Il faut parfois aussi se tourner vers l'Espagne, pas seulement vers l'Allemagne.
Le ministre de la justice espagnol, Alberto Ruiz Gallardon, va bientôt soumettre au Parlement un projet de loi sur l'avortement qualifié de "régression" par Le Monde qui semble exprimer en l'occurrence l'avis de beaucoup d'observateurs et de citoyens, notamment de femmes.
Ce qui m'interpelle dans cette affaire, et qui n'a pas été assez mis en évidence, est sa possible comparaison avec l'exemple français concernant le mariage pour tous, dont certains dans l'opposition ont affirmé que revenus au pouvoir, ils abrogeraient cette loi de 2013 à l'égard de laquelle une courte majorité de Français, si on en croit un récent sondage, demeure réticente.
Pour ma part, j'ai une certitude, en quelque sorte d'ordre technique et politique, et je formule une interrogation sur le fond.
Sur le premier point, l'Espagne nous démontre qu'une alternance de droite ou de gauche n'est pas forcément ligotée par les avancées réelles ou prétendues telles de ses prédécesseurs dans le domaine sociologique, des moeurs et des libertés. Sans être coupable d'une démarche antidémocratique, dès lors que les élections ont modifié, de manière décisive et opératoire, la configuration du paysage politique, la nouvelle équipe gouvernementale n'a pas à craindre, par timidité ou par concession à l'esprit public dominant, de faire valoir un autre regard et de proposer une autre vision. Je tire donc de cette analyse que si la droite en 2017 était à nouveau en charge de la gestion du pays, rien structurellement, techniquement ne l'empêcherait de supprimer ou de remettre en chantier des lois qualifiées de fondamentales par le pouvoir de gauche.
Par exemple, si elle l'estimait nécessaire, celle autorisant sur le mariage pour tous. On ne saurait alors, à cause de cette initiative et par principe, dénoncer une atteinte à la République.
Mon interrogation porte sur le fond. La comparaison que j'évoque me paraît éclairante parce qu'elle montre qu'au-delà du droit politique de reconsidérer les choses, il y a des impossibilités pratiques, concrètes, humaines pour les annuler. L'Espagne et la France ne sont pas sur le même registre et la première offre une opportunité intéressante pour analyser et nuancer les notions de régression et de progrès dans le domaine social ou des faits, des choix de vie.
La loi de 1985 autorisait l'avortement en cas de viol, si la santé physique ou psychique de la mère est menacée et s'il y a malformation du foetus.
Une loi, en 2010, en permettant l'avortement "sans condition de motif jusqu'à la quatorzième semaine de grossesse, avait considérablement libéralisé la législation postfranquiste de 1985" (Le Monde).
L'épiscopat espagnol et la droite conservatrice n'avaient pas cessé d'émettre de vives critiques à l'encontre de ce texte de 2010.
Le projet actuel imposera que la santé physique ou psychique de la mère soit touchée "de manière durable ou permanente" et exclut la malformation du foetus comme motif d'avortement.
Le ministre de la justice a déclaré "qu'on ne peut laisser la vie du foetus dépendre exclusivement de l'avis de la mère" et, sur le plan idéologique, "en avoir fini avec le mythe de la supériorité morale de la gauche".
La différence fondamentale entre la loi sur le mariage pour tous et les perspectives espagnoles tient au fait que la première est un bloc constitué d'un droit et d'une liberté uniques et qu'on ne saurait échapper à l'alternative de la conserver intégralement ou de l'effacer absolument. Il n'est personne de bon sens qui ne jugerait pas absurde et irréaliste cette seconde branche.
Elle équivaudrait à accepter l'idée de deux catégories d'homosexuels - ceux qui auront eu droit au mariage et ceux qui en seront privés. Quoi qu'on pense de ce bouleversement de 2013 - bien plus qu'un changement législatif : une révolution -, il sera hors de question, même pour la droite la plus rigide, de prétendre répudier ce qui a été autorisé et demeurera évidemment.
Le dispositif prévu par le gouvernement espagnol est plus complexe pour le raisonnement. Certes il va restreindre la plénitude de la loi de 2010 qui apparemment laissait beaucoup d'initiative aux femmes, aux mères mais, en même temps, il est articulé sur deux données humaines incontestables et consensuelles pour autoriser l'avortement même si d'aucuns regrettent que la malformation du foetus ne soit plus prise en compte.
Peut-on pour autant parler de "régression" parce que, sur le plan de l'évolution chronologique et politique, ce présent espagnol se substitue tout simplement à un passé différent ?
Enfin, dénoncer une "régression" est-il forcément si pertinent quand on favorise, en réduisant certes le champ, le consensus de la société même si clairement on change de cap en n'offrant plus tout à la subjectivité libre et diverse des femmes et des mères ? Si on réunit sur l'essentiel, le nécessaire même amputé en éliminant ce qui relève du bon vouloir et de l'égoïsme humain même justifié par d'excellentes raisons ?
Pas si simple.
Je n'ai pas de réponse.
Ce qui m'importe est de montrer seulement que la complexité ne doit pas être étrangère à l'appréhension des tendances profondes d'une société et de l'humanité des conduites et des pratiques et que rien n'est nécessairement irréversible.
Cette nouvelle année pose d'emblée de bonnes questions.
Cher Catoneo,
Je pense que vous ne me comprenez pas bien ou que je m'explique très mal.
Vous réduisez le domaine régalien à ce que vous citez plus bas, sur quoi vous basez-vous ? Pourquoi vous arrêtez-vous là ?
L'incohérence dont je parle ne vient pas, et c'est là je crois que vous ne me comprenez pas, d'une critique de l'organisation possible de l'Etat comme vous le définissez.
Incohérence veut seulement dire qu'on ne peut pas estimer qu'un domaine ne relève pas du régalien quand les décisions prises ne nous conviennent pas, et ne rien trouver à y redire quand les décisions plaisent.
Le mariage pour tous en a été une bonne illustration.
Cordialement
Rédigé par : Jérôme | 05 janvier 2014 à 09:39
@Tipaza,
"Une question me taraude.
Mais comment ont-ils fait pour se reproduire avec autant de persévérance jusqu’à nous ?
Il y a là quelque chose qui m’échappe, ou alors je n’ai pas suivi les cours d’éducation sexuelle comme j’aurais dû."
Je n'ai pas dit qu'il s'agissait chez les animaux d'une pratique exclusive.
Et puis il est quelquefois de grands mystères, cher Tipaza, regardez donc ce lien :
http://fr.news.yahoo.com/insolite-femme-vagin-tombe-enceinte-apr%C3%A8s-fellation-140000787.html
Rédigé par : [email protected] | 04 janvier 2014 à 19:33
Comme quoi rien n'est simple nulle part ! L'Espagne était vantée il y a quelques mois pour avoir accordé sans trop de difficultés le mariage pour tous !
Rédigé par : Ambroisine | 04 janvier 2014 à 16:06
@Boris
Utilisez le cerveau pour réfuter le mariage pour tous (...)
Parigoth a utilisé un hémisphère cérébral d'un côté et le dictionnaire de l'Académie de l'autre pour remettre les choses à l'endroit .
Que voulez-vous, Parigoth est ainsi fait que Dieu lui parle en français et pas en dialecte inversé socialo...
(1)MARIAGE n. m. XIIe siècle. Dérivé de marier .
1. Union légitime d'un homme et d'une femme, formée par l'échange des consentements que recueille publiquement le représentant de l'autorité civile. (...)
Ce qui sort de cette définition relève de l'absurdité.
Ce n'est quand même pas difficile à comprendre...
Rédigé par : Parigoth | 04 janvier 2014 à 15:09
La ''régression espagnole'', nouvelle position du Kamasutra.
Rédigé par : Alex paulista | 04 janvier 2014 à 01:24
Un pseudonyme qui joue à faire peur comme un enfant a lancé un petit texte que nous archivons malgré sa superficialité.
Il est inutile de faire savoir en quoi il est partiellement intéressant puisque la tendance en "club de narcisses juxtaposés" est en passe de l'emporter dans les feuillets de cette "la Parole au Singulier".
Que nul ne cite autrui en ce site !... c'est ça : l'hétérophobie.
Rédigé par : Zyeuteur d'ADN et autres sèmes | 04 janvier 2014 à 01:08
@ Parigoth, qui connaît le Bien et le Mal.
"Vous pouvez toujours prétendre qu'il fait nuit à midi, mais cela ne fera que vous discréditer". "Une absurdité est une absurdité".
Au commencement, Dieu créa le cerveau. Cet organe possédait des tas de neurones connectés, et Dieu vit que c'était bon.
Puis Il créa Parigoth.
Et Dieu dit à Parigoth : j'ai décidé de conclure avec vous une Alliance. Utilisez le cerveau pour réfuter le mariage pour tous, et je vous ferai élire aux prochaines législatives.
Alors Parigoth inventa le raisonnement circulaire.
Dieu se fâcha et dit : si tu ne te sers pas de tes neurones, je te fais élire chez Merluchon !
Parigoth découvrit alors la tautologie.
Et Dieu retourna se coucher...
Rédigé par : Boris | 03 janvier 2014 à 20:58
@Jérôme
Vous voudriez dire qu'il n'y a qu'une voie possible, celle qui vous sied ?
Non, au-delà de ce qui me sied ou pas, de ce qui vous sied ou pas, ou bien à Tartempion, il existe des limites à ne pas franchir sous peine d'institutionnaliser la barbarie.
Rédigé par : Parigoth | 03 janvier 2014 à 18:16
@Jérôme - 02.01.14-18:02
Le domaine régalien est découpé en cinq chapitres qui sont l'essence du pouvoir : justice, police, monnayage, guerre et diplomatie.
Les étages subordonnés de l'Etat contiennent les champs d'intervention que vous citez. Ils sont réglés soit par privilège de l'Administration compétente (décret, règlement) soit par choix exprimé des citoyens ou de leurs représentant assemblés (loi) au niveau considéré.
Les différents niveaux de gouvernement sont, au contraire de ce que vous soutenez, très cohérents.
Il n'y a pas matière à se disputer sur une alternative régalisme-anarchie (ou barbarie).
Vu l'état de calamité, il serait plus utile et efficace que le domaine régalien français soit arraché à la dispute démagogique stérile qui bloque tout dans ce pays et que l'on concentre le débat sur le domaine public qui lui est subordonné, in fine sur le modèle social.
Rédigé par : Catoneo | 03 janvier 2014 à 17:38
Re cher Parigoth,
J'en profite, quitte à polluer un peu le blog, mais je suis curieux.
Qu'entendez-vous par, il y a des enjeux qui ne seraient pas à discuter ?
Vous voudriez dire qu'il n'y a qu'une voie possible, celle qui vous sied ?
Que faites-vous de la différence d'opinion et de souhait de mode de vie ?
N'est-il pas heureux que l'on ne soit pas tous d'un même avis ?
Ce sont des questions, je suis curieux de savoir comment vous envisagez la vie sociale.
Cordialement
Rédigé par : Jérôme | 03 janvier 2014 à 16:57
@Jérôme
C'est finalement l'enjeu de la discussion démocratique.
La question est qu'il est des enjeux que l'on n'a pas à discuter, ni même seulement à envisager de discuter, que ce soit de façon « démocratique » ou autre même plus évoluée.
Rédigé par : Parigoth | 03 janvier 2014 à 16:35
Pour effleurer la question espagnole de ce billet, je ne souhaite à personne sur ce fil de commentaires d'assister à un avortement dans la quatorzième semaine (limite acceptée là-bas).
On divise le bout de chou en pièces pour le passer, et ne vous étonnez pas qu'il y ait peu d'obstétriciens volontaires pour faire ça.
Paraît-il que ce n'est pas bien de dire ces choses !
Rédigé par : Catoneo | 03 janvier 2014 à 16:31
Bonjour Parigoth,
Je ne suis pas sûr que mon questionnement relève de la caricature.
Je ne fais que constater que l'appel au "régalisme" est systématiquement fait par des gens qui souhaitent préserver un "ordre ancien" sur l'idée que l'Etat ne devrait se mêler que de certains aspects de l'organisation sociale.
Je souligne alors que la "loi ancienne" elle aussi sort du champ de ce que les "régalistes" voudraient faire admettre comme relevant de l'Etat, donc que cette loi ancienne, elle aussi devrait être dénoncée par les mêmes comme ne devant pas être édictée par l'Etat.
On se mordrait un peu la queue.
C'est pour cela que je mettais en évidence que la loi commune, la fiscalité et quelques autres sujets du même ordre relèvent également de ce que l'on peut considérer comme "régalien", sinon, c'est la chienlit :-) le laisser-aller :-) l'anarchie :-)
Je vous rejoindrai bien sûr quant à l'idée qu'il est difficile de fixer la limite.
C'est finalement l'enjeu de la discussion démocratique. Il me semble qu'il faut l'accepter et savoir ne pas toujours "gagner".
Cordialement
Rédigé par : Jérôme | 03 janvier 2014 à 15:58
@Perplexe-gb
Le droit à la vie du fœtus ne relève-t-il pas de la même inégalité devant la vie ?
Exactement.
C'est aussi une exclusioncaractérisée, basée sur des critères discriminatoires.
Enfin, c'est aussi un déni d'appartenance à la famille humaine, sanctionné par un meurtre, c'est-à-dire ni plus moins la logique raciste suivie par un certain régime il y a 70 ans.
Ça fait un peu beaucoup pour des gens qui passent leur temps à nous donner des leçons de morale...
@Ludovic
Vous avez le droit de considérer absurde le mariage entre personne du même sexe, c'est une opinion que je respecte même si ce n'est pas la mienne. Désolé, ce n'est pas une opinion, c'est une évidence. Vous pouvez toujours prétendre qu'il fait nuit à midi, mais cela ne fera que vous discréditer. Quand on accepte de modifier le sens des mots, quand on abandonne la logique, quand on renie le bon sens, quand on rejette des millénaires d'expérience de l'humanité, quand on prend la propagande médiatique pour argent comptant, quand on manque d'esprit critique, quand on suit aveuglément les modes les plus absurdes « pour faire comme tout le monde » c'est qu'objectivement on présente toutes les dispositions pour être manipulé. Et le fait de vous le dire gentiment dans votre intérêt est pour moi une preuve de respect.
Rédigé par : Parigoth | 03 janvier 2014 à 11:08
De la part d'un athée.
Dès la conception le foetus a son ADN propre. Il ne fait pas partie du corps de la mère, en dépit des affirmations des féministes. C'est un être à part entière.
La mère, et le père, ont autant l'un que l'autre de droit, de devoir et d'obligation à l'égard de ce petit être en construction. Si la mère, pour quelque raison, est défaillante, le père a un droit et un devoir parfaitement légitimes, de la protéger cette vie.
Le petit être en devenir, lui, tant que la nature et seulement la nature ne met pas fin à son existence, veut vivre, et dès le début. Même s'il est le fruit d'un viol, même s'il est "anormal". Il veut vivre, c'est tout. Laissons-le vivre. C'est son droit à lui. respectons-le.
Bravo l'Espagne pour cette prise de conscience.
Rédigé par : Loupgarou | 03 janvier 2014 à 10:50
Cela me plaît vamonos que vous pointiez les manières dont anciens et aînés accueillaient chaque année les fêtes de Noël ou la Nouvelle Année ! La tradition familiale
restreinte chez nous est telle qu'avant la première gorgée de nectar alcoolisé ou pas c'est-à-dire avant d'entamer les agapes chacune, chacun, verre levé debout et après
avoir salué les présents, cite un des absents occasionnels (dans chaque continent de notre vaste monde quelque parent s'y trouve) ou définitifs, et la maîtresse de
maison termine par la pensée générale aux personnes seules, hospitalisées ; celles dans la difficulté, celles dans la froidure, aux enfants dont la douleur est le manque et
à celles empêchées de s'épanouir humainement pour d'autres raisons.
Y a toujours quelqu'une, quelqu'un pour terminer par "vamonos caramba !" ou toute injonction dans la langue de son choix.
Sinon, "veilleurs" aussi me plaît lorsque ce vocable s'étend à éveilleurs ! réveilleurs.
Rédigé par : calamity jane | 03 janvier 2014 à 09:52
A vous lire Ludovic je dois avouer que j'ai été souteneur d'un club échangiste pendant de nombreuses années.
Mon activité atteignait un pic, si j'ose dire, en septembre aux jours déclinants.
Toutes ces dames devenues nymphomanes rendaient chèvre mon bouc. Tapant du pied, la barbichette en bataille, humant l'air il les poursuivait voulant participer à leur petit train nommé désir. Il voulait lui aussi faire la chenille comme la farandole de la fête du village.
Elles disaient non de la queue. Pas maintenant, pas encore...
Mais en l'espace de trois semaines celui-ci y mettait bon ordre.
Meeeh !
Il n'y a pas de mais.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 03 janvier 2014 à 09:50
"Les éthologistes ont déjà observé, et depuis très longtemps, des pratiques homosexuelles ou bisexuelles chez au moins 450 espèces animales parmi lesquelles des mammifères… mais aussi chez des reptiles… on trouve aussi des cas chez des animaux aussi peu évolués que les poissons comme le Poecilia mexicana."
Rédigé par : Ludovic | 02 janvier 2014 à 14:34
On voit par là, la légèreté avec laquelle Noé a sélectionné les voyageurs de l’Arche, avant le Déluge.
Une question me taraude.
Mais comment ont-ils fait pour se reproduire avec autant de persévérance jusqu’à nous ?
Il y a là quelque chose qui m’échappe, ou alors je n’ai pas suivi les cours d’éducation sexuelle comme j’aurais dû.
Rédigé par : Tipaza | 03 janvier 2014 à 08:46
"Ce qui m'importe est de montrer seulement que la complexité ne doit pas être étrangère à l'appréhension des tendances profondes d'une société et de l'humanité des conduites et des pratiques et que rien n'est nécessairement irréversible."
Je crois que ce qui devrait caractériser, entre autres, la mise en oeuvre d'une loi fondamentale est le fait qu'elle soit acceptée par la société.
Je ne suis pas juriste, cependant je pense qu'une loi est fondamentale quand elle exprime les valeurs essentielles qui définissent et soudent une communauté humaine.
A mon sens, l'énorme souci est que la loi n'est plus pensée par les législateurs successifs comme fondamentale et nécessaire, mais qu'elle est juste utilisée comme un outil de bricolage électoral visant à satisfaire des intérêts ponctuels, militants et particuliers.
Le contraire d'une appréhension des tendances profondes d'une société et de l'humanité des conduites et des pratiques.
J'admets que le temps est un facteur qui peut apaiser les tensions et les oppositions - exemple : le mariage pour tous.
Cependant, de la part du pouvoir, avoir instauré une loi de cette nature avec comme seule justification la volonté de satisfaire un électorat militant, voilà ce qui pour moi, dans l'esprit public, joue et jouera longtemps contre elle et contre lui.
Irréversible ?
Aucune inquiétude.
Le pouvoir a fabriqué cette loi comme tous les pouvoirs ont bricolé les lois depuis trente ans : avec l'unique objectif de se confondre avec les revendications des airs du temps médiatique et militant.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 03 janvier 2014 à 07:58
@ Ludovic | 02 janvier 2014 à 14:34
Ah vous m'avez bien fait rire avec votre catalogue.
J'imagine le parisien inverti qui voit pour la première fois les génisses monter les unes sur les autres et se trouve conforté dans ses pratiques de boudoir.
Et en rentrant il nous pond Brokeback Mountain !
Ah vraiment entre vos digressions naturalistes et Xavier qui vous poursuit avec ses électrochocs, on n'est pas près de s'ennuyer...
Rédigé par : Alex paulista | 03 janvier 2014 à 01:36
La barbarie arrive à nos portes. Les meurtres de la Saint-Sylvestre, dont un en plein quartier résidentiel parisien, sont le prolongement d'une société qui dérive.
L'avortement se conçoit pour des cas extrêmes dont chaque pays définit les limites ; bizarre l'Europe n'est pas autorisée ou ne s'autorise pas à traiter du sujet. En réalité c'est devenu un moyen de contraception et un droit du couple pour protéger sa vie matérielle. Une première digue sur le respect de la vie à rompu.
Le mariage homosexuel. Il y avait déjà l'avancée du Pacs, c'est en fait la manière dont il a été géré par les socialistes et tout ce qui tourne autour qui est inquiétant : l'enseignement dans les écoles de la théorie du genre, la présentation aux enfants de films avec des héros homosexuels et même transsexuels avec cette ado qui se déguise en garçon etc. Peillon qui veut par l'école échapper au déterminisme de la famille bien au-delà de la seule ascension sociale.
Ils réussissent si bien que notre police est capable de mettre sur un même document le numéro de la carte d'identité tout en précisant que l'infraction est un défaut de présentation de carte d'identité, je suppose que l'individu a pu donner ces éléments de mémoire. Sur YouTube un commissaire fait donner la troupe sur des mamies, mais la police ne sait pas surveiller les jardins du Trocadéro le 1er janvier, ni même lors des fêtes du football.
Revenir sur le mariage pour tous serait créer une inégalité entre les individus. Le droit à la vie du fœtus ne relève-t-il pas de la même inégalité devant la vie ? Au lieu de banaliser l'avortement pourquoi ne pas avoir favorisé des structures d'adoption ou d'éducation publique qui ne serait pas plus absurde que celle qui veut que l'éducation nationale formate tous les enfants.
À un moment le titre du billet m'a fait croire que l'on faisait référence à l'origine espagnole du ministre de l'Intérieur pour expliquer la gestion calamiteuse des veilleurs.
Rédigé par : Perplexe-gb | 03 janvier 2014 à 01:14
@Parigoth
Cette fois c'est vous qui détournez mon propos, l'extrait de mon commentaire que vous citez ne concernait pas le mariage homosexuel, mais les propos stupides que Xavier Nebout a tenu sur la "déviance psychique" que serait selon lui l'homosexualité qu'il présente clairement comme pathologique et qu'il faudrait soigner, Frank THOMAS lui a d'ailleurs fort bien répondu.
Vous avez le droit de considérer absurde le mariage entre personne du même sexe, c'est une opinion que je respecte même si ce n'est pas la mienne. Rien ne vous autorise par ailleurs à dire que je sois manipulé et prêt à gober n'importe quoi.
Je me garde bien de vous juger, faites-en autant.
Rédigé par : Ludovic | 02 janvier 2014 à 23:12
Cela faisait longtemps que les Espagnols n'avaient pas été montrés du doigt. La maintenance juridique apportée à la loi ibérique sur l'avortement vient à point nommé pour détourner l'opinion publique des Bulgares et des Roumains. Changeons de cible et intéressons-nous aux Espagnols, vamos, que dis-je, vamonos ! Alors d'accord, mais soyons sérieux, ou plutôt, oublions les frontières, les religions, les convictions politiques et allons-y carrément.
Retournons dans le passé et regardons-nous vivre aujourd'hui. Regardons les conséquences du droit sur les familles. Que sommes-nous devenus ?
Les fêtes de fin d'année, dans nos campagnes, étaient l'occasion de se retrouver auprès du feu, à l'abri des bêtes et des intempéries. Le clan comptait les âmes, accueillait les nouveaux, les hommes, les femmes, les bébés de l'année. Le clan avait aussi une pensée pour ceux qui étaient partis, emportés par la maladie ou la vieillesse. C'était un arbre de vie dont les ramifications changeaient d'année en année.
Aujourd'hui, un aïeul n'a plus le droit de voir tous ses petits-enfants le même jour, les familles sont officiellement recomposées, dans les faits, il faut bien admettre qu'elles sont décomposées. Les couples divorcent, les enfants prennent le train pour partir chez "ton père" ou chez "ta mère". On se résout à voir passer tantôt l'une, tantôt l'autre qui passe chercher un cadeau qui finira bien vite sur "Le bon coin".
Aujourd'hui, on peut acheter un bébé sur internet, le payer avec une carte bancaire, le récupérer au bout de quelques mois après une césarienne pratiquée dans une clinique privée à des milliers de kilomètres. C'est légalement possible, c'est "Baby 2.0".
Rédigé par : vamonos | 02 janvier 2014 à 21:27
@Jérôme
La "régalite aiguë" me semble un peu posturale parfois. Pas trop bien réfléchie. En tout cas pas très cohérente avec elle-même.
Vous caricaturez.
Les fonctions régaliennes incluent la justice, qui veille - en principe - à ce qu'on ne fasse pas n'importe quoi en dehors de la transposition de la morale universelle dans la loi.
Les sociétés ont besoin d'une « boussole » pour se diriger et pour éviter de tomber dans le n'importe quoi et de marcher sur la tête comme maintenant et cette boussole a été ce que l'on appelle la morale.
Le législateur pouvait effectivement poser des limites, qu'il était le premier à ne pas franchir, ne fût-ce qu'en évitant de tomber dans l'absurde et le non-sens.
Chez nous, pendant plusieurs siècles, la morale reconnue alors par tous pour avoir contribué à la pacification des mœurs antiques souvent barbares a été la morale d'inspiration chrétienne, qui pouvait d'ailleurs fort bien marcher de pair avec une morale plus pragmatique : le vol, le meurtre, l'avortement, l'homosexualité, le mensonge etc. étaient considérés naturellement d'après l'expérience de l'humanité néfastes à la vie harmonieuse des sociétés humaines et même à leur survie dans des situations de crise.
Rédigé par : Parigoth | 02 janvier 2014 à 20:51
@ hameau dans les nuages
« Ce sera, je pense, front contre front ».
Après avoir lu le récit de sa vie héroïque, je peux vous l’avouer : j’admire Le Pen. Il me plaît que ce grand orateur soit le fils d’un marin du Morbihan, monté à Paris pour défendre ses idées, qu’il ait lutté avec courage contre un parti stalinien, qu’une justice aveugle et partisane l’ait injustement condamné, qu’il ait fini par triompher !
Vive Le Pen, donc ! Puisse-t-il inspirer ma modeste action politique !!!
http://www.la-presse-anarchiste.net/spip.php?article681
PS. Achtung ! Un Le Pen peut en cacher un autre…
Rédigé par : Boris | 02 janvier 2014 à 20:19
@Ludovic
Je n'imaginais pas qu'en France en 2014, il soit encore nécessaire de devoir le rappeler, quelque opinion que l'on puisse avoir sur le mariage de personnes de même sexe.
Eh bien accrochez-vous car en 3014, ce sera pareil.
Une absurdité est une absurdité, même si le « législateur » prétend la reprendre à son compte.
Essayez simplement de vous en tenir au sens des mots, pour voir s'il n'y a rien qui vous choque.
Vous n'avez pas l'air de vous rendre compte que vous êtes manipulé par ces méthodes orwelliennes et que vous êtes prêt à gober n'importe quoi.
Rédigé par : Parigoth | 02 janvier 2014 à 20:04
@ Trekker | 02 janvier 2014 à 17:57
Je suis d’accord avec vos deux remarques : « les décisions des gouvernants espagnols et français me semblent relever du mécanisme politicien dit d'enfumage » et « les législateurs ne font que transférer en grande partie chez leurs voisins ce qui officiellement les choque moralement ».
J’avais été frappé par le fait que le mariage entre personnes de même sexe était une revendication d’une minorité active au sein d’une minorité (la communauté homosexuelle) dont beaucoup sont indifférents au mariage. Je m’étais demandé pourquoi le gouvernement avait cru bon de faire aboutir cette revendication qui n’avait rien d’urgent ou de prioritaire. Il est d’ailleurs curieux que le projet de loi « ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe » ait été présenté par le ministre de la Justice et non par le ministre délégué à la Famille.
Effectivement, les femmes espagnoles qui voudront avorter et les hommes français qui voudront avoir recours aux prostituées devront se rendre à l’étranger s’ils veulent échapper aux sanctions. Ces mesures vont aggraver les inégalités entre ceux et celles qui ont les moyens financiers de se rendre à l’étranger et les autres qui retourneront dans la clandestinité, avec tous les risques que cela comporte. Le cynisme, l’hypocrisie et l’inconséquence des gouvernants semblent bien présider à ce genre de décisions.
Je regarde souvent la télévision suisse et c’est très instructif. Car en Suisse on préfère le pragmatisme à l'idéologie.
La Suisse fut l’un des premiers pays à autoriser l’interruption médicale de grossesse (en 1942). A titre de comparaison, en France, Marie-Louise Giraud, dite « la faiseuse d'anges », fut guillotinée le 30 juillet 1943.
Dans certains cantons suisses, la prostitution est légale et considérée un peu comme une profession libérale, à condition de se signaler à la brigade des moeurs de la police cantonale et à la police du commerce, ce qui permet aux prostituées (volontaires) de bénéficier d’une certaine sécurité, tout en luttant contre la prostitution forcée et clandestine.
En ce qui concerne le mariage homosexuel, une loi fédérale autorisant le « partenariat enregistré », soumise à référendum en 2005 et entrée en vigueur en 2007, a été adoptée.
Rédigé par : moncreiffe | 02 janvier 2014 à 19:50
Re bonjour,
Vous dites Parigoth
"Que l’État commence déjà par faire son travail en ce qui le concerne (fonctions régaliennes) - ce qu'il ne fait pas ou bien très mal - avant de se prendre pour Dieu le Père en s'arrogeant le droit de régenter ce qui ne le regarde pas."
Historiquement, l'administration, la loi, la fiscalité ne sont-ils pas aussi des domaines régaliens ?
Quant à dire, par exemple, que l'on ne devrait pas légiférer sur l'avortement, pourquoi pas ? Cela revient de facto à laisser libre les personnes de faire ce qu'elles veulent. En admettant bien sûr que vous ne voyiez dans le "régalien" que les questions strictement sécuritaires et de défense. Parce que s'il s'agit de légiférer à l'encontre de l'avortement, les "régalistes" seraient tout aussi fondés à dire que l'Etat s'occupe de ce qui ne le regarde pas.
Il en va donc de même pour le mariage. Si l'Etat ne devait se mêler que de ce qui le regarde, alors mariage homo et zoophile pour tout le monde. A chacun sa régalade.
La "régalite aiguë" me semble un peu posturale parfois. Pas trop bien réfléchie. En tout cas pas très cohérente avec elle-même.
Rédigé par : Jérôme | 02 janvier 2014 à 18:02
@ moncreiffe - 02 janvier 2014 à 00:41
"Je ne crois pas qu’on puisse mettre sur le même plan ou comparer le droit à l’avortement et le mariage entre personnes de même sexe."
Bien évidemment sur le fond ce sont deux choses fort différentes, mais les décisions des gouvernants espagnols et français me semblent relever du même mécanisme politicien dit d'enfumage : loi sociétale réclamée par une minorité et suscitant immanquablement des débats virulents, ces derniers permettant de masquer l'incapacité du pouvoir en place face à une grave crise économico-financière. Même remarque concernant la récente loi française sur la prostitution et la pénalisation des clients de celle-ci.
Au final, dans deux de ces trois lois, les législateurs ne font que transférer en grande partie chez leurs voisins ce qui officiellement les choque moralement. Les femmes espagnoles, comme avant la libéralisation de 2010, viendront en France pour pratiquer les IVG interdites par la nouvelle loi espagnole. Les Français clients des prostituées se rendront dans les bordels catalans, belges, allemands et suisses. Certes dans les deux cas ce "tourisme" concernera principalement les personnes ayant a minima une petite aisance financière, les autres se rabattront sur les circuits locaux clandestins.
Rédigé par : Trekker | 02 janvier 2014 à 17:57
Xavier Nebout a raison.
Je rajouterai :
Le mariage homo est contre-nature, un couple, un mariage c'est un homme, une femme et des enfants naturels. Cette loi a été faite pour satisfaire les ego rassis d'une minorité, un lobby puissant !
La régression aux temps anciens primaires et primates sont plutôt du fait de cette caste qui reproduit les mœurs de ces peuples primitifs, là où tout le monde sautait sur tout le monde.
Il faut être très courageux aujourd'hui pour s'avouer hétéro, marié, jamais divorcé et contre cette loi anti-nature.
Rédigé par : sylvain | 02 janvier 2014 à 15:40
Le ministre de la Justice a déclaré "qu'on ne peut laisser la vie du foetus dépendre exclusivement de l'avis de la mère" et, sur le plan idéologique, "en avoir fini avec le mythe de la supériorité morale de la gauche".
Le ministre de la Justice a déclaré un génocide déclaré.
Rédigé par : Carl+Larmonier | 02 janvier 2014 à 15:17
@Xavier NEBOUT
"le législateur a prononcé une loi contraire à la nature humaine autorisant le mariage de personnes de même sexe et aggravant par là-même leur déviance psychique au lieu de chercher à les en guérir".
Ainsi vous en êtes encore là, l'homosexualité serait contraire à la nature humaine, une déviance psychique qu'il faudrait chercher à soigner.
Je vous plains sincèrement.
Vous semblez ignorer que l'OMS a déclassifié l'homosexualité des maladies mentales depuis 1985, qu'elle avait déjà été isolée de toute symptomatologie psychopathologique par le psychiatre américain Abraham Brill dès 1913, et que les recherches de l'allemand Magnus Hischfeld en 1931 ont démontré son caractère inné et non modifiable.
La convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l'Homme stipule par ailleurs que "tout pays tentant par un biais ou par un autre d'instaurer un suivi médical pour homosexualité est condamnable".
Je n'imaginais pas qu'en France en 2014, il soit encore nécessaire de devoir le rappeler, quelque opinion que l'on puisse avoir sur le mariage de personnes de même sexe.
Pour parfaire votre culture, sachez que les éthologistes ont déjà observé, et depuis très longtemps, des pratiques homosexuelles ou bisexuelles chez au moins 450 espèces animales parmi lesquelles des mammifères comme le lion, le dauphin, l'éléphant de mer, la plupart des espèces de singes, le zèbre, les canidés mais aussi chez des reptiles comme le caméléon, les lézards du genre Cnemidophorus ; chez 93 espèces d'oiseaux (travaux du biologiste australien Geoff McFarlane) comme le manchot, les oies cendrées (20% des couples de cette espèce sont de même genre) etc. ; on trouve aussi des cas chez des animaux aussi peu évolués que les poissons comme le Poecilia mexicana.
Je vous épargne la liste complète, mais pour le côté contre la nature humaine ou animale, vous voilà servi.
Rédigé par : Ludovic | 02 janvier 2014 à 14:34
(...) Le Monde qui semble exprimer en l'occurrence l'avis de beaucoup d'observateurs et de citoyens, notamment de femmes.
Mais qui sont au juste ces « observateurs » ?
Sont-ils du même tonneau que ces « experts » que l'on nous sort d'un chapeau à chaque fois que l'on cherche à nous faire avaler quelque chose d'innommable ?
Font-ils partie de cénacles du microcosme élargi au « Système », parmi ces gens cultivant l’entre-soi et s'arrogeant le droit de jouer aux arbitres des élégances et de lancer modes et anathèmes par-dessus les instances démocratiques et en laissant soigneusement à l'écart le peuple « populiste » par définition ?
Quant à l'avis « des » femmes, desquelles parle-t-on ?
De celles qui écrivent pour ces magazines féminins que l'on trouve dans les salles d'attente ou bien des « vraies femmes de la vraie vie » telles que celles qui ont manifesté par centaines de milliers contre la parodie de mariage, par exemple ?
Rédigé par : Parigoth | 02 janvier 2014 à 14:23
@Olivier Seutet
Un état démocratique sort de son rôle régalien lorsqu'il commence à légiférer hors de son domaine. Il devient totalitaire quand il sort de l'administration de la justice, de la sécurité (extérieure, intérieure, sanitaire), et des moyens financiers pour y parvenir.
Exactement.
Que l’État commence déjà par faire son travail en ce qui le concerne (fonctions régaliennes) - ce qu'il ne fait pas ou bien très mal - avant de se prendre pour Dieu le Père en s'arrogeant le droit de régenter ce qui ne le regarde pas.
Rédigé par : Parigoth | 02 janvier 2014 à 13:49
"Le législateur a prononcé une loi contraire à la nature humaine autorisant le mariage de personnes de même sexe et aggravant par là-même leur déviance psychique au lieu de chercher à les en guérir" écrit Xavier Nebout.
Il fallait que quelqu'un dît la première ânerie de l'année : c'est gagné !
Ce que vous nommez "la nature humaine" comporterait donc le mariage qui, comme chacun sait, est né en même temps que l'homo sapiens ?
D'où tirez-vous cette information de première grandeur ? Dépéchez-vous de la communiquer à Yves Coppens et à ses savants collègues, ils seront fascinés.
Etes-vous sûr de ne pas vous être trompé de siècle quand, au sujet de l'homosexualité, vous parlez de "déviance" et de la nécessité de "guérir " ceux qui en sont atteints ? Cela rappelle furieusement certains traités de médecine du XIXe qui, au choix, peuvent faire rire ou frissonner.
Mais au fait ! vous avez peut-être souhaité nous faire rire en ce début d'année. Merci !
Rédigé par : Frank THOMAS | 02 janvier 2014 à 13:16
Bonjour
Olivier vous dites
"Il ne fait pas partie de la constitution ou d'un quelconque pacte social, de vouloir faire évoluer les esprits sur la famille, la mort, l'éducation, la morale ; dans tous ces domaines, la loi ne doit pas dépasser les strictes limites des nécessités de l'ordre public"
La morale et l'éducation ne sont-elles pas des piliers de "l'ordre public" ?
Ne voyez pas de ma part l'approbation des "unes ou autres" façon de voir. Mais il me semble naturel que l'Etat réfléchisse à ces questions et légifère quand besoin est. Vous le soulignez d'ailleurs très bien quand vous parlez de la loi Veil, qui a permis de remettre un peu d'ordre et d'hygiène où il n'y en avait pas beaucoup.
Cordialement
Rédigé par : Jérôme | 02 janvier 2014 à 13:14
@ Parigoth
Vous avez cité fort opportunément Sylviane Agacinski.
J’ai entendu toutes sortes de sornettes lors du débat autour du « Mariage pour tous ». La droite catastrophiste parlait de « changement de civilisation », la gauche niaise parlait de « reconnaissance de l’amour ». Rares étaient ceux et celles qui semblaient comprendre que le mariage n’a rien à voir avec les sentiments amoureux ou avec l’orientation sexuelle. Lors de la célébration d’un mariage, l’officier d’état civil ou le prêtre ne demande pas aux futurs époux s’ils s’aiment, mais s’ils consentent librement au mariage. Car il s’agit de contracter un engagement.
Lors des auditions au Sénat, Sylviane Agacinski (philosophe) et Claire Neirinck (juriste) ont toutes deux insisté sur les problèmes que posait le mariage entre personnes de même sexe en matière de filiation. C’était, à mon humble avis, le point essentiel. Leurs discours sont solidement argumentés et méritent d’être écoutés attentivement. C’est pourquoi je propose deux liens.
Sylviane Agacinski s’exprimait le 13 février 2013.
http://www.youtube.com/watch?v=bHQcYQswo78
Claire Neyrinck s’exprimait le 14 février 2013.
http://www.youtube.com/watch?v=p0meFgI-dMo
Rédigé par : moncreiffe | 02 janvier 2014 à 13:06
La loi Veil avait le mérite de la clarté. Elle instituait deux catégories : l'interruption de grossesse thérapeutique qui relevait d'une analyse médicale d'une détresse physiologique, et l'interruption volontaire de grossesse qui relevait d'une analyse par la femme elle-même de son état de détresse psychologique. La loi tentait d'encadrer un geste attentatoire sur l'embryon par la constatation d'une détresse ; le mot est fort : il signifie la prise de conscience d'un malheur imminent. Cette loi n'était ni un instrument supplémentaire de contraception, ni une libération du corps de la femme, mais une simple mesure d'ordre public (dans son volet interruption volontaire de grossesse) pour éviter le scandale des avortements clandestins ou à l'étranger.
La loi proposée au parlement espagnol veut limiter l'avortement à la seule détresse physiologique. Elle écarterait donc toute détresse psychologique. Elle n'est ni un progrès, ni une régression, mais une vision de l'ordre public qui a évolué. Ce qui est intéressant est qu'il ne pénalise pas la femme qui se fait avorter, mais ceux qui pratiquent cet avortement : la loi envisagée ne veut pas accroître une détresse morale, mais ne veut pas non plus que cette détresse soit guérie par un acte chirurgical.
La caricature donnée dans les médias (style Pascale Clark sur France Inter : "on revient à Franco") méconnaît à la fois la loi Veil et la teneur du projet de loi espagnol : le sujet n'est pas un droit des femmes, il est uniquement de savoir comment évaluer la détresse de n'importe quel être humain qui souffre. La loi Veil était floue sur ce point, afin de laisser au corps médical, aux aides sociales le soin de se faire leur philosophie sur chaque cas. La pratique, en France, s'est dangereusement éloignée de la loi initiale en admettant, voire en institutionnalisant, une sorte de droit à avorter.
Un état démocratique sort de son rôle régalien lorsqu'il commence à légiférer hors de son domaine. Il devient totalitaire quand il sort de l'administration de la justice, de la sécurité (extérieure, intérieure, sanitaire), et des moyens financiers pour y parvenir. Il ne fait pas partie de la constitution ou d'un quelconque pacte social, de vouloir faire évoluer les esprits sur la famille, la mort, l'éducation, la morale ; dans tous ces domaines, la loi ne doit pas dépasser les strictes limites des nécessités de l'ordre public.
Rédigé par : olivier seutet | 02 janvier 2014 à 12:41
« …Lénine ressentait l’envie de dire des choses gentilles et sottes, et de tapoter la tête des gens. »
Rédigé par : Boris | 02 janvier 2014 à 02:14
C’est un épisode bien connu de la vie de Lénine.
Vous oubliez de rappeler qu’il le faisait en chansons.
L’une d’elles a été reprises par les plus grands chanteurs, bien plus tard.
http://www.youtube.com/watch?v=p4ZqhFyR5uU
C’est ainsi que Trotski, grand ami de Lénine, et surtout de Staline, fut contraint au silence de façon irréversible.
J’insiste bien sur le caractère irréversible de la chose puisque c’est le sujet du jour.
L’irréversibilité de la loi, sujet tellement vaste qu’il faudrait plusieurs livres de droit, mais aussi de l’histoire des civilisations et des cultures pour en venir à bout.
Me sentant incapable de traiter ce sujet en quelques dizaines de lignes, je préfère m’en tenir à l’anecdotique, si je puis dire.
Il est déjà une loi qui n’est plus irréversible, c’est celle de la liberté d’expression, et de la liberté de recherches en histoire.
Impossible de mettre en cause si peu que ce soit les chiffres « officiels » de la Shoah, nombre des morts, etc., ou de traiter de l’esclavage, avec l’objectivité de l’historien.
Cerise sur le gâteau, M. Valls, l’homme aux sourcils perpétuellement froncés pour impressionner avec son regard noir ses contradicteurs, voudrait créer une loi sur le délit d’« intentions de paroles », qui rendrait définitivement obsolète la liberté d’expression.
Seraient interdit de paroles, tous ceux dont on pourrait soupçonner qu’ils auraient des propos non conformes à la doxa officielle à énoncer.
Valls reprendrait en quelque sorte l'ancien cri de guerre des croisés: "Dieu le veut".
Un long travail de récupération des « avantages acquis » de liberté nous attend.
Rédigé par : Tipaza | 02 janvier 2014 à 12:20
@ Boris
"Votre capacité remarquable à débusquer les gauchistes dans tous les coins dissimule mal l’impatience fébrile avec laquelle vous espérez leur châtiment"
Mais non ! mais non ! point besoin de soulever les roches pour faire sortir les crabes. Sûrs de leur victoire, ils cavalent au grand jour !
Dans les écoles aussi où monsieur Peillon Ministre assisté de Monsieur Cohen maire de Toulouse, vient inaugurer une "œuvre d’art" :
http://www.youtube.com/watch?v=Wlt9YBCdSw8
Ah l’école laïque !, la société laïque nouvelle religion prônée par monsieur Peillon. Je dis prônée ! car selon l’adage « faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais »…
« La laïcité est un principe de tolérance, certes, mais plus encore de philosophie positive (...), c'est une religion, la religion de toutes les religions, de toutes les confessions, la religion universelle »
Mais voyons donc les œuvres de cet artiste couronné comme ce clown l’est de cornes dans cette école...
http://2.bp.blogspot.com/-4BwjYyO29_s/Ur3VsbW2r_I/AAAAAAAAC3Q/NMlE4cJxxjU/s1600/e894028ed98eb91732fe6f20132f975d677948c3.593.jpg
Ah oui quand même !... Le même clown…
http://1.bp.blogspot.com/-RMBsNUVTJuM/Ur3VrgziLcI/AAAAAAAAC24/anbEuhTAbnw/s1600/MR-Verschaere2-06G.jpg
Ah oui aussi !...
Genau, ici, pense que l'autorité qui s'imposerait face à ces mandarins ressemblerait à ce que furent Hitler, Mao ou Pol Pot.
N’est-ce pas monsieur Léo Ferré qui déclarait que le socialisme était l’antichambre du fascisme ?
Ce sera, je pense, front contre front.
Pour le meilleur ou pour le pire.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 02 janvier 2014 à 12:01
L'argument mis en avant pour nous vendre la loi sur la parodie de mariage a été le recours au terme « tarte à la crème » d'égalité, invoqué de nos jours à tort et à travers pour nous faire avaler n'importe quoi dans tous les domaines quitte à tomber dans l'absurdité, le non-sens et parfois même l'injustice.
Voir ici l'argumentaire de la philosophe Sylviane Agacinski :
« Deux personnes se mariaient en raison de leur volonté de lier leurs familles et de procréer. En ce domaine, les deux sexes ne sont pas interchangeables. L'égalité n'est pas l'identité... Le mariage gay ne peut pas construire la filiation, et il faut dissocier les deux. »
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/01/10/sylviane-agacinski-contre-le-mariage-gay-et-son-ineluctable.html
Rédigé par : Parigoth | 02 janvier 2014 à 11:55
Et si tout simplement on laissait les gens décider de ce qui leur convient ?
On ne demande pas aux politiques de nous dire ce qui est bien pour nous mais de faire ce pourquoi ils ont été élus. C'est-à-dire mettre en œuvre nos aspirations et non celles qu'ils pensent que l'on a.
Le gouvernement espagnol est comme le gouvernement français, ce qui prouve que la couleur politique n'a pas d'importance ; il n'aime pas la liberté individuelle et la responsabilité de la personne.
Comment ?
Des individus voudraient se prendre en charge et décider ce qui leur plaît et leur convient ?
Mais quelle horreur.
Voilà la preuve de l'inutilité chronique de la plupart des politiques. Alors que nous avons besoin de gestionnaires, beaucoup en sont encore à jouer les moralisateurs et les guides de la pensée comme jusque dans les années 1960.
A écouter ceux qui nous entourent, on sent bien que cela gronde sur le plan de la liberté individuelle. Des secousses seraient-elles à prévoir, je n'en sais rien et tout en les espérant quelque peu je les crains également.
Concernant plus particulièrement les lois sur l'avortement le tableau présenté à l'adresse ci-dessous montre bien l'état d'arriération de certains pays. On parle ici de l'Espagne mais que dire de la Pologne et de l'Irlande et à moindre titre de l'Angleterre, de la Finlande, de l'Islande.
D'autres pays ont aussi des lois scandaleuses, Andorre, Malte, Saint-Marin, Monaco, Liechtenstein.
Et ce n'est pas parce que ces pays sont petits que les femmes doivent y avoir moins de droits.
http://www.svss-uspda.ch/fr/facts/europe.htm
Rédigé par : Surcouf | 02 janvier 2014 à 11:54
@Boris
Votre capacité remarquable à débusquer les gauchistes dans tous les coins (...)
Puis-je vous faire remarquer que nous sommes plutôt environnés de gens qui ne pensent qu'à débusquer des « extrémistes de droite » partout, y compris et surtout là où il n'y en a pas ?
A part ça, vous avez raison : l'organe de presse que vous mentionnez n'est en dépit de ses multiples prises de positions pas gauchiste pour un sou : à la réflexion il est d'extrême droite (moi aussi je m'y mets...).
Rédigé par : Parigoth | 02 janvier 2014 à 11:47
Peut être devra-t-on envisager clairement un jour, que l’Etat puisse admettre avoir commis une faute et en répondre.
La SNCF s’est vue poursuivie pour avoir prêté son concours à l’extermination des juifs, mais ce qui est extraordinaire, c’est que l’Etat y ayant explicitement reconnu sa responsabilité par la voix du président de la République – le fût-ce à tort -, n’ait pas, lui, été poursuivi.
Concernant le sujet du jour : le législateur a prononcé une loi contraire à la nature humaine autorisant le mariage de personnes de même sexe et aggravant par là-même leur déviance psychique au lieu de chercher à les en guérir, puis, prenant conscience de son erreur, il se raviserait.
Certes une loi ne peut être rétroactive, mais ce que la loi a fait, une autre peut la défaire comme l'a rappelé Parigoth sans aller au bout de son argument.
Il s’agirait d’annuler par la loi les mariages en question en considérant qu’une faute a été commise en les autorisant, et donc en indemnisant ses victimes au titre d’un préjudice moral certain, voire matériel en cas d’obligation de séparer des patrimoines.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 02 janvier 2014 à 11:20
@ Jabiru
Je vous remercie. Ce n'est pas si souvent que je trouve quelqu'un qui est d'accord avec moi sur ce blog.
L'année commence bien !
Rédigé par : Achille | 02 janvier 2014 à 10:35
@Achille
Analyse pertinente que je partage complètement.
Rédigé par : Jabiru | 02 janvier 2014 à 09:30
« La "régression espagnole", l'avenir français ? »
Je ne sais pas, mais s'ils continuent comme ça Perpignan va rouvrir ses cinémas pornos.
Cette décision étonnante est peut-être liée à leur problème démographique. En France on compte 200 à 250.000 avortements par an soit un quart des naissances.
L'idée est intéressante: en temps de crise, économisez l'avortement et vendez le bébé à un couple homo qui a les moyens...
L'idée a dû germer dans un club social cannabique !
Rédigé par : Alex paulista | 02 janvier 2014 à 05:23
Supposons qu'en France depuis 2010 une loi sur l'euthanasie permette à tout un chacun de demander à ce qu'il soit mis fin à ses jours, sans obligation de donner un motif, et qu'après changement de gouvernement, une proposition de loi vise à en restreindre le champ d'application aux seuls malades certifiés incurables.
A mon sens on pourrait parler de régression, même si le consensus sur le principe même de l'euthanasie demeurerait inchangé. Si tous avaient accès à une loi, et que brutalement seule une minorité se retrouve autorisée à en bénéficier, il y a forcément retour en arrière, donc régression.
Tous mes vœux à monsieur et madame Bilger, ainsi qu'aux autres intervenants.
Rédigé par : Camille | 02 janvier 2014 à 05:10
@ Parigoth
« Un organe de presse acquis à la subversion de la société traditionnelle sous l'influence d'extrémistes gauchistes n'est pas innocent »
Votre capacité remarquable à débusquer les gauchistes dans tous les coins dissimule mal l’impatience fébrile avec laquelle vous espérez leur châtiment.
A mon sens, la passion politique qui vous égare devrait être modérée par des moyens appropriés et efficaces, quoique doux et bénins. Tenez, vous pourriez essayer ce morceau, Gorki et moi vous le garantissons : après l’avoir écouté, Lénine ressentait l’envie de dire des choses gentilles et sottes, et de tapoter la tête des gens. Autant dire qu’il vous transformerait en Agnus Dei jusqu’aux municipales !
http://www.youtube.com/watch?v=nrYaWqdePXQ
Par ailleurs, votre commentaire sur l’avortement témoigne d'un désir sincère, mais absurde, de figer le cours de l’histoire en revenant sur les lois les plus justes. Il en était déjà ainsi sous les Gracques, dont la réforme agraire si modérée connut le destin que l’on sait. Comme le disait alors un des leurs adversaires : « Périsse ainsi qui voudra l'imiter ! ». Et ce Scipion-là n’était même pas goth…
Mais lorsque le plus jeune des deux frères se mettait en colère devant la bêtise aveugle des sénateurs, un serviteur lui jouait un air harmonieux aux oreilles, l'apaisant instantanément. Car la musique adoucit les mœurs, lorsqu’elle n’est pas éditée par Jean-Marie Le Pen : et vous auriez grand tort de n’en pas profiter. Dès à présent, goûtez donc ce bonbon régicide, aux bonnes saveurs d'Arras...
http://www.youtube.com/watch?v=A8YaAWshTVc
Rédigé par : Boris | 02 janvier 2014 à 02:14
En France, ce n'est pas douze semaines seulement ?
Rédigé par : Alex paulista | 02 janvier 2014 à 01:50