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09 août 2013

Commentaires

oursivi

Elle n'est pas sans évoquer Lili Boulanger, autre âme impalpable égarée dans la pesante matière.

AO

Savonarole

@amfortas

"l'épisode de la casserole d'huile bouillante"

C'est authentique.
Toutefois je me suis peut-être trompé, il s'agissait sans doute de calamars frits et non de paella. Je continue mes recherches pour éclaircir ce point d'histoire.
Je m'aide en cela du livre de Sygmunt Stein "Ma guerre d'Espagne /Brigades Internationales, la fin d'un mythe" (Editeur Seuil).

amfortas

A posteriori et pour personne car le sujet est épuisé par le billet suivant, mais tout de même.
J'ai adoré l'épisode du pied dans la casserole d'huile bouillante, dont je ne vois pas bien en quoi celle-ci est nécessaire à la paella, je parle en cuisinier...
Adoré aussi l'affrontement entre la tendance favorable au mysticisme punitif et la section des vivants passionnés.
C'est le rôle des esprits supérieurs d'animer ainsi les comportements, dont il reste, pour Simone Weil, cet étrange paradoxe avec l'enseignement d'Alain que Léautaud trouvait terne, inutile et sans relief, mais il disait de la musique de Chopin qu'elle était d'un poitrinaire.......
C'est vrai que la lecture, même assidue et répétée de l'oeuvre de Weil engendre un malaise, admiration de la force de la conviction, de la puissance de la recherche et déception devant l'inachèvement, en même temps qu'un soupir de soulagement du fait de la mort prématurée comme si celle-ci était le corollaire de celui-là. Je pense à Thérèse de Lisieux, engoncée dans les préparatifs festifs de sa mort et Thérèse d'Avila, la tonitruante, les mystiques ont l'avantage d'interroger notre nature animale supérieure.

Mary Preud'homme

«La malédiction d'Israël pèse sur la chrétienté. Les atrocités, l'Inquisition, les exterminations d'hérétiques et d'infidèles, c'était Israël. Le capitalisme, c'est Israël. Le totalitarisme, c'est Israël» (in "La pesanteur et la grâce", citation faite par Savonarole qui pourrait être sujette à caution si l'on ignore l'époque et le contexte).
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Il y a là une allusion claire à la malédiction prophétique d’Israël telle que décrite par les prophètes de l’Ancien Testament, notamment Jérémie, chapitre 24 et Zacharie chapitre 8:13.
Textes qu’il faut connaître pour comprendre le cheminement de la pensée de Simone Weil, qui cite au passage le grand prophète Isaïe, dont elle dit notamment qu’il fut porteur de la lumière pure. A cet égard, le texte sur le serviteur souffrant (Isaïe 52, 13-53) est un pur joyau authentiquement juif comme l’était Jésus de Nazareth. Ce qui est la preuve que Simone Weil reconnaissait la légitimité juive, concernant sa mission divine, tout en fustigeant les faux prophètes, les hypocrites et les menteurs tout comme le fit Jésus le premier d'entre les Justes. Son propos n’a donc rien à voir avec une quelconque politique ou avec l’état d’Israël qui n’existait pas à l’époque où elle recueillait ses réflexions dans l’un de ses nombreux cahiers. Pas plus qu’ils ne sont prémonitoires eu égard aux malédictions prophétiques d’Israël déjà citées qui, elles seules, pouvaient être qualifiées ainsi dans la mesure où l'on accorde crédit aux présages de l'Ancien Testament.
A noter encore une fois que bien que se sentant très proche du christianisme, Simone Weil, qui s’intéressait d’ailleurs à nombre de religions, au bouddhisme et même à l’astrologie, s’est toujours refusée à se faire baptiser. Ce qui la mettait d'autant plus à l'aise (dans sa quête de l’absolu) pour critiquer vertement le « poison de la chrétienté » et leurs corollaires la pédagogie divine au service du pouvoir et de la domination et le mensonge du progrès… Elle écrivait ainsi sans complexes ni souci de ménager ses plus proches amis comme le père JM Perrin : "le christianisme a voulu chercher une harmonie dans l’histoire... Et portait en lui le germe de Hegel et de Marx. La notion d’histoire comme continuité dirigée est «essentiellement» chrétienne… L’humanisme et ce qui s’est ensuivi n’est pas un retour à l’Antiquité, mais un développement de poisons intérieurs au - seul - christianisme".
C'est dire que dans sa quête de la vérité elle n'entendait pas plus ménager la coquille (le judaïsme) que le germe (le christianisme) et ce qui a suivi.
Une dénonciation du pharisaïsme et de la subversion du christianisme que l’on retrouvera un peu plus tard chez Jacques Ellul, un penseur protestant, d’ascendance juive par ses grands-parents, sociologue et théologien qui a écrit près d’une cinquantaine d’ouvrages.
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Un dernier mot à l'adresse d’Alex paulista qui persiste à qualifier de catholique la résistante Simone Weil qui s’est toujours refusée à être récupérée et à se faire baptiser - et à confondre le sort réservé aux résistants issus de tous les courants et celui des réfugiés fuyant les pogromes. Alors qu’en réalité Simone Weil a réussi, non sans mal il est vrai, (mais comme c’était le cas pour tout postulant à l’époque qu’il soit juif, chrétien, athée ou communiste) à rejoindre la Résistance à Londres où elle fut engagée comme rédactrice dans une commission. Ville où elle décéda non d’anorexie comme d’aucuns l’ont écrit auparavant, mais de la tuberculose dont elle souffrait depuis des années et que sa vie ascétique n'avait fait qu'aggraver.

Alex paulista

@ Savonarole et Nath

Simone Weil est née dans une famille athée, a dû pourtant fuir les nazis et a toujours voulu être envoyée pour aider la Résistance. Même ça on le lui a refusé parce qu'elle était "juive", alors qu'elle était la plus catholique de tous.
Ses idoles étaient Alain, les moines dominicains et les résistants d'Espagne puis de la France libre. Malgré tout ce qu'elle était, on lui a jeté et on lui jette encore à la figure sa judaïté.
"Haine de soi" ?
Non, haine de tout ce qu'elle n'est pas, haine de cette manière de mélanger la religion avec l'ethnie et le territoire, qui est à la base de tous les problèmes que subissent les juifs alors que certains n'avaient rien demandé de tout ça.

Enfin, ce qu'elle disait sur Israël et le sionisme était prémonitoire, car Simone Weil est morte en 43 et l'Etat d'Israël a été créé en 48.

Il y a la haine de soi, la difficulté à penser contre soi et la malhonnêteté intellectuelle.

Nath

@Savonarole

Simone Weil vs la haine de soi. Tout est là... et inversement.
Mais je ne pourrais accabler ni juger cette personne. La destinée humaine ? La difficulté d’être ?
Ou encore : comment des Juifs, sépharades, convertis sous Isabelle et Ferdinand, deviennent les maîtres à penser et... AGIR de et dans l’Inquisition...catholique !"

Vous avez huit heures… non, mille ans !

Savonarole

Pour les curieux perspicaces, vous pouvez toujours vous procurer le livre de Paul Giniewski "Simone Weil ou la haine de soi", c'est édifiant.

Et pour les myopes et presbytes :

"Je ne disculperais pas aisément Simone Weil de l'accusation d'antisémitisme [...]. Sa proposition d'interdire les mariages non mixtes afin d'éliminer le judaïsme équivaut à une volonté d'ethnocide".
Raymon Aron

"La malédiction d'Israël pèse sur la chrétienté. Les atrocités, l'Inquisition, les exterminations d'hérétiques et d'infidèles, c'était Israël. Le capitalisme, c'est Israël. Le totalitarisme, c'est Israël..."
S. Weil, La pesanteur et la grâce.

Simone Weil, philosophe d'origine juive dont on célèbre actuellement en grande fanfare le centenaire, a fait l'objet, de son vivant et depuis sa mort en 1943, de très nombreuses études, biographies ou monographies. Mais curieusement, la plupart des livres qui lui ont été consacrés – à l'exception notable de celui de Paul Giniewski – ont tous ignoré un aspect essentiel de sa personnalité et de sa pensée : son judaïsme, ou plus exactement son rejet du judaïsme et d'Israël. De nombreux auteurs ont ainsi évoqué la philosophe, la militante, la syndicaliste, la mystique, la chrétienne (souvent qualifiée de "Sainte")... Mais aucun, depuis Giniewski, ne s'est penché sur la figure captivante, et étonnament moderne, de la Juive atteinte de cette maladie terrible, la haine de soi"...

Mary Preud'homme

« Il me paraît impossible d'imaginer pour l'Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies »
(Albert Camus)

Le même dans une lettre adressée à la mère de Simone Weil en 1951 la qualifiait comme le seul grand esprit de notre temps, précisant qu'il serait "comblé si avec ses faibles moyens, il contribuait à faire connaître et à répandre une oeuvre dont on n'a pas fini de mesurer le retentissement".
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Considérations qui manifestement ont échappé à plusieurs des contributeurs de ce billet qui, faute d'avoir lu au minimum quelques extraits des ouvrages (posthumes) de Simone Weil, constitués par une vingtaine de volumes, se contentent de recopier les lieux communs archi-rabâchés de Wikipédia. Quand ils ne font pas doctement la synthèse (ou le résumé) d'une oeuvre immense dont ils ignorent manifestement le b.a.-ba.

Surcouf l'athée

Mouais mouais mouais...
On ne peut douter de l'engagement de cette personne tant il est évident, mais pour moi cela s'arrête là et je rejoins ici les propos de Savonarole :
Savonarole | 09 août 2013 à 17:35
"On veut bien s'incliner devant sa mémoire, ôter son chapeau, mais pas mon pantalon"

Tout le monde y va de son couplet sur la religiosité de cette personne, l'ascétisme et bla bla bla.
Comme s'il était nécessaire de croire en des contes pour enfants pour avoir un peu d'humanité.
Au fil des millénaires les dieux ont changé mais le comportement des hommes a toujours été globalement le même avec les religions : servile et violent.

Je lis sous le commentaire de Mary Preud'homme rapportant un extrait de "Attente de Dieu" que la douleur (physique et morale) serait un don. Nous voilà bien, avec un tel comportement toutes les vilenies sont absoutes au nom de Dieu.

Etre un Homme c'est marcher droit et ne pas courber l'échine.
Point n'est besoin d'un substitut pour aimer l'autre ou le détester d'ailleurs.
On voit tous les jours dans le monde avec les religions, et quelles qu'elles puissent être, les ravages des ces idéologies d'un autre temps.

Tipaza

Simone Weil est bien résumée, pour cet article profond, par cet en-tête : ""Se battre toujours. Même contre soi", comment ne pas percevoir qu'outre la lutte elle-même, la leçon qu'elle donne enseigne l'absolue nécessité du combat contre soi-même, cet affrontement que par paresse ou par vanité on refuse ou on diffère ?"

Le renoncement à ce que l’on est, c’est là que se situe la paresse et parfois la vanité dissimulée derrière l’acte de contrition. La forme exacerbée d’un catholicisme porté par le Quiétisme, ou le Piétisme. Se flageller pour se « vaincre ».
Mais se vaincre de quoi ? De ce qu’on est, alors qu’il faut au contraire le vivre en se métamorphosant pour grandir.

Cette position « quiétiste », de la culpabilité d’être ce que l’on est, on la trouve finalement dans les errements de la pensée politiquement correcte des socialistes refusant d’affronter le réel tel qu’il est. Et pourtant, il y a le monde qu’il faut vivre parce que nous sommes là.
Mais il faut reconnaître aux socialistes qu’ils sont plus culpabilisés par ce que sont les autres que par ce qu’ils sont. D’ailleurs ils passent leur temps à faire repentance des actes d’autrui.

Le Bien et le Mal, il y a tellement de définitions philosophiques, religieuses, sociales, qui peuvent toutes être contredites par des définitions analogues.
Pour ma part je préfère m’en tenir à une position pragmatique, qui sera contredite instantanément je n'en doute pas.
Est Bien ce qui est réversible, est Mal ce qui ne l’est pas.
Évidemment cela demanderait un long développement

À la citation de Simone Weil, je préfère celle-ci :
« Tu dois devenir l'homme que tu es. Fais ce que toi seul peux faire. Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maître et le sculpteur de toi-même.»
Friedrich Nietzsche

Il s’agit de laisser vivre et se développer le Soi, en tenant en laisse l’Ego qui est trop souvent porté par l’extérieur, et soumis au désir de paraître.

jcé

Malgré les divers commentaires, je trouve que ça fait du bien de lire un article simple, sans remise en question sur le thème, pour se rappeler que la personne du sujet a bien existé, a fait son travail... Merci Monsieur l'avocat général. Salutations.

Savonarole

http://mo.michelonfray.fr/chroniques/la-chronique-mensuelle-de-michel-onfray-n-99-aout-2013/

Si vous aimez la philosophie au chalumeau voyez ce que dit Onfray sur notre agité du bocal. C'est autre chose que les queues de cerises d'une angoissée du périnée.

Achille

@ Mary Preud'homme

« Eviter par conséquent de s’en tenir à des clichés convenus où il est fait état d’un pseudo-masochisme et d’une attirance morbide pour la souffrance, alors que toute la vie de Simone Weil témoigne au contraire d’une ardente recherche pour la vraie vie, la vraie joie, équilibre que selon elle l’on ne pouvait trouver qu’en acceptant son « humanité », joies et peines dissociées (et non confondues) n’étant que le revers et l’avers d’une même médaille. »

Bien qu’elle ait eu le philosophe Alain , l’auteur de "Propos sur le bonheur", comme professeur, sa vie ascétique ne donne pas vraiment l’impression qu’elle ait totalement assimilé les notions de son maître sur le bonheur.

On a peu vu, en effet, des agrégées de philosophie accepter de devenir simple ouvrière simplement pour s’imprégner de la vie de prolétaire et de pousser le zèle jusqu'à mourir d’inanition.

Bon aujourd’hui on appellerait ça de l’anorexie.

calamity jane

Un billet sur une "femme d'ailleurs" après Estoup et sa bande, Goldmann avec espoir et Berlusconi sans, Hollandulot en vacances, les bras d'Agnel, le congé de DSK, Laval et son palindrome.
Une démarche solitaire qui n'aurait pu s'épanouir si elle n'eut été accompagnée de diplômes universitaires et d'enseignements de Le Senne ou peut-être Lavelle.
S'il n'en avait pas été ainsi sans pourrions-nous la rapprocher de B. Soubirous.
La pesanteur de son état d'être humain et la grâce désir de dépassement pour devenir transparente comme certains yogis qui atteignent cet état qui leur suffit parce qu'il
ne relève d'aucune philosophie, d'aucune classification, et partant d'une large incompréhension.

Alex paulista

Arrêtez de tous tomber sur Michelle D-LEROY, elle qui a commencé son commentaire en disant qu'elle connaissait seulement l'autre (la version sans les phares).

Mary Preud'homme

« La pesanteur et la grâce », « L'enracinement », « Attente de Dieu ». Il faut lire et méditer ces trois œuvres majeures de Simone Weil qui se complètent et se répondent. Textes d’une grande élévation dont l’un publié après sa mort. Sinon, impossible de comprendre le cheminement de cette mystique assoiffée de perfection et d'amour universel. Eviter par conséquent de s’en tenir à des clichés convenus où il est fait état d’un pseudo-masochisme et d’une attirance morbide pour la souffrance, alors que toute la vie de Simone Weil témoigne au contraire d’une ardente recherche pour la vraie vie, la vraie joie, équilibre que selon elle l’on ne pouvait trouver qu’en acceptant son « humanité », joies et peines dissociées (et non confondues) n’étant que le revers et l’avers d’une même médaille.
A titre d’exemple dans « Attente de Dieu » elle écrivait ceci :

"La joie et la douleur sont des dons également précieux, qu’il faut savourer l’un et l’autre intégralement, chacun dans sa pureté, sans chercher à les mélanger. Par la joie, la beauté du monde pénètre dans notre âme. Par la douleur elle nous entre dans le corps…/… Le corps a part dans tout apprentissage. Au niveau de la sensibilité physique, la douleur seule est un constat avec cette nécessité qui constitue l’ordre du monde ; car le plaisir n’enferme pas l’impression d’une nécessité. C’est une partie plus élevée de la sensibilité qui est capable de sentir la nécessité dans la joie, et cela seulement par l’intermédiaire du sentiment du beau. Pour que notre être devienne un jour sensible tout entier, à cette obéissance qui est la substance de la matière, pour que se forme en nous ce sens nouveau qui permet d’entendre l’univers comme étant la vibration de la parole de Dieu, la vertu transformatrice de la douleur et celle de la joie sont également indispensables. Il faut ouvrir à l’une et à l’autre, quand l’une ou l’autre se présente, le centre même de l’âme, comme on ouvre sa porte aux messagers de celui qu’on aime..."

Autrement dit ne pas se dérober à son humanité.
Ce que Simone Weil fit toute sa vie, y compris quand elle reçut la révélation christique.
A noter que bien que se disant "prise par le Christ", elle ne s’est jamais convertie au catholicisme et est toujours restée « hors de l’Eglise » se sentant disait-elle très éloignée du royaume de Dieu, "insuffisante", selon ses propres mots. Dans ces conditions, demander le baptême alors qu’elle ne s’estimait pas prête, voire indigne, eut été à ses yeux de l’ordre du mensonge, de la trahison. Des atermoiements, sinon des angoisses métaphysiques tout à son honneur dont elle s’est longuement entretenue avec le père Jospeph-Marie Perrin qui a d’ailleurs écrit la préface du livre déjà cité : "Attente de Dieu". Mais que l’on retrouve aussi dans "La pesanteur et la grâce" et "L’enracinement", expériences nécessaires qui, selon elle, ne faisaient que préluder au déracinement sinon au détachement librement consenti, non pour se détruire et se flageller, mais pour se régénérer, s’élever et s'affranchir des pesanteurs terrestres.

Savonarole

Michelle D-LEROY...
"Simone Weil condamnée et torturée par la dictature nazie"

Ah bon, où ça et quand ?
En 1936 elle part en Espagne, marche sur une casserole d'huile bouillante (on préparait une paella chez les républicains), elle est rapatriée d'urgence en France...
En 1942 elle fait tellement suer de Gaulle à Londres qu'elle rentre en France...
En 1942, elle emmène ses parents aux USA, pour les mettre à l'abri, un tour de force car à l'époque il n'y avait pas "lastminute.com"...
On veut bien s'incliner devant sa mémoire, ôter son chapeau, mais pas mon pantalon.

oursivi

Son frère André fut un des grands mathématiciens du dernier siècle, lui vécut celui-là de part en part, cadeau du ciel.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Conjecture_de_Shimura-Taniyama-Weil

AO

Maître Jean DAMNED

Ma chère Michelle D-LEROY,
Souffrez s'il vous plaît que l'on VEILLE sur vous.
Il serait inédit que Weill eût été "condamnée, torturée" par la dictature nazie.
Elle quitta Paris le 13 juin 1940 puis séjourna à Marseille en 40/42, occasionnellement ouvrière agricole en Ardèche.
Le 17 mai 1942 elle partit pour Casablanca où elle rédigea "Intuitions pré-chrétiennes", "La connaissance surnaturelle", etc.
Puis à partir de décembre 1942 elle continua ses écrits à Londres jusqu'à son entrée à l'hôpital Middlesex.
Elle décéda le 24 août 1943 à Ashford (Kent) à l'âge de 34 ans.
Déjà dans les années 30, professeur de philosophie au Puy, à Auxerre, Roanne, Bourges, elle endura de nombreux congés de maladie.
Ma chère Michelle,
la liturgie-réflexe antinazie n'a pas besoin d'annexer cette Simone-ci, il y en a déjà suffisamment d'autres.
Vous pourriez en revanche vous intéresser à l'occupation tranquille qu'a menée une autre Simone philosophe au château de La Pouëze non loin d'Angers... et où elle refusa de cacher une jeune Bianca juive qui avait été son élève puis sa "séduite" avant d'échoir dans les draps à Sartre ("Mémoires d'une jeune fille dérangée" par Bianca Lamblin (nom d'épouse)).
Votre bien dévoué,

Alex paulista

Le comportement de Simone Weil me rappelle quelques bonnes sœurs exceptionnelles que j'ai côtoyées dans mon enfance.

On ne peut pas le comprendre sans aborder sa conversion au catholicisme.

Achille

Bonjour Philippe Bilger

"Simone Weil est d'ailleurs"

Simone Weil, une intellectuelle surdouée, grande humaniste un brin maso comme il en existait dans les années 20-30, période particulièrement agitée où le prolétariat connut quelques belles avancées.

Simone Weil était d’ailleurs, mais l’époque elle-même n’était pas ordinaire.

Michelle D-LEROY

En lisant votre titre j'ai tout d'abord craint que la Simone Veil (dont certains traits de caractères ressemblent tant à la seconde) que je connais ne soit partie vers d'autres cieux, car la Simone Weil dont vous parlez, je ne la connais pas. Sans doute, du coup, vais-je m'intéresser à sa vie et à son oeuvre.

Je ne parlerai donc, entre parenthèses, que de la nuance entre soviétisme et capitalisme à laquelle vous faites référence... la nuance, elle est de taille.
Si le capitalisme a beaucoup de défauts, laissant parfois des individus sur le bord de la route, il n'a aucun des méfaits du soviétisme, de ses privations, de son égalitarisme imbécile et destructeur, de ses privations de liberté, de ses condamnations au goulag ou à mort pour un simple regard ou un sourire.
A Berlin en juillet, j'ai pu là en juger plus que par des récits ou des écrits. A voir les photos (vu l'immense travail fait en 25 ans) du Berlin d'avant 1989 et celui d'aujourd'hui, je peux presque dire dans ce cas, vive le capitalisme... et cela sans m'étendre sur la liberté des individus sous le joug communiste, leurs arrestations arbitraires par une Stasi aux méthodes inqualifiables et parfois leur enfermement non moins arbitraire.

Quant à la guerre d'Espagne, si j'ai longtemps admiré ceux qui s'étaient engagés dans ce conflit (dans mes jeunes années) je suis maintenant beaucoup plus dubitative. Sans vouloir réécrire l'Histoire, je dirais (et cela n'engage que moi) que oui Franco était un dictateur avec tout ce que cela comporte, mais que si les républicains étaient arrivés vainqueurs au pouvoir en Espagne, celle-ci aurait ressemblé à s'y méprendre à la RDA et qu'entre deux dictatures je ne sais choisir.

La dictature nazie, celle qui a condamné, torturé Simone Weil et déporté Simone Veil, était si horrible qu'on ne peut la décrire en quelques mots. C'était l'horreur absolue.

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