Me trouvant à Cayenne, des amis m'ont prévenu que Jean Birnbaum dirigeant Le Monde des livres m'avait consacré son éditorial sur un ton persifleur, avais-je cru comprendre.
Son adresse à l'avocat général que j'ai été - "Monsieur l'Avocat général, cher Philippe Bilger" - m'a semblé, en effet, sans être aigre, ironique, condescendante, parfumée de ce léger sentiment de supériorité qui fait qu'on se demande toujours quelle faute on a commise et pour quelle vulgarité on paie.
Si j'avais été habité par une vanité qui se préoccupe peu du fond mais aime l'éclat médiatique, même négatif, je me serais félicité d'avoir été le destinataire, en quelques mois, de trois lettres ouvertes émanant, la première, de Christiane Taubira, la deuxième de Jean-François Copé fort courtoise et, enfin, de celle de Jean Birnbaum.
Ayant répondu aux deux premières, il me reste à me défendre face à l'élégante perfidie de la dernière mais l'exercice n'est pas si difficile qui me fait percevoir, humer comme une similitude entre la garde des Sceaux et son attaque et Jean Birnbaum dans sa leçon.
Ce ne sont pas des personnalités qu'il est bienséant d'offenser car c'est alors se mettre à un niveau qui n'est pas pour nous, Le Monde des livres venant s'ajouter, avec son intimidante présentation, à l'aura forcément rayonnante de son responsable.
J'ai besoin de comprendre pourquoi Jean Birnbaum m'a fait l'honneur de sa délicate inimitié. Je n'ose croire que ce sont mes modestes billets et mes misérables tweets qui ont pu favoriser cette gratifiante semonce.
Il y a quelques années, Les Entretiens de Pétrarque, remarquable manifestation à Montpellier, m'avaient permis de rencontrer avec bonheur Jean Birnbaum pour la première fois mais j'ai très vite deviné que je le désappointais parce que je m'obstinais à parler selon mes convictions et non pas selon le code du Monde. Gabriel Mouesca était présent avec moi à la tribune mais je me suis obstiné à ne pas le révérer assez et Jean Birnbaum s'est assombri : "j'ai invité Bilger mais je ne l'inviterai plus"...
Plus subtilement préjudiciable à ma cause a été une sollicitation que j'avais formulée auprès de lui. Thierry Lévy était prêt à écrire un article sur mon livre : Brasillach - 20 minutes pour la mort. Une publication dans Le Monde était-elle envisageable ? Birnbaum m'a fait savoir faussement qu'aucun intervenant extérieur ne pouvait offrir sa contribution. Alors que chaque semaine j'étais à même de constater l'inverse. La pire des bévues de ma part : il m'en a voulu de m'avoir menti. On fait payer cher à autrui les petitesses dont il est le témoin.
Sur le fond, qu'y a-t-il donc dans sa désinvolte moquerie dont je puisse m'offusquer et que j'aie à renier ?
Heureusement rien, sauf à considérer que la repentance doit être consubstantielle au rapport qu'on entretient avec Le Monde des livres et que faute d'avoir su apprécier les homélies souvent moralisatrices de Birnbaum, j'ai définitivement perdu le droit de parler de littérature et de me gausser si j'en ai envie. Hors du Monde des livres, point de salut ?
Je suis flatté de me voir opposé Roland Barthes même si je ne suis pas convaincu que cette démarche soit si pertinente que cela. Certes, j'éprouve du respect pour cet analyste incomparable mais il ne nous dispense pas de tenter de réfléchir par nous-mêmes et d'assumer nos choix.
En effet, j'aime la facilité et l'aisance romanesques de Françoise Bourdin, son don pour la narration et son art, pas si évident que cela, de retenir dans ses pages le lecteur qui, indigne, a décidé de s'y aventurer. Je ne m'excuserai pas lâchement en affirmant que cet auteur si peu médiatique mais tellement lu m'accompagne dans mes moments de loisir et de détente. Non, je défendrai mon droit de l'apprécier jusqu'au bout et je maintiens qu'elle est largement supérieure à Marc Lévy que je trouve effectivement très mauvais et à qui ceux qui n'ont jamais lu Françoise Bourdin osent la comparer.
En effet, Marcel Proust est un génie de la littérature française, son oeuvre a structuré mon existence : avant et après Proust, plus le même, une révolution de l'être. C'est un maître et bien au-delà de ceux sur lesquels il écrivait en les décrivant comme nous inspirant une affection fraternelle avec un compagnonnage complice. Comme Balzac par exemple que ses défauts nous rendaient familier en suscitant notre indulgence à la fois admirative et amusée. Marcel Proust a posé sur la vie un regard qui aurait pu nous éviter de l'apprendre. Parce qu'il a tout dit sur les sentiments humains.
Est-il honteux, alors qu'ils ne sont pas du tout sur le même registre, de refuser de mépriser Françoise Bourdin et de porter aux nues Marcel Proust ?
Je ne crois pas. Au contraire, dans cette volonté d'épurer, je retrouve tout ce que Le Monde des livres a de sectaire et de médiocrement élitiste.
Par ailleurs, si je lirai avec plaisir et intérêt les trois pages consacrées à l'homosexualité, je n'ai aucun scrupule à confirmer qu'il y a une littérature et des films qui ne sont véritablement acceptés dans l'univers des critiques progressistes que s'ils s'abandonnent au misérabilisme, à une forme d'hermétisme - il faut que le talent relatif, quand il existe, les rende le moins accessibles possible, l'obscurité étant pour beaucoup un critère de qualité - et qu'ils manifestent à quel point l'homosexualité est un sujet fondamental. Pourquoi pas mais alors quel immense précipice entre ces tâcherons dans l'air du temps et Marcel Proust ! J'aggrave mon sort et m'aliène Pierre Bergé : je refuse le diktat de ces thèmes qui seraient aujourd'hui nécessaires en eux-mêmes : j'attends de voir et de lire pour constater ce qu'on en a fait, le pire ou le meilleur.
Est-ce à dire que tout est à jeter dans Le Monde des livres et son snobisme de gauche poudrée ? Assurément non. Par exemple, Eric Chevillard est très remarquable quand il démolit les auteurs absurdement consacrés - comme Christine Angot - ou dissèque les écrivains magnifiés mais à la longue bourrés de tics comme Pascal Quignard. La langue de ce critique est superbe, son seul problème est qu'il ne donne absolument pas envie de lire les oeuvres qu'il recommande !
Il me semble que derrière cette charge raffinée, il y a bien plus. Il conviendrait de prendre Le Monde pour un bloc et d'adhérer de manière indivisible et inconditionnelle à ce quotidien irremplaçable mais souvent exaspérant dans les domaines social, judiciaire et culturel. Pour ne jamais manquer les articles d'un Gérard Courtois, d'un Franck Johannès, de Pascale Robert Diard ou de Marion Van Renterghem, suis-je tenu par une quelconque obligation à l'égard d'autres journalistes ? Dois-je à tout prix adhérer à l'angélisme pénal, à cette stratégie de survie au bénéfice de Christiane Taubira, à une philosophie qui se satisfait du conformisme qu'elle diffuse parce qu'elle le croit distingué ?
Non, Le Monde peut, doit se lire au détail parce qu'en gros, il n'est pas aussi irréprochable et indépassable qu'il le pense de lui.
Cher Jean Birnbaum, Le Monde des livres peut mieux faire.
Là,
je vous trouve vaguement mal contrit.
J'ai eu le plaisir de rencontrer le père Pierre qui transmettant, comme alors il n'aurait pas voulu, raconte l'histoire avec une rigueur qui n'a rien de l'obligation faite à la gauche...
Alors,
je me demande comment vont vos invectives, sinon suivant comment peuvent s'étioler les attachements quand s'organiseraient les détachements.
L’ostracisme est une voie bien trop courue pour trouver des justifications en toutes les possibilités offertes, comme vous donnez à lire ici, disant les voies de l'attachement de l'autre.
Heureusement que vous dites que pour "Le Monde" tout n'est pas tout à fait mauvais, et que tous ne sont pas là, comme vous proposez l'observation du détachement préalable à décrire comme ostracisme, des "ostracistes" professionnels, et qu'alors, ne s'étendrait pas avec vos propos la justification préalable de tous les ostracismes confondus...
La limite consistant à légitimer l'ostracisme, que cela soit comme cela est par l'indication de la Loi délimitant les autorisations des détachements, permettant de fouler les attachements, n'empêchent pas au plan humain la force des attachements.
Pourquoi avec la Loi, comme ici cela fleure et justifie la multitude des dépositions par les post, s'autorisent des détachements puisqu'ils seraient, ces détachements, remis quant à l'autre malgré la force de l'attachement des autres, en sorte inébranlable formant destins au présent inobservables comme permettrait la Loi qui se moque de la fin de l'Histoire?
La Loi flirte constamment avec l'autorisation du détachement, tandis qu'en humaine nature, valent seulement les forces des attachements.
A quand un principe d'égalité qui soit basé sur l'égalité devant les attachements, et qui fasse Loi?
Ce problème, certainement humain et sûrement pas sur-humain, il est finalement constant et sous-tendu ici, aux propos de ce blog, s'il s'expose comme il se ravale en réponses convenables, sans avoir à considérer toujours et constamment ce problème, comme s'il le fallait, comme si nous le valions.
Même si vous faites l'effort de proposer certains attachements, trop mal sur ce billet, reste le balayage qu'autoriserait ainsi qu'en Loi, comme si passait un nuage, avec le souffle par le détachement...
Certes, je dois me montrer un peu dur,
puisque l’ostracisme n'étant pas plus de droite que de gauche, l’ostracisme en manœuvres ravale à peu près tout à presque rien, ramène à peu près tout à la considération des attachements qu'il faut dire dominants, qu'il faut écrire comme attachements reconnus, alors que tout et pratiquement toutes les minimales connaissances en biologie démontre l'impossibilité des acquisitions qui ne soient pas, j'oserai dire "heureusement", hasardeuses.
Ces acquisitions par nature provoquent les détachements, les seuls qui vaillent puisque brusquement ils surgissent et existent, sont considérables, ne souffrent pas a priori par l’ostracisme.
Comment faire?
Faut quand même un peu évoluer...
En Morale, en Religions, en Sciences,...et même en Famille, l’ostracisme provoque une multitude de malaises..., et ce n'est pas quelconque force qui pourra se démontrer pérenne qui puisse débarrasser de ce malaise.
Vous avez bien raison, dénoncer l'ostracisme, même si vous faites un peu court... .
Rédigé par : zenblabla | 29 janvier 2014 à 21:37
Que voulez-vous, la gauche à l'épreuve du pouvoir montre qu'elle n'est pas supérieure dans les faits, il faut bien qu'elle se sente supérieure au niveau des idées, de la culture. C'est bien tout ce qui reste, sinon à quoi bon être de gauche ?
Rédigé par : Alex paulista | 27 janvier 2014 à 22:03
Je me suis longtemps posé la question de savoir pourquoi Xavier Niel avait investi dans le quotidien au titre écrit en lettres gothiques une partie de sa fortune gagnée dans le domaine du minitel rose. Et puis un jour, la solution m'est apparue, évidente. Xavier Niel est entrée au capital au côté de Pierre Bergé pour gagner de l'argent, rien de plus, rien de moins. Le Monde doit plaire à ses lecteurs. Le quotidien est devenu une machine à faire de l'argent pour quelques-uns mais pas pour tous.
Rédigé par : vamonos | 27 janvier 2014 à 21:32
Le Monde : "Un journal de menteurs écrit pour des ignorants" comme aime à me le rappeler un mien ami qui a cessé, tout comme moi, de l'acheter depuis belle lurette. Il y a en effet, dans ce journal, toute une collection de gens qui veulent à tout prix se faire les apôtres de la nouvelle doctrine, vous savez celle qui oblige à ne pas voir ce qui est visible et à ne pas nommer la réalité.
Rédigé par : caroff | 27 janvier 2014 à 18:39
Comment voulez-vous qu'un critique littéraire exerce son métier en toute tranquillité d'esprit ?
Déjà sous l'Ancien Régime, un écrivain qui ne manquait pas de candeur a accroché au cou de critiques qu'il jugeait trop taquins un écriteau autorisant toutes les méchancetés des siècles à venir. Souvenons-nous.
"...C'est un malvivant qui gagne sa vie à dire du mal de toutes les pièces et de tous les livres ; il hait quiconque réussit comme les eunuques haïssent les jouissants... C'est un folliculaire."
Rédigé par : Yves | 27 janvier 2014 à 17:16
Le Monde d'aujourd'hui balance une série de noms HSBC...
Une communauté française s'en prend plein la tronche...
Les donneurs de leçons médiatiques vont devoir répondre à Bercy...
Lire le dernier livre de Maffesoli...
Ne peux en dire plus, devoir de réserve.
Rédigé par : Savonarole | 27 janvier 2014 à 16:03
Le Monde est indispensable. Mais il faut le lire avec des gants et une pince à linge sur le nez. Ce quotidien a réussi la symbiose entre cathos de gauche et protestants de gauche. Un calvaire. Toutefois il faut le lire. C'est le dernier quotidien, le dernier rempart avant la ruine de la presse française.
La moitié des grands titres vont disparaître, qui donc à droite lit encore Le Figaro ? Qui donc à gauche lit encore Libération ? Et ce pauvre Canard dont les ventes chutent de mercredi en mercredi ?
@Achille
Oui il est grand temps de les marier !
PS : vu de l'étranger, monsieur Jean-Claude Mailly de FO semble tout droit sorti du catalogue de Paul Smith of London, un dandy du pavé parisien !
Le prolétariat n'est plus ce qu'il était, où sont donc nos bons vieux syndicalistes, gros, gras, luisants, fonctionnaires à vie, imbibés de merguez et bière avant les défilés du 1er Mai ? Tout fout le camp !
Le prolétariat doit se ressaisir ! Ventre plat et joues creusées, c'est quand même plus crédible ....
Rédigé par : Savonarole | 27 janvier 2014 à 15:51
Pour moi, Le Monde des livres n'existe pas. Pourquoi le blâmer ? Je constate chez les critiques de livres les mêmes tendances que chez leurs confrères s'occupant de musique, de sorties ou de rééditions de disques : un entre-soi quelquefois pénible. Un académisme au petit pied. De belles compétences aussi. Ceux qui écrivent le mieux ne sont pas nécessairement les plus pointus, hé hé.
Philippe a raison : on devrait se procurer les articles au détail, mais bon, faut bien remplir, noircir de la colonne pour plaire à tout son monde. C'est comme à l'école, l'enseignant qui parle le mieux à Georges n'est pas celui qui parle le mieux à Jules. L'écriture et son prolongement la lecture croisent les notions de mode et d'humeur... d'erreur, d'hésitation, d'échappée.
Plutôt que de s'en remettre à telle à telle coterie, allez donc marauder tout en feuilletant tous azimuts dans bibliothèques, librairies en leurs travées... tant qu'il y en a. Si vous achetez à Amazon et autres, c'est une machine qui arpente à votre place et qui fait bip bip en reculant. Moins bien.
Rédigé par : scoubab00 | 27 janvier 2014 à 14:05
@ Savonarole
« Ma parole, les semtob sont dans un ashram à Katmandou et elles tirent sur le shilom à donf. »
Je pense qu’il est grand temps de les marier. Je les vois bien épouser moncreiffe et Xavier NEBOUT.
Quels beaux couples ça ferait !
Rédigé par : Achille | 27 janvier 2014 à 13:47
Frank THOMAS a écrit :
"Je profite de ce commentaire pour sortir du sujet - encore que... - et pour m'étonner que personne parmi les journalistes et les amoureux de la langue, n'ait relevé l'incongruité grammaticale et logique du communiqué "à titre privé" (on ne rit pas !) : "Je fais savoir que j'ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler".
Le premier des Français pourrait-il expliquer ce que signifie, en français, "partager" une "vie commune" ? Si la vie est commune, elle est nécessairement partagée ; à moins qu'il ne mette fin à un ménage à trois ? Quel charabia !"
Apprenez, vous aussi, le socialiste !
Au tout début, il y eut le référentiel bondissant, le fameux ballon, puis vinrent (récoltés dans la presse)
chômeur = sans emploi
aveugle = non voyant
se lancer dans des projets = produire des possibles
école maternelle = première école
égalité hommes femmes = égalité femmes hommes
donner la même éducation = bâtir du commun
ne pas dire France ni Nation sauf quand il faut "faire France"
construire la société française = construire le nous inclusif et solidaire
bâtir une société harmonieuse = construire un en-commun
les couples homosexuels sont dans l'impossibilité de procréer = ils sont confrontés à l'infertilité sociale
Fonder une famille = faire famille
vieillir = avancer en âge
être enceinte = être en état de grossesse médicalement constatée
les parents et les médecins = les acteurs impliqués dans la conception
personnel scolaire chargé de veiller à la discipline = groupe académique de climat scolaire
détruire l'identité sexuée = déconstruire les stéréotypes de genre
je me sépare, je quitte, je répudie = je mets fin à la vie commune que je partageais avec (que c'est beau)
manifestation de nuit anti extrême droite = nocturne républicaine
...
propositions lues sur Atlantico :
la première dame = l'accompagnant du locataire de l'Elysée
la prison = le centre aéré pour adultes turbulents
Rédigé par : bernard | 27 janvier 2014 à 12:16
Non, Le Monde peut, doit se lire au détail parce qu'en gros, il n'est pas aussi irréprochable et indépassable qu'il le pense de lui.
Pourquoi donc le lire, même en détail ?
Ce quotidien est-il réellement un organe d'information ou bien un organe de propagande camouflé en arbitre des élégances décrétant chaque jour que penser, que lire, qui encenser, qui stigmatiser, qui porter aux nues, qui haïr, quelles modes suivre, quels slogans croire et répéter ?
N'oublions tout de même pas les innombrables fois où les manipulateurs qui y officient se sont fait les défenseurs de causes ignobles, on se souviendra entre autres de l'apologie des régimes communistes du sud-est asiatique dont les génocidaires Khmers rouges.
Et dire que ce journal fait quasiment office de Journal Officiel bis et que les administrations s'y abonnent aux frais du contribuable, pour promouvoir de force des idées que ce même contribuable rejette avec dégoût.
En fait, cet organe est quand même une boussole, dont l'honnête homme aura à cœur de suivre la direction opposée à celle qu'il indique...
Rédigé par : Parigoth | 27 janvier 2014 à 11:34
"Vous affichez, Monsieur Bilger, des inconforts de rosière"
Rédigé par : Christian C | 26 janvier 2014 à 17:40
Bon sang, mais c’est bien sûr.
Vous êtes le gagman d’Harlem Désir !!
Je comprends mieux l’air ahuri de ce pauvre Harlem.
Rédigé par : Tipaza | 27 janvier 2014 à 11:12
Terrible temps que celui qui nous dicte ce que l'on doit lire ou aimer... On peut aimer Joe Dassin et Proust, avoir fait des études supérieures et préférer les critiques du Parisien à celles de Télérama, être de gauche et apprécier les écrivains dits de droite... Et inversement... Merci de nous le rappeler dans chaque billet cher Philippe !
Rédigé par : Marie Anne Soubre | 27 janvier 2014 à 11:06
Ma parole, les semtob sont dans un ashram à Katmandou et elles tirent sur le shilom à donf. "Je ne suis pas de ce Monde"... Elles ont dû croire que Philippe Bilger écrivait sa propre nécrologie !
Rédigé par : Savonarole | 27 janvier 2014 à 10:00
C'est faire bien trop d'honneur à ce folliculaire obscur que de lui consacrer un billet. Il en sera flatté, car il n'existe que dans les débats qu'il suscite. Le mépris le plus souverain est encore le silence.
Désintoxiquez-vous donc du Monde, si vous me permettez ce conseil. On vit très bien sans le lire, ni y paraître. Passez à la presse étrangère, ou à la presse de conviction affichée, de quelque bord qu'elle soit, et laissez ce Moniteur de l'idéologie officielle, au prestige largement usurpé, à son inéluctable déclin.
Rédigé par : Jean MORLAND | 27 janvier 2014 à 09:50
J'aime beaucoup Jean que je connaissais bien. Très cher Philippe, ne vous attendez pas à la grosse vague de sa part. Effectivement, je me rappelle de l'époque de ses rédactions faites par sa maman et corrigées par papa. C'est toujours plus ou moins toujours la même chose et une certaine ligne intellectuelle familiale accompagnée de grandes litanies de gauche intellectuelle. J'ai lu ici et là depuis qu'il est au Monde, quelques articles. C'est plat. Ou plutôt c'est un petit plat. De ce genre de petit plat que se met au micro-ondes une certaine "élite" intellectuelle vivant en monde clos et s'achetant la panoplie du prêt-à-penser "de gauche" même si je lui reconnais (s'il n'a pas changé...) une certaine ouverture. Vous aurez toujours le service minimum, cette petite vaguelette à peine salée et vite oubliée de la petite intelligentsia clientéliste et ses paradigmes toujours pas appliqués. Pas plus.
Rédigé par : developpement web | 27 janvier 2014 à 07:13
@M. Duprat
"En gros, vous sortez un livre, vous demandez à un copain d'écrire dessus..."
Un copain ?
A 27 ans, Thierry Lévy a assisté, comme avocat, à l'exécution de Claude Buffet qu'il avait défendu. Robert Badinter défendait Roger Bontems.
Il y a des expériences-épreuves de la vie qui légitiment plus que tout le regard porté sur un livre.
"Rien ne me donne plus la nausée que cette forme de connivence entre avocats, ou entre juges et avocats, sur le dos de ceux que l'on défend" (T. Lévy cité par Pascale Robert-Diard dans son blog) :
Marcel Reboul/Jacques Isorni : le premier était procureur du procès Brasillach, le second avocat de Brasillach.
Le livre de Philippe Bilger décrit parfaitement l'entre-soi entre le procureur Reboul et l'avocat Isorni, ami et locataire du premier.
Pour au moins les deux raisons que je viens de mentionner, non, l'analyse de T. Lévy dans le Monde des Livres aurait été tout sauf l'expression d'un copain.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 27 janvier 2014 à 06:11
Bonsoir M. Bilger
Il y a peut-être un fil conducteur entre la lettre de Taubira et celle de Birnbaum.
Tout le monde parle de la menace qui pèse sur la liberté d'expression dans ce pays, servie par des médias qui l'organiseraient
Il lui faut d'abord trouver des individus tels Dieudonné sur lesquels exercer une pression pour ensuite étendre progressivement l'étouffement à la liberté de ton de certains intellectuels dont Bilger, avant que d'exercer une normalisation de la pensée.
Quand on clame sa normalité c'est à coup sûr qu'on ne l'est pas !
Rédigé par : pibeste | 27 janvier 2014 à 02:51
Cher Philippe,
Nous avons lu la lettre ouverte évoquée dans votre billet.
La fine leçon de ce texte qui se veut leçon ou non leçon est que pour être heureux, il faut explorer la perversion.
C'est ce qui se voit dans l'art contemporain, dans la politique, dans l'amour, dans les livres. Pour exister dans l'art, c'est sûr il faut provoquer, faire souffrir, mentir, être sadique.
Humilier l'autre est la gloire du jour. La régression permet de se reconstruire, mais la régression en période de misère profonde de l'âme humaine nous amène avant le sens des mots, du sens de la vie.
A les entendre il faudrait croire qu'il faut tuer l'handicapé, répudier la vieille peau de plus de 20 ans, massacrer la grammaire, s'enfiler en brochettes et se croire spirituel en montrant ses bonnes manières.
Si vous cherchez les lumières, regardez le ciel avant qu'il ne nous tombe sur la tête. Il y a des pages de Marc Lévy que vous ne saurez jamais comprendre même si vous pédalez beaucoup. C'est un droit de ne pas entrer dans l'intemporel et cependant...
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 27 janvier 2014 à 00:22
"On parle de Post Orgasmic Illness Syndrome (POIS)" dit hameau dans les nuages.
Il fut un temps, moins anglicisé où l'on disait plus joliment :
Post coïtum animal triste.
Rédigé par : Frank THOMAS | 26 janvier 2014 à 21:10
Bergé et la défense de son troupeau (du calme, ce n'est qu'une formule !) a le don de rendre homophobe tout ce qu'il touche (du calme, les hétéros touchent aussi !).
Moi qui compte tant de gays gais parmi mes amis, je suis heureusement à l'abri.
Editorial ? Et il ose appeler son billet dénonciateur éditorial ?
Dégoût.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 26 janvier 2014 à 20:46
"...ce quotidien irremplaçable"
Je l'ai cru, pendant plus de quarante ans...
Et puis j'ai appris, comme le sucre dans le café, à m'en passer...
C'est fou comme on peut se passer de certains êtres, de certaines choses, d'addictions qui sont autant de sacs de sable qui vous empêchent de marcher plus légers, de penser par soi-même...
PS : "Inconfort de rosière" avez-vous écrit, Christian C.
Ne serait-ce pas plutôt "Pudeur de rosière", canasson tout aussi pitoyable sur la cendrée de Vincennes que "Trotteur du fiel" votre éternel favori ?
Rédigé par : sbriglia, alive and well, dear cactus | 26 janvier 2014 à 19:38
Il est assez alarmant de voir que les futurs propriétaires du magazine Le Nouvel Obs Matthieu Pigasse (propriétaire des Inrocks) et Pierre Bergé (propriétaire du Monde) laissent paraître dans leur future acquisition une "Une" outrancière où E.Zemmour apparaît en photo avec Dieudonné et A.Soral.
Mais le pire est d'entendre A.Finkielkraut rapporter les propos choquants de cet article sur cette "haine" qui se propagerait : "il faudrait se débarrasser de la prolifération bactérienne des Zemmour, Dieudonné, Finkielkraut, Boutin... et de leurs complices larvés..."
Plus que choquant !
Le crescendo de l'outrance et de la stigmatisation, de la mise au ban.
http://www.youtube.com/watch?v=eqABGxosjV4
Et comme A.Finkielkraut on ne peut que regretter un Jean Daniel et une époque où la liberté de s'interroger existait, où la propagande idéologique ne tenait pas lieu de tribune au Monde et au Nouvel Obs..
Pour qui se prennent ces soi-disant humanistes ?
Leur manque de courtoisie tire la presse vers le bas et ils font preuve de brutalité en mettant dans le même sac des individus haineux et ceux qui essaient de s'interroger sur la société et ses évolutions. De drôles de méthodes !
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 26 janvier 2014 à 19:35
Je ne lis pas Le Monde des Livres mais suis assez sidéré de la conception que vous avez de la critique littéraire que vous semblez confondre avec le copinage. En gros, vous sortez un livre, vous demandez à un copain d'écrire dessus, vous appelez un responsable d'un supplément pour proposer cette critique favorable clef en main et vous êtes étonné qu'il refuse !
Ahurissant.
Rédigé par : Rémi Duprat | 26 janvier 2014 à 19:22
A toutes fins utile, ce lien vers l'éditorial litigieux: http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/01/23/monsieur-l-avocat-general-cher-philippe-bilger_4352892_3260.html
Cet autre lien vers un Onna_Gata de l'époque de L'empire des signes :
http://www.yves-cadot.fr/wp-content/uploads/2012/12/Ez6mXeX74Bs+DnMysAh8mBs+9m6KkOIWcddCwrdAzVdAZGAwOLW0gXbUV58jqxy+1JEaGhqITtgZ6Vz6VWwxHQ.jpg
A comparer avec un Onna_Gata contemporain, né en 1991, Saotome Taichi (早乙女太一) http://www.yves-cadot.fr/2012/12/taishu-engeki-%E5%A4%A7%E8%A1%86%E6%BC%94%E5%8A%87/125_12755670_f49bbf48403e9b9/
(Page en anglais : http://en.wikipedia.org/wiki/Taichi_Saotome )
Rédigé par : Catherine JACOB - complément - | 26 janvier 2014 à 19:03
Ces querelles sont d'un ennui pathétique. Cependant, elle permet de mentionner un écrivain qui ne l'est pas assez. Simon Leys écrivait dans le Studio de l'inutilité cette histoire qui rassemble Barthes et Le Monde...
"En avril-mai 1974, Roland Barthes a effectué un voyage en Chine (…). Cette visite avait coïncidé avec une purge colossale et sanglante, déclenchée à l’échelle du pays entier par le régime maoïste – la sinistrement fameuse « campagne de dénonciation de Lin Biao et Confucius » (pi Lin pi Kong). A son retour, Barthes publia dans Le Monde un article qui donnait une vision curieusement joviale de cette violence totalitaire : « Son nom même, en chinois Pilin-Pikong, tinte comme un grelot joyeux, et la campagne se divise en jeux inventés : une caricature, un poème, un sketch d’enfants au cours duquel, tous à coup, une petite fille fardée pourfend entre deux ballets le fantôme de Lin Biao : le Texte politique (mais lui seul) engendre ces menus happenings. »
A l’époque cette lecture me remit aussitôt en mémoire un passage de Lu Xun – le plus génial pamphlétaire chinois du XXe siècle : « Notre civilisation chinoise tant vantée n’est qu’un festin de chair humaine apprêtée pour les riches et les puissants, et ce qu’on appelle la Chine n’est que la cuisine où se concocte ce ragoût. Ceux qui nous louent ne sont excusables que dans la mesure où ils ne savent pas de quoi ils parlent, ainsi ces étrangers que leur haute position et leur existence douillette ont rendu complètement aveugles et obtus. »"
Aveugles et obtus.
Rédigé par : Archibald | 26 janvier 2014 à 18:56
@moncreiffe
"Je croyais que l’homosexualité n’était plus considérée comme une perversion (ou une maladie mentale). Et je ne vois pas comment la perversion (ou la transgression) pourrait rendre heureux"
Mais c’est bien là tout leur drame ! Ils cherchent à légaliser l’interdit qui de ce fait ne sera plus transgressif ou pervers. Comportement doublement pervers.
Alors ils iront vers d’autres interdits que je nommerai pas ici, en luttant pendant de nombreuses années pour leur banalisation. C’est ce combat qui pimente leur éternelle adolescence à braver les règles de la vie en société et l’autorité. Ils veulent tuer le père en féminisant la société.
Ils sont en perpétuelle quête (mot que l’on peut éventuellement doubler) d’eux-mêmes et veulent que la société entière se plie à leurs divagations. Une fois arrivés à l’extase orgasmique avec le vote du mariage pour tous par exemple, vient un moment de repos puis à nouveau un état dépressif. On parle de Post Orgasmic Illness Syndrome (POIS) qui serait du à un dérèglement de la production de dopamine. Alors ils changent de monture. Ce sera la légalisation du haschich ou autre chose. Perpétuels angoissés, ils ne peuvent pas être en paix et donc ne veulent pas la fiche aux autres.
Une psychanalyse s’impose pour le moins... Mais nous n’avons pas à en faire les frais.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 26 janvier 2014 à 18:37
« ton persifleur », … « adresse …ironique, condescendante, parfumée de ce léger sentiment de supériorité qui fait qu'on se demande toujours quelle faute on a commise et pour quelle vulgarité on paie »,… « il me reste à me défendre face à l'élégante perfidie de la dernière… »
N’en jetez plus ! Le caractère "mesuré" de cette indignation est proportionné au scandale provoqué chez les supporters inconditionnels de l’ex-avocat général.
Si une adresse teintée d’une ironie plutôt bienveillante provoque chez vous ce remue-ménage, je m’interroge sur les produits que vous ont poussé à prendre des années de représentation du ministère public pour préserver votre intégrité psychique face à des monstres de l’acabit de Youssouf Fofana.
Vous affichez, Monsieur Bilger, des inconforts de rosière.
Rédigé par : Christian C | 26 janvier 2014 à 17:40
Les éditoriaux de Monsieur Birnbaum sont d'une sécheresse et généralement d'un manque d'intérêt remarquables.
Il est même fâcheux que Le Monde des Livres, dont je ne partage pas souvent les enthousiasmes ou les silences, mais qui est un journal qui a son utilité, soit flanqué de ces textes poussifs et plats, qui l'abîment selon moi.
Je profite de ce commentaire pour sortir du sujet - encore que... - et pour m'étonner que personne parmi les journalistes et les amoureux de la langue, n'ait relevé l'incongruité grammaticale et logique du communiqué "à titre privé" (on ne rit pas !) :
"Je fais savoir que j'ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler"
Le premier des Français pourrait-il expliquer ce que signifie, en français, "partager" une "vie commune" ?
Si la vie est commune, elle est nécessairement partagée ; à moins qu'il ne mette fin à un ménage à trois ? Quel charabia !
N'est-ce pas vous, Philippe, qui louiez naguère la maîtrise de notre langue par ce Vaugelas ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 26 janvier 2014 à 16:19
Je vous trouve bien... courtois, à l'égard de Jean Birnbaum dirigeant "Le Monde des livres" (déjà que ça comme titre...). Bref.
Soit "Brasillach - 20 minutes pour la mort" est méprisable (comme dirait un avocat, même commis d'office : "prouvez-le moi") soit vous n'avez pas plu à cet EMINENT(sic) critique (élitiste) du Monde. Bof. Globalement on s'en fiche un peu de son jugement au "dirigeant" du Monde des livres, qui ne dirige QUE ça, en fait ;-))
Vous, vous en êtes-vous remis ou ne supportez-vous pas la critique, même d'un c.. ?
Au fait Jean Birnbaum c'est qui ?
Rédigé par : Breizmabro | 26 janvier 2014 à 16:08
Réécoutons donc Téléphone d'avant les portables : au bagne, ce Monde sans scrupule mais avec pustules ! De l'air, dirait Suzy !! Sissi !!
Rédigé par : Cactus looking for sbriglia, désespérément | 26 janvier 2014 à 15:56
«Je suis flatté de me voir opposé Roland Barthes même si je ne suis pas convaincu que cette démarche soit si pertinente que cela. »
Outre Raphaël Enthoven, le père du petit garçon de Carla que tout le monde connaît, les parties prenantes sont
1- Takizawa Meïko (滝沢明子) dont l'origine japonaise sert, comme c'est souvent le cas, de caution scientifique au discours japonisant tenu par des non spécialistes. Cette ancienne étudiante de l'Université de Tokyo, l'élite de l'élite, actuellement vacataire à la Sophia University de Tokyo a soutenu en 2012 à Paris VII sous la direction d'Éric Marty, une thèse de doctorat en Histoire et sémiologie du texte et de l'image intitulée «Mise en œuvre de Roland Barthes : la présence de la vie et l'absence du roman» qui tend à démontrer que comme l'écriture du roman n'est plus possible, le roman que Barthes prépare reste absent. Il n'y a que le geste interminable qui relève du performatif. Barthes met en œuvre la vie de Roland Barthes, en compensant l'absence de son roman par la présence de la vie.
2- Éric Marty, parisien d'origine, est professeur de littérature française contemporaine à l’Université Paris VII - Diderot, ainsi que l'éditeur des œuvres complètes de Roland Barthes. Il travaille également sur Gide, Char, Jean Genet… ; et se rapproche de la philosophie contemporaine, «dont il propose une lecture textuelle, mettant en évidence dans la modernité les écarts, les décentrements, les équivocités entre la « théorie » et le discours, entre les doctrines et l'écriture, où il tente d'éclairer les positions subjectives et les singularités de chacun au sein de la grande stéréotypie moderne; [...] À l'occasion du trentième anniversaire de la disparition de Roland Barthes, en 2010, il a publié Roland Barthes, la littérature et le droit à la mort.» - Source Wiki.
Taddéï à propos duquel je ne pense pas qu'il faille vous faire trop de souci, ne semble pas l'avoir invité à son dernier débat sur le thème de «l'euthanasie» où était cependant présent l'ex-gendre de BHL, Raphaël Enthoven, qui semble avoir de l'étymologie une pratique plus que superficielle en ce qu'elle s'attache au strict découpage du signifiant dont il fait ensuite un copié-collé sans précautions dans le discours de la modernité en faisant l'économie de toute contextualisation contemporaine, et qui s'est montré à son habitude un grand tartineur de bons sentiments en compagnie d'Hélène Cixous qui coupe la parole aux gens dès lors que les faits qu'ils rapportent se révèlent susceptibles de la contredire ce que certains écrivains à la mode appellent semble-t-il débattre et sur ces points, on ne peut en effet que vous opposer à eux pour qui ce terme n'est pas un pur et simple signifiant et qui, qui plus est, débattent sans donner d'autre sens à la loi que «le signe du Père», à s'approprier dans un mouvement très freudien, tout ne comprenant goutte au raisonnement juridique de Leonetti tentant d'exposer le cheminement qui a conduit à l'élaboration de la loi qui porte son nom.
La raison pour laquelle j'ai choisi de citer ce même extrait de « l'Empire des Signes», 1970, dont la traduction japonaise est parue une première fois en 1974 chez Shinchō_sha puis à nouveau en 1996 chez Chikuma_Bungeïko, sous l'intitulé littéral de『表徴の帝国』«Hyōchō-no-Teïkoku» où le signe ( しるし = Shirushi en tant que manifestation de) devient cependant «symbole, ou encore métaphore = Hyōchō», oeuvre de SŌ Sakon (宗左近訳), dans le civil KŌGA Teruichi (古賀 照一), or il me semble que si l'on parlait par ex. du «signe de l'être», on parlerait pas de la même chose qu'en disant «la métaphore de l'être» et en particulier d'un point de vue barthien, cette raison donc est celle-ci :
lorsqu'on évoque l'Empire des Signes, on met en avant, et c'est également ce que fait Eric Marty, que Barthes s'est rendu au Japon sans posséder aucun savoir sur, sans connaissance et suspend précisément dans ce livre, tout savoir au profit, d'un savourer (verbe qui tout comme celui de 'savoir', vient de 'sapere' = goûter), se contentant de regarder, surprendre ou se laisser surprendre par ce qui s'offre alors au regard.
La première fois que je me suis rendue au Japon, j'étais dans la même situation à cette différence près qui est celle-ci.
Quand Barthes se rend, par choix, au Japon, il savait déjà sans doute ce qu'était l'Onnagata du théâtre Kabuki, ce rôle à propos duquel il dit que «le travesti n'imite pas la femme, mais la signifie», ce qui ne veut pas dire bien sûr qu'il en est la métaphore ou encore le symbole mais qu'il s'en institue comme le signe. Cf. le portrait d'Umezawa Tomio 梅沢富美男 ( 1950 – … ), onnagata particulièrement doué paraît-il, révélé dans les années 1970-1980, donc de l'époque de l'ouvrage de Barthes.
Quand je me rends dans ce pays au hasard d'une affectation du père de mon fils, ma connaissance des coutumes japonaises se limitait au fait qu'ils chaussaient ces GETA(下駄), dont j'ai par la suite apprécié l'écho paisible dans la tiédeur de la nuit au sortir des Sentō(銭湯)=Bains publics.
Contrairement en revanche à Barthes qui pouvait se contenter de se laisser porter par l’illisibilité reposante du pays, la trésorerie générale pour l'étranger ayant eu besoin de six mois pour la mise en place du premier virement de salaire, au fur et à mesure que fondaient nos réserves, la motivation à faire autre chose que de mollement rêver devant le signe japonais «fort : admirablement réglé, agencé, affiché, jamais naturalisé ou rationalisé, et...vide.» s'est fait pressante, par ex. apprendre au fur et à mesure, ceux permettant de consommer moins cher.
J'ai pu observer que le Japonais adore être illisible et aussi se confronter avec de l'illisible, et je me demande si ce n'est pas aussi un peu votre cas lorsque vous scrutiez les sombres replis de l'intime de l'accusé(e) pour y déchiffrer les signes d'une culpabilité ou celui de l'innocence.
Je doute toutefois que vous ayez parcouru les sombres corridors où ils se tiennent dans l'attente d'être fixés sur leur sort avec la même allégresse que Barthes les allées bordées d'enseignes illisibles du quartier de Yoshiwara (吉原).
Profitez bien de Cayenne, mais si vous visitez son bagne, ne manquez pas de vous pencher sur les graffitis qui peut-être subsistent sur ses murs, illisibles, avec compassion pour le signe de l'Homme.
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 janvier 2014 à 15:48
Hommes du Moyen Age qui croyiez en Dieu, qui n’aviez pas lu grand-chose et même pas Proust, étiez-vous des hommes ?
L'un d'eux vous répondrait peut-être que ce que nous appelons "littérature", prospère sur deux tas de fumier : la perte du vocabulaire au profit d’un foisonnement utilitaire pour faire l’économie du sens profond des mots, et l’abandon de la convocation de Dieu en soi – l’Eglise -, pour aller le chercher dans des délires évocateurs.
Il en est de même de la connaissance du droit, avec des professeurs qui parlent maintenant « d’avant-contrat » ou de « régulariser un compromis ». On crée des mots suggestifs faute de se donner la peine de connaître le sens du mot adéquat, et pour aboutir à des non-sens.
Ainsi également, on voudrait connaître les hommes par leur personne en faisant l’économie de leur être. Faire le tour des sentiments, ce n’est pas lire Proust, mais voir les états d’âme dans les auras, et cela est réservé aux chamans et aux prêtres – enfin, quelques-uns. On peut aussi essayer l’empathie - la sympathie moins le sentimental - mais c'est encore plus difficile.
En bref, l’arriéré de la scolastique vous répondrait que c’est plus facile de bavarder sur le diable avec ses suppôts, que d’aller à Dieu.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 26 janvier 2014 à 15:46
Bonjour Philippe Bilger,
« J'ai besoin de comprendre pourquoi Jean Birnbaum m'a fait l'honneur de sa délicate inimitié. Je n'ose croire que ce sont mes modestes billets et mes misérables tweets qui ont pu favoriser cette gratifiante semonce. »
Non Philippe Bilger, vous n’êtes pas de ce Monde, un « monde » dont la ligne éditoriale ne correspond pas du tout à votre conception de notre société.
Résumons :
- Vous ne portez pas dans votre cœur le mariage pour tous mis en place par Christiane Taubira qui constitue pour l’intelligentsia germanopratine une réforme fondamentale pour notre société.
Heureusement vous vous êtes rattrapé en reconnaissant à Marcel Proust un talent largement partagé par vos détracteurs.
-Votre conception de la liberté d’expression va jusqu’à reconnaître des circonstances atténuantes au sulfureux Dieudonné.
Heureusement vous avez quand même condamné les propos antisémites de celui-ci à l’égard de Patrick Cohen, ce qui était la moindre des choses.
- Vous avez fait un billet dithyrambique sur Alain Finkielkraut, intellectuel de droite pur et dur, un autre très gentil sur Robert Ménard et sur Fabrice Luchini. Et un autre pas du tout gentil celui-là sur, je vous cite, « la gauche gnangnan » dans lequel vous accusez implicitement les « grandes plumes » et les politiques qui se revendiquent de ladite gauche d’être totalement à côté de la plaque.
Heureusement vous avez malgré tout voté pour François Hollande en 2012, même si manifestement vous le regrettez aujourd’hui.
En fait, ce qui vous est reproché, c’est de refuser de suivre la doxa officielle de l’élite intellectuelle. Celle-ci n’aime pas trop les libres penseurs qui osent se démarquer de la ligne officielle.
Grâce à ces petites « corrections » vous bénéficiez, malgré tout, d’une relative indulgence de la part de cette nomenklatura. Elle vous égratigne, elle vous taquine, elle vous travaille à l’ironie. D’autres sont beaucoup moins épargnés que vous.
Rédigé par : Achille | 26 janvier 2014 à 14:34
Parlez de moi, même en mal, mais parlez de moi. Encore un exemple du lobby gay emmené par P. Bergé, l'outrance jusqu'au dégoût de la propagande.
Rédigé par : SR | 26 janvier 2014 à 14:12
Vous avez parfois - et c'est déjà tellement - des fulgurances qui surgissent de votre plume comme le direct au menton sort des poings d'un boxeur qu'on croyait déjà perdu. Knockdown, fin de partie. Ding ! Ding !
Rédigé par : Juritel | 26 janvier 2014 à 13:29
==="...ce que Le Monde des livres a de sectaire et de médiocrement élitiste."===
Pas le Monde des livres, le Monde tout court.
Au fil des années, c'est devenu tellement vrai que beaucoup ne l'achètent plus. Ce journal était une référence, aujourd'hui on constate que ses articles sont orientés, j'irai même jusqu'à dire que ce sont des articles de propagande à la pensée socialiste et unique.
Toute personne qui essaie de s'interroger sur les divers sujets en cours de débats, sans même les remettre en cause mais en essayant de faire la part des choses, est mal vue, d'emblée.
La pensée conforme, quel qu'en soit le sujet, ne se remet pas en cause et c'est bien cela qui est inquiétant.
Et cela va dans la ligne droite des échanges et des commentaires faisant suite à vos billets.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 26 janvier 2014 à 13:11
Jean Birnbaum et quelques autres incarnent le conformisme de l'anti-conformisme, la rébellion au pouvoir, la transgression tenant le haut du pavé, la foi dans l'absence de foi... Ils ne peuvent que s'enfermer toujours plus dans leurs contradictions.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 26 janvier 2014 à 11:51
Comme vous, je n'ai pas compris le sens de l'éditorial de Jean Birnbaum.
Il m'est tombé des yeux : je ne l'ai pas terminé tellement il m'est apparu hors de propos, à côté, inutile.
"Thierry Lévy était prêt à écrire un article sur mon livre : Brasillach - 20 minutes pour la mort"
Comme c'est dommage d’avoir été privé de la lecture de T. Lévy !
"Brasillach - 20 minutes pour la mort"
Le livre que je place au-dessus de tout de ce vous avez écrit, que je considère comme le plus personnel, le livre, pour moi référence, dont je parle en premier quand je parle de votre univers intellectuel et humain.
Un lire que j'ai lu l'esprit tremblant.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 26 janvier 2014 à 10:32
Si j’ai bien compris, Jean Birnbaum n’apprécie pas vos remarques (critiques) à propos du Monde des livres. Ça prouve au moins qu’il lit votre blog et qu’il s’intéresse à ce que vous pensez. Mais pourquoi vous attaquer personnellement pour faire la promotion de livres ayant pour sujet l’homosexualité ? Et pourquoi citer, mal à propos, Roland Barthes (cet intellectuel surfait) ? Je croyais que l’homosexualité n’était plus considérée comme une perversion (ou une maladie mentale). Et je ne vois pas comment la perversion (ou la transgression) pourrait rendre heureux.
Toujours est-il que l’homosexualité est devenue, n’en déplaise à Jean Birnbaum, un thème littéraire et cinématographique à la mode. Les artistes qui croient aujourd’hui faire preuve de courage et d’audace en défendant une noble cause se trompent d’époque. Ils seraient bien inspirés de lire ce que Michel Tremblay (romancier québécois) et Joseph Hansen (romancier californien) écrivaient il y a trente ou quarante ans. Ils savaient parler avec intelligence et sensibilité des rapports amoureux entre deux hommes, à une époque où parler d’homosexualité était encore difficile.
Vous dites fort justement « Je retrouve tout ce que Le Monde des livres a de sectaire et de médiocrement élitiste. » J’ai en effet senti dans l’éditorial de Monsieur l’éditorialiste, ce cher Jean Birnbaum, un mépris certain pour les écrivains populaires et donc pour les gens du peuple. Comme si, du haut de sa grandeur d’intellectuel parisien, il se croyait investi d’une mission, éduquer les masses populaires et leur dicter ce qu’elles doivent lire et penser. Ne vous inquiétez pas. La petite notoriété de Jean Birnbaum ne dépasse pas Paris intra-muros et les abonnés du Monde dont les ventes ne cessent de faiblir.
Rédigé par : moncreiffe | 26 janvier 2014 à 10:14
Le Monde a gardé encore quelques signatures respectables mais le journal dans son ensemble a gravement décliné depuis les années précédant la sortie de La Face cachée du Monde de Péan/Cohen.
Rédigé par : Freddy | 26 janvier 2014 à 09:48