Personne ne discute, à gauche et à droite, le fait que le président de la République a techniquement bien réussi l'exercice de sa conférence de presse (Le Monde).
Il s'est affiché clairement social-démocrate et seul Ivan Levaï n'avait pas compris.
Tournant, virage, infléchissement ? Je ne sais.
Acceptons l'augure pour la France qu'il ne s'agit pas seulement d'un changement de façade et d'une nouvelle mouture socialiste déguisée en réalisme. Attendons de voir les effets de ce pacte de responsabilité.
Tout de même j'ai été choqué de constater avec quel mélange de gravité et de désinvolture le président de la République a refusé de répondre aux questions sur sa vie privée et sur le vaudeville récent l'ayant à la fois affectée et révélée. Certes, il a accepté de nous indiquer que Valérie Trierweiler "se reposait" et on devine bien qu'elle en avait besoin à la suite du choc sans doute subi.
Le président s'est contenté d'un laconique "les affaires privées doivent se régler en privé".
Ce n'est pas si simple. ou trop facile.
Les affaires privées se règlent en privé, soit, sauf quand elles deviennent publiques. La question n'était pas de connaître les détails de ces péripéties amoureuses mais d'interpeller le président sur leur incidence probable sur la fonction présidentielle et en tout cas sa représentation en France et à l'étranger. Il n'y aurait rien eu de choquant à exercer un droit de suite et à confronter François Hollande à sa conception de la démocratie.
Cette manière de renvoyer l'éclaircissement à plus tard m'a semblé refléter une dignité, mais fausse, pour dissimuler un embarras considérable.
Je regrette d'autant plus cette abstention dilatoire que dès la publication de Closer, il n'est plus personne - et c'est un progrès - qui ait soutenu sans nuance que le privé et le public, pour un président, était radicalement séparés et séparables. Sauf Alain Juppé qui s'est fait une spécialité des formules décisives et roides mais, à bien les examiner, en général assez fausses. Le péremptoire a ses limites.
Nicolas Sarkozy, sur ce qui est advenu rue du Cirque au détriment de François Hollande, a, en spécialiste, pointé l'effet dévastateur du ridicule sur la pratique présidentielle (Le Parisien).
A cause de ce lien inévitable entre d'un côté les séquences intimes, une fois connues au mieux pitoyables, au pire accablantes, et de l'autre l'apparence de gravité et de componction présidentielles, le président non seulement n'aurait pas dû refuser le questionnement sur ce plan mais au contraire d'initiative l'aborder.
Nicolas Domenach a bien tenté de forcer le passage mais rien n'y a fait. Il aurait fallu un journaliste encore plus pugnace voire grossier pour obliger le président à percevoir la difficulté tenant au contraste entre ce qui a été dévoilé et l'honneur qu'on lui a fait en l'élisant.
C'était une échappatoire, une fuite.
Il a privé de parole les journalistes, il les a exclus avec maestria de sa parole privée dont bientôt il nous donnera les conséquences. Il y a de la condescendance là-dedans. Pas républicain vraiment derrière l'allure superficielle !
Julie Gayet ne sera pas nommée dans le jury de la Villa Médicis. Aurélie Filippetti l'a confirmé. Quand on a annoncé le contraire (Le Canard enchaîné) au soir de la conférence de presse, j'étais effondré, craignant le retour des nominations propres au précédent quinquennat. "Tu es mon ami, je te nomme". Un ouf de soulagement démocratique. Mais que se serait-il passé si les photos n'étaient pas sorties ?
Alors qu'on a consenti aisément au président le droit de ne pas s'expliquer sur la conception qu'il a de sa fonction, on fait un Himalaya, en revanche, de broutilles, de propos dérisoires, de plaisanteries peut-être douteuses mais pas gravissimes. Il me semble qu'on a perdu le sens commun et qu'on va de plus en plus nous obliger à nous cantonner dans une parole strictement, étroitement privée faute de quoi, pour peu que nous soyons même vaguement insérés dans l'espace public avec un zeste de notoriété ou de responsabilité, on payera cher certaines audaces de langage, une forme d'ironie, des sarcasmes sans cruauté, la moindre référence à d'autres moins favorisés, modestes, chômeurs, handicapés, malades ou autres.
Un proche de NKM a laissé sortir de sa bouche que le dissident Charles Beigbeder était entouré "de bras cassés, le quota Cotorep de la campagne".
A gauche, plusieurs voix indignées. L'indignation est leur nourriture spirituelle.
Pénélope Komitès, membre de l'équipe de campagne de la candidate PS à la mairie de Paris, a publié un communiqué ou elle évoque - sans rire, je le crains - "le mépris inouï que cette équipe porte aux personnes en situation de handicap".
NKM n'a pas eu d'autre solution que de condamner ces propos.
Cette exacerbation faisant de presque rien un scandale parisien, quasi national est grotesque.
On sait tous ce qu'est le handicap et la Cotorep, on compatit mais cela ne devrait pas signifier qu'on ne peut pas s'autoriser des saillies, des boutades, des provocations, des vérités. Avec cet humanisme politiquement correct, on va vers la catastrophe. Une pensée, un écrit, une parole politique ou autre accepteraient leur tiédeur, voire leur insignifiance si en permanence, même dans le débat, la controverse, la polémique, ils étaient tenus à un implacable sérieux, une insupportable gravité. Une censure intime permanente. Sauf à soutenir que la parole n'est pas faite véritablement pour exprimer mais pour affadir, diluer, noyer le vif dans l'ennuyeux.
On peut avoir du coeur pour les handicapés et faire aussi de l'esprit sur telle ou telle catégorie de citoyens.
Ce n'est plus une République de bon sens et de rectitude que cette société et cet Etat où le président se donne licence de ne pas répondre à l'essentiel et où on s'émeut au-delà de tout pour une boutade sans conséquence.
Où est l'erreur ?
La parole retrouvée de Vincent Peillon :
"Il faut être capable d'arracher l'élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire son choix".
"arracher" ? "pour après faire son choix" ?
La Laïque imposait une Egalité quel que soit le milieu familial, ethnique, social, intellectuel...
Rédigé par : calamity jane | 30 janvier 2014 à 16:13
Bonjour,
Je viens d'écouter votre interview d'Edwy Plenel, quel moment profondément humain.
Rédigé par : Jérôme | 19 janvier 2014 à 19:17
Magnifique tour de passe-passe consistant à favoriser les enseignants et autres chercheurs en leur donnant quelques gratifications pour les isoler de la représentation télévisuelle et pouvoir en avoir la maîtrise.
Ce pauvre milieu du théâtre et /ou du cinéma, qui souffre tant de n'être mis en valeur par personne, va être heureux de retrouver Madame Sublet et Monsieur Ribes.
Madame Filippetti ? Celle qui nous avait annoncé que le secret médical était "sacré" pour ne pas avoir à expliquer l'hospitalisation de Madame la journaliste de Paris Match ? laquelle hospitalisation peut aussi être un tour de passe-passe ?
Ahurissant ce que nous pouvons accepter !
Rédigé par : calamity jane | 19 janvier 2014 à 17:34
Je suis convaincu que vous n'êtes pas indifférent, Philippe, vous qui sur ce blog, en laissant passer tous les commentaires, faites quotidiennement preuve de tolérance et d'impartialité, à ce que la direction de France 2, sans doute aux ordres, est en train de faire à Frédéric Taddéï.
Songer qu'une fois de plus la liberté de pensée et de parole va être réduite voire supprimée au profit d'un divertissement comme en anime Madame Sublet, est une vraie souffrance pour un citoyen attaché à la liberté d'expression et à la qualité des émissions du service public.
Môa président, Monsieur Ayrault, Madame Filippetti sont-ils au courant ? l'ont-ils suggéré ou commandé à Monsieur Pfimlin ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 19 janvier 2014 à 15:32
"Trierweiler à La Lanterne !", ça me rappelle une chanson, mais me souviens plus laquelle...
Rédigé par : Savonarole | 19 janvier 2014 à 14:01
@ moncreiffe | 19 janvier 2014 à 08:01
Merci, merci beaucoup !
Je viens d'écouter votre compatriote canadienne. Un régal !
Oui, cela nous change des commentaires hypocrites de ces journalistes français et de ceux, en particulier, qui prétendent "qu'ils savaient", ces courtisans de bas étage.
Rédigé par : J.J.Bernardini | 19 janvier 2014 à 10:38
Savonarole,
retirez cette perche que je ne saurais attraper... chut ! c'est privé.
anne-marie marson,
quel talent que les deux cornacs qui furent incapables de nous indiquer que le "statut" de première dame ne signifiait rien.
Mais qui noyèrent le poisson en revendiquant la nécessité pour Papili d'aérer ses attributs !
Rédigé par : calamity jane | 19 janvier 2014 à 09:36
@ J.J. Bernardini | 18 janvier 2014 à 22:28
Si vous avez envie de rire, écoutez donc ma compatriote canadienne, Denise Bombardier, parler de la vie privée des politiciens. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle n’a pas la langue dans la poche. Un peu de fraîcheur canadienne au milieu des commentaires convenus des journalistes français !
http://www.radio-canada.ca/emissions/lib_radio/v3.2/incpages/pop_indexeur.asp?idMedia=7000064&appCode=medianet&time=227&json={%22idEmission%22:%223473819%22,%22Date%22:%222014/01/18%22,%22numeroEmission%22:%224484%22,%22urllabase%22:%22/emissions/culture_club/2013-2014%22}
Rédigé par : moncreiffe | 19 janvier 2014 à 08:01
En suivant l'émission de F.Taddéï hier soir, plusieurs personnes ont dit que la liaison de F.Hollande était connue du microcosme parisien et de certains journalistes.
D'après G.Kiejman et JM Ribes, il s'agit uniquement de la vie privée du président.
Je comprends que cela devait rester dans le microcosme parisien, mais que le bon peuple ne devait pas le savoir.
Mais merci Closer, maintenant les prolétaires sont aussi au courant.
Rédigé par : anne-marie marson | 18 janvier 2014 à 23:12
Je viens d'avoir à la webcam un neveu qui travaille au Chili depuis quinze ans, dans une joint-venture franco-chilienne, en l'espèce un vignoble haut de gamme dans la région de Santiago...
Il me disait que toute la presse chilienne faisait des gorges chaudes du vaudeville Hollande-Gayet-Trierweiler et, hélas, pas pour la gloire du président (traité d'"imbécil" - traduction inutile je pense...), ni par ricochet, de la France.
Mon neveu me disait que c'était les ouvriers de l'exploitation viticole les plus moqueurs : "Eh bien, votre président, il s'est mis dans la m... , il n'est pas très malin, etc. etc."
Voilà une image très positive de notre chef de l'Etat rendue par d'humbles travailleurs dans un pays éloigné. Peut-être pense-t-on la même chose au Japon, en Indonésie, dans les Pays du Golfe, en Ethiopie, au Sénégal, au Canada, en Terre de feu, ailleurs... pour peu que la presse écrite ait été lue.
Il n'y a pas vraiment lieu de rire de ces bêtises qui nous abaissent, nous, Français !
Rédigé par : J.J. Bernardini | 18 janvier 2014 à 22:28
"FH doit manquer singulièrement d'intelligence situationnelle pour ne pas l'avoir anticipé".
Je me permets exceptionnellement un souvenir personnel en rapport avec cette affirmation de FC.
J'ai siégé durant 24 ans au conseil municipal de Joigny dans l'Yonne. Le maire, puis député-maire, vice-président du Conseil général, président du RPR puis de l'UMP du département, rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale, s'appelait Philippe Auberger.
Haut fonctionnaire énarque et polytechnicien sorti "dans la botte", il aurait pu devenir ministre du budget s'il n'avait eu la fâcheuse idée de soutenir Balladur contre Chirac qui avait organisé toute sa carrière et au cabinet duquel il avait débuté.
Comme opposant, j'ai eu tout le temps de mesurer à quel point il est vrai qu'on peut être très intelligent et stupide en même temps.
Cet homme à qui rien de ce qui était bilan, budget, chiffres et stratégie n'échappait, était d'une lourde bêtise dès qu'il s'agissait d'être un peu sensitif, un peu fin, bref, humain. Il ne comprenait rien aux hommes parce que, profondément, ceux-ci lui étaient indifférents.
Après avoir durant plus d'un quart de siècle mis en scène son impeccable vie de famille, sa fidélité conjugale, ses quatre enfants, sa religion (il ne manquait pas une messe du dimanche 10 heures où l'on pouvait le voir profiter des amen et des alléluia pour bailler à se décrocher la mâchoire), après s'être fait une spécialité, redoutée de tous, de dénigrer les uns et les autres sur leurs petites faiblesses privées, il tomba d'un coup dans une histoire d'adultère ridicule et un peu sordide.
Les lettres enflammées à sa maîtresse furent répandues dans la ville et le département. Ce fut à la fois, dans le public, une indignation d'avoir été trompé et un éclat de rire général, chose dont il est très difficile de se remettre. Il fut lamentablement battu aux élections de 2008.
Depuis des années, j'ai toujours vu en Hollande une sorte d'Auberger de gauche.
Il a mis en scène ses enfants et sa compagne Ségolène Royal, il porte en bandoulière le respect des autres - et singulièrement des femmes -, il affirme que V. Trierweiler est "la femme de sa vie", et le voici qui sombre dans un vaudeville grotesque par incapacité à sentir la portée de ses gestes et par égocentrisme.
C'est fort bien ainsi.
Rédigé par : Frank THOMAS | 18 janvier 2014 à 21:24
@calamity jane | 18 janvier 2014 à 15:25
Vous êtes trop subversive et vous conspirez contre le régime, voilà pourquoi.
Rédigé par : Savonarole | 18 janvier 2014 à 16:59
J'ai posté un commentaire sur le billet "La parole privée" avant celui pour "La Tunisie de l'espoir" avant
midi.
Celui pour le deuxième billet apparaît et pas l'autre.
Je commence à me poser de sérieuses questions à propos de certains commentaires qui arrivent et d'autres pas !
Vous n'êtes pas concernés (Philippe et Pascale Bilger) par les questions que je me pose à propos de ces billets notamment lorsqu'ils partent de chez moi.
Problème de réseau m'avait-on dit pour le week-end dernier... Je poursuis ma petite enquête. Bien à vous.
Rédigé par : calamity jane | 18 janvier 2014 à 15:25
Ce matin je m'inquiète pour Mme Trierweiler. Qui l'eût cru ? Je trouve que l'internement psychiatrique est bien long, d'autant plus que tout porte à croire qu'elle savait déjà ce qui a été divulgué par la presse. Et si le tweet de son fils de 16 ans qui s'est fait éjecter de l'hôpital hier par des gros bras musclés est véridique, quel traitement lui administre-t-on pour qu'elle n'ait pas envie de le voir ? Voilà une scène de ménage qui risque de lui coûter cher. Le moindre des dommages pour elle serait qu'elle passe pour cinglée, ce qui décrédibiliserait tout ce qu'elle pourrait dire par la suite. Les autres possibilités, je n'ose pas y penser. Je dois lire trop de romans policiers.
Rédigé par : Lucile | 18 janvier 2014 à 14:05
@Xavier Nebout
Vous auriez pu compléter votre scoop avec une éventuelle ouverture d'information pour recel d'abus de jouissance d'argent public à l'encontre de ladite première dame qui n'en avait pas qualité et qui ne l'ignorait pas selon les derniers échos.
Rédigé par : Jabiru | 18 janvier 2014 à 11:34
"Acceptons l'augure pour la France qu'il ne s'agit pas seulement d'un changement de façade et d'une nouvelle mouture socialiste déguisée en réalisme. Attendons de voir les effets de ce pacte de responsabilité."
Pendant son discours, FH a éludé l'affaire de moeurs dont les retentissements planétaires nous prouvent qu'elle n'a rien de privé.
D'un point de vue économique, FH allège les impôts des sociétés de 30 milliards et dans le même temps supprime les aides aux sociétés à hauteur de 20 milliards. Le solde déficitaire est donc de 10 milliards pour l'Etat, le déficit se creuse donc de nouveau. Ces mesures profiteront essentiellement aux PME dont le nombre de faillite devrait baisser légèrement.
Rédigé par : vamonos | 18 janvier 2014 à 11:04
@Ludovic
Personnellement, je me fiche de savoir avec qui couche le président de la République à condition que :
1- Lui-même ne parle pas de sa vie privée dans les médias, ce que Hollande à fait en 2010 dans... Gala !
2- Qu'il ne mette pas sa vie en danger pour aller faire ses galipettes.
2-Que la personne qui partage sa vie s'ils ne sont pas mariés, ne soit pas financée par le contribuable.
Et non, ce n'est pas l'honneur de la presse française d'avoir caché la double vie de Mitterrand aux frais du contribuable. C'est même plutôt une honte.
Rédigé par : Wil | 18 janvier 2014 à 09:20
FH a méconnu l'éthique de sa haute fonction, sans doute par péché d'orgueil et se croyant protégé par les moyens dont il dispose à volonté, par le pouvoir qui est le sien et par les habitudes du petit monde qui est le sien depuis qu'il est en politique.
Il est coutumier du flou, de la fuite, de la manœuvre voire de la manipulation. Ménager la chèvre et le chou, ne pas trop s'engager d'un côté pour pouvoir se contredire en jouant sur les mots, dire tout et son contraire et se laisser de multiples portes de sortie en fonction de la direction que prennent les choses, voilà qui l'a porté là où il se trouve actuellement. C'est habile mais ce jeu d'acteur n'est pas une assurance tout risque. C'est peut-être la première fois que FH se trouve ainsi acculé, dans l'incapacité de jouer avec les interstices, d'autant qu'il ne maîtrise pas les réactions de Valérie Trierweiler, imprévisible car humiliée.
Cette situation focalise les regards sur un versant négatif et inquiétant de sa personnalité : courage, fuyons. Elle accrédite aussi la thèse fort répandue que les politiques sont des bonimenteurs et des profiteurs dont l'éthique est à géométrie variable en fonction de leurs intérêts personnels. De quoi augmenter encore un peu plus le fossé qui se creuse entre la classe politique et la population. FH doit manquer singulièrement d'intelligence situationnelle pour ne pas l'avoir anticipé. C'est un grave défaut à la fonction qu'il occupe, et qui ne s'exprime pas seulement en matière d'affaires présumées "privées".
Rédigé par : FC | 18 janvier 2014 à 08:07
@Tipaza
C'est cela même la réincarnation.
Rédigé par : adamastor | 18 janvier 2014 à 00:57
Bonsoir M. Bilger,
De la conférence de presse de François Hollande, la meilleure qu'il ait jamais donnée, on ne retient que son refus de s'expliquer sur sa vie privée et de clarifier sa situation "amoureuse".
Le virage politique social-libéral, les mesures annoncées en faveur des entreprises comme la fin des cotisations familiales patronales qui représentent un allègement de 30 milliards d'euros pour celles-ci, la perspective de diminution du nombre de régions passant de 22 à 15 mais dotées en contrepartie de libertés nouvelles dans le cadre d'une nouvelle loi de décentralisation, les économies de fonctionnement générées par une rationalisation des maillages administratifs, une nouvelle loi sur la fin de vie, les interventions militaires de la France en Afrique, etc.
Tout cela n'a aucune importance, non, l'essentiel c'est la vie privée du chef de l'Etat.
L'honneur de la presse française était jusque-là de préserver la vie privée des personnages politiques et pas seulement des présidents de la République. Une certaine retenue s'était imposée, mais soit, le président n'est pas un citoyen ordinaire. D'aucuns souhaiteraient que François Hollande démissionne, je dirai juste à l'instar de Pierre Arditi "On se fout de la gueule de qui là ?"
J'ai regardé l'émission de Frédéric Taddéï ce soir et personne ne m'a vraiment convaincu, même si j'ai apprécié l'analyse de Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, pour lequel "la démocratie est perdante dans l'hypervisibilité".
S'il sera difficile à François Hollande de poursuivre Closer du fait de son statut particulier (il n'est pas un justiciable durant l'exercice de son mandat), il me semble que Julie Gayet est en revanche tout à fait en droit d'assigner ce média en justice. Qui se soucie du respect de sa vie privée dans cette affaire ?
Qui se soucie du sort de Valérie Trierweiler, qui même si l'on prétend qu'elle n'ignorait pas cette liaison, n'avait pas à voir ses problèmes de couple jetés en pâture aux médias et son désespoir étalé aux yeux du monde entier.
Moins qu'à François Hollande, c'est à ce que vivent et subissent ces deux femmes depuis vendredi dernier que je pense ce soir. N'ont-elles pas droit au respect de leur vie privée ?
Rédigé par : Ludovic | 18 janvier 2014 à 00:55
@ Marie
Enfin, Marie, vérifiez vos sources ! Dans votre acharnement de militante, vous ne voyez même pas qu'il s'agit d'un site satirique de fausses infos ! On n'a quand même pas le droit de colporter n'importe quoi ! Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose, c'est votre devise ?
Rédigé par : Camille | 18 janvier 2014 à 00:41
@ Tipaza
Oui, oui, vous avez raison : on peut respirer les "esprits animaux", comme on disait jadis.
Madame de Sévigné racontant le supplice de la Voisin explique qu'ayant inhalé la fumée du bûcher, elle court le risque de devenir un peu sorcière...
Rédigé par : Frank THOMAS | 17 janvier 2014 à 22:42
"Que le sacré soit une composante indispensable à l’homme, même vos ancêtres révolutionnaires l’avaient constaté, et essayé d’y remédier en inventant le fantasme de l’Être Suprême." Rédigé par : Tipaza
Vous avez mis le doigt dessus.
Lorsque la fonction présidentielle était exercée par le Général, il y avait une part de sacré. Nous étions en République sans doute plus qu'aujourd'hui.
Mais, par l'exigence intellectuelle et morale qu'y mettait de Gaulle, on approchait une certaine forme de spirituel au sens où on accomplit des actes au-dessus de soi. Nos actes dépassent notre être.
Contrairement aux anticléricaux qui sont au pouvoir aujourd'hui, il ne faut pas se moquer de cela. Cette hauteur philosophique et théologique leur manque cruellement pour faire face à l'importance des enjeux.
Les Français ont élu un bouffon ; il faut qu'ils s'en prennent à eux-mêmes. Heureusement, ils se sont réveillés, grâce au bouffon, justement. Cela doit être un signe du tout-puissant...
Rédigé par : Ribus | 17 janvier 2014 à 21:58
SCOOP François Hollande va faire l'objet d'une information judicaire
Patrick Balkany faisant l'objet d'une information judiciaire pour avoir employé un chauffeur de la commune dont il est maire à des fins personnelles, nous ne devrions pas tarder à apprendre qu'il en est de même concernant F. Hollande pour avoir employé un garde du corps de l'Elysée pour aller voir sa danseuse.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 17 janvier 2014 à 21:32
Fatigué de ses échecs notre président s'est mis aux dames.
Rédigé par : Jérôme | 17 janvier 2014 à 19:39
""Robespierre doit en prendre conscience à présent", écrit Tipaza avec sérieux.
Il n'a plus "conscience" de rien du tout. Il est rentré dans le cycle de l'azote d'où il était issu"
Rédigé par : Frank THOMAS | 17 janvier 2014 à 13:02
Vous avez raison, la formulation est maladroite.
Robespierre n’a jamais eu de conscience, pourquoi son âme en aurait-elle eu une, en enfer ?
Par contre votre proposition du cycle de l’azote me terrifie.
Ça fait longtemps que je réfléchis à ce problème simple à énoncer, mais dont la solution m’échappe pour le moment.
Dans le cycle de l’azote, les composants élémentaires électrons, protons, neutrons, ne disparaissent pas, seule est modifiée leur organisation en termes de molécules ou d’atomes.
Concrètement cela veut dire qu’on peut retrouver chez quelqu’un les composants élémentaires qui ont constitué l’organisme de Robespierre. Imaginez que ces composants soient majoritaires dans un corps, c’est l’horreur absolue.
Je ne sais pas pourquoi, mais il me semble que Vincent Peillon a dû en récupérer pas mal. Il en a le physique et le sectarisme, et il avoue lui-même s’inspirer de Robespierre et de la Révolution.
Bon c’est fini pour ce billet, je ne parlerai plus de Robespierre.
D’ailleurs Robespierre c’est qui ?
Rédigé par : Tipaza | 17 janvier 2014 à 19:37
Il faudrait, Parigoth, vous habituer au second degré...
Quand Savo parle de sommités, il faut comprendre sots mités !...
Rédigé par : Sbriglia | 17 janvier 2014 à 18:50
@ Tipaza
Il est étonnant que vous me reprochiez de ne pas argumenter. Je reconnais qu’il est difficile pour vous comme pour moi de développer une pensée dans l’espace forcément restreint du blog. Je voulais seulement poser une lecture de l’histoire très différente de la vôtre. Je ne peux pas ici poser tous les arguments que j’ai dans ma musette.
Mais pour ne parler que de la guerre en Vendée, ceci :
le 7 mars 2012, France 3 diffusait « Robespierre, bourreau de la Vendée ». Il faut savoir que des historiens de plusieurs universités ont dénoncé à cette occasion, publiquement, une grotesque manipulation.
On sait, en revanche, que Robespierre fit rappeler Carrier quand il fut informé des dérives épouvantables, et en particulier les noyades de Nantes, perpétrées sous son autorité.
Au sein du Comité de salut public (constitué de 12 membres) Barère, un des principaux organisateurs du coup d’état de Thermidor contre Robespierre était plus influent que celui-ci, en particulier pour l’élaboration des décrets d’exception..
C’est ce même Barère qui, lui, appellera aux pires excès, déplorera que « la Vendée existe encore », demandera « que Lyon soit enseveli sous ses ruines », et appellera à « déblayer les prisons » en exécutant tous les prisonniers étrangers.
Robespierre, il faut le rappeler, s’opposa à la déchristianisation brutale, prônée et organisée par d’autres. Ce qui lui valut par la suite certaines accusations.
Globalement, dans cette période de grand chaos, où le peuple lui-même fit preuve en maintes circonstances d’une grande violence, où les partis nombreux se soupçonnaient mutuellement d’être les ennemis mortels de la patrie, sur fond de guerre civile et de guerre aux frontières, de complots et de rumeurs, attribuer les dérives sanglantes de la terreur à un seul homme n’a à l’évidence aucun sens. Beaucoup eurent un pouvoir de nuisance (Fouché, Collot d’Herbois à Lyon par exemple, auxquels encore une fois Robespierre s’opposa). Qui eut un quelconque pouvoir de maîtrise sur les événements, fût-il une figure pensante de premier plan ?
Rédigé par : Claude L | 17 janvier 2014 à 18:04
@Parigoth
J'espère que vous avez compris que je me moquais de ces cerveaux qui passent leur temps sur BFMTV et disparaissent au premier coup de fusil...
Rédigé par : Savonarole | 17 janvier 2014 à 17:49
Il est permis de s’interroger sur le rôle de Nicolas Sarkozy dans la révélation de « l’affaire Gayet », ainsi que le suggère un article signé Gérard Davet et Fabrice Lhomme, paru dans Le Monde, le 13.01.2014.
Parmi ses proches figurent « Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée (2007-2011), avait été directeur général de la police nationale. Michel Gaudin, préfet de police de Paris, également. Pierre Charon, conseiller à l'Elysée, proche ami de Nicolas Sarkozy, fréquentait le gratin du Quai des Orfèvres.
Quant à Patrick Ouart, conseiller à la justice, il avait la haute main sur la magistrature et les nominations. Frédéric Péchenard, patron de la police pendant cinq ans, était un ami d'enfance de Nicolas Sarkozy. Sans parler de Bernard Squarcini, directeur du renseignement intérieur. »
« Jacques Chirac […] pouvait ainsi compter sur Dominique de Villepin à l'Elysée, l'avocat Francis Szpiner ou encore le patron des Renseignements généraux Yves Bertrand. »
http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/01/13/l-affaire-qui-destabilise-francois-hollande_4346989_823448.html
Rédigé par : moncreiffe | 17 janvier 2014 à 17:42
Un site très critique à propos de la "conférence de presse élyséenne" montre un tweet d'Alain Barluet, le journaliste qui a posé la première question, posté une heure plus tard. Il y dit simplement : "Albert Londres, pardonne-moi". Y aurait-il comme un début de malaise chez certains journalistes ?
Rédigé par : Lucile | 17 janvier 2014 à 17:32
"Est-ce à dire que tout prenait la couleur, la limpidité de son talent ?" P. Bilger
Mai 2013 - Le Président socialiste de tous les Français...
On lui laisse "Le Président socialiste de tous les Français socialistes" et nous garderons momentanément Papili-fessayeur-Président-célibataire. :-)
Rédigé par : calamity jane | 17 janvier 2014 à 16:40
@Frank THOMAS
Il n'a plus "conscience" de rien du tout.
Le fait que des criminels pourraient échapper à la justice des hommes par la mort est un argument de poids en faveur de l'immortalité de l'âme pour ceux qui croient à la Justice parfaite.
Rédigé par : Parigoth | 17 janvier 2014 à 15:18
@Savonarole
ces sommités nous seraient bien utiles en ces temps troublés.
Vous n'y pensez tout de même pas sérieusement ?
Vous parlez de « somnités »...
Qu'ils restent où ils sont, ils nous ont assez mis dans la panade comme ça avec leurs mauvais conseils.
Ce ne sont que des faiseurs hélas emblématiques de trop de membres du « Système ».
Rédigé par : Parigoth | 17 janvier 2014 à 15:12
C'est curieux. Dès que la France va mal, que tout va de travers, deux immenses voix nous manquent : Jacques Attali et Alain Minc. Ils disparaissent soudain, alors que ces sommités nous seraient bien utiles en ces temps troublés.
Cela fait bien quinze jours qu'on ne les a pas vus à la télévision.
Sommes-nous donc seuls dans ce monde en crise ?
Rédigé par : Savonarole | 17 janvier 2014 à 13:17
"Robespierre doit en prendre conscience à présent", écrit Tipaza avec sérieux.
Hélas, monsieur, "à présent", comme vous dites, Robespierre, la mâchoire fracassée par Merda, coupé en deux le lendemain s'est successivement corrompu, a fondu dans la terre et n'est plus rien, comme le Roi et la Reine, comme Desmoulins, comme Danton, comme les Girondins et comme, tôt ou tard, nous tous.
Il n'a plus "conscience" de rien du tout. Il est rentré dans le cycle de l'azote d'où il était issu.
Rédigé par : Frank THOMAS | 17 janvier 2014 à 13:02
"Pour le reste, je félicite l’opposition qui dans sa grande majorité refuse d’imiter le PS, son sectarisme et son doigt accusateur lorsque Sarko s’est fait planter par Cécilia."
Jean-Paul Ledun a mille fois raison.
Quand on songe au tintamarre suscité et méthodiquement entretenu par la gauche de 2007 à 2012 et à la légèreté des griefs concernant la vie privée de Sarkozy vilipendé, moqué, traîné dans la boue avec une constance et une rage qui ont fini par payer, on reste admiratif, j'ose le mot, devant l'élégance de l'opposition actuelle.
Elle est moralement louable ; politiquement, c'est moins sûr.
En faisant preuve d'une telle délicatesse dans le traitement du vaudeville tragi-comique du malheureux pitre qui est censé nous gouverner, elle le ménage trop.
Car on peut être certain au vu de la goujaterie dont il fait preuve depuis le jour de son investiture, que ni lui ni ses plats courtisans n'en sauront gré à leurs adversaires.
La gauche est si sûre de ses "valeurs" et de détenir une vérité quasi révélée, que les erreurs, les défauts et les fautes de ses dirigeants passent pour des vertus à ses yeux, tandis que les beaux gestes et les qualités de ses opposants ne lui semblent jamais dignes de respect.
Rédigé par : Frank THOMAS | 17 janvier 2014 à 12:51
La presse précise ce matin que la liaison entre François Hollande et Julie Gayet daterait de deux ans, donc de janvier 2012, bien avant l'élection présidentielle. Cette relation était alors strictement privée. Mais Monsieur Hollande a continué de donner à sa compagne "officielle" un rôle officiel, tant pendant sa campagne électorale qu'après son élection. Singulièrement en lui donnant les apparences d'une "première dame" officielle comme l'avait fait son prédécesseur.
Dès lors c'est lui-même qui, n'ayant pas su décider d'une rupture ou après son élection confiner sa compagne dans une relation d'absolue discrétion, a créé les conditions d'une affaire dont le caractère devient de facto public et ne peut rester confiné à la sphère privée comme il le réclame.
Tipaza évoque le sacré. Je voudrais, comme agnostique, préciser que le sacré ne revêt pas un caractère exclusivement religieux. La sacralisation de la vie, par exemple, transcende les religions et il suffit de relire Camus pour s'en convaincre.
Rédigé par : Robert | 17 janvier 2014 à 12:39
Si les infos de ce jour révélées par Closer s'avéraient exactes, à savoir une liaison qui date de deux ans avec Julie Gayet, FH aurait donc installé à l'Elysée une première dame qui n'en était pas une. Une forfaiture, un mensonge d'Etat qui en dirait long sur la mentalité d'un personnage dont la fausse bonhomie cacherait une moralité douteuse.
Alors, dans ces circonstances, comment croire un seul instant à ses déclarations futures dans tous les domaines ! Ca commence à devenir problématique pour la crédibilité de la France. Une première décision s'impose d'urgence, plus de pemière dame au château. Et sur ce sujet de quoi se mêle Cecilia qui n'a plus rien à voir dans cette affaire ?
Rédigé par : Jabiru | 17 janvier 2014 à 11:36
@genau
On néglige alors la distinction entre les idées de 89, souvent salutaires, presque déterministes, des ignominies de 93 qui en découlent, en raison des fractures intestines.
Non, les ignominies de 93 sont une conséquence inéluctable des « idées » de 89, comme le sont d'ailleurs aussi le marxisme-léninisme soviétique et chinois et le socialisme d'un certain chancelier.
@Arobase du Ban
Pauvre Madame Trierweiler. Pas un mot de compassion sur sa situation médico-psychologique et morale actuelle.
Par pitié, sans pour autant accabler cette personne évitons de tomber dans une sensiblerie de midinette.
Elle s'est mise elle-même dans cette situation en n'ayant pas su rester à sa place.
Que cela nous donne l'occasion de méditer sur la vanité des prétendus honneurs.
Relire Bossuet.
Rédigé par : Parigoth | 17 janvier 2014 à 11:16
@ Perplexe -gb
===ce gouvernement montre chaque jour sa conception spéciale d'une société qui ne veut pas d'engagement.===
Tout est dit !
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 17 janvier 2014 à 10:09
«J’ai du mal à vous suivre dans vos élucubrations sur le sacré et je vous invite à revoir votre histoire pour comprendre dans quel contexte et avec quel objectif parfaitement louable, est apparue cette idée de culte de l’Etre Suprême. Quant au génocidaire Robespierre, …/… vous poussez la thèse du Robespierre sanguinaire jusqu’au délire. »
Rédigé par : Claude L | 17 janvier 2014 à 00:44
Je ne vous demande pas si vous êtes de gauche, et même de la gauche de la gauche. Puisque vous dénigrez sans argumenter c’est que vous en êtes.
Sur le fond,
Que le sacré soit une composante indispensable à l’homme, même vos ancêtres révolutionnaires l’avaient constaté, et essayé d’y remédier en inventant le fantasme de l’Être Suprême. L’objectif était louable dites-vous, hélas l’enfer est pavé de bonnes intentions. Robespierre doit en prendre conscience à présent.
Pour ce qui est de l’histoire, il y a eu une volonté d’extermination du peuple vendéen. Des ordres écrits ont été donnés par les responsables chargés de la guerre en Vendée, au Comité de Salut Public. Je vous laisse ne pas faire la recherche de ces documents, qui pourrait porter atteinte à la fausse image héroïque que vous vous faites de Robespierre.
Les Bleus se sont comportés comme les Khmers rouges, et Robespierre rejoint Pol Pot dans les catacombes de l’Histoire.
Rédigé par : Tipaza | 17 janvier 2014 à 10:06
"Où est l'erreur ?"
L'erreur majeure du président de la République est selon moi celle de ne pas exprimer et reconnaître son erreur d'appréciation et d'analyse.
Je laisse de côté l'arrière-plan : les photos d'un président de la République casqué dans la nuit et fuyant en scooter dégradent tout.
Sur le fond, il reste ces deux ans, ces trois ans lamentablement gâchés et perdus, si nous considérons ce qui a caractérisé la campagne électorale de F. Hollande, comme les deux premières années de sa présidence, le déni inouï du réel en général, et de la plus petite réalité économique en particulier.
Quel particulier, quelle famille, quelle entreprise dans une telle situation de faillite pourrait se permettre le luxe de l’irresponsabilité d'ignorer et de nier pendant des mois et des années les plus élémentaires et les plus évidentes règles de l'économie ?
Dans les gazettes et les arrondissements parisiens de l’entre-soi, la priorité des priorités était de battre N. Sarkozy puis de défaire à toute allure le trop peu qu'il avait initié.
Cette priorité était obsessionnellement prioritaire dans l'esprit de ceux que qui ont été épargnés dans leurs conforts du quotidien des crises qui, pourtant, n'ont pas cessé d'exposer et de fragiliser depuis plus de trente ans les moins armés et dont le sort les indiffère.
Il y a dans notre société un ressentiment souterrain inimaginable vis-à-vis de ces élites faites de rentiers, financières, culturelles, fonctionnarisées et hautes fonctionnarisées, glaçantes d’indifférence, surprotégées.
Ces élites ont elles le privilège et la liberté de se tromper.
Quelle importance au fond puisque de toutes façons, aucune conséquence dans leur quotidien des inconséquences de leurs champions.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 17 janvier 2014 à 09:47
Chez Hollande et les politiques qui l'entourent la rigueur intellectuelle n'est pas la qualité première. À la limite Mélenchon qui déclare mener une vie d'ascète pour éventuellement diriger le pays est plus sincère. Donner un rôle officiel à une compagne impose des règles de vie au couple. FH n'a pas su ou voulu rompre à temps. Il ne réalise pas maintenant que l'homme ordinaire et normal se demande comment il concilie un tel niveau de responsabilités et le temps de séduire une jeune femme. Il est vrai que bien organisé, il peut déléguer, Mitterrand savait avoir du temps libre, mais il ne prétendait pas tout gérer.
On s'offusque bien tard, alors que ce gouvernement montre chaque jour sa conception spéciale d'une société qui ne veut pas d'engagement.
Rédigé par : Perplexe-gb | 17 janvier 2014 à 09:10
@Tipaza
Vous êtes sur un terrain mouvant, jamais stabilisé. Robespierre est une légende à géométrie variable. Une anecdote en cadre mieux la dimension. De récentes recherches ont permis de tenter une reconstitution de son visage : il est vraiment laid et surtout vérolé. Or, unanimement, les politiques ont récusé cette reconstitution car elle ne correspond pas, d'une part au mythe du froid, sévère, marmoréen Robespierre et d'autre part, elle suppose chez lui une atteinte grave à sa santé, ce qui est inimaginable pour un dieu révolutionnaire.
Or, de fait, si on regarde son masque mortuaire, argué de faux, par ailleurs, on peut avoir une idée contraire ; les représentations de peintres sont plutôt favorables au sujet, et montrent un visage roide, fin, long, alors que le masque est massif et plutôt rond. Mais cette controverse d'historien n'est pas l'essentiel.
L'important est qu'en attaquant le visage de Robespierre on attaque la Révolution et c'est inadmissible. Donc, l'auteur de la reconstitution participe d'un fantasme visant à détruire cette icône de la pensée française. Dans le même temps, on néglige alors la distinction entre les idées de 89, souvent salutaires, presque déterministes, des ignominies de 93 qui en découlent, en raison des fractures intestines. Selon les critères de JF Revel ou de R.Aron, ça s'appelle de la censure. L'image indissociable de la chose, in solidum.
Enfin, on oublie que Robespierre plaida pour l'immortalité de l'âme, rejoignant Ibn Rushd et Thomas d'Aquin, mais c'est une autre histoire.
Rédigé par : genau | 17 janvier 2014 à 09:09
Vous dites : j'étais effondré, craignant le retour des nominations propres au précédent quinquennat. "Tu es mon ami, je te nomme".
Le Canard a dénoncé d'autres affaires du même type, par exemple : http://www.prepas.org/ups.php?article=292
Rédigé par : Tortuga | 17 janvier 2014 à 08:46
Bien d'accord avec Alex paulista hier à 12h35. Pourquoi appeler le féminisme à l'aide pour des femmes qui se mettent à la remorque d'hommes puissants et ainsi se hissent socialement et financièrement aussi haut qu'elles le peuvent ? La dépendance dans laquelle elles se mettent d'emblée est choisie par elles. Elles doivent en assumer les conséquences, et tous comptes faits, je ne doute guère qu'elles recommenceraient si c'était à refaire. Rien à voir avec les femmes battues ! Dans l'affaire aucun des deux partenaires ne peut se dire vraiment dupe de l'autre, ni plaider la bonne foi, me semble-t-il, et l'on sait bien que l'idylle achevée, les coups bas risquent de faire partie du tableau compte tenu de la mentalité utilitariste de chacun. L'inconséquence est plus grande du côté du président qui sacrifie le long terme à sa satisfaction immédiate, et qui met son honneur entre les mains de sa maîtresse. Le gros dommage c'est qu'il incite au cynisme ses concitoyens et au mépris des Français les étrangers. Nous sommes embarqués malgré nous dans cette affaire, goguenards mais un peu écoeurés par la soupe politico-médiatico-show business au sommet de l'Etat, que nous payons de nos deniers.
Rédigé par : Lucile | 17 janvier 2014 à 08:39
Faut-il voir un symbole dans l'inondation de la Bibliothèque Nationale François Mitterrand qui a provoqué la perte de près de 10.000 œuvres inestimables ? Faut-il y voir la main de Dieu qui sanctionne d'un coup de robinetterie les fronts les plus audacieux ? Hollande écope désespérément le tsunami qui s'abat sur la France embourbée en Afrique, larguée par l'ONU, le déficit budgétaire qui engloutit toutes ses promesses et enfin une crise d'adolescence tardive avec un mauvais remake de La boum.
Le Tout-Puissant l'avait déjà rincé le 14 juillet, à peine élu, alors qu'il descendait les Champs-Elysées sur son char triomphant, Hollande est un petit César qui n'entend pas les présages. Et en plus, c'est en mars qu'il y a des élections. Tout colle.
Rédigé par : Savonarole | 17 janvier 2014 à 07:10
Cher M. Philippe Bilger, je constate qu’il faut votre blog pour lire des commentaires de très bon niveau, comme celui de Tipaza le 16 janvier à 22h31.
Il a raison sur toute la ligne et je partage son analyse rapide. Elle résulte en ce qui me concerne de mes recherches d’amateur retraité, entreprises il y a plus de quinze ans alors que je m’occupais surtout du sacré dans la fonction du soldat, et qui m’ont conduit par retour vers la source à étudier l’œuvre de Marcel Gauchet (Le désanchantement du monde - Gallimard - 1985), de René Girard (un grand penseur qui a décrypté la mythologie, la Bible, qu’il éclaire d’une lumière d’anthropologue, et dont quatre des principaux ouvrages peuvent être lus chez Grasset sous le titre De la violence à la divinité), de J.P Dupuy, un de ses élèves aux Etats-Unis (La marque du sacré - Carnets nord - 2008), de Giulano da Empoli (La peste et l’orgie - Grasset - 2005) et surtout pour bien comprendre l’arrivée et l’évolution de notre monde actuel postmoderne avarié, les ouvrages terrifiants de lucidité de Philippe Muray (Festivus Festivus - Flammarion 2008 - conversations avec Elisabeth Lévy) et Après l’histoire - Gallimard 2000).
Je rappelle pour mémoire les ouvrages clés de Rudolf Otto - Le sacré - Payot - 4ème édition 2001, Roger Caillois - L’homme et le sacré - Gallimard 1950, et Mircea Eliade - Le sacré et le profane - Gallimard 1965).
Dans ce qui marque la descente implacable dans ce monde jusqu’à présent inconnu et non envisagé, il faut selon Muray voir la dissociation de l’homme et de l’Histoire, la fin de la période où l’Humanité et l’homme étaient synonymes.
On verse progressivement dans la dictature du politiquement correct, de la pensée obligatoire, le terrorisme des esprits, vers ses perversions punisseuses, vers, comme l’avait écrit Alain Finkielkraut en 1987 chez Gallimard, la défaite de la pensée.
La liberté de penser est remise en cause ; on le voit dans des affaires récentes, aussi bien en ce qui concerne Eric Zemmour que Dieudonné M’bala M’bala, dont le destin assigné en filigrane n’est plus de s’exprimer conformément aux lois mais de ne plus s’exprimer du tout.
Le corps social est de plus en plus irrité dans la profondeur de son âme et blessé par ces glissements, et la réaction de rejet est perceptible.
Toutes les jacqueries corporatistes actuelles expriment un ras-le-bol qui va au-delà des intérêts matériels.
Faudra-t-il verser du sang pour en sortir ? Personnellement, je le crains, même si je ne serai peut-être plus sur la terre de France pour verser le mien.
Les enfants c’est bien connu le versent pour les péchés de leurs aînés.
Merci M. Bilger de nous offrir une telle occasion de le dire.
J’ajoute par ailleurs que la deuxième partie de l’émission politique de France 2 hier le 16 en soirée nous a donné une illustration de la médiocrité à laquelle sont parvenus nos médias dans cette période de dysculturation et d’inversion des valeurs.
Pauvre Madame Trierweiler. Pas un mot de compassion sur sa situation médico-psychologique et morale actuelle.
Insupportable F.O Giesbert, dégoûtant de fatuité, de pensée sommaire, de dédain pour les autres, d’irrespect pour la liberté des autres de s’exprimer, de mépris du téléspectateur.
Verbeux M. Le Foll, politicien recuit, débiteur d’éléments de langage que l’on pourrait écrire à l’avance.
Michel Sapin, vieux routier de l’art de débattre dans le vide, (que j’ai vu il y a 24 ans - il était ministre des Finances - se « moquer » des participants à un colloque du club rocardien Convaincre en leur imposant, en guise de synthèse et de conclusion à leurs travaux divers qu’il devait analyser, de façon cynique et sans un mot d’explication, mettant l’organisateur dans l’embarras, la lecture d’un billet d’une page leur recommandant le traité de Maestricht).
Heureusement, hier sur France 2, il y avait Michel-Edouard Leclerc et une chef d’entreprise, Catherine Barthélémy, très claire dans ses expressions et sur ses positions, pour envoyer un peu d’oxygène sur ce plateau très lourd à soutenir pour les cerveaux quelque peu amateurs de propos étudiés.
Rédigé par : Arobase du Ban | 17 janvier 2014 à 02:31
@ Tipaza
Je vous reconnais tout à fait le droit d’être un nostalgique de l’Ancien Régime. Il est vrai qu’en ces temps révolus, les valeurs étaient parfaitement hiérarchisées, sinon respectées, comme les individus et leur place dans la société. En revanche, j’ai du mal à vous suivre dans vos élucubrations sur le sacré et je vous invite à revoir votre histoire pour comprendre dans quel contexte et avec quel objectif parfaitement louable, est apparue cette idée de culte de l’Etre Suprême. Quant au génocidaire Robespierre, vous vous laissez totalement abuser par un courant, très minoritaire mais qui a su se faire entendre, chez les historiens dont vous poussez la thèse du Robespierre sanguinaire jusqu’au délire.
Rédigé par : Claude L | 17 janvier 2014 à 00:44