes de pouvoir (en incluant le pouvoir médiatique).
Ce qui est radicalement original, c'est le poids humain. Je suppose que Ch. Lagarde, par exemple, n'est absolument pas touchée humainement parlant, moralement parlant, par ce qui s'écrit sur elle sur internet, ou dans la presse. Par contre, il me paraît concevable que ce qu'écrit Ph. Bilger lui apprenne quelque chose sur elle-même.
Rédigé par : Buridan | 20 juin 2013 à 16:17
Le couple Sarkozy-Kadhafi aussi avait ses petits secrets. Kadhafi est mort. Les circonstances de sa mort sont très mystérieuses. On ne saura probablement jamais, dit-on. Comme dit Paul Jorion : "si ça se trouve, il est mort de tuberculose, allez savoir"...
Rédigé par : Claude L | 20 juin 2013 à 16:14
@Tipaza et adamastor
Essayez (si toutefois vous daignez le faire) de vous hisser au-dessus des attaques personnelles. Cela vous grandirait, si toutefois cela était encore possible, vu les hauteurs que vous atteignez déjà… surtout l’un (hi hi hi !)
Eclairez-moi, Dame Astor, qu'esk’un komik trou pied ?
Rédigé par : Nath | 20 juin 2013 à 15:53
« On nous dit, ça et là, que le parti de la fifille au monsieur monte un peu… »
Nath | 20 juin 2013 à 01:30
La formule est délicieusement puérile, et prête à sourire.
Le transfert d’immaturité depuis les collégiens et les lycéens vers certains profs du secondaire est toujours une surprise pour moi.
Pour revenir au fond du sujet, Bayrou a montré dans ses fonctions de ministre de l’Éducation nationale une vraie incapacité décisionnelle. Il a donné les clés du ministère aux syndicats d’enseignants du secondaire, ce qui lui a valu une tranquillité que n’ont pas connue d’autres ministres, mais qui s’est traduite par un immobilisme mortifère.
Président de la République, il serait pire que Hollande, ce qui pour moi n’est pas un mince compliment !!
Rédigé par : Tipaza | 20 juin 2013 à 13:12
@Nath
Avez-vous essayé dans le domaine du comique-troupier ?
Rédigé par : adamastor | 20 juin 2013 à 12:25
Je suis assez d'accord avec la première partie du message de Michelle D-LEROY.
Quant au journal Le Monde, je crois que malheureusement, il a perdu son côté journal de référence.
Journal de gauche, oui, aux ordres de ses actionnaires, oui ; voir la façon dont il a traité la manif pour tous.
Ceci étant dit, il y a au Monde de remarquables journalistes, comme d'ailleurs dans d'autres quotidiens nationaux.
Rédigé par : Polochon | 20 juin 2013 à 11:48
Au lieu de chercher à solutionner des affaires insolubles il faut s'attaquer au financement et aux comptes des associations, fondations et autres organismes qui coûtent aux contribuables sans véritables utilités publiques. Des associations, fondations, ONG, syndicats qui reçoivent des subventions de l'Etat doivent publier leurs comptes, de façon claire et nette.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/06/20/01016-20130620ARTFIG00372-l-hopital-foch-et-ses-45-millions-d-euros-captes-par-sa-fondation.php
Combien d'histoires comme celle-ci non révélées et inadmissibles. On ne cherche que ce qu'on veut chercher.
Toutes ces dérives cumulées payées par l'argent des contribuables sont pourtant scandaleuses.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 20 juin 2013 à 11:37
Sarkozy-Guéant, Cahuzac, mariage gay, etc., OK mais les sujets qui intéressent le plus les citoyens depuis plusieurs mois déjà sont ceux qui les touchent et les agressent directement ; tel cet exemple parmi une foultitude d'autres :
JUSTICE GAUCHISTE AUX ORDRES DE SOS RACISME
Violente agression sur fond de "racisme antiblanc" à Lille
JUSTICE - Le tribunal de Lille a condamné ce lundi un homme à 15 mois de prison dont 8 avec sursis. Avec un mineur, celui-ci a torturé, le 13 juin, un étudiant, dont la faute était d’être blanc. Les magistrats n’ont pas choisi de qualifier les faits avec la circonstance aggravante de l'acte raciste.
Un nuit de cauchemar. Un homme a été condamné lundi par le tribunal de Lille à 15 mois de prison dont 8 mois avec sursis, pour une agression et une séquestration sur un étudiant, pour le motif que celui-ci était blanc.
Les faits, particulièrement violents, se sont déroulés dans la nuit du 13 juin, dans un appartement situé rue de la Clé, au cœur du quartier tranquille du Vieux-Lille, rapporte la Voix du Nord.
"Nike les blancs, Black Power revient"
Après s’être fait voler sa carte bancaire et son code chez lui, la victime a vu revenir ses deux agresseurs, une heure plus tard, furieux de ne pas avoir pu retirer suffisamment d’argent liquide.
Commence alors une véritable séance de torture. Les deux hommes de couleur le frappent à plusieurs reprises, le forcent à avaler des médicaments et le recouvrent de liquide de nettoyage en criant : "Les blancs, ça pue." Son appartement est mis à sac et des inscriptions racistes sont taguées à la bombe: "Nike les blancs, Black Power revient."
Au cours d’une patrouille policière juste après les faits et auquel participe la victime, un mineur de 15 ans est interpellé au parc Matisse de Lille. Son complice, âgé de 20 ans, déjà condamné pour l’agression d’une jeune femme le 3 juin dernier, est ensuite arrêté dans la foulée.
Malgré les aveux du mineur qui a avoué "qu’ils avaient envie de dépouiller un blanc", les magistrats n’ont néanmoins pas choisi de qualifier les faits avec la circonstance aggravante de l'acte raciste.
La réaction de SOS Racisme :
SOS Racisme Nord a réagi après cette condamnation. "Nous condamnons fermement les faits qui ont été commis et nous apportons tout notre soutien à la victime, indique à Metronews Houmria Berrada, présidente de SOS Racisme Nord.
LE LOL D HONNEUR CI DESSOUS
Mais la sentence est sévère par rapport à d’autres types d’agressions racistes. Le juge a voulu faire un exemple. Nous demandons le même type de sévérité pour les agressions dans l’autre sens.
La porte-parole régionale de l’association se dit également "choquée et heurtée" que le mot "race" (noire) ait été prononcé au cours du procès de lundi : "Le mot race a été supprimé récemment de la Constitution, ajoute Houmria Berrada. Cette utilisation dans un tribunal met de l’huile sur le feu."
Rédigé par : sylvain | 20 juin 2013 à 09:16
Ce que vient d’écrire plus bas : Surcouf | 19 juin 2013 à 20:41
me semble, hélas, la triste vérité (République impartiale, compromissions, vilenies...). Nous sommes en fin de règne d’un régime... monarchique, où le Président décide de tout. La "moralisation" de la vie politique tarde à venir et le patrimoine des élus ou des Présidents, censés être visibles et connus des simples citoyens, sont… illisibles.
On nous dit, ça et là, que le parti de la fifille au monsieur monte un peu. Certes mais il ne pourra jamais accéder au pouvoir car les Français n’en veulent pas. Une fois a déjà suffi, il y a 73 ans ! A côté des deux partis mastodontes et cannibales de la Ve, il y a de la place pour un centre. Un centre non « mou », comme l’indique Michelle D-LEROY, mais dans lequel Bayrou n’a pas encore dit son dernier mot. Je pense qu’il aura une carte à jouer dans les prochains mois.
Après tout, c’est le dernier des trois "grands" partis qui n’a jamais failli dans l’estime des Français et n'a jamais eu la chance ou l'occasion de donner sa mesure dans la vie politique. Qu’on lui donne une chance ! La France mérite bien cette troisième carte.
Rédigé par : Nath | 20 juin 2013 à 01:30
@ Buridan
Oui, Chateaubriand, par exemple avec Louis XVIII et Fouché ; mais aussi, dans le même genre, Tacite. Ce qu'il dit de Séjan s'applique parfaitement à Guéant, autre champignon politique qui aura prospéré quelque temps sur un tronc pourri.
"Son corps était infatigable, son âme audacieuse. Habile à se déguiser et à noircir les autres, rampant et orgueilleux tout ensemble, il cachait sous les dehors de la modestie le désir effréné des grandeurs ; affectant, pour y parvenir, quelquefois la générosité et le faste, plus souvent la vigilance et l'activité, non moins pernicieuses quand elles servent de masque à l'ambition de régner".
Contrairement au préfet du prétoire, le secrétaire général aura droit à des procès honnêtes, qui lui laisseront tout le temps de terminer ses mémoires. Mais, lorsqu'elles paraîtront, il est probable que tout le monde l'aura oublié.
Rédigé par : Boris | 19 juin 2013 à 23:37
Je ne comprends pas comment vous, homme de loi, vous pouvez reprocher à F. Hollande de maintenir S. Richard en fonction. D'une part son mandat arrive à échéance l'année prochaine donc on aura bien l'occasion de le renvoyer si l'enquête avance, d'autre part la présomption d'innocence existe. Enfin, le bon sens laisse penser qu'il n'a pu être qu'au pire un exécutant loyal du pouvoir politique.
Je comprends encore moins pourquoi cette décision de Hollande, somme toute moralement et politiquement défendable, serait un indice d'absence d'intégrité.
C'est bien dommage, le reste de l'article est excellent.
Rédigé par : PasDaccord | 19 juin 2013 à 22:44
Justice partisane ou justice indépendante ?
Je viens de lire sur le figaro.frqu'un manifestant anti mariage gay avait pris de la prison ferme tandis qu'on a vu des casseurs au Trocadéro prendre du sursis et les Femen qui profanent Notre-Dame de Paris ont vu leur papiers vérifiés.
Magnifique la démocratie sous Hollande... je conseille même à Mme Taubira de rouvrir le bagne dans son île, cela soulagerait les prisons et permettrait d'y mettre les récalcitrants pour les faire réfléchir et infléchir. Décidément je préférais la brutalité de Sarkozy.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 19 juin 2013 à 20:52
Je ne vais pas pleurer sur Guéant et son système.
Il n'a pas occupé les postes qui furent les siens par hasard.
Il connaissait les risques et les conséquences de ses actes, qu'ils aient pour origine son chef ou sa volonté propre.
Va-t-il révéler quelque chose ?
Évidemment non, quand on est l'éminence noire ou grise, comme il vous plaira, d'un puissant, on se tait.
Monsieur Bilger vous parlez de République impartiale, le fut-elle un jour ?
J'en doute et je doute aussi qu'elle le devienne dans le futur.
La soif du pouvoir et la peur de le perdre poussent à toutes les compromissions et toutes les vilenies.
J'aime beaucoup en vous l'idéalisme d'un monde politique sain, ou plus sain qu'il ne l'est.
Je suis quant à moi beaucoup plus sceptique.
Rédigé par : Surcouf | 19 juin 2013 à 20:41
@amfortas
« Cette affaire est ennuyeuse, donc proche de la jouissance : finalement, l'ennui, c'est "la jouissance vue des rives du plaisir". »
Ouh la la ! Je n’aurais pas voulu avoir à développer ce sujet au bac philo ! :-)
Rédigé par : Achille | 19 juin 2013 à 19:19
Cette affaire est ennuyeuse, donc proche de la jouissance : finalement, l'ennui, c'est "la jouissance vue des rives du plaisir".
Rédigé par : amfortas | 19 juin 2013 à 18:58
Je suis perplexe devant cette toute-puissance que l'on attribue à Nicolas Sarkozy. Mais cet homme-là aurait-il donc des pouvoirs surnaturels pour asservir ainsi à son endroit les plus éduqués, les plus diplômés, les plus sérieux, les plus influents, les plus autoritaires, les plus... bref le gratin politique, administratif, et autres éminents acteurs du monde économique ? Car personne ne m'empêchera de penser que le pouvoir de l'un n'est jamais que celui qui lui est conféré par les autres. Pourquoi ne sont-ils jamais montés au créneau, tous autant qu'ils sont, Guéant comme les autres, pour remettre à sa juste place ce président qu'on a laissé prendre tous les airs d'un homme-enfant tyran ?
Guéant... même s'il n'est guère soutenu, si quelqu'un en sait beaucoup, sur tous, à tous les niveaux, y compris ceux de gauche, c'est lui. Petit monde qui se rend service, malgré les apparences. Son long parcours à tous les étages de la République lui aura permis d'amasser quantité d'informations. Il vaudrait mieux qu'il reste taiseux.
Étonnée aussi du peu d'intérêt consacré aux déclarations d'Alain Zabulon devant la commission d'enquête "affaire Cahuzac" : comment croire qu'à partir du 15 décembre, François Hollande et quelques ministres de sa garde rapprochée aient laissé tranquillement les choses suivre leur cours, sans s'affoler sur la "bombe" politique menaçant d'éclater, sans chercher à vérifier si Cahuzac disait vrai ?
Dernier point : je pense que c'est une grave erreur que de continuer à agir comme si les votes FN étaient des votes protestataires. Cela relève d'une faute politique majeure, d'un déni que nous paierons cher...
Rédigé par : FC | 19 juin 2013 à 18:48
@sbriglia
"Etes-vous en train de lire les « Mémoires d'outre-tombe », cher Philippe, pour que votre écriture et votre style se mette ainsi de plus en plus à ressembler à l'insurpassable écrivain ?"
Ce fascinant, ce vertigineux billet, pour ma part, m'évoque plutôt le Grand Siècle. Mais j'ai peut-être tort... Mais surtout on peut dire que le classicisme a créé une tradition dans laquelle Chateaubriand s'est inscrit.
Je serais heureux, "sbriglia", si vous motiviez plus précisément votre jugement.
Une (infime) critique :
"Je suis frappé de constater que pour lui, comme pour Philippe Courroye par exemple, l'ancien président les a entraînés sur des chemins qui ont dégradé...
Il aurait mieux valu : "...frappé de constater, pour lui comme aussi par exemple pour Ph C., que l'ancien..."
Rédigé par : Buridan | 19 juin 2013 à 18:33
Pour écrire un tel billet, M. Bilger ne peut qu'avoir un vilain secret que Guéant pourrait dévoiler...
La part d'ombre sans doute !
Rédigé par : Patrick | 19 juin 2013 à 17:44
Se referer encore au Monde et attacher du credit a ses opinions releve d'une naivete touchante alors que le mecanisme de la desinformation de ce journal a ete parfaitement explicite par deux livres qui ont fait grand bruit en leur temps. Le premier de Jacques Legris il y a une vingtaine d'annees "le Monde tel qu'il est" ecrit par un ancien journaliste du meme journal, le second plus recent de Pean. Les mecanismes decrits par ces deux auteurs n'ont pas change et leur connaissance rend suspecte a priori toute information venant de ce soi-disant "quotidien de reference" ainsi appele sans doute par antiphrase.
Rédigé par : cellier | 19 juin 2013 à 17:25
Bonjour Philippe Bilger,
« Mais je lis que Claude Guéant serait le seul à pouvoir empêcher le retour de Nicolas Sarkozy parce qu'il sait tout du quinquennat écoulé (express.fr). »
Voilà ce qu’il en coûte lorsqu’un président de la République se repose totalement sur son plus proche collaborateur, lui laissant toute latitude sur les dispositions à mettre en œuvre pour conduire la politique du pays.
Claude Guéant, secrétaire général de la présidence de la République française, plus puissant que le Premier ministre lui-même, qu’il s’était permis de recadrer sans ménagement lorsque ce dernier avait osé affirmer devant la presse que la France était en situation de faillite, sans que le Président ne daigne intervenir pour modérer ce « rappel à l’ordre ».
Quelle sensation enivrante que de sentir que l’on détient les commandes du navire, fort d’une délégation de pouvoir illimitée qui permet de se sentir intouchable et surtout d'être craint par les ministres, à commencer par le premier d’entre eux !
Bon maintenant les choses ont bien changé. Le Président a été battu, celui qui fut son Premier ministre est bien décidé à jouer sa propre partition et les "collaborateurs" qui se sont soumis aux directives venant de l’Elysée avec une soumission affectée ne se sentent plus du tout tenus par le devoir de solidarité. En fait certains d’entre eux sont même bien décidés à régler quelques comptes et même à tenter leur chance, vu qu’après tout ils le valent bien.
Grandeur et décadence d’un pouvoir qui n’a su convaincre personne et dont la défaite en mai 2012 est due bien plus à de grossières maladresses qu’aux qualités d’un adversaire dont le programme n’avait rien de vraiment convaincant.
Puisque maintenant il faut trouver un coupable, si ce n’est pas Nicolas Sarkozy, Claude Guéant fait fort bien l’affaire.
Reste maintenant à savoir s'il acceptera le rôle !
Rédigé par : Achille | 19 juin 2013 à 17:15
Oui, ils ont des secrets et le premier est sûrement l'emploi de la réserve de pognon destinée au paiement des retraites !
Stop aux carnassiers de la République et à ces problèmes de politique politicienne insolubles.
Il n'est plus temps pour le rire et le second degré puisque, vue d'ailleurs, la situation est près de l'explosion !
Et l'actuel président qui va faire le beau à l'émission "CAPITAL" ferait bien mieux de s'en inquiéter.
Rédigé par : calamity jane | 19 juin 2013 à 16:49
En réponse à ce billet, je dénoncerai une obsession antisarkozyste.
Les affaires, les affaires du précédent quinquennat, répètent en boucle tous les journaux, heureux d’attaquer le « diable » qui a présidé la France pendant cinq ans. Un diable qui a osé braver les journalistes, la justice, différents corps intermédiaires et différents corporatismes, il avait bien vu que la France se devait d’être transformée pour survivre. Visionnaire, hélas pour lui.
Les Français comprennent que l’énarchie (j’ai un énarque dans ma famille) passée par Sciences Po puis fréquentant les mêmes clubs de réflexion, les mêmes loges, les mêmes réseaux, les mêmes médias verrouille notre système. Sarkozy, fin limier l’avait compris… il en a fait les frais et en fait encore les frais. Un lynchage organisé.
Personnellement je ne lis plus les articles relatifs à ces affaires, qui à chaque fois ne me prouvent jamais rien. Rarement on rappelle que l’affaire de l’arbitrage de B.Tapie n’existerait pas si le gouvernement Bérégovoy, sous Tonton, n’avait pas poussé, câliné, aidé cet homme d’affaires, grande gueule et borderline. Mais qui oserait s’attaquer au marigot glauque de cette Présidence, aux nébuleuses affaires du Crédit Lyonnais protégées par une si vertueuse gauche. Sous Hollande, un retournement de situation à point nommé et bien calculé.
Ensuite, si je n’apprécie pas B.Tapie, un peu trop tapageur pour moi, je pense que dans cette affaire, les banquiers, plus forts que lui et ses avocats, l’ont bel et bien plumé. Il m’en devient presque sympathique tant je ne supporte pas les meutes assoiffées de sang. Il est d’ailleurs amusant de constater que ceux qui dénigrent la finance et les banques en permanence, dans cette affaire défendent le CL.
J’espère pour tous ces chiens féroces (dixit Mitterrand à l’enterrement de P.Bérégovoy) qu’un jour un de ces hommes sur lesquels ils s’acharnent tous crocs dehors, ne se suicidera pas ou n’aura pas une crise cardiaque. C’est effrayant toute cette haine.
Après les soupçons de financement de la campagne de 2007 par L.Bettencourt, puis par le dictateur libyen et maintenant la campagne électorale de 2012. Ces campagnes électorales où nous n’avons rien vu de plus spectaculaire chez l'un ou l'autre des deux grands partis (locations de salles importantes en régions, déplacements d’une meute suivante, Bercy ou Charléty ou Le Bourget, où la Place du Trocadéro pour l’un ou l’autre), le peuple ne voit pas de différence dans les dépenses, à l'oeil nu. Alors si Sarko a dépensé et a été financé illégalement, mais comment a été financée la campagne du camp adverse aux dépenses visiblement si proches ??
Dans l’affaire Karachi qui dure depuis plus de dix ans, on nous dit régulièrement avoir des « preuves ». Bien. Alors qu’on nous les donne, qu’on nous démontre la relation de cause à effet. Car quand bien même des commissions auraient été versées, puis stoppées, ce n’est toujours pas un homme politique français qui a commandité l'attentat pour tuer nos ingénieurs français. Une affaire interminable. Une affaire de gros sous, sans doute mais on se trompe d'ennemis, laissant planer un doute à dessein.
Les preuves à chaque fois trouvées sur ces affaires importantes ne sont que des amuse-gueules et comme sœur Anne, je ne vois toujours rien venir prouvant la véracité des accusations. Alors pour renforcer le roman feuilleton, on biaise en s’attaquant à C.Guéant, à C.Lagarde, espérant séparer les amis, espérant faire craquer l’un ou l’autre pour obtenir les fameuses « preuves ».
On attaque les juges qui ne conviennent pas, tel M. Courroye mais on défend le camp du bien, M. Gentil. On révèle dans la presse un entretien dans la sphère privée de Mme Bettencourt ou une lettre saisie chez Mme Lagarde sans se poser de questions sur le procédé et même en applaudissant des deux mains tandis qu’on fait sanctionner le journaliste Weill-Raynal qui a osé filmé le « mur des cons » au SM.
Les affaires du PS (Marseille, Pas-de-Calais, Sarcelles…) mises en sourdine. Et toutes les subventions données aux copains via des associations à droite et à gauche par les élus locaux qui se tiennent par la barbichette, là aussi des millions dépensés à tort et à travers, sans que personne ne s'en émeuve.
Comme on le voit la République est tout sauf impartiale. Le camp du bien contre le camp du mal.
Alors, ras le bol de toutes ces affaires qui en plus de s’acharner sur l’adversaire, masquent avant tout la médiocrité d’une Présidence dite normale.
La France est au bord du gouffre, à bout de souffle côté économie, emploi et système social. Nous avons une dette considérable, une classe moyenne surtaxée et inquiète, l’avenir des jeunes bouché, les talents et les fortunes qui fuient, sans parler de la justice, de l’école, de la sécurité, de la santé en faillite… et pour cacher la misère, l’inefficacité et le manque de courage politique mais aussi pour continuer à flatter les ego des amis, des élites, des syndicats, des corporatismes, on nous embrouille avec des affaires.
Le tous pourris, non, il y a - et j'en connais - des élus intègres. Que le gouvernement se reprenne et gouverne au lieu de jouer au tribunal des grands délires.
Pas étonnant que les Français, pas si idiots qu’on voudrait le laisser supposer, mais écoeurés, se tournent vers le FN en désespoir de cause. Car s'ajoute au déclin économique pour tous les Français de bonne foi qui regardent sans faux-semblants ce qui les entoure, un déclin de leur culture et leur civilisation. Un basculement que veulent ignorer les politiciens. Alors on peut nous dégoûter de Sarkozy et de l’UMP, ce n’est pas vers le Centre mou que les Français se tournent, mathématiquement c'est le FN qui monte, dont les gens n’ont plus peur, parce qu’en tout état de cause, c’est le seul parti qui ose dire la vérité… forcément cela dérange.
La gauche a toujours joué double jeu, désigner comme la bête immonde le FN et parallèlement le faire monter par tactique politique pour abattre son principal adversaire : mission réussie. Que les antisarkozystes ne viennent pas s’en plaindre.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 19 juin 2013 à 16:46
"La clé des secrets.
Avide de les connaître, je mets un € dans le cochon pour acheter la clé."
Rédigé par : GLB | 19 juin 2013 à 14:54
Pour beaucoup moins, pour trois fois rien, quoique trois fois rien ce soit beaucoup, vous pouvez avoir la clé des songes.
Celle qui vous permettra de comprendre par quels mystères mystérieux F. Hollande voulait réenchanter le rêve français, tel Merlin l’Enchanteur.
Remarquez qu’un merlin pour un bûcheron est une hache d’un type particulièrement efficace, qui fend tout ce sur quoi elle tombe. Un peu ce qui arrive aux contribuables, entreprises, retraités… et j’en oublie certainement !
Mais trois fois rien c'est encore trop pour moi, je n'ai pu acheter cette clé.
Rédigé par : Tipaza | 19 juin 2013 à 15:37
Dans ces affaires comme dans d'autres, il y a les donneurs d'ordres et les exécutants. Ensuite tout est dans la nuance et dans la façon d'ordonner et de servir. L'ordre peut être comminatoire ou suggéré et le service exécuté avec plus ou moins de zèle.
S'agissant du Cardinal, on peut imaginer du zèle dans l'onctuosité, le bonheur de servir un maître que l'on révère et en lequel on croit. Aujourd'hui, il se retrouve bien seul, lâché par presque tous et sans doute amer de se retrouver dans une situation on ne peut plus embarrassante.
Comment va-t-il réagir, nul ne le sait !
S'agissant du patron d'Orange maintenu à son poste grâce à de puissants soutiens tant internes qu'externes et à ses qualités de manager, que peut-on lui reprocher ? D'avoir obtempéré à des instructions venues d'en haut lors de ces précédentes fonctions ?
Pour autant, ce n'est pas lui qui a désigné les arbitres et ce n'est pas lui qui a fixé le quantum des sommes payées à Tapie aux frais des contribuables.
Alors dans ces conditions j'avoue ne pas être choqué qu'il reste aux manettes de son entreprise dans l'attente d'une décision de non-lieu ou de renvoi. Pour l'instant il est présumé innocent et il doit le rester.
Tout cela va se décanter, l'essentiel étant de ne pas se tromper de cible.
Rédigé par : Jabiru | 19 juin 2013 à 15:11
La clé des secrets.
Avide de les connaître, je mets un € dans le cochon pour acheter la clé.
Rédigé par : GLB | 19 juin 2013 à 14:54
Etes-vous en train de lire les « Mémoires d'outre-tombe », cher Philippe, pour que votre écriture et votre style se mette ainsi de plus en plus à ressembler à l'insurpassable écrivain ?
S’il fallait se plaindre de la promesse que vous fîtes ici de ne plus évoquer Nicolas Sarkozy, un tel post nous en dissuaderait, toutes tendances politiques confondues…
Pourquoi donc Claude Guéant me fait-il irrésistiblement penser à un mélange d'Andreotti et du Cardinal Daniélou ? Sans doute parce que je croirais que, victime d’un infarctus après une épectase tarifée, il ne pouvait qu’être venu confesser Marie-Madeleine, sans doute aussi que parce que les cinq cent mille euros reçus en contrepartie de croûtes invendables me persuaderaient de son génie des affaires ; sans doute, enfin, parce que le surprenant chez moi en fâcheuse position avec mon épouse, je finirais par lui accorder l’absolution ne pouvant imaginer qu’un tel dominicain puisse me faire cocu…
Claude Guéant, l’homme qui sortant en caleçon de Saint-Louis de Versailles en imposerait tout autant qu'en frac aux bourgeois respectueux…
Rédigé par : sbriglia | 19 juin 2013 à 14:43
"Qui pourrait donner des leçons d'intégrité en étant plausible ?
Pas le président en tout cas qui a maintenu Stéphane Richard à son poste en toute absurdité judiciaire et démocratique.
Il y a des secrets à lever partout."
"Secrets", mot présentable pour "ragots".
Il ressort de ce texte amphigourique, Philippe, une détestable impression de colportage de vilaines rumeurs ; on en est mal à l'aise.
Et puis, pour mimer le juge équitable, vous mettez dans l'autre plateau de la balance Stéphane Richard, maintenu à son poste de direction, ce qui n'a rien à voir avec les prétendues corruptions et complicités que vous dénoncez plus haut.
En dépit de ce que vous prétendez, vous alimentez ainsi le "tous pourris" qui évidemment profite au Front National, même si celui-ci n'a pas attendu l'affaire Cahuzac (cf. la partielle législative de l'Oise ) pour prospérer.
Bref, tout est déformé et faux dans ce regrettable billet.
Rédigé par : Frank THOMAS | 19 juin 2013 à 14:14
On n'en peut plus Monsieur Bilger de vos obsessionnels billets sur Sarkozy. La malle aux qualificatifs est désormais vide. Vous tournez en rond ! Ils en disent désormais plus sur vous-même que sur votre bouc émissaire... Comme les médias. Décidément, il leur aura fait gagner beaucoup d'argent cet homme-là ; et il va finir par me devenir sympathique...
Rédigé par : santo michel | 19 juin 2013 à 14:13
Guéant a pris tant de plaisir à humilier ministres et parlementaires de son camp (assisté en cela par un Sarkozy qui n'aurait eu qu'un mot à dire pour que cela cesse) que maintenant qu'il est dans les ennuis, il ne peut pas gémir sur sa solitude. Combien de fois ce fonctionnaire de l’Élysée en principe muet de par sa fonction a-t-il critiqué publiquement un ministre ou l'a-t-il grillé sur le fil, pour le seul plaisir d'un effet d'annonce ? On ne blesse jamais les gens, quand on a une once d'intelligence : on les respecte (le cas de figure le plus normal) ou on les anéantit. Pas de demi-mesure !
Rédigé par : benjamin borghésio | 19 juin 2013 à 14:09
J’ai bien peur que le couple Sarkozy-Guéant, qui fait apparaître, sous les feux de l’actualité, certaines turpitudes, ne masque un autre couple autrement infernal, le couple UMP-PS.
En matière de secrets à lever, vous allez être servi.
La commission d’enquête sénatoriale planche actuellement sur l’évasion de capitaux et la fraude fiscale. C’est filmé et rendu public (un élément démocratique trop rare pour ne pas être signalé).
Au risque d’alimenter le réflexe du « tous pourris » avec les conséquences que l’on sait (chacun trouvera les solutions qu’il peut), je mets les liens des deux vidéos (qui se suivent) dont je considère comme un devoir citoyen de les regarder jusqu’au bout.
http://videos.senat.fr/video/videos/2013/video18550.html
http://videos.senat.fr/video/videos/2013/video18551.html
Nous assistons là aux dérives absolues d’un système qui n’a rien de démocratique (ce que je me tue à répéter) mais qui est, par définition et dans les faits, oligarchique.
Rédigé par : Claude L | 19 juin 2013 à 12:36
" - comme il aurait été au comble de l'allégresse s'il avait reçu le projet de lettre de Christine Lagarde, servile, immature, puéril ! -,"
et authentique ???
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" L'élection de Villeneuve-sur-Lot, n'en déplaise au président Hollande, ne tient pas qu'à l'affaire Cahuzac et pourrait se révéler comme le prélude à une France tellement dégoûtée et désorientée que le FN lui apparaîtrait comme une boussole acceptable."
Est-ce que vous-même ne devriez pas retourner à vos amours du premier tour de l'élection présidentielle ? De toute façon, il n'arrivera visiblement rien d'intéressant pour vous de ce qui profondément semble vous motiver, sous ce gouvernement !
Rédigé par : Catherine JACOB | 19 juin 2013 à 12:25