Un jour, certainement, on voudra réhabiliter Viktor Ianoukovitch.
Un jour, il y aura des révisionnistes ukrainiens qui le regretteront.
Un jour, dans l'arbitrage, Ioulia Timochenko sera encore plus vilipendée que lui. Sa destinée n'aura pas des zones d'ombre, elle ne sera plus qu'ombre, soupçon et opprobre.
Un jour, si l'Ukraine est encore vivante, on soutiendra que l'emprise russe d'un Poutine cynique, intelligent, déterminé, à la fois épris de la grandeur de son pays et de lui-même, aurait mieux valu qu'une Union européenne peu habile hier avec Ianoukovitch et la Russie, guère enthousiasmante malgré son aura démocratique et sa capacité de mobilisation jusqu'au dernier Ukrainien.
Un jour, on défendra Ianoukovitch en disant que ce n'était pas de sa faute et que les victimes tuées par la police n'avaient qu'à rester tranquilles.
Un jour, on déclarera qu'avant, sans la démocratie, c'était peut-être plus dur mais bien mieux et que moins de corruption et plus de liberté n'ont pas rendu l'Ukraine plus riche, plus respectée.
Un jour, on se moquera de la place Maïdan et de son effervescence à la fois pompeuse et héroïque.
Un jour, on jettera au feu ce pour quoi on avait brûlé si fort, si intensément et le nom de Ianoukovitch pourra être prononcé sans susciter rien d'autre qu'une sorte de vague regret mêlée de nostalgie pour soi et de tristesse pour l'Ukraine.
L'Histoire va embarquer les rêves d'aujourd'hui et dans son cours, probablement, va-t-elle les noyer un par un.
Mais pour l'instant, le temps des espérances, on a envie d'y croire.
Pour l'instant, l'exaltation démocratique, la solidarité qui s'est délivrée, le courage de la multitude sont un don qui a été fait à un monde trop morose pour faire le difficile.
Pour l'instant, Ianoukovitch est un personnage détestable que sa conférence de presse, en Russie, n'aura pas grandi mais bien au contraire rendu plus haïssable encore (20 minutes, Le Monde, Le Figaro).
Pour l'instant, il y a des allégresses, des paroxysmes qui ont le droit de s'abandonner au ressentiment, à la colère, au soulagement immense, mieux même, à la volonté de justice d'autant plus que le sort, grâce à sa fuite, n'aura pas fait de lui un martyr paradoxal à la Ceaucescu.
Pour l'instant, il est doux, bon d'imaginer l'avenir sous d'heureux auspices.
Peut-être qu'on déchantera mais l'enchantement tumultueux et libérateur, aujourd'hui, n'est que promesse et pour rien au monde, on n'aurait voulu le manquer, ne pas en être les témoins stupéfiés et ravis. Le printemps ukrainien, pour l'instant, n'est pas un vain mot.
Il faut goûter, sans attendre, les plats car l'Histoire ne les repasse jamais, les pires comme, hélas aussi, les meilleurs.
Monsieur le ministre, quelles mesures face à cette annexion ?
- "Nous allons envisager d'annuler les ventes des "Mistral"".
(hurlements des syndicats qui craignent pour l'emploi... hurlements de Bercy qui a encaissé les milliards d'euros du marché... rigolade des Américains qui savent très bien qu'on ne le fera pas...)
- "Enfin, c'est le troisième niveau de la riposte... nous n'en sommes pas encore là..."
On respire !
Finalement, à tout prendre, je préférais Claude Cheysson et son "Evidemment nous ne ferons rien, comme d'habitude..." en 1981 face à Jaruzelski...
Rédigé par : sbriglia, Crimée sans châtiment | 18 mars 2014 à 16:50
Il est peut-être dt stable (demandez à Alex au lieu de me taxer de "hors sujet"), mais il a explosé assez vite son schéma, au planqué de la toundra.
Euh l'air de rien.
En rien d'Euler.
AO
PS : si un des (rares) lecteurs de ce blog connaît ce bon Alexandre - a de l'air et n'en manque pas - qu'il soit assez gentil de lui demander une photo dédicaucasée pour Savo. Déjà qu'il attend toujours la sortie de Liliane M ; pas l'autre, celle qui rachèterait le Caucase si un photographe de bons conseils le lui vendait bien.
Rédigé par : oursivi | 10 mars 2014 à 23:48
Un article sur la situation en Ukraine.
http://www.blogactualite.org/2014/03/ukraine-au-dela-des-actualites-en-boucle.html
Même si Poutine a une attitude de force, il faut lui reconnaître le réalisme. A l'inverse, nous européens sommes empêtrés dans des contradictions et il faudrait avoir le pragmatisme de négocier car sinon c'est bien Poutine qui va l'emporter.
Rédigé par : Vin | 10 mars 2014 à 12:26
@Savonarole
Bien sûr que Poutine fait dans le génie de la récupération territoriale, alors que tout le monde serait consterné...
Napoléon nous a légué, deux siècles après sa magnifique intervention, quelques vieux sages corses dissertant à la terrasse d'un café de Bastia et disant pour leur accompagnement de leurs petit-fils :
"Commissaire de police !... une retraite de misère !"
Comme malheur putatif et actuel, la Russie n'a jamais encore été vaincue par l'Occident bien-pensant !
C'est un problème, vaguement terrifiant !
La Crimée aux incriminés, la Catalogne aux Catalans, la Corse aux Corses, la Bretagne aux bonnets rouges, l'Alsace à la Lorraine, et que sais-je encore !
Osons !
Strasbourg aux Strasbourgeois, à peu près le programme municipal des écolos qui fera passer pour solde de tous comptes la limitation de vitesse des automobiles sous trente kilomètres par heure intra-muros, tellement cela conforterait le visiteur et l'habitant qui trouverait la ville idéale pour commercer et pour habiter...
Les combats sont sans limites !
Mais il ne faut pas casser les impasses !!
Rédigé par : zenblabla | 07 mars 2014 à 21:17
Et puis la Crimée, que voulez-vous, c'est tout un pan de l'enfance de nos intellectuels du Figaro, de Libération et du Nouvel Obs, lorsque papa et maman les envoyaient dans les Jeunesses Communistes passer l'été là-bas ! Le PCF achetait les billets de train.
Certes on ne jouait qu'au baby-foot et les bières étaient tièdes mais Georges Marchais sortait de sa datcha pour nous dire bonjour avec Lilane.
Alexandre Adler ne peut être insensible à ce retour des sixties.
Rédigé par : Savonarole | 07 mars 2014 à 15:49
Ce Poutine est sublissime, il a organisé un foin d'enfer en Ukraine pour se récupérer la Crimée. Seul BHL n'a rien vu. Cocu comme d'habitude.
Les Catalans et les Écossais vont ramer avant d'obtenir un droit à l'indépendance. Bruxelles est tétanisée. De quel droit les peuples décideraient-ils d'eux-mêmes, non mais sans blague ! Le problème étant que personne ne veut d'une Catalogne ou d'une Écosse indépendantes.
Mayotte devenue française du jour au lendemain, personne n'a moufté, la Crimée serait donc une violation du droit international ? Je me gausse.
Poutine est un précurseur, il y aura d'ici la fin du siècle une "fusion des États", l'Espagne et le Portugal fusionneront, la Belgique et la France, l'Irlande et le Royaume-Uni fusionneront. Quant aux "États croupions" tels Monaco, Liechtenstein, Andorre, on s'en fera des zakouskis en moins de deux. Et Napoléon aura gagné à Waterloo !
Rédigé par : Savonarole | 07 mars 2014 à 13:59
@ Alex paulista | 03 mars 2014 à 19:35
L'interdiction de la langue russe ne me semble pas être une simple maladresse car elle s'inscrit dans un climat quasi insurrectionnel qui exacerbe les extrêmes et leur médiatisation, tandis que la masse "raisonnable" ne peut pas se faire entendre.
De fait on se trouve dans une manipulation de l'opinion de part et d'autre, avec souvent une mauvaise foi drapée dans une apparente bonne foi. Le discours cache souvent des intentions. On l'a vu avec l'intervention de M. Poutine. Mais sans doute faut-il ne pas négliger les options du camp d'en face. Je vous invite à lire cet article fort instructif :
http://blog.hajnalka-vincze.com/2014/03/le-droit-des-peuples-disposer-deux.html
Rédigé par : Robert | 04 mars 2014 à 22:14
A l'attention de Dame Catherine JACOB et de Sieur Savonarole
Merci a la premiere d'avoir mentionne la comtesse de Segur et en particulier "L'Auberge de l'Ange gardien" ; quel merveilleux souvenir de lecture (jamais egale) remonte a la surface. C'est egalement la premiere fois que que j'ai entendu parler de la Crimee.
Sinon en Angleterre, Florence Nightingale est l'egerie de la Guerre de Crimee pour les enfants des ecoles primaires.
Rédigé par : Valerie | 04 mars 2014 à 18:59
Découvrir la Crimée grâce à la comtesse de Ségur... vous étiez pensionnaire au Couvent des Oiseaux ?
Moi c'est mon grand-père qui m'en a parlé : "c'était indémerdable !"
http://carlpepin.files.wordpress.com/2011/02/crimc3a9e9.jpg
Rédigé par : Savonarole@Catherine JACOB | 03 mars 2014 à 21:45
La première fois que j'ai entendu parler de la «Crimée», c'est avec L'Auberge de l'Ange gardien écrit en 1863 par la Comtesse de Ségur - née Rostopchine - , roman dans lequel deux enfants perdus sont recueillis par un brave militaire qui en partance pour la guerre de Crimée, les confie aux bons soins de deux sœurs qui tiennent cette auberge. La guerre de Crimée constitue donc la toile de fond de ce roman grâce auquel on fait également connaissance avec le personnage truculent qu'est le général Dourakine. Le soldat revient de Crimée couvert de médailles mais toujours trop pauvre pour se marier. Il le pourra cependant à la fin, grâce au vieil aristocrate russe auquel il a sauvé la vie. C'est avec ce roman que j'ai appris le mot vermeil que les enfants confondent avec merveille, pour décrire le nécessaire de toilette, il me semble, du général.
Il est question dans ce roman d'un pays dans lequel les droits de femmes se présentent de cette façon :
LE GÉNÉRAL : « Je suis votre mari, vous êtes ma femme, j’ai le droit de vous battre, de vous faire crever de faim, de froid, de misère.
MADAME BLIDOT, riant : Et moi, quels sont mes droits ?
LE GÉNÉRAL : De pleurer, de crier, de m’injurier, de battre les gens, de déchirer vos effets, de mettre le feu à la maison même dans les cas désespérés. »
Et bizarrement, Dourakine est malgré tout sympathique, on comprend en effet qu'il a un bon fond et qu'il suffit juste de savoir par quel bout le prendre.
Conquise par les Russes sur les Tatars au XVIIe siècle, la Crimée a aujourd'hui le statut de république autonome au sein de l'Ukraine, tout comme entre les rivages de la mer Baltique et ceux de la mer Blanche (sud de la mer de Barents), la république autonome de Carélie au sein de la fédération de Russie qui y a une base navale, ou encore la région autonome de Mongolie-intérieure (内蒙古) au sein de la République populaire de Chine qui en compte cinq dont la Région autonome ouïghour du Xinjiang ( 新疆 littéralement : « nouvelle frontière »), ou encore la région autonome du Tibet encore dite du Xizang( 西藏自治区), et dont elle représente un nouvel eldorado...
La Crimée est encore connue des lycéens du monde par Yalta (mot tatar de Crimée signifiant «alpage») où s'est tenue du 4 au 11 février 1945 la conférence qui a abouti à la « Déclaration sur l'Europe libérée » affirmant conformément à la charte de l'Atlantique, le «droit de tous les peuples à choisir leur mode de gouvernement » et accordait son aide indifféremment aux États satellites de l'Axe comme aux États libérés d'Europe et n'abandonnait pas précisément purement et simplement l'Europe orientale à l'Ours russe.
Les monts de Crimée descendent dans la mer Noire. À la pointe sud de la péninsule, appelée cap Sarytch était abrité le temple d'Artémis tauropole (honorée par des sacrifices de taureaux), où après avoir été remplacée par une biche au moment de son sacrifice à Aulis, Iphigénie fut déposée pour y servir la déesse ainsi qu'on l'apprend avec la tragédie d'Euripide Iphigénie en Tauride (Ἰφιγένεια ἐν Ταύροις) composée entre 414 et 412 av. J.-c.
C'est en effet sous le nom de «Tauride» que la Crimée est également très présente dans la mythologie ainsi que dans la littérature sans oublier la musique occidentale qui en est issue.
L'activité principale de ses ports où se retrouvent de nos jours dans une atmosphère de station balnéaire les mondes slaves et méditerranéens, consistait à cette époque dans l'approvisionnement en blé des cités grecques, dont Athènes, trop peuplée pour subvenir elle-même à ses besoins.
Ce précieux blé, en provenance des riches terres de l'est de la Tauride, était emmené en Grèce par voie de mer, traversant au passage la Chersonèse de Thrace.
On comprend bien dès lors comment peuvent se retrouver sous le même drapeau:
aux couleurs adoptées en 1918, lors de la première indépendance ukrainienne et retrouvées lors de l'indépendance complète de l’Ukraine proclamée le 24 août 1991 et confirmée par le référendum du 1er décembre 1991 à l'occasion duquel 90,5 % d'électeurs votèrent pour l'indépendance (ce qui n'est pas 50,1%...), (et couleurs qui ont, j'imagine, inspiré celles du logo de la fondatrice ukrainienne des Femen dont il a déjà été question par ici), puisqu'on les dit à l'image d'un paysage de ciel bleu fleurtant avec des champs de blé
.
Une image qui revêt d'autant plus de sens qu'on la rapporte à la série de famines qui entre 1931 et 1933, a frappé l'Union soviétique et particulièrement ravagé l'Ukraine, alors que cette région était la plus fertile de tout l'empire soviétique, famine qui a causé la mort de d'environ cinq millions de pauvres gens.
De nombreux historiens ont soutenu que tel Néron et l'incendie de Rome, Staline aurait utilisé cette famine, voire l'aurait délibérément provoquée afin de briser la paysannerie et le nationalisme ukrainien. Les Ukrainiens l'appellent « Holodomor » ou « l'extermination par la faim ».
S'agissant desdites couleurs, la linguistique rapproche mais sans certitude, le latin flāuus «jaune d'or» et le vieil islandais blār : «bleu sombre». Pourtant, l'origine commune paraît évidente dès que l'on songe aux gerbes de blé bleuissant à l'heure crépusculaire sous l’œil de quelque magicienne Thrace....!
Autrement dit, elles semblent s'engendrer l'une de l'autre comme l'exprime mystérieusement la seconde énigme de la Sphinge et il serait vraiment dommage de ne plus garder que le sein bleu ou le sein jaune des Amazones des temps modernes, ce qui risque fort cependant d'arriver dès lors que on n'aura plus des ensembles qui se soutiennent l'un l'autre comme au temps du référendum mais, comme il y a eu deux Allemagne et comme il y a encore deux Corée, et sans préjuger duquel, un sein d'où coulerait en abondance un lait nourricier et un sein en voie de se tarir! Peut-être faudrait-il se souvenir et se rapprocher du véritable esprit de Yalta, ou encore prendre conscience qu'Iphigénie a choisi Oreste.
- Une bonne partie des renseignements historiques sont empruntés, bien que réécrits, à Wikipédia.
Rédigé par : Catherine JACOB | 03 mars 2014 à 19:53
Entre les partisans de la russification (dont Viktor Ianoukovitch) et les nationalistes qui ont prétendu interdire la langue russe en Ukraine, on ne voit guère apparaître ni n'entend de partis de gouvernement qui ne soient pas des nationalistes extrêmes, certains sous-tendus par des références nettement nazifiantes, ou d'autres léninistes bon teint.
Rédigé par : Robert | 03 mars 2014 à 16:19
Je ne partage pas votre point de vue. Je crois au contraire que la tentative d'interdiction de la langue russe a été une maladresse mais que la plupart des Ukrainiens, y compris russophones, ne voient pas d'un bon œil les mauvaises manières de la Russie. Ils savent que tout se finit avec des chars russes qui envahissent leurs villes.
Certes certains Russes installés dans la partie orientale ont une certaine peur des insurgés de Kiev, mais ils ne subissent pas de menace réelle. Alors que l'invasion russe est réelle et restera dans les mémoires.
Je me souviens d'une discussion de physique des particules entre un Ukrainien et deux Russes. L'Ukrainien soutenait que le Principe de Pauli pouvait être un hasard des premières particules conservé lors de toutes les interactions, les Russes le contredisaient (à mon avis à tort, si j'en crois un article de Messiah de 68 pas contredit depuis). Lorsqu'ils se sont trouvés à court d'arguments, il lui ont dit qu'à la fin les Russes avaient raison par définition parce que c'étaient leurs chars qui pouvaient disposer de Kiev et non l'inverse. L'Ukrainien avait moyennement apprécié la boutade.
Les supposés problèmes autour de l'usage de la langue russe sont grandement exagérés par ceux qui veulent justifier une influence régionale de la Russie. Les groupes nazis existent et ont participé à la révolte, mais ils sont loin d'être majoritaires ou représentatifs. Quant aux léninistes, je ne sais pas où vous les trouvez: quelques nostalgiques ne font pas un programme.
Bref, il y a de la place pour une union ukrainienne respectueuse des régions, avec l'ukrainien comme langue officielle et le russe parlé localement. Sauf peut-être en Crimée, comme oursivi le soulignait, car c'est une chasse gardée des Russes.
Peut-être s'avance-t-on vers une séparation de la Crimée et un recentrage du reste de l'Ukraine en direction de l'UE.
Rédigé par : Alex paulista | 03 mars 2014 à 19:35
Le problème ne me semble plus être Viktor Ianoukovitch. N'ayant pas su préserver son pouvoir, il est vraisemblable que Poutine le traitera en quantité négligeable et qu'il passera à la trappe et donc il m'apparaît sans avenir en Ukraine.
Entre les partisans de la russification (dont Viktor Ianoukovitch) et les nationalistes qui ont prétendu interdire la langue russe en Ukraine, on ne voit guère apparaître ni n'entend de partis de gouvernement qui ne soient pas des nationalistes extrêmes, certains sous-tendus par des références nettement nazifiantes, ou d'autres léninistes bon teint.
En un peu plus de vingt ans d'existence autonome, ce pays n'a pas su trouver un équilibre et a été soumis au règne des oligarques qui se sont enrichis sur le dos de leur peuple, la révolution orange n'ayant a priori été qu'une tentative de la CIA d'imposer un système politique qui n'a pas été capable de redonner espoir au peuple ukrainien, ni l'unifier, et qui n'a guère su éviter une corruption des élites.
A présent on voit aussi les limites du système de l'Union européenne, vassale des Etats-Unis par le biais de l'OTAN, et donc incapable d'avoir une politique propre dans ses liens avec la Russie dont elle est directement frontalière et donc qui l'intéresse au premier chef.
La politique US, via l'OTAN ou directe, de grignoter sans cesse les confins de la Russie a débouché sur ce qu'il se passe en Crimée (pour l'instant sans opération de guerre), comme cela a eu lieu en Géorgie. Les dirigeants russes savent eux ce que sont les intérêts stratégiques de leur confédération, ce que l'UE ignore superbement pour ses propres intérêts.
Il en est de même pour les dirigeants de la France qui ont lâché nos intérêts dans une entreprise comme l'ex-EADS, devenue Airbus Group sous domination allemande et de plus en plus au profit de l'Allemagne et au détriment de la France, singulièrement dans sa composante stratégique.
Merci enfin à Trekker pour ses précisions historiques qu'il convenait effectivement de rappeler. Le binarisme de la pensée n'est pas conforme à la réalité historique.
A lire quelques articles sur l'Ukraine d'un excellent intérêt dans le Monde diplomatique de ce mois. Ce type de lecture permet une approche moins partisane sur les événements qui se déroulent dans ce pays.
Rédigé par : Robert | 03 mars 2014 à 16:19
@Trekker
Toujours peu crédule sur les choses convenues à Nuremberg et après, je me pose des questions sur les prétendus massacres commis par la Wermacht en Ukraine.
Et comme toujours, plus on cherche, moins on trouve.
Ce qu'on trouve par contre, ce sont beaucoup de nostalgiques du nazisme, et parfaitement acceptés par les ukrainiens de l'ouest qui seraient bien peu rancuniers !
En savez-vous un peu plus ?
Ne confond-on pas comme s'agissant des pogroms anti-juifs ayant précédé l'arrivée des Allemands, avec des règlements de compte entre Ukrainiens portant l'uniforme allemand et les "collabos" du stalinisme ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 03 mars 2014 à 12:18
@ oursivi
La Crimée passera peut-être aux Russes, mais le reste de l'Ukraine de l'Est contient des minorités hostiles à la Russie.
On verra.
Rédigé par : Alex paulista | 02 mars 2014 à 22:53
@ Savonarole
"Un peuple qui a vécu à plat ventre et qui veut aujourd'hui rejoindre l'UE n'a donné aucun signe de génie depuis 60 ans. Dehors !"
Dans le péremptoire et les leçons vous excellez !... Car face à ces deux systèmes criminogènes (Lénine et Staline, Nazis), vous auriez certainement pris la tête des révoltes armées dans les années 20, début 30 et en 41-44... assis confortablement derrière votre ordinateur...
Rédigé par : Trekker | 02 mars 2014 à 21:49
Rédigé par : Trekker | 02 mars 2014 à 15:24
Très juste Trekker.
Et quant à Savonarole, rassurez-vous, nous n'en avons qu'un dans l'arche (pas de la défense, si ce n'est d'entrer), aucun risque que les générations suivantes n'en goûtent l'humour, aussi réel que souvent glaçant.
Savo est un fait rare dans l'histoire.
lAOrent le...
Rédigé par : oursivi@Tk | 02 mars 2014 à 20:27
@Trekker | 2 mars 2014 à 15:24
"Pendant 50 ans les Ukrainiens furent les perdants de l’Histoire !..."
Et alors ? C'est bien ce que je disais sur l'Ukraine, vous me cherchez des poux dans la tonsure ?
Un peuple qui a vécu à plat ventre et qui veut aujourd'hui rejoindre l'UE n'a donné aucun signe de génie depuis 60 ans. Dehors ! On en crève de ces galimatias romantiques sur une Europe arche de Noé.
Rédigé par : Savonarole | 02 mars 2014 à 18:18
@ Savonarole
« Quant aux Ukrainiens, après avoir accueilli la Wehrmacht à bras ouverts, ils ont dansé sur un pied pendant soixante ans(...)c'est souvent le cas des peuples faux culs et tergiversateurs...»
Avant de trancher péremptoirement, vous devriez vous rappeler trois faits majeurs qui ont marqué les Ukrainiens :
A / Dans le début des années 20, la révolte paysanne d’essence anarchiste de Makhno fut écrasée dans le sang par la récente Armée rouge.
B / Au début des années 30, la grande famine organisée par Staline fit ~ 3 à 4 millions de morts plus les déportés au Goulag. Ce fut suivi par la collectivisation des terres et l’imposition du régime soviétique le plus dur.
C / Certes à l’été 41 la Wehrmacht fut accueillie à bras ouverts, les Ukrainiens espéraient que l’occupant les délivrerait du système soviétique et de sa dictature sanglante. Mais face aux terribles exactions de la Wehrmacht dans les mois suivants (les slaves n’étaient qu’une race inférieure pour les nazis), la majorité bascula dans la résistance et la guérilla. Elle paya un lourd tribu, et guère de reconnaissance de Staline.
Pendant 50 ans les Ukrainiens furent les perdants de l’Histoire !...
Rédigé par : Trekker | 02 mars 2014 à 15:24
@Michelle D-LEROY
Merci beaucoup pour votre réponse, vos précisions, même si entre les lignes "tout dialogue demeure vain".
Vous réhabilitez au moins un petit peu les "Droits de l'Homme", puisque vous n'écrivez plus, dans ce dialogue de sourds, "droitdel'hommisme", tout cela tandis que mon objectif était tout bêtement de dénoncer la tendance faite aujourd'hui ordinairement à mettre en cause avec des mots malvenus.
Que se passerait-il si ici, nous disions que le blog de notre hôte nous ennuie ou nous entraîne avec son "juridisme" ?
J'ai gagné n'est-il pas (étant sourd ?), et jamais il ne me viendra à l'esprit de vous enlever cette idée que l'épisode russe durant trois quarts d'une décennie ne fut pas une chape, même si je pense sourdement que ce fut plus prosaïquement une histoire considérable... comme autant sans doute pour vous j'en retiens la dimension plus que dramatique, la malfaisance, et son caractère d'actualité devenu "obscène" s'il suffisait qu'il s'envisage aujourd'hui comme simple chape, comme un mauvais moment à passer qu'une idéologie intriquée aurait entraîné avec le temps.
Cela ne me semble pas aussi simple...
Merci encore votre contribution pour cette histoire des "Droits de l'Homme".
Bien à vous certainement.
@Xavier Nebout
Évidemment que le capitalisme remonte aux amibes qui s'adaptent avec profit aux milieux qui apparaissent autant qu'elles y vivent, contribuent et investissent du simple échange !
Évidemment encore qu'investissent les amibes qui comprennent le circuit, et que leur talent d'investissement les préserve contre les mouvements du milieu !
Évidemment encore que par la grâce d'un tel commerce, fait à l'instinct de survie, l'amibe de bon sens se passe sûrement d'inventeurs, d'énarques, d'intellectuels en tout genre qui renseignent sur le milieu où vivent les amibes.
C'est cause certaine, et merci bien.
L'amibe-Facebook !
Rédigé par : zenblabla | 02 mars 2014 à 15:14
Bonjour M. Bilger
Accomplir des oeuvres civilisatrices de grande envergure dans le monde de la "présence ordinaire" donne tout son sens à la notion d'historicité.
Comment dès lors ne pas être attentif à la signification des événements qui se déroulent aux portes de l'Europe en faisant preuve ici de compréhension et de la plus grande prudence pour que la temporalité prenne sa vraie dimension.
Mais par rapport au "monde de la lumière silencieuse" ceci ne demeure qu'une modeste réalisation.
Rédigé par : pibeste | 02 mars 2014 à 14:10
@ zenblabla
Personne ne dit que les droits de l'homme ne servent à rien, et que les gens qui pensent à droite seraient contre. C'est incroyable cette façon de lire entre les lignes.
Justement, hier soir, pour conforter le billet précédent de Philippe Bilger, Aymeric Caron s'énervant contre Denis Tillinac a dit clairement qu'on ne pouvait comparer le mouvement "Occident" donc l'extrême droite française aux jeunes étudiants trotskistes... Il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir et en l'occurrence savoir.
J'en ai déduit que les Droits de l'Homme, on les brandit lorsque cela arrange et que les dictatures communistes responsables, pendant des décennies, de la mort de millions d'individus à cause de leurs idées dissidentes réelles ou même supposées, l'ont fait pour la bonne cause.
Tout dialogue demeure donc vain.
Mais ne vous en déplaise je persiste en disant que la Russie soviétique a été une chape de plomb pour l'homme.
Les Droits de l'Homme contrairement à ce qu'une majorité pense, ont d'abord été écrits dans la Constitution américaine avant d'être repris par nos révolutionnaires français.
Bien à vous.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 02 mars 2014 à 11:53
Protocole diplomatique :
- 100 morts, on déplore,
- 1000 morts, on proteste,
- 100.000 morts, on s'indigne,
- six millions de morts, on crée un tribunal international.
La Diplomatie est la seule science politique qui allie cynisme et humour.
Rédigé par : Savonarole | 02 mars 2014 à 11:26
Je plains tous ces Ukrainiens avides de démocratie qui ont été dépossédés par un pouvoir corrompu et qui n'ont comme horizon qu'une très faible opportunité d'entrer dans le sein de l'Europe ou de subir le diktat du Tsar Vladimir dont la raison d'Etat qui vise le futur ensemble eurasiatique l'emportera sans doute sur les velléités des pro européens. Je vois mal une partition de l'Ukraine à l'heure d'une volonté de reconstitution d'une grande Russie. Quant au chef d'Etat déchu, qu'il rende l'argent volé, qu'il soit dépossédé de tous ses biens et qu'il soit jugé pour ses crimes. Et ce n'est pas Vladimir qui va se porter à son secours car il a horreur des perdants.
Rédigé par : Jabiru | 02 mars 2014 à 11:19
Tipaza, zenblabla et autres intervenants,
Si des haches en bronze et autres marchandises descendaient le Danube par dizaines de tonnes il y a quelque 5 000 ans, c’est que quelqu’un finançait l’expédition de la fabrication au salaire de l’équipage, et donc que le prêt à grosse aventure de notre Moyen Âge dans lequel nos mauvais historiens voient l’origine de la finance « capitalistique », remonte en réalité aux origines de la civilisation. Quelques millénaires encore plus tôt, les aventuriers descendaient eux aussi le Danube avec l’ambre de la Baltique.
Aujourd’hui, le prêt à grosse aventure s’investit dans les start-up. Rien de neuf sous le soleil sinon que là ou des crétins ignorant tout de l’histoire et la pratique de l’aventure commerciale font la loi, il n’y a plus de prêt à grosse aventure, et donc que l’aventure se joue ailleurs.
Il fut un temps où on donnait une belle fessée à des enfants pour qu’ils se souviennent de l’acte dont ils étaient les témoins. Que l’on enfonce ce qui précède de la même manière dans le cerveau des énarques et autres titulaires de gros diplômes inutiles (si vous rencontrez le nul, vous pourrez en plus lui filer une baffe de ma part).
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 02 mars 2014 à 10:45
« Pour l'instant, Ianoukovitch est détestable ! »
Ianoukovitch est détestable parce qu’il est la démonstration qu’un dirigeant peut être élu démocratiquement tout en étant corrompu jusqu’à la moelle et en profitant de sa position pour s’enrichir au-delà de toute mesure.
Churchill a dit un jour que la démocratie était le pire des systèmes mais qu'on n’en avait pas trouvé de meilleur. On peut s’interroger en regardant la qualité des dirigeants élus démocratiquement par le peuple et la cohorte des gens qui sont mis à leur disposition pour gouverner le pays et qui coûtent un bras aux contribuables si cette affirmation est encore vraie. Avec la conjoncture actuelle on en arriverait à douter.
A noter que Poutine aussi a été élu démocratiquement, même si l’on peut discuter sur le mode de scrutin qui ne devait pas être très différent de l’élection du président de l’UMP. Poutine a certes des défauts, mais il a le mérite de vouloir défendre les intérêts de son pays.
Quand il fait une proposition, celle-ci ne se perd pas en palabres entre représentants d’une multitude de nations, qui finalement sont tranchées par une commission à la botte des multinationales et de la haute finance internationale. Et ça évidemment ça fait gagner énormément en efficacité.
Rédigé par : Achille | 02 mars 2014 à 10:36
@Denis Monod-Broca
Et un jour seront détestables ceux qui, pour l'instant, se prétendent "communauté internationale".
Effectivement, kekseksa, « communauté internationale » ?
J'ai remarqué qu'à chaque fois que des pays réunis en petit comité manigançaient un coup tordu contre un pays ou contre un dirigeant traité de « vilain petit canard », les organes de presse ou les médias relais de la propagande nous sortaient de la « communauté internationale » jusqu'à plus soif.
@marie dumont
La génération sacrifiée qui ne trouve pas de travail a au moins 20 ans, et Hollande n'y est pas pour grand-chose.
Certes, il assume en partie les torts de ses prédécesseurs.
Ce qu'on peut toutefois lui reprocher est que non seulement il ne redresse pas la barre pour éviter l'iceberg mais encore il précipite le mouvement pour aller à sa rencontre...
Et pourtant, il était prévenu, mais il n'en fait qu'à sa tête.
@Achille
BHL en jouant les sauveurs de l’humanité, quitte pour cela à sacrifier sans état d’âme des peuples qui ne partagent pas ses idées, espère sans doute un Prix Nobel de la paix à défaut de celui de littérature qu’il serait bien en peine d’obtenir.
Mais quand on examine d'un peu plus près les événements auxquels ont été associés certains prix Nobel « de la paix », il y a de quoi se poser des questions sur le sens de la « paix » qui anime les membres du jury de ce prix.
Rédigé par : Parigoth | 02 mars 2014 à 10:15
On mesure l'inconsistance de la position française à la médiocrité des experts qui passent en boucle sur les chaînes d'information, mais où sont donc nos cadors, les Védrine, les Pascal Boniface, les Alexandre Adler ? "Je sais tout, je vous explique". Dès qu'une canonnière française remonte l'Oubangui-Chari ils se précipitent tous chez Yves Calvi, et il fallait les entendre quand Hollande voulait envahir la Syrie !
Et ceux qui voulaient que l'Ukraine et la Turquie entrent dans l'UE ?
Et ceux qui nous citaient Periclès pour justifier l'entrée de la Grèce (Giscard) ?
Et Jacques Chirac qui était contre l'entrée de l'Espagne dans le Marché commun ? ("Nous ne sommes pas du tout favorables à l’élargissement du marché commun(...) : plus cette Europe s’élargit, plus ses contradictions internes s’accroissent et moins nous avons de chances de réaliser une Europe unie(…). Ces raisons nous conduisent à être hostiles à l’entrée de l’Espagne dans le marché commun.") Jacques Chirac -1978...
Poutine nous sauve de l'entrée de l'Ukraine dans l'UE.
Rédigé par : Savonarole | 02 mars 2014 à 09:42
Rédigé par : Tipaza | 01 mars 2014 à 18:40
Il paraît même qu'Obama lit le blog de Philou, fait décoder son réel contenu et qu il trépigne de rage quand il lit vos coms.
Mais le preux Poutine, lui, n'écoute pas, rien, personne.
Il saisit juste autre chose que de volatiles conversations, préférant le sonnant et trébuchant.
Ah Tipaza, ce vieux camarade.
AO
Rédigé par : oursivi | 02 mars 2014 à 00:56
@Jean le Chauchois
Pour une fois avec vous, on entend de l'expérience avec de l'attachement...
Pour mettre en perspective comment les années 1980 ont démontré faire déchoir toute la faconde des Trente Glorieuses, celles en pratique aujourd'hui issue de propagande, celles faites au développement par la grâce de nulle part ailleurs que "plutôt dans le commerce, l'industrie ou la finance".
Il faut croire alors, si je vous suis bien, que vous n'avez alors rien accompagné depuis les années 1990, tandis que "le commerce, l'industrie ou la finance" ont tout mis en musique pour faire aboutir aux constats que vous faites pour la jeunesse...
Jeune homme, il faudrait quand même que "le commerce, l'industrie ou la finance" accompagne n'importe quoi d'autre que ce qu'il finance actuellement pour que les jeunes au moins trouvent, mais bien plutôt construisent une place...
Ne vendons-nous pas, ne fabriquons-nous pas, ne finançons-nous pas autre chose que des voitures Audi, sinon quelques retours sur capitaux ?
Évidemment que les machines se passent des jeunes (et même des vieux !) en grande proportion puisque les machines reconduisent efficacement des modèles ancestraux qui se contentent de quelques techniques, jusqu'à celles du Droit, sans se préoccuper de l'exclusion des personnes, comme ce serait évidemment différent avec "le commerce, l'industrie ou la finance" ainsi qu'en son sein comme cela irait merveilleusement...
Tenter quelques redistributions entre non impliqués, c'est quand même le rôle minimal de l’État, de droite, de gauche...
Ce qui est quand même frappant, c'est que le monde des Bisounours s'est quand même déplacé depuis le vivant qui n'a pas demandé à vivre, vers le vivant qui éliminerait qui vivrait mal, et cela tous gouvernements confondus...,
alors que "le commerce, l'industrie ou la finance", promulguant comme a contrario, ne feraient que faire aboutir nulle part ailleurs !
Non, non, non, cela fait trente et un an que "le commerce, l'industrie ou la finance", mènent la comptabilité de toutes choses en dépit des gens, et les gouvernements n'ont guère produit autre chose que vague tri.
Ce tri, il n'est ni de gauche ni de droite, il est halluciné par la croyance dans l'argent et l'autorégulation avec lui !
Le respect de la vie passe avant le respect de "le commerce, l'industrie ou la finance", c'est quand même pas compliqué... cela pourrit la Gauche mais ne grandit pas la Droite !
C'est quand même au genre de croyances que vous avancez qu'il faut répliquer car, de droite comme de gauche, ces croyances sont les ferments pour détruire "le commerce, l'industrie ou la finance" comme s'il était toujours et en toutes circonstances historiquement valeureux.
Quand la finance financera n'importe quoi, si cela était des gens, autre chose que son triste stade bâti à la gloire de ses concours où vaquent gagnants et perdants mais désabusés spectateurs, on pourra au moins respirer, de la narine droite, et de la narine gauche.
C'est beaucoup trop facile d'expliquer la faillite "temporelle" de "le commerce, l'industrie ou la finance", par l'action des gouvernements des États.
Rédigé par : zenblabla | 01 mars 2014 à 23:23
Effet comique assuré, Jean-Luc Mélenchon devient le Georges Marchais de Poutine !
Largué de toutes parts par le PCF dans la quasi totalité des villes aux prochaines élections, il se rappelle au bon souvenir du militant coco de base qui ne se sent plus à l'aise avec le PS ; c'est bien joué de la part de Mélenchon.
Quant aux Ukrainiens, après avoir accueilli la Wehrmacht à bras ouverts, ils ont dansé sur un pied pendant soixante ans, ils en auront vu de toutes les couleurs, de leur révolution "orange" jusqu'à aujourd'hui, c'est souvent le cas des peuples faux culs et tergiversateurs.
Et puis, ma foi, une révolution qui ne fait que cent morts, c'est un fait divers...
Rédigé par : Savonarole | 01 mars 2014 à 23:03
Et un jour seront détestables ceux qui, pour l'instant, se prétendent "communauté internationale".
Ils ont le même niveau de conscience et d'objectivité que ces hommes de tribus primitives qui utilisent le même mot pour désigner les membres de leur tribu et les hommes en général, c'est-à-dire qui se considèrent comme les seuls hommes véritables.
Chaque fois que j'entends un représentant français, ou européen, ou américain, ou occidental... parler au nom de la communauté internationale, et par là-même stigmatiser l'ennemi du moment, l'exclure, le rejeter dans les ténèbres extérieures de la barbarie... je me dis que l'aveuglement une fois de plus ne mènera à rien de bon...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 01 mars 2014 à 22:24
@ clapotis
Et Cayenne, c'est sur la Méditerranée ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 01 mars 2014 à 21:55
@Michelle D-LEROY
Le coup de la chape de plomb et des Droits de l'Homme, c'est tout de même lancinant.
Sous la chape du plomb, sous celle des plombs, alors durant plusieurs générations au moins, c'est rassurant l'esprit veille !!
C'est sûr, il va ressortir...
Quoi Poutine réveille-t-il, en Crimée ?
Quoi la France réveille-t-elle, en Afrique ?
Quelles Lumières pour aujourd'hui, pour quels Droits de l'Homme ?
Et pour poursuivre,
qu'est-ce que le "droitdel'hommisme" instigue dans ces contrées, s'il y était au moins considérable entre tous, du dedans et du dehors.
Le "droitdel'hommisme" comme il est ici, presque par convenance du discours de droite, extraordinairement décrié ainsi qu'il exprimerait la chape sous laquelle il se révèlerait extraordinairement presque comme "droidl'onanisme", est issu d'une déclaration historique et datée, élaborée longuement même si par d'avance sous chape.
C'est très pénible d'entendre toujours et encore reléguée, par le conformisme d'une pensée non encore élaborée pourvu qu'elle sorte comme magnifiée du dessous de quelques chapes, une chose aussi simple que la Déclaration des Droits de l'Homme.
Il faudrait s'interdire d'évoquer les Droits de l'Homme, même si l'utilisation de leurs vertus est dévoyée, si cela revient à jeter en eaux du bain.
C'est l'eau du bain qui fait la chape, tandis que les douches permettraient d'éviter les violences...
Rédigé par : zenblabla | 01 mars 2014 à 21:44
@ marie dumont 11:25
"Car le déclin de la France date de bien avant Hollande(...)et Hollande n'y est pas pour grand-chose"
Je ne peux laisser passer ce constat, pour avoir vécu du début des années 60 à la fin des années 90 une carrière dans l'industrie française... Le déclin date du début des années 80, avec la mise en application du programme commun. Imaginez aujourd'hui la nationalisation du système bancaire, sous le contrôle de Bercy / Moscovici ! A cette époque le jeune François Hollande, à moins de trente ans et bardé de diplômes, était déjà haut-fonctionnaire, conseiller économique à l'Elysée... C'est cette génération, sa génération, qui a préféré s'épanouir dans la haute administration plutôt que dans le commerce, l'industrie ou la finance, qui conduit la jeunesse française actuelle au désespoir... pour l'instant silencieux.
Rédigé par : Jean le Cauchois | 01 mars 2014 à 21:37
Clapotis, voulant apparemment prendre le contre-pied de mon commentaire sur un point de détail sans en discuter le fond, écrit à propos de l'enclave de Kaliningrad :
"Comme fenêtre de la Russie sur la Baltique, ça se pose un peu là : il n'y a que deux pays indépendants (dont au moins un membre de l'UE, selon le trajet choisi) à traverser pour y parvenir, quand on part de Moscou. Pratique."
Que ce ne soit pas "pratique" est un fait ; mais c'est. L'enclave de Kaliningrad permet en effet aux Russes d'accéder à une mer sans cesse libre de glace et sa situation (enclavée mais ouverte sur la mer) fait l'objet d'un accord avec les deux pays frontaliers, qui y trouvent d'ailleurs leur compte.
Et puis l'honorable commentateur semble oublier le très grand nombre de particularités de ce genre dans le monde qui en font une banalité courante.
Ne remontons pas aux précédents de Berlin-Ouest, de la zone américaine de Panama, de Hong Kong, de Macao, de Shanghai, des comptoirs français de l'inde (souvenez-vous : Chandernagor, Karikal, Mahé, Yanaon et Pondichéry), de Mers el-Kébir, de Djibouti, etc.
Ne prenons même pas en compte, bien que la question soit sensiblement la même, les Etats carrément enclavés comme la République de San Marin, le Liechtenstein, Andorre, Monaco, le Vatican, la République turque de Chypre, le Kosovo, la Gambie, le Lesotho, etc.
Il suffit des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla au Maroc, de la colonie britannique de Gibraltar en Espagne, de l'enclave espagnole de Llivia en France, des basiliques majeures, enclaves vaticanes en territoire italien, de l'Alaska, de la Guyane française, du Timor oriental, des colonies juives en Palestine, du territoire palestinien de Gaza, de l'autoroute de Palanca en Moldavie, du Nakhitchevan azerbaïdjanais, du sud de la Croatie, des villages chypriotes enclavés dans la base britannique de Dhekelia, des 92 enclaves du Bangladesh en Inde et des 106 enclaves indiennes au Bangladesh, de Barak, village kirghize en Azerbaïdjan et de Sarvan, village ouzbek en Kirghizistan, de la base américaine de Guantanamo à Cuba, de l'île argentine de Martin Garcia dans les eaux de l'Uruguay, etc.
Pas "pratique" tout ça, non ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 01 mars 2014 à 21:02
Rédigé par : Alex paulista | 01 mars 2014 à 03:35
La Crimée n'est pas la Géorgie, sur ce point, militaire et hautement stratégique, Poutine ne transigera pas.
AO
Rédigé par : oursivi@Alex | 01 mars 2014 à 20:35
"...comme Kaliningrad est la fenêtre russe sur la Baltique."
Rédigé par : Frank THOMAS | 01 mars 2014 à 16:44
Comme fenêtre de la Russie sur la Baltique, ça se pose un peu là : il n'y a que deux pays indépendants (dont au moins un membre de l'UE, selon le trajet choisi) à traverser pour y parvenir, quand on part de Moscou. Pratique.
Leningrad, c'est sur l'océan Indien ?
Rédigé par : Clapotis | 01 mars 2014 à 19:39
L’Union européenne, un rêve mythique à l’Est et au Sud. Mais pour ceux qui y sont c’est une réalité, pénible comme beaucoup de réalités.
Un jour peut-être connaîtrons-nous les frontières de l’Europe. Le Général avait dit « L'Europe de l’Atlantique à l’Oural ». Pour l’Oural le grand frère US a dit non, fini donc l’Oural, la frontière s’arrête aux limites de la Russie. Par contre le grand frère US souhaite qu’elle se poursuive jusqu’en Asie mineure, par l’admission de la Turquie.
Un jour peut-être la démocratie, c’est-à-dire l’expression de la volonté populaire que les USA et l’U.E. trouvent naturelle en Ukraine pourra s’imposer en U.E. Ce jour-là les peuples d’Irlande, des Pays-Bas, de France qui ont rejeté le Traité de Lisbonne seront délivrés des chaînes qu’une oligarchie leur impose.
Un jour peut-être le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes sera respecté sans distinction, et les USA cesseront de redessiner les cartes des pays en fonction de leurs intérêts avec la complicité bienveillante de l’U.E. fidèle alliée, ou servante, du grand frère. Le Kosovo s’est séparé de la Serbie avec l’aide des missiles de croisière, des chasseurs bombardiers US et des troupes de l’OTAN, au nom des minorités qui peuvent devenir des majorités localement.
Au mépris de principe, la Crimée ne peut pas, que dis-je n’a pas le droit, de se séparer de l’Ukraine parce que cela ne rentre pas dans la stratégie d’encerclement de la Russie. Bien sûr on présente les choses de façon plus hypocrite, le grand frère US qui veille sur la morale au nom des droits de l’homme refuse de voir galvaudé des droits qu’il réserve à ceux qui acceptent d’être ses vassaux, et ce avec la bénédiction de l’U.E.
Pour l’instant la première décision prise par le Parlement ukrainien « new look » a été de supprimer le russe comme deuxième langue officielle du pays.
Une décision contraire à la directive européenne qui fait de la promotion des langues régionales une obligation.
Pour ceux qui ont le goût du paradoxe et un peu d’humour, ou l’inverse, il y a là de quoi sourire, de ce sourire désabusé que l’on porte sur un avenir chargé de nuages.
Pour l’instant le nouveau gouvernement tend une main ouverte à l’U.E., d’autant plus ouverte qu’il faudra la remplir d’une obole.
Pour l’instant tout ce qui sert la géostratégie des USA est le Bien et ce qui la dessert est le Mal.
Pour l’instant les USA nous espionnent, écoutent et lisent nos communications y compris celles d’Angela Merkel avec pour seule philosophie le « Fuck Europa » de Victoria Nuland, chargée de l'Europe au département d'Etat, une femme sûrement, mais certainement pas une Lady.
Pour l’instant Vladimir Poutine a l’air de réagir comme il convient, et c’est parfait !
Rédigé par : Tipaza | 01 mars 2014 à 18:40
Vue d’Occident, l’histoire récente de l’Ukraine est difficile à comprendre. Tiraillée depuis 1991 entre le rapprochement avec l’Union européenne et le maintien de liens étroits avec la Russie. Alternativement soutenue et menacée financièrement par son puissant voisin russe et ses ressources en gaz, selon les circonstances. Echaudée par la Révolution orange de 2004 qui a vu des oligarques succéder à d’autres oligarques. Menée au bord de la faillite par ces mêmes oligarques qui continuent à faire la loi et à s’enrichir sur le dos de la population, grâce à la corruption. La population ukrainienne semble aujourd’hui vouloir enfin instaurer un Etat de droit digne de ce nom.
Les événements récents donnent envie d’y croire. Mais ne soyons pas dupes. L’Ukraine ne deviendra pas du jour au lendemain un pays capable de s’émanciper de la Russie et de remplir les critères d’adhésion à l’UE. Tant que les oligarques alterneront au pouvoir, le peuple ukrainien continuera à souffrir. Les nombreux changements de régime politique en France, entre 1789 et 1875, devraient nous inciter à rester prudents face aux événements ukrainiens et nous prémunir contre des excès d’enthousiasme ou de pessimisme. L’instauration d’un Etat de droit est un processus long et jamais définitivement acquis.
Rédigé par : moncreiffe | 01 mars 2014 à 17:46
En me relisant, j'ai pu donner l'impression de déplorer ce qui se passe en Ukraine, aussi je souhaite corriger le tir. Je déplore la révolution, mais pas l'évolution.
Je pense qu'une partition de l'Ukraine, qui a été recomposée artificiellement comme l'avait été la Yougoslavie serait une solution.
On s'étonne que les Ukrainiens soient tentés par l'Europe dont nous estimons qu'elle ne va pas très bien, mais quel choix ont-ils vraiment, non pas en théorie mais en réalité ? C'est pour eux soit le modèle russe soit le modèle européen. Il n'en faudrait pas beaucoup pour que l'Europe aille bien et même très bien. Ce n'est pas le cas de la Russie.
Au fond, la question que ça pose, c'est : sommes-nous, nous les Européens, mûrs pour faire évoluer l'Europe, et pour donner plus de liberté au sein de l'Europe à chaque pays sans lui imposer le modèle social libéral choisi en un autre temps par l'Allemagne et la France, et qui empêche les pays les plus pauvres d'appliquer chez eux la politique qui leur permettrait de s'en sortir (quitte pour eux à provisoirement abandonner l'Etat providence le temps de se refaire) ? On corrige actuellement par des redistributions et transferts d'argent qui nous ruinent tous à petit feu et tuent le dynamisme des nations au lieu de les encourager à réussir. Mais rien ne nous oblige à continuer comme ça. Il me paraît clair que nous aurions tout pour réussir, si nous le comprenions, et si nous le voulions.
Rédigé par : Lucile | 01 mars 2014 à 17:36
Cher Philippe,
Pour revenir sur votre fameux « Pour l’instant », le vote parlementaire vient de permettre l’intervention militaire russe en Crimée.
Le G8, prévu à Sotchi début juin 2014 était sans espoir et injustement ignoré par les occidentaux.
La menace d’Obama de ne pas y participer était tellement prévisible, que Poutine ne peut que constater la fragilité d’Obama. La menace est toujours un signe de faiblesse et de fuite de responsabilité.
Quand les symboles parlent…
Le 31 janvier 2014, pour le sommet franco-britannique, Hollande a été reçu dans une base militaire, avant d'être emmené dans un pub désert au milieu de l'Oxfordshire. A l'inverse, Angela Merkel a été reçue en grande pompe à Westminster, avant d'aller à Buckingham Palace.
Quand la presse internationale parle…
« François Hollande est devenu, bien malgré lui, une arme de politique intérieure au Royaume-Uni. Alors que le sommet franco-britannique devait se tenir, vendredi 31 janvier, près d'Oxford, l'impopularité du président français et la situation de l'économie sont utilisées par les conservateurs comme un repoussoir, sur le thème : si vous votez pour Ed Miliband, le chef de file des travaillistes, vous aurez le même résultat économique catastrophique qu'en France. »
La première salve a été tirée par David Cameron lui-même, dans une tribune publiée dans le Times le 1er janvier. Le Premier ministre britannique n'y citait pas la France nominativement, mais ne laissait guère de doute dans ses allusions. »
« Si vous doutez du désastre que serait un retour à la politique économique travailliste, regardez les pays qui suivent cette approche. Ils font face à un chômage qui augmente, une stagnation industrielle, et l'entrepreneuriat est en chute libre. Le contraire de ce qu'il se passe ici. (…) Un retour à cette folie économique dévasterait notre pays. »
« Pour écarter tout doute, Grant Shapps, président du Parti conservateur et ministre sans portefeuille, s'est montré beaucoup plus explicite. » « La France a 11 % de chômage, un taux de chômage record chez les jeunes, le plus faible niveau d'emploi depuis plus d'une décennie… Et la liste continue. Il est évident qu'ils se sont enlisés. »
« Si l'image du président français est devenue si mauvaise au Royaume-Uni, c'est aussi à la suite de sa liaison supposée avec l'actrice Julie Gayet et de sa rupture avec Valérie Trierweiler, abondamment couverte par les médias britanniques. « Sa relation extraconjugale renforce l'idée qu'il est un personnage vaguement amusant, un peu ridicule, malchanceux, poursuit M. Gimson. Il s'est fait tremper sous des trombes d'eau, il a été reconnu sur les photos de “Closer” parce qu'il porterait toujours la même paire de chaussures… Il y a un côté absurde à la Ionesco. »
Source : Lemonde.fr du 31 janvier 2014
Hollande vu par les Russes…
La voix de la Russie
« Le gouvernement Hollande vu par un média russe »
http://www.youtube.com/watch?v=Oz7k8_S4BuQ
Hollande vu par le Maroc…
« France-Maroc: plaintes et vexations en cascade » RFI le 25 février 2014
« Nicolas Hulot prié de rester chez lui »
« Depuis, en dépit de tous les efforts déployés par la France pour apaiser le conflit, la tension reste vive. Paris fait profil bas, évoque un « incident regrettable » à propos de l'affaire Hammouchi, promet de faire toute la lumière sur ce dossier. Mais rien n'y fait : le Maroc ne décolère pas et entend bien montrer son mécontentement le plus vif. En mesure de rétorsion, il vient d'annuler unilatéralement la visite de deux jours que l'envoyé spécial du président français pour la planète devait effectuer sur place : Nicolas Hulot a tout simplement été prié de rester chez lui. »
La situation est terriblement délicate et c'est un constat.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 01 mars 2014 à 17:05
Les bonnes intentions - si tant est que cela ait un sens lorsqu'il est question de stratégie internationale - n'ont jamais donné de bons résultats.
La Russie est une nation dont personne ne peut mépriser l'importance. Sur les marches de l'ancienne URSS, en Abkhazie, en Ossétie du Sud, en Haut Karabakh, en République Moldave du Dniestr, à Kaliningrad elle défend - à juste titre du point de vue de ses intérêts - les frontières de son empire.
La Crimée qui au cours de son histoire a toujours été soumise aux puissances dominantes romaine, byzantine, ottomane, génoise, russe, soviétique et à nouveau russe ne peut pas être considérée tout bonnement comme une province ukrainienne alors que 80 % de la population est russe, que le grand voisin y est militairement chez lui, et qu'il représente pour lui une indispensable ouverture sur la Mer Noire et la Méditerranée, comme Kaliningrad est la fenêtre russe sur la Baltique.
Les occidentaux, prompts à porter les droits de l'homme en bandoulière même lorsqu'ils ne font que défendre des intérêts stratégiques et économiques, font les gros yeux sans avoir ni intention ni moyen d'intervenir en quoi que ce soit.
Ils voudraient empêcher la Russie d'être maîtresse en Crimée et soutiennent sans état d'âme la "révolution" de Maïdan comme, en leur temps,ils ont pris fait et cause pour les ayatollahs d'Iran,contre la présence russe en Afghanistan, contre Saddam Hussein, contre la Serbie, etc.
On en connaît les résultats. Echec et déstabilisation partout.
Le putsch qui vient d'avoir lieu a renversé un pouvoir certes terriblement corrompu mais légal.
Nous nous croyons tenus de soutenir ce coup d'Etat insurrectionnel et de porter aux nues des gens qui, pour les mieux organisés d'entre eux, sont aussi corrompus que ceux qu'ils prétendent remplacer et qui appartiennent souvent à des organisations fascistes ou néo-nazies.
Comme l'Afrique francophone est dans la sphère d'influence française et que cela justifie nos expéditions militaires là-bas, de même, la Crimée, soviétique jusqu'en 1991, appartient à la zone d'influence russe, et c'est très bien comme cela.
Rédigé par : Frank THOMAS | 01 mars 2014 à 16:44
Il y a 25 ans, le rideau de fer tombait, sans effusion de sang si on excepte la Roumanie et son tyran jusqu'auboutiste (ce qui semblait impensable avant 89), laissant des pays de l'Est appauvris et déboussolés.
L'exemple le plus frappant est bien sûr Berlin, quelqu'un qui arriverait dans cette ville aujourd'hui sans en connaître l'histoire ne peut imaginer son passé récent. Plus guère de traces de ces deux Allemagne.
Toutefois, les pays de la zone soviétique ont vite retrouvé leurs vieilles querelles ethniques et culturelles allant pour certains jusqu'à la guerre puis la scission. Pourquoi aujourd'hui l'Ukraine ne pourrait-elle pas se séparer comme la Tchécoslovaquie ou l'ex-Yougoslavie ? Parce que les gendarmes du monde, en l'occurrence les USA et l'U.E. en ont décidé, pour je ne sais quels intérêts, autrement.
Les journalistes et les belles âmes nous montrent un Poutine méchant et despotique contre une U.E. gentille, tolérante, droitdel'hommiste. L'image des bons contre le méchant, pas d'alternative... comme en Syrie, comme en Afrique, et même lors de manif en France... Un peu moins de naïveté à cet endoctrinement de la pensée serait la bienvenue.
Certes, Poutine, ancien du KGB n'est pas un ange ni un enfant de choeur mais il a le mérite d'aimer son pays, son histoire, ses racines et de les défendre, de les protéger, ce qui est tout à fait à son honneur. Il semble avoir des convictions, tant mieux, c'est ce qui manque tant à nos politiciens.
Les Européens, par ailleurs, sont tout le contraire, tolérants jusqu'au laxisme, sans frontiéristes, mondialistes à outrance, mais non dénués de mercantilisme et ils veillent à leurs intérêts en Ukraine même s'ils font semblant de l'ignorer.
Sans vouloir défendre un Poutine autoritaire, élevé chez les Soviets, je ne suis pas pour l'ingérence en Ukraine. Si les habitants de Crimée se sentent plus Russes qu'Européens, par la culture, par la langue et la religion, pourquoi devraient-ils rester Ukrainiens ? Un référendum me paraît une excellente solution, encore faut-il qu'il soit proposé. Un outil boudé par les despotes mais aussi par les Européens, un outil qui fait peur aux dirigeants de tous bords puisqu'il donne la parole aux peuples.
Quant à Ianoukovitch, il est déjà oublié, sinon haï par une majorité d'Ukrainiens. Autoritaire, corrompu et avec du sang sur les mains, personne ne croit à son retour, peut-être même pas Poutine.
Mais ce qui m'énerve surtout, c'est de voir tous nos bien-pensants en France d'abord, en Europe ensuite, qui voudraient voir leurs idées appliquées partout. Une hégémonie horripilante. Ceux qui honnissent aujourd'hui Poutine, je ne les entends guère (pour ne pas dire pas du tout) regretter les 300 morts de Budapest en 1956 écrasés par le régime soviétique, ni la centaine de morts lors du Printemps de Prague en août 1968 dans les mêmes conditions.
Ces grands tolérants vous disent même avec aplomb que beaucoup de Russes sont nostalgiques du régime soviétique. Peut-être quelques-uns, mas je crois que ce sont eux d'abord les nostalgiques, eux qui ne veulent pas reconnaître le goulag et le régime liberticide, les appartements communautaires, l'embrigadement, la délation et l'entrave à la religion.
Personnellement, pour être allée en Russie en 2010, j'ai pu voir des églises pleines toutes générations confondues, des Russes fiers de la Grande Russie, de leur culture, de leur Histoire et cela m'a rassurée, voyant qu'on peut mettre une chape de plomb sur tout un peuple soixante-dix ans durant et une fois libre ce même peuple, revigoré, reprend ses us et coutumes à son aise. On ne peut empêcher les individus de penser. Nos politiciens si prompts à imposer leur façon de voir, en ce moment, devraient méditer à ce sujet.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 01 mars 2014 à 16:13
Je ne crois pas trop à l"exaltation démocratique" ni à l'allégresse d'une révolution violente qui fait des morts. En France, nous vivons encore sur le mythe de la révolution dont nous croyons fermement qu'elle était nécessaire et juste, si sanglante et brutale qu'elle ait pu être. La constitution s'est construite chez nous sur du sang, de la répression, des sanctions extrêmes et arbitraires, des simulacres de procès, des exactions et des crimes de masse horribles. Pourtant il s'en est fallu de peu que le roi n'accepte de perdre son pouvoir absolu.
À la célébration en l'honneur de Jules Ferry qu'avait organisée Hollande après son investiture, une petite lycéenne interviewée par la télévision remerciait Jules Ferry sans qui, disait-il, il n'y aurait pas maintenant d'école gratuite, laïque etc. Lui aurait-on fait croire que dans les autres pays d'Europe, ou d'Amérique du Nord, qui n'ont pas les mêmes mythes fondateurs, et dont certains sont des monarchies, les enfants n'apprennent pas gratuitement à lire, écrire et compter ?
Nous sommes encore marqués par l'idée que les révolutionnaires sont purs et joyeux, qu'ils amènent le progrès. Robespierre était fou, il avait une mentalité d'assassin, mais des rues, et même des lycées portent encore son nom. Je prétends que si nous avions pu nous passer des guerres de religion et des révolutions, nous en serions sans doute au même point sur le plan constitutionnel, mais nous aurions peut-être d'autres habitudes politiques. En France, au gouvernement, c'est toujours la guerre des clans, le soupçon et la menace, un camp qui prévaut sur l'autre, le bien contre le mal. Besancenot veut se débarrasser des patrons, Mélenchon est un chef de guerre, Hollande a un ennemi invisible, c'est la finance, Montebourg veut botter les fesses des gérants de supermarchés, Copé passe son temps à critiquer sans rien proposer, et Marine Le Pen accuse l'Europe. Avec eux, on va voir ce qu'on va voir.
Quand un peuple, ou plutôt une partie du peuple, en vient à faire une révolution armée, c'est à mon avis, un symptôme - sans doute inévitable - et aussi une catastrophe. Les révolutionnaires sont doués pour les émeutes, ils le sont moins pour mettre en place des mécanismes qui enrayent la violence politique d'une société et lui permettent de s'adapter paisiblement.
Gorbatchev a fait évoluer la Russie de fond en comble sans qu'une goutte de sang ne soit versée. Les syndicats et l'église polonaise ont fait définitivement plier le communisme, ils ont épargné une révolution à leur pays, ils lui ont permis d'oeuvrer à sa prospérité et à sa liberté. C'est plutôt vers des gens comme eux que je me tournerais pour espérer.
Rédigé par : Lucile | 01 mars 2014 à 14:58
C'est quoi le truc ?
C'est parlant des limites ou c'est parlant des frontières ?
La différence entre les limites et les frontières, c'est que les limites sont dans les cerveaux, tandis que les frontières sont sur le terrain.
A moins que ce ne soit le contraire... si des cerveaux préféraient des frontières en ce qui les concerne.
-Pour certains cerveaux, l'adaptation à l'environnement, aux terrains, c'est essentiel.
C'est du côté du détachement.
-Pour d'autres cerveaux, l'adaptation du terrain à l'environnement intellectuel qui est dans le cerveau, c'est l'essentiel, c'est du côté de l'attachement.
Pour l'Ukraine, il y aurait quatre cerveaux et deux terrains plus ou moins "démocratiques" suivant que l'on y habite ou pas...
Suivant chacune des six engeances qui adviendront en représentation des cerveaux parmi leurs attachements, ou qui ne suivront pas avec l'histoire qui passe, parviendra l'attachement ou le détachement, pour soi-même... et pour autrui.
Comme disait Sartre, on peut s'engager au présent en se trompant avec l'histoire !
Il n'avait pas tort !
Faut prendre parti ?
Mon parti est le suivant :
je ne vois pas le degré de séduction de l'Europe comme elle va actuellement, bien que je pense que la construction d'une Europe politique et pas seulement économique devient un évident devoir pour ici.
On verra bien qui quittera l'Europe en premier, les Anglais qui y sont encore, les Ukrainiens qui n'y sont pas encore.
La séduction avec l'Europe, ce n'est pas un cadeau pour l'Ukraine par les temps qui courent, mais bon, s'il faut avancer l'imaginerie de la déstabilisation...
Tandis qu'en Grèce, cela repêche !
Cela ne me dérangerait pas que les Anglais s'en aillent avant que ne s'intègrent les Ukrainiens !!
Les cerveaux recollant pour l'histoire à venir sont évidemment défaillants.
Au moins marquent-ils une constance, celle faite au refus de la violence du côté de l'attachement, celle encore faite à la violence remise aux autres du côté des détachements.
La conquête n'est que confort pour l'attachement, et c'est bien loin du moindre amour, celui qui ne va qu'avec des preuves...
Rédigé par : zenblabla | 01 mars 2014 à 14:49
Pas simple la réaction à chaud dans cette situation ukrainienne compliquée !
Hasard du calendrier, je viens de relire Les chardons du Baragan de Panaït Istrati, qui dédie son livre "au peuple de Roumanie, à ses onze mille assassinés par le gouvernement roumain, aux trois villages : Stanilesti, Baïlesti, Hodivoaïa, rasés à coups de canon. Crimes perpétrés en mars 1907 et restés impunis".
De fait, on peut se poser beaucoup de questions pour aujourd'hui étant donné la proximité de ces deux pays.
Rédigé par : calamity jane | 01 mars 2014 à 14:16
@ SR
« L'histoire nous a montré qu'à chaque apparition de Bernard-Henri Lévy sur une place de la révolution, des années sombres s'ensuivent pour le pays visité par le tartuffe occidental. »
BHL en jouant les sauveurs de l’humanité, quitte pour cela à sacrifier sans état d’âme des peuples qui ne partagent pas ses idées, espère sans doute un Prix Nobel de la paix à défaut de celui de littérature qu’il serait bien en peine d’obtenir.
Rédigé par : Achille | 01 mars 2014 à 13:00
Un jour, on déclarera qu'avant, sans la démocratie, c'était peut-être plus dur mais bien mieux et que moins de corruption et plus de liberté n'ont pas rendu l'Ukraine plus riche, plus respectée.
Je crois pourtant savoir que l'Ukraine de Ianoukovitch était démocratique, et que ce dernier a été régulièrement élu, comme certains présidents chez nous.
N'analyser la situation actuelle en Ukraine que sous l'angle idéologique réducteur de la « démocratie » serait une lourde erreur, car ce serait ignorer le « Grand Jeu » opposant la Russie aux États-Unis d'Amérique, ce pays cherchant à placer ses pions (agents d'influence, hommes politiques, accords commerciaux) et déplaçant ses tours (bases militaires) sur l'échiquier.
Mais en ce qui concerne la situation intérieure, le problème vient justement de façon paradoxale de la démocratie elle-même.
En effet, le principe même d'une démocratie veut qu'une majorité l'emporte sur une minorité.
Si l'on peut à la rigueur admettre ce raisonnement dans le domaine des « idées » ou des décisions (faut-il financer des travaux de réfection d'une copropriété ou bien la création d'un rond-point, etc.), il devient potentiellement une source de frustrations énormes et donc de conflits potentiels quand les parties qui s'opposent sont d'ordre culturel, linguistique, ethnique voire tribal comme en Afrique.
Par exemple, des idéologues utopistes ont voulu imposer le schéma « démocratique » à certains pays africains aux frontières tracées au cordeau en ignorant les clivages tribaux et cela a entraîné la suite de massacres que l'on sait depuis la fin de la « décolonisation ».
En Ukraine, il y a pour faire simple d'un côté les Ukrainiens de l'Est et de l'autre ceux de l'Ouest, démarqués par plusieurs différences d'ordre culturel, linguistique et religieux.
Nous comprenons aisément que le rapport démographique fera qu'une partie de la population sera inéluctablement condamnée par le principe démocratique même à avoir éternellement tort (« Vous avez juridiquement tort parce que vous êtes minoritaires » comme le déclarait cyniquement un cacique gauchi chez nous), et donc à devoir passer sous les fourches caudines de la majorité qui aliénera ainsi sa liberté.
Autre paradoxe : la démocratie (mal comprise) contient également en germe la destruction de la liberté...
Conclusion partielle : l'exercice normal de la démocratie ne peut se concevoir que dans un milieu homogène.
Appliquée à l'Ukraine, cette conclusion signifierait qu'une solution - pas nécessairement optimale - résiderait dans une partition.
Autre paradoxe, à l'heure où l'on cherche à vouloir nous imposer la création de grands ensembles artificiels (U.E, Traité transatlantique, etc.) les peuples demanderaient plutôt à vivre chez eux en dehors de toute cohabitation forcée et en restant maîtres de leur destin.
Comme en Suisse...
Rédigé par : Parigoth | 01 mars 2014 à 12:59
Franchement, ce qui se passe en Ukraine ne me touche pas !!
En revanche, la situation dans nos anciennes colonies africaines m'émeut au plus haut point.
La Centrafrique se meurt de guerres tribales et religieuses, on ne peut pas y faire grand-chose, mais ces gens miséreux parlent français !!
Rédigé par : bruno | 01 mars 2014 à 12:27
« Le printemps ukrainien, pour l'instant, n'est pas un vain mot. »
Ianoukovitch est en fuite, son palais est la proie des opposants qui filment l'opulence et les fastes du chef de gouvernement recherché par la nouvelle équipe dirigeante. Le hangar immense qui servait de garage aux chauffeurs de Ianoukovitch a été filmé en long, en large et en travers. La Rolls-Royce, les véhicules "SUV" utilitaires somptueux, les berlines luxueuses ont été présentés aux media. Qui va les conduire désormais ? Qui va gérer les caisses de l'Etat ukrainien qui semblent aussi vides qu'un cache d'internet après passage du ramasse-miettes. Mais tout simplement, ceux qui sont aux commandes aujourd'hui, les belles maisons et les belles voitures ont changé de main, il va falloir tendre la main pour recevoir quelques milliards pour entretenir tout cela.
S'il vous plaît un euro, s'il vous plaît un ticket restaurant, s'il vous plaît un appartement, s'il vous plaît une carte vitale, s'il vous plaît des allocations, s'il vous plaît un milliard pour les caisses de l'Etat qui sont vides. Je ressens l'hyper inflation de la demande, mais je ne suis qu'un scribouillard qui mélange tout. Il faut bien en rire, n'est-ce pas ?
Et puis, dans quelques mois, tout recommencera, Ianoukovitch essaiera de revenir, il salira ses opposants, trouvera des motifs pour cela.
Mais pour l'instant, l'Ukraine va mal, de plus en plus mal. Le nouveau parlement a décidé d'abolir la loi sur l'usage élargi des langues régionales. Les langues russes et hongroises sont bien entendu visées par cette décision. L'Europe ne semble pas s'y opposer, puisque les Russes et les Hongrois sont considérés comme fascistes par les tenants de la ligne idéologique politiquement correcte.
Rédigé par : vamonos | 01 mars 2014 à 12:04