Ce n'était pas mieux avant, c'était moins ouaté. Plus désertique.
Je n'ai pas l'intention de cultiver un déclinisme de mauvais aloi et de me convaincre que "les seuls vrais paradis sont les paradis perdus", alors que je suis persuadé que le génie pessimiste et nostalgique de Proust laisse tout de même une chance à notre avenir. Ce dernier évidemment ne ressemblera pas à notre passé mais aura le visage singulier et risqué d'une modernité qui, de jour en jour, ne se laissera pas deviner, appréhender.
Beaucoup d'épisodes récents - réactions racistes, cellules de soutien, lois projetées pour n'importe quoi, pénalisation d'une normalité déplaisante, quotidiennetés scolaire, judiciaire, sociale, crises et conflits, violences, associations toujours sur le qui-vive pour dégainer les premières pour tout, l'important ou le dérisoire - manifestent, sans que je prétende mêler les offenses politiques odieuses aux mille incidents et aléas d'une vie collective difficile, douloureuse, à quel point les temps ont changé.
Comme on est passé de blessures intimes dont on était le seul maître ou l'unique victime à des traumatismes qu'il faut confier aux spécialistes, aux psychologues, à tous les auxiliaires venant à notre rescousse sans qu'on l'ait demandé. Notre chagrin, il y a tant d'années, demeurait dans notre être comme un fardeau et parfois paradoxalement une chance - l'engrais sombre du malheur irriguait, nourrissait. Aujourd'hui, rapidement, il a pour vocation de se diluer dans la masse et on croit l'étouffer parce qu'on le fait partager.
Je constate que la nouvelle cause qui s'inscrit au fronton d'un pouvoir de plus en plus tenté par un rôle de contrôleur et/ou d'infirmier concerne la lutte "contre le harcèlement à l'école", un "fléau" affectant un enfant sur dix (Le Parisien, TF1).
Je veux bien admettre que notre société a besoin de s'inventer sans cesse des combats, tous plus fondamentaux les uns que les autres, mais je m'autorise une interrogation : quand l'enfant, l'adolescent, voire le jeune homme ne disposait pas de cet arsenal sophistiqué et qu'il était condamné à se prendre en charge dans la solitude et même la détresse, seulement avec l'aide salvatrice, parfois, d'un ami, d'un confident, renforçait-il sa détermination, sa volonté d'être ou au contraire perdait-il force et confiance ?
Ma réponse va sans doute surprendre, provoquer mais me flattant d'être réactionnaire - ce qui n'est pas le conservatisme -, je ressens profondément ce que la fragilité des uns a gagné à s'arranger avec ce qui l'affectait, ce que la fermeté des autres a conquis en dominant ce qui croyait la vaincre.
Je me souviens quand tout jeune, au collège à Montargis, des imbéciles sachant faire mal me traitaient de sale Boche parce que j'étais alsacien et que la France d'alors ne faisait pas dans la nuance même pour certains de ses compatriotes, j'aurais pu m'effondrer.
Aujourd'hui, je devrais pousser des hauts cris, protester, me plaindre, assigner, être consolé, souffrir mille morts, exiger le soutien des ligues et des progressistes, je devrais compter sur autrui pour me sortir de ce guet-apens que la méchanceté vulgaire tend à l'innocence. A vrai dire, quand certains événements m'ont confronté à la perversité d'adultes délibérément offensants, j'ai eu envie de me battre, pas de craquer. D'ailleurs, bizarrement, il n'y a jamais foule dans ces instants-là pour faire preuve de solidarité !
Sale Boche ! Parce que j'ai dû l'encaisser seul, dans un dialogue aigre et furieux avec moi-même, en recollant les morceaux épars d'une sensibilité en miettes, j'ai probablement ainsi mis davantage de chance de mon côté que si, comme aujourd'hui, on était venu me questionner sur le racisme, mes camarades et ma tristesse.
Je ne parviens pas à me défaire de l'idée qu'il y a un salut dans la solitude qui affronte, dans l'enfance comme plus tard, et que tout ce qui vient de plus en plus dorloter, mignoter, caresser, soutenir et s'apitoyer est le moyen radical pour enfoncer encore plus profondément le couteau dans la plaie, l'injustice et l'insulte dans le coeur.
Les associations pleines de bonne volonté débilitent au lieu de raffermir. Toutes les instances éplorées et compassionnelles qui se substituent à l'effort que chacun doit opérer face à soi pour en ressurgir régénéré font perdre à l'humain une forme de dignité et cette liberté essentielle, dans le champ de sa personnalité, d'avoir l'honneur et le souci de soi.
Sale Boche résonne encore dans mes oreilles. C'est un racisme qui en vaut bien d'autres et je n'ai pas sur ce plan de leçons à recevoir.
Je n'en suis pas mort.
Il y a là quand même quelque chose qui, en toute subjectivité au moins me touche, alors je dois témoigner...
C'est la grâce de notre hôte quand même.
Je ne suis pas Alsacien, mes enfants sont quand même absolument structurés par leur grand-père, un Alsacien absolument soufflant, comme lui ayant été et n'étant plus hélas et ainsi que je ne rencontre plus assez d'Alsaciens vivants en Alsace, et pour étant cela je me retrouve désolé, si d'abord ce n'est que pour ma pomme...
Je regrette l'initiative "benêts rouges" des Bretons, parce que j'ai entendu que les Bretons expliquaient que n'étant pas aussi vernis que les Alsaciens, ils devaient pour la juste compréhension médiatique démonter des portiques faits pour saisies de l'écotaxe comme cela se justifiait en Bretagne, tandis que cela ne se justifiait pas... par exemple en Alsace !
J'ai du mal avec autant de motifs exposés qui renient à peu près tout dès lors que l'autre est désigné...
J'ai quand même un peu plus de de mal..., avec la désignation des "boches".
Je suis d'abord marseillais, évidemment, mais je ne sais pas encore si cela est la raison suffisante pour laquelle j'ai décrété pour ma pomme, il y a trois ans, l'embargo sur tous produits allemands...
Après tout, il s'agissait d'abord de produits orientaux, proches ou lointains.
Ainsi, je ne passais plus à Khel pour acheter 30% moins cher comme hurlerait l'évidence ...
Je voyais bien la tristesse des vendeurs, l’obscénité des acheteurs !
L'une de mes filles, multi-diplômée, vit en Allemagne, ne semble pas convaincue qu'il suffirait de fabriquer des voitures Audi, ni même qu'il suffit à penser qu'elles s'achètent, pour que le meilleur des mondes futurs soit engagé suivant comme ses vœux pourraient être aujourd'hui financés...
Comment puis-je croire ma fille tout à fait stupide ?
Il y a quelques années, je me sentais un peu isolé râlant contre "l'attitude allemande"...
Désormais, une fois les médias s'étant saisis de l'affaire..., je lève l'embargo, c'est naturel.
Car l'affrontement, sur de mauvais terrains, comme s'il fallait s'affronter, c'est pas un affrontement convenable!
Je n'achète toujours pas là low-cost, mais je me rends là...
Alors, si je ne vais encore pas acheter sexe, alcool, tabac, essence, fournitures professionnelles de l'autre côté du Rhin, j'y vais lorsque des visiteurs viennent pour les accompagner, et je les amène pour goûter et même manger en Forêt-Noire parce que je sais qu'ils y seront subjugués, mieux qu'avec le Marché de Noël à Strasbourg.
Je sais bien que j'envoie là des devises en Allemagne, des devises (communes !) qui ne doivent rien à la bêtise de la production entrepreneuriale d'écrous et de boulons...
Parce que s’évanouit en Allemagne le contraste de l'accueil fait aux personnes parcourant l'espace publique,
si à Strasbourg autant serait "touristique" une visibilité mieux que "crasse à dire" avec l'allocation de l'espace publique qui rapporte publiquement par les bordures de trottoir... même si serait imaginable un octroi (publiquement bien engagé) à Strasbourg, mais qui pourrait être compensé systématiquement en offrant un verre de Sylvaner à quiconque utiliserait les rares places de parking traitées comme des pustules, les locations temporaires étant comme des mannes, et suivant l'allure des marchands du temple parfaitement historique les envies d'uriner étant les passages obligés dans des bistrots confondant "Stammtich" et décalages en TVA...
..."Chinois !", jurait mon grand-père qui était républicain et laïcard par naissance naturellement ontologique !
...et je sais bien que tous les touristes chinois n'ont encore pas vu la Cathédrale, même si certains qui ne l'ont pas vu ont visité... le grand Canyon.
En plus, merci notre Hôte,
parce que lorsque l'été venant il amenait à Marseille sa panoplie de Mercedes avec les filles sur la banquette arrière, et puisque nous étions tous ados sur cette côte vaguement contestable persuadés que les Alsaciens étaient des Allemands,
Même si parmi nos meilleurs copains nous avions des Martin, des Brenner, des Gogay et même des Edmann, nous avions des amis prénommés Patrice comme à l'emporte-pièce puisque c'était une mode alsacienne, et ainsi de suite..., puisque nous ne pouvions faire le moindre embargo qui n’altérerait notre jeunesse.
Bon, foin de subjectif
Ouais, j'ai levé l'embargo, j'en ai un peu marre...
Faudrait que j'observe, boche par boche, la saleté des boches...
Rédigé par : zenblabla | 11 décembre 2013 à 19:46
Rédigé par Monsieur Tipaza le 29 novembre 2013 à 08:11
Ne souhaitant pas m'attaquer a un poids lourd, je tiens neanmoins a apporter quelques precisions.
A savoir : lors de mes (rares) interventions, je ne m'adresse aux un(e)s et aux autres qu'en utilisant un titre. Je vous assure n'y voyez aucune obsequiosite mais seulement une marque de distance respectueuse a l'encontre de toutes/tous les intervenant(e)s de ce blog y compris l'auteur.
Je ne pense pas etre hors sujet dans la mesure ou le harcelement serait moindre dans la vie quotidienne si les gens savaient, comme auparavant, "garder leurs distances" comme on me l'a enseigne au sein de ma famille et a l'ecole.
Sachez egalement que je reserve parfois le titre de "maitre" a un ou deux intervenants particulierement brillants.
Quant aux "Tontons flingueurs"... vous avez vu juste... parce que c'est l'epoque qui m'a vue naitre ! Je n'ai guere evolue depuis par manque d'interet et suis, par consequent, restee "fixee" a la fin des annees 70 !!
Votre souhait concernant "le maximum de résilience" est un voeu pieux (un vieux pneu dirait un "ancien-charmant-et-fier-blondinet" de ce blog). En effet, pour etre en mesure de resister aux "agressions" de la vie, il faut avoir ete "arme" pour en etre capable et ce des la plus tendre enfance... Rendez grace a Dieu si telle a ete votre chance parce que tout le monde n'a pas eu cette benediction.
Quant "au boss" (quel mot vulgaire !!!), la seule chose que cela m'evoque :
Mafia Boss 'Beaten And Fed Alive To Pigs'
Toutefois, on peut noter qu'il s'agit d'une facon ecologique de proceder.
http://news.sky.com/story/1175171/mafia-boss-beaten-and-fed-alive-to-pigs
Excellente semaine a toutes et tous...
Rédigé par : Valerie @ l'attention de Monsieur Tipaza | 02 décembre 2013 à 16:02
Je vous concède que Gaston Monnerville fut un être d’exception et un grand serviteur de l‘Etat. Quant à sa généalogie souvent évoquée, certes petit-fils d’esclave, mais du côté maternel seulement, son grand-père paternel, Pierre, étant pour moitié d’ascendance française blanche et par conséquent affranchi comme c‘était souvent le cas pour les mulâtres ou métis. A noter que bien que né à Cayenne, où son père, martiniquais, avait été muté comme fonctionnaire, Gaston Monnerville était Français de Martinique ainsi que ses père et mère et toute leur lignée connue.
Ne pas oublier non plus que sous des dehors courtois, Gaston Monnerville resta toute sa vie (nonobstant un patriotisme chevillé au corps) un défenseur du droit des victimes du racisme qui sévissait encore très durement à l‘aube de la départementalisation, tant en Guyane qu‘à la Martinique, Guadeloupe ou Réunion et bien sûr en métropole. Tout comme Senghor et Césaire avec lesquels il se fendit en 1948, lors de la commémoration du 100ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, d’un discours enflammé que n’aurait pas désavoué CT et qu‘elle cita d‘ailleurs dans l’un de ses brillants plaidoyers pour les lois mémorielles.
Autres temps, autres mœurs. Avec le recul on peut écrire n’importe quoi et idéaliser l'ancienne "Union française", ainsi que certains le faisaient tandis que le système colonialiste prenait eau de toutes parts. Voire nier le racisme réel qui sévissait dans les années cinquante soixante et que certains mauvais esprits se plaisent à ressusciter de façon perverse aujourd’hui, cette fois sans le moindre motif plausible ou sérieux et généralement eu égard à leur âge n’en ayant jamais fait l’expérience. Se bornant à assimiler des saillies ridicules ou bébêtes passées dans le langage commun ou de vieilles histoires rapportées à de la discrimination raciale.
Quant à dire que Monnerville ne fut jamais caricaturé, ni tourné en dérision, c’est tout de même beaucoup s’avancer, voire manquer singulièrement d’informations (cf archives du Canard enchaîné) ou de mémoire pour les plus âgés.
Mais si l’on admet que la caricature fut de tout temps la rançon de la gloire, à quoi bon s’en offusquer ? D’autant plus si l’on fait partie de ceux ou celles qui l’utilisent sans gêne et parfois avec outrance, telle Mme Taubira la première… Et qui n’ont d’habitude besoin de personne pour réagir à leur place lorsqu’ils se sentent visés. Toutes remarques qui interrogent sur sa réaction disproportionnée d’aujourd’hui qui manifestement lui fut dictée et par conséquent sur son véritable rôle dans ce gouvernement : ministre de complaisance, faire-valoir ou otage ? Aux quels cas les racistes ne seraient pas ceux que l'on croit !
Rédigé par : Mary Preud'homme @ Loupgarou | 30 novembre 2013 à 21:17
@Loupgarou
Tout à fait !
Et les HURLEMENTS de monsieur Valls, les veines du cou gonflées, le front luisant, les coups de menton dans cette salle de la Mutualité de taille modeste et pourtant seulement presque pleine faisait plutôt penser à un sinistre personnage galvanisant ses dernières troupes...
Waterloo morne plaine... Le dernier carré des fidèles de chez Hermès.
Et pendant ce temps sur les marches devant l'entrée, des veilleurs pacifiques chantaient du Verdi sérieusement encadrés par la police.
Tout cela me requinque.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 30 novembre 2013 à 01:24
Je ne peux m'empêcher de comparer C. Taubira et un autre Guyanais qui a laissé un nom : Gaston Monnerville. Petit-fils d'esclave il était arrivé, entre autres, à la fonction de second personnage de l'Etat, en tant que président du Sénat. Il y a des jours où on a envie de hurler : Vive la République, la vraie ! Celle qui nous a donné de tels personnages historiques.
C'était un homme admiré et respecté de tous, absolument de tous. On n'a jamais entendu la moindre allégation raciste à son égard. Y en aurait-il eu qu'elle eut immédiatement parue déplacée. Tout simplement d'abord parce que cela n'était pas imaginable. Il eut été impensable que quelque crétin s'amuse bêtement à le caricaturer en confectionnant un montage le montrant à côté d'un petit singe endimanché. Le dessinateur mal inspiré se serait fait immédiatement traiter de raciste par son entourage immédiat, en quelque lieu et dans quelque milieu social que ce soit, et le montage stupide n'aurait certainement pas été diffusé.
Alors pourquoi un montage de la même farine avec C. Taubira s'est-il diffusé dans la France entière sous le manteau comme une traînée de poudre (je l'ai reçu plusieurs fois de plusieurs directions différentes avant qu'une candidate FN pas très maligne, elle, ne le publie), pour finir par déclencher un tel vacarme de protestations indignées, un peu convenues aussi ?
La France serait-elle devenue soudain raciste ? Bien sûr que non, en dépit de tous les cris au loup poussés par les veilleurs postés contre la bête immonde.
Un goût de la transgression du niveau de collégiens découvrant des images interdites avant l'époque d'internet ? Il y a certainement de cela. Mais ce n'est pas suffisant comme explication.
Gaston Monnerville a toujours été respecté, parce qu'il était respectable, et si Christiane Taubira n'est pas respectée, c'est d'abord parce qu'elle n'est pas respectable.
La racisme, après, a bon dos. Les gens en profitent. Ils savent qu'encourir la qualification de raciste, même s'ils ne le sont pas, va être le chiffon rouge dont ils vont s'amuser pour déclencher les sirènes beuglantes de l'antiracisme, avec le succès que l'on a pu observer, jusqu'aux Nations Unies. Jeu idiot peut-être, mais jeu quand même. Le droit au quolibet défendu par Jacques Chirac, même quand il en était l'objet, et qui amuse d'autant plus que le joueur joue avec le feu. Plus il transgresse dans l'inââââceptable, plus il s'amuse. Même notre ami P. Bilger y est allé de son petit couplet antiraciste obligatoire strictement provoqué.
Attention, ce n'est pas bon quand la pensée obligatoire nous surveille partout et finit par prêter à des jeux malsains.
"L'accueil triomphal à Christiane Taubira va certainement faire du bien au pays, le consoler !"
Tu parles ! Il fait rire tout le monde hors de Paris.
Rédigé par : Loupgarou | 29 novembre 2013 à 23:36
Rédigé par Monsieur Tipaza le 27 novembre 2013 à 23:11
Patience... vous la verrez la balkanisation de la societe francaise (qu'a la lecture de votre commentaire, vous souhaitez appeler de vos voeux).
Rédigé par : Valerie | 28 novembre 2013 à 20:34
Mystère de la lecture rapide !!
Je ne vois pas ce qui vous fait dire ça.
Relisez-moi, vous verrez que je souhaite au contraire le maximum de résilience c'est-à-dire de résistance à ce type d'agressions.
Quant à la balkanisation de notre société, elle est voulue par la gauche dans le cadre des théories de Terra Nova, et je m'y oppose dans la mesure de mes moyens.
Dites Valérie, pouvez-vous éviter le "Monsieur" ? Ça rappelle un peu trop les "Tontons flingueurs", si vous voyez ce que je veux dire. Nous sommes sur un blog, la courtoisie n'est pas nécessairement l'obséquiosité.
Il n'y a qu'un Monsieur, céans, c'est le Boss.
Rédigé par : Tipaza | 29 novembre 2013 à 08:11
Rédigé par Monsieur Tipaza le 27 novembre 2013 à 23:11
Patience... vous la verrez la balkanisation de la societe francaise (qu'a la lecture de votre commentaire, vous souhaitez appeler de vos voeux). Ce n'est qu'une question de temps ! Toutefois, l'addition risque d'etre salee et sera reglee par tous==> violence endemique qui ne pourra rapidement plus etre endiguee...
Rédigés par Monsieur moncreiffe le 27 novembre 2013 à 11:48 et Monsieur Claude L le 27 novembre 2013 à 13:01
La lecture de vos fines analyses respectives redonnent un peu d'espoir dans le genre humain que je ne percois desormais plus que comme dans "Sa Majesté des mouches". Merci de ce rappel a Monsieur Savonarole !
Courage a toutes et tous... il va vous en falloir !
Rédigé par : Valerie | 28 novembre 2013 à 20:34
Il est vrai que pour certains Allemands, "sale Boche" doit être l'insulte suprême ; un peu l'équivalent de sale youpin pour un juif (Carl+Larmonier, 27 nov 16:13)
Il vous a sans doute échappé que Philippe Bilger était Français de naissance et ne devait en aucun cas porter le poids des erreurs du passé en général ou de certains de ses ascendants en particulier. Ce qui est insultant pour nombre d'Alsaciens mosellans, qui ont déjà subi l'annexion en 1870, puis la délivrance en 1918, et le drame d'une nouvelle invasion, c'est surtout d'être assimilé à ce qu'ils ne sont pas, voire à ce qu'ils ont toujours rejeté de toutes leurs forces.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 28 novembre 2013 à 19:55
Je rejoins Tipaza | 27 novembre 2013 à 23:11.
Dans les cours de nos écoles, les moqueries blessantes ont toujours existé, soit sur l'origine (les "ritals", ou les pieds-noirs plus tard, ou le "boche" comme notre hôte), soit sur le patronyme. Cela m'est aussi arrivé, notamment quant à mon patronyme.
Les enfants (parfois aussi les adultes d'ailleurs) insistent lourdement, ne savent pas s'arrêter suffisamment tôt. Mais c'est aussi le rôle des parents que d'apprendre aux enfants qu'ils ne sont aucunement responsables de leur patronyme ou de leur origine géographique, que la meilleure solution reste d'en rire, d'en livrer son propre bon mot d'entrée ou d'ignorer ceux qui s'y livrent et qu'à la longue, l'indifférence volontairement affichée finit par user les auteurs des sarcasmes. Et de se lier avec ceux qui ont l'intelligence de ne pas s'y livrer.
En revanche, les violences physiques, si elles peuvent parfois échapper à la vigilance des enseignants, relèvent de leur surveillance. Encore faut-il qu'ils l'exercent de manière effective et constante et surtout qu'ils aient une autorité qui s'impose à leurs élèves.
Mais il est loin le temps où le maître pouvait s'autoriser une mesure de rétorsion physique contre l'auteur de violences gratuites contre un camarade de classe. Le ferait-il qu'il se retrouverait devant le tribunal correctionnel !
A présent, les parents se voudraient contrôleurs directs de l'école, leur progéniture étant nécessairement digne des meilleures notes. Ils y ont plus d'importance que les enseignants eux-mêmes, alors qu'ils n'en ont pas la qualité.
A vouloir ne plus sanctuariser l'école (sauf vis-à-vis des forces de l'ordre), de l'ouvrir au monde extérieur, on y a introduit les excès de la société extérieure, pour le plus grand malheur des élèves brillants : dans certains quartiers, le terrorisme intellectuel s'exerce contre les meilleurs, le nivellement par le bas étant la seule référence possible...
Rédigé par : Robert | 28 novembre 2013 à 18:12
J'ai envoyé mon dernier commentaire sans sa conclusion. Ce que je voulais dire, c'est que la violence n'est pas à éviter ou à édulcorer par des palabres psychologisantes, mais à canaliser. La violence n'est pas à diaboliser absolument : il y a différents degrés, de la chiquenaude amicale à l'humiliation publique en passant par la blague de potache. Il faut savoir répondre au bon niveau sans dramatiser mais sans tout laisser passer non plus.
Les jeunes doivent faire du sport, ça leur donne l'occasion de se faire des nouveaux amis, de décoller le nez de facebook et de se défouler.
Les valeurs de combat sont importantes et ne s'apprennent pas bien en restant assis sur une chaise.
Rédigé par : Alex paulista | 28 novembre 2013 à 15:30
Excellent billet sur un douloureux sujet qui vient faire echo a cela en Angleterre :
"Anti-bullying week 18-22 November 2013"
http://www.bullying.co.uk/general-advice/anti-bullying-week-18-22-november-2013/
J'ai deja lu le texte hier, avec un grand interet, mais dois le relire, non sans passion, ainsi que tous les commentaires pertinents.
Ainsi va la societe et la generalisation/banalisation/mutiplication, dans toutes les spheres de la societe... mais surtout au sein des plus defavorisees (socialement, intellectuellement, emotionnellement) des couches sociales, des "broken home" ne vont que multiplier et amplifier a grande echelle les difficultes considerables auxquelles certains enfants (plus que d'autres plus favorises) vont se retrouver a devoir affronter...
Pour vous aider a avoir une petite idee de ce a quoi vous serez, en France, confrontes d'ici quelques annees...
"Educating Yorkshire" sur Channel 4
http://www.channel4.com/info/press/news/jonny-mitchell-interview-for-educating-yorkshire
Je me suis renseignee aupres d'adolescents Britanniques et il semblerait que ce ne soit guere exagere !!!
"On est de son enfance comme on est d'un pays"
Rédigé par : Valerie | 28 novembre 2013 à 15:01
Que chacun se construise seul face aux humiliations, c'est certain. Après tout, la vie n'est peut-être que cela. Mais comment une institution comme l'école pourrait-elle se montrer indifférente à la violence ? Ce serait un pas de plus dans la barbarisation déjà fort avancée du monde contemporain. Tolérer les boucs émissaires dès la cour d'école, c'est s'assurer d'en trouver d'autres plus tard, à plus grande échelle. Cela étant, la réponse n'est pas aisée. Deux millénaires de christianisme n'ont pas abouti à éradiquer le phénomène, et le nouveau clergé laïc, progressiste et bien-pensant ne paraît pas mieux parti...
Rédigé par : Jean Morland | 28 novembre 2013 à 08:25
Mais que voiloù la nouvelle méthode de lecture dite La Méthode Alpha donc voici la définition : "La méthode Alpha est une méthode syllabique pour apprendre à lire de manière ludique en apprenant à l'enfant à associer les sons et les lettres sans passer par des textes écrits." Exemple : Monsieur O est un personnage tout rond qui adore faire des bulles bien rondes en poussant des oooh admiratifs !
Passionnant et veuillez contrôler ces aventures auprès de Wiki qui explique par écrit "plein d'alpha dans leur
cartable". Mais interviennent aussi des beta (sans accent circonflexe) qui font toutes sortes d'espiègleries dans la spécificité beta.
Dans boooche cherchons donc les bulles bien rondes de Monsieur O et donc ses ooooh admiratifs ? Gare aux beta qui eux ne prennent ni gants ni bulles colorées...
Tout un monde d'évasion.
Et surtout n'oublions pas de supprimer les accents et autres particularités de la langue écrite.
Les tempéraments créatifs se perdront dans les images de certains sons comme le fff de fusée à laquelle il arrive de tomber sur la tête de monsieur O lorsqu'il devient beta...
Je vous laisse deviner le casse-tête des enfants dont les parents sont d'origine étrangère et de culture non représentative du vivant. Mais bon, on n'est pas là pour
se comprendre !
Rédigé par : calamity jane | 28 novembre 2013 à 07:14
L'école a une grosse responsabilité dans la maltraitance des jeunes.
Avec un peu d'organisation il devrait être plus aisé de contrôler les dérives.
Personnellement j'ai vécu des bizutages en classes prépa qui respectaient les élèves. Car un ancien surnommé "la mère" avait pour rôle d'éviter les abus. En école, les journées les plus menaçantes des "culations" se terminaient par des scènes humoristiques et théâtrales, certains anciens déguisés en Cupidon ou jeunes femmes évaporées hantent mes souvenirs.
La vie en société n'est pas évidente, un encadrement à l'anglaise avec des tuteurs pour des petits groupes de jeunes devrait permettre de renforcer le respect mutuel. Les échanges école laïque/école privée peuvent aussi faire avancer les choses. Un ami m'expliquait que dans sa jeunesse existaient en Bretagne des accords entre les deux institutions pour s'échanger les élèves qui ne réussissaient pas dans l'un ou l'autre des systèmes, ainsi me disait-il moi fils de militant communiste et franc-maçon j'ai été sauvé dans mes études par les bons pères qui m'ont pris en charge au moment du bac.
Rédigé par : Perplexe-gb | 28 novembre 2013 à 06:37
En 1954 un livre anglais avait eu un retentissement annonciateur de ce que Philippe Bilger décrit : "Sa Majesté des Mouches".
Pour une fois Wikipédia en fait un bon résumé :
"Sa Majesté des mouches (Lord of the Flies) est un roman de l'auteur anglais William Golding publié en 1954 qui montre la fragilité de la civilisation. Il décrit le parcours régressif d'enfants livrés à eux-mêmes.
Un avion transportant exclusivement des garçons anglais issus de la haute société s'écrase durant le vol sur une île déserte. Le pilote et les adultes accompagnateurs périssent. Livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et paradisiaque, les nombreux enfants survivants tentent de s'organiser en reproduisant les schémas sociaux qui leur ont été inculqués. Mais bien vite le vernis craque, la fragile société vole en éclats et laisse peu à peu la place à une organisation tribale, sauvage et violente bâtie autour d'un chef charismatique et d'une religion rudimentaire. Offrandes sacrificielles, chasse à l'homme, guerres sanglantes : la civilisation disparaît au profit d'un retour à un état proche de l'animal que les enfants les plus fragiles ou les plus raisonnables paient de leur existence.
En France, ce roman est souvent considéré comme un livre pour enfants et régulièrement étudié en primaire ou au collège. Pourtant, sa violence sauvage, crue et sensuelle en fait un livre difficile et troublant. La finesse de son analyse et la qualité de son écriture en font par ailleurs une œuvre à part entière."
On comprend notre chère, très chère, Éducation nationale et ses barbus en blouse grise qui souhaitent inculquer à nos enfants que ce sont des gosses d'aristocrates anglais qui sont capables de telles horreurs, manque de bol c'est aujourd'hui dans les faubourgs que ça se passe en France.
Rédigé par : Savonarole | 28 novembre 2013 à 02:33
J'ai fait du judo de cinq à douze ans, ça m'a aidé à résoudre quelques problèmes en faisant chuter ou en bloquant un camarade dans une position ridicule, sans le blesser.
On reste sur le ton de la blague, ça ne va pas plus loin.
Ça m'a aussi servi au rugby, au bizutage et à l'armée, bref dans des circonstances de virile convivialité.
Rédigé par : Alex paulista | 28 novembre 2013 à 01:49
Mais que chacun fasse comme il le sent : pour l'un ce sera "Je n'en suis pas mort", et pour les autres, il faut rapidement réinventer la cellule familiale qui protège, défend, explique à son gosse.
Combien de millions d’€ pour des associations qui ne devraient jamais exister ?
Que la famille fasse son œuvre d'accompagnement et ses fumeuses nébuleuses disparaîtront.
Sbriglia : bienvenue au club des mangeurs de draps…
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 28 novembre 2013 à 01:10
La notion de harcèlement (issue de l'américain 'harrassment') suppose, dans une acception juridique importée, que la victime l'est du fait d'un auteur unique voire avec à la rigueur quelques complices.
Or le phénomène en question, en scènes scolaires, est radicalement différent en ce qu'il s'agit de convergences violentes en faisceaux : la dimension de contagion grégaire est massive.
Un symposium annuel de l'association internationale COVAR (Colloquium On Violence And Religion) a eu lieu du 27 au 30 mai 1998 à Saint-Denis sur le thème
"Education, Mimèsis, Violence et réduction de la violence",
dans le cadre de la pensée analytique de René Girard.
Lui-même y intervint, ainsi que quelques grandes références comme Paul Ricoeur et Michel Rouche.
Un universitaire philosophe de Montréal, Paul Dumouchel, donna une communication le vendredi 29 : "Ijime et la violence de l'indifférenciation dans le Japon moderne".
Voici l'abstract issu de nos notes prises en tant que zyeuteur oculaire :
"Le phénomène Ijime, c'est-à-dire d'enfant souffre-douleur, prend des proportions inquiétantes au Japon. Il en existe bien sûr des explications habituelles : exacerbation de la compétition, de l'individualisme, et affaiblissement du rôle du père dans la famille.
La théorie girardienne permet de le rattacher à un phénomène fondamental. En effet, au Japon, l'école a un rôle très spécifique de socialisation, au point qu'il y a préséance de l'autorité de l'école sur celle des parents. Contrairement au mythe véhiculé en Occident, la discipline dans l'école japonaise n'est pas si rigide et militaire : en fait il y a beaucoup de désordres, de laisser-aller. Et cela correspond à l'attitude des parents de très jeunes enfants de 2 à 5 ans qui les laissent volontiers s'affronter violemment entre eux. Plus tard, on relève beaucoup de violences d'étudiants contre leurs professeurs.
Le problème, c'est que la discipline porte très sévèrement sur le respect du code. Seulement un code, avec ses limites..."
On ne saurait mieux diagnostiquer la grave affection en cours de pandémie mondiale : la "juropositivité codifiée" qui érige en parasites socio-culturels les juristes allergiques à toute éthique humaniste.
La juropositivité étant une séropositivité mentale...
Rédigé par : Zyeuteur Girardien | 28 novembre 2013 à 00:19
Un billet qui est une plaidoirie pour la résilience. L’exemple de votre enfance n’étant là que comme argument pour défendre cette résilience face à la compassion abusive et la faiblesse généralisée de notre société .
La majorité des commentateurs n’a retenu que les harcèlements dont vous avez été victime. Et les commentaires portaient principalement sur cette partie du billet.
Un reflet involontaire de ce que vous dénonciez.
Et si on disait aux enfants victimes de ces attaques, qu’ils doivent serrer les dents, serrer les fesses, enfin serrer tout ce qu’on peut serrer, et avancer, surtout continuer à avancer.
Enfin il me semble.
Rédigé par : Tipaza | 27 novembre 2013 à 23:11
« Tous les Poil de carotte ne sont pas devenus des Jules Renard. »
Rédigé par : Catherine A. Poil de carotte, un succès et combien de souffrances | 27 novembre 2013 à 17:56
Je suis heureux de lire enfin un commentaire qui prend au sérieux la souffrance des enfants harcelés. Ça nous change des commentaires cyniques qui nous disent, en substance : « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Ça nous change aussi des digressions gratuites sur le déclin de la France depuis 1968 ou sur des expériences personnelles, certes désagréables, mais somme toute banales. Car les enfants sont cruels. Surtout entre eux.
Je songe à tous ces enfants qui sont des victimes réelles. Je songe surtout aux enfants timides, autrement dit craintifs, qui ont peur évidemment de leurs agresseurs et peur surtout de décevoir leurs parents, en passant à leurs yeux pour des faibles. Je ne me souviens plus de la formulation exacte, mais Jules Renard a écrit dans son « Journal » quelque chose qui disait : « La timidité fut le fardeau de ma vie ». Si quelqu’un peut corriger cette citation, j’en serais heureux.
Rédigé par : moncreiffe | 27 novembre 2013 à 21:33
A propos des humiliations et de la souffrance des enfants, lire Charles Juliet : Journal et "Lambeaux".
C'est une exigence plus haute que de se plaindre et de s'apitoyer, et c'est surtout un chemin de vie.
Rédigé par : nanouk | 27 novembre 2013 à 19:15
Michelle D-LEROY,
Encore merci pour ce brillant commentaire.
Merci de contribuer à ce que la cellule familiale n’ait pas complètement explosé ; plût au ciel que toutes les familles immigrées fussent aussi financièrement florissantes que la vôtre, ce qui constituerait indiscutablement un atout favorisant leur intégration.
Vous avez trouvé, heureusement, la solution : le bien « vivre ensemble », le respect de l’autre, la solidarité, et puis tout, et puis tout.
Je suis convaincu que sans votre apitoiement, le bâtard n’aurait pas résisté à cette adversité.
Votre exemple est, chaque jour que Dieu fait (je suis, moi aussi, à tort ou à raison, catholique peu pratiquant ; voyez comme le monde est petit !), une source de sérénité pour ces pauvres qui, s'ils en étaient dépourvus, ne sauraient plus que faire.
Tout n’est pas perdu ; l’inculture « intellectuelle », et surtout du lien avec les autres, recule avec effroi face à l’instruction civique et morale que vous dispensez à tous ces sous-développés avec une générosité admirable.
Je vais de ce pas voler un cierge à Saint-Sulpice ; il se consumera comme moi pour la paix de votre belle âme.
Rédigé par : Christian C | 27 novembre 2013 à 19:02
Rocky Balboa : "toi moi n'importe qui, personne ne frappe aussi fort que la vie."
http://www.youtube.com/watch?v=-PYRlZVLyAc
Rédigé par : Alex paulista | 27 novembre 2013 à 18:35
D'accord avec vous pour penser que les professionnels de l'antiracisme, de l'antiviolence, ne peuvent guère aider un enfant de 8 ans - et même plus - englué dans la bêtise de certains de ses camarades mais je suis persuadée que cet enfant ne s'en sortira pas si personne autour de lui ne lui dit, ne lui prouve, qu'il est aimable et qu'il vaut largement les petits crétins qui en ont fait leur souffre-douleur. Etre aimé dans son enfance est une chance inouïe qui rend indestructible. Pionne et prof (remplaçante) pour payer mes études (eh oui) je repérais - sans doute grâce à la petite différence d'âge - ces enfants, ces ados au regard fuyant, aux gestes gauches qui, j'en étais sûre, n'étaient pas aimés. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas le voir ; confrontés aux brimades de camarades ils n'auraient pas pu résister.
Si lorsqu'on est adulte, la solution à un problème personnel n'est réglée définitivement que si elle vient de nous il en va autrement pour un enfant. Tous les Poil de carotte ne sont pas devenus des Jules Renard.
Rédigé par : Catherine A. Poil de carotte, un succès et combien de souffrances | 27 novembre 2013 à 17:56
"...en recollant les morceaux épars d'une sensibilité en miettes, j'ai probablement ainsi mis davantage de chance de mon côté (...). Sale Boche résonne encore dans mes oreilles.
Je n'en suis pas mort."
Il était curieux que chez cet homme courageux la cicatrice fut à ce point disproportionnée avec la blessure qui l'avait causée, écrivait l'autre...
Votre blessure est là, toujours vivante, car l'enfance est un territoire dont on n'est jamais sorti...
Pensionnaire à Senlis chez les Maristes, dans les années soixante, combien de chasses à l'homme étaient organisées dans la cour d'école pour bizuter ad nauseam les faibles, les empotés, les Pierrot lunaire... combien de draps mordus le soir pour ne pas pleurer dans les dortoirs et étouffer les sanglots...
Nous sommes tous, à une époque de notre vie, des "Poil de carotte"... seule la cuisinière change.
Rédigé par : sbriglia | 27 novembre 2013 à 17:47
« de plus en plus tenté par un rôle de contrôleur et/ou d'infirmier concerne la lutte "contre le harcèlement à l'école", un "fléau" affectant un enfant sur dix (Le Parisien, TF1). »
Le harcèlement n’existe pas seulement à l’école. Il existe aussi dans la vie de tous les jours. Malheur à ceux qui sortent des canons de la normalité : le rouquin, le bègue, le petit gros, le grand maigre, le timide qui rougit dès qu’on le regarde dans les yeux, celui qui a un grand nez, des oreilles décollées, celui qui a un nom rigolo qui expose aux quolibets. Je m’arrête là car la liste est longue.
Face à ces agressions chacun répond selon son caractère mais aussi selon sa constitution physique. Un grand costaud étant généralement peu sujet aux harcèlements. Et pour cause les harceleurs sont généralement des lâches. Ils n’agissent que rarement seuls. Ils préfèrent opérer en bande, c’est beaucoup plus sûr en cas de coup dur.
Ceci étant le fait de pouvoir bénéficier d’une aide en cas de harcèlement est plutôt une bonne chose. En particulier lorsqu’il s’agit d’un enfant qui n’ose pas en parler à ses parents tout simplement parce qu'il a honte de se sentir incapable de faire face à ce genre de situation.
Le plus grave est que les harceleurs ne mesurent jamais les conséquences de leurs actes qui parfois peuvent conduire à des drames.
Rédigé par : Achille | 27 novembre 2013 à 17:47
J'ai connu "fils de flic" c'était dans les années 50 et déjà à cette époque tout ce qui avait rapport avec l'autorité était mal vu. Pas toujours agréable à entendre mais en général ça s'arrêtait là, peu de violence physique, quelques coups en douce pendant les séances de sport mais rien de bien méchant. Les instituteurs de l'époque veillaient au grain dans les cours de récréation et aux abords de l'école et leurs sévères blouses grises marquaient les limites de la tolérance. Je vous parle là d'un temps qui pour les moins de 20 ans d'aujourd'hui, n'a rien à voir avec ce qui est vécu au quotidien. Drogue, alcool, absence d'autorité de certains parents, crise économique et cela ne va pas s'arranger. L'autre étape c'était les bizutages dans les grandes écoles ou tout simplement dans les chambrées du service militaire où la tendance était d'enduire de graisse à arme certaines parties d'un individu qui la ramenait un peu beaucoup.
Les temps ont changé mais pas en bien.
C'est la vie !
Rédigé par : Jabiru | 27 novembre 2013 à 17:12
Une vraie solidarité autour de l'enfant humilié s'impose, c'est clair, mais elle devrait d'abord être familiale. Dans l'idéal, la famille devrait représenter un socle solide sur lequel l'enfant puisse s'appuyer, et s'épanouir dans l'amour qu'il reçoit de ses parents et dans la confiance qu'ils lui témoignent.
Dans ce cas, les injures et événements traumatisants sont bien gérés et perdent vite de leur force.
Mais cela c'est l'idéal, et dans une réalité toute différente, je suis de l'avis de Philippe Bilger. Les épreuves de la vie sont pour les enfants (et les adultes) une formidable leçon, une occasion unique de développer leur capacité de résistance, de prendre conscience de leur force, et de comprendre que l'on a le choix entre subir son malheur ou le transformer en quelque chose de positif.
Au cours préparatoire, il y a bien longtemps, je n'ai même pas entendu l'insulte "sale boche" qui se murmurait autour de moi à distance, car mes condisciples m'avaient mis en quarantaine réelle, c'est-à-dire qu'aucun enfant ne m'a adressé la parole, n'a voulu jouer avec moi pendant plus de quarante jours. Je suis devenue inexistante à l'école, les maîtres n'ont rien vu, ou pas voulu voir. C'est dur pour une enfant de six ans. Bien que mon père fût français de souche, il fallait bien faire payer à quelqu'un les origines différentes de ma mère, et mes petits camarades étaient téléguidés par leurs parents revanchards.
De plus, n'ayant rien dit à la maison, je me faisais "secouer" par mes parents pour la baisse de mes résultats scolaires, enfin, le tableau était complet. Non seulement j'ai survécu, mais cela a été une chance, et m'a donné une totale indépendance d'esprit et la liberté de mener plus tard la vie de mon choix, sans me sentir obligée de rendre des comptes à qui que ce soit, sinon à ma conscience.
Rédigé par : Camille | 27 novembre 2013 à 16:58
Il est vrai que pour certains Allemands, "sale Boche" doit être l'insulte suprême ; un peu l'équivalent de sale youpin pour un juif. Monsieur Bilger, votre billet est tout à fait d'actualité, ce n'est sûrement pas un hasard.
Ce n'est sûrement pas un hasard quand on entend aux infos qu'un élève sur dix est victime d'agressions : agressions morales comme physiques, souvent décuplées à l'infini maintenant avec les réseaux sociaux. Tous les compteurs d'alerte sont dans le rouge sur la montée, paraîtrait-il, du racisme, ce phénomène apparaissant comme sous le coup d'une baguette magique. Comme si on découvrait que la terre était ronde.
Et demain sort le film intitulé "La marche" qui relate celle développée en 1983. "Ils partirent trente-deux et furent cent mille en arrivant au port", comme le dit Le Parisien d'aujourd'hui. J'espère que ce film ne va pas donner des idées à certains et certaines. La France est assez (mais pour la bonne cause souvent) percluse de grèves et de mouvements de foule en masse d'une manière exponentielle ces derniers temps.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 27 novembre 2013 à 16:13
Enfin, grande décision ce matin 27 septembre 2013 à la cour d'appel de Paris : le licenciement de la salariée voilée a été confirmé, pour faute grave. Cette décision était attendue par tous les enseignants, les responsables de centres aérés, les responsables de crèche. C'est une grande victoire pour la laïcité.
Merci à Elisabeth Badinter, dont je ne partage pourtant pas toutes les idées.
Rédigé par : anne-marie marson | 27 novembre 2013 à 15:40
Sale Boche résonne encore dans mes oreilles. C'est un racisme qui en vaut bien d'autres et je n'ai pas sur ce plan de leçons à recevoir.
Je n'en suis pas mort.
Et heureusement pour ce blog, cher Monsieur Bilger...
Ceci étant, je crains qu'il ne soit pas possible de placer sur le même plan l'environnement scolaire actuel et celui des années cinquante.
Si ces épisodes que nous avons tous plus ou moins connus étaient considérés comme susceptibles de « forger le caractère », nous avons depuis changé de registre.
De l'eau a coulé sous les ponts, avec les ravages causés par les séquelles de 68 dans l'enseignement, avec ses nouveaux maîtres formatés selon un pédagogisme plus que discutable et qui ont jeté leur rôle d'exemple aux orties.
Autres ravages : ceux de la mixité, pas uniquement celle liée au mélange filles-garçons, mais aussi celle due au « choc des cultures » plus importantes que celles entre Français de l'intérieur et Français des Marches orientales, parfois aggravée par des différences d'âge d'accès à la puberté, forçant de vrais enfants à subir les caprices d'individus qui sont considérés comme tels légalement mais qui ne le sont plus en pratique et qui s'arrangent pour le faire savoir.
Il y a soixante ans, un épisode comme celui récemment évoqué d'un enfant de 8 ans semant la terreur dans son école sans que personne - enseignants compris - ne puisse y mettre le holà aurait été tout simplement inimaginable.
Je pense en particulier à l'un de mes instituteurs en blouse grise qui aurait réglé la question en deux coups de cuiller à pot, en moins d'une minute d'interruption de la classe et sans déranger ni l'Académie ni la Police.
Maintenant, des enseignants peuvent se faire poignarder en classe par des « enfants » de 13 ans...
Le problème est que dans bien des cas les élèves « chahuteurs » d'antan ont été remplacés par de véritables tueurs en mentalité voire en pratique, des individus qui seraient plus à leur place en prison que sur les bancs de l'école et tout cela au nom d'une interprétation dévoyée du principe « d'égalité » et au nom du « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » (sauf les gens de l'extrême droite, bien entendu).
Et la seule réponse des enseignants à une agression sera, à part l'exercice habituel du « droit de retrait », l'ouverture d'un dialogue avec le coupable afin de « chercher à le comprendre », la victime étant livrée à elle-même.
On se souvient aussi de ce tragique épisode au cours duquel un jeune Tchétchène renommé « Vladimir » par la Grosse Presse a froidement tué un jeune garçon du même collège.
Un homme a témoigné ces jours-ci du harcèlement que lui et son frère jumeau, tous deux rouquins, ont dû subir dans les années 90 au collège, ce harcèlement à connotation raciste ayant pu être accompagné de violences.
Ayant un jour eu à défendre son frère agressé, c'est lui qui a été exclu définitivement...
Comme dans bien des cas dans notre pays, c'est souvent la victime qui paye pour la faute de l'agresseur, pour avoir en ayant osé se rebeller, brisé la « loi du silence », celle de la fiction du prétendu « vivre ensemble » vanté par la Propagande.
Rédigé par : Parigoth | 27 novembre 2013 à 15:15
Philippe, vous avez rédigé là un très bel article.
Je puis témoigner comme enseignant, que j'ai vu en quatre décennies, monter inexorablement en puissance cette universelle compassion qui a fini par rendre insupportables aux jeunes les épreuves, les humiliations et les souffrances.
Cet attendrissement du cuir a eu pour inévitable conséquence ce que vous décrivez fort clairement.
La question que je me pose néanmoins est de savoir si cette évolution n'est pas inévitable, comme celle de la lutte contre toute souffrance physique, à laquelle nous adhérons tous.
Rédigé par : Frank THOMAS | 27 novembre 2013 à 13:45
Cher Philippe,
Vous vous attribuez tout le mérite d’avoir surmonté des épreuves dans votre jeunesse. Certes, mérite il y a. Mais, serait-ce mettre en danger votre côté réactionnaire assumé que de vous demander pourquoi dans les épreuves, certains s’en sortent et d’autres sombrent ? Croyez-vous que seul intervient le mérite personnel, ou son absence ? Pensez-vous réellement que nous sommes des êtres autofaçonnés, sortis de nulle part et également armés pour affronter les épreuves de la vie ?
Vous avez peut-être bénéficié d’un environnement familial aimant, structurant, qui donne confiance en soi, qui permet de développer ses propres capacités, ses propres mérites. Peut-être. Mais c’est loin d’être le cas pour tous. Les psy que vous semblez considérer avec légèreté connaissent bien ces environnements familiaux ravageurs, qui laissent des individus cabossés et fragiles face aux agressions de la vie. On ne naît pas fort ou faible. Et il n’y a pas de société possible sans solidarité et compassion pour les plus faibles. Vous n’avez pas eu besoin d’aide, tant mieux pour vous. Cela autorise-t-il à la juger superflue pour d’autres qui en ont besoin ? Il me semble que vos certitudes ne suffisent pas pour répondre à cette question.
Rédigé par : Claude L | 27 novembre 2013 à 13:01
Dans cet alinéa, Monsieur Bilger, vous dites à mon sens l'essentiel :
"Les associations pleines de bonne volonté débilitent au lieu de raffermir. Toutes les instances éplorées et compassionnelles qui se substituent à l'effort que chacun doit opérer face à soi pour en ressurgir régénéré font perdre à l'humain une forme de dignité et cette liberté essentielle, dans le champ de sa personnalité, d'avoir l'honneur et le souci de soi"
Subir au lieu de dominer par l'effort : c'est au fond ce que l'on instille dans les esprits, alors que la réaction doit être l'expression de l'individu face à ce qu'il subit.
Quant au harcèlement en milieu scolaire, il me semble qu'à une époque il y avait toujours un élève capable de ne pas se conformer et de venir au secours d'un faible subissant des assauts d'imbéciles.
A présent c'est l'esprit moutonnier qui paraît dominer : être comme les autres, surtout ne pas sortir de la masse informe, en tout cas pas par de meilleurs résultats : nivellement par le bas. Qu'est donc devenu le véritable élitisme républicain qui a fait sortir un Camus de son milieu défavorisé ?
Rédigé par : Robert | 27 novembre 2013 à 12:29
Du collège au lycée, moi j'ai eu droit à "sale intello" car je préférais lire en cours de récréation plutôt que de participer aux jeux collectifs.
Avec le recul je ne me dis pas que j'aurais dû essayer de m'immiscer. Je pense que cela serait à refaire, je le referais.
Seulement, j'avoue, j'étais souvent vu et montré comme une bête curieuse avec mon cartable bourré de bouquins qui n'avaient rien à voir avec le programme scolaire. Si on rajoute à cela que j'ai eu beaucoup d'acné...
On avait fini par me mettre en fond de classe ; non pas parce que j'étais un mauvais élève mais plutôt comme stratagème pour me protéger ou m'isoler.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 27 novembre 2013 à 12:23
Le dernier rempart est, était, la cellule ou le cocon familial où on pouvait démêler le vrai du faux, l'essentiel du superflu et retrouver la chaleur humaine.
Notre fille revenant en pleurs après qu'un professeur agrégé philo se soit moqué volontairement de notre patronyme en le déformant devant tous les passagers d'un car scolaire. Je me souviens encore de son nom : Maudire... cela ne s'invente pas. Nous lui fîmes un joli billet en retour que notre enfant déposa dans son casier de la salle des professeurs. Celui-ci sentant le vent du boulet passer près de son crâne bien rempli, lut notre "poème" en classe. L'incident était clos.
- Maudire ! Maudire !
- Je ne trouve point de bon mot à dire
- Qui soit digne de l'Almanach Vermot
- Ou alors peut-être ce poème de Rimbaud... etc.
Les cars de ramassage étant un lieu très convivial et animé ce fut notre petit dernier qui, insulte suprême, fut accusé de lire des livres... je veux dire des livres sans images, rien d'extraordinaire, sauf pour eux.
Mais comme la société évolue et devient multiculturelle ce sont maintenant des tweets où un assistant maternel se vante de brimer les batbous, les blancs...
On va vivre des instants formidables.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 27 novembre 2013 à 12:13
Je vous trouve dur et injuste envers les faibles. Tout le monde n’a pas la chance ou les capacités de sortir renforcé des épreuves. Certains enfants n’ont pas d’amis ou n’osent pas parler à leurs parents. Ils ne se plaignent pas et ne cherchent pas à apitoyer sur leur sort. Ils souffrent seuls et en silence. A l’humiliation d’être maltraités s’ajoute la honte d’être faibles. Vous semblez mettre sur le même plan insultes et harcèlement. Se faire traiter de « Sale Boche ! » est une chose. Etre menacé, racketté, humilié, violenté et parfois poussé au suicide en est une autre.
Je comprends fort bien que vous soyez exaspéré par la mise en scène des « blessures intimes » et par la dérive compassionnelle de notre société qui voit des victimes partout. Je le répète, la plupart des enfants harcelés ne se posent pas en victimes. Ce sont des bel et bien des victimes qu’il faut aider. Pas en leur demandant de témoigner à la télévision ou d’aller voir un psychologue, mais étant attentif à leur malaise et en essayant de les faire parler. Bref les sortir de leur isolement.
Rédigé par : moncreiffe | 27 novembre 2013 à 11:48
Je suis en total accord avec vous. J'ai 66 ans, de mère Italienne et père Alsacien. Au collège j'avais le privilège d'avoir deux insultes... la première de "sale spaghetti" et la seconde de "sale boche". Ne pouvant plus supporter de telles insultes venant toujours du même élève, ma main est partie en direction de son visage. Résultat un nez cassé, un gros scandale, exclusion du collège et "félicitations" de mon père.
Rédigé par : Pascal Riegel | 27 novembre 2013 à 11:48
Encore merci pour ce très beau billet.
Oui la France a changé depuis 1968. Elle paraît modernisée mais elle se disloque pour deux raisons majeures : l'explosion de la cellule familiale avec des enfants (dans certains cas) livrés à eux-mêmes et des familles monoparentales déboussolées ou en grandes difficultés financières et une forte immigration dont une frange revendique son droit à ne pas s'intégrer.
Il est donc naturel de changer les modes du vivre ensemble.
Ce qu'il faut déplorer, c’est la couardise de nos politiciens de droite et de gauche qui, faute de courage, légifèrent pour interdire sur à peu près tous les sujets, intervenant sur les libertés individuelles élémentaires, alors qu'il faudrait rééduquer et surtout faire preuve de pédagogie en amont, dès la petite école.
Apprendre le respect de l'autre.
Je reste persuadée de cela parce que quelles que soient sa culture ou sa religion, le respect de l'autre, de sa vie, de ses biens est fondamental. Apprendre la solidarité dès le plus jeune âge serait aussi une nécessité, vu que cette solidarité fait défaut, bien souvent, dans la famille.
Mais effectivement, à quoi serviraient les associations ?
Pour ce qui est du harcèlement à l'école, je me souviens d'un bouc émissaire dans mon enfance (dans le Loiret aussi) parce que le garçon était (passez-moi l'expression odieuse à mes yeux) un "bâtard". Il s'en est remis apparemment, en travaillant plus que les autres pour devenir un médecin reconnu. Mais les blessures sont sans doute encore là, il n’en parle jamais et paraît très bien dans sa vie, son couple et avec ses enfants et maintenant petits-enfants.
Ma fille, fin des années 70, s'est fait traiter de "sale catholique" à l'école maternelle en région parisienne, elle ne savait même pas ce que cela voulait dire, puisque nous n'étions ni athées ni bigots mais ce qu'on appelle à tort ou à raison des catholiques peu pratiquants. Les explications familiales l’avaient rassurée à l’époque.
Avant de porter plainte, d'aller trouver les associations, de faire des histoires à l'école, il faut expliquer, parler, échanger, donner des règles de vie à ses enfants et leur montrer l'exemple.
Je pense qu'aujourd'hui le corps enseignant passe plus de temps à "mettre de l'ordre" dans leur classe qu'à enseigner et c'est là un grand problème.
Un certain nombre d'affaires récentes montrent que certaines familles sont complètement "incultes" intellectuellement mais surtout dans le lien avec les autres.
Seules l'école et son instruction civique et morale peuvent sinon remédier, du moins améliorer les choses, si on arrête de croire que l'instruction civique et morale cadrée va à l'encontre des convictions personnelles et c'est là que le bât blesse.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 27 novembre 2013 à 11:41
Bonjour Philippe Bilger,
« Je me souviens quand tout jeune, au collège à Montargis, des imbéciles sachant faire mal me traitaient de sale Boche parce que j'étais alsacien et que la France d'alors ne faisait pas dans la nuance même pour certains de ses compatriotes, j'aurais pu m'effondrer. »
Comment ça Alsacien ? Vous êtes né à Metz me semble-t-il. Certes la Moselle a connu les mêmes turbulences que l’Alsace après la défaite de 1870, mais malgré ce sort commun, Lorrains et Alsaciens n’hésitent pas à se chamailler et il n’est pas question pour un Lorrain de passer pour un Alsacien et réciproquement.
Vous connaissez la petite blague de Lorraine ? C’est une maman qui dit à son petit : « Philippe, tu sais pourquoi les Alsaciens ont de grandes oreilles ? » Et Philippe de répondre : « Non maman. »
"Eh bien c’est parce que tout petit, leurs parents leur ont trop tiré les oreilles, pour leur faire voir par dessus les Vosges combien la Lorraine est belle."
Bon, il paraît que les Alsaciens racontent la même blague concernant les Lorrains. C’est de bonne guerre.
Rédigé par : Achille | 27 novembre 2013 à 11:25
« Je n'en suis pas mort. »
Je ne suis pas un adepte des soutiens apitoyés.
Je me souviens néanmoins que lorsque j'étais au lycée, il y a trente ans environ, un petit du collège s'y était suicidé.
Une aide aurait-elle pu éviter ce drame ?
Quand agir, aider ?
Quand laisser faire pour endurcir ?
La réponse ne me semble pas si facile.
Rédigé par : Philippe Lyon | 27 novembre 2013 à 10:21
"Les associations pleines de bonne volonté débilitent au lieu de raffermir. Toutes les instances éplorées et compassionnelles qui se substituent à l'effort que chacun doit opérer face à soi pour en ressurgir régénéré font perdre à l'humain une forme de dignité et cette liberté essentielle, dans le champ de sa personnalité, d'avoir l'honneur et le souci de soi"
Comme pour Finkielkraut, on ne peut que souligner la perspicacité, l'exactitude, l'intelligence de ces remarques. Mais, en même temps, on ne peut que noter combien elles s'éloignent des normes et des moeurs de la culture contemporaine et notamment de la forme médiatique de cette culture... En obligeant à se demander si ces remarques sont l'expression d'une sagesse enracinée dans les profondeurs de la condition humaine ou la nostalgie d'un monde irrémédiablement condamné à disparaître...
Rédigé par : Guzet | 27 novembre 2013 à 10:10
"Il n'y a jamais foule dans ces instants-là pour faire preuve de solidarité."
C'est un peu l'impression qu'ont dû avoir les pauvres types au chômage qui se sont immolés. Et je crains que ce ne soit pas sur ce blog qu'ils aient pu en espérer...
Rédigé par : Archibald | 27 novembre 2013 à 09:45
« Je n'en suis pas mort. »
« Ce qui ne me tue pas me rend plus fort. »
Je me permets d’ajouter cette citation de Nietzsche, qui avait été effacée lors du copier-coller de votre texte.
Rédigé par : Tipaza | 27 novembre 2013 à 09:15
La grande injure, aujourd'hui, dans les cours d'école et en dehors, n'est ni boche, ni juif, ni bougnoule, ni gaulois, ni négro. C'est "intello"...
On peut y voir une régression aussi préoccupante que d'être passé de la culture du héros à celle de la victime. Dans les deux cas, c'est la démagogie forme ultime d'une conception dévoyée de la démocratie. Finkielkraut doit avoir des idées là-dessus...
Rédigé par : Jean Morland | 27 novembre 2013 à 09:08
La grande différence entre les sarcasmes que vous receviez à votre époque et ce que subissent certains enfants actuellement est que les nouvelles technologies (SMS, internet) donnent une ampleur infiniment plus grande à ces sarcasmes : le bouc émissaire actuel peut recevoir dès le réveil des insultes sur son smartphone, en recevoir toute la journée à l'école et en recevoir encore le soir sur son mur facebook. Et cela continuera pendant tout le week-end. Alors que de votre temps j'imagine que vous ne receviez des insultes que pendant les récréations et que votre foyer agissait comme une muraille contre ces agressions ce qui n'est plus le cas maintenant.
Du fait de ce harcèlement permanent certains ados en arrivent à se suicider. Difficile de dire alors que l'épreuve les a rendus plus forts.
Rédigé par : Mussipont | 27 novembre 2013 à 08:15