Comme les postures éthiques sont commodes quand elles détournent de l'essentiel qui est tout de même d'agir !
A l'étranger, le président de la République s'est cru autorisé à dénoncer, contre l'UMP, au sujet du scandale Sarkozy-Copé et Bygmalion, "une démocratie affectée, infectée".
Outre que cette perfidie ne me semble pas être à la hauteur de ce qu'exige sa fonction, il devrait se souvenir qu'il est sans doute mal placé pour donner ce type de leçon. En effet, je ne suis jamais parvenu à accorder du crédit à ce président lunaire qui n'aurait rien su du passé de Jérôme Cahuzac et aurait donné un rôle éminent à Aquilino Morelle sans être le moins du monde informé sur les comportements de ce proche conseiller. Pour le moins, ces ignorances si peu crédibles devraient le conduire à une sage réserve pour les procès intentés aux adversaires.
Mais, à l'évidence, François Hollande n'est jamais plus à l'aise que dans le discours moral : contre la démocratie dégradée, contre le racisme et l'antisémitisme, récemment à propos des crimes de Bruxelles - aucune certitude pour l'instant sur l'imputabilité - et de l'agression de Créteil.
Cela permet, grâce au verbe favorisant le coeur consensuel, d'échapper aux rudes enseignements du réel et d'une double déconfiture aux municipales puis aux élections européennes suivies par une intervention calamiteuse de cinq minutes pour ne rien dire lundi soir. Avec le sentiment que pour la première fois notre président avait perdu la main et d'une certaine manière l'esprit.
Depuis le 22 février 2014, le président du Conseil italien Matteo Renzi ne cesse de transformer, de bouger, d'accomplir, avec une rapidité et une efficacité qui laissent pantois. Ce formidable empressement à déjouer tous les pronostics faisant de la passivité politique une vertu est non seulement apprécié par une majorité d'Italiens mais redoutable sur le plan tactique puisque, contre toute attente, Renzi a nettement devancé le démagogue Grillo aux dernières élections européennes. Ce qui démontre, pour ceux qui pourraient en douter, que l'action paie et qu'une politique ne doit pas seulement offrir l'apparence de l'énergie et du changement mais leur réalité.
La Ferrari Renzi et la bien française deux-chevaux de François Hollande.
Les rôles constitutionnels de ces deux personnalités ne sont certes pas les mêmes mais on a le droit de comparer ces deux trajectoires, ces techniques contrastées, l'éclat redoutable et décisif de l'Italien et la parole pleine de gravité et de componction du Français qui n'arrive pas, malgré tous ses efforts, à faire entrer dans la tête de ses compatriotes qu'elle n'est pas une fuite mais un prélude, pas un fumet talentueux et creux mais une préparation, pas des mots mais déjà, presque, un acte.
Le président de la République annonce en permanence le concret d'une politique, l'incarnation d'un pacte et le surgissement opératoire de mesures et d'avancées. Comment se fait-il que de l'avis général - sans tenir compte de l'inévitable lenteur des résultats à venir - ce pouvoir donne l'impression de faire du surplace d'autant plus préoccupant que, contrairement à Jacques Chirac qui avait pris son parti d'un immobilisme noble et apaisant, François Hollande s'obstine à se faire passer, et son gouvernement avec lui, pour industrieux, mobilisé, réactif et pragmatique.
Je crains que, sa parole n'imprimant plus, son volontarisme nous prêchant ce qui adviendra demain s'arrête toujours, juste après la résolution proclamée.
En dépit des antagonismes forts et parfois grossièrement exprimés entre le président et le Front de gauche, il est clair que, largement appréhendé, le paysage de gauche, de sa conception extrême à sa vision social-démocrate, est gravement obéré et suscite, de la part des citoyens, une opposition qui met tout le monde dans le même sac.
Ce n'est pas seulement la personnalité de Jean-Luc Mélenchon, son aptitude orale mais aussi, à force, ses lassants coups de boutoir et paroxysmes, pas seulement l'ennui profond que distille un Pierre Laurent, qui expliquent que sur un même terreau anti-européen, le FN ait capitalisé et le Front de gauche perdu. François Hollande entraîne même les adversaires de gauche de sa politique dans la spirale de l'échec. Il paraît que certains, dans le groupe parlementaire socialiste, vont jusqu'à s'interroger sur le "problème" que représenterait François Hollande.
On aura le temps d'y réfléchir car, quand la Ferrari Renzi va offrir à l'Union européenne sa présidence et son enthousiasme efficient, la deux-chevaux tranquille et cahotante du président Hollande, elle, passe devant le peuple en l'ignorant.
Une démocratie reléguée s'il faut à tout prix la qualifier.
@ Parigoth 20h42
Oui, vous avez entièrement raison.
D'habitude j'évite les comparaisons avec d'autres pays, mais là c'était nécessaire pour m'opposer aux contributions de Franck Boizard, 28 mai à 19h22 et 30 mai à 9h15, qui qualifie de rente tout salaire payé par l'Etat, et préconise une libéralisation complète.
Rédigé par : Camille | 01 juin 2014 à 00:01
@Camille
(...)des pays comme le Danemark ont une part de secteur public de 38%, la Suède de 39,5% et ne sont pas au bord du gouffre comme nous.
La comparaison entre les divers types de « fonction publique » n'est pas très aisée du fait des disparités rencontrées entre les divers pays.
Par exemple, en France on rencontre une fonction publique d’État, une fonction publique territoriale et une fonction publique hospitalière, répartition qui n'existe pas obligatoirement de façon identique ailleurs.
Il faut aussi savoir que dans plusieurs pays, il n'existe pas de condition statutaire pour les agents de la fonction publique, ou du moins pas pour toutes les fonctions.
Par exemple :
La notion de fonctionnaire est également très restrictive en Suède : il s'agit des personnels recrutés par concours et dotés d'un statut comportant notamment la garantie de l'emploi. Mais cette catégorie se limite à un nombre très limité de personnes au sein des administrations centrales, notamment le ministère des Affaires étrangères, les diplomates étant les seuls agents publics recrutés par concours.
Les employés de l'Etat et des collectivités territoriales sont en règle générale recrutés par leur employeur direct, qui fixe leur salaire. Ils sont titulaires d'un contrat de travail à durée indéterminée, mais ne sont pas à l'abri d'un licenciement en cas de restructuration de l'organisme. Par exemple, les effectifs de la poste suédoise ont été réduits de 30 % au cours des dix dernières années, tandis que ceux de l'agence nationale de statistiques ont été divisés par deux par rapport à 1975.
http://www.senat.fr/rap/r00-348/r00-3489.html
La généralisation de ce statut de la fonction publique française à l'ensemble du personnel explique une partie de sa lourdeur et de son coût.
Rédigé par : Parigoth | 30 mai 2014 à 20:42
Lorsqu'on se rend aux urnes, nous sommes obligés de voter pour un des candidats qui se présentent. Ou pas. Nous n'avons pas le choix en réalité, et notre vote, surtout aux grandes échéances, est pris en otage par les professionnels de la politique. Voyez comme elles sont belles nos têtes d'affiches, toutes bien formées, et voyez ce qu'elles sont capables de faire.
Il n'y en a pas une pour relever l'autre.
Et quand je lis dans la presse que les chefs d'état-major des trois armées (Terre, Air, Marine) envisageraient de démissionner en bloc si le budget de la Défense devait être encore rogné, je me dis qu'ils seraient mieux inspirés de fomenter un coup d'Etat plutôt que de songer à capituler dès le prochain coup de rabot budgétaire.
Au moins, les hauts gradés savent comment on bâtit une stratégie et comment gagner une guerre. Après tout, ce que nous vivons ne ressemble-t-il pas à une guerre économique ?
Rédigé par : RF @ Parigoth | 29 mai 2014 à 21:56 | 30 mai 2014 à 20:26
"...une entreprise française de 400 salariés, trois usines en France et un carnet de commandes plein, est au bord du dépôt de bilan. Rien que de très courant dans cette conjoncture, sauf que cette entreprise a un carnet de commandes plein mais pas suffisamment de trésorerie pour pouvoir les honorer. On peut donc s'interroger. A quoi sert la fameuse Banque publique d'investissement créée par les socialistes ?"
Michelle D-LEROY | 29 mai 2014 à 10:56
Ah ben oui alors, hein ? À quoi qu'elle sert, hein ?
Ah oui ? Et les autres, les banques privées, ne devraient-elles pas servir justement à financer les entreprises ? Et d'abord les rentables qui ont "un carnet de commandes plein " ?
Pourquoi ne le font-elles pas ?
Pourquoi, par incurie (dans le meilleur des cas), laissent-elles dilapider cinq milliards par un de leurs salariés ?
Pourquoi se livrent-elles à des trafics internationaux interdits - et de surcroît mal dissimulés (c'est le comble) - qui les mettent en position de devoir verser huit milliards au fisc des États-Unis ?
Z'avez une idée là-dessus, chère Madâââme ?
Rédigé par : Le savetier du dimanche | 30 mai 2014 à 14:13
@Franck Boizard 9h15
Le problème n'est pas aussi simple que vous le suggérez.
Vous attribuez tous les maux économiques de la France à l'importance de son secteur public, mais je vous ferais remarquer que la part du secteur public en France est de 27 % et non de 50% comme vous l'affirmez, d'autre part des pays comme le Danemark ont une part de secteur public de 38%, la Suède de 39,5% et ne sont pas au bord du gouffre comme nous.
Le problème est ailleurs, ne vient pas de l'importance de chaque secteur mais du tempérament français, du "toujours plus pour moi." Quasi impossible à réformer.
Dans l'idéal, une libéralisation tous azimuts serait séduisante. A condition de ne pas générer de profits très exagérés qui mettent en péril le pouvoir d'achat.
Les très nombreuses privatisations qui se sont succédé depuis 1985 ont entraîné une hausse importante des tarifs qui, aggravée par l'arrivée de l'euro en 2002, a fini par saborder le pouvoir d'achat des Français et n'est pas étrangère à l'énormité de notre dette actuelle.
Ce que vous nommez "payer le juste prix" serait acceptable avec une modération des appétits de ce capitalisme sauvage à la française. Juste un exemple entre mille, à l'ouverture de la téléphonie mobile et de l'informatique en France, nous, pauvres idiots par rapport aux autres pays, avons payé les équipements et les abonnements entre 40 et 70% plus chers (question écrite au Parlement européen mars 2000), avant que la concurrence n'entraîne très tardivement une certaine normalisation du secteur. Qui a profité de cette manne ?
C'est clair que l'Etat français étouffe l'entreprise, mais que se passe-t-il quand il veut desserrer un peu ? La réaction du Medef au pacte de responsabilité est édifiante : la baisse des charges, quelle chance, nous allons pouvoir augmenter nos marges ! Sous-entendu, l'acheteur restera une fois de plus l'idiot de service.
Il n'y a rien à ajouter, le mal français est trop ancré.
Rédigé par : Camille | 30 mai 2014 à 12:20
@ Mary Preudhomme 29.5 23h
Bonjour Mary, faute de temps suffisant pour mes contributions, j'ai la malencontreuse habitude d'utiliser des raccourcis, pensant être comprise.
Bien évidemment les militaires et fonctionnaires ont le droit de démissionner, même si pour sa part, en Indochine dans les années cinquante, mon père n'y a jamais songé.
Puisqu'il s'agissait de Hollande, je n'évoquais pas la démission d'un simple militaire, ou fonctionnaire, mais celle d'un chef lors d'une guerre ou d'une bataille. Un chef ne démissionne pas quand le devoir l'appelle, le devoir de rester à son poste, ce serait une désertion. Un président de la République n'a pas le droit moral d'abandonner son poste sur des états d'âme, il doit effectuer ses cinq ans.
Nous vivons bien une période de guerre larvée, n'est-ce-pas ?
Donc cette supposée ânerie n'en est pas une.
Par ailleurs, seuls ceux qui n'en ont jamais écrite seraient habilités à jeter la première pierre.
Rédigé par : Camille | 30 mai 2014 à 10:33
@ Camille
«Je n'ai pas compris pourquoi...»
C'est bien ce que je vous reproche !
Ce qui fait des salaires des fonctionnaires des rentes ?
C'est simple : ils sont garantis par l'Etat.
Entre l'économie d'Etat et l'économie libre, la différence fondamentale est que, dans l'économie libre, il y a un mécanisme pour éliminer les mauvaises idées, la faillite, alors que, dans l'économie d'Etat, les mauvaises idées visent aussi longtemps que les contribuables peuvent payer, c'est-à-dire éternellement ou presque.
C'est pourquoi je suis contre le capitalisme de connivence, qui sauve les patrons, mauvais mais bien connectés, aux frais des contribuables.
On n'a aucune preuve que les salaires des fonctionnaires payent un travail utile et bien fait. La seule preuve qu'on pourrait avoir, c'est qu'un client soit prêt à payer volontairement sur son argent personnel pour un tel travail, autrement dit la mise en concurrence.
Il y a trois solutions aux problèmes économiques de la France : libéralisation, libéralisation, libéralisation. Que l'Etat dégage, qu'il aille voir ailleurs si j'y suis.
Je commencerais par privatiser le système éducatif, EDF et la SNCF.
Là, nous aurions un début de libération économique de la France.
Rédigé par : Franck Boizard | 30 mai 2014 à 09:15
Mais quelle dent avez-vous donc contre la tenace, sympathique, populaire et fonctionnelle 2 CV pour lui faire l'injure de la rapprocher de Hollande ?
Rédigé par : Frank THOMAS | 30 mai 2014 à 08:55
"Cela dit, la deux-chevaux est encore trop bonne pour Hollande, qui n'a ni son énergie ni son côté casse-cou dans les descentes".
Rédigé par : Camille | 29 mai 2014 à 22:3
A 3% on change de catégorie.
De la Simca 1000 ou de la deudeuche sympa mais poussive on passe au moteur 2 temps, celui du taille-haies, de la tondeuse ou du cyclomoteur 50 cm3.
De la rue du cirque on passe à celle du théâtre de marionnettes.
L'heure de la retraite a sonné.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 30 mai 2014 à 06:47
Matteo Renzi est peut-être une Ferrari mais elle n'a pas encore démarré. Le moteur vrombit dans les médias, il y est omniprésent, mais les réformes annoncées ne sont pas encore lancées. Le succès d'opinion de Renzi repose aujourd'hui sur la jeunesse du personnage, son allant, son habileté politique et médiatique, pas encore sur des actes concrets. L'Italie est dans un état économique et social bien pire que la France, 40% des jeunes sont sans emploi, le chômage a augmenté de 14% en 2013, la récession est massive, on parle désormais d'une "nouvelle vague d'émigration italienne" (Slate : http://tinyurl.com/b33knrk)
Dans ce contexte, Renzi est devant le chantier d'une Italie minée et, dans certaines régions du sud, en ruine. Il inspire de l'espoir, son énergie ne fait pas de doute mais les lourdeurs italiennes sont considérables, augmentées par les dissensions régionales entre Nord et Sud. Toutefois, il a pour lui une marge de manoeuvre issue de la crise : la politique sociale italienne a fondu, elle est à rebâtir en partant de très bas, il a donc la possibilité de refondre la politique sociale, notamment le marché du travail, sans casse puisque tout est déjà cassé.
La situation de la France n'est heureusement pas celle de l'Italie. Sans être enviable, notre situation économique permet malgré tout un certain maintien des prestations sociales et des retraites. Le gouvernement est donc condamné à une plus grande prudence. On peut se gausser des formules de F. Hollande, toutes ne sont pas très inspirées, j'en conviens. Mais l'action n'est pas sacrifiée à la parole : réduction des déficits, pacte de stabilité, réforme ambitieuse de l'organisation territoriale, volontarisme industriel. On est ou pas en accord avec cette politique mais prétendre qu'il n'y a pas d'action politique relève de l'aveuglement.
A cela, il convient d'ajouter deux cultures politiques très différentes. Les Italiens n'accordent pas une importance considérable à la politique nationale ; le fédéralisme, comme en Allemagne, laisse de larges pans d'initiative au plan local. Les gouvernants nationaux peuvent donc agir sans être l'objet de l'attention quotidienne de l'opinion. En France, nous sommes obsédés par la politique nationale, nous en parlons chaque jour ; critiques, dénigrements plombent l'action volontaire politique. C'est l'héritage de la monarchie absolue et du jacobinisme républicain.
Plus qu'une deux chevaux, je comparerais F. Hollande à un tracteur : c'est lent mais ça laboure profond, mine de rien. Une Ferrari, dans ce contexte, se serait embourbée à la première seconde.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 30 mai 2014 à 01:35
Camille a écrit :
"...Nous autres militaires, fonctionnaires, juristes et assimilés avons une autre vision, celle d'un élu au service de l'Etat, de la démocratie, pour en assurer la continuité contre vents et marées afin d'éviter un chaos prévisible. Une démission est considérée comme un abandon de poste, une désertion..."
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Vous devriez vous renseigner un minimum et relire les textes de lois afférents au sujet des corps de métier évoqués avant d'énoncer de telles âneries. Depuis quand les fonctionnaires et militaires n'auraient-ils pas le droit de démissionner de leur poste, sauf à risquer (selon vous) d'être considérés comme déserteurs ? Ce faisant, ils sont évidemment tenus, comme tout un chacun, de respecter la procédure et les conventions propres à leur contrat.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 30 mai 2014 à 00:18
Comment ça, M. Bilger, vous ne pensiez pas que le nul ignorait ce qu'était son copain Cahuzac, et vous ne saviez pas qu'il roulait en 2CV ?
Vous nous entreteniez faussement dans l'idée que nous avions un président intelligent seulement victime de notre impatience ?
Au lieu de fréquenter les bobos, vous devriez parler avec un "promoteur" ou un lotisseur expérimenté ; il vous dirait ce qu'il y a lieu de penser des professionnels ou semi-professionnels de la politique en général.
Partant de là, vous y regarderiez à deux fois avant de vous faire avoir à la sympathie avec cette engeance, à quelques exceptions près.
Par ailleurs, en fait de nul, le concours est ouvert à l'UMP avec les "couilles molles" socialistes de droite sur le retour.
Pour parler concret, nous en sommes à des dépenses publiques qui n'ont jamais cessé d'augmenter, et des promesses de baisse d'impôt alors que les recettes fiscales commencent à flancher.
Qui a entendu parler de la première mesure d'économie ?
On demande JDR. Est-il dans la salle ?
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 29 mai 2014 à 23:01
"...Le réveil sera douloureux, quand les promesses du camp d’en face, rendu fou furieux par la soif du Pouvoir, s’effondreront comme un château de cartes et que nous nous retrouverons dans la même situation que la Grèce !"
Rédigé par : sylvain | 25 mai 2012 à 18:22"
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Retour sur un commentaire édité il y a deux ans suite au billet de Philippe Bilger intitulé : "Hollande est-il vraiment le président de tous les Français ?"
Rédigé par : Mary Preud'homme (in memoriam !) | 29 mai 2014 à 23:00
@ Archibald 15h46
Bon, si Hollande lui-même l'a écrit, toutefois... a facto ad jus non datur consequentia, les faits n'entraînent pas eux-mêmes un droit.
La désacralisation de la fonction présidentielle, par la faute des présidents successifs, entraîne nombre de personnes surtout du secteur privé à considérer le chef de l'Etat comme un chef d'entreprise, avec le devoir de démissionner en cas d'échec (cela se produit-il dans la réalité ? On peut toujours rêver...)
Nous autres militaires, fonctionnaires, juristes et assimilés avons une autre vision, celle d'un élu au service de l'Etat, de la démocratie, pour en assurer la continuité contre vents et marées afin d'éviter un chaos prévisible. Une démission est considérée comme un abandon de poste, une désertion (pour de Gaulle excepté, comme déjà dit).
Cela dit, la deux-chevaux est encore trop bonne pour Hollande, qui n'a ni son énergie ni son côté casse-cou dans les descentes.
Rédigé par : Camille | 29 mai 2014 à 22:35
Renzi passe sur le ventre des syndicats (assez puissants en Italie) avec l'élan que lui donne l'électorat qui a confiance en lui.
Hollande par tempérament veut gouverner au consensus par échange d'avantages et inconvénients derrière le rideau avec les divers lobbies syndicaux et autres, mais il n'a plus la confiance ni de l'électorat ni des acteurs économiques en zone libre.
Ainsi tout ce qu'il décide dans des combines d'appareil fait un flop car l'électro-encéphalogramme économique est plat. Personne ne réagit aux incitations, recommandations, injonctions.
La confiance est l'ingrédient primordial. On ne peut l'ignorer qu'en la remplaçant par la contrainte, tentation d'un Montebourg.
Son salut est dans la dissolution et la chiraquisation de sa position, pour ressurgir en 2017 avec quelques succès diplomatiques.
Rédigé par : Catoneo | 29 mai 2014 à 22:14
@RF
j'en viens à espérer un coup d'Etat militaire pour éviter que la France connaisse en 2017 l'abîme qu'a connu l'Allemagne en 1933.
Il faudrait peut-être éviter de jouer à se faire peur et de fantasmer autour de parallèles non pertinents.
De toute manière, avec quoi voulez-vous que les militaires - à supposer qu'ils n'aient pas démissionné entre-temps - fassent un coup d'Etat ?
Ils n'ont plus de carburant, peu de munitions, leurs armes multiplient les incidents de tir, il faut « cannibaliser » deux véhicules pour en faire avancer un...
Rédigé par : Parigoth | 29 mai 2014 à 21:56
François Hollande n'est jamais plus à l'aise que dans le discours moral : contre la démocratie dégradée, contre le racisme et l'antisémitisme (...)
Choses que son propre parti a soit contribué à dégrader, soit fabriquées de toutes pièces à partir du règne de François 1er avec l'aide d'officines spécialisées créées pour la circonstance.
Rédigé par : Parigoth | 29 mai 2014 à 21:45
Suite à mon commentaire de ce matin, je rectifie l'entreprise citée à 400 salariés et non 4000 (erreur de frappe), mais à croire que j'ai été lue...
.http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/05/29/97001-20140529FILWWW00207-bpifrance-va-aider-caddie-en-difficultes.php
en espérant que cela sera salutaire.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 29 mai 2014 à 20:44
@Jean-Louis Syren
Une hypothèse qui en vaut bien d'autres. Mais est-il un joueur d'échecs capable de faire échec et mat ?
Rédigé par : Jabiru | 29 mai 2014 à 20:26
Je dois être un des rares à croire encore à la réussite de François Hollande et à son intelligence. Le métier est épouvantablement difficile en soi et davantage encore quand on récupère une situation pourrie ; et elle l'était. Comme on pouvait s'y attendre une politique dite de gauche ne donne strictement rien. Un président "vicieux" pourrait laisser la situation empirer encore davantage : quand la catastrophe deviendrait imminente ce serait le moment de passer à une politique de droite mais qui ne porterait pas ce nom mais celui de "seule politique possible"... qui serait largement acceptée. Rappelons-nous 1983 et le blocage des salaires : même les enseignants n'ont pas fait grève !
Avec un peu de chance ce revirement changerait la donne en 2017.
Mais il y a mieux dans la même veine. Perdu pour perdu F.Hollande pourrait dissoudre l'Assemblée nationale. Et la nouvelle majorité serait vraisemblablement de droite. Il y a peu JFCopé aurait été Premier ministre et on aurait vu comment il s'en serait tiré. Très mal à coup sûr. Copé out, d'autres pourraient être appelés et s'en tireraient d'autant plus mal qu'ils n'ont aucune solution de rechange. Et F.Hollande conserverait ses chances face au candidat du Front National au second tour en 2017.
Au Portugal, en Grèce et ailleurs les salaires des fonctionnaires et les retraites ont baissé : ils nous ont montré la voie que nous avons trop tardé à suivre.
Rédigé par : Jean-Louis Syren | 29 mai 2014 à 19:50
Cher Philippe,
La deux pattes a des charmes. La fidélité, le romantisme, l'aventure, la randonnée et le bruit de son changement de vitesse. Vous pouvez gravir tous les sommets en deux pattes, faire corps avec cette mécanique subtile et musicale.
La deux pattes, c'est tout un univers, une personnalité. C'est l'art de rouler. Sur ce seul et dernier point, la comparaison reste possible.
Vous avez évoqué ce matin chez Valérie Expert l'existence de moyens pour garder une France respectée dans le monde.
Quelle douleur de voir les images actuelles de notre pays dans la presse internationale !
Cette offense faite à notre pays, à sa jeunesse, à ses combattants, à son avenir doit trouver des mesures politiques d'urgence et exceptionnelle.
Nous avions demandé à Carla Bruni de chanter un chant des partisans européens, il y a plusieurs mois.
Les artistes socialistes pourraient avoir l'honneur de Sophie Marceau qui devrait devenir notre symbole.
Une solution pourrait être celle de refuser de payer la redevance télévision à proportion du temps consacré à la publicité de partis défendant des thèses illégales et en principe punie par la loi.
Entendre les journalistes promouvoir en permanence des idées extrémistes, considérer que les élections sont déjà bouclées devrait devenir impossible. Tout journaliste qui joue ce jeu devrait être licencié pour promotion complaisante ou complice car les journalistes ne sont pas des organismes de sondage, ni des prédicateurs et ont peut-être à repenser le rôle qu'ils jouent dans la banalisation de la propagande et la manipulation de l'opinion.
Il est possible d'encadrer la liberté d'expression sur les plateaux télévisés en rappelant certains faits.
Nous restons curieuses de connaître le développement des moyens auxquels vous pensez.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 29 mai 2014 à 17:50
"Après tout, s'il existe des sauveurs, ce sont bien les militaires..."
Rédigé par : RF | 29 mai 2014 à 01:48
Ce matin j'ai entendu sur France Inter (cité par un historien/politologue) un bon mot du Général. Il avait invité à l'Élysée des Saint-Cyriens. À la fin du repas l'un d'eux s'approche de lui et remarque
"Mon Général, j'aurais quand même un reproche à vous faire : vous avez accordé le droit de vote aux femmes !"
Le Général réfléchit et rétorque :
"J'ai fait bien pire : je l'ai laissé aux militaires".
Rédigé par : Le petit muet | 29 mai 2014 à 16:11
@ Camille | 29 mai 2014 à 07:56
Dans "Devoirs de vérité" (éd. Stock), écrit en 2006 avec Edwy Plenel, François Hollande expliquait : "Je préconise un exercice de vérification démocratique au milieu de la législature. (...) Si d'aventure, à l'occasion de cette vérification, une crise profonde se produisait, ou des élections législatives intervenaient, contredisant l'élection présidentielle, nous en tirerions toutes les conséquences en quittant la présidence."
Rédigé par : Archibald | 29 mai 2014 à 15:46
N'ayant pas eu de Ferrari je sais seulement qu'elle peut aller très vite ; je sais par contre pas mal de choses de la 2CV, ma voiture d'étudiante, fiable dans toutes les circonstances, robuste, agréable aussi, une voiture qui donne confiance, qui ne tangue pas, peine un peu quand la pente est très rude mais arrive toujours au sommet, sait vous sortir de toutes les ornières, deux quinquennats durant sans problème. Désolée ça ne me fait pas franchement penser à notre Président...
Rédigé par : Catherine A Ah non rien à voir avec une deux-chevaux | 29 mai 2014 à 14:35
@ Franck Boizard 10h41
Il ne s'agit pas de "s'accrocher à la lettre" et votre remarque méprisante tombe à plat. La France n'est pas une république bananière, elle est dotée d'une constitution, d'institutions qui garantissent la stabilité de la continuité de l'Etat, sans laquelle ce serait le coup d'Etat permanent.
Le président actuel ne vous plaît pas, soit. Vous le jugez inapte à mener toutes les grandes réformes qui s'imposent, soit, et je suis de votre avis.
Mais vous comme moi, dans une attitude citoyenne, devrons patienter jusqu'en 2017, attendre le jour où François Hollande se représentera, ou pas, et sera jugé sur son bilan.
Les demandes de démission fleurissent à partir de petits mouvements reliés au Front National. Bien évidemment. Qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas. La déconfiture de l'UMP aiguise les appétits de l'extrême droite qui veut battre le fer tant qu'il est chaud.
CQFD: voilà pourquoi notre sage constitution confère au président toute légitimité pendant cinq ans. Pour éviter à un peuple ingérable des guerres politiques permanentes.
Dans une autre de vos contributions, je n'ai pas compris pourquoi vous qualifiez de rentes les salaires, les honoraires, les émoluments perçus par les catégories socio-professionnelles citées. Pour rémunérer un travail, l'Etat verse des salaires, pas des rentes, et souvent à un niveau moins élevé que dans le privé. Le mot rente s'applique aux revenus non issus du travail et a une connotation assez péjorative. C'est votre but recherché, sans doute.
Rédigé par : Camille | 29 mai 2014 à 14:22
A Renzi, il faudrait plutôt opposer Valls.
Mais si Renzi est libre, Valls est lui lesté d'un sacré boulet et de ce fait, il n'avance pas.
Rédigé par : Paul Duret | 29 mai 2014 à 14:17
En même temps, cher Philippe, on ne peut pas écrire tout et son contraire.
Il y a à peine quelques jours, vous dénonciez le populisme antiprof au prétexte que, selon vous, fustiger un ministre de l'Education nationale qui plie à toute vitesse face aux injonctions syndicales, revenait dans l’opinion à mépriser les enseignants.
Je sais bien que cette histoire de rentrée des professeurs différée au lundi est dérisoire.
Mais bon, à mes yeux, c'est exactement ce genre de démission gouvernementale - petite et grande - qui exacerbe et cristallise les populismes et qui finit par faire prospérer le Front national.
"Ce qui démontre, pour ceux qui pourraient en douter, que l'action paie et qu'une politique ne doit pas seulement offrir l'apparence de l'énergie et du changement mais leur réalité."
Pas seulement l'action mais aussi et surtout la cohérence et l'équité dans l'action.
Le pouvoir actuel ne peut pas d'une part afficher une posture enfin social-démocrate - traduire du sang et des larmes, pour aller vite -, de l'autre céder d'un coup d'un seul à la moindre injonction syndicale et/ou corporatiste.
Mon exemple (la journée supplémentaire de congés accordée aux profs) est sans doute insignifiant au regard des grands enjeux.
Mais au fond, je suis bien convaincue que cet exemple est en réalité très signifiant au regard de l’opinion générale vis-à-vis du président et du gouvernement.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 29 mai 2014 à 11:52
Formidables les commentaires !...
Et, jusqu'ici, qui a laissé faire ?
Alors tous responsables.
Rédigé par : calamity jane | 29 mai 2014 à 11:49
En quoi les coiffeurs et les taxis seraient-ils des rentiers...?? Ces gens sont des indépendants, qui vivent de leurs 45 à 70 heures par semaine, qui paient taxes, charges, impôts, pendant que d'autres font 32 heures de présence, avec la certitude de retrouver chaque matin leur poste et des salaires quoi qu'ils en disent bien au-dessus de ce qu'ils auraient sur le marché concurrentiel...
Pendant ce temps il serait bon de regarder les 600 milliards du budget social d'Etat, auquel il convient d'ajouter les budget sociaux des régions, des départements, des villes et de tout un magma d'associations qui ne vivent que de subsides publics, le budget de la sécu, le budget du chômage...
Tous ces budgets qu'on ne présente que de façon très parcellaire car une vue d'ensemble serait tellement VERTIGINEUSE...
Rédigé par : Paddy | 29 mai 2014 à 11:38
@ Camille
Il est incontestable de dire que F.Hollande a été élu démocratiquement et que les institutions lui permettent légitimement de rester au pouvoir pendant les cinq ans prévus.
Toutefois, si je compare à un responsable d'entreprise embauché sous contrat à durée indéterminée, lorsque son travail ne convient plus à la majorité des actionnaires s'il s'agit du patron ou de son patron s'il s'agit d'un cadre, une mesure de licenciement s'impose automatiquement pour "perte de confiance et insuffisance de résultats".
Généralement le salarié le sent et parce qu'il a un peu d'amour-propre, il démissionne de lui-même. Pourquoi un président de la République n'avouerait-il pas son échec et son incapacité à résoudre les multiples problèmes qui se posent à la France en ce moment très difficile ?
On peut être intelligent, pour cette fonction dans un moment aussi bouleversé, il faut être exceptionnel.
Un exemple aussi en cette période où on dénonce les dérives financières de l'UMP, j'ai bien peur que dans ce marasme, elles ne soient partout avec des nominations qui ne servent à rien sinon à percevoir des salaires et à être casé.
La semaine dernière j'ai pu lire dans Le Figaro qu'une entreprise française de 400 salariés, trois usines en France et un carnet de commandes plein, est au bord du dépôt de bilan. Rien que de très courant dans cette conjoncture, sauf que cette entreprise a un carnet de commandes plein mais pas suffisamment de trésorerie pour pouvoir les honorer. On peut donc s'interroger. A quoi sert la fameuse Banque publique d'investissement créée par les socialistes ? Une banque où l'ex de F.Hollande a été nommée vice-présidente... rien d'autre que du "copinage" coûteux et qui visiblement ne sert à rien, puisque ce cas précité ne devrait pas exister grâce à ce nouveau mécanisme financier.
Je crains que du haut en bas de l'échelle politique ce ne soit plus que poudre aux yeux et favoritisme pour placer proches et amis.
Alors il ne nous faudrait ni une Ferrari ni une deudeuche mais un moderne 4X4 tout terrain.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 29 mai 2014 à 10:56
«Il ne "s'accroche" pas, il remplit la fonction pour laquelle il a été régulièrement élu.»
Il y a la lettre et il y a l'esprit.
Charles de Gaulle n'a pas été moins régulièrement élu que François Hollande. Cela ne l'a pas empêché de démissionner alors que sa légitimité était nettement moins contestée que celle de François Hollande.
Mais les imbéciles, les pinailleurs et les hommes sans honneur s'accrochent toujours à la lettre. François Hollande comme François Mitterrand et Jacques Chirac avant lui.
Rédigé par : Franck Boizard | 29 mai 2014 à 10:41
Une petite nuance, si vous le permettez M. Bilger : la deux-chevaux avait tout de même, elle, le mérite de rendre accessible à nombre de citoyens le rêve automobile et de permettre à ceux qui la possédaient d'atteindre leur but, même si ce n'était certes pas dans les mêmes conditions qu'avec une Ferrari !
Avec notre Président, rien de tout cela. Point de rêve réalisable, point de perspective d'atteindre l'objectif d'une France revitalisée, plus forte, plus respectée, où il fait mieux vivre.
La France vient de perdre deux années en raison de l'incurie, de l'apathie, de l'absence de courage, osons dire de l'incompétence de son Président.
M. Hollande n'a définitivement pas la dimension de l'homme d'Etat dont notre pays a besoin.
Rédigé par : Michel Deluré | 29 mai 2014 à 10:17
@ Michelle D-LEROY 28.5 16h18
"François Hollande s'accroche"...
Ne voyez aucune malice dans mon insistance, mais les institutions de la Ve République prévoient un mandat présidentiel de cinq ans et donc la question de la légitimité de François Hollande ne se pose pas. Il ne "s'accroche" pas, il remplit la fonction pour laquelle il a été régulièrement élu.
Ce serait un beau chaos si les présidents de la République française démissionnaient pour un oui ou pour un non, au gré de leurs humeurs ou de celles de leurs opposants. Un retour direct aux désordres et instabilités de la IVe République.
De Gaulle fut le dernier président démissionnaire, dans un contexte qui a rendu cette décision compréhensible.
Rédigé par : Camille | 29 mai 2014 à 07:56
J'étais, hélas, écroulé de rire en lisant votre billet. Je ne dirais pas "hélas" si la situation de la France n'était pas aussi désespérante.
Et à lire les autres commentaires, je vois que tout le monde a le moral dans les chaussettes, et, au point où nous en sommes, j'en viens à espérer un coup d'Etat militaire pour éviter que la France connaisse en 2017 l'abîme qu'a connu l'Allemagne en 1933.
Après tout, s'il existe des sauveurs, ce sont bien les militaires...
Rédigé par : RF | 29 mai 2014 à 01:48
@ Savonarole
J'ai adoré votre commentaire et la vision de bwana Bilger, comme vous le nommez, est bien loin de ce qui se dessine à l'horizon.
On dit que le nombre fait la force et la pauvreté n'en peut plus comme elle n'en peut plus d'être constamment humiliée par des nantis qui ont vécu la bonne période ou qui sont bien nés par chance. Peut-être serait-il temps de concevoir l'idée que ce peuple décidera tout seul de son avenir sans compter béatement sur des "anciens" ou sur l'apparition soudaine d'un bienfaiteur aux solutions miracles.
L'écroulement des partis politiques et le rejet de leurs représentants n'arrivent pas pour rien.Cette impasse dans laquelle le monde se trouve et notre pays me fait penser au livre de Paulo Coelho "L'Alchimiste".
N'oublions pas que l'Homme ne maîtrise pas tout et que, surtout lorsqu'il connaît la pauvreté, il a d'incroyables capacités de survie en réserve. Alors, deux-chevaux ou Ferrari ?? Les moteurs tourneront mais le peuple choisira son destin...
Rédigé par : zomia | 29 mai 2014 à 01:38
De même que l’on ne saurait concevoir une famille équilibrée sans fondements solides, sans conviction, sans fidélité, sans solidarité, sans respect mutuel. Et cela en dépit de différences et de conflits inévitables qui doivent cependant être tempérés par l’écoute et le dialogue. Une règle qui devrait également s’appliquer à toute relation humaine dès lors qu’elle participe d'un choix conscient et délibéré, qu’il soit de nature sociétal, politique, culturel, religieux, patriotique ou autre.
Alors que l’on assiste de plus en plus à un nomadisme idéologique débridé faisant fonction à la fois d'étendard et de bouclier en toutes situations, à une débandade honteuse et décomplexée, le mot d’ordre dans l’air du temps semblant être de virer de bord à la première difficulté et de se mettre à l'abri, tout en se plaignant d’avoir été trompé sur la marchandise. Mais comment peut-on gouverner avec de telles girouettes ? Comment expliquer en effet que Hollande de 53 % de partisans en 2012 soit redescendu à 13 % en deux ans. Je le dis avec d’autant plus de conviction que je n’ai pas voté pour lui aux présidentielles, mais pour Sarkozy sans hésitation.
Au passage, pourquoi s'être autant acharné contre notre ex-président qui n'aurait eu que le tort de surestimer nos concitoyens dans leur volonté de progrès et de réformes indispensables pour sa survie. Evidemment, lui son type de véhicule c'était davantage la formule I que la 2 pattes. Tandis que j'imagine davantage son successeur pépère en brouette avec les écolos et autre rigolos qui lui filent le train et quelques moulins à vent en prime dans le paysage. Normal après tout quand on s'appelle Hollande !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 28 mai 2014 à 21:04
La Ferrari Renzi et la deux-chevaux Hollande...
Ferrari, ce n'est pas ma marque de chars préférée...
Pourquoi pas le bon vieux T90 de Vladimir Vladimirovitch Poutine ?
Rédigé par : Parigoth | 28 mai 2014 à 20:26
Je pense que vous n'allez pas assez au fond des choses.
Beaucoup plus que l'Italie, la France est un pays de rentiers. Au point que certains disent, à juste titre à mon avis, que notre révolution n'a pas aboli les privilèges mais les a étendus à presque tout le monde, chacun ayant son petit privilège à lui.
J'entends le mot rente au sens le plus large : revenu garanti, tout ou partie, d'une manière ou d'une autre, par l'Etat (par exemple, avec des barrières à l'entrée).
Plus de la moitié des Français reçoivent plus de la moitié de leurs revenus de la collectivité.
Sont rentiers les fonctionnaires et assimilés, bien sûr, mais aussi les retraités, les assistés, les médecins, les notaires, les taxis, les coiffeurs, les commissaires-priseurs, les banquiers, etc.
Toutes les rentes ne sont pas injustifiées. Cependant, elles ont toutes une caractéristique commune : elles sont économiquement sous-optimales (sinon, les rentiers laisseraient faire le marché, ne réclameraient pas l'aide de l'Etat).
Il n'y a vraiment pas lieu de s'étonner qu'un pays qui est un assemblage de situations économiques sous-optimales ait très peu de croissance, un fort chômage et des perspectives sombres.
Pour s'attaquer aux rentes, il faut mécontenter les rentiers. C'est politiquement suicidaire.
En effet, la bonne politique électoraliste consiste à répandre la douleur fiscale sur tous à dose homéopathique et à localiser les bénéfices sur des petits paquets bien identifiés qui font levier dans l'opinion.
S'attaquer aux rentiers, c'est exactement l'inverse : on répand le bénéfice sur tous à dose homéopathique et on localise la douleur sur de petits paquets bien identifiés qui font du bruit dans l'opinion.
Je le répète : s'attaquer aux rentes est politiquement suicidaire (même en Allemagne, Schröder n'a pas été réélu). Mitterrand, Chirac, Sarkozy et Hollande n'étant pas suicidaires, ils ne l'ont pas fait.
Le dernier Français à l'avoir fait est de Gaulle et je ne pense pas qu'il était obsédé par sa réélection.
L'économie française est paralysée par les rentes. C'est comme un moteur qui a serré : les pièces ne jouent plus, ne bougent plus, ne s'adaptent plus. Chacun campe sur sa position et tant pis pour le pays. Depuis cinq ans, le PIB par habitant diminue.
Bien sûr, tous les problèmes de la France ne sont pas économiques. Mais cette paralysie économique pèse lourd : plus aucun objectif collectif, national en l'occurrence, ne paraît en mesure de transcender les égoïsmes.
Peut-être les politiciens devraient-ils montrer l'exemple du sacrifice altruiste en passant par pertes et profits leur réélection. Un politicien qui dirait "Ma réélection, je m'en fiche, je fais ce qu'il faut pour la France" et qui agirait en conséquence en boucherait un coin à plus d'un.
Mais cet oiseau rare existe-t-il ? En tout cas, je ne le vois pas dans tous les petits magouilleurs qui occupent le devant de la scène.
Alors la solution par défaut qui s'impose est celle qu'on voit depuis quarante ans : gérer les affaires courantes, pousser les problèmes devant soi en espérant qu'on pourra les refiler à son successeur.
Comme le constate François Hollande, la boule des problèmes n'ayant cessé d'enfler, elle devient de plus en plus difficile à pousser.
La décadence continue.
Hors-sujet : j'ai lu votre article du Figaro sur la proportionnelle. Vous êtes toujours aussi judicieux dans vos analyses politiques. La proportionnelle, c'est le scrutin de la politique-foutoir et la dictature des micro-partis pivots. Le scrutin simple et qui fonctionne dans toutes les vieilles démocraties, c'est le scrutin uninominal à un tour.
Rédigé par : Franck Boizard | 28 mai 2014 à 19:22
J'imagine plutôt la voiture à "Oui-Oui" avec son bonnet à grelots. Le monarque est nu, son message s'est égaré hier soir dans une indifférence générale à Bruxelles, une parole à laquelle personne ne croit plus. Où nous emmène-t-il sinon vers un sérieux désastre ? Je pense à nos grands tribuns, de Gaulle avec son Québec libre, Mitterrand lors de son brillant discours au Bundestag à Berlin déjà affaibli par la maladie, le panache de Villepin à l'ONU à l'époque du conflit irakien. La France tenait son rang mais aujourd'hui c'est du bien fade et du bien flou. Le Général Bigeard avant de quitter définitivement la fréquence avait déclaré avoir mal à sa France, il n'est pas le seul aujourd'hui.
Rédigé par : Jabiru | 28 mai 2014 à 19:14
Bonne analyse, au lieu de s'occuper du mariage pour tous, le président aurait dû s'occuper des banques et lire le bouquin de Piketty qui l'avait conseillé ainsi que madame Royal sans succès ; la déréglementation est probablement une des causes majeures de nos problèmes actuels.
Rédigé par : SCHON Jean-Paul | 28 mai 2014 à 19:12
L'assimilation de François Hollande à une deux-chevaux me paraît humiliante.
La petite voiture en tôle était laide, mal fagotée, mais elle avançait. Elle ne chauffait pas dans les embouteillages.
On aimait sa fiabilité sans se faire un monde de sa lenteur.
Elle a enchanté (réenchanté ?) des générations de jeunes gens ; pour beaucoup, elle a été le lieu des premiers émois.
Pour trouver un équivalent automobile à François Hollande, il faut remonter plus loin dans l'histoire, à l'époque où les autos tombaient si souvent en panne que leur conducteur se nommait 'le mécanicien', et où il fallait incessamment rajouter du lubrifiant, tel un gouvernement qui chercherait à apaiser la mauvaise humeur de ses clientèles en leur distribuant des douceurs.
À la différence du nôtre, le chef de l'exécutif italien sait qu'il lui faut agir vite et fort, n'occupant pas un poste éternel.
(anagramme de Matteo Renzi>>tzar one time).
Rédigé par : Yves | 28 mai 2014 à 19:04
Oui, M. Bilger. Comparaison heureuse.
Et si la tare fondamentale des "solfériroses" n'était pas en fin de compte la lâcheté, que leur orgueil renforce en la masquant à leurs propres yeux.
Rédigé par : Arobase du Ban | 28 mai 2014 à 18:06
Deux billets consécutifs, hier concernant Nicolas Sarkozy , aujourd'hui François Hollande, conduisant à deux jugements : "une démocratie affectée, infectée" pour l'un, "une démocratie reléguée, s'il faut à tout prix la qualifier", pour l'autre... Deux présidents successifs élus par les Français à plus de 50% mais qu'à peine 20% des Français semblent accepter de voir se représenter... La seule question : "Comment prépare-t-on un bon futur président ?", dans un pays démocratique ayant 600.000 élus, 60.000 hauts fonctionnaires, 30.000 journalistes... Il faut bien passer par les partis... d'accord ? Dans mon bureau de vote dimanche dernier, il y avait le choix entre 22 listes... Heureusement que le vote était électronique sinon quel gâchis de bulletins-papier !! Mais quel marketing préalable, pour se faire connaître !!! La Ferrari Renzi s'est autoformée dans sa propre entreprise familiale, puis dans le "marketing professionnel" d'où probablement une certaine autonomie personnelle par rapport aux nombreux conseilleurs-solliciteurs... Si l'on compare la deux-chevaux Hollande (en remarquant que les deux-chevaux ont été beaucoup plus répandues et bien moins élitistes que les Ferrari) avec l'exemple italien, on peut aussi comparer la mairie de Tulle et la mairie de Florence... J'ai besoin de me ressourcer une fois par an en Toscane ; il ne m'est jamais venu à l'idée de passer une seule journée à Tulle... Je trouve la solution en direct : il faut passer par la fonction de maire d'une grande ville pour faire un candidat-président crédible ? Que c'est compliqué la politique !! J'ai complété mon information en regardant récemment le film tourné sur la campagne présidentielle de Lionel Jospin en 2002. Il y avait déjà presque tous les ministres actuels et même Aquilino Morelle !! Oui, que c'est compliqué la politique !!
Rédigé par : Jean le Cauchois | 28 mai 2014 à 17:25
Je souscris à votre analyse qui décrit bien la situation présente.
Le choix des voitures est un gage d'optimisme pour la France. La Deuche, certes lente et cahotante, est capable de se sortir des plus profondes ornières.
Tandis que la Ferrari rapide mais tape-à-l'œil, n'apprécie guère les obstacles.
Vous aimez La Fontaine. Vous auriez aussi pu titrer "Le lièvre et la tortue" ! (non ; ça ne vous plaît pas !)
Rédigé par : A mon avis | 28 mai 2014 à 17:24
Après 25 mois de pouvoir, François Hollande n'est plus crédible, il est usé. Voilà cinq longs mois qu'il nous parle d'un pacte de responsabilité qui n'est toujours pas clairement présenté et encore moins appliqué. Tout se traîne et la comparaison avec la deux-chevaux est excellente.
Sa démission serait la bienvenue et permettrait de redonner un espoir au peuple. Il retrouverait même une certaine aura.
Le PS est moribond et l'UMP est effondrée, cela ne veut pas dire que des hommes politiques "neufs" à l'instar de M.Renzi ne pourraient redonner du sens à la vie politique et le goût du renouveau aux Français désabusés.
Il faudrait faire table rase et réformer, reconstruire et cela n'en prend pas le chemin. François Hollande s'accroche et du coup les Français pensent qu'il reste pour la bonne place et surtout pas par amour de son pays.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 28 mai 2014 à 16:18
Hollande en 2CV, c'est très méprisant pour les propriétaires ou anciens propriétaires de cette époustouflante voiture.
Choisissez une vieille Lada, une Trabant, mais ne touchez pas à la 2CV...
Rédigé par : bruno | 28 mai 2014 à 16:05
Bien dit.
Rédigé par : Alix | 28 mai 2014 à 15:23
la parole pleine de gravité et de componction du Français qui n'arrive pas, malgré tous ses efforts, à faire entrer dans la tête de ses compatriotes qu'elle n'est pas une fuite mais un prélude, pas un fumet talentueux et creux mais une préparation, pas des mots mais déjà, presque, un acte.
En fait, sous des styles différents, Sarkozy et Hollande en étaient (ou en sont) réduits à pratiquer la magie du verbe, de la « communication », du paraître, de l'illusion face à l'implacable réalité.
Sarkozy aimait à répéter (en substance) : « parler d'un problème, c'est déjà l'avoir à moitié résolu », sauf que nous attendons toujours les secondes moitiés de ces déclarations...
Sarkozy masquait son inaction sur les questions essentielles par une activité vibrionnante sur des diversions secondaires, Hollande masque son goût pour la politique du chien crevé au fil de l'eau sous des discours aussi pompeux et moralisateurs que creux.
Les Français se font beaucoup d'illusions sur les « pouvoirs » réels du Président qui est devenu en fait pour diverses raisons plus une potiche qu'un monarque absolu.
Entre d'une part les « Vaches Sacrées » intouchables que représentent les boulets de sa clientèle électorale agissante (fonction publique obèse, assistés en nombre croissant, syndicalistes...), pour ne pas oublier des dogmes paralysants et d'autre part l'emprise des nouveaux pouvoirs transférés à « Bruxelles », la marge de manœuvre reste très réduite, il ne reste à peu près que les retraités du privé sur lesquels il lui soit possible de taper sans redouter trop de risques pour lui donner l'illusion de gouverner.
Nous avons vu aussi comment les divers débats médiatisés sur divers « sujets de société » à scandale ont servi à reléguer sous le tapis des questions prégnantes comme le chômage, l'insécurité, l'immigration de masse inassimilable.
Oui, la France est encalminée, elle est complètement immobilisée par des chaînes dont elle s'est parfois revêtue elle-même.
Comment pourrons-nous sortir de cette situation, si nous mettons de côté la solution révolutionnaire ?
Rédigé par : Parigoth | 28 mai 2014 à 14:59
Comment on dit au jeu d'échecs, mieux vaut suivre un mauvais plan que ne pas en appliquer du tout !
J'ai tendance à penser que le plan de relance de Renzi sera inefficace mais c'est en effet toujours mieux que notre président qui fait du surplace, simule le mouvement et nous abreuve de moralité abstraite voire totalement virtuelle.
Merci Monsieur Bilger pour votre dédicace au salon du livre de Saint-Louis dont les débats intellectuels étaient hélas dignes d'un élève de quatrième. J'aurais été heureux de vous voir relever le niveau : peut-être l'année prochaine !?
Rédigé par : Johann Asmatt | 28 mai 2014 à 14:45
Monsieur Bilger vous n'allez pas vous faire que des amis dans les associations loi 1901 "toustem en deuche" !
Certes son moteur est en opposition perpétuelle avec son moteur en flat win, un cylindre à gauche et l'autre à droite mais de là à penser qu'il danserait la valse hésitation à quatre temps avec sa bobine délivrant une étincelle même à celui au repos...
Certes ce n'est pas le moyen de locomotion (socialiste) idéal pour remonter dans les vents contraires mais alors que l'on monte à Paris on descend à Tulle.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 28 mai 2014 à 14:19