Le président de la République est à 18% dans le plus récent sondage (JDD).
L'écart est énorme, jamais constaté jusqu'alors au sommet de l'Etat, entre lui et le Premier ministre : 40% (Le Figaro.fr).
Je suis persuadé que François Hollande ne s'affole pas malgré la manifestation de gauche d'hier et ce gouffre médiatique entre Manuel Valls et lui, mais tout de même !
Trop proche de Jean-Marc Ayrault, il est trop éloigné de son successeur.
Le premier le faisait descendre parce qu'ils se ressemblaient trop. Il fait monter le second parce qu'il est devenu un repoussoir. Il a conseillé à "Valls de faire du Valls" mais ceci impliquerait, pour que ce fût efficace, que Hollande ne fît plus du Hollande.
Ce n'est pas que de l'anecdote parce qu'à force de se tromper sur le choix du chef du gouvernement, il se condamne à ne jamais trouver la bonne distance, la complémentarité des talents, des regards et des approches. Le social-démocrate risque de se perdre dans ses manoeuvres et va passer son temps à rechercher désespérément une manière de présider qui lui laisse de la place.
Il a introduit, malgré les protestations d'obédience et de soutien du Premier ministre, le loup dans la bergerie.
N'est pas François Mitterrand qui veut. Celui-ci ne laissait pas les événements décider à sa place.
@calamity jane
Les premiers esclaves des temps modernes, c'est le PS de F.Hollande qui a contribué à les installer. Les "aides à la personne" ou aides-ménagères, personnes même pas payées au SMIC, n'arrêtent pas de pester contre la suppression des heures supplémentaires défiscalisées, qui leur permettaient de survivre.
Seul argument de F.Hollande à ce sujet : "C'était comme ça avant Sarkozy".
Rédigé par : anne-marie marson | 16 avril 2014 à 08:41
Histoire de la double peine ou quand le MEDEF prend les jeunes sortant de la scolarité sans diplômes pour des pigeons !
"Tous les esclaves du monde seraient prêts à signer des deux mains pour un salaire inférieur au smic" !
Mais ça vient de sortir : comment fabriquer les nouveaux esclaves en Occident.
Sinon, il paraîtrait que le gouvernement Ayrault a partagé avec les comiques troupiers (de Guignol) douze millions d'euros ! On se rappelle avec stupéfaction la baisse de trente pour cent du salaire des ministres et autres membres de la troupe.
"Je viens de m'acheter un loquet de sécurité pour ma ceinture pour ne pas être tenté de baisser facilement mon pantalon" a ironisé mon voisin.
Rédigé par : calamity jane | 16 avril 2014 à 07:33
@ Catherine A. H Clinton sans Bill | 15 avril 2014 à 09:07
Certes, mais si Bill Clinton n'avait jamais été élu président ou si Hillary ne l'avait jamais rencontré et s'était mariée avec un vendeur de voitures, pensez-vous qu'elle aurait été nommée sous Obama ?
Ségolène Royal a un jour gagné des primaires socialistes et aurait probablement gagné la présidence du PS si les urnes n'avaient pas été bourrées à l'entonnoir par le clan Aubry, Hillary Clinton a perdu les seules primaires démocrates auxquelles elle ait participé.
Bill Clinton est resté une référence pour le parti démocrate et pour Obama. Il est encore un personnage influent pour Obama.
De toute façon chaque situation est unique. Mais personnellement la nomination de Royal ne me choque pas plus que celle d'Hillary.
Quant à l'Argentine... c'est une démocratie et elle est bien à l'Ouest, non ? :o)
Rédigé par : Alex paulista @ Catherine A | 16 avril 2014 à 01:26
Ça prouve que ce n'était pas des élections mais un référendum !
Ça prouve qu'en 2007, c'était un référendum pour ou contre Sarkozy. A l'époque Sarkozy a tenu un langage de vérité aux Français en disant qu'il fallait baisser les dépenses de l'Etat, Hollande l'a accusé de tous les noms d'oiseaux et a promis le vent aux Français qui naïfs l'ont élu. Maintenant il fait ce que Sarkozy a promis pendant la campagne car il n'a pas le choix. Vendre le vent comme en 2012, ça marche une fois, en 2017, ça ne marchera pas.
Rédigé par : Chedly | 15 avril 2014 à 22:40
Dans la série : “ces grands esprits français que le monde nous envie”, Laurence Parisot qualifie d’esclavagiste la proposition de Gattaz le patron du MEDEF sur un salaire inférieur au Smic.
Bonne ou mauvaise idée, je ne sais pas, faut voir.
Ce qui est sûr, c’est que TOUS les esclaves du monde seraient les premiers à signer des deux mains pour un salaire inférieur au smic.
Quelle …. ! (remplir les petits points à l’aide du terme péjoratif de votre choix)
Rédigé par : Wil | 15 avril 2014 à 22:01
Hillary Clinton est rentrée dans un gouvernement sous le premier mandat d'Obama et n'a pas été nommée par Clinton. Quant à Kirchner son pays n'est pas ce que j'appelle précisément une démocratie occidentale.
Rédigé par : catherine A. H Clinton sans Bill | 15 avril 2014 à 09:07
Ben, c'est quand même un comble que certains n'aient pas compris le pourquoi de la nomination de Madame Royal ? Lu comment elle se fait traiter... c'est donc pour de servir de
paravent et plus avant porter certainement une responsabilité qui incomberait à papili-président.
Mais que fait donc Madame Vallaud-Belkacem ?
Nous pourrons également assister au comportement des médias et autres responsables politiques à l'égard de Manuel Valls, le naturalisé, et mesurer la nouvelle fraternité des Français autrement que dans des digressions intellectuelles.
Rédigé par : calamity jane | 15 avril 2014 à 07:45
Hollande, Valls et les autres même combat.
De toutes manières presque tout le gouvernement est un ramassis d'incompétents.
Cet après-midi je suis allé sur Wikipédia pour trouver quelque chose sur Benoît Hamon notre nouveau ministre de l'enseignement.
Bon d'accord il a une licence d'histoire mais il n'a jamais enseigné, il ne connaît strictement rien à l'enseignement. A peine sorti de la fac il a fait apparatchik.
Bref encore un planqué qui vit aux frais des Français depuis des années.
On peut râler sur Harlem Désir mais il n'est pas mieux.
Ne croyez pas que j'en veux plus à la gauche qu'à la droite. Elle a les mêmes malheureusement.
Rédigé par : Surcouf | 14 avril 2014 à 20:03
"Je ne suis pas sûre qu'il y ait d'exemples comparables ; en tout cas dans une démocratie occidentale".
Rédigé par : Catherine A, choquée comme Duvent | 14 avril 2014 à 16:38
Il n'y a pas beaucoup d'exemples comparables parce que la situation est rare. Mais si on compare avec le couple Clinton ou le couple Kirchner, la différence est qu'ici la femme n'a pas attendu la réussite de l'homme pour en faire un tremplin. Bien au contraire, Ségolène Royal a eu des responsabilités avant François Hollande. Chacun n'a pas vraiment eu besoin de la renommée de l'autre pour évoluer. On peut même dire que la situation a desservi Royal pendant sa campagne de 2007 et depuis lors.
En conclusion, je ne pense pas que la nomination de Royal soit la chose la plus choquante de ce gouvernement, surtout que les écolos en ont claqué la porte.
Rédigé par : Alex paulista | 14 avril 2014 à 19:57
De voir que le Président a nommé son ex. Mitterrand, qui n'est pas forcément un exemple de vertu, ne voulait pas d'un couple au gouvernement et je connais des entreprises qui n'embauchent pas époux et épouse. Bien sûr certains diront que Mme Royal a les compétences et l'expérience requises. Mouais, ses grandes décisions pro-environnement ont été, au début de sa vie politique, un combat monomaniaque contre l'heure d'été (où est passée sa conviction d'alors) et l'engloutissement d'argent public dans Heuliez ; un peu maigre non ?
Je ne suis pas sûre qu'il y ait d'exemples comparables ; en tout cas dans une démocratie occidentale.
Rédigé par : Catherine A, choquée comme Duvent | 14 avril 2014 à 16:38
@couila
En clair, vous faites allusion à "nos associations" ? Vous évoquez la représentation de Demain dans le gouvernement actuel ?
Rédigé par : Yves | 14 avril 2014 à 12:54
Monsieur Bilger, vous excluez apparemment que Valls ait été imposé à Hollande par des forces auxquelles il n'était pas question qu'il puisse résister.
P.S. L'avant-garde de l'imposture : Valls et ses employeurs.
Rédigé par : couila | 14 avril 2014 à 09:34
@pibeste
Oui, pourquoi ?
Il ne me convient pas, quant à moi, de voir que l'on puisse installer son ancienne compagne à un poste dont on sait qu'il ne sert à rien, dont on sait qu'aucun projet n'est porté, dont on sait que personne n'espère rien... Et je m'étonne que "personne" ne se scandalise, sans doute parce que cette dame a convoité un temps le poste qu'occupe ce pauvre bougre, ainsi, cela a sans doute un sens, mais il m'échappe... Mais la sottise qui m'habite m'empêche de voir combien l'intérêt est grand pour les Français de revenir au népotisme ! Quo curram quo non curram ?
Rédigé par : duvent | 14 avril 2014 à 09:06
Au train où vont les choses, le prochain billet de Philippe Bilger, dans quelques semaines, pourrait être intitulé : Vite le Samu avec brancard et oxygène.
Rédigé par : Jabiru | 14 avril 2014 à 09:04
Je n'aime pas du tout ce lynchage du PR.
Pourquoi faire des élections, pourquoi demander l'avis des citoyens pour nous dire deux jours après que tout cela était pour rire et que maintenant ce sont les « journaleux » appuyés par les « sondeux » qui décident de l'avenir du pays et du thème du jour ?
Quel talent ! Tenir une journée entière avec deux pourcentages comme tout viatique, bravo BFMTV, bravo i-Télé !
Bons ou mauvais, les sondages sont une vraie gangrène. Un mal français. Un sondage c’est un paravent derrière lequel se cache le politique qui ne sait pas décider.
Sarko spécialiste des sondages, c’est évidemment une déception pour moi.
Que l'on arrête tout cela, tout de suite ! ça va en faire des millions d'économie.
Vamos Manuelito ! Ne nous fais pas du "Fort Boyard" - toujours plus vite, toujours plus fort - fais-nous de la politique au service de la France que tu aimes tant.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 14 avril 2014 à 02:14
"Un autre dessin ? Philippe en bourgeois de Calais remontant la rue de Miromesnil..."
Merci pour ce joli trait d'humour Sbriglia.
Eclat de rire. C'est bon à prendre.
Plus moyen de mettre la main sur votre adresse mail, alors je passe par ici...
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@sbriglia | 14 avril 2014 à 01:49
Pourquoi épiloguer sur nos responsables politiques sur lesquels on ne cesse de s'indigner et continuer à le faire serait passer pour des dupes qui croient encore à la droiture et à l'honneur. Alors à quoi sert de s'exclamer ?
Ce monde est gangrené par la faiblesse morale, la concupiscence et l'hypocrisie.
Les médias nous manipulent et l'argent rend hystérique. Le clergé et l'appareil judiciaire déshonorent leurs missions.
Les hommes sont aveuglés par les chimères des richesses et des honneurs et ils en oublient l'instant présent qui est vidé de son immanence au profit de leurs pensées et de leurs projets.
Mais pourquoi fuient-ils ainsi l'éphémérité du temps présent pour se construire une carapace ?
Autrement dit pourquoi fuient-ils le spirituel pour s'entourer de matériel si ce n'est parce qu'en dépit des mouvements de leur corps l'Esprit en eux est mort depuis bien longtemps !
Rédigé par : pibeste | 13 avril 2014 à 23:32
@Xavier Nebout
Compte tenu du comportement de F.Hollande envers les femmes, je ne suis pas sûre que F.Hollande gagne face à Marine Le Pen, qui n'en fera qu'une bouchée.
Rédigé par : anne-marie marson | 13 avril 2014 à 23:21
Solution de l’énigme :
Si Hollande nomme un Premier ministre qui devrait lui faire de l'ombre, c'est parce qu'il est là pour prendre une gamelle en attendant de voir enfin arriver les premiers fifrelins des 50 milliards.
Alors nous aurons les socialistes avec la politique de l'UMP, une UMP qui ne saura donc quoi proposer, le FN qui supplantera donc cette dernière, les gauchos qui aboieront, et Hollande qui sauve la France du péril nazi.
Elle est pas marrante, mon histoire ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 13 avril 2014 à 22:09
Puisque François Hollande va bientôt devoir creuser, en termes de popularité, plutôt qu’un parachute, je lui conseillerais volontiers l’achat d’une pelle pliable de tranchée. On en trouve à partir de 18 € TTC chez les bons fournisseurs. Manche en bois. Etui en tissu. Modèle de l’armée française. D’occasion, mais en bon état. Bon rapport qualité/prix. Sinon le modèle de l’armée suisse est bien aussi. Les modèles de l’armée américaine et de l’armée allemande sont plus chers, mais ça en vaut la peine. Si François Hollande n’arrive pas à choisir (j’ai failli écrire trancher), il peut toujours consulter les blogs dédiés aux avantages comparatifs des différents modèles. Ça existe et c’est instructif.
Rédigé par : moncreiffe | 13 avril 2014 à 21:38
«Depuis trente ans, la politique est la carrière qu'ont choisie les diplômés du secondaire qui, n'étant pas assez intelligents pour rendre service à la société, ont décidé de vivre à son crochet».
Christian Vanneste
Rédigé par : Breizmabro | 13 avril 2014 à 21:30
Le mot parachute me fait penser à une histoire belge, celle du pilote en perdition qui a confondu son sac à dos et son parachute.
Rédigé par : Jabiru | 13 avril 2014 à 20:28
François Hollande, l'homme qui dans le pire, reste le meilleur.
Sa chance c'est l'absence pour l'instant de vrai challenger à droite :
- Juppé sera toujours un peu droit dans ses bottes.
- Sarkozy devra détacher une à une ses nombreuses casseroles.
- Fillon est un peu absent.
Les Wauquiez, NKM et autres jeunots peinent à émerger.
Du côté gauche, c'est à peine mieux.
Les verts sont totalement imprévisibles.
L’extrême gauche n'existe plus.
Valls va s'user.
Rédigé par : Polochon | 13 avril 2014 à 19:11
Naufrage, parachute, bouée...
On sent l'épicéa... Comment allez-vous terminer le quinquennat, Philippe ?
Deux post coup sur coup, la corde au cou, bientôt ?
Un autre dessin ? Philippe en bourgeois de Calais remontant la rue de Miromesnil...
Rédigé par : Sbriglia | 13 avril 2014 à 18:40
1) Les sondages de popularité n'ont absolument aucune valeur (vous voulez que je vous fournisse la liste des politiciens très "populaires" qui se sont pris une tôle aux élections ?). Il est ridicule, pour un grand garçon comme vous, de bâtir le moindre raisonnement dessus.
2) Le problème n'est pas le choix du Premier ministre mais celui du président et ce mauvais choix n'est réversible que sur décision de François Hollande lui-même (dissolution ou démission).
3) Nous sommes donc condamnés à subir encore trois ans François Hollande, après quoi, suivant la loi de la Ve République voulant que le successeur soit toujours pire, nous aurons pire que François Hollande.
Rédigé par : Franck Boizard | 13 avril 2014 à 18:15
corto74
Vous avez raison de signaler ce sondage qui met Hollande à 13 %. Je crois que le sondage du JDD a été fait uniquement pour effacer le précédent.
Notre presse que le monde entier nous envie, n'est pas chargée d'informer mais de manipuler et accessoirement de venir en aide au soldat Hollande.
Rédigé par : Ribus | 13 avril 2014 à 17:52
"[...] à force de se tromper sur le choix du chef du gouvernement, il se condamne à ne jamais trouver la bonne distance, la complémentarité des talents, des regards et des approches."
Et s'il s'en tenait à la lettre et à l'esprit de la Constitution ? : le président préside, donne les grandes orientations, et le gouvernement gouverne.
Oui mais voilà, où sont les grandes orientations ?...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 13 avril 2014 à 17:46
@ Boris
« La configuration actuelle est vraiment inédite, je pense... Ou alors, entre Louis XVI et Necker, le 16 juillet 1789... »
Exact. Si Louis XVI avait écouté Necker, nul doute que l’histoire de la France en eut été changée.
Nous serions aujourd’hui sous un régime de monarchie constitutionnelle comme la Grande-Bretagne et non sous un régime de monarchie « élective ».
Rédigé par : Achille | 13 avril 2014 à 17:45
Bonjour,
Non.
"L'anaphore lui a fait gagner de débat télévisé contre NS.
Le discours du Bourget lui a fait gagner l'élection".
Et même s'il remonte dans les sondages, ce ne sera pas suffisant pour être candidat en 2017.
Car chaque jour qui passe et jusqu'en 2017 (à moins que), les Français se souviendront que "moi président" n'était qu'entourloupette.
Le parachute ! mais pour quoi faire ?
Rédigé par : Jean-Paul Rousselot | 13 avril 2014 à 17:06
Un parachute n'a jamais empêché de tomber dans un trou. A ce stade il n y a plus que les électrochocs.
Et à propos de gouffre, cette phrase m'enchante : "nous étions au bord du gouffre, depuis nous avons fait un pas en avant" ; moi je dirai plusieurs.
Rédigé par : catherine A. le Samu plutôt | 13 avril 2014 à 16:58
A son arrivée au pouvoir, François Hollande s’est dit un Président normal, or chacun d’entre nous sent bien que la fonction d’un Président de la République française n’est pas une fonction normale, qu’il faut tout le contraire. Nous savons qu’il ne suffit pas d’être cultivé ou d’avoir fait de la politique depuis quarante ans. Des politiciens comme cela, sans envergure, sans carrure, nous en avons pléthore.
La crise économique, sociale, morale, civique dans laquelle nous nous trouvons demande une personnalité hors du commun, charismatique et clairvoyante, courageuse et pleine d’énergie. Une ambition pour la France, pas facile à trouver.
Certes François Hollande n’est pas responsable de tout.
Depuis trente ou même quarante ans, la France et ses dirigeants, par utopisme, par facilité, par grandeur d’âme ne se sont pas préoccupés d’une mondialisation qui dévore notre économie sans que nous n'en ayons plus la maîtrise, ni de flux migratoires issus du tiers monde, incontrôlés et devenus incontrôlables, non seulement très coûteux mais plus grave, qui transforment culturellement notre société (ce qui crée qu'on le veuille ou non une crise identitaire). Parallèlement à ces laisser-aller, sont arrivés les bouleversements Internet et une crise sociétale avec l’éclatement de la famille. Des changements si importants que c’est bien un personnage exceptionnel dont nous aurions besoin, pas d'un individu normal. Qu'il l'ait dit prouve déjà son manque d'appréciation et de vision des choses. François Hollande est arrivé au moment où tous ces changements conjugués ont créé une situation de crise grave, il a été submergé et dépassé dès le début du quinquennat, ne sachant que faire pour endiguer l’effondrement. Il a essayé de masquer les choses par des lois sociétales concourant et aggravant le malaise ambiant.
Dans « On n’est pas couché » j’ai écouté Matthieu Pigasse. Au travers des articles de presse, je pensais que son livre était ambitieux, clairvoyant et différent du ronron socialiste habituel. Je n’ai entendu qu’un bobo de gauche plein de morgue et de mépris. Sa définition de la gauche a d’abord été affligeante avec l’habituel camp des modernes gentils face aux méchants conservateurs. Et puis surtout, a-t-il seulement pensé un instant que ses copains agriculteurs ou pêcheurs malgré leurs difficultés ou leur peu de diplômes pouvaient être aussi heureux que lui ?
Chacun ayant une définition personnelle du bonheur.
La belle affaire si nous n’avions que des énarques ou des intellectuels. Par chance notre société est multiple par ses choix, ruraux ou citadins, ses métiers divers et éclectiques. Sur le plateau nous avions journalistes, philosophe, chanteurs, nageur champion olympique ou navigatrice reconvertie en écolo raisonnable, une véritable richesse, chacun avec sa personnalité rayonnante.
M. Pigasse fait bien partie de cette caste dont les Français sont saturés, qui veut faire leur bonheur à leur insu. Une caste éprise d’égalité à tout prix, qui n’hésite pas à supprimer des épreuves au concours de Sciences Po, tirant les meilleurs vers le bas, pour y faire admettre de moins bons élèves. Des élèves qui pourraient trouver leur place ailleurs en faisant profiter d’autres talents, qu’ils possèdent sans doute. Indécrottables et hautains gens de gauche de cet entre-soi fermé et suranné.
Alors si François Hollande fait partie de ce microcosme, on espérait que Manuel Valls serait moins enfermé dans ce carcan mais c’était sans compter sur les institutions de la Ve république, où le Président reste le maître avec tout ce que cela comporte.
Tout cela ne me dit rien de bon. Nicolas Sarkozy avait compris ce besoin de transformation des rouages de l’Etat mais il a été on ne peut plus maladroit et au lieu de faire de la pédagogie, il a bousculé et blessé les corps intermédiaires. François Hollande fait de l’attentisme espérant une croissance hypothétique.
Tout est à reprendre de A à Z, à repenser, à actualiser dans le monde d’aujourd’hui, mais rien ne pourra se faire sans lâcher même un peu sa vision intellectuelle et fermée de la société, sans une approche plus pragmatique des choses.
Valeurs actuelles a consacré un article cette semaine aux « héros de l’ombre », ces entrepreneurs courageux qui créent. Mais au-delà de ces entrepreneurs qui essaient de tirer le pays vers le haut, personnellement je rencontre aussi, chaque jour, des bonnes volontés, dans la société des anonymes, des gens méritants, pugnaces et humains, de droite et de gauche, Français de souche ou immigrés qui se démènent et se dépassent, quelle que soit leur profession, pour améliorer la vie des autres, en apportant un plus à leur travail.
François Hollande et Manuel Valls possèdent une véritable richesse humaine à valoriser, à soutenir, à encourager. Malheureusement, souvent, on a le sentiment que ce sont ceux-là qui sont découragés par l’impôt et les taxes au profit d’autres qui se laissent vivre. Mais que faire pour faire comprendre ces évidences de base à des politiciens sûrs de leurs vérités ?
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 13 avril 2014 à 16:56
Celui qui risque le plus gros dans cette affaire n'est-il pas Valls ? L'homme est courageux et pourrait bien ne pas se relever de l'épreuve du feu...
Rédigé par : Ambroisine | 13 avril 2014 à 16:50
Cher Monsieur,
J'ai des idées de gauche depuis ma jeunesse.
Je suis toutefois d'accord avec les idées que vous développez dans vos deux derniers billets, et en général avec vos écrits. Bien sûr, ceux sur la Justice me "passent au-dessus" car ce sérail est très loin de ma faible culture.
Continuez. Merci.
Rédigé par : pierre Gaunand | 13 avril 2014 à 16:16
« N'est pas François Mitterrand qui veut. Celui-ci ne laissait pas les événements décider à sa place. »
Après deux ans de comportement de Hollande, il me semble qu’on ne peut pas dire de lui qu’il est indécis.
Un indécis ne sait pas ce qu’il veut. Hollande sait ce qu’il veut, même s’il a des volontés fluctuantes, en fonction de sa perception des événements.
Seulement voilà il répugne à mettre ses volontés en application.
Plutôt qu’indécis, il apparaît comme un indolent, à qui l’effort et l’action répugnent, et qui a une tendance lourde à attendre que les figues tombent de l’arbre plutôt que d’aller les ramasser.
Il sait ce qu’il doit faire, même s’il se trompe dans son diagnostic, mais le faire est au-dessus de ses forces.
L’indolent attend que les problèmes se résolvent seuls, ce qui se produit souvent dans une vie.
Que celui qui n’a jamais procrastiné lui jette la première pierre.
Le problème est qu’au niveau où il est, la procrastination n’est pas une qualité évidente.
Et dans certaines situations, sa réaction est celle des indolents, qui brusquement submergés par les événements, décident d’agir vite. D’où les annonces à répétition depuis janvier, le pacte de responsabilité par exemple, dont il sait qu’il est important, mais qu’il n’a pas mis en place encore les 50 milliards d’économie, dont on ne sait pas encore dans quel budget il prendra le premier centime. Hollande sait ce qu’il doit faire mais il en est psychologiquement incapable.
Alors il a pris un impulsif, Manuel Valls, aux sourcils perpétuellement froncés pour affirmer la volonté dans l’action ou l’inverse, un impulsif pour réaliser ce qu’il est incapable de faire.
Et nous avons, pour nous diriger, le mariage d’un indolent et d’un impulsif. L’association serait passionnante à suivre, si nous n’étions que simples spectateurs ; mais hélas comme citoyens contribuables nous sommes aussi acteurs.
Lequel des deux va s’imposer à l’autre, les paris sont ouverts.
Certains semblent opter pour l’effacement de Hollande, je n’en suis pas si sûr.
La stratégie de l’édredon est souvent une stratégie gagnante, pour un chef velléitaire, lorsque sa place est pratiquement inamovible, comme c’est le cas pour Hollande, sauf révolution improbable.
Et l’impulsivité de Valls risque bien de se perdre dans le sable du désert des Tartares, ou celui de Hollande, plus modestement.
Rédigé par : Tipaza | 13 avril 2014 à 15:50
Parachuté en 2001 à Evry pour prendre la mairie, Valls est devenu un pro du parachutage en milieu inconnu, sinon hostile, plus (que l'on s'en réjouisse ou s'en désole) de l’orientation et de la manœuvre quant à la précision d’atterrissage en terrain chaotique. Ce qui n’est pas donné à n’importe quel gugusse largué en chute libre. A commencer par Hollande même en tandem avec un pro, mais qui voudrait se charger d’un pareil colis ! Sachant que "parachuté par défaut" au bout de sa sangle d’ouverture automatique, voilà longtemps qu’incapable de s’orienter même en basse altitude, il s'est retrouvé dans les choux. Même si en bon culbuto, il a eu la chance de se rétablir in extremis sur ses pieds. Mais il aura beau sautiller et prendre son élan, Normal I semble définitivement trop lourdaud pour rebondir et atteindre le ciel. Aussi je ne réciterai ni ne chanterai pour lui la prière du para : « donnez-moi mon Dieu ce qui vous reste…/… mais donnez-moi aussi le courage et la force et la foi… ». Le "de profundis sur le plancher des vaches" ou le "requiem pour mous du genou" étant dans son cas beaucoup plus indiqué.
Rédigé par : Mary Preud'homme (roulé-boulé !) | 13 avril 2014 à 15:49
Et si nous pouvions lui proposer d'initier un référendum pour savoir si les Français veulent continuer à partager leur temps avec Guignol et sa troupe ? Ca en aurait de la gueule ! De mammouth ou d'éléphant ?
Les deux savent écraser les chances de succès.
Rédigé par : calamity jane | 13 avril 2014 à 15:12
Dix-huit pour cent !! Mais c'est hénaurme !
Vouloir être puissant c'est vouloir plaire à ceux qui le sont ou prétendent l'être.
C'est inversement proportionnel à l'état du moral des Français ces jours...
Alors, le papili-président ayant fait son choix : vouloir se présenter comme un puissant, nous ne pouvons plus rien pour lui.
Il faut absolument en finir avec ce système de "parti" qui place des guignols à des postes-clé pour rempiler dans une élection !
Rédigé par : calamity jane | 13 avril 2014 à 15:05
En fait, ce n'est pas tant la « popularité » de Hollande - qui va bientôt finir par creuser et trouver du pétrole - qui peut nous interroger (méfions-nous tout de même de la politique-sondages), mais celle de Valls.
Certes, « tout nouveau, tout beau » et beaucoup de ceux qui n'ont d'yeux que pour le Catalan - au fait est-il normal qu'un étranger puisse devenir le Premier ministre de la France ? - vont vite déchanter.
Autre interrogation, la capacité des Français à faire preuve de discernement semble bien atteinte, que ce soit dans le domaine politique ou dans d'autres domaines, et c'est cela le plus inquiétant.
Rédigé par : Parigoth | 13 avril 2014 à 14:46
Cela est toujours plaisant de voir de savantes analyses basées sur des sondages d'opinions.
Le plaisir de voir la créativité de l'auteur pour construire quelque chose de cohérent à partir de données quelconques, comme ces concours de nouvelles à partir d'un thème et de contraintes.
Un bel exercice de style. Par contre pour une analyse rigoureuse on attendra la critique des sources.
Rédigé par : le bédouin fou | 13 avril 2014 à 14:18
Il y a peut-être quelque chose à espérer de la présence
- du YIN à l'Elysée, qui attirerait pour les émietter les forces négatives;
- et du YANG à Matignon, libéré pour l'action.
Que les savants asiatologues présents sur ce blog me pardonnent l'irruption sur leur territoire !
Rédigé par : Yves | 13 avril 2014 à 14:01
@ Achille
"on se retrouve plutôt dans celui de VGE-Chirac"
Si ce n'est que la cote de VGE a toujours été beaucoup plus haute que celle de FH !
La configuration actuelle est vraiment inédite, je pense... Ou alors, entre Louis XVI et Necker, le 16 juillet 1789...
Rédigé par : Boris | 13 avril 2014 à 13:36
@PB
"Vite un parachute !
Est-ce un parachute ou un linceul qu'il lui faut ?
Vu l'état de santé dans l'opinion, je pense que la loi sur l'euthanasie que la gauche veut faire passer... je me demande si ce ne sera pas lui le premier à en bénéficier.
http://www.20minutes.fr/societe/1273874-20140114-francois-hollande-annonce-encore-fois-loi-leuthanasie
Mais on a vu des moribonds retrouver vigueur... même des morts (politiques) revenir à la vie... alors rangez la seringue !
Cordialement
Rédigé par : Pierre-Antoine | 13 avril 2014 à 13:09
Les sondages ne sont que partiellement représentatifs, me semble-t-il, de la réelle popularité ou impopularité d'une personne publique, ce ne sont que des chiffres qu'il faut appréhender avec du recul et de la précaution !
Manuel Valls est à 58% d'opinions favorables, il est à Matignon depuis peu, tout nouveau tout beau !
Nous verrons bien à Noël où il en sera, puis nous verrons également en été 2015 où il en sera aussi.
Quant aux deux têtes de l'exécutif, il y a en effet une différence apparente de tempérament, mais qui ne saurait aboutir de ce seul fait à une absence de résultats macro-économiques satisfaisants ou à une absence de stabilité sociale dans notre pays.
Pour reprendre votre expression, Monsieur Bilger, l'Elysée et Matignon peuvent avoir une complémentarité des talents, des approches et des regards compatibles entre eux, et ce malgré deux individualités psychologiquement différentes, le but recherché, le fameux cap à atteindre, mot que l'on emploie très souvent, ne saurait être obtenu que sous la seule condition suspensive de la confusion caractérielle entre le président de la République et le Premier ministre.
Et pour preuve, Manuel Valls a été choisi, conformément aux dispositions constitutionnelles par François Hollande alors que ce dernier connaît très bien celui qu'il vient de nommer !
Et si, après tout, leurs caractères respectifs n'étaient pas si incompatibles !
Pour conclure sur François Mitterrand, je ne suis pas sûr que ce dernier ne laissait pas les événements décider à sa place, à ce que je sache, un remaniement ministériel est survenu en 1984 avec un changement de Premier ministre, un an après une débâcle électorale aux élections municipales (tiens donc, l'histoire se répète), dans un climat d'hostilité sociale avec des millions de Français dans la rue qui manifestaient contre la réforme du ministre de l'Education nationale, en 1986 et en 1993, avec les défaites socialistes aux élections législatives, le chef de l'Etat a été obligé de nommer à Matignon, Jacques Chirac en 1986 et Edouard Balladur sept ans plus tard.
François Mitterrand n'a donc fait que suivre le cours de l'Histoire.
Rédigé par : Cyril | 13 avril 2014 à 11:45
"Il a introduit, malgré les protestations d'obédience et de soutien du Premier ministre, le loup dans la bergerie".
Ne vendons pas la peau de l'ours... Qui sait si dans ses calculs politiciens, le rêve du président de la République est moins de faire remonter sa cote vers les sommets vallsiens que de faire descendre celle du Premier ministre aux approches de la sienne ! Et éliminer ainsi un concurrent potentiel en 2014.
Rédigé par : Robert | 13 avril 2014 à 11:39
Bonjour Philippe Bilger,
« L'écart est énorme, jamais constaté jusqu'alors au sommet de l'Etat, entre lui et le Premier ministre : 40% (Le Figaro.fr). »
Il est clair qu’avec un tel écart de popularité (enfin si le sondage est fiable, bien sûr) le président est totalement dépendant de son Premier ministre, ce qui ne s’est jamais vu dans la Ve République.
Ce dernier peut mener sa propre politique qui n’est pas exactement celle de François Hollande, sans que celui-ci n’ose s’y opposer au risque de provoquer une rupture irréversible au sein du PS.
Du binôme Mitterrand-Rocard on se retrouve plutôt dans celui de VGE-Chirac, avec Manuel Valls dans le rôle du leader charismatique que se cherche le PS depuis François Mitterrand.
Affaire à suivre !
Rédigé par : Achille | 13 avril 2014 à 11:38
18% dans le JDD mais 13% dans le sondage Yougov/i-Télé que curieusement tout le monde passe sous silence.
Rédigé par : corto74 (@corto74) | 13 avril 2014 à 10:42