C'est, en effet, la question.
Sur un plan anecdotique, elle est d'actualité puisque Natacha Polony a décidé de quitter au mois de juin ONPC et qu'elle va donc laisser le champ libre à Aymeric Caron.
A moins que Laurent Ruquier ne la remplace par une personnalité qui montrera encore davantage, par contraste, les faiblesses, les banalités ennuyeusement partiales et bêtement progressistes d'Aymeric Caron. Celui-ci n'en revient pas d'avoir ce rôle qui oblige à passer par lui si on est curieux d'écouter les propos du principal invité du samedi soir. Malgré les rires lassants de Laurent Ruquier qui devrait laisser les autres apprécier la portée de ses plaisanteries au lieu de toujours s'en esclaffer par avance.
Sur le fond, Frédéric Taddéï parvenant à garder son calme s'est expliqué une nouvelle fois sur sa conception du débat, ce qu'impliquait, selon lui, la liberté d'expression et sa déontologie de journaliste, qui le conduisait à faire connaître la pensée et les écrits des autres ; sans que lui-même évidemment puisse être assimilé aux positions parfois peu convenues, voire provocatrices de certains de ceux qu'il avait conviés pour traiter de telle ou telle problématique particulière.
C'est le sujet choisi qui rendait nécessaire, au nom du pluralisme intellectuel, la présence de certaines personnalités, aussi peu consensuelles qu'elles soient, et non pas l'appétence immodérée et partiale qu'aurait éprouvée Frédéric Taddéï pour des personnes minoritaires et réprouvées en général par tout ce que notre monde médiatique et politique compte comme parfaits beaux esprits. Donc qu'on entend et voit partout, auxquels on ne coupe pas la parole et qui donnent à chaque émission une touche d'ennui distingué.
En face de Natacha Polony qui faisait ce qu'elle pouvait pour instiller un peu de finesse et d'esprit dans les interrogations et d'Aymeric Caron qui en ahanant s'efforçait de planter de piètres banderilles à l'encontre d'un Taddéï maître de soi et du jeu, une problématique centrale est apparue, si on veut bien éliminer deux joutes périphériques.
On sentait bien que ce n'était pas assez pour Caron d'entendre Taddéï faire part de son peu de sympathie pour les thèses et les provocations de Soral et de Dieudonné parce qu'il se serait retrouvé fort dépourvu dans le procès qu'il cherchait à lui intenter. Il exigeait, par un diktat aussi simpliste que lui-même, que Taddéï, jamais, au grand jamais, ne pût trouver de l'intérêt à ce soufre et à "ces délires" comme il les nommait. A cet ultimatum, Taddéï a échappé avec élégance et Caron est resté coi.
La contextualisation prétendue nécessaire, pour mieux déchiffrer et critiquer les échanges, aussi a donné à rire. Caroline Fourest, qu'on citait et qui avait joué un rôle honteux contre Taddéï, avait déjà dû en rabattre avec les dix minutes que, selon elle, Taddéï aurait octroyées à Hitler dans un débat. Devant l'indignation soulevée par cette bassesse, ces minutes avaient été réduites à six puis à cinq. Encore un peu de temps, et Hitler aurait disparu.
Facile de deviner ce qui se niche au coeur de ce désir superfétatoire d'explication ! Rien de moins que l'infantilisation du citoyen, l'insertion de l'auditeur et du téléspectateur dans un processus préréglé où des panneaux démonstratifs et impérieux viendront par avance départager les bons et les méchants, les salauds et les héros pour qu'à aucun moment on ne puisse être tenté de rendre la vie complexe, de la soupeser dans sa plénitude, ses ambiguïtés et son infinie richesse, la nuit et le jour ne se faisant pas d'ombre mais s'enrichissant l'une et l'autre, par opposition.
On n'a pas besoin d'une démocratie qui se contenterait de nous tracer une route à sens unique avec un code univoque. Et qui nous les imposerait.
Le dialogue entre Taddéï et Caron ne mettait pas aux prises deux conceptions de la morale. Taddéï était sans doute plus indigné que Caron face à certaines aberrations de la parole et de l'écrit puisqu'il n'adoptait pas une posture théâtrale à leur sujet. Son désaccord allait de soi.
Il ne concernait que la manière de traiter ces indésirables et ces trublions. Pour Caron, il s'agissait de les effacer, de les exclure, de ne jamais les inviter même sur des thèmes où leur apport aurait été fondamental. Ils étaient à condamner par principe. D'une certaine manière, le journaliste s'arrogeait droit de vie ou de mort médiatique sur eux et le droit de grâce ne pouvait exister que si quelques kamikazes de la pensée protestaient.
Interdits par Aymeric Caron.
Ou contredits si on suivait la pente de Frédéric Taddéï.
Pour celui-ci, pas d'ostracisme ni d'injonction. Il est le serviteur de l'intensité intellectuelle consubstantielle à tout débat authentique. Ceux qui viennent échanger n'ignorent pas qu'ils pourront tout dire, tout se dire jusqu'à cette limite que la loi impose : au-delà on n'est plus dans la liberté mais dans l'infraction.
Pas une fois, les émissions de Taddéï n'ont dérapé et ne l'ont obligé à intervenir rudement ou même à expulser. Face à la pensée perverse ou fausse, il y aura des paroles qui la contrediront et qui, grâce à cette démarche, donneront son prix à l'émission. Et priveront le mensonge ou l'absurdité de l'aura d'avoir été étouffés.
Une démocratie comblée grâce à la liberté consacrée.
Une démocratie respectée grâce au pluralisme organisé. Le bien, le mal, l'affrontement, la vérité.
Peut-on hésiter un seul instant entre le couperet honteux et peureux de Caron et l'ouverture intelligente et libre de Taddéï ?
"Emission de télé-achat" !
Comme La Maison France 5, Des racines et des ailes qui nous relate comment faire pour obtenir le label "admis au patrimoine" (je rigole) et toutes ses variantes !
Des émissions conçues pour consommateurs, consommatrices (entendez la fameuse ménagère de moins de cinquante ans car au-dessus de cet âge elles ne fichent rien, elles vivent en maison de retraite...) ayant les
moyens d'acheter dans le cadre de la "tendance". Sauf qu'en y regardant de plus près, ils retardent. Ce que le prêt-à-porter est à la haute-couture.
C'est qu'en dehors de ce qui nous est proposé, il faut faire le tour de France pour trouver des matériaux à la convenance de ses goûts...
Ne parlons même pas des voix off !
Les gentils pédagogues et leurs banalités.
Les documents sur les animaux méritent leur pesant de "rosette" à la boutonnière !
Rédigé par : calamity jane | 01 mars 2014 à 10:54
Je ne sais pas si avez aperçu la trombine et surtout le programme du manager de McDo qu'ils vont mettre à la tête de Radio France, mais on ne sait pas très bien lequel des deux effraie le plus.
Je ne pense pas un instant que ce type ait le moindre compagnonnage intime avec FMusique ou FCult, comme sommes quelques centaines de milliers à y prétendre sans abus, ni qu'il puisse citer les noms de Yann Paranthoen, Michel Bydlowski ou André Francis*, mais il entend diriger tout cela...
-Tu veux faire quoi, petit, plus tard ?
-Chef !
-Oui mais chef de quoi ?
-M'en fous, chef !
Nous en sommes là, et las, hélas.
AO
* et J. Duchateau, P. Auger, L. Malson, A. Gerber, G. Lapouge, P. Tandin et tant d'autres...
Rédigé par : oursivi | 28 février 2014 à 19:03
Un moment adepte, j'ai réussi à décrocher de cette émission tardive, qui dure des heures, où le père Ruquier réussit à nous vendre les livres des uns et les disques des autres, qu'il a évidemment "beaucoup aimés".
Emission de télé-achat finalement qui sauve sa peau grâce au clash organisé de milieu d'émission.
Image incroyable et indécente de nos politiques en coulisses faisant le pied de grue, attendant sagement leur tour pour passer à la casserole pendant que l’on disserte sur « le plaisir que l’on a eu à tourner ce film » et des « Nous sommes beaucoup amusés » (ben j’espère bien !).
C'est ça un politique ???? Et ensuite de s'étonner qu'il n'attire plus les foules lors des élections... ???
Pas la peine d'aller aux urnes pour voter pour un homme, une femme qui va de son plein gré faire le guignol face à des Caron d'eau douce.
Mais quelle image !
France 2 n'a plus d'émissions de débat, juste des émissions d'éclats ("Mots croisés" et "Des paroles et des actes" dans le même sac).
France 2 pense plus à la popularité des ses "journalistes" qu'à la qualité des échanges.
Combien de fois je me suis retrouvé cocu à la fin de ce genre d’émission.
Alors c'est décidé comme tout bon Français qui se respecte je dis :
"N.O.N"! (Nous On N’en veut plus)
qui vaut largement un ONPC ou un DPDA…
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 28 février 2014 à 17:36
@ A mon avis
Il y a ça aussi. Regardez à partir d'une minute et quelques secondes. Le garçon a seize ans, entre lui et la tête du taureau, l'épaisseur de sa chemise et de sa cravate. Ici on ne tue pas monsieur, on ne tue pas… on attrape ! http://www.youtube.com/watch?v=TH27QT1Jnv8 ou encore : http://www.youtube.com/watch?v=mqf094pvPkM
Rédigé par : adamastor | 28 février 2014 à 17:29
@ semtob | 28 février 2014 à 02:29 a écrit
"Il est plus noble pour un taureau de mourir au combat, de traverser l'histoire que d'être abattu dans l'odeur du sang à la chaîne."
Le taureau dont on amoindrit cruellement les capacités pendant de très longues minutes ou peut-être des heures avant de l'achever, doit se délecter de l'odeur du sang dans l'arène ; le taureau est certainement très sensible à votre argument.
P.S. : vous semblez méconnaître le monde des abeilles !
Rédigé par : A mon avis | 28 février 2014 à 15:37
Rien à dire sur le fond de ce billet, ne regardant jamais ces deux émissions. Par contre une fois encore je suis épatée de constater le masochisme de bien des intervenants pleins de détestation mais toujours fidèles au poste. C'est vrai que le masochisme ça peut faire aussi du bien quand ça s'arrête.
Rédigé par : catherine A masochisme sans limite | 28 février 2014 à 13:35
@ semtob
"ni au personnage fictif le Précieux dans "Le Seigneur des anneaux"".
Elen síla lúmenn' omentielvo, semtob ! Bien que n'étant aucunement un noble heru de Numenor, et encore moins un tar de Gondor ou d'Arnor, mais un simple échanson de Minas Tirith, je vous supplie d'être plus précis concernant mon oeuvre fétiche !
Le Précieux est la dénomination que Gollum, de son vrai nom Sméagol, donne au Maître Anneau de Sauron. Et par métonymie, il est vrai qu'il s'applique parfois le nom qu'il donne à l'Objet, Precious, lorsque l'Anneau annihile sa conscience individuelle. Mais justement, c'est tout, sauf un nom...
Ce n'est pas parce que les Stoors de l'Anduin ont disparu dans des circonstances mystérieuses, avec la grand-mère et ses oeufs, qu'il faut maltraiter ainsi le plus célèbre de leurs représentants. Je vous accorde que le pauvre Déagol aurait été d'un autre avis. Enfin...
Namárië.
Rédigé par : Boris | 28 février 2014 à 11:18
Cher Philippe,
Nous ne ressemblons ni à Jean-Luc Bennahmias, ni au personnage fictif le Précieux dans "Le Seigneur des anneaux" :
http://www.youtube.com/watch?v=ih15GBnn47Q
et il est de notre droit de soutenir l'art de la corrida. Quant aux capacités orgasmiques, il ne vous appartient pas d'en juger !
Il est plus noble pour un taureau de mourir au combat, de traverser l'histoire que d'être abattu dans l'odeur du sang à la chaîne.
Rassurez-vous, nous ne marchons jamais sur les fleurs et nourrissons les vieilles abeilles qui ont perdu leurs ailes.
Nous sommes sans pitié pour les moustiques qui ont décimé quelques centaines d'enfants et de femmes pendant l'écriture de ce commentaire.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 28 février 2014 à 02:29
Merci monsieur Bilger pour ce billet : tout y est dit !
Rédigé par : crisfi | 27 février 2014 à 20:07
Ruquier est un malin. Il vous refait le coup de Starsky et Hutch, ou des deux flics de French Connection, un bon gars et une brute, et ça marche, nombre d'entre vous qui haïssez ce Caron ne regardent cette émission que pour le "clash". Ah le clash, moment sublime de la ménagère ménopausée et du trentenaire idiot à souhait qui n'attendent que ça... c'est tout le talent de Ruquier, réunir deux publics, le retraité et le jeune con. Ce Ruquier est génial.
Vous boufferez du Aymeric Caron jusqu'à la fin de vos jours, car après lui en viendront beaucoup d'autres, vous n'êtes pas au bout de vos peines...
Rédigé par : Savonarole | 27 février 2014 à 18:56
"Longtemps je me suis couché de bonne heure... " : que ne mettez-vous en pratique votre auteur de prédilection !
A seule fin de ne pas être le scribe de cette décadence qui en à peine un demi-siècle nous fait passer d'un Sartre/Aron à un Caron/Taddéï...
Rédigé par : sbriglia | 27 février 2014 à 17:59
Derrière tout cela, se cache la critique justifiée de la télé d'aujourd'hui. Les émissions d'analyse sont elles-mêmes devenues ce qu'elles fustigent en prônant l'extrême sensationnisme au maléfice de la raison.
"Ce soir (ou jamais !)" sauve un peu le service public télévisuel français parce que je ne vois nulle part la programmation d'émissions d'astrophysique (ou disons d'astronomie), de découvertes que celles-ci soient zoologiques ou purement écologiques. Il y a bien des émissions comme "J'irai dormir chez vous" qui réussissent l'alliance de la découverte et du divertissement. Mais, au-delà de ces exceptions non exhaustives certes, notre télévision est sclérosée par des programmes indignes. Comment accepter cela ?
Pour en revenir à Taddéï et Caron, il n'y a pas véritablement de combat. La solution de Caron qui consiste à museler a priori une parole qu'il juge incompatible avec nos valeurs républicaines est elle-même contraire à ces valeurs. Se penser démocrate et être liberticide, c'est un peu dans l'air du temps.
Aymeric Caron souffre d'une certaine partialité, voire d'un aveuglement, qui le conduisent trop souvent à orienter un argument (ou une bribe d'argument) vers un a priori, autrement dit il commet cette erreur épistémologique consistant à faire précéder la conclusion aux arguments. Pour exemple, alors qu'il discutait avec Cédric Villani (trop rare à mon goût malgré une certaine présence médiatique) critiquant le caractère "pour initiés" de son ouvrage en lisant un échange de mails entre deux mathématiciens de génie, Cédric Villani lui fit lire la phrase suivante, "Ce jour-là...", en lui démontrant que ce mail servait simplement à démontrer l'extrême folie émulatrice de la recherche et que le "roman" enchaînait sur un récit normal et compréhensible. En somme, si peu de personnes peuvent comprendre l'échange mathématique, nous sommes tous aptes à saisir l'émulation. Tout cela pour souligner l'extrême fermeté des positions de Caron qui ne sont pas tenables dans un monde d'échanges, qui sont pires que les positions qu'elles croient dénoncer. Le monde d'Aymeric Caron est un monde unicolore sans nuance.
Rédigé par : Michael OBE | 27 février 2014 à 15:08
Excellent billet M. Bilger. Quand j’entends Caron, bête, suffisant et ignare, j’ai envie de manger de la viande rouge. Natacha Polony, que j’admire pour allier, par contraste, tant d’intelligence, de culture et de charme, a bien raison de s’enfuir de cette émission de vendeurs de soupe.
Rédigé par : Charlie | 27 février 2014 à 14:00
En France, on est plus intelligent que les autres avec notre “exception culturelle”, c’est bien connu.
La preuve, c’est qu’on donne des leçons sur tout et n’importe quoi à la terre entière à longueur de temps. Des leçons que généralement on est incapable de s’appliquer à nous-mêmes.
Quelqu’un n’est pas de notre avis (qui est forcément le seul valable) ?
Et hop, c’est soit un fasciste, un obscurantiste, un catho rétrograde, un sympathisant FN ou tout ça à la fois.
Il pense comme nous ou il est un ennemi à abattre. Et l’ennemi doit être ostracisé, ses idées doivent êtres interdites, à moins qu’il ne fasse des excuses publiques en promettant bien qu’il ne le refera plus.
Internet permet à peu près la liberté d’expression ?
C’est intolérable, il faut le censurer !
Si, c’est possible, ”les Chinois le font bien !” comme dirait Barbier.
Pas de place pour un avis mesuré. Pas de place pour le ”Sur ce sujet, je suis d’accord avec le FN, mais sur cet autre sujet, je suis d’accord avec le PS” et je ne parle même pas du “Dieudonné ne dit pas que des bêtises et il est parfois drôle”… COMMENT ? MAIS QUELLE HORREUR ! QUEL SCANDALE ! 50 COUPS DE FOUET ET DES EXCUSES CHEZ MIREILLE DUMAS !!
La gauche “humaniste” et bien-pensante, c’est le blanc et noir (blanc et noir ? mais t’es fou, emploie pas ces mots-là, on va te prendre pour un suppôt de IIIe Reich !).
Eh oui dans la bien-pensance de gauche “humaniste”, on n'aime pas les têtes qui dépassent. Pas plus que dans la bien-pensance d’extrême droite ou gauche.
Au moins, l’extrême droite ne se cache pas derrière de grands discours humanistes hypocrites pour arriver au formatage des esprits. On la voit venir de loin.
Rédigé par : Wil | 27 février 2014 à 12:36
@ semtob
Sans doute jouissez-vous au spectacle de la mise à mort du taureau dans l'arène, et êtes-vous choqué (à juste titre) par le visionnage d'une vidéo d'un adolescent maltraitant un chaton !
P.S. votre prose est précieusement ridicule.
Rédigé par : A mon avis | 27 février 2014 à 10:06
"Peut-on hésiter un seul instant entre le couperet honteux et peureux de Caron et l'ouverture intelligente et libre de Taddéï ?" PB
Une sorte de péché originel de la gauche réside au fond dans sa volonté farouche d’indifférenciation. Au bout de la logique, tout ce qui rechigne à filer bas pas sous les fourches caudines de sa clôture du Bien doit être ratiboisé. Son cléricalisme traque alors l'infidèle, dresse des listes et appose son sceau d'infamie, "réac" et "facho".
L'inégalable force comique de ces Marat en meute pour un Chénier est de bâillonner la dissidence en se supposant les chantres de la liberté de l'esprit.
Rédigé par : MS | 27 février 2014 à 09:00
Cher Philippe,
Un journaliste qui se prend pour un "flic" pourrait boire la tasse dans sa flaque.
Porteur de rouflaquettes, pour se confondre avec le célèbre dents de sabre, ce timide transpirant ose prendre ses penchants de midinette pour la réalité.
Il est possible de manger du lion pour ce petit-bourgeois qui n'a de rien jamais manqué.
Pour être végétarien, il ne faut jamais avoir eu faim. La poésie du bruit de l'oeuf cassé ou de la glace au citron ne peut rien lui évoquer.
L'esprit sacré de la corrida inscrit au patrimoine de l'UNESCO nourrit plusieurs régions de France, n'en déplaise à ce coucou de la nuit. Qu'il rejoigne donc la belle sur l'île des bébés phoques et nous laisse déguster les saveurs de la gastronomie française. Ils sont de plus en plus rares ces repas qui font honneur à la viande et qui ne s'est jamais relevé la nuit pour tourner autour d'un rôti ? C'est Bernard Lavilliers qui devrait remplacer Caron.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 27 février 2014 à 00:01
Reconnaissante à F. Taddéï de m'avoir fait découvrir des personnages dont j'ignorais le poids de l'existence.
De connaître avec qui je partage l'air qu'il se respire ailleurs qu'au pied des monts.
Et on devrait l'ignorer ? Parce que, par exemple, nous serions un pays remarquable de créativité, auréolé par la pratique scrupuleuse des bien-fondés D.D.L.H (droits
de l'homme) ? Tellement sûrs de nous qu'en cas de conflit ce seraient des ennemis à ignorer ? (pour ne pas déposer un autre vocable !)
"...nous mettre en situation de l'approuver
malgré nous" J.D. Reffait.
Ebben !
Des extrémistes en somme tant F. Taddéï qu'A. Caron qui nous imposent pour l'un des présences humaines et pour l'autre une idéologie.
On a envie de plier bagage. De ne plus participer de ces mascarades et de laisser la lutte (si petite soit-elle dont les mille et une occasions de prendre possession et conscience de sa réalité de citoyen) hors les murs de ses pénates et réentendre "La flûte enchantée" pour ne pas risquer le rejet ; le sien et/ou celui d'autrui.
Rédigé par : calamity jane | 26 février 2014 à 22:00
"On n'a pas besoin d'une démocratie qui se contenterait de..."
Je me permettrai de dire que le conditionnel semble ici superflu. La phrase implique alors que nous avons grand besoin de la démocratie que nous n'avons pas.
"Il est le serviteur de l'intensité intellectuelle consubstantielle à tout débat authentique."
C'est une belle phrase qui interpelle, car elle invite aussi à porter le regard sur son interlocuteur. Quel est donc ce maître redouté qu'Aymeric Caron s'efforce désespérément de servir au péril de sa personne et de sa probité intellectuelle ?
On sent bien que son intellect est sous une emprise puissante, qui le pousse à utiliser des formules incantatoires, de peur de manquer au devoir impérieux et sacro-saint de non-réserve, quand le sacrilège indicible pourrait être sur le point d'être commis.
On peut lire sur son visage qu'il ne s'appartient plus, car la proximité dangereuse de la zone à défendre a déclenché automatiquement un processus de contrôle mental, un peu à la manière d'un virus informatique, programmé pour s'activer dans des circonstances prédéfinies, à l'insu de
l'utilisateur. Les hommes politiques et les acteurs médiatiques sont tous infectés du même virus, que leur intelligence immunitaire ne parvient plus à contrer. Nous pouvons en faire l'expérience tous les jours, si seulement nous voulons le voir.
Le nom de ce virus semble anodin et est familier de tous. Il s'appelle "le politiquement correct". Pourtant ce virus n'est pas anodin, car il s'est formé à partir d'un code élaboré par des programmeurs virtuoses de la manipulation idéologique et de l'ingénierie sociale.
C'est lui le vrai "maître à penser". Il est devenu le régulateur omnipotent et despotique du "système".
Rédigé par : neofit | 26 février 2014 à 19:59
Il n'y a guère, j'écrivais à je ne sais plus qui, un sociologue et néanmoins ami, tout arrive, que le propos actuellement dominant de la société médiatique et de ceux qui en écoutent les préceptes, n'est point de penser le réel mais de se trouver un positionnement idéologique qui se rende sympathique à lui-même.
Peu de jours plus loin, j'entends A. Comte-Sponville tenir semblable propos sur FCult...
Caron est exactement à la croisée de cette peur du réel et de cette médiocrité positionnée.
Celle qui cherche les sympathies de ceux effrayés par tout ce qui s'affirme loin du centre où bêle la masse.
Ce qui s'observe le mieux chez lui est une vraie angoisse, qui en appellerait presque à cette entité "rassérénante" qu'est la maman-public qui rassure les brebis anxieuses que de s'être aventurées à la lisière du bois de la raison où il faut commencer à se débrouiller seul sur un terrain argumentaire inconnu.
Le plus pathétique lui devient alors cette façon de patiner sur place et sur une indignation morale médiatiquement bien positionnée.
Cela quand il est vide d'argument et que l'étrangeté que sont les idées d'un autre lui paraît menacer ses certitudes telles les lisières d'un sombre bois la bonne brebis qu'il est.
En ces occasions, il se transforme en une espèce de fayot tête à claques assez réjouissant, et vas-y que j'écarte mes mèches d'un geste agacé et vas-y que j'allonge ma face d'Averell Dalton d'un dégoût bien pincé...
Irrésistible.
Mais maman Ruquier est toujours là pour lui prendre la main et le ramener vers du connu, du qui déstresse.
Étrange qu'un homme qui a été grand reporter dans autant de pays à problèmes puisse être aussi angélique, creux et policé dans sa vision du monde, serait-il resté dans nos feutrées ambassades...?
On peut en douter, d'où mon étonnement.
Pour être honnête et impartial, il n'est pas toujours si sot, convenons-en.
Mais parfois, hélas pour lui, il est une andouille fort utile que d'être le précipité de cette non-pensée dominante avec si belle assiduité, il suffit juste qu'un original pointe le bout de ses idées, comme une loupe cruelle portée sur sa vacuité à lui.
Naulleau et Zemmour n'ont jamais été remplacés.
Et Natacha qui s'en va...
Mais... qu'est-ce qui empêche Maman Ruquier de leur offrir une nouvelle année de tours de manège à ces deux-là, ces fiers et brillants garnements...?
Allez, chiche Laurent ?!
Comme Capon.
Pas Caron.
AO
Rédigé par : oursivi | 26 février 2014 à 19:51
Faut croire qu'il y a bien concurrence entre tous ces personnages, afin qu'ils atteignent... quoi ?
Si je me le demande, "on" se le demande, mais qui ?
Sans doute que tous ces personnages s'adressent aux "on", dans un concours de circonstances.
A moins que les circonstances fassent les "on", ceux qui ne sont jamais en reste pour l'assimilation intellectuelle d'une pensée dominant l'autre...
La pensée en tube, ce n'est quand même pas autant glorieux que c'est pesant, même si cela pèserait plus d'un côté que de l'autre.
Les médias lancinent parfois...
Rédigé par : zenblabla | 26 février 2014 à 19:39
"On peut vous retourner vos propres paroles :
"Il [Tipaza] fait tout son possible pour se rendre intéressant sans y parvenir.
Soyons indulgents avec les indigents de l’esprit.""
Rédigé par : A mon avis | 26 février 2014 à 17:19
L'usage veut que les individus comme vous partagent leur avis sans qu'on le leur demande.
Une générosité qui ne leur coûte pas grand-chose. Est-ce votre cas ??
Mais votre avis m'a intéressé, vous avez un sens de la répartie impressionnant.
Rédigé par : Tipaza | 26 février 2014 à 19:21
Erratum
Dans mon commentaire du 26 à 12h33, j'ai écrit : "Soral a été le parrain d'un fils de F.Taddeï..."
Il fallait lire "Nabe a été le parrain..."
Les blogueurs qui ont regardé l'émission auront rectifié d'eux-mêmes.
Pardon à F. Taddéï.
Rédigé par : Arobase du Ban | 26 février 2014 à 19:09
Bonsoir M. Bilger
La parole authentique n'est pas séduisante
La parole séduisante n'est pas authentique.
Le Bien n'argumente pas,
L'argument ne fait pas le Bien.
Et la où manque la sincérité,
manque aussi la fidélité.
Rédigé par : pibeste | 26 février 2014 à 19:06
Pour être un inquisiteur, il ne faut pas faire preuve de trop d'intelligence. Ca tombe bien, c'est tout à fait dans les capacités de Caron.
Dans le sublime De l'art de conférer, Montaigne écrit : «Il est impossible de traitter de bonne foy avec un sot. Mon jugement ne se corrompt pas seulement à la main d'un maistre si impetueux : mais aussi ma conscience».
Ce qu'Audiard a dit à sa façon : «Les cons, je leur parle pas. Ca les instruit».
Bien sûr, refuser les conversations avec les sots revient à leur laisser le terrain. Mais discuter avec eux, c'est légitimer leurs délires, laisser croire que ce qu'ils racontent pourrait avoir la moindre espèce d'intérêt.
Il y a suffisamment de chaînes de télévision, sur le câble ou sur internet, pour que je ne voie vraiment pas où est la nécessité d'aller se salir chez Ruquier.
Rédigé par : Franck Boizard | 26 février 2014 à 18:42
La cause est entendue. Aymeric Caron ne fait pas le poids face à Frédéric Taddéï en matière de liberté d’expression, de débat contradictoire et d’ouverture d’esprit. Mais pourquoi lui accorder tant d’importance ? Son audience et sa crédibilité sont-elles si fortes ? Constitue-t-il vraiment une menace pour la liberté d’expression ? Quel crime a-t-il commis pour qu’on s’acharne ainsi sur lui ? Jean de la Fontaine avait déjà son avis sur la question (Les Animaux malades de la peste).
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu’il faloit dévoüer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d’où venoit tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l’herbe d’autruy ! Quel crime abominable !
Rien que la mort n’estoit capable
D’expier son forfait : on le luy fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou miserable,
Les jugemens de Cour vous rendront blanc ou noir.
Rédigé par : moncreiffe | 26 février 2014 à 18:28
"Contredire avec Taddéï ou interdire avec Caron ?"
Pourquoi interdire Caron, ce bouffon bobo VRP du brushing ? Non il faut le laisser là, c'est le pendant ringard de Ruquier, il est à sa place, et je pense qu'il s'y sent bien.
Polony va s'extraire de ses obligations contractuelles, entre nous ce n'est pas trop tôt. Qu'est-elle allée faire dans cette galère ?
Pourquoi contredire Taddéï ? C'est un professionnel averti, il maîtrise bien son émission, il a eu, comme il l'a souligné, le tort d'accepter de passer son émission un vendredi, alors que les mardis confidentiels étaient appréciés des VRAIS amateurs de débats. Devenant plus "populaire" il est devenu une cible des jaloux. Forcément.
Donc, en résumé, nous avions deux personnes plutôt cultivées sur France 2. L'une se barre (en courant), l'autre est... muté (?) à une heure plus tardive.
Mais où vont mes pov' impôts ? ;-(
Rédigé par : Breizmabro | 26 février 2014 à 17:51
"Peut-on hésiter un seul instant entre le couperet honteux et peureux de Caron et l'ouverture intelligente et libre de Taddéï ?"
Présenté de cette façon, on ne peut hésiter, et hop, haro sur le baudet !!
L'émission de Taddéï draine un public cultivé, d'un bon niveau intellectuel, capable de se faire sa propre idée sur tous les sujets, ce qui dégage la responsabilité morale de l'animateur quant au choix des invités. C'est méritoire que Taddéï reste droit dans ses bottes en ne cédant à aucune pression, subtile ou moins subtile.
Aymeric Caron m'est très sympathique pour une raison étrangère à ce débat. En 2014, il a rejoint le comité d'honneur de la FLAC, la fédération des luttes pour l’abolition des corridas.
Tout n'est que jeu, posture, frime et surenchère dans ONPC, émission de divertissement pour le public blasé du samedi soir, mais s'engager pour défendre des taureaux torturés, là je dis bravo.
Rédigé par : Camille | 26 février 2014 à 17:46
@ Tipaza
Quelle arrogance injurieuse envers ce "pauvre Aymeric", comme vous le désignez.
On peut vous retourner vos propres paroles :
"Il [Tipaza] fait tout son possible pour se rendre intéressant sans y parvenir.
Soyons indulgents avec les indigents de l’esprit."
Rédigé par : A mon avis | 26 février 2014 à 17:19
Je reviens en trois points sur des aspects qui ne sont pas présents dans votre billet mais qui illustrent votre question.
1. Frédéric Taddéï a évidemment eu beau jeu de rappeler qu'aucun de ses invités sulfureux n'avait commis le moindre écart sur son plateau et qu'aucun propos tenu ne tombait sous le coup de la loi. Est-ce suffisant comme argument puisqu'il lui est opposé que son émission agit un peu comme la vitrine présentable d'une arrière-boutique internet plus contestable ? Soral, Dieudonné ou Nabe attireraient le chaland par des interventions juridiquement irréprochables chez Taddéï pour alimenter leurs véritables tribunes que sont leurs sites, spectacles et livres.
Cette question ne doit pas être évacuée : c'est l'enjeu de la liberté d'expression comprise non plus dans l'instant d'une déclaration mais dans sa continuité cohérente. Je ferais l'analogie, hasardeuse mais éloquente, de la préparation du délit face au délit lui-même : doit-on laisser le cambrioleur déposer devant votre maison son échelle, sa pince-monseigneur et son chalumeau au motif que cette seule action n'est pas répréhensible tout en sachant l'usage ultérieur qu'il compte en faire ?
2. Frédéric Taddéï a désarçonné ce malheureux Caron, décidément très limité, en ne revendiquant pas un usage illimité de la liberté d'expression. Il s'est posé comme le défenseur des lois qui répriment certains abus. Mais il délimite la liberté d'expression dans l'instant sans l'inscrire dans un continuum global. Il veille à ce que son émission demeure une oasis de modération verbale éphémère sans se soucier ni de ce qui précède ni de ce qui suit. Il admet ainsi la nécessité d'un encadrement juridique de la liberté d'expression mais s'en remet à son jugement pour décider de la pertinence d'inviter tel ou tel dans ce cadre juridique ponctuel.
3. Taddéï aurait pu être mis en difficulté sur le traitement particulier qu'il a réservé à ME Nabe sauf que Nabe était présent pour tirer à boulets rouges sur Soral et Dieudonné. Nous sommes alors en plein dans la zone grise du débat intellectuel telle que la décrit Taddéï : tout est plus complexe ou ambigu qu'il n'y paraît et les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis, n'en déplaise aux militants monophasés genre Fourest ou Caron. Soudain, celui qu'on déteste de toute éternité tient un propos que l'on accepte, que l'on ne sait plus réfuter ! Les "cerveaux malades" de Patrick Cohen ne sont pas atteints des mêmes maladies. Ce qui est reproché à Taddéï, ce n'est pas d'inviter Nabe, c'est de nous mettre en situation de l'approuver malgré nous.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 26 février 2014 à 17:17
Le petit bled où je suis né, en 1945, avait un facteur de La Poste qui s'appelait Armand Lienne, qui servait tout le monde et cela pendant près de quarante-quatre ans. Il disait que le meilleur moyen de vivre, c'est d'aimer les gens, de les écouter et de les servir. Il m'a appris cette chose formidable, aimer, simplement... J'ai appliqué ce truc pendant ma vie professionnelle et cela m'a réussi...
Rédigé par : jcé | 26 février 2014 à 15:52
Cher Philippe, enfin d'accord avec vous !
Tout a été dit, Caron, petit coq orgueilleux... et bête !
Ne fait pas le poids face à Natacha, belle personne intelligente et utile.
Les meilleurs qui partent comme dab.
Rédigé par : moutagnac | 26 février 2014 à 15:23
Quand je regarde ONPC, c'est avec un certain voyeurisme parce que mieux qu'ailleurs s'y révèlent entre les lignes, à mon avis, les connivences, les tricheries intellectuelles, la dérision, les mesquineries, les manoeuvres intéressées du monde politico-médiatique. C'est le moment pour moi de savourer avec perversité ma propre misanthropie !
Les personnalités politiques qui y passent y trouvent sans doute leur compte à court terme, parce qu'on les y voit et on les y écoute - et c'est souvent intéressant - mais comment ne sont-ils pas gênés de passer juste après les risées débridées du public et des invités, quelle bassesse, orchestrées par Ruquier, sur ses têtes de turcs de la semaine ? Tout ce monde se congratule et se tient chaud à grands coups de brosse à reluire ou d'oukases vertueux, selon la couleur politique des uns ou des autres. Ils sont entre eux, rien qu'entre eux, mais devant nous, qui sommes au spectacle. Aucune finesse, des déclarations convenues, beaucoup de sarcasmes, et la vague impression d'en voir certains défendre leur fromage avec une bonne humeur qui camoufle difficilement l'agressivité sous-jacente. La moindre remarque est orientée dans le sens de la propagande politique.
Je ne connais pas les raisons de Natacha Polony pour quitter l'émission, on ne les saura pas car elle est trop fine pour cracher dans la soupe, mais je pense qu'elle n'a pas tort de refuser d'y prêter son nom trop longtemps. Caron y étale complaisamment semaine après semaine sa satisfaction de lui-même, qui n'a d'égale que sa paresse intellectuelle. Il est prévisible comme pas deux, et répète inlassablement la même antienne, confortablement installé dans sa position d'accusateur à l'affût de justifications qu'il ne daigne même pas écouter. Il coupe la parole avec une muflerie décomplexée et fait l'important en découvrant derrière ses sourires entendus des dents très longues. Trop longues pour ses capacités. Le voilà installé dans un rôle qui lui collera à la peau ad vitam aeternam. On ne le plaindra pas.
Ma seule réserve sur votre billet, Philippe Bilger, est dans le titre, parce qu'il a l'air de mettre en balance deux personnalités qui ne jouent pas dans la même cour. Autrement, je suis d'accord avec vous à 100%.
Rédigé par : nt | 26 février 2014 à 15:02
Bonjour à notre hôte, à tous (toutes) et à chacun(es),
Rencontrer l'archétype du bobo journaliste de gauche dogmatique et idéologique, d’une hargne sans pareille démontrant une opposition et un blocage permanent à toute initiative contraire à la pensée marxiste, est pour moi jouissif.
Le voir béat, tout sourire et mielleux face aux interlocuteurs de même sensibilité, passant à l’acharnement, voire l’emportement ou la rage dès lors que l’"Autre" ne partage pas le même point de vue, la même idéologie, en devient même comique si ce n’est triste pour un « reporter » qui demeure dans ses vérités et qui, dès lors que ces dernières sont attaquées, est pris de fureur. C’est alors que vengeur outragé, teint blême, yeux assassins et crocs acérés il s’élance sur sa proie pour laquelle il a préparé les pièges adaptés et préparé les cartouches qu’il s’est confectionnées avec soin pour tuer l’adversaire en défenseur intransigeant qu’il est de Sa Vérité Indiscutable.
Il faut néanmoins admettre que ce rôle lui a été dévolu par L.R et fait partie non seulement du contrat mais du principe de l’émission. Alors accordons-lui le fait qu’il s’en sort à merveille sans trop se forcer, mais apparemment seulement car la préparation de ses joutes lui réclame beaucoup d’énergie, là ou d’autres se débarrassent des détails pour parler du fond, ce qui en principe intéresse malgré tout les fidèles d’une émission spectacle d’abord.
Conclusion : la recette d’AC doit être revisitée pour cette émission. Au-delà de la forme en se concentrant sur le fond, il va lui falloir de plus apprendre à cultiver (sans même parler de la finesse d’esprit) l’humour, et quand ce n’est pas inné, se rabattre sur la dérision, voire l’autodérision. Son ami N.B. pourra lui donner des cours particuliers, si ce n’est déjà fait.
Passionné de « musiques », végétarien, c’est déjà un bon socle pour entrer en empathie et se faire apprécier de son entourage. Alors, Aymeric, encore un petit effort, la bonification à l’œuvre devrait révéler tous ses parfums à la prochaine rentrée. A moins que le clown blanc... veuille encore changer d’ "instruments" pour réveiller un public endormi.
A mon sens, il ne faut pas comparer AC et FD. Ils ne jouent pas dans la même cour. Les émissions TV dans lesquelles ils interviennent ne sont pas non plus comparables. Une émission spectacle pour l’un, une émission de vrais (ou presque) débats pour l’autre. Des convictions personnelles opposables et pour l’un et pour l’autre.
Une palme à N.P. qui releva le niveau de ONPC et qui nous gratifia de ses analyses pertinentes souvent partagées. Ce qui contribua évidemment à faire un peu (ou beaucoup) d’ombre à un A.C. enfermé dans ses certitudes.
Faut-il sauver le soldat simple classe Caron ?
Rédigé par : fugace | 26 février 2014 à 14:40
Frédéric Taddéï titillé par Aymeric Caron c'est Roberto Alagna contesté par Étienne Daho... Vraiment pas la même cour de récré !!
Rédigé par : caroff | 26 février 2014 à 14:22
« Sans la liberté de baver il n'est pas de dogue bateleur »
Aymeric Caron le beau Marchais
Rédigé par : sbriglia, fienteur honteux | 26 février 2014 à 13:45
"Dans tout réactionnaire assumé il y a un gauchiste qui s’ignore."
Rédigé par : Claude L | 26 février 2014 à 10:33
Me faire traiter de gauchiste, à mon âge !
Heureusement, le principe d’ignorance est invoqué, et tout le monde sait que :
« L'ignorance est une bénédiction, mais pour que la bénédiction soit complète l'ignorance doit être si profonde, qu'elle ne se soupçonne pas soi-même. » (Edgar Allan Poe).
Ignorant jusqu’à mon ignorance j’ignorais donc que j’étais gauchiste.
L’honneur est sauf !!
Rédigé par : Tipaza | 26 février 2014 à 13:21
Caron se présente comme un esprit florentin. Dès l'abord, il est généralement souriant, affable ; sa vraie nature fait vite surface : il se comporte en réalité comme un procureur de procès stalinien.
Il ne faut pas le prendre au sérieux. Dans une émission de Ruquier, il a voulu jouer au « père la morale » face à Finkielkraut. Il s’est tout simplement ridiculisé comme un petit étudiant boutonneux encore inculte qui narguerait son maître de conférences…
Dommage, c’est Polony qui va partir. Après Zemmour et Naulleau. Décidément, Ruquier a du mal à garder les véritables talents.
Rédigé par : jack | 26 février 2014 à 13:15
Tout à fait de votre avis M. Bilger.
Mais j'ajoute que par mesure de salubrité civique, il faut écarter Caron de l'antenne.
Par son orgueil, sa prétention, son formatage borné aux idées du politiquement correct (qu'il se charge de définir lui-même, car il est un "sachant" et un "connaissant"), par son mépris de la personne des autres, par son côté "fouille-merde" lorsqu'il apparaît clairement que ses arguties sont nulles. Et alors c'est le coup de grâce (Nabe a été le parrain d'un fils de Taddéï, "donc" il y a favoritisme à l'inviter il y a quatre ans dans une émission consacrée à l'extrême droite...).
Pauvre type, pauvre France.
Natacha Polony s'en va. Elle a raison. Elle risque de se polluer au voisinage de cette créature que je range dans le camp du mal.
Ce sont les meilleurs qui partent...
L'Inquisiteur puant de prétention et petit, petit, reste à l'antenne.
Les curés de la gauche "moraleuse" vont continuer à vouloir "punir".
C'est quand qu'ils commencent à fusiller ?
Rédigé par : Arobase du Ban | 26 février 2014 à 12:33
Certain soir, dans un dîner prié, un ingénieur, aussi aimable que direct, intervint dans une conversation philosophique, ou prétendue telle. Les convives s'essayaient à rameuter leurs souvenirs de lecture, à les coordonner pour les confronter, non sans vivacité, quand notre ingénieur lança : "Les philosophes m'emm..., après tout, ils n'expriment que leur opinion, pas la peine d'en attendre plus."
A l'époque, la saillie m'avait interloqué. Quel monde envisager sans l'approfondissement de la connaissance de cette redoutable espèce qu'est le genre humain ? L'immense masse des pauvres gens qui, par le monde, peinent et souffrent, tuent et font le mal, d'aucuns le bien, souvent par accident, ne gagne-t-elle autre chose qu'un vernis éphémère indépendant des thèses des maîtres à penser, ballottée d'une erreur à une incomplétude ?
L'inanité de la question, au regard de l'histoire de la pensée et des civilisations, semblait aveuglante. En revanche, la précarité de celles-ci, les restes indiscernables qu'elles laissent dans les esprits et l'infinie succession d'aberrations humaines semblent être la meilleure plaidoirie pour une confirmation de la précarité et de l'inutilité de notre peuplement de la planète.
Puis vint l'idée que toutes les horreurs étaient bien le propre de l'homme mais ne pouvaient exister que parce que sa conscience fonctionne dans tous les sens. Il n'y a pas de comportement définitivement et intégralement mauvais ou bon. L'anthropophage d'Amérique du Sud que décrivait Stadtler au XVII° siècle n'a pas moins de morale que le confortable haut fonctionnaire ou le cadre moyen rentrant à la maison, de guerre lasse. Lévi-Strauss est passé par là.
L'affrontement entre les conceptions va de la courtoise interrogation mutuelle à la tentation, souvent réalisée, de l'éradication physique ou mentale par le momentanément plus fort, quelquefois sur le long terme par l'adoption d'un mode de pensée délétère.
La télévision présente cette dialectique classique, mais avec une grande pauvreté d'expression et un retard considérable, une hystérèse, par rapport aux enseignements de l'histoire de la pensée. Tous les poncifs s'y retrouvent, vite oubliés, vite remisés avec leurs auteurs, et on peut penser à ce vers un peu ridicule de V.Hugo dans Ô soldats de l'an deux : "Et les trônes, roulant comme des feuilles mortes, se dispersaient au vent."
Cent heures d'imprécations télévisées nous apportent moins qu'une heure de lecture. Et il n'est pas neutre que ce fût un ingénieur qui ait commis l'aphorisme rapporté supra ; heureusement que la technique n'est pas philosophe ; sans cela on en serait encore à choisir entre la taille Levallois et la Solutréenne du silex.
Rédigé par : genau | 26 février 2014 à 12:30
"Il n'y a pas plus menteur qu'un homme indigné" (Nietzsche), c'est ce que valent les indignations de ce clerc.
Rédigé par : Michel de Rougemont | 26 février 2014 à 12:14
Bonjour Philippe Bilger,
« Peut-on hésiter un seul instant entre le couperet honteux et peureux de Caron et l'ouverture intelligente et libre de Taddéï ? »
Je ne sais pas si le couperet de Caron est honteux ou même peureux. Ce petit censeur me fait plutôt penser à un Fouquier-Tinville « au petit pied » (pour utiliser une formule consacrée sur ce blog).
Comme cet accusateur public du Tribunal révolutionnaire, son obsession est de condamner sans la moindre indulgence. On arrive même à se demander comment des personnalités du monde du spectacle, de la littérature et de la politique acceptent de se faire écharper par ce petit roquet narcissique et teigneux.
Dommage que ce soit Natacha Polony qui quitte l’émission ONPC et qu'Aymeric Caron reste. Personnellement j’aurais préféré le contraire.
Tout laisse à penser que ce dernier inspire une telle détestation que finalement à lui seul il assure le taux d’audience de l’émission. La délectation que l’on ressent à détester ce personnage est la plus forte.
Encore une perversion de la nature humaine, sans doute.
Rédigé par : Achille | 26 février 2014 à 11:58
De l’Art de la Contreverse et de celui de la Polémique.
La Contreverse exige des débateurs, des arguments, de l’intelligence pour les développer, et de la finesse d’esprit, forme suprême de l’intelligence, pour les rendre recevables par la partie adverse.
Que F. Taddéï possède toutes ces qualités, il suffit de suivre l’une de ses émissions pour en être persuadé.
Que de votre côté par vocation professionnelle, et peut-être aussi un peu par déformation professionnelle, vous privilégiez cette forme de "disputation" quoi de plus naturel.
Quant à ce pauvre Aymeric, il ne faut pas lui demander plus que ce qu’une nature bien pingre lui a donné avec tant de parcimonie.
Limité intellectuellement par les hasards d’une génétique capricieuse, le malheureux ne peut qu’œuvrer dans la Polémique, assénant à grands coups de massue des arguments ouïs de droite et gauche, essentiellement de gauche d’ailleurs, pas toujours bien compris et jamais assimilés.
Il fait tout son possible pour se rendre intéressant sans y parvenir.
Soyons indulgents avec les indigents de l’esprit.
Il est écrit dans le Livre : « Bienheureux les simples d’esprits… etc. »
Sait-on jamais le Royaume des Cieux leur est peut-être ouvert, sans péage, et ils y accèderont avant nous.
Rédigé par : Tipaza | 26 février 2014 à 11:12
Cher Philippe,
Je suis cette fois absolument d’accord en tous points avec vous.
Vous faites encore une fois, comme souvent, référence à la démocratie. Il est évident pour moi que sur ce point, vous avez besoin de vous rassurer.
« On n'a pas besoin d'une démocratie qui se contenterait de nous tracer une route à sens unique avec un code univoque. Et qui nous les imposerait. »
Si on applique cette pensée, à laquelle j’adhère totalement, à autre chose qu’aux conversations de salon, celle-ci est quasiment révolutionnaire.
Dans tout réactionnaire assumé il y a un gauchiste qui s’ignore.
Rédigé par : Claude L | 26 février 2014 à 10:33
Bien vu et excellent comme d'habitude.
ONPC oscille bien souvent entre propagande socialiste et récupération politique mais cette émission reste intéressante grâce aux analyses justes et pondérées de Natacha Polony. Sans elle ou un équivalent neutre et moins idéologique qu'Aymeric Caron, je ne sais si je continuerai à regarder.
Laurent Ruquier rit de ses blagues, parfois drôles mais souvent lourdes et il coupe trop la parole, particulièrement aux invités politiques, par des traits d'humour sans intérêt.
Si "Ceux qui ne pouvaient venir" sous Sarkozy auparavant m'amusait, le "Floptaine" sous Hollande ne me fait même plus sourire.
J'ai regardé la dernière émission et mon soutien va à F.Taddéï qui a su garder son calme avec beaucoup de classe. Il a l'avantage de permettre de vrais débats où chacun exprime ses idées, il ne coupe pas la parole à ses invités. Des débats qui permettent aux téléspectateurs de juger par eux-mêmes car ils ne sont pas des enfants naïfs et ce n'est pas parce qu'ils sont des anonymes qu'ils sont des idiots incultes.
Sans diversité d'idées à quoi bon les débats ?
Exclure d'emblée et condamner par avance toute contradiction parce qu'elle n'est pas conforme à la pensée de gauche, à l'idéologie ambiante c'est appliquer les méthodes justement abjectes des années noires : empêcher les gens qui dérangent de travailler, d'exister.
La démocratie se donne les moyens de punir les dérapages illégaux et c'est très bien.
Au risque de me répéter, je pense qu'il règne actuellement une ambiance toxique et pas seulement avec l'émission "Ce Soir (ou jamais !)". Une ambiance relayée par des censeurs qui, comme vous le dites justement, délivrent des certificats et décident de qui est bon ou méchant, qui est un salaud ou un héros, qu'il s'agisse de sujets sociétaux, de sujets politiques français ou étrangers, allant de la guerre de Syrie à la révolution en Ukraine. Le camp du bien contre le camp du mal. A croire que ces gens sont de si piètres intellectuels qu'ils n'analysent jamais la complexité des faits.
Dans un autre domaine, François Cavanna en terminant son livre "Les Russkoffs", où il raconte sa vie de STO, écrit la formule "Nous n'étions ni des salauds, ni des héros, mais tout juste de pauvres c..s".. Une phrase qui résume parfaitement la complexité de cette période grave et trouble.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 26 février 2014 à 10:31
Vos billets sont toujours aussi pertinents, c'est avec envie que je les attends.
Dans le cas de celui-ci, Frédéric Taddéï est un journaliste qui fait honneur à sa profession tandis qu'Aymeric Caron, je ne sais pas s'il a sa carte de presse, mais ce que je sais, c'est qu'il ne la mérite pas.
Dans tous ses propos, on sent l'aigreur, la jalousie et très souvent son visage exprime la haine de l'autre ; et que dire de son regard à la fois un mélange de haine et d'admiration qu'il lance souvent en direction de Natacha Polony lorsqu'il ressent la supériorité culturelle et intellectuelle de celle-ci par rapport à lui.
Je souhaite que L. Ruquier profite du départ de N. Polony pour renouveler son équipe car, d'après ce que j'entends, l'audience de son émission risquerait de baisser.
Rédigé par : @brico5 | 26 février 2014 à 10:20
Il est évident que A.Caron et F.Taddeï n'évoluent pas dans la même division. CSOJ fait honneur au service public en permettant de vrais débats. Ceux qui réclament sa suppression se discréditent. Cela étant dit on a le droit de critiquer FD de temps en temps. Pour ma part, je trouve surprenant la façon dont il a récemment traité Marc-Edouard Nabe, en contradiction avec ses propres principes.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 26 février 2014 à 10:12