On n'est pas obligé de croire sur parole Christiane Taubira qui "se domine" paraît-il mais on a le droit de lui prêter une intelligence, certes pas aussi importante que celle qu'elle s'octroie, mais cependant indéniable.
Depuis deux jours, cette chasse à la femme a assez duré et rien n'est plus ridicule que ces demandes de démission à répétition qui n'ont pas d'autre ambition que de faire ressembler encore plus l'univers politique à un théâtre et à un jeu de rôles lassants et ennuyeux (Le Monde, Le Figaro). Peut-être serait-il temps de considérer la lune au lieu du doigt qui la montre ?
Cette occultation de l'essentiel est d'autant plus choquante que depuis peu - grâce notamment au rapport du procureur national financier, la remarquable Eliane Houlette - on sait ce qu'il en est vraiment de ces procédures, de ces écoutes et des éléments recueillis, entre le 28 janvier et le 11 février, qui ont conduit à l'ouverture d'une information, le 26 février, pour violation du secret de l'instruction et trafic d'influence.
Les écoutes de l'ancien président ont été mises en place non pas en avril 2013 mais le 3 et 19 septembre 2013 et, si le portable de Me Herzog n'a jamais été écouté, ses échanges avec son client, avec deux portables acquis sous des identités fictives, ont fait apparaître, avec la référence à Gilbert Azibert et à son rôle, des présomptions de commission des infractions précitées.
Je désespère, au regard d'une calamiteuse tradition française, de faire comprendre que, si la justice est rendue au nom du peuple, cela ne signifie pas forcément que celui-ci en maîtrise les arcanes et les complexités d'autant plus que les politiques de droite ou de gauche, à quelques exceptions près, ne lui donnent pas l'exemple et sont d'une insigne inculture judiciaire qui les conduit à s'exciter à hauteur de leur ignorance et à formuler des jugements expéditifs à proportion même de leurs lacunes. Les médias eux-mêmes, si j'en exclus ceux pour lesquels la justice est le coeur palpitant, troublé et parfois trouble d'une démocratie, ne sont pas, dans leur globalité, des miracles de savoir et de précision.
On a pu le constater avec ces récentes polémiques où l'amateurisme a prédominé sur le mensonge, où le mensonge apparent n'a été qu'une manière tordue et malhabile de se sortir d'un guêpier où la gauche s'est laissée enfermer.
Christiane Taubira, à cause de son propos maladroit sur TF1, a donné l'impression de ne pas assumer ce qui relevait de sa mission de garde des Sceaux : être informée, par l'entremise de la Direction des affaires criminelles et des grâces, des rapports que structurellement les parquets et les parquets généraux transmettent afin d'éclairer le ministère sur le cours des affaires signalées - quels qu'en soient les motifs - et les actes accomplis ou projetés. Cette communication, si elle avait été admise et reconnue comme naturelle, évidente, n'aurait pas suscité le moindre débat puisqu'elle est inhérente à l'existence d'un ministre de la Justice et à la hiérarchie du ministère public.
Par maladresse - elle est allée dans la contrition jusqu'au "malentendu" et a concédé "s'être trompée de dates"- elle a déguisé un processus normal en scandale et fait croire qu'elle cachait ce qu'elle aurait dû si aisément admettre.
Des rapports ont été adressés au ministère de la Justice et celui du 26 février émanant du parquet général accompagnait celui d'Eliane Houlette qui ne se contentait pas d'annoncer l'ouverture d'une instruction mais expliquait sur quel fondement cette décision avait été prise en faisant référence aux éléments des écoutes qui l'avaient justifiée. Christiane Taubira déclarait que le 28 février elle informait Jean-Marc Ayrault.
Le Premier ministre, pour sa part, indiquait avoir été avisé dès le 26 février par sa ministre - ce qui semble tout de même plus plausible compte tenu de l'urgence du fait à transmettre - mais je ne crois pas une seconde que son conseiller judiciaire ou lui-même aient attendu le 4 mars pour transmettre la nouvelle au conseiller compétent de l'Elysée, voire au président lui-même (L'Opinion).
Manuel Valls, lui, nous prend pour des naïfs quand il s'obstine à se décrire comme le grand ignorant de la place Beauvau. C'est inconcevable et invraisemblable, la police informant en général avec une rapidité extrême, parallèlement au circuit judiciaire, sa hiérarchie et donc le ministre de l'Intérieur. Et il s'agit d'écoutes d'un ancien président de la République !
Si je ne suis pas exclusivement et unilatéralement à charge dans ces joutes échauffées, cela tient au fait qu'aucune immixtion directe et autoritaire du pouvoir politique n'a été opérée sur le cours des dossiers récents et, plus généralement, depuis le mois de mai 2012. Au risque de me répéter, il s'agit d'une abstention dont le quinquennat précédent se dispensait, preuves à l'appui, et qui rend saumâtres les leçons de morale publique dispensées par la droite sarkozyste.
L'autopsie de la nomination de François Pérol est par exemple révélatrice à cet égard : l'état de droit a été plus ou moins malmené lors de toutes les alternances mais ce qui constitue les transgressions de Nicolas Sarkozy comme tristement singulières tient à la désinvolture arrogante avec laquelle elles ont été offertes à la République en lui intimant d'avoir à les prendre et à les supporter. Jamais à les laisser. L'état de droit n'était pas seulement offensé mais relégué comme un gadget à la disposition des rêveurs et sans utilité pour les politiques se prétendant sérieux et efficaces.
Pour la gauche, c'est plus compliqué.
De la même manière que la normalité de François Hollande a éclaté parce que, contre son gré, il a été contraint d'adopter un rythme et une tonalité relevant du style de Nicolas Sarkozy, le socialisme est empêtré dans les rets de l'administration de la justice.
Ecartelés entre une exigence de pureté judiciaire et démocratique - surtout ne pas faire comme les prédécesseurs ! - et un souci de réalisme et de pragmatisme - l'indépendance de la magistrature n'interdit pas de s'informer des dossiers importants qu'elle instruit - nos gouvernants, et Christiane Taubira au premier chef, ne savent plus sur quel esprit danser et à force de laisser faire en voulant savoir ils semblent perdre sur les deux tableaux. Tout ce qu'on peut espérer, c'est qu'une pente fatale, devant cette contradiction de plus en plus insoutenable, ne les incitera pas, pour l'état de droit et par une cohérence perverse, à revenir aux anciennes habitudes au lieu de maintenir les nouvelles.
Ceux qui parlent ne savent pas grand-chose et ceux qui savent, en tout cas dans la magistrature active ou dans sa périphérie, ne parlent pas suffisamment : je songe, entre autres, aux syndicats - mais plus de Mur des cons ! -, à Eva Joly, à Eric de Montgolfier et à Renaud Van Ruymbeke qui devraient davantage damer le pion aux ineptes et aux partisans qui se paient la justice parce qu'on présume qu'elle réagira peu et qu'on a raison. Comme l'Eglise hier, avant le charismatique pape François. Elle attend le sien profane.
J'ai été confronté au bâtonnier Burguburu au sujet des derniers événements judiciaires en face des deux animateurs exceptionnels que sont, dans un registre différent, Eric Naulleau et Eric Zemmour. Quel bonheur quand on passe de l'écoute de Caron au dialogue avec ces deux intelligences courtoisement critiques et stimulantes (Paris Première) !
Depuis le mois de mai 2012, en étant loin d'être béat sur l'inquiétante politique pénale de Christiane Taubira, je continue à soutenir que nous avons changé de monde. Ce qui inspire un double enseignement.
Le premier : les magistrats ne politisent pas la justice. Ce sont les politiques qui y instillent leur esprit partisan et plaquent sur elle leur idéologie. Il est évidemment plus commode d'incriminer les juges de ce dont les élites politiques et médiatiques sont coupables. Je répète qu'ils ne créent pas pour leur propre compte les comportements équivoques dont ils sont saisis, qu'ils concernent l'ancien président ou d'autres comme les Balkany par exemple. Ils n'ont plus de raison de s'abandonner à une exacerbation aigre et dangereuse puisque ce pouvoir les traite avec courtoisie et correction.
Le second : il n'y a plus d'interpénétration entre justice et médias. Il y a aujourd'hui deux mondes parallèles, dont l'un judiciaire se meut librement, avec compétence souvent et la plupart du temps dans la discrétion et dont l'autre politique est le témoin à la fois méprisant et craintif de l'activité d'une institution fondamentale pour la démocratie.
A la fin de Mots croisés, Yves Calvi demandait à ses invités quel conseil il convenait de donner aux politiques pour la justice. Je n'en aurais suggéré qu'un, mais capital et tout simple : apprenez-la et ensuite vous en parlerez.
Il y aura un double obstacle à surmonter.
Le populisme basique antijuges.
Le populisme élitiste, faussement noble, dévastateur antijustice.
Alors, menteurs ou amateurs ?
Amateurs sûrement mais il ne faudra plus en abuser.
@ Catherine JACOB
Merci pour la bonne nouvelle, voilà une fin heureuse qui me réjouit beaucoup. Les chats et les chiens font partie de ma famille, et c'est toujours un coup dur quand l'un d'eux manque à l'appel.
Rédigé par : Camille @ Catherine JACOB | 22 mars 2014 à 02:01
M. Bilger, bravo pour vos chroniques. Plus qu'un commentaire, je souhaiterais vous poser quelques questions.
Qu'est-ce que "la justice" sous votre plume ? Une institution, une exigence, une corporation ?
Et comment détachez-vous la légitimité de l'Autorité judiciaire du politique ?
Le politique peut-il uniquement être le garant de l'indépendance de la justice et ne pouvoir rendre de compte de son action (celle de la justice) face aux citoyens ?
Qui contrôle tout cela ?
Il existe au Canada un registre national des erreurs judiciaires. Existe-t-il quelque chose d'équivalent en France ?
Comment évalue-t-on l'efficacité des moyens mis à disposition d'une enquête au regard du résultat desdites enquêtes ?
Enfin n'y-a-t-il pas lieu de créer en France un vrai pouvoir judiciaire disposant d'une légitimité démocratique autonome ?
Merci d'avance pour votre intérêt pour mes questions.
Rédigé par : Jules Boncors | 21 mars 2014 à 09:18
@anne-marie marson | 18 mars 2014 à 11:26 & Camille | 18 mars 2014 à 02:07 & oursivi | 19 mars 2014 à 14:15
Merci pour vos recommandations. Lola a été fort heureusement retrouvée grâce à une petite annonce. Elle n'aurait rien de cassé.
@oursivi
Le chat ne conduisant pas de scooter n'a pas besoin de casque.
Rédigé par : Catherine JACOB@anne-marie marson & Camille & oursivi | 20 mars 2014 à 13:48
Rédigé par : Catherine JACOB@AO | 19 mars 2014 à 10:23
Sur ce cliché, qu'avais pris sottement pour un de votre auto (toutes mes excuses), on voit quand même que votre chat ne porte pas de casque...
Votre chat est l'AO et il sort sans casque...
Catherine... mais qu'allons-nous faire de vous ?
Une centriste désaxée ? Une mascotte des pompiers ? Une pin-up de calendrier ? Et pourquoi pas blogueuse dans le monde politico-médiatico-juridique, tendance poétique totalement hors sujet ?
Ah bah non, ça c'est déjà pris.
...
Mais... c'est vous !
...
Bon, bah continuez alors.
AO
Rédigé par : oursivi | 19 mars 2014 à 14:15
@oursivi | 18 mars 2014 à 10:06
"Sur la photo, votre auto semble très rayée.AO"
Sur la photo c'est la nacelle des pompiers (à droite) et un demi-chat (à gauche), dans la chevelure du saule.
De fait ma voiture n'a eu qu'une égratignure sinueuse qui sera je l'espère réparable avec un petit coup de peinture antirouille et un petit coup de peinture métallisée par dessus, mais c'est une question de principe.
Ceci dit, un attroupement hystérique regroupant majoritairement une part obtuse de nos concitoyens inaccessible à quelque forme de raisonnement que ce soit ne permet pas de bien augurer des prochaines élections hélas. D'autant plus qu'ici le centre s'est mis avec l'UMP et le MoDem avec le PS de façon à encore mieux embrouiller les électeurs.
Rédigé par : Catherine JACOB@AO | 19 mars 2014 à 10:23
@Catherine JACOB@oursivi
Personnellement, j'invoquerais plutôt Sainte Rita, patronne des causes désespérées et des animaux à la fois, avant que l'église parisienne soit démolie et qu'on ne puisse plus s'adresser à Elle.
Rédigé par : anne-marie marson | 18 mars 2014 à 11:26
"Et pour couronner le tout, quelqu'un a rayé délibérément la voiture de la vilaine dame, autrement dit la mienne."
Rédigé par : Catherine JACOB@oursivi(Fin) | 17 mars 2014 à 18:38
C'est peut-être le chat...?
Ou Hollande qui aura mal négocié un virage avec son pédalo au gouvernail faussé depuis 2012, pardon, 1912.
Il n y a pas que les toilettes de Solférino qu'il n'a pas été fichu de faire réparer.
Sur la photo, votre auto semble très rayée.
AO
Rédigé par : oursivi | 18 mars 2014 à 10:06
@ Catherine JACOB
Lola n'a pas pu aller bien loin. Elle est bien plus sensée qu'une foule imbécile. Si elle est en état de miauler du fond de sa cachette, quelqu'un la retrouvera.
C'est fou le souci que l'on peut se faire dans ce genre de situation. C'est le moment d'invoquer Saint Antoine, cela dit sans ironie, sincèrement, son aide est efficace.
Rédigé par : Camille | 18 mars 2014 à 02:07
@ Lucile et zenblabla
''En effet''.
C'est là qu'un Bush vaut mille Buisson. Il l'a prouvé récemment en appuyant la ligne Obama sur l'immigration, contre beaucoup de républicains imbéciles qui se sont fait bouffer par le Tea party. C'est le Texas qui veut ça, l'État le plus dur mais en même temps le plus accueillant de tous les USA.
Rédigé par : Alex paulista | 18 mars 2014 à 01:57
@Alex paulista
"C'est justement à la droite d'être intelligente et de ne pas proposer..."
Merci Alex,
Si cela ne devait pas commencer avec cette manière, cela ne continuerait jamais.
D'accord avec vous, "surcecoup" !
Rédigé par : zenblabla | 17 mars 2014 à 19:27
complément à Catherine JACOB@oursivi | 17 mars 2014 à 15:17 = Illustration :
Et pour couronner le tout, quelqu'un a rayé délibérément la voiture de la vilaine dame, autrement dit la mienne.
Rédigé par : Catherine JACOB@oursivi(Fin) | 17 mars 2014 à 18:38
@oursivi@CJ | 16 mars 2014 à 21:41
«Ne changez rien, Mâme Jacob, jamais.
AO»
Hum, mais sans doute, mais ce n'est pas facile.
Je vais donc tout de même vous dire comment l'histoire du chat s'est terminée.
Sans attendre la mise en place des procédures sécurisées qui avaient été envisagées pour faire descendre l'animal par des professionnels habitués à intervenir dans les arbres (coût 500€), et alors qu'il n'y avait aucune urgence et que l'animal qui allait et venait n'était pas figé dans une posture dangereuse, les pompiers sont malgré tout intervenus, à mon corps défendant mais sous la pression de la foule des passionnés des chats qui, entre autres choses m'ont accusée de ne pas aimer les animaux, ont plaint mon chien et traité l'avis de mon neveu, vétérinaire, ancien élève de Maisons-Alfort, d'embrouillamini de charlatan, idem pour celui du vétérinaire attitré du chat, pour dire les choses de façon soft, la nacelle a heurté et endommagé l'arbre, difficile à saisir avec leurs gros gants, le chat s'est accroché à l'écorce de toutes ses forces, puis lorsque le pompier a tenté de réassurer sa prise, comme c'était prévisible dans ce type de procédure, l'animal est tombé d'une hauteur de plus de dix mètres et résultat des courses on a donc un animal blessé qui se terre quelque part, mais il paraît que c'est de ma faute et que si ça ne me plaît pas, je n'ai qu'à porter plainte et que je devrais être contente que le chat ne soit plus dans l'arbre et que du coup son sort ne me concerne plus.
C'est quand même un peu facile et Facebook est vraiment redoutable et je ne serais pas étonnée que ce média ne soit un jour à l'origine d'un lynchage qui ne soit pas que médiatique.
Rédigé par : Catherine JACOB@oursivi | 17 mars 2014 à 15:17
...Fagen...
Il n'oserait pas tout de même....
Rédigé par : Savonarole | 16 mars 2014 à 15:40
Enfin un qui retient ce qu'il lit.
Sont pas tous gâteux par ici.
Fait beau à Barcelone ?
AO
Rédigé par : oursivi@Sav | 16 mars 2014 à 21:45
Rédigé par : Catherine JACOB@oursivi | 16 mars 2014 à 12:58
C'est votre côté égaie chat ?
Vrai que deviez être une femme à grimper aux arbres en sus des rideaux, vous.
Nous arrivons trop tard, hélas.
Encore un coup du Nul, pensent Nebout et les Saintesmobs.
Ne changez rien, Mâme Jacob, jamais.
AO
Rédigé par : oursivi@CJ | 16 mars 2014 à 21:41
Vous devriez arrêter cette génération d'hollandophilie involontaire.
Saviez-vous que la tragédie du Titanic est pleinement sienne ?
Il pédalait trop vite de nuit sans visibilité.
L'iceberg, tout cela, c'est des conneries de complotistes gauchisants propagées par Hidalgo et son équipe.
D'ailleurs, s'ils ont perdu en 82, c'est encore de sa faute. Il s'était déguisé en Schumacher, pas le pilote, le goal, et voulut féliciter trop gaillardement l'équipe d'Hidalgo...
Vous nous avez ouvert les yeux. Depuis on ne se laisse plus avoir.
Sauf sur un point, le diesel, que vous nous parliez de cette cochonnerie avec sévérité finirait presque par rendre cet immonde poison désirable...
Enfin, presque seulement.
Heureusement que ne raisonnons pas en bloc, que faisons le tri dans vos colonnes de salmigondis.
AO
Rédigé par : oursivi@SaintesMobs | 16 mars 2014 à 17:05
"Jabiru, pourquoi voudriez-vous que j'aie quoi que ce soit contre les +55?"
(oursivi)
Jabiru,
oursivi dit vrai car son idole Donald Fagen frise les 67 ans... Il n'oserait pas tout de même....
Rédigé par : Savonarole | 16 mars 2014 à 15:40
@oursivi | 15 mars 2014 à 10:38
«mais n'était point d'Internet à l'époque. L'Histoire a de ces cruautés. Elle ne nous dit pas si Catherine JACOB a eu son train Paris-Tokyo...?
Pourvu qu'elle ne disparaisse pas quelques heures après son dernier contact avec le radar à blogueur que consultons souvent. »
Figurez-vous qu'au moment de partir pour prendre le train de Paris hier, un voisin est venu m'avertir qu'un chat était grimpé en haut du saule chez ma mère et miaulait parce qu'il n'arrivait plus à redescendre.
Pressée, ce n'est qu'une fois dans le train que j'ai appelé la mamie pour qu'elle appelle les pompiers de l'endroit où elle se trouvait pour qu'ils avertissent leurs collègues territorialement compétents.
Les pompiers ont dit qu'ils ne se déplaçaient pas pour un chat, qu'il redescendrait quand il aurait envie de descendre ou quand il aurait faim.
Quelqu'un dans le train a dû me reconnaître ou m'entendre, car ce matin de parfaits inconnus qui ont lu sur Facebook les malheurs de Lola (c'est le nom du chat) sont venus s'en inquiéter.
Mais sa propriétaire ayant mis des croquettes et de l'eau au pied de l'arbre, son vétérinaire, la mairie et les pompiers de Metz ont dit la même chose que leurs collègues, les dames de Facebook sont reparties rendre compte sur leur page de la suite des événements.
Finalement les pompiers se sont quand même déplacés et ont expliqué à sa propriétaire qui "campait" sous le saule que le chat se trouvant à une hauteur considérable, il valait mieux attendre qu'il redescende tout seul que de prendre le risque qu'il ait peur de leur grande échelle et se fasse mal en sautant, mais que c'était à elle de prendre la décision. Elle a opté pour la patience et "les voies naturelles" (sic). Lola est en train de frotter les glandes de derrière ses oreilles tout le long de la branche dont elle a fait sa résidence temporaire et depuis que plus aucune petite jeune fille ne supplie Lola de redescendre, ne supportant pas le spectacle de sa tragique situation, Lola s'est calmée et prend un bain de soleil et son mal en patience pour l'instant.
Donc, comme vous voyez, pas besoin qu'un juge d'instruction ordonne des écoutes ni de police pour les exécuter et savoir ce qui se passe chez vos concitoyens, il suffit de parler au téléphone dans le wagon d'un TGV qui prend du retard parce que l'une de ses portes est coincée et ne veut pas se fermer, pour que la police des animaux de Facebook débarque chez vous avec sa grande échelle pour sauver Lola au risque de se rompre elle-même le cou.
(contre-jour).
Ah, nouvel attroupement, la voici qui remiaule. Non en fait, sur la branche d'en face s'est posée une palombe qui se lisse tranquillement les plumes...!
Ceci dit, Lola étant plus ou moins en surpoids (d'où comment a-t-elle fait pour grimper si haut ?), un petit jeune de deux trois jours ne devrait pas lui faire de mal.
Rédigé par : Catherine JACOB@oursivi | 16 mars 2014 à 12:58
"Qu'avez-vous contre les > 55 ans ?"
Jabiru
Jabiru, pourquoi voudriez-vous que j'aie quoi que ce soit contre les +55, j'approche dangereusement de la cinquantaine et mes meilleurs amis ont largement dépassé la soixantaine...
Mon propos, me relire, visait l'enthousiasme militant que l'âge relativise... en général.
Continuez vos coms, ils sont pertinents et parmi les moins puérilement partisans.
AO
Rédigé par : oursivi@Jab | 16 mars 2014 à 12:24
@ Camille
Merci pour votre éclairage.
Finalement ce n'est que du crêpage de chignon.
Rédigé par : Jabiru | 16 mars 2014 à 11:38
@semtob
Votre analyse du caractère néfaste de la pollution à Paris et dans pratiquement toute la moitié nord de la France est aisément compréhensible et partageable, mais l'erreur que vous faites, me semble-t-il, est de politiser la question, la mairie de Paris est acquise à la gauche, peut-être va-t-elle le rester, l'Etat est également acquis à la gauche, mais les socialistes ne sauraient être tenus pour responsables de l'actuel climat parisien.
Ce n'est sans doute pas la première fois que notre capitale fait l'objet d'un tel épisode.
Athènes, ville la plus polluée d'Europe, connaît le même problème.
Comme pour toute conjoncture défaillante d'ordre économique, sociologique ou écologique, pour amoindrir les effets néfastes du problème, encore faut-il mettre en place une réforme d'envergure qui mobilise l'intégralité des services et des acteurs concernés, et ce, en étroite collaboration avec les instances nationales, concrétisant ainsi une réelle expression politique.
La protection de l'environnement doit être une authentique emprise culturelle, une quasi-institution politique et sociale, les champions du monde en la matière sont les Scandinaves, en Norvège, un résident peut facilement faire remarquer à son voisin mitoyen que sa pelouse ou son jardin est mal tondu(e), le voisin s'exécute au nom de l'esthétique du quartier, au nom de la protection de l'environnement, la même remarque en France, on vous envoie balader, pour ne pas être plus vulgaire.
Stockholm est la ville la moins polluée d'Europe, peut-être même du monde.
Ce qui se passe à Paris n'a pas à être inscrit au passif de la gauche locale ou nationale, mais au passif de la culture française !
Cordialement.
Rédigé par : Cyril | 16 mars 2014 à 11:32
Si notre hôte avait assisté à des audiences de correctionnelle où des chefs d'entreprise subissaient les interrogations tendancieuses et perfides de ceux que l'on appelait à l'époque les "juges rouges", pour qui par définition un patron ne pouvait être que coupable, il aurait une opinion plus réservée sur l'objectivité et l'absence de parti pris de la justice.
Rédigé par : Claggart | 16 mars 2014 à 09:43
"Je désespère, au regard d'une calamiteuse tradition française, de faire comprendre que, si la justice est rendue au nom du peuple, cela ne signifie pas forcément que celui-ci en maîtrise les arcanes et les complexités"
C'est très clair. Mais la Justice n'est pas qu'une question de technique et la retirer au peuple, c'est tôt ou tard permettre qu'elle devienne l'apanage d'un tyran qui ne sera pas ce dernier.
Car, ne vous trompez pas, la Justice ne peut pas n'appartenir qu'aux juges qui seraient alors à la fois juges et parties pour ce qu'il doit en être de la Justice et cela ne se peut pas non plus à peine pour elle ne n'être plus elle-même.
Rédigé par : Catherine JACOB | 16 mars 2014 à 09:18
Bien d'accord avec vous, Alex paulista.
Laissons de côté les grands principes ; mais si la droite, au lieu d'écouter la ligne Buisson, s'ouvrait un peu plus à des populations issues de l'immigration, elle aurait un boulevard devant elle. Telle qu'elle est actuellement, elle ne peut pas attirer électoralement toute une frange de la population qui pourtant ne se reconnaît pas dans le socialisme à la française (on l'a vu à propos de l'école et de la "théorie du genre"). Qu'est-ce qu'elle attend pour devenir un grand parti moderne, qui représente la France moderne plutôt qu'une France révolue, et qui nous sorte enfin de l'enlisement ?
Rédigé par : Lucile | 16 mars 2014 à 08:47
@ Jabiru 15.3 à 19:56
Pas de contreparties, mais une simple affaire entre femmes.
En décembre, Bernadette Chirac a soutenu la campagne de NKM en l'accompagnant à l'hôpital Trousseau, où, bien innocemment, elle a rendu un hommage public à Xavière Tiberi pour ses conseils en politique, sans se rappeler que le fils Tiberi joue contre NKM dans le 5ème arrondissement.
Ce que n'a pas manqué de lui faire savoir NKM par un coup de téléphone cinglant et accusateur quelques jours plus tard.
Mme Chirac ayant passé l'âge de se faire humilier par une jeune ambitieuse impolie, elle apporte son soutien à une femme plus respectueuse et policée.
Comme quoi, souvent en politique, les raisons personnelles, affectives, jouent un rôle plus grand qu'on ne le pense.
Rédigé par : Camille @ Jabiru | 16 mars 2014 à 01:53
Cher Philippe,
La Tour Eiffel a disparu. Peut-on inscrire dans les droits de l'homme le droit à respirer ?
Dans le métro, cela sent la poussière.
Les enfants ont les yeux cernés de fatigue et les adultes des yeux de lapin albinos.
Comment s'appelle le ministre de l'écologie si le gouvernement en a un ?
Ce qui se passe en ce moment, c'est cinq ans de vie en moins pour chacun de nous et environ 10 000 morts prématurés dans les prochains mois.
La politique tout diesel à la mode Hidalgo et les Parisiens peuvent demander les dates des contrats d'achat et le nombre de véhicules diesel en croisant les élus sur les marchés.
Peut-on proposer aux citadins de faire du vélo avec un air qui tue celui qui fait des efforts physiques ?
Ils se situent à tous les postes les amateurs. Et il faudrait les laisser densifier, bétonner, trouver que cinq hectares de végétaux, c'est une aberration dixit Hidalgo.
L'Ile-de-France est un bassin, le bassin parisien, une cuvette et nous devrions courser le premier politique qui impose des sanctions aux communes qui refusent de faire vivre les humains dans des cages à lapin, sans horizon, sans pouvoir jouer au ballon.
Deux murs face à face, c'est une caisse de résonance.
Haussmann avait compris que l'ennemi de toute ville, c'était la densité. Il faut espacer les constructions. Il faut baisser les charges des bureaux parisiens pour que les entreprises puissent se réinstaller dans Paris et retrouver leur prestige.
Valls n'a pas demandé de surveiller la place Vendôme ? Peut-être faut-il lui mettre le journal à la bonne page pour qu'il se préoccupe du problème.
Nous étions beaucoup plus en sécurité avec Nicolas Sarkozy.
Les Français ont choisi la France de la médiocrité, de l'amateurisme et du mensonge.
Qu'ils continuent, ils sont sûrs de perdre plus rapidement leur emploi, leur santé, leur liberté ou reste la possibilité de s'exiler.
Les Français qui sont partis, à peu près un million et demi créent de l'emploi partout dans le monde, ne sont pas près de revenir pas plus que les retraités qui trouvent leur bonheur ailleurs. Restent en France des fonctionnaires et des chômeurs et un million de politiques, politiques qui devraient brasser plus de vent pour que la Tour Eiffel réapparaisse. Même les abeilles savent ventiler leur ruche. L'air Hollande est irrespirable et la nature a donné son verdict.
françoise et karell semtob
Rédigé par : semtob | 15 mars 2014 à 23:36
Comme P. Bilger a dû s'apercevoir que le pouvoir socialiste n'avait pas besoin d'intervenir dans une justice aux mains des socialistes, comme il n'oserait pas non plus nous prendre pour des idiots, et que nous sommes en période de carême, j'en déduis qu'il est sur le chemin de la crucifixion.
N'y a-t-il pas que Judas pour le complimenter de ce billet ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 15 mars 2014 à 21:54
Mme Chirac vient de virer sa cuti.
Après avoir soutenu NKM, elle roule maintenant pour la belle Hidalgo !
Madame a rejoint Monsieur et c'est leur droit le plus absolu. Compte tenu qu'à ce niveau rien n'est gratuit, je m'interroge sur les éventuelles contreparties.
Si par extraordinaire quelqu'un de bonne volonté pouvait m'aider à comprendre, je suis preneur. Merci d'avance.
Rédigé par : Jabiru | 15 mars 2014 à 19:56
@ Savonarole
Je ne vois pas en quoi voter Bayrou serait une traîtrise si on est sûr et certain de ne pas voter Sarkozy au second.
C'est justement à la droite d'être intelligente et de ne pas proposer un candidat repoussoir. Les balles seraient mieux employées contre les traîtres qui empêchent la droite de se reconstruire autour d'un programme rassembleur. Au lieu de ça, on voit Sarkozy, Copé et finalement Fillon courir après le FN. Si les affaires peuvent provoquer un grand ménage, ce sera un mal pour un bien pour la droite.
Rédigé par : Alex paulista | 15 mars 2014 à 19:24
@ Savonarole | 15 mars 2014 à 13:11
Entièrement d'accord avec vous.
C'est même affligeant.
Rédigé par : Surcouf | 15 mars 2014 à 18:43
Voilà un bien décevant épisode du quinquennat Hollande, une ministre qui ment en direct et en public, une opposition obnubilée par la démission de la garde des Sceaux, opposition qui elle-même est mêlée à bien d'autres affaires, à quelques jours des élections municipales !
Elle est belle la politique !
Avec cette mise en scène théâtrale, les apolitiques doivent se sentir à l'aise, et confortés dans leur opinion de "tous pourris".
J'ai entendu ce matin Eric Zemmour affirmer que l'abstentionniste ne se rend pas aux urnes car il pense que le pouvoir politique l'abandonne. Il prétend que le pouvoir politique a abandonné le citoyen, aussi ce dernier ne va pas voter, c'est une analyse que je partage partiellement.
Quant à Christiane Taubira, qui rappelons-le, n'a pas été choisie pour occuper la place Vendôme en fonction de ses pôles d'excellence, mais bel et bien par rapport à des considérations de politique politicienne, en effet les radicaux de gauche ont très activement appelé durant l'entre-deux tours de la dernière élection présidentielle à voter pour François Hollande, aussi, ce serait bien d'attribuer un portefeuille ministériel à un membre de ce parti, Madame Taubira a donc été choisie à ce poste.
Je vais sans doute vous choquer Monsieur Bilger, je pense à une autre femme qui a aussi très activement appelé à voter pour François Hollande, que vous n'appréciez pas forcément, mais qui elle, au moins, brillerait certainement mieux que l'actuelle garde des Sceaux au ministère de la Justice, c'est Eva Joly !
A ce que je sache cette dernière est une spécialiste de la Justice, qui connaît, pour reprendre votre mot Monsieur Bilger, les arcanes de l'organigramme judiciaire de la République française.
Elle n'a rien à apprendre de la Justice, elle peut d'ores et déjà en parler, voyez-vous.
Rédigé par : Cyril | 15 mars 2014 à 17:58
Les Français ont la sale manie de voter contre quelqu'un au lieu de voter pour une politique.
Il ne faut donc pas venir se plaindre ensuite.
Buvons du Hollande jusqu'à la lie (hallali ?).
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@ Franck Boizard | 15 mars 2014 à 17:57
M. Hollande menace à nouveau la Russie de sanctions dès lundi. On ne connaît pas l'heure ! Je pense qu'il se fourvoie dans ses priorités alors que l'urgence voudrait qu'il remette d'abord de l'ordre dans le foutoir gouvernemental. Avec une popularité inférieure à 20% et la mise quasi sous tutelle de Bruxelles on peut difficilement donner des leçons à la planète. Mais comme chacun le sait le ridicule ne tue pas.
Rédigé par : Jabiru | 15 mars 2014 à 17:21
Maintenant que la publicité des enquêtes policières et celle des instructions judiciaires est devenue la norme, en particulier pour les affaires des justiciables "pas comme les autres", qui nous garantit que les informations ainsi collectées ne sont pas uniquement et sélectivement données aux médias mais aussi en leur entier aux partis politiques ou autres brigands ?
Ce ne peuvent être ces juges-là qui sont à la source de ces fuites. Qui alors ?
Rédigé par : Michel de Rougemont | 15 mars 2014 à 15:36
Laurent Dingli : retour gagnant !
Juste analyse également de Savonarole.
Je ne distribue pas les points mais je fais mienne ces deux analyses.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@ Dingli/Savonarole | 15 mars 2014 à 15:28
@ Savonarole | 15 mars 2014 à 13:11
Je suis sur la même longueur d'onde que vous.
J'en ai ma claque de ceux qui prennent leur propre bêtise comme bouclier : «J'ai voté Bayrou et Hollande. J'pouvais pas savoir que Bayrou serait comme ça. J'pouvais pas savoir que Hollande... J'suis c.., faut m'excuser».
Eh bien non, la bêtise n'est pas une excuse. Il y avait tous les moyens de savoir. Ceux qui n'ont pas su, pour la plupart, c'est qu'ils n'ont pas voulu savoir.
Ce sera le même cinéma en 2017 : Hollande sera réélu, ce sera une catastrophe tout à fait prévisible et certains viendront nous expliquer qu'ils n'ont pas voulu ça, qu'ils voulaient juste voter contre Sarkozy (à supposer qu'il soit dans la course, ce dont je doute).
C'est bien beau tous les baratins et tous les arguments, mais il y a un moment où il faut assumer ses choix. Ou alors il faut savoir en tirer les enseignements et ne pas refaire les mêmes bêtises.
Rédigé par : Franck Boizard | 15 mars 2014 à 14:19
Le toc de Hollande c'est de refaire le grand coup de Chirac en 2002, se retrouver en 2017 face à Marine Le Pen au deuxième tour, et donc réélu sans problème... à 85%...
Pour arriver à ses fins Hollande doit tuer la droite.
L'œuvre est en marche :
- la magistrature, toutes ces hermines de la gauche protestante ou franc-maçonne ou tout simplement de gauche
- la presse aux abois et en faillite (Libération, Nouvel Obs, Marianne), qui attend des financement de l'Etat pour survivre (voir la survie inouïe de L'Humanité)
- les hauts fonctionnaires de Bercy qui sont au turbin pour démolir la droite républicaine
Dans ce cas de figure, faudra pas ici venir nous raconter qu'on a voté Bayrou (le ravi de la crèche) au premier tour et qu'on ne savait pas ce qu'il adviendrait au deuxième tour. Les faux culs seront démasqués.
Un Français dans un isoloir est un faux cul. C'est bien connu, le Français est révolutionnaire jusqu'à l'isoloir...
Je suis contre la peine de mort, mais de temps en temps,douze balles dans le dos pour les traîtres, ça manque.
Rédigé par : Savonarole | 15 mars 2014 à 13:11
@Jean-Marc
Vous en avez omis une autre, superbe... Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, au sujet de l'affaire Leonarda : "Il y a la loi. Mais il y a aussi des valeurs avec lesquelles la gauche ne saurait transiger. Sous peine de perdre son âme."
Ce n'est pas beau ça ?
Rédigé par : adamastor | 15 mars 2014 à 12:57
@oursivi
Qu'avez-vous contre les > 55 ans ?
L'essentiel est d'éviter la limonade en prenant ses gouttes.
Et pour tout dire 72 au compteur.
@Jean le Cauchois
J'ajouterai à votre commentaire, un grand professionnel de l'esquive.
Rédigé par : Jabiru | 15 mars 2014 à 12:00
Cher M. Bilger,
Votre "plaidoirie" est brillante. Elle est même convaincante, sauf sur un point, toujours le même. Celui que vous évitez de reconnaître, tout en blâmant, je vous l'accorde, les "auteurs" du Mur des cons. Lorsque vous écrivez :
"les magistrats ne politisent pas la justice. Ce sont les politiques qui y instillent leur esprit partisan et plaquent sur elle leur idéologie", vous n'êtes qu'à demi-crédible.
Le citoyen ordinaire que je suis sait bien que depuis toujours, les politiciens s'efforcent d'instrumentaliser la Justice. Il n'entretient, à ce sujet, aucune illusion.
Mais ce même citoyen n'a pas eu beaucoup de mal, en s'informant, à savoir de quelle idéologie les "auteurs" du Mur des cons se revendiquent.
Et cela effraie le citoyen moyen, qui ne peut s'empêcher de penser que selon qu'il sera jugé par un juge syndiqué proche du syndicat concerné, ou par un autre juge, la Justice ne passera pas de la même manière. Un chef d'entreprise jugé pour une infraction financière ne sera pas jugé de la même manière qu'un voyou auteur d'un cambriolage de bijoux de grande valeur, qui lui, bénéficiera d'un préjugé favorable, surtout s'il est issu d'un milieu socialement défavorisé...
Et si vous remplacez le chef d'entreprise par un haut responsable politique, l'analyse reste la même. Et dans ce dernier cas, la ministre de la Justice, pas plus que le Président, n'ont besoin de s'écarter de la "normalité". Le juge n'obéit pas aux ordres reçus d'en haut, mais aux préjugés que lui inspirent ses convictions.
C'est en cela qu'une Justice, tout en étant indépendante, peut s'écarter de l'impartialité. Et ce, sans même que le pouvoir politique ait à s'en mêler.
Car après tout, les juges, pour être des magistrats n'en sont pas moins des hommes... ou des femmes...
Et c'est le plus souvent ce soupçon qui incite la droite, quand elle est au pouvoir, à intervenir dans les affaires : pour veiller à ce qu'elles soient traitées par des magistrats neutres ou "du bon bord". Ce qui n'est pas excusable non plus.
D'ailleurs, si ce paramètre était insignifiant, pourquoi la garde des Sceaux éprouverait-elle le besoin de faire le ménage autour d'elle, en ne s'entourant que de magistrats de son bord ??
Alors, une Justice indépendante, oui, mais pas sans réserve. A une condition: qu'elle échappe à toute influence idéologique, à tout préjugé, à tout parti pris.
C'est le coeur d'un débat que chacun, à droite comme à gauche, s'efforce d'escamoter.
Rédigé par : berdepas | 15 mars 2014 à 11:25
"Ô bon électeur, inexprimable imbécile, pauvre hère, si, au lieu de se laisser prendre aux rengaines absurdes que te débitent, chaque matin, pour un sou, les journaux grands ou petits, bleus ou noirs, blancs ou rouges, et qui sont payés pour avoir ta peau ; si, au lieu de croire aux chimériques flatteries dont on caresse ta vanité, dont on entoure ta lamentable souveraineté en guenilles, si, au lieu de t’arrêter, éternel badaud, devant les lourdes duperies des programmes, peut-être apprendrais-tu des choses étonnantes et utiles.
(...)Que la politique est un abominable mensonge, que tout y est à l’envers du bon sens, de la justice et du droit, et que tu n’as rien à y voir, toi dont le compte est réglé au grand livre des destinées humaines.
Rêve après cela, si tu veux, des paradis de lumières et de parfums, des fraternités impossibles, des bonheurs irréels. C’est bon de rêver, et cela calme la souffrance.
Souviens-toi que l’homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu’en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu’il ne te donnera pas et qu’il n’est pas, d’ailleurs, en son pouvoir de te donner. Il ne représente que ses propres passions et ses propres intérêts, lesquels sont contraires aux tiens.
Toutes les époques se valent, et aussi tous les régimes, c’est-à-dire qu’ils ne valent rien. Donc, rentre chez
toi, bonhomme, et fais la grève du suffrage universel.
Et s’il existe, en un endroit ignoré, un honnête homme capable de te gouverner et de t’aimer, ne le regrette pas. Il serait trop jaloux de sa dignité pour se mêler à la lutte fangeuse des partis, trop fier pour tenir de toi un mandat que tu n’accordes jamais qu’à l’audace cynique, à l’insulte et au mensonge.
Je te l’ai dit, bonhomme, rentre chez toi et fais la grève."
1898, Octave Mirbeau
Rédigé par : Archibald | 15 mars 2014 à 11:18
J’ ai commencé à sourire en lisant : « Christiane Taubira, à cause de son propos maladroit sur TF1… »
Et j’ai carrément éclaté de rire en lisant ceci :
« …la normalité de François Hollande a éclaté parce que, contre son gré, il a été contraint d'adopter un rythme et une tonalité relevant du style de Nicolas Sarkozy… »
Entre une garde des Sceaux maladroite et un président contraint (à l’insu de son plein gré ?), nous sommes bien gouvernés… contre notre gré ??
Monsieur Bilger vous fûtes un excellent avocat général de l’avis non moins général.
Puis-je dire que comme avocat de la défense, il vous reste des progrès à faire, sans vous faire offense.
Les avocats devraient être soumis à la même règle implicite que les médecins. On recommande aux médecins de ne pas soigner les membres de leur famille, leur jugement et leur diagnostic pouvant être altérés par leur affectivité.
On devrait faire la même recommandation pour les avocats, enfin certains.
Parce que vraiment votre défense de Taubira, Hollande et autres, relève de la rhétorique des médecins de Molière.
Je reconnais qu’ils ont laissé une trace dans l’histoire de la littérature… à l’insu de leur plein gré.
Pour le reste vous critiquez à juste raison le populisme.
Le populisme est au peuple ce que le juriste est à la justice, et le socialiste au social.
C’est fou ce qu’un suffixe peut être méprisant, de façon maladroite.
Rédigé par : Tipaza | 15 mars 2014 à 11:17
Rédigé par : caroff | 15 mars 2014 à 10:12
Pas inintéressant votre dernier paragraphe, mais suggérant une politique à double tranchant pouvant largement reproduire un second tour MLP-Fillon (Copé, Juppé, à voir).
Surtout si Taubira se présente... pour se faire justice.
Pourvu qu'elle se présente et parachève son travail de sape, qu'on passe à la vitesse supérieure.
Là on patine dans un quotidien platement répétitif.
AO
Rédigé par : oursivi | 15 mars 2014 à 10:58
"Quand l'immense Dupond-Moretti signe une pétition"
Véro
Il aurait bien voulu signer celle défendant Hitler Staline Pol Pot et quelques condamnés à tort (par l'Histoire, et la seule Histoire) et demandant leur élargissement immédiat, mais n'était point d'Internet à l'époque.
L'Histoire a de ces cruautés.
Elle ne nous dit pas si Catherine Jacob a eu son train Paris-Tokyo...?
Pourvu qu'elle ne disparaisse pas quelques heures après son dernier contact avec le radar à blogueur que consultons souvent.
Personne ici ne s'aperçoit que n'est que cuillerée de tempête dans un verre d'eau, que tout cela, cette histoire d'écoutes téléphoniques ?
Comment faites-vous tous pour continuer à touiller ces insignifiances ?
La moyenne d'âge ici doit être d'au moins 55 ans et ils ont tous gardé intact leur enthousiasme de militant UNEF ou UNI, leur soif de canard enchainitude.
Ils continuent à jouer aux gendarmes et aux voleurs comme quarante ou cinquante ans plus tôt, mais... sur des vols de poule ou de mobylette. Les crimes, les vrais, sont beaucoup moins intéressants.
Continuez les enfants, il reste de la limonade.
AO
Rédigé par : oursivi | 15 mars 2014 à 10:38
Menteurs ou amateurs ?
Et si on essayait "amenteurs".
Rédigé par : Catoneo | 15 mars 2014 à 10:24
Ce qui ressort de cette navrante affaire c'est la façon dont Taubira et Valls considèrent leurs contemporains en leur mentant effrontément : de pauvres truffes susceptibles de gober n'importe laquelle de leurs salades !
C'est d'autant plus cruel pour la gauche que celle-ci se pare de vertus que la droite ne peut s'accorder : la morale, la sincérité, la transparence, l'équité... vous pouvez sans problème compléter la liste.
Au total, il n'est pas déshonorant pour un pouvoir de souhaiter perdurer et d'utiliser les techniques numériques pour y parvenir, à condition, comme nous le dit notre hôte, que ceci s'accomplisse sous les auspices de la Loi... et que cela soit assumé clairement.
En arrière-plan se dessine la stratégie hollandaise : continuer de détruire à petit feu notre ancien président, grâce à la succession des affaires qui semblent l'accabler, et faire monter le FN en excitant et en clivant les Français avec des réformes sociétales peu opportunes. De la sorte, en 2017, FH affrontera MLP en étant sûr de gagner.
Rédigé par : caroff | 15 mars 2014 à 10:12
Incompétence de ce gouvernement.
Le ministre de la Justice, de l'Intérieur et le Premier ministre nous ont encore montré leurs limites et elles sont grandes.
Comment peut-on imaginer, n'importe où dans le monde, que si l'ancien président du pays est l'objet d'une écoute judiciaire, les principaux ministres qui en ont à connaître ne soient pas avisés par leurs différents services ? Ce serait alors encore plus grave.
Là où le bât blesse, c'est quant à la connaissance du contenu.
Forcément les OPJ ayant fait les retranscriptions ont avisé leur hiérarchie et cela est donc évidemment remonté au ministre de l'Intérieur.
Valls a-t-il avisé la ministre de la Justice et dans la foulée le Premier ministre ?
Cela me semble une évidence.
De fait le secret de l'instruction n'est plus assuré. Mais comment peut-il vraiment en être techniquement autrement ?
Peut-être notre hôte pourra-t-il l'expliquer ?
Gouverner c'est prévoir et pour prévoir il faut savoir mais quelles sont les limites sachant qu'on a beau voter des lois de protection, les gouvernements n'en ont cure.
Si notre madame Taubira avait simplement dit : "oui je suis au courant, non je ne connais pas le contenu car je n'ai pas à en connaître", cela aurait pu passer et en tout cas elle aurait eu une position plus forte.
Mais non, elle a exhibé les papiers officiels qui prouvent que non seulement elle connaissait le contenu mais en plus qu'elle avait des synthèses régulières.
Et là rien n'est défendable car le soupçon de "complot" apparaît immédiatement même si je pense qu'il n'est pas besoin de complot pour avoir des questionnements sur l'ancien président.
Là, encore une fois, ce fut l'anarchie gouvernementale dans sa plénitude.
On commence à en avoir l'habitude malheureusement.
Triste période que celle-ci.
Rédigé par : Surcouf | 15 mars 2014 à 09:43
« Alors, menteurs ou amateurs ? »
Je poserais la question autrement. Les politiciens sont-ils vraiment des amateurs qui découvrent naïvement les limites de l’exercice du pouvoir lorsqu’ils sont dans la majorité ? Ne se rendent-ils pas compte que les abandons successifs de souveraineté nationale au profit d’une entité supranationale et ultralibérale nommée Union européenne les privent de tout moyen d’action efficace ?
Ou bien mentent-ils pour dissimuler leur amateurisme qui se traduit par leur ignorance en matière de droit et d’économie, leur soumission volontaire aux décisions européennes, leur incapacité à résister aux desiderata des firmes multinationales, leur désinvolture sur les questions sociétales, voire leur profond mépris du peuple ?
A la liste des tares de la classe politique, j’ajouterais volontiers le manque de culture historique. Aussi je propose aux politiciens de tout poil un sujet de méditation, extrait d’une ordonnance de 1190, édictée par Philippe Auguste : « L’office royal consiste à pourvoir par tous les moyens aux besoins des sujets et à faire passer l’utilité publique avant sa propre utilité privée. »
Rédigé par : moncreiffe | 15 mars 2014 à 09:40
Sur la forme on a assisté dans les mêmes semaines à une problématique récurrente : Buisson incapable de transférer ses enregistrements sur une clef USB et Taubira agitant maladroitement des documents confidentiels devant une armada de smartphones.
Les outils technologiques ne parlent pas aux dirigeants séniors, habitués à être entourés d'un personnel zélé, ils tapent avec un doigt, ne sont pas réactifs, ne perçoivent pas la facilité de diffusion de l'information.
Ils se font servir leur café, ils sont assistés dans leur quotidien, ils ont un chauffeur, ils mangent au restaurant. Le temps moderne glisse sur eux.
Rédigé par : SR | 15 mars 2014 à 09:02
Je passe rapidement sur les habituelles circonvolutions dans lesquelles vous êtes passé maître pour excuser vos amis politiques, elles n'ont pas grand intérêt. Ce qui est choquant dans cet affaire, ce n'est pas en soi le principe des écoutes (Rachida Dati a parfaitement fait le point hier sur le sujet devant les caméras de BFM), mais les mensonges d'Etat qu'il est pitoyable et bien inutile de décorer de pieux euphémismes et de béates périphrases comme vous le faites. Je vous rappelle aussi qu'il y a un an, notre calamiteuse garde des Sceaux avait dessaisi la juge Bertella-Geffroy de l'explosif dossier de l'amiante (Europe 1). Je ne sais pas si les Français connaissent le fonctionnement de la Justice, ce que je sais en revanche, c'est que votre dénonciation du mauvais fonctionnement des rouages démocratiques de notre pays est toujours à géométrie très variable et vise en réalité à légitimer votre choix désastreux de 2012.
Rédigé par : Laurent Dingli | 15 mars 2014 à 08:58
Selon Eolas et ses réserves.
Sarkozy qui se sait sur écoute se procure un téléphone sous un faux nom.
Les policiers le comprennent et trouvent ce téléphone lors d'un séjour au Cap Nègre de NS.
Le téléphone est découvert parce qu'il ne correspond qu'avec un seul autre téléphone.
Écoutes mises en place, dès le premier appel les services de Valls savent que le correspondant est l'avocat de NS.
Les juges prolongent ces écoutes.
Si ce téléphone ne sert que pour ce numéro, on comprend la célérité de Taubira, Ayrault et Valls pour nous informer qu'ils n'étaient au courant de rien : ces écoutes seraient illégales.
Le temps nous dira qui dit vrai et l'arbitre suprême sera la Cour européenne des droits de l'homme (Sarkozy a les moyens d'y faire appel).
La justice française a lu dans un cabinet médical un journal de l'an dernier qui parlait du mur des cons : réaction immédiate de la justice qui lance une information sur le sujet.
Le cabinet fait de la chirurgie esthétique : virginité refaite.
@adamastor
Superbe lecture...
Sapin : "on va s'occuper des affaires concernant NS, enfin les juges..."
Hollande : "Sarkozy, je sais exactement ce qu'il fait, je le surveille".
Laignel : "Vous avez juridiquement tort car vous êtes politiquement minoritaires".
Rédigé par : Jean-Marc | 15 mars 2014 à 08:28