Invité à l'émission de Thierry Ardisson "Salut les Terriens", où j'aurais rencontré Julien Dray et Aymeric Caron (AC), j'avais naturellement acheté le dernier livre de celui-ci pour savoir de quoi j'allais parler et batailler avec lui.
Ma seule venue étant déprogrammée, je l'ai lu sans être obsédé par la volonté de chercher noise à tout prix à son auteur. J'ai bien fait parce qu'il faut en effet lire AC.
D'abord parce que son silence, à l'exception de sa prestation du samedi soir, finissait par le constituer comme une victime au regard des multiples attaques dont il était l'objet, à commencer par moi qui tout de même à force me lassais de mon hostilité répétitive. Donc il a bien fait de réagir (si j'ose ce terme avec lui !).
Eric Naulleau, sans aucun doute, ne l'a pas laissé indifférent quand sur un mode sarcastique et drôle, il suggérait Nabilla pour remplacer Natacha Polony, par "souci d'homogénéité intellectuelle" avec AC.
Ces offenses surgies du même espace médiatique que celui où il officie ne pesaient guère au regard des insultes et des propos orduriers scandaleux dont il est accablé sur son site Internet, sur Twitter et sur Facebook. Pour éclairer le lecteur, il en donne un compte rendu non exhaustif et il a raison. Si cela peut le rassurer, même quelqu'un comme moi de beaucoup moins exposé a droit sur Twitter à sa dose d'insanités et de saletés. Il ne faut pas sous-estimer la vulgarité de certains pour qui les réseaux sociaux ne sont pas une opportunité d'expression mais de bêtise et de crachat.
Il faut lire AC parce que, sorti des contraintes de 0NPC avec Laurent Ruquier, il n'est plus masqué, il pourfend violemment ses contradicteurs, offre ostensiblement ses préjugés, son idéologie, ses partis pris et me semble paradoxalement beaucoup plus estimable avec ses polémiques frontales et ses partialités affichées que par le suintement perfide et orienté de ses questionnements télévisuels.
Son livre ne nous cache rien de lui et je n'imagine pas qu'il ait pu le publier s'il était assuré de sa survie dans l'émission de Laurent Ruquier, rendue peut-être problématique depuis ses propos coupés au montage, face à Alexandre Arcady, sur les enfants palestiniens tués par l'armée israélienne, qui l'ont conduit à se défendre avec vigueur de tout antisémitisme (Canal Plus).
Ces pages, en tout cas, le dévoilent. On saura au moins maintenant pourquoi, sans être stupide, on a le droit de ne pas aimer AC, les hostilités qui l'animent et son oeuvre.
Il me traite correctement puisqu'il se contente de me citer, au milieu de quelques autres, qualifiés au choix de néo-cons, de néo-réacs ou, au pire, de néo-fachos. Il m'honore en me plaçant, par exemple, aux côtés d'Alain Finkielkraut mais à l'évidence il ne comprend rien à mon positionnement puisqu'il m'impute un enfermement qui est aux antipodes de ma passion de la liberté, pour moi la vertu cardinale. Il m'inscrit dans un groupe auquel je me sens en grande partie étranger. Je ne suis pas plus emballé que lui par Renaud Camus et son Grand Remplacement ! Je refuse surtout d'être bridé par quoi que ce soit qui m'interdirait de franchir les frontières artificielles de la pensée et de la politique. M'enfermer, surtout pas !
Ce qui me frappe essentiellement dans cet essai qui tente de mêler les genres - de la polémique à la rigueur prétendue scientifique, de la dénonciation de "la Droite bobards" à un souci de vérité proclamé - tient justement au fait que les chiffres, les nombres, les pourcentages, l'approche multiple du réel, les analyses des faits divers et de leur représentation médiatique, les entretiens ne sont appréhendés, derrière une apparence objective, que par une sensibilité et une intelligence ayant d'emblée choisi leur camp qui n'est pas celui de la vérité complexe mais de l'unilatéralisme se piquant d'être documenté.
Il y a, derrière cette compréhension poussée à l'extrême et en gros pour ce qui vient subvertir au détail notre société ou représente une menace plausible pour elle, comme une forme de condescendance, voire de mépris, presque de haine. Pour des idées qui sont si scandaleusement aux antipodes des siennes. Pour ces sentiments, ces peurs qui sont si maladivement contradictoires avec sa tranquillité et sa béatitude humaniste. Pour ces personnalités qu'il se permet parfois de démolir avec telle ou telle référence à des attitudes physiques, ce qui n'est pas très élégant de sa part.
Ce hiatus est troublant qui conduit sans cesse, à la lecture d'un ouvrage qui contient une infinité de données intéressantes et le juste rappel de l'enquête pour éviter les mensonges médiatiques, à se demander pourquoi tant de partialité et de systématisme dans l'interprétation et les conclusions à chaque fois tirées alors que le vivier est si riche et appellerait une finesse et une ambiguïté à sa hauteur.
Imputant à ses adversaires un comportement simpliste et binaire - tout ce que je ne pense pas est caduc, tous ceux qui ne pensent pas comme moi sont dans l'erreur -, il tombe exactement dans le piège qu'il dénonce et se montre incapable de percevoir que, les réacs caricaturant les bobos, lui-même caricature les réacs ou qu'il prétend tels. Est-il donc tellement difficile d'admettre qu'un Alain Finkielkraut outragé par "un grand vide gesticulatoire" doit être respecté dans la mesure même où la morale républicaine, à laquelle tient AC, leur est commune mais qu'elle n'interdit nullement de poser les questions que le nouvel Académicien se pose et nous pose ? Ne peut-on en même temps répudier toute stigmatisation collective et s'inquiéter de son identité et de celle de son pays ? Pourquoi cette plénitude de la raison et du coeur serait-elle honteuse ?
Comment ne pas constater, chez AC, dans ce clivage délibérément sommaire entre le jour humaniste selon sa conception et la nuit réactionnaire selon son dénigrement, une grave faille qui se rapporte à son inaptitude à prendre tout en compte du réel - de ce qu'il est véritablement avec ses lumières, ses ombres, ses risques et ses chances ?
Il est naturel qu'il sanctifie les spécialistes qu'il a sélectionnés pour mieux accabler ceux qu'il récuse - par exemple, Laurent Mucchielli et Christian Mouhanna contre le détesté Alain Bauer - mais il est amusant de les voir créditer d'une fiabilité absolue parce que, coup de chance, ils approuvent les conclusions qu'AC a déjà programmées. Reste que l'entretien avec ces deux personnalités peut utilement compléter une vision plus vigoureuse et moins statistiquement compassionnelle de la société. Au moins ils ne sont pas délirants comme le belge François Gemenne élucubrant "sur les fantasmes liés à l'immigration" !
Au fond, AC aurait pu écrire un excellent livre s'il ne l'avait pas encombré de lui-même et de ses détestations personnelles. Jean Birnbaum, l'admirateur le plus précoce de son essai, ne s'y est pas trompé puisqu'il n'y a vu que la vitupération ! Il s'est donné un trop beau rôle en mélangeant tout et en n'expliquant pas grand-chose sauf à admettre que, la vérité étant forcément de son côté, le lecteur n'avait qu'à lui emboîter l'esprit !
J'aurais apprécié, par exemple, qu'il prît la peine de nous démontrer pourquoi il convenait forcément de se moquer d'un certain nombre d'affirmations majoritaires tournées en dérision sous la rubrique des "nouveaux bien-pensants" ou de citations "de la France décomplexée".
Un conseil. Il n'a jamais voulu répondre à l'invitation d'Eric Zemmour et d'Eric Naulleau à cause de ce dernier si j'ai bien saisi. Il a tort. La présence est une circonstance atténuante et la contradiction un défi à relever.
Je remercie AC d'avoir écrit ce livre. Il faut le lire. Mais Je ne veux pas tomber dans le panneau qu'il nous tend car ce serait lui complaire que de refuser la nuance. Je suis heureux d'avoir été un lecteur attentif.
@Denis Monod-Broca
"D'après le Jerusalem Post "....
Encore une Bible ? Un nouveau Pentateuque ?
Personnellement dès que je vois un titre "d'après Libération, d'après Le Figaro, d'après Mediapart, d'après Le Canard enchaîné" je doute, et s'il y a des preuves, je doute encore.
Rédigé par : Savonarole | 08 mai 2014 à 15:47
"que nous soutenons sans réserves, appartiennent à des partis qui le sont ouvertement et violemment."
...
"D'après le Jerusalem Post la communauté juive d'Odessa s'organise pour être prête à fuir."
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 06 mai 2014 à 08:01
Alors en préambules vous nous rappelez que sont des gens plus que douteux du côté des nouveaux chef de Kiev, pas faux mais à nuancer, et de l'autre vous nous dites que depuis qu'Odessa est passée sous domination russe, la communauté juive voudrait la fuir...
Amusant.
A été souvent rappelé ici que l'Ukraine s'est comportée de manière peu reluisante lors de la déclaration de guerre de l'Allemagne à l'URSS, ce qui est vrai mais est essentiellement à comprendre par la haine que le pouvoir central soviétique avait construit pour lui-même, organisation de famine, déportations... Il n'est que de se pencher pour trouver autant d'arguments massifs qu'on le souhaite. Les ennemis de nos ennemis nous semblant toujours de prime abord nos amis, avant qu'ils ne puissent en devenir de pires.
La montée de quelques groupuscules fascisants observable à Kiev est de cet ordre. L'ennemi leur étant Poutine et sa symbolique "kgbisante" armé des marionnettes telles Ianoukovitch qu'il manipule pour régenter le voisin embarrassant, ils réagissent comme le faisaient leurs prédécesseurs, nous montrant juste que certains là-bas sont restés aussi primaires que leurs ancêtres, enterrés qu'ils furent dans presque 80 ans de communisme.
Il est tout aussi clair qu'aux yeux peroxydés du camarade milliardaire Vlad, une Ukraine, berceau de la civilisation russe, rattachée à l'ennemi ancestral et terre d'accueil de futures bases de l'Otan, est presque une déclaration de guerre.
Celle faite à l'amour-propre d'une Histoire.
La leur.
AO
Rédigé par : [email protected] | 08 mai 2014 à 14:31
La vie est courte et il y a tant de bons livres que je ne lirai jamais. Alors Aymeric Caron, non merci.
Lisez par exemple Rémi Brague, c'est autre chose.
Rédigé par : Franck Boizard | 07 mai 2014 à 08:44
On peut à l'occasion lever les yeux de son propre nombril et regarder ce qui se passe ailleurs.
Je ne sais pas si Aymeric Caron est antisémite mais je sais que plusieurs ministres du "gouvernement pro-européen" de Kiev, que nous soutenons sans réserves, appartiennent à des partis qui le sont ouvertement et violemment.
Pourquoi un tel buzz pour quelques élucubrations ici et un tel silence sur des menaces et violences bien réelles là-bas ?
D'après le Jerusalem Post la communauté juive d'Odessa s'organise pour être prête à fuir. Quel journal français en parle ?
On s'attend après-demain 8 mai à d'importantes manifestations néo-nazies de nostalgiques du rêve hitlérien d'un côté (côté "pro-européen") et d'autres importantes manifestations célébrant, elles, au contraire, la victoire sur le nazisme de l'autre côté (côté pro-russe). Pourquoi diable sommes-nous du mauvais côté ? Et pourquoi diable nous ingénions-nous à mettre de l'huile sur le feu ?
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 06 mai 2014 à 08:01
Ils ont dû prévenir Elisabeth Lévy au dernier moment, la pauvre n'a pas eu le temps de dessaouler.
Si elle avait eu un peu de répartie, elle aurait démontré par l'exemple qu'elle était bien minoritaire: une pauvre femme seule et bourrée contre un édito et trois partisans de la diversité culturelle...
Elle aurait pu également rebondir sur la douleur de Caron à être suspecté d'antisémitisme, en expliquant comment elle pouvait se sentir blessée de la même manière.
J'espère que la prochaine fois ce sera vous l'invité, on verra un échange plus intéressant.
Rédigé par : Alex paulista | 06 mai 2014 à 06:35
Extrait de la bio de A.ssez.
Voilà le niveau du bonhomme :
"En octobre 2007, l'un de ses entretiens fait le tour du net : un échange très vif l'oppose à Nadine Morano, alors porte-parole officielle de l'UMP, proche du président Nicolas Sarkozy. La vidéo sera visionnée par plusieurs centaines de milliers d'internautes."
Wouahh !
"Un journaliste est mort, un roquet est né" (V'lad)
Pour les incrédules :
http://www.aymericcaron.com/#
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 06 mai 2014 à 01:50
Cher Philippe,
Réponse des sans aubes pour l'"anneau rac" car on doit ranger dans les cartons :
les caleçons pour curon et saint rond.
Casons et calons baron, Caron, larron.
Et cirons le cou rond et le cul rond des macarons.
Calmons les canons pas ronds et narrons les citrons marrons des shows ronds.
Qu'a pondu Caron : un capon ? un "mac" aron ou un chapon ?
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 06 mai 2014 à 01:18
"J’ai une proposition à vous faire : à votre place, je choisirais le gaz".
Rédigé par : Christian C | 05 mai 2014 à 18:33
Voilà qui est très élégant.
Rédigé par : Alex paulista | 05 mai 2014 à 22:10
@ Michelle D-LEROY
S'il vous plaît, ne retenez pas la proposition de Christian C, surtout qu'il n'a pas précisé gaz de schiste ou zyklon B...C'est fou ce que la détestation ou l'admiration d'AC peut suggérer, ou remémorer, de drôles d'idées chez certains esprits faibles.
Rédigé par : Jean le Cauchois | 05 mai 2014 à 21:41
@Michelle D-LEROY
A la lecture de votre commentaire, je prends conscience des malheurs qui vous frappent.
Fatiguée par la bien-pensance et « la soupe idéologique gaucho-bobo-écolo », vous écoutez beaucoup de débats, ce qui ne vous laisse, hélas, « pas le temps de lire de nombreux et intéressants livres qui [vous] plairaient. »
Face à l’écoeurement qui vous oblige à vous tourner vers les extrêmes, j’ai une proposition à vous faire : à votre place, je choisirais le gaz.
Rédigé par : Christian C | 05 mai 2014 à 18:33
"M'enfermer , surtout pas ! "
Amusant , venant d'un ancien procureur ....
( je n'ai pas pu résister , pardonnez-moi )
Rédigé par : BrunoK | 05 mai 2014 à 17:39
"Il faut faire taire Mélenchon"
J'espère, M. Bilger, que ce sera le titre de votre prochain billet. Comme il parle tout le temps et souvent pour dire n'importe quoi, on voit sans arrêt s'afficher ses pensées au bas des écrans des chaînes d'info. A croire qu'elles en ont peur.
Pourtant c'est un vrai tartarin, fort en gueule mais complètement irresponsable quand on regarde de près ses propositions.
Et pour couronner le tout, il menace les journalistes du Monde et de Libération qui ont pourtant le droit, eux aussi, de déformer la vérité.
Rédigé par : Polochon | 05 mai 2014 à 17:39
"Caron qui parle de l’immigration en France, c’est comme si on demandait à un aveugle de naissance de décrire la couleur du ciel."
Rédigé par : Wil | 05 mai 2014 à 12:42
Avec Caron, un seul sujet, le vide infini des espaces interstellaires. Le vide, il connaît, il en est la matérialisation.
Avec l’aveugle de naissance, plutôt que de couleurs, il vaut mieux parler de l’invisible.
Rédigé par : Tipaza | 05 mai 2014 à 17:31
Caron qui parle de l’immigration en France, c’est comme si on demandait à un aveugle de naissance de décrire la couleur du ciel.
Il a grandi à Boulogne-sur-Mer, a fait ses études de journaliste à Lille puis est parti à l’étranger pour revenir travailler chez Canal + et i-Télé.
Il n’a pas dû mettre les pieds dans une cité de banlieue plus d’une demi-journée dans sa vie pour faire un reportage.
Ca n’est pas étonnant de le retrouver en porte-étendard de la bien-pensance de gauche. Comme beaucoup de ses représentants, ce qu’il croit savoir des problèmes de l’immigration, du racisme, du multiculturalisme et des banlieues, il a dû l’apprendre dans des livres, dans des rédactions de journaux de gauche, dans des soirées mondaines de Saint-Germain-des-Prés ou par des représentants d’associations financées par l’argent public.
Pour parler de la problématique de l'immigration et des banlieues et être crédible, ça n'est pas comme s'improviser commentateur sportif, ce qui est faisable même sans avoir pratiqué. Il ne faut pas seulement avoir ouvert quelques livres de sociologues plus ou moins objectifs n'ayant eux-mêmes peut-être jamais vécu la banlieue et l'immigration "de l'intérieur". Il faut y avoir passé du temps, et au moins avoir interrogé un bon nombre de ceux qui vivent ou ont vécu le problème de l'intérieur et surtout essayer de faire preuve du plus d'objectivité possible, ce qu'on sait déjà ne pas être une des qualités premières du sieur Caron.
Même si je n'ai pas lu son livre, je ne m'avancerai pas trop en doutant que ce soit ce que Caron ait fait. Si c'est le cas, je m'engage à envoyer un message d'excuses sur son site officiel.
Au passage, quel journaliste sérieux a un "site officiel" (au cas ou il y aurait des c*ns qui n'auraient que ça à faire, d'ouvrir des sites consacrés à Aymeric Caron... ce type sombre dans le burlesque), avec ses news, sa bio, ses "oeuvres" ? Quelle prétention !...
Rédigé par : Wil | 05 mai 2014 à 12:42
Humaniste, animaliste, choux-fleuriste, barbiche Ho Chi Minh, Caron (de Georgesmarchais) avait tout pour plaire à la France qui pense comme il faut.
Et il a réussi le tour de force, par son étroitesse de vue, son assurance et son animosité, de s'aliéner les sympathies du plus grand nombre, jusques aux loges.
Comme disait - à peu près - l'autre, "sans la liberté de louanger, il n'est point de blâme flatteur".
Rédigé par : Yves | 05 mai 2014 à 12:39
Je n'ai déjà pas le temps de lire de nombreux et intéressants livres qui me plairaient, ce n'est pas pour lire la soupe idéologique gaucho-bobo-écolo de M. Caron. Un Aymeric Caron qui nous donne en exemple une tribu de Papouasie-Nouvelle-Guinée comme modèle d'éducation des enfants ou autres billevesées. Vraiment merci pour le conseil mais c'est sans façon.
Et puis comme j'ai quelques convictions, la bien-pensance me fatigue très vite, tant le discours est attendu. Simpliste, je le suis sûrement mais finalement pas plus que cet individu qui sévit sur nos antennes, critiquant comme beaucoup de ses semblables le consumérisme mais qui vit grassement de son métier sans s'en plaindre.
J'écoute beaucoup de débats où je ne suis pas toujours d'accord, loin s'en faut, avec les invités mais il arrive (fréquemment) que dans leur propos je trouve des vérités, des choses intéressantes et enrichissantes, que ces personnalités arrivent à me convaincre ou à influer quelque peu sur mes propres idées, mais à l'inverse il y a des petits procureurs dont A.Caron, qui, à coup sûr, restent incompréhensibles pour moi.
Je vis actuellement une période politique extrêmement curieuse.
J'écoute et je lis à droite et à gauche des choses qui me hérissent car la plupart de ceux qui prennent la parole en ce moment ne cherchent qu'à se faire aimer du plus grand nombre en nous trompant sur leurs convictions, sur les réalités. Les hommes politiques et les journalistes sont avides de plaire, apparemment leur seul but, plaire à leurs électeurs, à leurs lecteurs, à leurs confrères. Exit les convictions, la France, leurs pairs.
Samedi soir Benoît Apparu a cru bon de s'attaquer aux retraités, les nantis (une longue diatribe sur laquelle j'aurais beaucoup à dire), hier le Président nous annonce une reprise de l'activité, et la grande majorité de l'UMP mais aussi de chroniqueurs, pour se démarquer du FN fait semblant d'ignorer les grands et criants maux de ce pays.
Laissant cela aux populistes, vulgaires et incultes, laissant par posture hautaine et méprisante la France couler au plus bas. Il faut rester intelligents, humanistes et regarder tout cela avec de la hauteur de vue.
Il faut écouter et regarder autour de soi pour voir les Français exaspérés par ces attitudes et la morgue grandiloquente de nos élites. Deux mondes parallèles qui se supportent de moins en moins.
Pour continuer à assister tous les pauvres du monde, laissons payer les retraités pour les punir d'avoir tant profité pendant les Trente Glorieuses.
Laissons surtout tant de gens se tourner vers les extrêmes par dépit et écoeurement face à leurs partis traditionnels sourds et aveugles. Non seulement ils sont pitoyables et minables mais ce sont des personnes comme moi qui les écoutent encore, leur permettant de se croire importants.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 05 mai 2014 à 11:41
Très jubilatoire de voir ce crapoteux gémir sa meurtrissure. Mais enfin, ça n'a pas d'âme ces bêtes-là, ça parade, ça pavane, rien d'autre. Ca croit être, ce n'est rien. Enfin, "ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse". Dommage qu'on lui donne de l'importance et que des gens acceptent de venir à cette émission ; masochisme ?
En attendant, intéressant de lire sur l'instauration de la charia dans le sultanat de Brunei, cancer primaire de la métastase islamiste et musulmane en Asie. Que va chanter M.Valls sur ce sujet, lui qui vire au vent mauvais, d'où qu'il souffle ? Et M.Caron ? Aucune importance ; il ne pense pas, il tance.
Rédigé par : genau | 05 mai 2014 à 10:45
Ce billet est sans intérêt ! Excusez-moi, j'oublie de préciser "pour moi"...
Rédigé par : duvent | 05 mai 2014 à 09:24
Bonjour Philippe Bilger,
Si cela peut le rassurer, même quelqu'un comme moi de beaucoup moins exposé a droit sur Twitter à sa dose d'insanités et de saletés. Il ne faut pas sous-estimer la vulgarité de certains pour qui les réseaux sociaux ne sont pas une opportunité d'expression mais de bêtise et de crachat.
C’est vrai qu’il se fait étriller sur Twitter le pauvre A.C.
A l’époque des deux Eric dans l’émission ONPC, c’était Eric Zemmour qui jouait le rôle du méchant. Mais le « méchant » Zemmour, même avec ses idées vieillottes d’une droite réactionnaire et sa nostalgie de l’époque napoléonienne n’est jamais parvenu à susciter une telle détestation sur sa personne.
Que quelqu’un résolument de gauche en vienne ainsi à provoquer une telle abjection de la part du public laisse plutôt perplexe. Il est vrai que les idées de gauche ne sont plus vraiment en odeur de sainteté depuis que François Hollande est au pouvoir.
L'humanisme béat, réminiscence des vieux slogans soixante-huitards qui continue à avoir des adeptes chez les journalistes bobos germanopratins (ne les citons pas, vous les connaissez tous) pourrait attirer sur A.C. une certaine ironie condescendante, ainsi que vous la manifestez dans ce billet, Philippe Bilger. Mais non, sur Twitter c’est véritablement de la haine que ce pauvre dandy inspire. On en arriverait presque à avoir de la compassion pour lui.
Pourtant Laurent Ruquier semble se satisfaire de cette ambiance malsaine. Aymeric Caron assure le spectacle et ça pour l’audimat c’est bon. C’est tout ce qu’il lui demande.
Rédigé par : Achille | 05 mai 2014 à 07:42
Je ne vois pas la nécessité de lire AC dans la mesure où il écrit dans le prolongement de son travail à la télévision. Il n'a pas d'autre légitimité que ses interventions télévisuelles chez Ruquier et qu'il veuille en rajouter une couche par écrit sur ce même sujet ne m'intéresse donc pas.
Je ne le supporte pas pour de multiples raisons. L'une d'elles, que vous évoquez, est la compilation sélective de chiffres et de citations qui doivent donner à son argumentation un caractère irréfutable. C'est ainsi qu'il entend coincer les invités chez Ruquier, par une avalanche de références fraîchement extraites de Wikipédia.
Je ne reproche pas à AC d'avoir des opinions et de les exprimer dans une émission d'opinion. Mais il me fait le terrible effet d'être un fumiste, un faiseur, espèce que je déteste le plus au monde. Son inculture saute aux yeux et il la remplace par un carnaval d'assertions et d'accusations dont l'interlocuteur ne peut être quitte qu'à condition de rendre gorge. Succéder à Polac et à Naulleau, authentiques critiques littéraires, aurait exigé un travail qu'il ne fournit pas. Il ne sait pas lire, du moins lit-il en diagonale en chassant les mots et les formules que sa prédisposition envers l'auteur conduit à rassembler pour une estocade qu'il espère décisive.
J'ai déjà du mal à supporter Caron dans une discussion avec les personnalités invitées, je ne me vois pas consacrer du temps à le lire en monologue. Pas le courage.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 05 mai 2014 à 01:16
De Charybde en Scylla...
Dans "Miracle, un admirateur pour Caron", Caron était habillé non seulement pour l'hiver prochain mais pour tous ceux du reste de sa vie.
Aujourd'hui, c'est un assassinat intellectuel en règle, avec votre "Il faut lire Aymeric Caron" qui met ce pauvre diable en pièces.
Pauvre diable, car plein d'illusions sur ses capacités. Plus dure sera la chute.
Fallait-il vraiment par cette critique minutieuse et sans concession pousser l'estocade si profondément ? Qui se souviendra d'Aymeric Caron dans quelques années ? Le temps télévisuel précipite inéluctablement ses victimes dans un oubli cruel.
Rédigé par : Camille | 04 mai 2014 à 21:20
Excellent entretien de Philippe Bilger avec Eric Naulleau (https://www.youtube.com/watch?v=zOEjK-aWJz0). Toutefois malgré les questions insistantes de PB sur son "moi" personnel on sent chez Naulleau une fêlure dans la petite enfance, une incapacité à vraiment se livrer.
Né en Allemagne de parents militaires français, est-ce donc ce fait qui l'empêche de traverser le miroir ? C'est tout de même pas un drame d'être le fils d'un adjudant-chef...
Pour l'amateur de rock qu'il dit être, on lui recommande cette triste chanson de Cat Stevens interprétée par Rod Stewart : "The first cut is the deepest" (les premières plaies sont les plus profondes)...
http://m.youtube.com/watch?v=jP52cgknJUU
Rédigé par : Savonarole | 04 mai 2014 à 21:13
@zefir
Soyez bon : éclairez-moi. A quels millions de citoyens français faites-vous référence ?
@Marc Ghinsberg
Etes-vous sûr de ne pas vous être trompé ?...
...Jugements trop rapides ? Semaine après semaine, mois après mois à entendre des fadaises et des mensonges éhontés et vous dites "rapides" ? Que vous faut-il ?
Rédigé par : adamastor | 04 mai 2014 à 19:03
M.Bilger,
Vous ne nous donnez pas du tout envie de le lire et il y a tant de grands auteurs que je n'ai pas encore lus !
Rédigé par : Polochon | 04 mai 2014 à 16:15
Je ne suis pas plus emballé que lui par Renaud Camus et son Grand Remplacement !
Il serait intéressant que vous puissiez vous en expliquer avec lui dans sur votre « chaîne » privée.
Rédigé par : Parigoth | 04 mai 2014 à 15:24
J'ai été stupéfait de l'amabilité de Michel Onfray vis-à-vis d'Aymeric Caron lors de son dernier passage à ONPC. D'habitude Onfray le traite comme un valet de pied. Là c'était du genre "comme le dit si bien Aymeric..." Il y a anguille sous roche.
On ne va pas tarder à voir Aymeric viré de chez Ruquier et se retrouver à la tête d'un "Magazine littéraire" sur une chaîne à redevance.
Il est donc grand temps de trouver Aymeric stupéfiant de sagacité, et sublissime dans ses analyses "entre les lignes"...
Si j'avais un bouquin à vendre je serais prêt à devenir végétarien, de gauche et c.., pourvu qu'il me reçoive.
Rédigé par : Savonarole | 04 mai 2014 à 15:15
Rien à ajouter après le commentaire de Wil !
Ah si, mon délicieux voisin, entre deux coups de vent : vous avez lu le livre d'AC ?
Moi : assez de qui ?
Rédigé par : calamity jane | 04 mai 2014 à 13:55
Il faut lire Aymeric Caron !
Il faudra qu'il attende un peu, pour l'instant je suis plongé dans la lecture de l'annuaire du téléphone...
Rédigé par : Parigoth | 04 mai 2014 à 13:38
Le "cas Caron" a au moins le mérite de nous rappeler que A.C. fait partie de cette caste dont, pour bon nombre de ceux qui en font partie, leur aplomb confirme le sectarisme et le sentiment de supériorité morale qui les habitent. Et ce au prétexte qu’ils combattent ce qu’ils croient être le mal absolu : les personnalités de droite, avant même leurs points de vue.
A.C est phénoménal ; il mérite d'être dans le journal... pas le journalisme !
Rédigé par : fugace | 04 mai 2014 à 13:38
"Au fond, AC aurait pu écrire un excellent livre s'il ne l'avait pas encombré de lui-même et de ses détestations personnelles"
C'est justement là tout le problème, A.Caron NE PEUT écrire QUE du Aymeric Caron, de même que ses interventions à ONPC sont des interventions d'autiste.
Avec Zemmour et Naulleau il existait un débat contradictoire, avec Caron il y a un positionnement préétabli et il s'en tient à ce positionnement quoi que puisse dire son interlocuteur.
Sans doute que dans son livre, que je n'ai pas l'intention d'acheter pour les mêmes raisons que Wil, l'égotisme de ce petit monsieur est encore plus flagrant, et c'est trop d'honneur que vous lui faites que de lui consacrer un deuxième billet...
Rédigé par : Breizmabro | 04 mai 2014 à 12:58
On prête la formule à de Gaulle : "le monde est divisé en deux camps, d'un côté ceux qui pensent que le monde est divisé en deux camps, de l'autre côté les autres."
On pourrait la dire ainsi : "le monde est divisé en deux camps, d'un côté ceux qui croient que la vérité n'existe pas, de l'autre côté les autres".
D'après ce que j'en connais, très peu je dois dire, cet AC fait partie du premier camp. Il croit que la vérité n'existe pas, que chacun a la sienne, qu'il faut la défendre, "sa" vérité, bec et ongles, et qu'il faut, avec autant d'énergie, combattre celles des autres...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 04 mai 2014 à 12:36
Deux billets sur Caron, n'est-ce pas lui donner une importance qu'il n'a pas ?
Tant qu'à lire pourquoi ne pas se replonger dans du Jean-François Revel, ça n'a certes rien à voir, mais on n'y perd pas son temps...
Rédigé par : Caroff | 04 mai 2014 à 12:22
Je ne sais pas si la déprogrammation de M. Bilger de "Salut les Terriens" était de son fait ou de celui d'Ardisson en vue d'inviter Elisabeth Lévy, en se disant qu'il y avait plus de chances qu'il y ait un "clash" entre eux deux et donc plus de possibilités de bruit autour de l'émission. Ce qui est sûr, c'est que vu la façon malhonnête dont elle a été charcutée au montage, ses réponses aux interpellations des autres invités étaient purement et simplement effacées alors qu'elle dit : "je vais répondre", il vaut mieux éviter ce genre d'émission préenregistrées si on a pas les mêmes opinions que l'animateur et d'autant plus celles d'Ardisson, que la malhonnêteté intellectuelle n'a jamais arrêté.
Quant au livre de Caron, si j'avais eu l'intention de le lire, le fait même qu'Ardisson dise qu'il l'a convaincu m'aurait suffi pour ne pas le faire.
Et même si tous les gens dont je respecte l'opinion en général comme M. Bilger m'encourageaient à le faire dans l'éventualité d'une grande qualité de l'oeuvre, je leur répondrais : "Tant pis pour moi, je survivrai. Je ne donnerai pas un sou de plus à cet abruti. La redevance que je suis obligé de payer pour entendre ses délires est déjà trop".
Rédigé par : Wil | 04 mai 2014 à 11:38
Lorsqu'on aura digéré la théologie mystique du pseudo-Denys l'Aréopagite, et tout ce qui s'en est suivi jusqu'aux merveilleux auteurs inconnus qui publient aux éditions du Cerf, alors, on pourra songer aux pensées des saltimbanques prétentieux comme Aymeric Caron pour ne surtout pas perdre trente secondes à les lire.
Pour ce qui est de rire, on se plongera dans les œuvres de Guy Montagné - il est difficile d'en lire plusieurs pages sans devoir s'essuyer les yeux.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 04 mai 2014 à 11:14
Il n'y a vraiment rien d'honorant à être placé aux côtés d'Alain Finkielkraut. C'est bien parce que vous êtes totalement fermé aux sentiments de millions de citoyens français que vous ne le comprenez pas.
Rédigé par : zefir | 04 mai 2014 à 10:49
Je m'étais permis de vous dire que vous seriez favorablement surpris par la lecture de ce livre. J'ai le plaisir de constater que je ne m'étais pas trompé. Cela dit, on n'est pas, effectivement, obligé de partager tout ce que dit A.Caron.
Une conclusion, toutefois, sur laquelle on pourrait peut-être se mettre d'accord : éviter les jugements trop rapides, trop péremptoires, trop subjectifs...
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 04 mai 2014 à 09:37