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19 septembre 2013

Commentaires

Alex paulista

Sinon, j'ai trouvé un exemple de justice plus expéditive sur cette vidéo tournée au Brésil :

http://www.liveleak.com/view?i=881_1381652279

Ça paraît un peu radical mais si on regarde bien il semble que le voleur pointe son arme vers le policier.
Et le voleur n'a pas été tué, juste blessé.

De fait, ces images ont reçu pas mal de "like" sur facebook. Il faut dire que les voleurs à moto sont pénibles.

Valerie

Rédigé par Maitre Buridan le 22 septembre 2013 à 20:00

"...Je crois que j'ai cru..."

Croa... croa... c'est franchement cra-cra !
Mais qui l'eut cru ?!... lustucru !

 Buridan

@Alex paulista @moncreiffe

"état civil", donc, en effet.
M'échappe comment j'ai pu reprendre notre camarade sans vérifier à bonne source. Je crois que j'ai cru vérifier les deux choses (les majuscules, le trait d'union) et n'en ai vérifié qu'une.
La prochaine fois tournerai sept fois fois ma langue dans ma bouche.

Alex paulista

@ Buridan

Dans mon quartier la chute de la criminalité a été spectaculaire.
De manière globale la ville de São Paulo est citée en exemple.

Lisez le lien wikipédia, au chapitre criminalité
http://pt.wikipedia.org/wiki/SC3%A3o_Paulo_%28cidade%29

Je le traduis brièvement:

Selon l'Étude Globale des Homicides de 2011, publiée par l'ONU, entre 2004 et 2009 le taux d'homicides est tombé de 20,8 à 10,8 assassinats pour 100 mille habitants. L'ONU a désigné São Paulo comme un exemple de comment les grandes villes peuvent diminuer la criminalité. Les indicateurs de criminalité, comme le nombre d'homicides, ont diminué constamment pendant 8 ans. Le nombre d'assassinats en 2007 était 63% inférieur à celui de 1999.
(...)
En 2008, São Paulo occupait la 493ème position dans la liste des villes les plus violentes du Brésil. D'entre les capitales d'État, elle était la quatrième moins violente, seulement dépassée en 2006 par Boa Vista, Palmas e Natal.
Entre les années 2000 et 2010, la ville de São Paulo a réduit de 78% le taux d'homicides. Selon les données de la "Carte de la Violence 2011", publiée par l'Institut Sangari et par le Ministère de la Justice, São Paulo a le plus bas taux d'homicides pour 100 000 habitants d'entre toutes les capitales du Brésil.

Dans ces conditions, et étant donné que la ville de São Paulo est un tremplin pour les plus hautes charges au Brésil, il me semblait erroné de la part du commentateur initial de dire que l'immobilisme était de rigueur au Brésil.

Comme mon pseudo l'indique, je vis à São Paulo. À Bela Vista, un quartier qui était dangereux et qui est maintenant au même niveau que les meilleurs arrondissements de Paris.

moncreiffe

Chers amis, défenseurs de la langue française et de l’orthographe, la simple consultation d’un dictionnaire usuel vous eût appris qu’il faut écrire « état civil », sans trait d’union, contrairement à « état-major ». Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire.

Buridan

@Alex paulista

Vous écrivez qu'au Brésil "la criminalité a été divisée par dix ces dernières années."
Quand je mets en doute cette affirmation, vous répondez : "Oui, par dix j'y suis allé un peu fort. [...] il y a eu une inflexion depuis dix ans sur le nombre d'homicides." Et vous me renvoyez à un site qui signale une baisse de 10% depuis le maximum de 2003 pour ce qui concerne les homicides par armes à feu (de 22,2 en 2003 à 20,4 en 2010) - pour ce qui est des homicides par tous moyens, la baisse est également de 10%, de 28,9 en 2003 à 26,2 en 2010 : http://riotimesonline.com/brazil-news/rio-politics/brazil-murder-rates-doubled-since-1980/#

Bref, une baisse de 10%, vous appelez ça une division par dix, et, quand on vous le fait remarquer, vous répondez que oui, vous y êtes allé un peu fort.

Personnellement, si j'avais transformé une baisse de 10% en une division par dix, et sur un sujet dont mon pseudonyme annonce que j'ai des raisons de le connaître mieux que mes interlocuteurs, il me semble que je reconnaîtrais ma faute, purement et simplement.
Et que si je répondais que oui, j'y suis allé un peu fort, j'aurais assez le sentiment, pour employer votre vocabulaire récent, de me comporter en faux-cul.

Alex paulista

Parenthèse (dite du coup de pied de l'âne) : non "État Civil" mais "état-civil" (trait d'union et minuscules, comme dans "état-major");
Rédigé par : Buridan | 21 septembre 2013 à 19:57

Les majuscules étaient là pour souligner le côté officiel. Sans être totalement correct, c'est une pratique habituelle comme dans l'image ci-dessous:

En revanche, je ne pense pas qu'"état-civil" (sic) soit un nom composé qui existe.

La parenthèse était bien nommée.

hameau dans les nuages

Pendant ce temps en la bonne ville de Rodez hier soir, force est restée à la Loi...

Justice singulière.

http://www.youtube.com/watch?v=UsSTIr_F_Ww

Monsieur Valls venait jouer les préfets aux champs.

Je sens que malgré mon dos je vais jouer à la Sentinelle.

Avec mon petit strapontin en toile.

anne-marie marson

@Savonarole et aux anti-citations

Je suis d'accord, les citations sont inutiles. On ne va pas faire sa Taubira. Surtout que dans son cas, ce ne sont pas les poètes qu''il faudrait citer, mais des extraits du Code pénal.

Parigoth

Mais qu'est-ce qui a pu faire que toute une partie de l'opinion « bien-pensante » de France en soit arrivée à s'acharner contre le bijoutier de Nice, qui ne faisait que défendre son gagne-pain, alors qu'il y a plus d'un siècle personne n'aurait seulement songé à réprouver son geste?

« Qu’on suppose un voleur, dérobant dans le coffre-fort d’un négociant, les titres qui constituent la majeure partie de sa fortune… le mal sera irréparable, si le propriétaire ne parvient pas à blesser ou à tuer le voleur : il tire et tue ; n’en a-t-il pas le droit ? (…) aucun tribunal n’hésitera à déclarer que cet acte n’est pas imputable à son auteur, soit qu’il le considère comme justifié par la légitime défense, soit qu’on le considère plutôt comme imposé par une contrainte morale à laquelle l’agent n’a pu résister » (Précis de droit criminel, par R. Garraud, éditions L. Larose et Forcel, Paris, 1885 § 157).
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/09/l%C3%A9gitime-d%C3%A9fense-du-bijoutier-point-de-vue-dun-juriste.html

calamity jane

D'après un ancien commerçant dans un quartier chaud de Paris, les petites frappes se passent le mot dès qu'elles ont pu braquer un commerce et donc le commerçant doit s'attendre à "être de nouveau visité".

oursivi

Rédigé par : Buridan | 21 septembre 2013 à 19:57

Avec vous, notre bon Nebout a trouvé son maître !
Lui, tenant du ni Dieu ni maître... êtes vache.

Rédigé par : Alex paulista | 21 septembre 2013 à 18:30

Ça, c'est clair, net et précis, bravo Alex !

AO

Jean-Dominique @ oursivi

Oursivi, vous n'avez pas compris mon propos. Par foule immonde, j'entends ceux qui n'ont rien à voir avec l'affaire et qui vocifèrent, appellent à d'autres morts, suggèrent l'extermination de groupes entiers, c'est ce qu'on lit dans les soutiens du bijoutier. J'ai pris grand soin de séparer de cette foule immonde ceux, dont le bijoutier, qui sont confrontés à la réalité d'une situation et qui réagissent, bien ou mal, selon l'urgence ou l'impulsion.

En n'opérant pas cette dichotomie, Philippe pèche par ce qu'il reproche à Libération.
Il reproche à Libé son dégoût facile à l'encontre d'une plèbe qui serait haineuse. Ce faisant, Philippe associe le bijoutier et ses soutiens comme si ces derniers avaient les mêmes excuses que celui-là. Mépriser la foule haineuse équivaudrait à mépriser le bijoutier. Non.

Alex paulista

@ Buridan

Oui, par dix j'y suis allé un peu fort. C'est le cas dans mon quartier et dans beaucoup de quartiers qui témoignent de l'émergence d'une classe moyenne et de la rénovation des centres-villes.
Mais il y a eu une inflexion depuis dix ans sur le nombre d'homicides. Il a enfin cessé d'augmenter et a tendance à diminuer:

http://oglobo.globo.com/pais/mapa-da-violencia-2013-brasil-mantem-taxa-de-204-homicidios-por-100-mil-habitantes-7755783

Dire que les politiques ne s'en soucient absolument pas est excessif. Ils s'en soucient localement, mais souvent le crime ne fait que se déplacer: il est lié au crack, or tant que la demande existera elle ira chercher l'offre.

Alex paulista

@ Buridan | 21 septembre 2013 à 19:57

Et faux-cul, vous l'écrivez comment ?

Buridan

@Alex paulista :"
Sauf que la criminalité [au Brésil] a été divisée par dix durant les dernières années".

Par dix ?
En tout cas pas ce qui se mesure le mieux, le taux d'homicides...

Mary Preud'homme

Contrairement à ce qu'écrit Buridan concernant la filiation d'un enfant de couple non marié, dont le père est décédé avant sa naissance sans avoir l'avoir reconnu par anticipation, petit rappel du code civil :
"En cas de décès prématuré d'un parent, avant d'avoir pu faire établir le lien de filiation, une action en constatation de la possession d'état peut être exercée. La possession d'état se prouve par la réunion de certains faits..."
Par exemple le fait que le père décédé considérait l'enfant à naître comme son enfant, ou que son enfant est reconnu comme son enfant dans la famille ou la société, etc.

Buridan

@Alex paulista a écrit :
"À mon avis, [cet extrait] est au contraire le plus minable, le plus imbécile, le moins républicain: pourquoi le concept de filiation, basé sur l'État Civil, devrait-il avoir une définition "spéciale" quand il s'agit de criminels ? Certains de la droite bête (ou "maline", c'est selon) proposaient des tests ADN pour les étrangers."

Toujours aussi pacifique...
Le braqueur n'était pas marié. Dans ce cas, la paternité se fonde sur la reconnaissance de l'enfant par le père, ce qui n'est pas le cas ici.
En d'autres termes, si, d'une femme enceinte, décède le petit ami, ou même le concubin, ou même le pacsé, l'enfant n'hérite pas du père.
Les exceptions à la reconnaissance de paternité, ad hoc, le furent pour les enfants de soldats morts à la guerre, et pour des victimes de la rupture d'un barrage. Le fait de vivre dangereusement (comme ce braqueur) n'a pas l'air de suffire...
Rien de spécial aux criminels, comme vous pouvez voir...

Et la réponse à la question posée semble être que, même avec un test Adn, l'enfant ne sera pas reconnu comme ayant comme père le braqueur tué.
En revanche, à la naissance, un autre homme peut le reconnaître comme son enfant.

Et si la mère a épousé une femme avant la naissance de l'enfant, cette femme est-elle aussi parent de l'enfant ?
Je m'y perds...
Je crois comprendre qu'elle n'est pas parent de l'enfant, mais qu'elle peut l'adopter : cet enfant a alors, deux parents, plus exactement, deux mères.
[Ces derniers paragraphes sous toutes réserves : juriste point ne suis].

Parenthèse (dite du coup de pied de l'âne) : non "État Civil" mais "état-civil" (trait d'union et minuscules, comme dans "état-major"); non "maline" (enfantin ou populaire) mais plutôt "maligne".

(Quant à la question de savoir s'il faut mettre une majuscule au second des composants d'un nom composé comportant trait d'union quand le premier en comporte un, je ne crois pas : "Lieutenant-colonel tout de blanc vêtu, il allait au Grand État-major", et non "Lieutenant-Colonel tout de blanc vêtu, il allait au Grand État-Major".
Les noms de lieux semblant faire exception : les "États-Unis" et non les "États-unis", et les "États-Unis mexicains". Donc : "État-civil est un mot inconnu aux États-Unis").

Alex paulista

@Juan DeGranada | 21 septembre 2013 à 16:39

Je suis partiellement d'accord avec votre commentaire sur l'excuse de minorité au Brésil, mais aimerais y ajouter des nuances:
les citoyens pacifiques, dans beaucoup de quartiers de grandes villes, s'enferment, se protègent derrière des grilles cadenassées
Non, de moins en moins : la baisse de la criminalité et des cambriolages ainsi que la hausse du coût du travail incite la plupart des classes moyennes à remplacer les portiers 24h/24 par un interphone et des caméras. De fait, ça marche bien, car les gens ont de moins en moins de choses à se faire voler : l'argent est à la banque, la télé pèse 40kg. Risquer la taule pour un laptop ? Les arrastão sont rares, sauf dans certains bars branchés.
verrouillent les portières des voitures (il est recommandé de ne pas s'arrêter aux feux rouges la nuit)
Oui les gens verrouillent les portières et mettent de l'isofilm sur les vitres, mais non, on s'arrête de plus en plus aux feux à São Paulo, tout simplement parce qu'ils peuvent être équipés de radars et qu'on a plus peur pour ses points. Sauf dans des quartiers particulièrement dangereux lorsque des gens traînent autour. Sinon, on ralentit juste en voyant un feu rouge au loin, histoire qu'il soit vert quand on arrive à son niveau. La nuit les feux sont rapides, et au Paraná ils mettent des feux qui indiquent le temps restant avant le changement de couleur, ce qui facilite l'anticipation.
L'élite politique, coupée des réalités quotidiennes des populations...
Sauf que la criminalité a été divisée par dix durant les dernières années. Certes le problème des mineurs subsiste, mais il semble diminuer grâce à l'action sociale ciblée sur les mères : seules les mères reçoivent l'aide sociale pour les enfants, et bien souvent sous forme de panier de première nécessité et non d'argent. Cela évite de voir le père boire l'argent au bistrot ou le fumer en pierres de crack.

L'élite politique n'est donc pas si immobiliste que ça, même si je vous accorde qu'il y a bien un manque de répression des mineurs au Brésil.

Alex paulista

Le 759, assez malin je trouve (extrait) : "Sera-t-il vérifié que le futur enfant est bien l’enfant de ce braqueur décédé, de façon à veiller à limiter quand même les indemnisations ?"
Rédigé par : buridan | 21 septembre 2013 à 09:51

C'est amusant que ce soit cet extrait que vous trouviez malin. À mon avis, c'est au contraire le plus minable, le plus imbécile, le moins républicain: pourquoi le concept de filiation, basé sur l'État Civil, devrait-il avoir une définition "spéciale" quand il s'agit de criminels ?
Certains de la droite bête (ou "maline", c'est selon) proposaient des tests ADN pour les étrangers.
Le genre de truc qui donne de l'urticaire, même à Pasqua.

Juan DeGranada

Le cas du Brésil serait intéressant à étudier de plus près puisque la détention d'armes y est autorisée (chez soi). Ainsi, les voleurs, braqueurs circulent dans les rues, prennent l'autobus, attaquent des passants ou commerçants, tandis que les citoyens pacifiques, dans beaucoup de quartiers de grandes villes, s'enferment, se protègent derrière des grilles cadenassées, verrouillent les portières des voitures (il est recommandé de ne pas s'arrêter aux feux rouges la nuit), etc. Un débat récurrent au Brésil interroge la justice, notamment sur les peines encourues par les mineurs dangereux et parfois meurtriers. L'usage répandu des drogues n'arrange rien à tout cela, d'autant que la législation très répressive est en complet décalage avec les pratiques sur le terrain. L'élite politique, coupée des réalités quotidiennes des populations, semble s'accorder sur un consensus : ne rien faire.

oursivi@JDR

"Sur ce point, vous pensez sans doute en sens contraire de Libé, mais de la même façon."
JDR

Argh, essayer de construire de la symétrie là où dans les faits elle n'est en rien, est un beau sophisme ou je n'y connais rien.
Les haineux le sont essentiellement de ce qu'ont fait à répétition ces deux abrutis dont un en est mort que d'avoir pris le risque de menacer de mort qui ne s'en laissait pas compter et fonctionnait selon l'antique règle du "oeil pour oeil dent pour dent" qu'il outrepassa dans sa compréhensible mais pas excusable (il prendra un an de prison, en fera la moitié ou du sursis, l'ai déjà écrit ici au tout début de cette affaire) ire de l'instant.

La chronologie des faits est toujours ce qu'il convient de considérer au mieux.

"Cette tentation du lynchage, de la justice expéditive et personnelle nous renvoie à ces foules immondes qui accompagnaient jadis les condamnés à mort en leur crachant dessus."
JDR

Foules "immondes", pourquoi ?

Certes, je n'aime pas les crachats et encore moins ceux qui atterrissent à dessein sur un quidam, mais qui est-il celui dont vous faites un ennemi de ces immondices ?

Un être immonde en général, pour ne pas dire assurément si on veut bien savoir quelques infimes ratages à la justice de notre vingt et unième siècle.

Il y a quelques années, vous nous aviez narré une expédition punitive - qu'avais considéré comme légitime voire chevaleresque - qu'aviez menée contre un violeur et ses complices. Votre indignation s'était conclue d'un coup de boule, si mémoire m'est bonne.
Certes, vous ne profitiez pas de l'effet de meute où peuvent se cacher de troubles sentiments, certes les coupables n'étaient pas à votre merci, mais, la base commune n'était-elle l'indignation la plus claire, celle-là vous submergeant quelques temps ?

J'ai pour ma part un sentiment mitigé pour ces cortèges haineux qui à peu de frais défoulent des sentiments probablement contradictoires, d'aucuns très nobles et d'autres plus hagards.

Cracher, non, mais au passage d'un convoi où serait protégé un infâme fumier - et en sont de parfaits, le savez comme moi, même si un progressisme un peu mécanique vous en interdit la constatation - mais, hurler un instant, celui de son passage, tout mon mépris au monstre, alors là oui, j'en serais capable, comme de viser le dos de qui aurait menacé ma vie dix secondes plus tôt et serait lui aussi armé.

Mais, cela, l'eussè-je fait là où la légitime défense serait devenue caduque de la fuite des voleurs dans les secondes précédentes, j'en serais un meurtrier qui aurait droit à beaucoup de circonstances atténuantes, un meurtrier pardonnable.

Le seul problème dans ce type d'affaire est l'égarement dans lequel ces sentiments faussement contradictoires va plonger les plus sots. D'aucuns considéreront qu'ils sont légitimés à tirer comme des lapins des voleurs de pomme désarmés.

Il faudra toujours expliquer, disséquer, résoudre.

Mais je n'aime pas votre "foules immondes", "l'immonde" est celui vers qui vont les vilains crachats, les justes insultes.

Ne confondez pas. Jamais.

AO

Mary Preud'homme

Pas besoin des fans et autres rabatteurs d'Eolas pour comprendre un article de loi dont on sait qu'il s'appliquerait tout différemment si au lieu d'un commerçant lambda, il se fut agi d'un policier ou d'un gendarme (au tir mal ciblé) qui aurait voulu interrompre, dans l'exercice de ses fonctions et même hors service, "l'exécution(1) d'un crime ou d'un délit". On imagine mal dans ce cas un magistrat qualifiant les mêmes faits d'homicide volontaire.
(1) la fuite étant bien sûr comprise dans ce qu'il est convenu de considérer comme l'exécution et donc l'accomplissement d'un crime ou d'un délit.

Buridan

On peut reconnaître à Libération qu'il a été constant dans le parti pris pour les criminels et contre la répression.
Sauf quand les criminels étaient membres des forces de répression : il se montrait impitoyable alors avec les généraux chiliens, les anciens nazis, les policiers accusés de brutalités ou d'abus sexuels. Cela atteignait son comble quand, dans le même numéro, ou peut s'en faut, d'un condamné à mort guillotiné il était dit qu'à l'aube il avait été "assassiné", et d'un otage ou kidnappé par des gauchistes ou des Arabes qu'au soir il avait été "exécuté".
A leur charge, comme l'ont fait remarquer de nombreux commentaires, on peut dire qu'il est assez malheureux qu'un jeune "déconne", mais que, chez un autre, subventionné, possédé par des milliardaires, ça devient plutôt consternant ou grotesque : ici, constance n'est pas vertu.

yves

Puisque Fatiha (cf buridan 9.51) se demande si le nom du braqueur est exotique, proposons-lui de consulter l'annuaire du téléphone sur le site "Pages jaunes", rubrique "Pages blanches"
taper nom : "Asli" ; où ? 06, puis 93, puis 94...

buridan

1° Le crime est beaucoup moins sévèrement puni qu'avant, et cela énerve ou indigne l'opinion.

2° Il est possible que, en plus, la société française soit devenue plus intolérante au crime.
Ce serait son droit.
Mais pourquoi le serait-elle ?
Hypothèses :
a) Le criminel de misère, le criminel Jean Valjean n'existant plus guère, le crime paraît d'autant plus scélérat. [Je me rappelle de jeunes truands anglais disant : nos pères ont fait ça parce qu'ils avaient faim, nous c'est pour l'adrénaline].
b) Les crimes sont massivement commis par des allogènes. Ce qui entraîne :
. Le sentiment que ces crimes sont "en trop", que, si cette population était normale, la plupart de ces crimes ne seraient pas commis : ils sont donc inexcusables.
. Une non-identification aux criminels détenus : l'idée que ces gens souffrent en prison émeut moins, du fait de la différence raciale/ethnique.

Michelle D-LEROY

En regardant l'émission de F.Taddéï, hier soir, j'ai pu apprécié le discours gaucho-bobo dans toute sa splendeur.

Les statistiques ne sont pas si dramatiques en matière de délinquance, pas pires qu'il y a trente ans, ce n'est qu'un "ressenti de la population"... circulez il n'y a rien à voir, c'est votre imagination de pécore qui vous joue des tours.

Tout est normal, la mondialisation entraîne des flux migratoires importants, et les Français ont peur.
La montée du Front National ? c'est un populisme gavé aux réseaux sociaux, un néo-poujadisme de franchouillard inculte, pas de question particulière sur le changement de société, uniquement une vision rétrograde du monde d'aujourd'hui.
Ceux tels D.Tillinac qui voulaient visiblement aborder ce thème n'arrivaient pas à placer une phrase. Un débat ? non, des intervenants, intellectuels aux oeillères statisticiennes, aux citations pédantes qui nous assénaient leur vérité. Une nuance de taille.
L'entre-soi bobo gaucho qui ne veut être dérangé par aucune pensée dissidente.

Et puis un résistant du style Hessel qui nous racontait son époque, avec tout le respect qu'on lui doit pour son courage de jadis, on n'a plus envie d'écouter ses vieilles histoires. Ce monde-là n'existe plus et nous devons nous adapter au monde d'aujourd'hui sans toujours regarder dans le rétroviseur, sans cette repentance bloquante.

Nos aînés ont commis des fautes, OK, ce n'est pas une raison pour tout accepter.

Déçue par FT qui m'avait habitué à plus nuancé et aux vrais débats.

buridan

Toujours sur Eolas, je recommande le commentaire 433, dont voici un extrait substantiel :
"S’il avait visé les pneus du scooter, le bijoutier aurait éventuellement pu invoquer le fait justificatif prévu à l’article 73 du Code de procédure pénale. Ce texte autorise toute personne (les forces de l’ordre, mais aussi vous, moi, lui, elle, nous et les bijoutiers) à appréhender, c’est-à-dire arrêter, l’auteur d’un crime flagrant ou d’un délit puni d’une peine d’emprisonnement. “Flagrant” signifie “qui vient de se commettre ou qui a été commis dans un temps très voisin de l’action”.
Toute personne qui assiste à une telle infraction peut en arrêter l’auteur pour le conduire auprès de l’officier de police judiciaire le plus proche. [...] Cette autorisation légale permet même d’employer la force si nécessaire. À ces conditions, la jurisprudence en a rajouté une : l’usage de la force doit être proportionnel à ce qui est requis, comme en matière de légitime défense.
En l’espèce, si le bijoutier établit qu’il ne cherchait qu’à stopper les braqueurs pour en permettre l’arrestation, les conditions semblent remplies. L’infraction est bien un crime ou un délit puni d’une peine d’emprisonnement. Elle vient de se commettre, donc est bien flagrante. Enfin, tirer dans les pneus du scooter sur lequel se trouvent deux malfaiteurs armés semble téméraire, mais pas excessif. Il aurait donc pu les mettre à terre, puis les tenir en joue en attendant l’arrivée de la police. Il est néanmoins très difficile d’émettre des suppositions sur de telles hypothèses, sur ce qui aurait pu se passer.
Le fait que l’un des deux soit décédé du fait d’une erreur de tir (si l’on suppose toujours que seuls les pneus étaient visés) conduira probablement le juge à nuancer l’appréciation du caractère proportionnel de l’acte d’appréhension. Les violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner (puisqu'on suppose que les pneus étaient visés) seront constituées et non justifiées par l’article 73 du CPP."

Le commentaire 506 est pas mal non plus : "Si le co-auteur du braquage est retrouvé et que le bijoutier est condamné pour homicide volontaire, le premier peut-il se retourner contre le second pour tentative d’homicide ? Car il serait difficile d’arguer qu’il a tué l’un sans vouloir tuer l’autre aussi…"

Le 759, assez malin je trouve (extrait) : "Sera-t-il vérifié que le futur enfant est bien l’enfant de ce braqueur décédé, de façon à veiller à limiter quand même les indemnisations ?"

Dans le chapitre Que risquait le braqueur ?, sur Eolas, 761 : "Dans “La Voix du Nord” de ces jours-ci : un braqueur de pharmacie de Tourcoing (tentative de vol avec arme et en réunion) est libre et est convoqué devant la justice pour “RAPPEL A LA LOI”.

Je continue d'extraire ce qui me paraît être la substantifique moelle du millier de commentaires sur Eolas :
- ("Fatiha") : "Je voulais juste dire qu’au vu des réactions haineuses contre les voleurs, je n’ose imaginer (enfin un peu si) ce qu’elles auraient été si le braqueur s’était appelé d’un nom plus… “exotique”."
- Réponse (819) : "Il y a fort à parier que si le braqueur avait eu un prénom maghrébin et si le bijoutier avait été un “souchien” typique, cette page n’aurait pas recueilli plus de quelques milliers de “likes”.
C’est précisément parce que l’hypothèque racisme/xénophobie était absente qu’une foule aussi considérable a pu s’exprimer (ou se défouler) aussi librement."

Commentaires Eolas (fin)

838 : "Quant aux assurances elles augmentent leurs tarifs et leurs franchises au fur et à mesure que les sinistres se multiplient puis elles résilient le contrat."

939 : "Rappelons que ce cher père aimant a obtenu 14 condamnations en quelques années, et, si l’on en croit le taux d’élucidation des délits et crimes qu’il commet habituellement, qui est d’environ 15%, il doit donc en avoir commis une petite centaine. Ou alors on est tombé sur le seul gars qui se fait pincer à chaque délit (on trouvera toujours un avocat pour croire cette version)."

969 : "la réparation du dommage causé par une infraction peut être diminuée, voire refusée, en raison de la faute de la victime, à condition que celle-ci soit en relation de causalité directe et certaine avec le dommage."

906 : "Je le renverrai donc à la lecture du criminologue américain Stanton Samenow, dont le livre “Inside the crimial mind” lui serait profitable. Il y apprendrait, étude sociologique à l’appui, que ce qui est le plus dissuasif pour un criminel, ce n’est pas la perspective de se faire arrêter et d’être jeté en prison, mais d’être tué par sa victime. Si donc le “far-west” advenait, ce serait bien plus dommageable aux criminels qu’aux honnêtes gens. C’est d’ailleurs pourquoi aux États-Unis, ce sont les zones ayant le plus fort taux d’armement de la population qui connaissent le moins de crimes. Les criminels ne sont pas suicidaires.
J’attire l’attention de l’auteur sur le fait que c’est justement un argument utilisé par le frère du criminel décédé, qui a dans une interview utilisé ce même mot de “far-west” pour dire que ce serait terrible si tout le monde était armé et usait de son arme. Effectivement, ce serait terrible pour les criminels qui ne pourraient plus exercer leurs méfaits en paix."

scoubab00

@ Robert, JDR...

Il est clair qu'internet attire façon pêche au lamparo des hordes d'hystériques, haineux, frustrés, prêts à se jeter sur le moindre événement ou fait divers qui peut mettre à vif leur désarroi qui bave.

Vous je ne sais pas mais en ce qui me concerne, j'ai du mal à aller voir sur les forums, tweets, blogs, commentaires ces scories qui ne m'amènent pour l'essentiel que du dégoût pour le genre humain. L'âme chère à Xavier céans j'ignore où elle se terre, si elle est ne serait-ce qu'une folle possibilité.

Si, d'après Philippe, Libé cherche de façon "monomaniaque" la faille dans le comportement antérieur du bijoutier niçois, il n'est pas dit que toute la rédaction de ce quotidien partage le point de vue exprimé dans ses colonnes. Le journalisme est très exposé au chômage, à la précarité. Les journalistes et rédacteurs sont assez heureux de travailler dans un organe largement subventionné soit pour aller dans le sens du vent, la ligne éditoriale tracée en l'occurrence, soit pour fermer leur g... ou aller se défouler incognito sur les réseaux sociaux, comme les autres évoqués plus haut ?

Reste l'essentiel comme Robert le souligne : le manque criant d'éducation, à distinguer de l'instruction. Parents absents ou parent unique, culte de l'enfant-roi ou rejetons tellement débrouillards qu'ils sont encore dans la rue à 22 ou 23 heures ! Une problématique que la famille Asli a l'air de très bien connaître à défaut d'un début de maîtrise.

Un nouvel enfant va y paraître, mal parti ou mal arrivé.

buridan

Toujours sur Eolas, je recommande le commentaire 180, dont voici un extrait :

"[Les deux braqueurs] auraient eu un rappel à la loi ou au plus trois mois de sursis. Et ça ne va pas s’arranger avec la réforme pénale de Taubira. Par conséquent, le ratio bénéfice/risque des braquages est devenu très favorable aux braqueurs qui finissent par oublier que la justice n’est pas le seul risque. L’autre risque est, par exemple, de se prendre une balle ; mais ils ont fini par l’oublier ! Ce bijoutier a brisé la spirale de l’impunité (absence de riposte des personnes agressées + absence de sanction de la Justice). C’est pour cela que cette page a été likée comme jamais aucune autre page Facebook en France ; la demande sous-jacente des citoyens n’est pas “relâchez le bijoutier et prenons tous exemple sur lui”, elle est “stop au laxisme et à l’impunité”. Car beaucoup trop de gens sont victimes chaque jour des ‘incivilités’ des éternels mêmes multirécidivistes, éternellement impunis."

buridan

@Mary Preud'homme a écrit :
"Si le but recherché était effectivement d’interrompre la fuite des braqueurs (et donc "l’exécution d’un crime ou d’un délit"), et non de tirer avec intention de donner la mort, la qualification d’homicide volontaire retenue par le parquet n’avait pas lieu d’être et l’on en revenait à un cas de légitime défense avec homicide involontaire."

Maître Eolas n'a pas l'air de penser que la légitime défense avec homicide involontaire puisse être retenue, sans que je comprenne bien si c'est sur la loi ou bien sur la jurisprudence qu'il s'appuie, et je ne vois personne dans les commentaires qui conteste ce point et soutienne votre interprétation.

Buridan

Un intéressant article de Maître Eolas, qui dit que le bijoutier peut difficilement échapper à la condamnation, mais qu'elle a des chances d'être une condamnation avec sursis, et qu'elle s'accompagnera du devoir d'indemniser la famille du tué.
Malheureusement, Eolas ne donne pas l'ordre de grandeur de l'indemnisation probable...

Je me dis qu'on peut imaginer, en ce cas, qu'une collecte sera organisée pour permettre au bijoutier de payer.
Le bijoutier, par ailleurs, subit un préjudice (il vit caché, il ne travaille pas). On pourrait imaginer qu'il rouvre sa boutique, avec un employé, et que, par solidarité, nombre de Niçois aillent lui acheter des bijoux...

Clafoutis

Une perle, une :
"...comme un fait divers banal a été le point de départ de la Révolution tunisienne."
Michelle D-LEROY | 19 septembre 2013 à 18:46

En effet, quoi de plus banal que de s'arroser de kérosène puis de craquer une allumette pour en griller une dernière !
Ça arrive tous les jours ; pas de quoi s'énerver : tout juste un entrefilet en page 6 : "faits divers locaux"

Robert

Heureux de retrouver JDR. J'apprécie la mesure de son intervention.
Toutefois, après relecture du billet de notre hôte, je n'ai pas compris qu'il prenait le parti de l'ensemble des intervenants pour soutenir le bijoutier. Mais qu'en revanche il s'en prend à l'attitude qu'il considère haineuse de certains journalistes stigmatisant de manière par trop systématique le petit peuple, le bas peuple, le vil peuple qui n'aurait aucun droit à laisser éclater sa colère.

Il me semble que Monsieur Bilger a sûrement mal évalué l'importance de ceux qui poussent à des réactions excessives et de leur expression sur les réseaux sociaux que, pour ma part, j'évite de fréquenter.

Mais cette expression excessive résulte aussi d'une saturation des simples citoyens liée à l'absence de rigueur effective dans le traitement de la petite délinquance qui pourrit la vie des humbles et honnêtes citoyens.
Cela n'est pas nouveau : il y a quelques décennies, le vol de voiture s'était tellement banalisé qu'il a plus été considéré, en pratique, comme un emprunt que comme un délit sérieux.
Mais dans le sens inverse, le législateur a longtemps laissé traîner le vol de pain qualifié crime par suite de telle circonstance historique. Mais les juges ont toujours eu la sagesse de ne pas tenir compte de cette disposition par la suite...

Cette petite délinquance répétitive est principalement le fruit de l'absence d'éducation, ce que les mêmes journalistes sont prompts à excuser dès lors qu'il s'agit d'un certain type de population qu'il convient de ne surtout pas stigmatiser, verbe utilisé à "toutes les sauces" pour abonder dans le sens d'une certaine idéologie de l'excuse sociale systématique.
Je me souviens d'avoir outré, il y a près de deux décennies, un magistrat à qui j'avais dit qu'il faudrait sans doute un jour en revenir aux maisons de correction, voire au juge de paix... Que n'avais-je pas proféré comme incongruité ! Et pourtant, à bien y réfléchir... la société ne devrait-elle pas se substituer à tous ces parents incapables d'éduquer leurs enfants, quelle que soit leur origine sociale ?

Mary Preud'homme

@ chatte anna, commentaire de 15:19
---
Je ne vois vraiment pas ce que vous cherchez à démontrer en citant le premier paragraphe de l'article 122-5 qui ne peut s'appliquer en aucun cas au bijoutier victime du braquage de Nice, contrairement au second paragraphe que j'avais cité, seul, et à dessein, afin d'illustrer, clairement, mon propos.

Jabiru

@chatte anna

Merci pour cette précision qui renforce la motivation de se fonder sur cet article.
La difficulté pour le juge, au sens large, sera de motiver une éventuelle requalification de la nature de l'acte, commandée par la nécessité de la légitime défense mais en théorie non disproportionnée entre moyens de défense et gravité de l'atteinte. S'agissant de la condition "dans le même temps" elle est incontestable. Un bon avocat devrait pouvoir convaincre la Cour. J'imagine que le futur jugement aura une portée de nature jurisprudentielle après épuisement des recours.

Xavier NEBOUT

JDR

On peut vouloir pendre les voleurs à main armée sans les haïr comme on le faisait encore hier au regard de l'histoire de l'humanité.

Le problème de la peine de mort, c'est que les "intellectuels" ont consacré la vie faute d'être assez intelligents pour comprendre que c'est l'âme qui est sacrée.

Jean-Dominique Reffait

Il y a une confusion de votre part, Philippe. D'un côté nous avons M. Turk, le bijoutier, face à son acte. De l'autre, nous avons ceux qui prétendent le soutenir, à moins qu'ils ne l'enfoncent.

Je suis résolument prêt à l'empathie envers M. Turk, estimant que même s'il ne s'agit pas de légitime défense, sa réaction est compréhensible telle qu'il la décrit lui-même, à savoir un geste pour arrêter les voleurs qui s'enfuyaient. Tout le monde n'est pas tireur d'élite.

Mais il faut aussi lire les propos tenus sur la page de soutien au bijoutier, bien loin de ce qu'exprime la victime du braquage. Ces propos constituent un déferlement de haine et d'appels au meurtre. Alors que M. Turk affirme que son intention n'était nullement de tuer mais de stopper les voleurs, intention très plausible, les commentaires de "soutien" se déchaînent pour regretter que le deuxième voleur ne soit pas mort aussi, appeler à l'extermination de la racaille. Cette tentation du lynchage, de la justice expéditive et personnelle nous renvoie à ces foules immondes qui accompagnaient jadis les condamnés à mort en leur crachant dessus. Cela doit être rapproché des appels au viol sur Twitter de la jeune Julie Del Papa, militante du Parti de Gauche après qu'elle eut appelé à manifester contre le FN. Sexe et mort, les perversions se libèrent dès lors qu'une cause semble partagée par beaucoup.

Nous sommes fort loin de M. Turk et de sa cause. J'ai entendu cet homme lors de sa conférence de presse tenir des propos de bon sens sur la responsabilité de la famille du voleur. Il n'élabore pas une théorie politique à partir de son cas, il n'appelle pas à l'extermination.

Aussi bien me semble-t-il abusif de votre part de défendre la cause indéfendable des pousse-au-crime sous couvert d'une empathie légitime avec le bijoutier. C'est sans doute la même erreur qui conduit Libération dans un sens opposé au vôtre : par dégoût des détraqués sanguinaires qui prétendent soutenir le bijoutier, Libé fait peser sur M. Turk une responsabilité qui n'est pas la sienne. Sur ce point, vous pensez sans doute en sens contraire de Libé, mais de la même façon.

chatte anna

@Mary et Jabiru

L'article L122-5 du code pénal commence ainsi:

"N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps , un acte commandé par la nécessité de la légitime défense"

Parigoth

La pègre est-elle de gauche ?
Et inversement, être de gauche implique-t-il une forme d'empathie pour la pègre ?

Dans le flot de commentaires ayant suivi l'affaire du bijoutier de Nice, plusieurs étalaient à son encontre une vindicte pleine d'acrimonie injurieuse, lui reprochant pour simplifier de ne pas s'être fait dépouiller sans histoires, d'aucuns ayant affirmé en substance que des bijoux ne valaient pas une vie, ce qui peut se justifier mais qui demanderait à être développé.
On connaît aussi la sempiternelle réponse faite par des irresponsables quand on évoque devant eux les incendies dont sont victimes les possesseurs de véhicules : « mais il ont bien une assurance ? », comme si cela suffisait à banaliser ce qui au regard de la loi est un crime.

Qui sont les gens qui raisonnent de cette manière ?
Des assistés complets ? Des gens appartenant à des catégories sociales dont les fins de mois sont garanties ? Des anarchistes ?

En France, il semblerait que beaucoup de nos compatriotes souffrent ou aient souffert du « complexe de Mandrin », ce brigand réputé pour voler les riches afin de redistribuer au pauvres (en se servant grassement au passage), un précurseur de socialiste en quelque sorte.
Comportement quelque peu différent de l'attitude étasunienne basée sur l'expression « la loi et l'ordre », accompagnatrice de l'expansion vers l'Ouest à l'ombre des potences, le hors-la-loi étant réprouvé sans équivoque et sans excuses.

Nous connaissons aussi l'aversion de certains Français pour les « capitalistes », les « patrons », les commerçants etc., supposés être dans le camp des « riches » et des « exploiteurs », dans le cadre de la perpétuelle guerre civile larvée dont notre pays est la victime depuis deux siècles.
Un certain cinéma, faisant la part belle au personnage du voyou, décrit comme sympathique, ne fait que potentialiser ce genre d'attitude expliquant aussi en partie notre déclin économique.

Mais quand les gens comprendront-ils que le développement économique n'est concevable qu'à condition de reposer sur un substrat sécurisé, ce qui a par exemple été le cas au Moyen Age quand des Etats forts capables de faire régner l'ordre en Europe sont apparus ?

Comment ne pas comprendre le désespoir de ces commerçants, exerçant une activité déjà parfois au seuil de la rentabilité, quand ils sont en plus victimes de brigandages à répétition, quand ils sont abandonnés par les assureurs, quand ils ne bénéficient d'aucune compréhension du drame qu'ils vivent de la part des services fiscaux, de l'URSSAF et d'autres administrations qui ajoutent ce qui finit par être du vol au vol ?

Notre pays traverse une crise économique grave, s'acharner sur ces centaines de milliers d'indépendants assurant une grande part des rentrées fiscales de notre pays au risque de les faire disparaître, c'est nous condamner nous-mêmes à terme à de grandes difficultés.

Et au-delà de ces considérations, ces divers comportements plus ou moins pégrophiles traduisent une perte inquiétante du sens moral chez des gens qui se piquent souvent par ailleurs de mettre perpétuellement en avant de mystérieuses « valeurs » afin de réduire leurs adversaires au silence.

Enfin, nous avons souvent tendance a l'oublier, la propriété est un des droits de l'homme :
« La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité. »

La pègre et ses soutiens violent donc les droits de l'homme.

hameau dans les nuages

@ Tipaza

C'est exact. Je leur trouve même l'air enjoué et le visage rubicond.

Pourtant ce ne sont pas eux qui vont trinquer le plus.

Le pire c'est quand ils vont douter.

Comme dit Régis qui tient les murs du café "Chez Carrey " place du fronton au village :

"dans le doute absinthe-toi"

Comme notre président il a toujours les maux pour rire.

On n'est pas sorti de l'auberge.

amfortas

Il faut lire le billet de Schlöndorff dans le dernier numéro de Challenges à propos de la décadence de la France en raison même des sentiments vils qui la gangrènent. La haine, l'envie et la bêtise sont ses principaux moteurs.
Avez-vous entendu la Filippetti hurler sa haine de la France "rancie et moisie" face à l'immigration qu'elle charge de toutes les vertus et crédite de la construction culturelle et économique de la France ? La chose peut se discuter, car de quelle immigration parle-t-on ? Le propos demande aussi de la modération, une vraie analyse, mais assimiler dans une généralisation haineuse Madame Curie et Fofana, ça sent la GPU ou la Stasi. Celui qui comprend à travers Libération, la haine qui anime les Français les uns envers les autres et dont le régime Hollande est le boutefeu comprendra qu'on préfère aller serrer les mains de l'autre côté du Rhin.

Tipaza

"On attend, pour un prochain billet, votre avis sur des journaux comme Le Figaro ou encore Valeurs actuelles, ne serait-ce que pour établir un juste traitement entre la bien-pensance de gauche et celle de droite. :-)"
Rédigé par : Achille | 20 septembre 2013 à 10:55

Valeurs actuelles, la seule revue dont le titre soit un vœu pieux, si j’en juge par le contenu.

Je m’étonne que la direction de Libé n’ait pas encore porté plainte pour publicité mensongère.

Tipaza

"Pour être juste, je dois admettre que l’abus de citations est souvent inutile. Je suis d’accord avec vous, citer de grands auteurs pour dire ce que l’on pense de François Hollande, par exemple, a quelque chose de ridicule"
Rédigé par : moncreiffe | 20 septembre 2013 à 10:30

Pas du tout.
Les grands auteurs sont là précisément pour nous éviter des erreurs de jugement en pensant par nous-mêmes.

Par exemple, voilà une citation d’Albert Camus, qui ne connaissait pas le gouvernement de F. Hollande et qui pourtant a résumé son action, depuis mai 2012, à la perfection.

« C’est si bon de se contredire de temps en temps cela repose. »

Avouez que des eurobonds à la pause fiscale, en passant par la Lorraine, je veux dire Florange, le gouvernement s’est bien reposé.

Achille

Après avoir habillé pour l’hiver le quotidien Le Monde, maintenant c’est au tour de Libération de passer chez le tailleur.

Il est vrai que vos commentateurs sont plutôt d’accord avec vous et ne se privent pas de le dire et même d’en rajouter.

On attend, pour un prochain billet, votre avis sur des journaux comme Le Figaro ou encore Valeurs actuelles, ne serait-ce que pour établir un juste traitement entre la bien-pensance de gauche et celle de droite. :-)


moncreiffe

@ Savonarole | 20 septembre 2013 à 03:38

Pour être juste, je dois admettre que l’abus de citations est souvent inutile. Je suis d’accord avec vous, citer de grands auteurs pour dire ce que l’on pense de François Hollande, par exemple, a quelque chose de ridicule. Par ailleurs, je dois avouer que, moi aussi, j’éprouve plus de plaisir à écouter Van Morrison que Bob Dylan.

Xavier NEBOUT

Alex paulista, Tipaza, suite

Souvenez-vous de la mort de Martin Guerre.
Le condamné remercie le juge pour l'avoir justement condamné à mort et délivré ainsi son âme de son crime.

Celui qui n'a pas compris ne devrait pas pouvoir être juge.

Xavier NEBOUT

@Alex Paulista, Tipaza

Le code pénal date du temps où l'on jugeait les faits et non les âmes. Or, bien qu'on n'ait jamais eu autant de preuves de l'existence de l'âme avec les constats de NDE, la justice à l'instar du peuple, n'a jamais été aussi stupide à cet égard, et tend à juger les âmes - l'individu - et non les faits.

Alors le juge humaniste recule lorsqu'il s'agirait d'avilir l'âme du "jeune" en l'envoyant en prison.

C'est qu'en effet, la prison surchargée étant de nature à avilir les âmes encore plus que les camps de concentration, la France est à cet égard coupable de crime contre l'humanité, et tous ceux qui ne le dénoncent pas avec.

En somme que vaut une justice pénale dont les juges ignorent s'ils doivent juger les faits ou se substituer à Dieu en jugeant les hommes ?

Robespierre qui n'était pas athée, envoyait à la guillotine en se basant sur des faits et non en jugeant les âmes. La décapitation a d'ailleurs de tout temps été le moyen de donner la mort aux gens d'honneur dont la faute ne compromettait pas le salut de leur âme.

Faites passer à l'ENM... les pauvres.

Claggart

A propos du concept "tout ce qui est contre est fasciste", rappelé par hameau dans les nuages

Merci de me rappeler mes vingt ans et le début des années 60 où la clique trotskyste de l'UNEF et de l'UGE traitait de fascistes tous ceux qui ne votaient pas pour les motions condamnant les défenseurs de l'Algérie française.

Archibald

Pour retrouver le confort qui n'a pas l'amertume de ce billet, une histoire chaleureuse mérite qu'on la partage.
Un sans abri depuis 2005 a rendu un sac contenant 42.000 US dollars en liquide et qui avait été perdu.
Ayant la foi, il a déclaré que Dieu l'avait toujours protégé, et qu'en conséquence, voler lui semble étranger et impossible, malgré un besoin désespéré d'argent. Il a finalement remercié celles et ceux qui, depuis 2005, lui avaient fait don d'un peu de monnaie en recevant la médaille de la ville de Boston.
Un étranger à cette affaire, citoyen de Virginie, a lancé un appel aux dons pour offrir un toit au bon samaritain, et pour montrer que l'Amérique était capable de se reconnaître encore dans ce comportement de pureté. Les dons s'élèvent aujourd'hui à plus de 95.000 US dollars. http://www.independent.co.uk/news/world/americas/donations-pour-in-for-homeless-man-who-returned-backpack-with-42000-inside-8826697.html

Notez incidemment que les sans-abri, comme les chômeurs et les accidentés de la vie en général ne sont pas privés d'humanité, pas plus que leur condition les rend moins capables que ceux qui en sont épargnés. Peut-être qu'après, une pensée pour les cinq millions de chômeurs remettra de l'amertume si elle s'était dissipée.

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