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29 septembre 2013

Commentaires

Jean-Paul Ledun

"...qu'il (Sarkozy) est encore plus caricatural que lors de l'exercice du pouvoir..." Philippe Bilger

En effet vous n'avez pas changé...

oursivi@CJ

"Le système du laogai est estimé à plus de 1000 camps"
CJ

Heureusement que ce n'est pas l'AO guy, ni gay.

Sinon, très juste le jeu des identités dans les restaurants asiatiques parisiens.

J'aime bien les interroger. Tel resto nippon tenu par des Chinois, thaïlandais tenus par des Vietnamiens, vietnamiens tenus par des Coréens... un vrai jeu (voire du moi) de piste.

Mais en général c'est bon, même sans être particulièrement onéreux. Les sushis de base sont souvent fameux - qualité du poisson au moins excellente de fraîcheur et de texture - pour des prix tout à fait modestes.

Après, sont aussi des choses plus raffinées pour une addition au triple voire au-delà, mais les rares fois où m'y suis risqué ne m'ont convaincu qu'à demi.

AO

scoubab00

@ C. JACOB

[...] pourquoi pas ne parler seulement de vous et de ce qui a motivé votre vocation initiale, la cause de la justice elle-même ? (13:31)

Estimée Catherine, vous ne parlez pas de ce qui est peut-être la raison numéro un du choix d'un métier : les parents. Les filles et fils de magistrats magistrats. Comme chez les médecins, pharmaciens, boulangers, ouvriers etc. Je ne sais ce qu'il en est de Philippe et ses ascendants, descendants.
Si cette reproduction économico-familiale est cassée ou simplement endommagée, pourquoi ? Est-ce par davantage d'indépendance d'esprit des enfants ou individualisme précoce ? la précarité, le mal-être du travail qui concerne même les professions libérales... ou alors ce sont les jeunes prometteurs issus d'autres catégories socio-professionnelles qui vont ailleurs... certains peut-être effrayés par le nombre d'années d'étude surtout si le papa ne verse pas souvent sa pension alimentaire...

Je constate autour de moi que le "gémissement" est souvent la norme quel que soit le métier présenté, à commencer par le sien. Attendons que le contexte général s'améliore, on a les frontières qu'on peut.

Vous avez raison, concentrons-nous d'abord sur les fondamentaux : la maternelle !

Véronique Raffeneau

Egalement, cher oursivi, à l'autre bout de la chaîne, pourquoi pas la création d'un procureur général de la Nation, ce qui permettrait de traduire et d'incarner pour tous l'Institution judiciaire.

Cette option serait à mon sens souhaitable pour valoriser et médiatiser - au sens propre - le grand métier dont il est question dans le billet.

Achille

@ Mary Preud'homme

« Eh oui M. Achille c'est tout bonnement physiologique chez les femmes normalement constituées, ce besoin plus fréquent d'uriner. Du fait d'un utérus qui prend beaucoup de place et dont, dois-je vous le rappeler, vous venez (même si vous ne vous en souvenez pas). »

Je n’avais pas considéré ce problème « d’autonomie vésicale » sous cet angle, je l’avoue. Merci pour vos lumières.

Ce n’est pas toujours facile d’être une femme dans certaine situation.
Je me demande comment font les coureuses cyclistes souvent amenées à participer à des épreuves qui peuvent durer plus de cinq heures.

Pour les hommes il y a toujours un arbre compatissant leur permettant de se soulager, mais pour les femmes, il est de plus en plus difficile de trouver un buisson bien touffu pour cacher leur intimité pendant qu’elles font leur petit pipi.

Xavier NEBOUT

Des bourgeois jadis prêts à tout pour accéder à la noblesse, jusqu’à la forfaiture syndiquée des juges roses d’aujourd’hui, en passant par les champions du retournement de veste à tous les changements de régime, la robe de la justice ecclésiastique prise en espérant s’en attribuer la vénération n’a jamais permis à la magistrature d’être debout. Elle aura confondu crainte et respect.

D’autre part, il est heureux de voir les hommes plus que les femmes s’en détourner. C’est que la notion d’honneur étant bien différente chez l’homme et la femme, cela prouve que nous n’avons pas à désespérer de notre société en voyant les hommes s’en détourner (pour faire simple : l’honneur de la femme est sur terre alors que celui de l’homme est au ciel).

Véronique Raffeneau

"Vous tuez la conversation"

Mais non, cher oursivi.

sbriglia expose très bien avant moi le quotidien des tribunaux.

Il y a une grande collection chez l'éditeur Plon, créée en 1954, qui s'appelle Terre Humaine.

PB souhaite une médiatisation du grand métier de magistrat.

D'abord cela : un Terre Humaine.

Achille

@ sbriglia

« Achille, essayez Audiard le cul calé dans un confortable fauteuil voltaire et vos précieux talons posés sur un ottoman... »

Voilà bien une réflexion que seul pouvait me retourner un ancien magistrat du Siège.

calamity jane

D'accord avec le titre du billet.

Alex paulista

@ Jean-Paul Ledun | 30 septembre 2013 à 18:53

Comme vous y allez.
Je vous demande gentiment de m'expliquer les initiales utilisées "FB" et vous faites tout sauf me répondre.

Vous me mettez en lien un récital de bonnes intentions comme référence, me dites que "C'est vrai qu'il a une dent contre l'Islam le père Strache". Pourtant "muslim" ou "islam" n'apparaissent nulle part dans votre pdf.
Serait-il incomplet ? Peu représentatif ?

Pour info, je me suis référé à l'article Wikipédia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_lib%C3%A9ral_autrichien
Paragraphe "Ligne politique".
Comme je me méfie de Wikipédia, j'ai pris la précaution de vous demander "Ou bien est-ce qu'il n'est pas question de ça ?"
Cette prévention ne vous empêche pas de me répondre avec véhémence et mépris.
Je me demande juste comment une politique d'immigration zéro serait compatible avec l'emphase qu'ils mettent sur la politique familiale. Même question que pour le FN, d'ailleurs.

Et enfin, vous utilisez une citation mienne sur Jospin, écrite dans le contexte de l'action de Sarkozy contre les couples mixtes, et la généralisez en la sortant de son contexte.

Ah honnêteté intellectuelle, quand tu nous tiens...

Vous vous ne vieillissez pas, vous restez égal à vous-même. Délicieux comme le rhum autrichien à 80 degrés.

Catherine JACOB@Savonarole&oursivi

@Savonarole | 30 septembre 2013 à 16:29 «Mais enfin, je ne vais pas faire ma Catherine Jacob qui balaie d'une main le Sac de Nankin pour nous vanter les haïkus japonais...»

Si Robert Hébras le survivant du massacre de la population civile perpétré par la division Das Reich à Oradour-sur-Glane, François Hollande, président de la République française et le pasteur Joachim Gauck, président de la République d'Allemagne ont pu se tenir embrassés dans le chœur des ruines de l'église Saint-Martin, pourquoi dire qu'il ne pourrait plus y avoir de poésie japonaise après le Sac de Nankin comme Adorno a dit «écrire un poème après Auschwitz est barbare», à quoi il fut pourtant répondu par le poète roumain Paul Celan, poète de l'exorcisme du mal par le pouvoir de la poésie : «Il y a encore des chants à chanter au-delà des hommes.»
«Lavons ce cadavre
Peignons ses cheveux
Tournons son œil
vers le ciel.
»
et nous saurons «pourquoi nous sommes vivants tandis que les autres sont couchés dans la pierre», et pourquoi Antigone est toujours d'une si modernité si intense.

Après le massacre de Nankin par les Japonais, il y a eu la période communiste et ses laogai (abréviation de 劳动改造 láodòng gǎizào, « rééducation par le travail » ) par lesquels seraient passés plus de 50 millions de prisonniers chinois depuis 1949, dont 20 millions d'hommes et de femmes qui y sont morts (froid, faim, maladie, fatigue, exécutions sommaires, etc.)
Le système du laogai est estimé à plus de 1000 camps à travers les différentes régions de la République populaire de Chine et c'est seulement depuis 2013 que le pouvoir chinois commence à évoquer la possibilité de sa suppression.

Parmi eux, le poète Ai Qing (艾青) déjà emprisonné par le Kuomintang puis déporté dans des fermes en Mandchourie puis au Xinjiang par les autorités communistes et qui ne sera pas autorisé à publier ses œuvres avant 1978. Il composa alors par la suite sur des sujets apparemment aussi futiles que Paris, Le Moulin rouge, Les Champs-Élysées, La matinée de Nice, Nice, Monte-Carlo et La valse Europa et qui lui valurent d'être fait chevalier des Arts et Lettres en 1985 (source wiki). Mais est-ce que la seule profondeur possible après le laogai ne serait pas la plus absolue futilité ?

Quant aux Japonais, après Hiroshima et Nagasaki, ils ont eu Fukushima.

「フクシマに花咲く野鯉自在なり」 dit un Haïku

FUKUSHIMA_NI (5 syllabes)// HANA SAKU_NO KOI (7syllabes) // JIZAÏ NARI (5syllabes) dit sa translittération → 17 syllabes.

Auteur : 瀧春樹 (TAKI Haruki)
KIGO (mot support de l'indication de la saison) : 花 (Fleur)
Saison : 春 (Printemps )
Source : 2011 3・11 2:46PM 東日本大震災を詠む (11 mars 2011, 14:46, Dire le grand tremblement de terre de l'Est du Japon )
La traduction demande un peu de réflexion.
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@oursivi | 30 septembre 2013 à 20:20 «Sorry Cathy, je vous inviterai à déjeuner de sushis. On parlera de "La ballade de Narayama ",  la montagne aux chênes , et autre "Дерсу Узала ", chefs-d’œuvre incontournables.
AOhitoWC
»
Entre la coutume de l' Obasute avec Narayama, palme d'Or à Cannes et l'« homme des bois » sibérien survivant d'une épidémie de variole pour se retrouver possédé par l'esprit d'un tigre qu'il a blessé sans le tuer, Grand Prix au 9ème Festival de Moscou et qui a reçu l'Oscar du meilleur film étranger en 1976, c'est vrai qu'il y a de quoi faire si vous avez de l'appétit et sans oublier MOMO_TARÔ, le garçon né d'une pêche arrivée dans le tablier de la Mémé en surfant sur la rivière.

Les Sushiya qui ne sont pas tenues par des Chinois ou des Vietnamiens mais par de vrais chefs japonais qui ne se sont pas improvisés cuisiniers, il y en a à Paris, c'est vrai. Mais il faut avoir les moyens. Sinon il y a encore Sushi Shop et Jean-François Piège mais que je n'ai pas testé.

oursivi

Rédigé par : Véronique Raffeneau | 30 septembre 2013 à 18:10

Si vous soulignez le côté people de notre hôte (toi de là que je m'y magistrate magistralement, suis déjà garde du sot), comment voulez-vous que rebondissions ?

Vous tuez la conversation.

Relisez Savonarole et attendez la réponse à venir de Madame Catherine Jacob, comme dirait Madame Valérie ; là cela va swinguer outre Manche comme diraient Churchill et DSK. Haro sur le Hiro.

Sur le sérieux fond, si on veut que la justice passe pour le Bien comme pour le bien de tous, il faudrait commencer par ne pas avoir honte de ce que les sanctions vont impliquer, que les établissements d'accueil ne pourrissent pas plus avant qui s'y est déjà égaré. Construisons là du sain et du vaste. Une cellule nette par détenu. Pas de télé. Des livres ou journaux à gogo. Un brouilleur de réseaux... etc.

On connaît tout cela. Radoter est lassant.

AO

Mary Preud'homme

"De manière physiologique, la contenance de la vessie est en moyenne plus élevée chez les hommes que chez les femmes par le fait de la présence des organes génitaux internes de la femme (utérus etc.). La sensation de besoin se fait ressentir à partir d'environ 300 ml"

Eh oui M. Achille c'est tout bonnement physiologique chez les femmes normalement constituées, ce besoin plus fréquent d'uriner. Du fait d'un utérus qui prend beaucoup de place et dont, dois-je vous le rappeler, vous venez (même si vous ne vous en souvenez pas).
Par ailleurs, en quoi tout besoin naturel (féminin ou masculin) serait-il un obstacle à un bon jugement ?

oursivi

"Mais enfin, je ne vais pas faire ma Catherine Jacob qui balaie d'une main le Sac de Nankin pour nous vanter les haïkus japonais..."
Rédigé par : Savonarole | 30 septembre 2013 à 16:29

Ça, j'aime bien.
Même si ne crois pas que Staline aimait les crêpes, d'ailleurs ils sont arrivés en retard en Allemagne, les boys avaient fait le chemin plus vite. Tout était dit de la chronologie en février 1945, nul risque de les voir venir jouer le bagad en l'été suivant où on allait signer la fin de la récré.

Brest... pourquoi pas New York voire San Francisco ?

Sorry Cathy, je vous inviterai à déjeuner de sushis. On parlera de "La ballade de Narayama", et autre "Dersou Ouzala", chefs-d'oeuvre incontournables.

AOhitoWC

Jean-Paul Ledun

"C'est qui FB ?" (Alex paulista)

Vous vieillissez mal M. Alex paulista.

Et puisque vous semblez vous ennuyer, voici le programme complet officiel du FPÖ en anglais. Vous le trouvez également en allemand.

http://www.fpoe.at/fileadmin/Content/portal/PDFs/_dokumente/2011_graz_parteiprogramm_englisch_web.pdf

Soulignez-moi en rouge dans le programme l’affirmation que vous nous faites plus bas...
Mon anglais n'est pas terrible, il est possible que je n'ai pas compris le sens d'une phrase. Par contre en allemand c'est niet. Le mensonge que vous essayez de reproduire ici ne se trouve pas dans le programme.

C'est vrai qu'il a une dent contre l'Islam le père Strache et c'est ce qui le disqualifie à mes yeux (entre autres).

Inutile d'inventer des petits démons pour surtout ne pas parler de la réalité, Ca vous fait tout de suite plus de 21% au niveau national.
Cherchez l'erreur M. le philosophe qui a dit un jour sur Jospin :
"Le principal c'est qu'il nous foute la paix".

En voilà une belle politique.

hameau dans les nuages

@ Archibald

Avant de repeindre il faut lessiver à la St Marc du sol au plafond.

Cette dame s'y emploie, la première couche n'ayant pas suffi :

http://www.sudouest.fr/2013/09/30/l-ex-cadre-du-conseil-general-repasse-a-l-attaque-1184811-1980.php

Cela risque de décaper sévère et le Parquet de grincer.

Véronique Raffeneau

L'erreur de votre billet est de ne considérer le métier de magistrat qu'à travers le prisme exclusif et médiatique des "affaires" qui sont à des années lumière de l'administration ordinaire de la justice, celle que côtoient les justiciables du quotidien.

Choisir et exercer ce grand métier - je parle des magistrats du quotidien – fait appel à mon sens à un idéal et à des qualités exceptionnelles qui ne sont simplement pas valorisées dans le monde d'aujourd'hui : la mesure, la pondération, l'intelligence de l'autre, être utile, protéger, défendre un bien commun, la loi.

Je sais bien que ce que j'écris est synonyme pour vous d'une sorte de "misérabilisme" judiciaire.

Contrairement à ce que vous écrivez, je ne vois pas comment la justice réduite le plus souvent dans le débat public à celle des "affaires", du moins si je considère leur omniprésence médiatique, peut exalter un jeune homme ou une jeune femme.

Car les jeunes gens savent bien que dans la vraie vie des tribunaux, ils devront d'abord apprivoiser et faire avec l'échec, le malheur et les perdants : l’opposé et l’envers de ce que subliment aujourd'hui les écrans médiatiques et les airs du temps.

Achille

« S'ajouterait à ces problématiques incontestables une féminisation considérable rendant difficile l'administration des juridictions et ne trouvant pas par ailleurs sa juste récompense dans les avancées de la carrière (Le Monde) »

La féminisation de la magistrature, mais aussi du barreau pose un problème d’ordre physiologique qui a été mis en évidence dernièrement lors d’un concours d’admission au barreau de Toulouse.

Des candidates se sont plaintes de la durée de l'épreuve qui ne leur permettait pas de faire une pause pipi (il semble que cela n'ait pas posé de problèmes particuliers aux candidats).

On imagine mal comment ces futures avocates pourront « tenir » lors des audiences qui parfois peuvent durer plusieurs heures.

Être déjà victimes d’incontinence urinaire à vingt ans, on n’ose imaginer ce que cela sera quand elles auront soixante ans. :-)

Alex paulista

@ Jean-Paul Ledun

C'est qui FB ?
Le FPÖ déclare vouloir stopper "l'immigration musulmane".

Concrètement, cela veut dire qu'un Autrichien n'aurait pas le droit de se marier avec une musulmane ? Ou du moins devrait s'exiler pour vivre avec elle ?
Ce genre de mesure est censée lutter contre le communautarisme ?
Ou bien est-ce qu'il n'est pas question de ça ?

Avouez que de tels programmes à l'emporte-pièce sont au mieux ridicules car inapplicables, au pire totalitaires s'ils sont appliqués. Et l'Union Européenne a raison de s'immiscer dans le débat car cela est une violation directe des traités signés, qui garantissent ces droits fondamentaux aux ressortissants européens et a fortiori aux Autrichiens en Autriche. Il est impensable en effet que les Autrichiens aient moins de droits dans leur propre pays que les étrangers membres de l'UE.

Valerie@Monsieur Savonarole

Rédigé par Monsieur Savonarole le 29 septembre 2013 à 13:04

"...l'affaire des deux jeunes étudiants français assassinés à Londres le 8 juin 2008..."

Errors left 'sadist' free to kill

http://news.bbc.co.uk/1/hi/england/london/8073659.stm

Sans commentaire...

Quant aux longues peines de prison reellement effectuees...

http://news.sky.com/story/1148298/baby-ps-mother-could-be-given-parole-in-days

Je continue ma lecture...

Archibald

@Savonarole

Je ne peux que seconder vos propos en l'occurrence. Notre hôte appelle de ses vœux des personnalités d'exception aux postes de pouvoir. Le nettoyage les couloirs de la République n'est-il pas la condition préalable à ses espérances ? En Angleterre, Heather Brooke s'est penchée sur la corruption. En cinq ans, elle a fait exploser un tabou qui a conduit à la première démission en 300 ans du "Speaker of the House" (http://www.informationclearinghouse.info/article32783.htm). En France, Anne-Sophie Mercier avait déclaré sur RTL avoir écrit le premier article sur les malversations de M. Kucheida en 1995, mais que s'est-il passé après ? M. Bilger n'est pas convaincu par les magistrats d'aujourd'hui, ne faudrait-il pas étendre ses doutes légitimes à l'ensemble de celles et ceux qui se sont multipliés aux manettes de l'Etat et de la fonction publique ? La nuit du 4 août n'a jamais été qu'un transfert, pas une abolition.

Savonarole

@oursivi

"Le bombardement de Dresde et ses 200.000 victimes essentiellement civiles est d'une virilité plutôt lâche."
Rédigé par : oursivi | 30 septembre 2013 à 15

On ne va pas se chamailler pour 200.000 morts, allons...
Toutefois certains historiens cyniques n'hésitent pas à affirmer que ce bombardement a surtout fait réfléchir les Soviétiques qui s'apprêtaient à libérer l'Europe jusqu'à la préfecture de Brest...
Mais enfin, je ne vais pas faire ma Catherine Jacob qui balaie d'une main le Sac de Nankin pour nous vanter les haïkus japonais...

scoubab00

@ Archibald, Savo...

Il s'avère qu'une des expressions favorites des politiciens du Royaume-Uni ces dernières années pour qualifier leur pays est "broken society" (société brisée).

Ca ne devait être guère mieux à l'époque de Charles Dickens, Jack the Ripper (fin XIXème) : violence, prostitution, grande saleté de Londres, travail des enfants... Le tout est d'apprécier, vu des ploutocrates, quel est le seuil d'alerte qui pourrait éventuellement menacer leurs affaires et/ou susciter quelque émoi organisé au sein de la population. On n'est jamais sûr de rien étant donné que l'Histoire repasse les plats dans un ordre toujours aléatoire.

Pour avoir passé quelques mois chez les Anglais, j'ai été frappé par leur urbanité, leur esprit stoïcien. D'où l'attrait pour l'alcool, le sport, les fléchettes et leur fameux humour, soupapes nationales depuis que le souverain pontife ne les considère plus comme une succursale majeure.

Plus près de nous, il disait quoi Chirac en 1995, la "fracture sociale", je crois ? Non seulement il s'est assis dessus, mais de surcroît ça a contribué à sa première élection à la magistrature suprême. La classe.

oursivi

je m'abstiens d'en dire plus.
Rédigé par : Savonarole | 30 septembre 2013 à 13:12

Dommage...

Bon, d'une manière générale, si vous nous distrayez joliment de votre humour bien réel, votre tropisme si trop biche, pardon so british, oublie quelques détails qui n'en sont point, points de détail.

On peut comme moi, raisonnablement, ou comme vous, passionnément, trouver bien des vertus à l'ami Winston et son peuple de qualité.

On peut et doit aussi se rappeler qu'à côté de hauts faits d'arme, de stratégie, et de courage politique, devons mentionner qu'il apposa son imprimatur à quelques sauvages actions militaires qui n'avaient pas grand chose à envier aux Nazis...

Le bombardement de Dresde et ses 200.000 victimes essentiellement civiles est d'une virilité plutôt lâche.

Enfin...

Bon viagra.

AO

Jean-Paul Ledun@Archibald

@Archibald

En Allemagne, je ne sais pas, je ne sais plus.
En Autriche, le député que vous citez ferait le même constat.
Qui, en Autriche ose dire toutes les faiblesses accumulées du pays ?
HC Strache du FPÖ (FN sans le père).

Quand le FPÖ dit cela, il le dit sous les sifflets des bien-pensants.
Hier l'Autriche votait pour renouveler son parlement. Résultat : FPÖ troisième force politique du pays.
En Styrie, le FPÖ passe même en première position.
Les siffleurs se répandent sur FB aujourd’hui ("J'ai peur". "C'est la honte". "A vomir"...).
Il est peut-être temps que les pleurnicheurs pensent à d'autres arguments que les sifflets...

Bon, j’attends de pied ferme les inspecteurs que Chichi nous avait envoyés en 1995 quand le FPÖ de Haider était rentré au gouvernement. L’UE s’était alors bien ridiculisée. La France en tête. Evidemment.

oursivi

"200 coups de couteau. Le procès des coupables s'est tenu en juin 2009 : 45 ans incompressibles pour l'un et 35 ans incompressibles pour l'autre"
Rédigé par : Savonarole | 29 septembre 2013 à 13:04

Cela ne fait pas cher du coup de couteau...

Comment j'te les (excusez les besoins de l'expression gouailleuse qui sous-tendent un tutoiement factice) aurais pas passés à la meuleuse moi...

Eh oui EDM, il y a encore plus cruel que toi, mais moi ce n'est pas contre les victimes et leur famille...

Choisis ton camp camar(a)de.

Je sais, pour vous (une légère distanciation avec la canaille enrobée pour finir ne saurait nuire) tenant du tous dehors, c'est déjà fait, c'est justement cela qui m'amuse.

Enfin... m'amuse...

AO

sbriglia@Achille

"Oui je préfère Audiard à Voltaire dans mes citations."

Achille, essayez Audiard le cul calé dans un confortable fauteuil voltaire et vos précieux talons posés sur un ottoman... vous verrez que vous aimerez les deux dans vos "sit actions"...

sbriglia

Assise, debout, couchée, prosternée ou accroupie le problème de la magistrature n'est pas là : il est dans son aspect dévalorisé aux yeux de beaucoup et ce pour de multiples raisons. Guzet, avec pertinence, a évoqué le mythe libertaire et l'entrave y apportée par le représentant de la Loi...

Mais qui aujourd'hui a envie d'entendre, pendant une longue matinée, une soixantaine d'avocats plus ou moins talentueux venir plaider des retards de loyer dans un tribunal d'instance de Paris au cours d'une audience de deux cents affaires dont l'appel va prendre près de deux heures ?

Qui a envie d'être JAF pour écouter les misérables doléances de couples mal assortis ou statuer sur des gardes d'enfants dans des dossiers où les accusations les plus sordides seront de mise ?

Qui a envie, après une audience correctionnelle de "flagrant délit", comme on disait de mon temps, de rentrer à la nuit après avoir entendu les perpétuels serments d'innocence des repris habituels et les appels bredouillés à la clémence des baveux de service ?

Qui a envie de passer des années à statuer sur la valeur du M2 pondéré de la poissonnerie de la rue Saint-Denis ?

Bien sûr il y a les postes prestigieux mais quels parcours, que de courbures d'échine, que de renoncements à tout esprit de dérision ou de provocation pour y parvenir...

Ah, crever de faim (c'est une image : voyez EDM...), certes, mais la gueule bien ouverte, ne pas échanger la certitude de manger à sa faim contre le risque de périr d'ennui... Et ne jamais entendre, lors d'une suspension d'audience, "allez, on pisse un coup et on confirme" lancé de façon rigolarde par un président de chambre d'accusation à ses conseillers, insouciant du jeune auditeur de justice qui me le rapporta...

On se marre quand même plus dans la basoche, on peut y bien gagner sa vie, même et surtout hors du pénal, et dans les dîners en ville c'est quand même plus "fun" pour la maîtresse de maison d'avoir Achoui à sa table que le président de la 18ème du TGI ! (Provocation gratuite : PB sait que je n'en pense pas un mot...)

Je n'ai jamais regretté la magistrature même lorsque le jeune étudiant rougissant d'Assas en 1968 qui courtisait à mes côtés la fille du Premier de l'époque allait devenir le président de la chambre sociale de la Cour de cassation : il a gravi un à un les échelons... nous on grimpait les escaliers en courant et on montait les marche quatre à quatre en bousculant quelque peu nos anciens.

On n'a pas fait fortune, mais quel bon temps nous sommes-nous payés !

Vous avez eu Paul Didier pendant la guerre : il fut bien seul !
Vous avez maintenant tous les punaiseurs du mur : ils sont bien plus nombreux...

On a les hérauts qu'on mérite.

Nous, nous avons nos héros... même entourés de quelques zéros, ils nous font honneur.

Catherine JACOB

«une baisse du niveau des candidats»

Vu la baisse du niveau des candidats alléguée chaque année à chaque concours dans toutes les formations , je me demande si les candidats reçus de nos jours pourraient suivre sans problèmes une classe de maternelle.

«Lors de mes conférences sur la justice d'aujourd'hui, je commence en disant que si j'étais un jeune homme, je ne serais pas convaincu par les magistrats de maintenant. Je ne choisirais pas cette voie pourtant royale parce que pour stimuler et entraîner, il faut être soi-même stimulant et entraînant. Ils gémissent plus qu'ils n'exaltent. »

Plutôt que de vous occuper de chercher des exemples susceptibles de susciter ou de neutraliser les les vocations parmi les magistrats de maintenant qui ne vous convainquent pas, pourquoi pas ne parler seulement de vous et de ce qui a motivé votre vocation initiale, la cause de la justice elle-même ?
Cette cause à elle seule doit être capable de convaincre. Si cela n'est pas le cas, c'est qu'en vérité on cherche autre chose; Par ex. une reconnaissance sociale et dès lors qu'elle n'est pas à la hauteur de notre idée de nous-mêmes, on abandonne le terrain avec pour conséquence que qu'on appelle d'une façon un peu dévalorisante, la féminisation d'une profession, comme si le statut de la femme devait pouvoir s'accommoder de ce qui serait insuffisant pour un homme alors qu'en vérité la justice doit pouvoir s'identifier à ce qui est juste, qu'elle soit rendue par une femme ou par un homme ; ou alors elle n'est pas, qui que ce soit qui ait failli, du fait d'une mauvaise application de la loi, d'un manque de compétences ou d'intelligence ou par pur et simple j'men foutisme, quand ce n'est pas la prépondérance des soucis de la vie personnelle ou encore l'attrait d'une meilleure perspective de carrière et pour finir la séduction de la vie parallèle des ripoux ou encore la tentation de sanctionner via une affaire donnée, une seconde affaire qui ne sera véritablement jamais évoquée en public pour cause de secret d'Etat ou tout autre motif plus ou moins avouable et dont la salle d'audience véritable où toutes les parties ne seront bien évidemment pas convoquées, est la pénombre d'un deuxième bureau qui autorisera toutes les manipulations et autres traficotages de dossiers, sans oublier les erreurs délibérées de qui n'assumerait pas une ferme volonté de tripatouillage, quand ce n'est pas la volonté de fabriquer de la jurisprudence en vue d'une troisième affaire dont les parties ne sont pas encore apparues au grand jour etc. etc. ou même simplement le favoritisme à l'égard de sa communauté d'origine.

Si vous voulez éviter la désertification de votre profession, vous devrez convaincre les aspirants magistrats qu'il n'y a rien au-dessus de l'honneur de servir, en particulier la justice. A cet égard, il est totalement indifférent qu'il s'agisse d'un homme d'honneur ou d'une femme d'honneur. Et pour nous en souvenir rappelons-nous que la marque distinctive du seigneur haut-justicier d'autrefois était la visière d'un casque relevée et non point abaissée. Comme vous en somme.

Savonarole

@Archibald

Tout à fait d'accord sur ce constat de faillite "sociétale" comme on dit aujourd'hui.
A noter d'ailleurs qu'aucun parlementaire français n'a le courage de faire le même constat que le parlementaire britannique que vous citez.
Toutefois ces deux pays anglo-saxons sont capables de formidables coups de reins pour se rétablir. Du Blitz sur Londres aux gominés argentins aux Falklands, les Anglais ont la main lourde dès qu'il s'agit de leur survie ou de leurs intérêts.
David Cameron a été élu en promettant à son peuple une dérouillée sociale. Et il a été élu.
Je ne vois pas poindre à l'horizon, ni à droite ni à gauche, un esprit de "risorgimento" dans aucun de nos hommes politiques français. Supprimez une semaine de congés payés et la France sera ingouvernable.
Dans ces pays-là les corps constitués, les "civil servants", se tiennent à carreau car ils peuvent à tout moment être révoqués sans pension. Et pourtant ne sont-ce pas des démocraties parlementaires, comme nous ?
Il y a belle lurette que le pauvre juge d'Outreau serait aujourd'hui reconverti en détective privé à Londres, démonétisé, il serait smicard et réduit aux constats d'adultère.
Il y a en France un problème de virilité politique, qui me vaudrait les foudres de nos dames de ce blog, c'est pourquoi je m'abstiens d'en dire plus.

Jabiru

Pour revenir à des fondamentaux, la mission première du juge n'est pas de punir mais d'estimer, en s'appuyant sur la loi et la jurisprudence, la nature de la plus juste réparation que le mis en cause doit, du fait de ses agissements, à sa victime ainsi qu'à la société sur le fondement des dispositions légales pénales et civiles. En somme un métier d'expert qui devrait être pratiqué avec sérénité, objectivité et respect des parties. Mais entre la théorie et la pratique il y a toujours un écart parce que la justice n'est pas rendue par une machine mais par des hommes et c'est tant mieux pour tout le monde.

Achille

« Pour une magistrature debout »

Une magistrature debout certes, mais qui avance, Philippe Bilger, sinon elle n’ira pas plus loin que deux philosophes assis comme aurait dit Audiard.

Oui je préfère Audiard à Voltaire dans mes citations.

Archibald

@Savonarole
"…Mais enfin, bon sang, qui entend parler du malaise de la justice au Royaume-Uni, aux USA, en Allemagne, qui ?" Rédigé par : Savonarole | 29 septembre 2013 à 13:04

Il s'avère qu'une des expressions favorites des politiciens du Royaume-Uni ces dernières années pour qualifier leur pays est "broken society" (société brisée). Un rapport du Parlement britannique cite en vrac : "Drug abuse, violent crime, teenage delinquency, family breakdown, welfare dependency, poor urban environments, educational failure, poverty, the loss of traditional values, teenage pregnancy, dysfunctional families, binge drinking, children who kill: all have been cited as proof that we have a broken society."

Autrement dit un lexique de l'effondrement d'une société.

En août dernier, l'Attorney General américain (qui est le directeur du département de la justice), Eric Holder, parlait de "'Broken' Justice System Needs 'Sweeping' Changes". Bref, il disait que le système de la justice est brisé et il appelait des changements radicaux.

Je ne sais pas ce qu'il en est en Allemagne. Je ne parle pas allemand, et je n'y ai pas vécu alors que j'ai passé huit des dix dernières années dans des pays anglo-saxons.

Et je me demande si les Américains, les Britanniques ou les Allemands entendent (ou veulent entendre) parler des problèmes du fonctionnement de la justice en France.

Jean-Paul Ledun

"Il nous faut vivre debout"
Une de mes paroles préférées de Jacques Brel.

Le mur des cons, même si ce n'est qu'une partie du problème de la magistrature, laissera encore longtemps des traces dans les mémoires.
Comme le rappelle « jmestries », le pire c'est qu'il n'y aura pas de sanction !
Les mêmes qui nous disent que le plus petit acte d'incivilité doit être sanctionné !
Circulez...
Le Syndicat de la Magistrature + Christiane Taubira : un mélange explosif pour la France.

Allez, je m'essaye à faire du oursivi :

"T'au biras pas que tu es garde des sots".

Tipaza

Pour une magistrature debout.

Il y a deux façons d’être debout.

On peut être debout, droit dans la mise en oeuvre des principes universels de la Justice, respectueux de la lettre et de l’esprit des lois.

On peut être debout au garde-à-vous, obéissant du pouvoir en place, ou servile à l'égard d’une idéologie mortifère. C’est une autre façon d’être couché pour ne pas avoir d’ennuis ou pour obtenir une promotion. Une autre forme de promotion canapé.

On savait depuis longtemps qu’à titre individuel certains magistrats se couchaient debout, mais depuis le mur des cons du Syndicat de la Magistrature on découvre qu’une institution toute entière peut se coucher dans le grand lit de l’idéologie socialiste.

Quant à la féminisation de la magistrature, il est évident qu’il n’y a pas plus de différence entre une femme et un homme, qu’entre deux hommes, dans certaines professions intellectuelles*.
Par contre la féminisation d’un service ou d’une profession entraîne un abaissement de son efficacité. C’est une autre évidence. Il y a là un mystère pas tellement mystérieux, puisque nous savons tous que le tout n’est pas la somme des parties.

* Mesdames, n’éclatez pas de rire ou d’indignation. Je suis sincère… hélas !

@Savonarole
"…Mais enfin, bon sang, qui entend parler du malaise de la justice au Royaume-Uni, aux USA, en Allemagne, qui ?" Rédigé par : Savonarole | 29 septembre 2013 à 13:04

Il s’agit là d’une forme particulière de l’exception française. La capacité d’une analyse fine et lucide des problèmes qui se posent, et l’incapacité d’avoir le courage et la sérénité de les résoudre. Une forme d’hybridation de la pensée de Descartes et de Voltaire. Mélange détonnant et stérile s’il en est !!

jmestries

Etonnant :
"Ils gémissent plus qu'ils n'exaltent."

Perte de dignité, donc ?

Je les ai servis pendant trente ans et jamais je n'aurais cru possible un "mur des cons". Je l'ai pris comme une trahison véritable.
Le pire pour la magistrature, c'est qu'il n'y a pas eu de sanctions et qu'il n'y en aura pas.

Les gens simples comme moi sont touchés par ces choses simples. Comment aujourd'hui accepter une décision judiciaire avec ce soupçon qui plane ?

Guzet

En fait, cette crise de la magistrature reflète un phénomène beaucoup plus général, à savoir que l'esprit du temps considère désormais comme illégitime toute entrave extérieure à l'autonomie individuelle et aux désirs et intérêts individuels quelle qu'en soit la justification. Et cet esprit du temps provoque la gêne et la culpabilisation de ceux que leurs fonctions amènent à porter des jugements "extérieurs" sur autrui (magistrats, policiers, professeurs, etc.) et auxquels consciemment ou inconsciemment ce rôle répugne... (A contrario, ceci explique la valorisation de l'avocat, défenseur des individus contre la généralité inhumaine du droit, contre la société, pour les victimes des institutions...)

Alex paulista

Un avocat choisit sa spécialité et ses affaires. D'ailleurs beaucoup d'entre eux ne veulent rien savoir du pénal.
J'ai l'impression - peut-être infondée - qu'un magistrat choisit moins ses affaires.

semtob

Cher Philippe,

Une magistrature qui est censée relâcher des récidivistes, à quoi cela peut-il servir ?
Une magistrature qui laisse croupir un dossier, qui perd des pièces à conviction, qui s'en fait subtiliser, à quoi cela peut-il servir ?
Une magistrature qui ne fait pas appliquer la loi et qui souvent la méconnaît, à quoi cela peut-il servir ?
Une magistrature vengeresse et destructrice de démocratie, pardonnez-nous mais c'est un scandale.
Même un simple juré qui a un lien avec une victime ou un présumé coupable sait qu'il doit en informer les magistrats et se défaire de son statut de juré.
Alors, qu'un juge pas si jeune que cela ne soit pas troublé d'organiser une expertise avec une amie de fête de mariage, ne dites pas que ce n'est pas totalement ubuesque et illégal. Mais une magistrature qui ne se comporte pas de façon juste perd tout crédit, toute confiance.
La justice doit retrouver l'esprit des lois et adopter rapidement la collégialité et ses valeurs fondamentales.
Taubira a dérobé le pouvoir judiciaire.
Non cher Philippe, la justice n'est plus libre. Elle est nue. Elle est fantaisiste, elle est l'apologie de la culpabilité et le mépris des victimes.
C'est une régression fatale, une mise à mort gratuite.
L'histoire récente de la justice est collée au mur et n'attend plus rien d'elle que des couacs, des absurdités, des acharnements minables, des accouchements de souris.
Quelle tristesse, quelle fin funeste.
françoise et karell semtob

Robert

Il me semble que le problème est de deux ordres.

La presse ne se préoccupe que des chiens écrasés ou autres trains qui arrivent en retard. Par ailleurs, elle ne cultive pas la raison mais fait exclusivement appel à la réaction sentimentale face aux événements.
Il suffit de voir ce qu'il s'est passé vendredi sur Canal+ entre un Aphatie et un Dupond-Moretti : toutes les questions d'Aphatie ne reposaient que sur l'appel à la réaction "du cœur" face à un Dupond-Moretti qui s'est fondé sur les règles du droit dans l'approche du sujet.
De fait, les journalistes qui "font l'opinion" n'ont souvent qu'une connaissance très approximative du droit, pénal notamment. Leurs interventions ne reposent donc que sur une vision déformée de la réalité judiciaire qu'il instillent dans l'opinion.

L'autre source du problème me semble résider dans les choix de communication adoptés par les magistrats.
Tenus par le secret professionnel, ils n'ont pas la parole libre face à des avocats qui s'expriment sans nécessairement respecter la vérité et moins encore les magistrats chargés des enquêtes judiciaires.
Il suffit de se rappeler les attaques dont a fait l'objet le juge Gentil. Qu'en reste-t-il dans les mémoires : les éléments de langage et de communication lancés par les défenseurs (avocats et amis) du président Sarkozy. Des éléments non fondés qui restent dans les mémoires du public et aussi des journalistes de renom. Et, pour ne pas mettre à mal sa procédure, le juge Gentil n'a eu que le choix de se taire.

Ce que vous évoquez, Monsieur Bilger, est dans notre société française relatif à toutes les fonctions d'ordre. Il suffit d'observer ce qu'il se passe dès que la presse s'exprime sur toute action de la police ou de la gendarmerie nationale.
Le public "pénal" ose tout : insultes, jets d'objets, etc. Lorsque les forces de l'ordre réagissent pour que force reste à la loi, tout ce qui fonde l'opinion commence, non pas par mettre en cause les auteurs, mais à se poser la question de la validité de la force déployée... Et, dans ce maelström médiatique, trop souvent les magistrats qui s'expriment sont ceux du SM qui connotent le débat dans le sens des "auteurs victimes des violences policières".

Vous avez évoqué récemment les Roms et le ministre Valls. Regardez la manière dont les journaux télévisés rapportent les expulsions des bidonvilles : dans les propos des associations de soutien, les policiers et gendarmes sont quasiment considérés comme la milice de Vichy et le traitement que ce régime a réservé aux Juifs. Parallèle honteux et pourtant toujours sous-jacent.

Une grande part de notre société n'a plus de repères et le discours distillé à longueur de unes de la presse écrite, radio et télé, tant à connotation marxiste qu'ultralibérale, a perverti les esprits et provoqué une inversion des valeurs.
Il suffit de voir comment est traitée l'affaire du travail du dimanche : les juges ont rendu un arrêt d'interdiction conformément aux dispositions de la loi en vigueur. Cela s'oppose aux "valeurs" du commerce, dans une société marchande. Qui a raison : la société marchande !

Dernier point : les magistrats comme les policiers et gendarmes sont les symboles de l’État régalien vilipendé par la nomenklatura. Etat à réduire quasiment à rien pour la meilleure marche de la finance et du commerce international, valeurs ultimes. Comment l'image de ses serviteurs peut-elle être évaluée à sa juste valeur ?

scoubab00

Je repense aux anciens concours réservés aux Ultramarins pour entrer à la Poste. Ou à la deuxième carrière de Vidocq, ce coquin, au service de la police. On pourrait organiser des concours de la magistrature réservés aux jeunes Roms et autres minorités par exemple ? Des fils ou petites-filles de voleurs de poules ou à la roulotte au service de la Justice, comment rêver geste plus beau, plus noble vers une France plurielle jusque dans ses prétoires ? Un petit arrangement de derrière les fagots vaudrait bien des procès-embouteillages et la surdose de paperasse y afférent. Si les "Gaulois" mâles ne veulent plus trop de ces métiers-là, il faudra bien trouver des solutions. La discrimination positive en est une, comme à Sciences Po Paris. Ce concept de l'ancien président me plaisait assez en 2007. Vaut toujours mieux des rejetons d'allogènes motivés et ardents que des bataillons flasques d'indigènes - ou d'autochtones si vous préférez - moyens et condamnés souvent à le rester.

Paraît que c'est pareil aux sapeurs-pompiers de Paris. On y a ces dernières années baissé à deux reprises les critères de sélection dans les épreuves d'admission par manque de candidatures. Il s'agit pourtant d'un corps militaire d'élite, intriguant n'est-il pas ?

...et dire aussi à Savonarole (Catalan FC) que, même s'il fait pipi moins loin que son papa, lui ou ceux de sa génération, cela ne veut pas dire qu'il est un humain moins bon, aimable, aimé. Laissons parler les morts, les murs des cimetières existent pour leur répondre.

moncreiffe

Comment expliquer cette « crise des vocations » dans la magistrature française ? Je crois qu’il faut avoir le sens du service public et un peu d’idéalisme pour s’orienter vers la carrière de magistrat. Il est tellement plus facile et lucratif de fréquenter une école de commerce et ensuite faire carrière dans le marketing ou la communication. Je crois aussi que les « responsables » politiques qui remettent sans cesse en cause l’impartialité de la justice nuisent gravement à l’image de la magistrature.

Philippe Bilger insiste, à juste titre, je crois, sur le rôle des magistrats eux-mêmes dans la dégradation de leur image. Des magistrats exemplaires, par leur rectitude morale et leur rigueur professionnelle, feraient sans doute davantage rêver que les juges dont on entend parler dans la presse. Ceux qui fréquentent d’un peu trop près le pouvoir politique (Courroye, Bruguière) ou celui qui se masturbait sous sa robe entre deux audiences (j’ai oublié son nom). Encore faudrait-il que la presse s’intéresse aux magistrats exemplaires, explique comment ils travaillent et dise pourquoi ils sont nécessaires.

Polochon

Tous les grands corps de l’État s'honoreraient de vivre debout, ainsi d'ailleurs que les journalistes, les médecins, les syndicalistes, les étudiants, les travailleurs, les sportifs, les retraités, les religieux, les acteurs...
Je dois en oublier.

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

« Alors que tant d'avocats souffrent de cabinets qui périclitent et d'une vie professionnelle étriquée sans que le talent vienne les consoler, il n'en demeure pas moins que l'aura du barreau, de la défense avec ce que cette exigence implique d'humanisme et d'éthique, résiste à tout et renvoie la magistrature, pour une jeunesse éprise de droit et de justice, inéluctablement au rang de second choix. »


Les médias ont toujours tendance à glorifier les ténors du barreau et tout particulièrement les avocats pénalistes qui ont bâti leur renommée en acceptant la défense des pires racailles que la Terre ait portées : terroristes, prédateurs sexuels, multinationales coupables de catastrophes écologiques, hommes d’affaires véreux.

Par contre ces mêmes médias sont intraitables avec les juges quand ces derniers s’avèrent incapables de confondre le coupable d’une affaire qui a défrayé la chronique comme celle de Montigny-lès-Metz, la mort du petit Grégory, Outreau, pour ne citer que celles-là.

La crainte du juge qui condamne et le côté rassurant de l’avocat qui défend sont sans doute les raisons qui font que ce dernier aura toujours la faveur du public. Ce n’est pas juste, je le reconnais, mais c'est ainsi.

Savonarole

J'ai toujours peur que mon père ne surgisse de sa tombe et me demande ce qu'a bien pu foutre ma génération. (*)

Je lui bafouillerais qu'aujourd'hui faute de Jean Moulin nous avons un Matthieu Bonduelle du Syndicat de la Magistrature, Serge Portelli et le fameux procureur Nadal qui devait sauver l'honneur de la profession. En matière de philosophie nous avons un gars qui veut faire la guerre à tous les pays arabes, en économie un "sherpa" de Mitterrand qui a 450 solutions pour sauver la France avant la semaine prochaine, et un Président qui se flatte d'avoir écrasé une bande d'Ali Baba au Mali alors que l'amiral Courbet avec une canonnière a maté la Chine.

"A quoi bon une magistrature debout alors que tout le reste est couché ?", me répondrait-il.

(*) "La crainte des morts" de Sir James Frazer.

Jabiru

La magistrature, vaste domaine s'il en est !
Le procureur "debout" qui requiert a-t-il les mêmes attentes et les mêmes contraintes que le juge "assis" qui s'efforce de dire le droit en fonction des codes et de son appréciation des dossiers ? Le juge d'assises est-il confronté aux mêmes difficultés que son collègue du TGI et celui du TI, ces deux derniers bien souvent à la rame dans des conditions de travail difficiles et des audiences surchargées qui se terminent à point d'heure. Drôle de métier aussi pour le juge placé, dont les missions s'apparentent à des successions de CDD. Sans doute également, pour tous ces magistrats, une certaine lassitude d'être confrontés chaque jour à la triste misère humaine au sens large. Et comme dans tous les corps de métiers, il y a ceux qui sont bons et qui positivent et des beaucoup moins bons qui sont contestés. On peut certes critiquer les juges, mais n'oublions pas que leur mission est de dire le droit et que ce droit n'est composé que de lois votées par le politique. S'agissant des fermetures de magasins le dimanche, qui en est le véritable responsable ? le politique manipulé par le syndicaliste ou le juge qui a rédigé son ordonnance ? Ne nous trompons pas de cible.

MS

"Mais pourquoi, ce qui serait une démarche plus originale, va-t-elle confirmer des réputations au lieu de porter son attention et sa finesse sur des personnalités de haut niveau dans la magistrature, mais moins insérées dans le cirque de la médiatisation ?"

Vous agissez de même, Philippe, vous nourrissant de ceux qui font l'actualité et rebondissant sur elle. Qui plus est, contrairement aux papiers d'un journaliste, vos billets ne sont pas source directe de revenus.
Rien de nouveau, on ne prête qu'aux riches.

S'agissant de la magistrature, il me semble que son image de plus en plus dans l'opinion pâtit d'un paradoxe : dans une société portée à chercher - juge en tête - partout des responsables, les erreurs et fautes d'un magistrat apparaissent, elles, peu sujettes à sanctions véritables.
De jeunes candidat(e)s à la fonction peuvent être sensibles à cette "protection", d'autres l'éprouver comme un manque de souffle...

Henri Dumas

Bonjour,
Je suis un simple justiciable. Hélas trop assidu à mon goût, mon blog en témoigne.
Je crois pouvoir affirmer que le problème de la magistrature tient au divorce qu'il y a entre les compétences des magistrats et les problèmes actuels de la société.
Je veux dire que les problèmes actuels ne sont plus, majoritairement, liés à l'être mais à l'avoir.
La situation de l'individu par rapport à l'organisation philosophique de la société n'est plus une urgence, l'urgence c'est l’économie.
Or, il ne peut pas y avoir d’économie sans arbitre. L'arbitre en démocratie est la justice.
J'affirme que les magistrats sont totalement incompétents en ce qui concerne les règles et la morale économiques. Ils ne regardent jamais les problèmes sous cet angle, ou alors il le font encombrés par des préjugés issus de dogmes illusoires.
C'est de cela dont souffrent les justiciables, de leurs problèmes incompris des juges, de jugements complètement irréalistes par rapport à leur vécu si cruellement économique.
On ne voit pas très bien comment les magistrats pourraient être formés sur ce point.
Ils représentent le pouvoir. Les Français ont précédemment confié le pouvoir à un Etat technocratique, alors qu'ils auraient besoin aujourd'hui d'un pouvoir entrepreneurial, patronal. Les magistrats ne sont absolument pas ouverts à un tel changement, au contraire ils sont un frein puissant à ce sujet.
Ils sont donc en opposition totale avec les aspirations et les besoins à venir du plus grand nombre.
Bien cordialement.

Savonarole

Désolé de réagir encore une fois en tant qu'expatrié, mais enfin, bon sang, qui entend parler du malaise de la justice au Royaume-Uni, aux USA, en Allemagne, qui ? Où ? Des exemples !
Qu'est-ce donc que ces postures de dame aux camélias toujours souffreteuse, ces syndicalistes de la fonction qui n'ont jamais siégé ou qui en ont été tellement dégoûtés qu'ils se sont lancés dans le viager syndical pépère ou dans une sorte de franc-maçonnerie du mécontentement permanent.
Dans quelle démocratie parlementaire du monde occidental ose-t-on encore en 2013 évoquer un problème d'indépendance du parquet ? Ou bien que le garde des Sceaux est intervenu ou non sur une affaire ? Ou bien que le Président a pistonné un juge pour s'assurer de sa bienveillance ?
On se souvient de ce socialiste qui était d'avis que Sarkozy devrait passer un petit coup de bignou à Obama pour arrondir les angles lors de la tourmente new yorkaise de DSK... On croit rêver, non, c'est la France.

Un exemple de ce que tout citoyen réclame, l'affaire des deux jeunes étudiants français assassinés à Londres le 8 juin 2008 de plus de 200 coups de couteau. Le procès des coupables s'est tenu en juin 2009 : 45 ans incompressibles pour l'un et 35 ans incompressibles pour l'autre. Moins d'un an entre les meurtres et la condamnation.

Pour ceux qui parlent anglais : "New Cross double murder", sur Wikipédia.

Thalie

Deux fois par an, avec mon fauteuil roulant, je passe quinze jours en Tunisie.
Et mon plaisir le plus subtil est d'imprimer vos commentaires sur les quatre semaines précédentes et de déguster tout cela à la terrasse des cafés de Sousse ou de Monastir.
Comme dit Gaspard Proust : "Elle est pas belle la vie ?"
Alors continuez Philippe Bilger, je me sens moins seul, avec des esprits libres comme le vôtre.
Amicalement

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