On n’en a pas assez parlé parce que les élucubrations politiques, sociales et culturelles de la Droite forte, tendance pourtant influente au sein de l’UMP, sont tellement devenues familières qu’elles n’étonnent plus.
L’inénarrable duo Peltier/Didier – au fait, quel est le statut exact du second dans le parti, pour répondre à une interrogation de François Fillon ? – fait des siennes régulièrement et bizarrement est l’objet, de la part des médias, d’une sollicitude et d’une attention inversement proportionnelles à la pauvreté intellectuelle de ce qu’il propose et diffuse.
Nos duettistes se sont récemment émus du fait qu’à leur sens, le monde médiatique était dominé par la sensibilité de gauche et qu’il conviendrait donc de prévoir, pour combattre cette emprise, un quota de journalistes de droite dans la presse écrite, à la radio et à la télévision.
L’indignation des uns et la dérision des autres les ont accablés tant l’absurdité du procédé apparaissait éclatante. Cependant, dans sa formulation erratique, il n’était pas loin d’exposer une problématique qui revient, depuis des lustres et face aux informations sensibles, troubler à la fois les médias et ceux qui attendent d’eux pluralisme, honnêteté et objectivité.
Rien à voir, il est vrai, avec la bronca inouïe ayant accueilli il y a quelques années le constat de Renaud Camus questionnant l’influence des journalistes juifs dans les médias. Toutefois, il n’était pas indécent d’ouvrir un tel débat à partir du moment où à l’évidence la religion juive, chrétienne, notamment catholique, ou musulmane pouvait avoir une incidence sur la perception nationale et surtout internationale. Alain Finkielkraut, à cette occasion, avec courage était venu au secours de son ami Renaud Camus.
On perçoit mal d’abord comment auraient pu être identifiés à coup sûr ces « journalistes de droite » même si dans le champ économique et financier où le réalisme prime, je n’ai pas l’impression qu’ils font défaut, bien au contraire.
Par ailleurs, je l’ai souvent relevé dans le domaine judiciaire, les notions classiques de droite et de gauche n’ont guère de sens dans la mesure où il existe un regard journalistique qui, toutes tendances politiques confondues, a sa spécificité et conduit la plupart des professionnels de l’information à adopter un point de vue homogène et pour ainsi dire unique.
Pour la justice par exemple, préjugés, réflexes, partialités, méconnaissances et, globalement, le culte de l’avocat plus que celui de la vérité surgie des audiences et des débats imposent une vision biaisée qui dépasse, et de très loin, l’appartenance partisane.
Dans un monde idéal, l’éthique professionnelle devrait pourtant interdire que les citoyens puissent qualifier idéologiquement tel ou tel journaliste. En ce sens, que France Inter soit unanimement perçue comme une radio de gauche est plus une défaite de celle-ci que l’affirmation valable d’une identité.
Il ne s’agit pas ici de reprendre les termes de la polémique ayant mis aux prises Patrick Cohen et Frédéric Taddéï. Sur le principe, je maintiens que ce dernier, en n’excluant personne, se comporte heureusement plus en journaliste qu’en justicier mais à l’expérience, force est de reconnaître que l’un et l’autre de ces brillants animateurs ouvrent leur univers médiatique, en définitive, à un nombre relativement restreint d’invités, toujours les mêmes, même si le soufre là change parfois du conformisme ici.
En laissant de côté cette exigence d’objectivité tellement répudiée par les journalistes qui l’analysent comme un défi impossible à relever, je souhaiterais que nous acceptions de focaliser sur ces deux notions : le pluralisme et l’honnêteté.
La première est fondamentale qui viendrait à tout coup ne pas laisser le journaliste seul maître de ses initiatives. Il aurait l’obligation de la diversité des points de vue. La contradiction nécessaire sur les plans politique, économique et social devrait être assurée dans chaque émission ou dans l’élaboration des programmes. La pensée unique, pour ne pas le demeurer avec le déficit qu’elle cause, exige d’être combattue soit immédiatement soit dans la suite. En tout cas, on ne peut pas la laisser toute seule occuper le terrain des idées et des analyses.
La seconde prescrit un équilibre, des échanges, une réciprocité qui sont tout sauf naturels. Que le responsable de l’émission à la radio ou à la télévision soit remarquable ou non, la tentation pour lui, médiocrement ou plus subtilement, est de transmettre son propre message par l’entremise de ses invités. L’honnêteté réside précisément dans le fait de ne pas s’abandonner à cette propension et de s’assigner pour rôle et pour ambition non pas de se faire valoir, soi, mais seulement de mettre en place tout ce qui permettra un débat et un éclairage fiables et acceptables.
Même les plus grands esprits répugnent à cette modeste mais capitale entreprise.
Alain Finkielkraut, notamment, au moins à deux reprises dans Répliques, a préféré voir confirmer, par des soutiens choisis pour cela ou par ses questions orientées, ses préjugés ignorants : dans l’affaire Fofana et dans le dossier El Shennawy. Moi qui portais aux nues, sans l’avoir expérimentée, son intégrité intellectuelle, j’ai dû beaucoup en rabattre ! Il invite, lui aussi, seulement les personnes qui sont d’accord avec lui et préfère son parti pris à l’émergence d’une vérité grâce à l’honnêteté et à l'instauration d'une contradiction.
En définitive, n’ai-je pas été trop sévère avec notre tandem de l’UMP ? Si sa volonté, avec cette provocation du quota, était non seulement de se faire houspiller et d’exister mais aussi de faire réfléchir, il a gagné.
Ce billet est une pierre modeste.
"La première est fondamentale qui viendrait à tout coup ne pas laisser le journaliste seul maître de ses initiatives. Il aurait l’obligation de la diversité des points de vue. "
Exemple récent de diversité des points de vue, hier, 21/08/13, à 'C dans l'air' :
Valls et Taubira à la case prison
Mme Evelyne Sire-Marin explique que le juge d'application des peines est submergé de dossiers, mille deux cents environ, et qu'ainsi il ne peut accomplir de travail sérieux. Là-dessus, on passe le sujet préparé par un journaliste qui fait état de "plus de cent" dossiers.
Une telle diversité ne reflète même pas le point de vue de la bouteille à moitié vide qui s'oppose à la bouteille à moitié pleine, mais une vraie volonté soit de dissimuler l'ampleur du problème (journaliste) soit de l'exagérer (ancienne présidente du Syndicat de la magistrature et ancienne co-présidente de la Fondation Copernic, soutien du Front de Gauche).
D'où l'humble téléspectateur est conduit à douter, dans un cas comme dans l'autre.
C'est quoi la vérité à la fin ?
S'agissant de la cruciale question de la récidive dont le taux reste constant quel que soit le dispositif pénal mis en place pour la juguler, et qui concerne majoritairement des détenus qui seraient mieux à leur place dans un HP, ce qui serait le cas, toujours d'après Mme Sire-Marin, de 60% des détenus, le citoyen ne peut pas se satisfaire d'un enfumage de marchands de tapis !
Et pour en terminer avec ce sujet, un pays dont la population carcérale atteint le double du nombre de places d'incarcération disponibles et dont le nombre de condamnés n'effectuant pas leur peine est proche du double de ceux qui l'effectuent, est, de quelque point de vue que l'on se place - éducation, politiques sociales, pénales etc. - un pays qui ne va pas bien ; et se projeter à 2025 n'apparaît pas comme la meilleure des solutions à ces questions !
Il est irresponsable de la part de nos politiques de tout bord de se rejeter mutuellement la faute les uns sur les autres pour sauver leur tête avant même d'avoir retroussé leurs manches !
Le citoyen de base est fatigué d'être pris pour un gogo par tous ces gens : journalistes, syndicats, partis politiques, éducateurs, familles j'men foutistes et j'en passe.
Rédigé par : Catherine JACOB | 22 août 2013 à 10:35
Il n'y a pas que le "petit écran" dans la vie... il y a également toute cette littérature économique de gauche qui en ce moment nous porte aux nues des "patrons de gauche".
Dans le livre "Ceux d'en haut", le journaliste Hervé Hamon nous tresse des couronnes sur un patron qui en moins de cinq ans a fermé plusieurs filiales : Londres, Afrique du Sud, Pays-Bas, etc. Pas un mot sur ce fait avéré et vérifiable, faudrait-il tenir le stylo de Monsieur Hamon ?
Puis on nous tresse des couronnes sur la patronne d'Air France Cargo et sur son éblouissante réussite, or ce matin même Air France planche en comité d'entreprise sur le licenciement de près de 3000 personnes, dont Air France Cargo qui peine à survivre...
De qui se moque-t-on ?
Fermez vos télévisions.
Rédigé par : Savonarole | 31 juillet 2013 à 11:23
Mardi 30 Juillet. France Inter. Patrick Cohen est en vacances...
C'est donc Pierre Weill qui interviewe l'invité du jour : Eric de Montgolfier.
Les questions sont courtes, pertinentes et Monsieur de Montgolfier peut développer ses points de vue. C'est très intéressant.
Interview apaisante. Non seulement en raison du fond, mais aussi sur la forme. Rien à voir avec les interviews 'déchiquetées' par Patrick Cohen ou Pascale Clark, qui ne cessent d'interrompre leurs interlocuteurs.
Rédigé par : jack | 31 juillet 2013 à 00:52
"Il ne s’agit pas ici de reprendre les termes de la polémique ayant mis aux prises Patrick Cohen et Frédéric Taddéï. Sur le principe, je maintiens que ce dernier, en n’excluant personne, se comporte heureusement plus en journaliste qu’en justicier mais à l’expérience, force est de reconnaître que l’un et l’autre de ces brillants animateurs ouvrent leur univers médiatique, en définitive, à un nombre relativement restreint d’invités, toujours les mêmes, même si le soufre là change parfois du conformisme ici."
C'est exact. Et il en est de même pour d'autres émissions politiques animées, elles aussi, par de brillants journalistes. C'est le cas de l'émission sur LCI "Choisissez votre camp", animée par Valérie Expert, ou "C dans l'air" animée par l'excellent Calvi, qui sont de bonnes émissions.
Ces journalistes qui semblent veiller à une représentation équilibrée des opinions de droite comme de gauche, font appel quasi toujours aux mêmes intervenants, dont on connaît par avance les positions avant même que le débat n'ait lieu.
Les débats politiques souffrent, à la télévision, d'un excès de parisianisme...
Quant aux deux Pieds nickelés qui font l'objet de votre billet, il vaudrait mieux, en effet, pour la droite, qu'on ne les voie pas trop souvent sur les écrans, si cette droite-là veut recouvrer un semblant de crédibilité !!
Rédigé par : berdepas | 30 juillet 2013 à 22:48
"Le journalisme sans peine" de Patrick Rambaud, pourtant de gauche, est ce qu'il y a de mieux pour mesurer le niveau intellectuel de nos prescripteurs d'opinion.
Ce livre est aujourd'hui introuvable.
Voici une critique de l'ouvrage lors de sa parution :
"Si vous dites: «Le maire a aussitôt réagi quand la rivière a débordé», vous parlez bêtement français. Si vous dites: «L'édile a rebondi à chaud sur les tragiques inondations de sa ville», vous vous exprimez en «médiatique». Mais n'allez pas vous figurer qu'il est aisé de passer de l'un à l'autre. L'idiome journalistique exige un apprentissage rigoureux, une véritable méthode Assimil.
Admirables pédagogues, les professeurs Burnier et Rambaud fournissent d'abord le vocabulaire de base, qui doit être employé à tire-larigot: sans états d'âme, gérer, revisité, incontournable, surréaliste. Puis ils vous inculquent les métaphores sportives, gréco-latines et militaires dont vous trufferez vos phrases: mettre la pédale douce, l'épée de Damoclès, la boîte de Pandore, monter au créneau, tirer à boulets rouges. Une fois que vous aurez rendu votre copie, ils vous guideront dans la maîtrise du cliché acrobatique, du genre «Il y a une lacune dans l'échafaudage du plan Juppé» ou «La balle est dans le camp des slalomeurs». Enfin, si vous en avez le courage, des exercices de perfectionnement vous permettront de manier les guillemets et l' «anglo-barbouillis»: «Elle a signé cinq films inégalement ambitieux, même si pas forcément toujours convaincants.»
Comme dans leur célèbre Roland Barthes sans peine, publié voilà près de vingt ans, Michel-Antoine Burnier et Patrick Rambaud n'ont eu recours qu'à des exemples authentiques. D'où le caractère hilarant, mais aussi un peu accablant de ce petit dictionnaire à la Flaubert. Bien fort celui qui peut se vanter de n'avoir jamais utilisé l'un des 1 249 clichés recensés en fin de volume. Après s'être bien moqué des autres, le lecteur avisé aura donc intérêt à se moquer de soi-même. Car cette pochade, en négatif, est un précieux manuel de français.
Média-tics"
par Didier Sénécal
Lire, avril 1997
Rédigé par : Savonarole | 30 juillet 2013 à 14:05
Ce qui nous manque aujourd'hui ce sont des journalistes d'investigation qui s'en tiennent aux faits. Reste pour chacun à se faire ensuite son opinion personnelle. Jean-Dominique Merchet sur son blog Secret Défense est de ceux-là.
Rédigé par : Jabiru | 30 juillet 2013 à 13:03
Un journaliste, politique ou pas, peut être d'abord un très bon technicien ou un excellent pédagogue, ne pas voir des opinions subliminales partout.
En ce qui concerne le journalisme d'opinion, une bonne dose de conformisme, de droite, de gauche, ou ni de droite ou ni de gauche y préside souvent. Ce conformisme est le faux nez de l'autosatisfaction et de la paresse. Même une émission appréciée comme "C dans l'air" n'y échappe pas. Au fil des années, j'ai parfois l'impression que l'émission d'Yves Calvi, qui renouvelle pour moi trop peu ses intervenants spécialistes, ressemble au Muppets Show. Ceci posé, on peut aussi chérir ces repères comme on aime regarder tous les soirs la grand' messe de 20 heures ou aller faire son tiercé chaque samedi matin au bar du coin.
Rédigé par : scoubab00 | 30 juillet 2013 à 11:52
Serions-nous à la veille d'une nuit du 4 août ?
Philippe Bilger a-t-il des remords ou des éclairs de lucidité ?
95% des médias sont ouvertement de gauche par facilité et intérêt.
Toujours les mêmes meneurs de la bonne pensée... Alain Finkielkraut, Patrick Cohen, J P Elkabbach, Alain Duhamel, J M Aphatie et en apothéose les magnifiques insubmersibles Poivre d'Arvor, JFK, BHL, Attali qui peuvent soutenir tout et son contraire dans un même instant sur plusieurs médias à la fois.
Par-dessus tous ces oligarques de la bonne pensée s'agitent et besognent leurs innombrables serveurs de soupe qui dirigent, orientent les débats, canalisent et suggèrent les réponses attendues, voulues et formatées.
Alors... à droite-tribord toute ou restons à gauche-babord tranquille... qu'importe l'essentiel c'est de garder discrètement le pouvoir et les privilèges quitte à mettre encore une couche de compassion et d'humanisme de supermarché.
La nuit du 4 août... c'est mal parti.
Rédigé par : lafleur | 30 juillet 2013 à 11:47
Frank Boizard : "bagarre dans un bordel mexicain"...
Dans son livre "Les Dictateurs", l'historien Jacques Bainville évoque avec humour le cas d'Antonio Guzman Blanco : sur son lit de mort il reçoit l'extrême-onction, le prêtre lui demande de pardonner à ses ennemis : "je ne peux pas, je les ai tous tués !"...
Feydeau a dû s'en inspirer pour le rôle du généralissime sud-américain du Fil à la patte.
Rédigé par : Savonarole | 30 juillet 2013 à 11:19
« La seconde [ l’honnêteté] prescrit un équilibre, des échanges, une réciprocité qui sont tout sauf naturels. Que le responsable de l’émission à la radio ou à la télévision soit remarquable ou non, la tentation pour lui, médiocrement ou plus subtilement, est de transmettre son propre message par l’entremise de ses invités. »
Il est clair que nombre d’interviewers accordent plus d’importance à leurs questions qu’aux réponses de leurs invités, n’attendant même pas la fin de la réponse pour passer à une autre question. Agaçant sans doute pour l’invité et frustrant pour l’auditeur qui aurait aimé avoir l’intégralité de la réponse.
Le pire étant de couper l’invité pour lui dire qu’il n’a plus qu’une minute pour répondre avant la page de pub.
Rédigé par : Achille | 30 juillet 2013 à 10:29
Notre démocratie est pourrie et notre presse, ne vous en déplaise, est aussi pourrie de gauchisme et de conformisme.
Cela défrisera les mous et les pusillanimes mais ce genre de décadence finit toujours de la même façon, comme disait Seyès : «Bah, nous aurons une dictature militaire».
L'alternative, une fois la décadence entamée, est simple : soit des mesures autoritaires et arbitraires immédiates pour stopper la chute, comme proposent Peltier et consorts, mais tout à votre mollesse, vous vous y refusez ; soit la chute continue et on arrivera à un point où les Français en auront tellement ras-le-bol du désordre qu'ils se jetteront dans les bras du premier apprenti sorcier venu, et vous regretterez Peltier et son orchestre.
Vous croyez que la politique, c'est une discussion entre bourgeois dans un salon parisien. Non, la politique, c'est violent, c'est une bagarre dans un bordel mexicain, il arrive qu'il y ait des morts, et ils ne se relèvent pas à la fin de la pièce.
Rédigé par : Franck Boizard | 30 juillet 2013 à 09:17
La Chine n'arrive pas à bloquer les informations désagréables, et la pollution ne cesse d'être plus présente. L'URSS n'a jamais empêché le délabrement de s'instaurer. La DDR n'aurait jamais imaginé que les gens, les c..., ceux qu'on méprise se portassent en foule à Brandenburgischer Tor. Ceaucescu n'a pas résisté à la pression orchestrée à l'Ouest et reprise en refrain par les populations. La Corée du Nord qui est allée jusqu'à assassiner sa population et lui apprendre à pleurer au coup de sifflet n'arrive pas à résister au mouvement qui l'amènera un jour à regagner la Terre.
La censure est la meilleure des choses à condition qu'elle ne dispose ni du pouvoir de police ni du pouvoir judiciaire.
Chez les Français, la censure, purement intellectuelle, issue de soixante ans de crypto-communisme, de catholicisme progressiste et de syndicalisme gangrené, résulte de la mentalité, elle émane du peuple lui-même, c'est l'exception française. Les petits combats de chefs pour déterminer la nuance exacte de gauche qu'utilise le peintre de l'information n'ont qu'une valeur toute relative. Au fond, vous êtes tous d'accord pour refuser les chevaliers de Saint-Georges, Jünger le sentait déjà en 1944, lui qui aimait tant la France. Il voyait bien venir la généralisation des compromis et les a transcendés dans "Les prochains Titans". Testart a écrit "Simon l'embaumeur", mais vous applaudissez aux guignolades qui vous mènent tout droit à la société pneumatique. Nous discutons tout d'un pape qui évoque le danger des lobbies,....... l'Eglise....... vraiment. Le peuple aime l'interprétable, le petit mensonge, le petit oubli qui écorchent sans faire mal, juste de quoi hausser les épaules. Un député des Bouches-du-Rhône a écrit dans son blog que Méric avait été assassiné par un voyou fasciste, il ne s'est pas excusé, à sa façon, il était journaliste, député-journaliste. Aujourd'hui, cette page a disparu, certains l'ont gardée pour lui en reparler, lors de la prochaine législature. Il en sera de ce député comme des journalistes, un jour recensés par un historien des mentalités et piqués sur une planche comme des insectes, au chapitre des godenots.
Quant aux émissions de télévision, il n'en est aucune que dix minutes de lecture n'aient fait oublier.
Pour la liberté de parole sous Monsieur de Gaulle, je crois bien qu'on y a vu pour la dernière fois, en France, les journaux avec des pavés blancs, cancellés. Il s'agissait alors de couvrir le bruit du sang de nos harkis qu'on laissait couler à gros bouillons sous les couteaux des mêmes Algériens qui aujourd'hui demandent des excuses, il n'y aura jamais la paix avec ceux-là, jamais. Voyez-vous, M.Bilger, face à cette horreur, les ballets roses des mercantis de la parole n'ont strictement aucun intérêt.
Le tempérament, c'est que le choix ne s'impose pas, il nous est imposé et qu'il vaut mieux ratiociner sur les nains de jardin qu'avoir à déplorer l'arrivée de Kniebolo.
Rédigé par : amfortas | 30 juillet 2013 à 01:44
Didier et Peltier ne sont pas plus mauvais que Stéphane Guillon et Didier Porte dont on apprend au fil des jours qu'ils font des spectacles à Tancarville ou à Prapoutel Les Sept Laux, dans la salle polyvalente Jean Moulin ou Jean Jaurès, comme vous voudrez.
Dès que les deux ex-guignols de France Inter approchent Villeneuve-Saint-Georges, plus aucune télévision ne les invite.
Sic gloria mundis...
Rédigé par : Savonarole | 29 juillet 2013 à 20:35
Il est de bon ton de faire comme si l'on ne comprenait pas quand on parle des orientations d'un média. Il suffit d'écouter une émission de Daniel Mermet à France Inter pour découvrir l'art de la manipulation.
Les journaux de Télématin à France 2 étaient si contrôlés pendant les manifs pour tous que j'ai pris cette émission que j'aimais bien en grippe.
Le comble ce sera Laurent Ruquier qui explique qu'il peut inviter qui il veut sur une télévision publique, sous-entendu ne pas recevoir ceux qui lui déplaisent. Le pape François vient de dire que le problème des homosexuels n'était pas leur orientation sexuelle mais leur lobbying.
Je me sens après ces propos horriblement à droite, mais mon bon monsieur je veux seulement entendre dans les médias en plus raffiné ce que me disent les gens dans la rue.
Le droit de réponse systématique devrait être plus encouragé. Ainsi aurait-on peut-être une pluralité d'opinions sur les médias, et les faiseurs d'opinion se méfieraient.
Rédigé par : Perplexe-gb | 29 juillet 2013 à 19:11
Il est un sujet qui pose problème dans notre "médiacratie" c'est le rapport entre journaliste et la justice, cette dernière étant évidemment représentée par les juges. Comme vous le soulignez, les avocats qui eux, peuvent parler des affaires en cours, refont sur les marches du palais les auditions. Les politiques peuvent insulter publiquement les juges, les traîner dans la boue, ces derniers ne peuvent que se taire. Et s'il ont le malheur de s'insurger contre le traitement qui leur est fait, c'est un tollé général ! On leur promet une saisine du CSM, la destitution, quasiment la guillotine !
Il faudrait, d'une façon ou d'une autre sortir de cette situation détestable.
Rédigé par : Nemosus | 29 juillet 2013 à 16:54
"Il [Finkielkraut] invite, lui aussi, seulement les personnes qui sont d’accord avec lui et préfère son parti pris à l’émergence d’une vérité grâce à l’honnêteté et à l'instauration d'une contradiction."
Pas sur tous les sujets, tout de même.
Et on ne peut sans doute pas avoir une perception équilibrée sur tous les sujets...
Ce qui est pénible, c'est le martèlement d'une orientation politique (la discrimination positive, la baisse du nucléaire civil, les OGM, la nécessité de baisser les dépenses d'administration*...) par des journalistes qui ne réalisent même pas qu'il y a effectivement un choix à faire, sans même parler de le documenter.
Il y a aussi un manque de réflexion sur les différents sujets. Pour les taux d'incarcérations par exemple, on lit parfois que l'Allemagne emprisonne moins que la France :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/05/27/01016-20130527ARTFIG00638-christiane-taubira-prise-au-piege-des-prisons.php
Mais compte tenu de la dénatalité allemande, les tranches d'âges les plus basses (moins de 40 ans) ont à peu près la même taille en France et en Allemagne.
Or, ce sont ces tranches d'âge qui sont les plus impliquées dans la délinquance violente.
Donc, la comparaison des taux d'incarcération en pourcentage de la population totale ne suffit pas à donner une information utilisable...
Par un calcul rapide, si on calcule le nombre de détenus de tous âges divisé par la population de moins de 40 ans, l'Allemagne serait 108,8%, la France restant à 103,5. (87,6%*82/66).
* alors que ce sont les dépenses sociales qui sont plus élevées en France que chez nos partenaires, pas les dépenses d'administration qui sont dans la moyenne.
Rédigé par : pb | 29 juillet 2013 à 14:11
Ah, l’information et l’objectivité des journalistes !
Il y a ce qui se dit,
Ce que l’on voulait dire,
Ce que l’on entend,
Ce que l’on comprend.
Il y a la langue de bois,
Et puis la calomnie, une rumeur légère,
Qui se dresse, qui enfle en grandissant.
Et puis, et surtout, il y a le non-dit.
Tout est dit dans le non-dit, il suffit de l’entendre.
Rédigé par : Tipaza | 29 juillet 2013 à 13:43
BigFish,
Vos propos sont marqués de la plus irréprochable honnêteté intellectuelle.
Il est clair pour tout le monde en effet que la "télé" n'était pas la voix de son maître jusqu'à la fin du siècle dernier; mais il faut dire qu'elle fut particulièrement exemplaire d'une parole libre sous de Gaulle, Pompidou, Giscard et Mitterrand.
Faut-il déduire de la tonalité "objective" de vos mises en cause du centre-gauche - tueur, comme chacun le sait, de la liberté d'expression - que vous êtes de droite ? Je me refuse à le penser.
Rédigé par : Christian C | 29 juillet 2013 à 13:33
Le duo d'idiots, vous avez bien raison de le stigmatiser...
Au-delà, on ne peut s'empêcher de penser que l'expression d'une pensée non conforme (par exemple et dans le désordre : l'islam est une religion intolérante, que faire des immigrés inaptes au travail, l'Etat prélève trop de taxes, ce n'est pas de manque d'enseignants dont souffre l'Education nationale, à quoi sert le ministère de la Culture, etc.), tout en l'argumentant, est devenu très difficile sur les ondes ou à la télévision.
Certes quelques "excités" de droite comme Eric Zemmour ou Elisabeth Lévy ou Eric Brunet, sont tolérés, mais au titre de "fous du Roi" sans plus ! Ce qui me réconforte c'est qu'en dépit du discours sirupeux et convenu qui sévit, notamment sur France Inter, les Français persistent à percevoir une réalité qui les afflige et dont le rapportage médiatique les insupporte de plus en plus.
Cerise sur le gâteau : Nicolas Demorand est recruté au "Grand journal" de Canal + !!
Rédigé par : caroff | 29 juillet 2013 à 12:49
Note sous Bilger,
in G.B. (Gazette du Bilgéblogue)
et in J.C.B. (Juris-Classeur Bloggérique)
Il appert que de telles disputations sui generis auparavant restreintes sont appelées à connaître des occurrences croissantes.
Cette tendance est inhérente à, et traduit la réalité de la nouvelle hiérarchie des pouvoirs.
1er Pouvoir : les inter-média (journalo-pros)
2ème Pouvoir : la nébuleuse en-robée au premier chef la caste magistratesque, échappée bordelaise, avec en comparsité gourmande les mandataires de l'avocasserie (sans oublier les supplétifs affidés psys)
3e Pouvoir : le Résident élyséen
4e Pouvoir : de plus en plus d'opérette, les parle-mentaires aux abois.
Selon cette hypothèse il est parfaitement banal que les nouveaux princes de "l'animation" provoquent dans la nouvelle courtisanerie émois et chochotteries aux moindres de leurs effets de scènes...
Rédigé par : Maître Jean DAMNED | 29 juillet 2013 à 12:34
La proposition des duettistes est ce qu'elle est, sans doute critiquable, mais il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
Vous vous souviendrez certainement que la gauche avait mis sur pied dans les années 70 un "Comité de vigilance" sous la présidence de Mme Charles-Roux, afin d'oeuvrer pour "le droit d'expression des courants d'opinion" et contre "la censure" - la France étant alors, à n'en pas douter, un ersatz de la Corée du Nord.
Vous vous souviendrez également que, après 1981, la gauche arrivant au pouvoir s'était empressée d'imposer un quota de journalistes "bien-pensants", notamment communistes, à la télévision publique.
Je ne mentionne ici que les journalistes, pas les hiérarques de l'époque et les performances inégalées de l'ineffable Moati à FR3 dont il reconnaît désormais lui-même qu'il avait notablement exagéré (euphémisme). C'est un peu comme Lacouture et la guerre d'Indochine ou de Beer et la chute de Phnom Penh ! Grâce à sa notoriété, on dit, écrit, proclame, affirme des énormités, malheureusement reçues par beaucoup comme paroles d'Evangile, pour se rétracter plus tard...
A de rares exceptions (Taddéï que vous citez, entre autres) la "bien-pensance" de centre gauche, un peu jésuite, souvent hypocrite, prévaut indubitablement et Cohen en est l'indiscutable archétype, arrogant, sûr de lui et souvent méprisant quand son invité (?) ne rentre pas dans ses stéréotypes. Il semblerait néanmoins que les résultats d'audience de la radio où il exerce ses talents ne soient pas à la hauteur - il a, évidemment, immédiatement clamé que ce n'était pas de sa faute !
Rédigé par : BigFish | 29 juillet 2013 à 09:04
Cher Philippe Bilger,
Non, vous n’avez pas été sévère avec « votre » tandem de l’UMP.
Pluralisme et honnêteté figurent à bon escient dans votre interrogation sur la définition de l’information dans une démocratie.
La presse française, écrite, radiophonique, télévisuelle et internet, est pluraliste pour ce que je peux en savoir. Chaque citoyen a donc l’opportunité de rechercher des angles, des points de vue différents, voire opposés, sur tout sujet, sans avoir à vider son compte en banque. Quant à qualifier le pluralisme à l’intérieur de chaque rédaction, c’est une toute autre question.
Une très grande majorité de journalistes sont honnêtes. Sont-ils pour autant objectifs ? Impartiaux ? Je ne le pense pas, mais je ne pense pas que ces notions soient consubstantielles d’un journalisme honnête. Je serais enclin à la méfiance, à titre personnel, face à un(e) journaliste ou un directeur de rédaction affirmant leur objectivité et leur impartialité inattaquables.
Je suis très opposé, pour ces raisons, à votre présupposé : « l’éthique professionnelle devrait pourtant interdire que les citoyens puissent qualifier idéologiquement tel ou tel journaliste », car cette identification idéologique est le préalable à la réception de l’information par le citoyen. Si vous examinez le paysage journalistique, il se compose de deux populations : celle qui est très identifiée par les lecteurs/auditeurs/téléspectateurs comme marquée par telle tendance. Avons-nous vraiment le moindre risque d’être induits en erreur par tel journaliste, dès lors que nous savons d’où il s’adresse à nous, et qu’il est honnête ? L’autre population est celle des journalistes dont il est très difficile d’identifier la couleur. Celle-ci pourrait se révéler plus dangereuse, parce qu’insidieuse, en utilisant le cas échéant le paravent de cette « absence de couleur » pour tordre les informations ou les interprétations diffusées. Ce n’est heureusement pas le cas d’une grande majorité de journalistes, et là réside la question fondamentale : l’honnêteté.
Vous citez, en illustration, Alain Finkielkraut en prototype du journaliste malhonnête ; erreur, cher Philippe Bilger, Finkielkraut n’est pas journaliste. Tout au plus pourriez-vous le qualifier d’éditorialiste, catégorie de journalistes dispensés d’absence de coloration.
Enfin, quand vous écrivez que France Inter est « unanimement perçue » comme une radio de gauche, je pense que vous vous trompez. Les politiciens de droite s’expriment largement pour fustiger le caractère gauchiste, voire bolchevique, de cette antenne. C’est toute la différence entre la réalité et la perception de la réalité. Mais nous entrons là dans une autre science : le marketing, qui n’est pas vraiment l’ami de l’information dans le sens que vous lui donnez.
Dans tous les cas, la lecture critique reste avec l'intelligence individuelle la meilleure prévention de la propagande.
C'est peut-être là que le bât blesse.
Rédigé par : Christian C | 29 juillet 2013 à 08:57
La presse, répète-t-on à satiété, doit être pluraliste. Or, c'est l'opinion qui peut être pluraliste, pas l'information. Selon sa nature même, l'information peut être fausse ou vraie, non pas pluraliste. Plus une information est pluraliste, moins elle est une information. Le cliché de l'impossible objectivité n'est souvent que l'asile de la paresse - ou de la fourberie. Le devoir de la presse est d'acquérir cette connaissance et de la transmettre. Le pluralisme reprend ses droits et retrouve sa nécessité lorsque vient le moment de tirer les enseignements des faits établis, de proposer des remèdes, de suggérer des mesures. Malheureusement, dans la pratique, le "pluralisme" s'exerce presque toujours avant ce stade, il trie les informations, il leur barre la route, il les passe sous silence, il les nie, les ampute ou les amplifie, voire les invente, de manière à adultérer dans sa phrase embryonnaire le processus de formation de l'opinion. Quand on invoque le "pluralisme", on se réfère sans vergogne à un prétendu droit pour chaque journal de présenter les informations à sa manière (Jean-François Revel, extrait de La Connaissance Inutile, publié en 1988...). Il est dommage que vous mélangiez information et opinion. L'une et l'autre sont deux processus distincts dont le mélange brouille le fonctionnement démocratique. Finalement, la paresse qui les ignore facilite le mensonge, ce grand guide de notre siècle.
Rédigé par : Archibald | 29 juillet 2013 à 08:36
@Achille
Coluche a repris la formule de George Orwell qui écrivait dans La Ferme des Animaux "tous les animaux sont égaux mais certains le sont plus que d'autres".
Rédigé par : Archibald | 29 juillet 2013 à 08:29
Pauvre duo ! qui prétendrait par manque d'arguments nous sortir le facile et intellectuellement rachitique constat "il est de droite" ou "il est de gauche"...
Rédigé par : calamity jane | 29 juillet 2013 à 08:16
Bonjour Philippe Bilger,
« Nos duettistes se sont récemment émus du fait qu’à leur sens, le monde médiatique était dominé par la sensibilité de gauche et qu’il conviendrait donc de prévoir, pour combattre cette emprise, un quota de journalistes de droite dans la presse écrite, à la radio et à la télévision. »
Il est vrai que nos Dupond et Dupont de la « Droite forte » ne sont pas à une énormité près.
On pourrait mettre cela sur le compte de leur jeunesse, mais vu que les deux compères ont atteint leur trente-septième année, la crise d’adolescence est déjà loin derrière eux. Par contre leur maturité politique semble très en retard.
Ainsi donc, selon eux, il faudrait établir une sorte de parité gauche-droite dans la presse, un peu comme il existe maintenant une parité homme-femme au gouvernement.
Et donc avant d’obtenir sa carte de journaliste l’impétrant devrait donner sa couleur politique et si par malheur il était dans la catégorie excédentaire, je suppose qu’il serait mis sur une liste d’attente le temps qu’une place correspondant à sa « couleur politique » se libère.
Je crois que c’est Coluche qui disait un truc du genre «. l’égalité c’est bien, mais il y en a toujours qui veulent être plus égaux que les autres ».
En tous cas nos duettistes Peltier-Didier sont très difficiles à égaler dans le domaine du ridicule. Mais heureusement pour eux, celui-ci n’est pas mortel !
Rédigé par : Achille | 28 juillet 2013 à 22:52
L'existence de médias "de gauche" ou "de droite" n'est pas en soi absurde. Il y en a bien dans la presse écrite.
Je trouve regrettable qu'en France, l'opposition n'ait aucune chaîne de télévision. Alors que c'est essentiel pour le débat démocratique.
Rédigé par : Tortuga | 28 juillet 2013 à 22:11
Je ne suis pas souvent d'accord avec A.Finkielkraut, mais je vous trouve injuste lorsque vous dites qu'il invite seulement "les personnes qui sont d'accord avec lui". Le principe de son émission est d'inviter, en règle générale, deux personnes d'avis différents, souvent opposés. Certes, lui ne cache pas le sien. J'y vois pour ma part une marque d'honnêteté.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 28 juillet 2013 à 21:07