Le métro ne m'obsède pas et je rassure ceux qui pourraient penser que je le découvre comme un huron naïf.
Il n'empêche que pour moi il est une source infinie de réflexion et de mélancolie.
Non plus seulement, dans ce monde souterrain, pour l'incroyable dégradation du savoir-vivre et de la politesse de proximité. Il serait fastidieux d'évoquer les multiples signes qui viennent au soutien de ma perception et que chacun dans le quotidien peut remarquer s'il est aussi sensible que moi à la nostalgie et aussi peu doué pour l'indifférence.
Tout de même, je continue à faire un sort à cette transgression permanente qui voit ceux qui doivent monter dans une rame ne même pas attendre la descente de ceux qui s'y trouvent pour se mettre en branle. On dirait véritablement qu'il y a là un rapport de force qui sert aux uns à manifester qu'ils ne tiennent pas compte des autres.
Quelque chose aussi de plus subtil qui concerne une péripétie ordinaire à l'intérieur des wagons. Pour peu qu'une personne ait fait connaître son intention d'en sortir, il arrive presque à tout coup que face à la porte une personne ostensiblement inerte lui bouche le passage avec cette placidité dont on ne sait si elle est maligne ou distraite.
Un homme sautant par-dessus les tourniquets d'accès du RER B à la Cité Universitaire bouscule une femme âgée de 74 ans qui chute lourdement, sa tête heurtant le marche-pied de la rame survenant à cet instant. Elle en mourra peu de temps après. Le fraudeur, lui, âgé de 25 ans, a pris la fuite mais s'est présenté spontanément à la police le 2 mai. Il a été placé en garde à vue.
A la station Edgar Quinet, un individu qu'on avait vu descendre tranquillement les marches pour y accéder pousse subitement, des deux mains, une voyageuse qui se trouvait au bord du quai. Celle-ci, déséquilibrée mais sportive, parvient à se réceptionner sur ses deux pieds et opère un rétablissement pour remonter sur le quai alors qu'une rame arrivait en sens inverse.
Son agresseur, âgé de 38 ans, était interpellé quelques minutes plus tard et contestait avoir eu le comportement qui lui était reproché. Sans domicile, sans emploi, déjà connu pour huit affaires dont des actes de violence, il ne souffrirait d'aucune pathologie mentale (Le Parisien).
Je connais, par expérience, une station de métro où, à plusieurs reprises, sous les yeux de guichetiers impassibles et ne criant pas la moindre interdiction, des jeunes ou des moins jeunes ont sauté par-dessus le tourniquet. Certes, je comprends bien que chacun doit demeurer à son poste mais l'indifférence totale manifestée à l'égard de ces transgressions dérisoires mais répétées est révélatrice d'une sorte d'abandon ou de fatalisme civique.
Ce même personnel, pour être honnête, est très serviable quand il s'agit d'aider les gens face aux distributeurs de tickets ou de carnets dont l'usage, pour des étrangers, n'est pas aisé.
Dans cette même station, tard le soir, des contrôles sont parfois effectués en équipe pour vérifier la validité des titres de transport des quelques voyageurs s'apprêtant à revenir à l'air libre. Quand on est profane, on se demande s'ils ne seraient pas plus utiles et opératoires en pleine journée. Mais alors probablement la crainte d'incidents fait qu'on s'abstient.
Je pourrais continuer longtemps ainsi à égrener tout ce qui constitue le métro comme une société en sombre.
L'urbanité disparue. La fraude ostensible. La violence imprévisible. Une autorité qui se tait, s'efface ou se montre rarement, tardivement. Des personnes fragiles bousculées entre la vie et la mort. Des victimes à la résistance et au sang-froid admirables. Une délinquance de précarité mais déjà performante. Une atmosphère, parfois, de cordialité et d'assistance. Entre gris clair et gris foncé, un monde où il ne fait pas bon vivre et où entre la multitude des incidents aimablement annoncés, il arrive que le métro marche et circule et que le service public donne cette douce confiance aux usagers d'un pays sur qui ils peuvent compter.
J'aimerais avoir tort quand on me taxera de pessimisme.
Rédigé par : Alex paulista | 08 mai 2014 à 01:18
Biffer Le dernier tango pour La chèvre, est-ce bien raisonnable ?
Croisé Tavernier dans les sous-sols de la gare de Lyon il y a un mois, personne pour le reconnaître...
Grand Monsieur.
Mais "La chèvre" (remarquable comédie) comme "Coup de Torchon" (rare chef-d'oeuvre du cinéma français) ont dû être tournés en 80-81, si ma mémoire est bonne.
Pas du tout empreints des années 80 mais bien de cette décennie qui avait accouché du "Dernier tango"...
Quant à Blier* (remettez le vôtre, votre cuisine bat de l'aile et de la cuisse) son seul film phare et probable chef-d'oeuvre des 80's est "Tenue de Soirée", qui lui a en effet quelque chose de cette même décennie, pour sûr, mais c'en est un des rares ovnis.
Pour la musique, Eicher est à mes oreilles lamentable, Bashung a tutoyé le divin et l'approximatif, Couture a toujours eu une belle tenue, mais il n'a rien à mes yeux qui le fasse sonner comme un chanteur de la culture FM française si souvent pitoyable caractéristique de ses années-là (Cabrel, Goldman, Balavoine), Sardou, cela doit être une plaisanterie, enfin Chedid simple et souriante répétition en attendant son fils, lui estimable.
Les années 80 se revisitent au mieux dans un train fantoche.
J.L. Murat, trois ou quatre crans au-dessus de vos faiseurs, a toujours clamé la même chose, si l'ai bien lu.
AO
* croisé lui il y a trois ans, tard en les jardins de la "Salpette", pas osé l'importuner, nous n'étions pourtant que deux en ce vaste lieu en pleine période estivale, mais l'homme à la pipe greffée avait des personnages plein les yeux, l'ai vite saisi, je n'aurais pas voulu interférer dans l'élaboration d'une nouvelle merveille. Je l'ai observé avancer de son pas lent puis disparaître par le passage piéton qui donne accès à la cour d'honneur. Belle métaphore de ce qu'est la vie. Beaucoup de vide avec quelques éclairs qui donnent sens à notre fichue manie que de devoir voir tout, tout le temps.
Rédigé par : [email protected] | 08 mai 2014 à 15:01
@ Savo, oursivi
Je vous échange cinq "dernier Tango à Paris", trois "Rosemary's baby" contre "Coup de Torchon", "Trop belle pour toi", "la Chèvre" (même si "Le Distrait" de 1970 est bien meilleur), " La Vie et rien d'autre"...
En musique, côté français j'ai oublié Bashung, Couture, Chedid, Sardou, Eicher.
Sinon Jean Eustache passe bien avec un peu de musique de fond:
La Maman et la Putain (1973)-Diabologum
https://www.youtube.com/watch?v=CpRhnqp_8rc
Mais là ça devient très années 90 pour le coup.
Rédigé par : Alex paulista | 08 mai 2014 à 01:18
Rédigé par Sieur [email protected] Savo le 07 mai 2014 à 14:40
"Bon, alors, qui est-ce ?"
Jean Yanne ?
Rédigé par : Valerie | 07 mai 2014 à 16:13
Je crois que c'est de Georges Feydeau, ou alors c'est de moi, je ne sais plus...
Rédigé par : [email protected] | 07 mai 2014 à 18:26
Rédigé par Sieur [email protected] Savo le 07 mai 2014 à 14:40
"Bon, alors, qui est-ce ?"
Jean Yanne ?
Rédigé par : Valerie | 07 mai 2014 à 16:13
"de concession en concession on finit en concession à perpétuité"...
Rédigé par : Savonarole | 05 mai 2014 à 15:11
Bon, alors, qui est-ce ?
AO
Rédigé par : [email protected] | 07 mai 2014 à 14:40
Rédigé par : [email protected] | 07 mai 2014 à 13:28
Je les crois assez intelligents pour ne pas se tirer une balle dans le pied.
Des parenthèses de ce calibre, bien des blogs payeraient pour s'en voir parasités.
La dernière scène de "La vie privée de.." où Blakely prend la plume pour narrer ce que le vivant d'un fameux lui avait interdit, est peut-être la plus belle scène de toute l'histoire du cinéma.
AO
Rédigé par : oursivi | 07 mai 2014 à 14:30
@oursivi
"Charlie Bubbles", of course !
Le film a été retiré de la programmation du festival de Cannes en mai 1968, pour cause "d'événements en France", quels événements ? Je ne me rappelle plus très bien, mais qu'a-t-il donc bien pu se passer en France en mai 68 ?
PS : Bon, j'arrête cette passionnante parenthèse, sinon les Bilger vont nous taper sur les doigts.
Rédigé par : [email protected] | 07 mai 2014 à 13:28
Rédigé par : [email protected] paulista | 07 mai 2014 à 11:03
Oui, pour un peu il nous embarquait Mozart et Beethoven, bien créateurs des années 80 mais pas calés sur le bon siècle.
À boire et à manger dans la liste d'Alex.
Mais ses "dyschronies" sont le plus poétique de l'affaire.
Puisque êtes un fin connaisseur du cinéma anglais, sans doute connaissez-vous le seul film d'Albert Finney, so british, avec l'irremplaçable Colin Blakely.
More than a must.
AO
Rédigé par : [email protected] | 07 mai 2014 à 12:37
@Alex paulista
Les Beach Boys dans les années 80 ?
Vous y allez "à grands traits", vous aussi, vous n'étiez pas né quand ils ont plié les gaules...
Rédigé par : [email protected] paulista | 07 mai 2014 à 11:03
@oursivi
"Chaplin n'a pas pris une ride, les Marx non plus, M le maudit comme Moonfleet n'ont que peu d'équivalents dans n'importe quel autre art, comme Vertigo ou Lady vanishes et que dire des meilleurs Kubrick (Sentiers de la gloire, Folamour, 2001, Shining), des meilleurs Wilder (Certains..., La Garçonnière, La Vie privée de...), des meilleurs Monty Python (Brian, Sacré Graal..) voire T. Gilliam, que dire du "dernier Tango à Paris", de "L'Ami américain", de "Rosemary's baby", de "Dersou Ouzala"...?"
J'aurais mieux fait de me taire !
Vous m'ensevelissez sous les chefs-d'oeuvres, j'ai la même liste que vous !
J'ajouterai l'école anglaise des sixties, les "jeunes gens en colère" (Angry Young Men) : La solitude du coureur de fond, Samedi soir, dimanche matin, Billy Liar, en voilà du cinéma de gauche sociale que les Français si prompts à s'en réclamer n'ont jamais su faire ni produire, qui supporte aujourd'hui Jean Eustache et ses blémitudes ?
Bon, je vous promets que je ne recommencerai plus.
Rédigé par : [email protected] | 07 mai 2014 à 10:55
Alex paulista | 07 mai 2014 à 03:50
Bien d'accord pour bon nombre de ceux que vous citez. Je croyais qu'oursivi évoquait la France des années 80. Je n'ai cité que des artistes ou intellos français. Bien évidemment je ne prétends pas que Goldman surclasse les Stones ou Madness !
Comme disait de Gaulle : "Il y a la Fraaance ! Et puis hélas, il y a les Français !"...
Rédigé par : Savonarole | 07 mai 2014 à 09:25
"Musique, métro, ciné, rien à sauver".
Rédigé par : oursivi | 06 mai 2014 à 11:05
Pfff...
Qu'est-ce qu'il faut pas lire. Savo a une mauvaise influence sur vous, avec ces jugements "à grand traits" !
Rien à sauver en musique ?
Garder JJ Goldman mais jeter le post-punk, la New-wave, l'Indé, la pop ?
Joy Division, New Order, The Cure, Sebadoh, Téléphone, Noir Désir, Souchon, Balavoine, les Négresses Vertes, Voulzy, Daho, Berger, Indochine, Thiéfaine, Julien Clerc, les Mitsouko, Renaud, Tina Turner, U2, The Smiths, Pretenders, Stranglers, Police, les Clash, Suzanne Vega, Talk Talk, Abba, Les Stones, AC/DC, B52's, Marley, Springsteen, David Bowie, Supertramp, Madness, Steevie Wonder, Sinead O'Connor, REM, Queen, Peter Gabriel, Beach Boys, Prince, Michael Jackson, Talking Heads, Kate Bush, Elthon John, Madonna, James Brown, Depeche Mode, Dire Streats, Kool & The Gang, Kraftwerk, OMD, Eurytmics, Pet Shop Boys, The Pixies, Leonard Cohen...
Tout à jeter vous êtes bien sûr ?
Et pour ce qui est du cinéma je connais moins de choses mais beaucoup de mes films préférés sont sortis dans les années 80. Certains de Tavernier, de Blier, les premiers films de Luc Besson, quand il était encore bon. Avec Noiret, Pierre Richard, Rochefort, Bouise, la bande du Splendid, Adjani et Béart splendides aussi.
C'étaient, me direz-vous, des grâces roturières,
Mais c'étaient mes amours, excusez-moi du peu...
Rédigé par : Alex paulista | 07 mai 2014 à 03:50
Rédigé par : Savonarole | 06 mai 2014 à 21:21
Les colonnes de Buren sont à peu près ce qu'il a fait de moins moche, c'est dire la pertinence de l'oeuvre du bonhomme, lui surtout fort talentueux pour faire du fric en vendant de pseudo-scandales clef (à molettes) en main.
Il fallait bien que les pigeons puissent trouver leurs propres toilettes, déjà moins honteux de couler leurs verticales coulées dans les siennes.
Depuis le temps qu'il nous prend pour des pigeons, il était temps que ceux-là donnent la dernière touche à son oeuvre.
Impec.
AO
Rédigé par : [email protected] | 07 mai 2014 à 01:06
"des textes simples dénués de démagogie"
Savo
On vous avait dit de ne pas prendre de substance douteuse avant votre départ au Brésil, et... crack, la grande rechute !
Il prend la chèvre chanteuse qui ferait passer Julien Clerc pour Dietrich Fischer-Dieskau (que votre pote JJ a toujours cru orthographié "Disco") pour un prosateur légitime là qu'il était le navire amiral de la beaufitude bien-pensante toute empeinturlurée de Languerie sans rapport avec George...
L'amitié vous égare, vous. Déjà auditivement.
Amusant encore, j'étais à la Cinémathèque un ou deux jours avant que ne postiez ici votre sortie anti-cinéma. Je ne connaissais d'Ozu que "Le voyage à Tokyo", j'ai complété un peu.
Pas faux qu'y sont surtout des grigous, mais risible que l'art cinématographique n'en soit qu'un mineur.
Chaplin n'a pas pris une ride, les Marx non plus, M le maudit comme Moonfleet n'ont que peu d'équivalents dans n'importe quel autre art, comme Vertigo ou Lady vanishes et que dire des meilleurs Kubrick (Sentiers de la gloire, Folamour, 2001, Shining), des meilleurs Wilder (Certains..., La Garçonnière, La Vie privée de...), des meilleurs Monty Python (Brian, Sacré Graal..) voire T. Gilliam, que dire du "dernier Tango à Paris", de "L'Ami américain", de "Rosemary's baby", de "Dersou Ouzala"...?
Un art qui peut convoquer plusieurs génies à l'accouchement d'une seule de ses productions (Wilder, Trauner, Rózsa...) ne risque pas d'être mineur, même avant les dix-huit ans de celle-là.
AO
Rédigé par : [email protected] | 07 mai 2014 à 00:56
MS | 06 mai 2014 à 20:10
Je n'aimais pas les colonnes de Buren car au même moment Signal a produit le fameux tube de dentifrice à pâte rayée. Ça m'a rebuté.
J'ai changé de dentifrice et tout à coup Buren m'a semblé pertinent dans cet écrin du Palais-Royal.
Rédigé par : Savonarole | 06 mai 2014 à 21:21
"Subsisteront la pyramide du Louvre et les colonnes de Buren au Palais-Royal ( j'ai changé d'avis au bout de trente ans... J'étais abonné au Figaro...)"
Rédigé par : [email protected] | 06 mai 2014 à 18:46
Va pour la pyramide mais pas les colonnes, pas les colonnes, ou alors à la manière de Jean Clair : "Les colonnes de Buren ne tirent leur valeur que du Palais-Royal qui les accueille comme un bernard-l’ermite."
Ironie qui par extension fait songer que toute chose bâtie par l’homme - métro compris, pour effleurer le sujet - est colonne de Buren face à la beauté du monde.
Rédigé par : MS | 06 mai 2014 à 20:10
"Qu'est-ce qu'elles étaient moches les années 80.
Musique, métro, ciné, rien à sauver.
Ou presque."
AO
Rédigé par : oursivi | 06 mai 2014 à 11:05
Rien du tout.
Et c'est précisément dans ces années-là que Djack Lang nous a fait le coup de l'exception culturelle française. Claude Sautet et les angoisses existentielles de petits patrons embourgeoisés attablés au restaurant (pas un de ses films sans une scène en brasserie...), Marguerite Duras l'angoissée du périnée et ses névroses, BHL et ses délectations morbides "vous êtes tous des collabos antisémites !", Johnny et ses beuglements, et j'en passe...
Subsisteront la pyramide du Louvre et les colonnes de Buren au Palais-Royal ( j'ai changé d'avis au bout de trente ans... J'étais abonné au Figaro...)
Ces années déprimantes de tunnel interminable expliquent sans doute la persistance du succès de JJ Goldman, unique survivant, un tempo vif, des textes simples dénués de démagogie, une recette anglo-saxonne durable.
Tous ces faiseurs sont aujourd'hui enterrés au cimetière Montparnasse, je vous conseille une visite, c'est le Best Of de tous les démagos socialisant de l'époque... Dès l'entrée à droite on trouve la tombe de Sartre et Simone, ça plombe derechef... Sinon il y a ce cher Gainsbourg qui fait tache dans l'aréopage et pas très loin de la tombe de Baudelaire.
Rédigé par : [email protected] | 06 mai 2014 à 18:46
Rédigé par : Alex paulista | 05 mai 2014 à 20:41
Qu'est-ce qu'elles étaient moches les années 80.
Musique, métro, ciné, rien à sauver.
Ou presque.
AO
Rédigé par : oursivi | 06 mai 2014 à 11:05
Je viens d'avoir une image mentale de Philippe Bilger dans Subway, dans la peau de Galabru.
J'ai retrouvé l'extrait:
http://www.dailymotion.com/video/x8pi4f_police-menottes-prison_fun
Rédigé par : Alex paulista | 05 mai 2014 à 20:41
C'est peut-être de la xénophilie (je relève la gentille accusation de moncreiffe).
Rédigé par : Alex paulista | 05 mai 2014 à 15:27
Vous avez raison. Le terme de xénophilie sonne effectivement comme un reproche, alors qu’il n’y avait aucune intention méchante dans mes propos. Pour dissiper tout malentendu, peut-être dois-je préciser que je suis né au Canada où j’ai grandi dans une famille franco-écossaise. J’ai quitté mon pays natal à 32 ans pour les beaux yeux d’une Française rencontrée à Winnipeg et qui est devenue ma légitime épouse.
Je suis donc objectivement un immigré, mais je suis conscient que personne ne me considère comme tel en France, parce que je suis d’origine européenne, contrairement aux récentes vagues d’immigration africaine (maghrébine et subsaharienne).
Je ne sous-estime pas les difficultés que ces étrangers (à la peau foncée) et leurs enfants (même quand ils ont la nationalité française) rencontrent lorsqu’ils font des efforts pour s’intégrer, ce qui n’est pas le cas de tous. Il faut dire que les élites françaises empruntent un chemin dangereux en faisant la promotion du multiculturalisme, sous couvert de respect des différences culturelles et religieuses, et de la prétendue richesse apportée par la diversité (ethnique ?), malgré l’échec de l’exemple canadien et les mises en garde de Neil Bissoondath (universitaire canadien, d’origine indienne et né à Trinidad).
J’arrête là, car je m’éloigne du sujet de ce billet et mon expérience du métro parisien (ou des transports en commun) est trop limitée pour que j’en fasse état ici.
Rédigé par : moncreiffe | 05 mai 2014 à 20:23
"J'ai dit que la proportion de gens typés parmi ceux qui grugent était la même que dans les quartiers pauvres. Ce qui ne signifie pas que les resquilleurs (minoritaires tout de même) ne sont pas capables de se débrouiller pour posséder les attributs en vogue, qui au passage ne sont pas une garantie de richesse."
Alex
Deux choses.
Premièrement, les resquilleurs dont je parle sont autant ceux que je vois agir en banlieue que ceux que je vois gare de Lyon, où la population autochtone est un peu celle d'un quartier modeste, puisque les gens la traversent indépendamment d'une quelconque représentativité locale, si ce n'est celle visible partout dans les transports en commun, à quelques rares arrondissements parisiens près (4-5-6-7-8ème...).
Deuxièmement, si les attributs mentionnés ne sont bien évidemment pas un gage de richesse, ils sont symptomatiques de l'esprit de qui les choisit.
Préférer changer de Nike ou d'iPhone tous les trois mois que de se payer un Navigo dit bien que tout est dehors et rien n'est dedans, quant à se définir sa propre richesse.
Maintenant, j'aime les quartiers "mélangés" de la capitale et y habite, parce qu'y sont des Français récents qui se revendiquent Parisiens et Français et sont éminemment insérés donc paisibles qui vivent comme vous et moi ; à mon avis plus comme moi que comme vous, mais je vous charrie.
C'est bien connu, qui blême bien chablis bien et puisque ce vin est blanc, ne voyez pas rouge.
Et pour clore mon argumentaire, ce n'est pas parce que 90% des resquilleurs sont Africains que 90% des Africains (d'origine) ne payent pas leur ticket comme vous et moi*.
L'ai déjà écrit souvent ici, les deux sont vrais.
AO
* Enfin moi surtout, je ne vous ai jamais vu au distributeur de sAO paulo, c'est pourtant une ville où n'ai jamais mis les pieds. C'est louche.
Rédigé par : [email protected] | 05 mai 2014 à 19:25
"En une semaine, seulement un jeune type pour y parler l'anglais..."
oursivi
Evidemment si vous allez dans le métro de Séoul pour apprendre l'anglais, vous avez raison d'être déçu.
Moi, je prends des cours d'anglais avancés - financés par le AMS (Pôle emploi) - c'est quand même plus efficace.
GSL Jean-Paul (Génération Sociale et Libérale - Giscard à la barre, yes !)
Rédigé par : Jean-Paul [email protected] oursivi ? | 05 mai 2014 à 16:00
"Contrairement à vous je ne travaille pas dans une banlieue chic de trader"
Rédigé par : [email protected]&AP&JP | 05 mai 2014 à 14:11
Mon bureau se situe au centre-ville de São Paulo (Bela Vista), quartier de la classe moyenne brésilienne. Plus jeune, j'ai vécu à Villeurbanne, puis séjourné aux Ulis, près du labo d'Orsay. Vous n'êtes pas le seul à fréquenter le RER.
En plus vous m'avez mal lu. J'ai dit que la proportion de gens typés parmi ceux qui grugent était la même que dans les quartiers pauvres. Ce qui ne signifie pas que les resquilleurs (minoritaires tout de même) ne sont pas capables de se débrouiller pour posséder les attributs en vogue, qui au passage ne sont pas une garantie de richesse.
Culture de banlieue, mentalité de banlieue, vulgarité de banlieue, tout cela va très bien ensemble. Je pense qu'il faut de la mixité sociale (ce qui explique l'endroit où se trouve mon bureau).
Mais la théorie - si c'est la vôtre - que c'est parce qu'ils seraient d'origine étrangère (africaine ou russe), je ne la partage pas.
C'est peut-être de la xénophilie (je relève la gentille accusation de moncreiffe).
Rédigé par : Alex paulista | 05 mai 2014 à 15:27
Dites les gars, vous nous faites un peu suer avec vos aventures "Indiana Jones" dans le métro... en tout cas j'en conclus que vous êtes toujours vivants puisque pas morts !
Un petit quizz avant Yves Calvi. Qui a dit : "de concession en concession on finit en concession à perpétuité"...
Vous avez trois heures...
Rédigé par : Savonarole | 05 mai 2014 à 15:11
Cher Alex paulista, je reviens de douze jours au Brésil, pour y voir mon fils qui vit à Sao Paulo pour dix mois, j'ai fait un circuit certes touristique, Rio et ses plages, Paraty et les cataractes d'Iguassou, puis Sao Paulo.
J'ai été frappé par la domination blanche, tout patron est blanc, le conseil d'administration est blanc, les secrétaires et assistantes sont blanches, et comme me dit mon fils "il faut avoir envie d'aller aux toilettes pour soudain découvrir qui entretient les lavabos : les noirs"...
Avant de quitter la France j'ai parcouru tout Saint-Germain-des-Prés, on m'a assuré que le "Brazil" était un merveilleux pays "arc-en-ciel" du genre Mandela/Afrique du Sud, et que le métissage était l'avenir de l'Europe, et puis ces douze jours....
Dites-moi, cher ami, ai-je eu une hallucination ?
PS : ne voyez aucune malice à mon propos, mais vous êtes le seul ici qui puisse m'éclairer.
Rédigé par : Savonarole | 05 mai 2014 à 14:52
"Ceux-là ne trichent pas ou plus".
Rédigé par : Jean-Dominique @ oursivi | 05 mai 2014 à 00:24
Pleinement vrai, JD.
Même assez touchant de voir la droiture de ceux souvent les plus embarrassés quand ils sont confrontés avec ce qui crève les yeux.
Même si l'anecdote suivante illustre encore autre chose.
Scène vécue il y a quatre-cinq ans. Ligne 6 allant vers Nation.
Un jeune black entre et s'assoit en diagonale de moi sur un strapontin. Il me faut à peu près trois secondes pour comprendre que ce type est "en manque".
Les gens autour de nous ne prêtent pas la moindre attention à ce type et à son mal-être. Lui surcompense celui-là en passant d'une expression tourmentée à une espèce d'air bravache un peu arrogant, cuirasse factice un brin émouvante.
A la station suivante entre un noir beaucoup plus âgé, très digne qui lit un Coran avec dévotion dès qu'il s'est assis face à lui. L'homme ne prête pas la moindre attention à ce jeune type dans sa vingtaine larguée, mais celui-là est tétanisé de trouille devant cette apparition, et d'un homme qui lui rappelle probablement son père, et de ses gestes qui lui rappelle la loi, celle qu'il enfreint sûrement avec honte. Je le vois se tordre plus avant, hypnotisé par la présence de ce vieil homme face à lui, et une trouille surhumaine que celui-là le perce à jour et lui fasse reproche d'un simple regard.
A la station suivante, Bel-Air je crois, il descend précipitamment et une fois sur le quai, regarde autour de lui par où s'éloigner au plus vite de cela.
Le vieil homme continue de lire en psalmodiant sa lecture, il n'a rien remarqué, visiblement personne autour de moi non plus. Chaque homme dans sa nuit.
AO
PS : Alex, mauvaise pioche, la plupart de ceux-là ne lésinent pas à se payer des attributs - pompes, iPhone... - bien plus chics que ceux qui m'affublent. Leur choix est vulgaire, c'est leur droit, d'être vulgaires, pas de gruger. Je fais bien la différence avec ceux qui ne payent pas parce que ne le peuvent. Contrairement à vous je ne travaille pas dans une banlieue chic de trader, mais dans la banlieue est de Paris. Je dois être un des rares à avoir compris que la fumée qui opacifiait le soir les environs de la gare RER que je traverse est le fait d'un campement de Roms cachés dans le bois juste à côté et qui n'ont que les branches ramassées pour réchauffer leur famille. Qu'eux grugent aussi ne relève pas tout à fait de la même chose... Je fais bien la différence, moi.
UMP Jean-Paul, le métro de Séoul est un de ceux qui m'aura laissé la plus piètre impression. Bien sûr c'est propre, bien sûr personne n'y gruge - mais Alex nous dira que c'est pour notre bien, sacré trader, va - mais la distance qui nous sépare de ceux qui y voyagent est assez cruelle à qui pense l'humanité commune. En une semaine, seulement un jeune type pour y parler l'anglais, tous les autres interrogés me renvoyaient poliment leur impuissance, certes infiniment policée mais aussi largement indifférente.
Le métro de Santiago l'année passée m'a semblé plaisant non de son esthétique sommaire quoique au charme suranné, mais de son point de machine sophistiquée pour contrôler ses clients. Juste un homme en uniforme devant chaque série de tourniquets, non armé, juste sérieux.
Et personne pour contester son autorité bonhomme. Aussi, à Séoul comme à Santiago, une population très homogène et donc soudée en son ressenti et son respect de ce qu'elle anime et utilise en commun. Il y a dans la façon de percevoir ce que sont le métro, les impôts, les biens communs, un retard conséquent voire pitoyable chez qui arrive d'Afrique - subsaharienne ou non - ou parfois des pays de l'Est. Quand j'étais en thèse il y a environ vingt ans, dans le bureau d'à côté étaient deux thésards, l'un centralien et fils de contrôleur des impôts, l'autre étudiant russe qui avait appris le français à une vitesse stupéfiante et nous expliquait, très fier, comme le faisaient aussi beaucoup les étudiants maghrébins, comment gruger, partout, le fisc, les transports, les décodeurs Canal+... Le premier était très agacé...
Mais, chut !
Alex, va encore crier aux sandales.
Pardon, aux Weston.
Rédigé par : [email protected]&AP&JP | 05 mai 2014 à 14:11
"L'Orientalisme, l'Orient créé par l'Occident" d'Edward Said reste un monument littéraire des années 70, mais certains l'ont lu de travers, ça nous donne l'orientalisme FRAM de ces crétins qui vont passer huit jours à bon prix dans un pays arabe et qui en reviennent pro-palestiniens parce que le chamelier du Club leur a offert un thé... Navrant...
Oser dire ici que les Africains "aux tempes grises" ne trichent pas dans le métro est signe d'une décadence intellectuelle patente, car ce sont précisément leurs fils qui trichent (JDR)... Et mon pied au c.. ? Comment ces "tempes grises" n'ont-elles pas été fichues d'élever leurs gosses avec tout ce que la France a mis sur la table pour eux ?
L'orientalisme bobo est à gerber.
Rédigé par : Savonarole | 05 mai 2014 à 13:18
Il est parfois de bon ton pour les gens qui ne savent pas de quoi ils parlent de se gausser des fantasmes des gens qui dénoncent la montée de l'insécurité dans les transports en commun et de minimiser les causes du sentiment d'insécurité qu'ils éprouveraient, mais cela ne change rien à la réalité :
Quand la SNCF a décidé de déménager son siège à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), il a fallu rassurer ses salariés. Un court instant, la question s’est posée de relier directement les stations de RER aux bureaux par une passerelle, pour leur éviter de traverser «la jungle du 9-3». […]
L’entreprise ferroviaire a mis les bouchées doubles pour sécuriser la ligne du RER D, ce qui lui vaut le surnom de «train de Pepy».
http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/02/saint-denis-nouveau-quartier-daffaires-9-3-bunkerise-251904
Rédigé par : Parigoth | 05 mai 2014 à 13:07
@ moncreiffe | 05 mai 2014 à 10:55
Ce chiffre vient du même institut de sondage que celui d'oursivi: celui de mon globe oculaire. Il a ses défauts mais je le garde ouvert, on ne sait jamais.
L'important du propos étant moins le chiffre que la corrélation qu'il suggère, vous l'aurez compris (enfin j'espère).
Rédigé par : Alex paulista | 05 mai 2014 à 12:31
@Alex paulista
Comme les pauvres autour de Paris et sa banlieue.
Parfois il y a de ces coïncidences, c'est dingue.
Par pitié, veuillez éviter de nous ressortir ces poncifs pour perroquets gauchis !
Ces « pauvres » bénéficient de tellement d'aides, d'allocations, d'avantages et de passe-droits que beaucoup font figure de nababs à côté des pauvres qui ont eu le tort de naître en France de parents français, héritiers de familles ayant fait la France au fil des siècles parfois au prix du sang.
Figurez-vous que les « travailleurs sociaux » qui ont parfois la possibilité de rentrer dans des appartements où logent de ces « pauvres » d'importation sont ébahis par la profusion d'équipements ménagers ou de loisirs qui y sont installés et que même des ménages non « pauvres » ne peuvent pas toujours s'offrir.
Savez-vous que les départements les plus pauvres sont la Lozère et le Cantal, mais comme les gens s'efforcent de conserver leur dignité, qu'ils ne dégradent pas les équipements publics, qu'ils n'incendient pas les véhicules, qu'ils ne jouent pas du couteau pour un oui ou pour un non, on les ignore.
Et quitte à me répéter, je me permets de vous redemander quand accepterez-vous enfin d'éprouver au moins un semblant de compassion pour les Français de France qui sont oubliés de tous y compris de vous ?
Rédigé par : Parigoth | 05 mai 2014 à 12:23
@ Alex paulista
Vous évoquez 90 % de pauvres d’origine africaine autour de Paris et sa banlieue ?
D’où sortez-vous ce chiffre fantaisiste ? Serait-ce un effet de votre xénophilie ?
Rédigé par : moncreiffe | 05 mai 2014 à 10:55
@ Alex paulista | 04 mai 2014 à 23:52
Vous n'avez pas le compas dans l'oeil.
Vous devriez ajouter que ce sont eux qui ont la quasi gratuité des transports publics.
http://www.solidaritetransport.fr/post/2
Rédigé par : hameau dans les nuages | 05 mai 2014 à 10:15
"...je n'ai pas l'ombre d'une vision surnaturelle de l'état des bus ou des tramways de votre lieu de résidence."
JD Reffait
Dommage pour vous ! Vous y trouveriez des tramways propres, non dégradés, ponctuels, utilisés par une population bigarrée. Les seuls problèmes viennent des poivrots locaux. Les autres savent se tenir. Cherchez l'erreur.
Moi le métro parisien, c'est une fois par an - sauf en 98 où Madame Annie Fratellini a eu la gentillesse de m'inviter pour deux mois - et cette expérience qui ne vaut pas la vôtre, cher maître, m'autorise à écrire ici que, comment dire, les humeurs du métro et l'imagerie qui l'accompagne sont si prégnantes que je les sens d'ici.
Vous sous-estimez ma mémoire olfactive !
A l’autre bout du monde je verrais encore la crasse du métro parisien, de la gare du Nord (entre autres) ainsi que la propreté, l’efficacité, la sécurité, l’amabilité que l’on trouve dans le métro de Séoul.
Je le sens d’ici aussi !
Quant à Sarko je ne vois pas ce qu'il vient faire dans votre argumentaire (obsession ?).
Bien content en tout cas de vous avoir piqué au vif. You make my day.
Rédigé par : Jean-Paul [email protected] le contrôleur du "Pink Métro" | 05 mai 2014 à 02:03
Oursivi, anecdote :
Au beau milieu du mois, j'entre dans ma gare RER parisienne et j'avise une queue considérable aux distributeurs de billets. Je doute de moi-même en me croyant en début de mois, pour le renouvellement des abonnements, mais non, nous sommes bien le 15 ! Je constate que la queue est très majoritairement constituée de matrones imposantes, de jeunes garçons et filles, principalement d'origine exotique. Je me dis : "C'est un groupe organisé".
Je passe légalement le tourniquet et alors, je vois une batterie de contrôleurs guettant le gibier inconscient. J'étais très amusé par ce tableau.
Je reconnais volontiers que la majorité des fraudeurs sont d'origine étrangère.
Je vous demande en revanche de constater qu'il y a une exception notable : les vieux africains ou arabes (par vieux, j'entends ceux qui ont des tempes grises). Ceux-là ne trichent pas ou plus.
Rédigé par : Jean-Dominique @ oursivi | 05 mai 2014 à 00:24
"Les grugeurs sont à 90% issus de l'émigration africaine."
Rédigé par : [email protected] | 04 mai 2014 à 19:36
Comme les pauvres autour de Paris et sa banlieue.
Parfois il y a de ces coïncidences, c'est dingue.
Rédigé par : Alex paulista | 04 mai 2014 à 23:52
Jean-Paul Ledun, si je comprends bien, il faut résider aux confins du monde connu ou avoir subi une avanie le jour de la finale de football en 1998 pour devenir expert ès Enfer du Métro Parisien ?
Préparez-vous un nouveau numéro d'extralucide ?
Ne sentez-vous pas le léger ridicule qu'il y a à suggérer qu'à 1200 km, vous sentez déjà la crasse et les incivilités de la ligne 13 tout en se demandant, par ailleurs, comment le pauvre JDR peut demeurer à ce point aveugle par idéologie ? Pour ma part, je vous le garantis, je n'ai pas l'ombre d'une vision surnaturelle de l'état des bus ou des tramways de votre lieu de résidence.
Ma réalité du métro, c'est tous les jours, ça reprend demain, c'est pas le tarot de Marseille à Linz ou une vieille indignation de 1998. Vous voudrez bien noter, Jean-Paul, qu'au débit de mon aveuglement idéologique congénital, j'affirme haut et fort à la face du monde étonné, que sous Sarkozy, j'étais dans le même sentiment à l'égard du métro parisien ! Oui-da !
Demain, je vais donc redescendre dans les ténèbres du métro parisien, je n'y serai pas armé, inconscient que je suis, je n'assisterai sans doute pas au carnage qui s'y prépare déjà, j'en ressortirai sans doute couvert de crachats, d'injures et de contusions sans même m'en apercevoir, dépouillé en souriant de mon portefeuille et de mon mobile. Et comme je suis à 10.000 lieues de la réalité, j'y retournerai le soir et recommencerai le lendemain, telle une loque idéologique, heureux de m'y faire humilier, insulter et battre à l'envi. Pauvre de moi !
Rédigé par : [email protected] Ledun | 04 mai 2014 à 22:20
"Il faut mater les gonzesses, Philippe, ça aide (pardon Pascale !)"
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 03 mai 2014 à 02:42
Mais que croyez-vous qu'il fasse, cher Jean-Do ?
Le livre-prétexte de Kierkegaard qui ne quitte son sac et ses mains depuis dix ans, corné à la même page, et toujours compagnon de voyage est souvent saisi à l'envers...
Assez d'accord avec votre vision du métro moins noire que celle de vos détracteurs usuels, à ceci près que n'osez pas y ajouter une autre vérité qui vous dérange.
Les grugeurs sont à 90% issus de l'émigration africaine.
Cela fait aussi trente ans que prends le métro ou le RER quotidiennement et de cela vous rappelle que pour qui ne veut pas se voiler la face, la corrélation est criante de sévérité si on se donne le courage de la dire après celui de l'avoir notée.
Tout dire qui soit vrai et utile, toujours.
Baiser oui, biaiser non.
AO
Rédigé par : [email protected] | 04 mai 2014 à 19:36
Merci Parigoth de rétablir la balance !
La vie en rose de M. Reffait - qui s'empresse d'apporter un correctif à son premier jet - est insupportable.
10.000 lieues de la réalité. A mon avis.
Déjà d'ici, à 1.200 km en repli, on sent la crasse, les incivilités et autres "gentillesses" qui se déversent des bouches du métropolitain parisien !
Faut-il à ce point être idéologue ?
Rédigé par : Jean-Paul [email protected] | 04 mai 2014 à 14:35
@xc
La réponse a été que la RATP en a une certaine idée, mais estime que lutter davantage contre elle coûterait plus aux usagers honnêtes et aux contribuables que ce que cela rapporterait.
Mais a-t-elle chiffré les « coûts collatéraux » matériels et humains causés par une partie des fraudeurs qui considèrent le réseau comme un terrain de jeu ?
Retards dus à des signaux d'alarme tirés abusivement, portes coincées pour interdire le démarrage des trains, dégradations matérielles ruineuses, graffiti tenaces, sabotages et bien sûr atteintes aux personnes et aux biens pour ne pas parler de l'image de marque de la régie et même de l'image de la France à l'étranger ?
Rédigé par : Parigoth | 04 mai 2014 à 13:47
@Merville
Vous minimisez les choses en refusant de voir que la mauvaise éducation mène à la contravention qui mène au délit qui mène au crime.
De nombreux exemples montrent que du délit au crime la frontière est souvent ténue.
« Qui vole un œuf vole un bœuf » (proverbe issu de la sagesse populaire).
Et que vient faire la « droitisation » ici ?
La sécurité ne devrait-elle pas être l'affaire et la priorité de tous ?
Ou bien faut-il comprendre qu'en attaquant la « droite » et les braves gens vous faites l'apologie de son contraire, la gauche, connue pour ses indulgences voire plus envers la pègre ?
Rédigé par : Parigoth | 04 mai 2014 à 10:01
Je vais peut-être apporter une réponse à une question posée ici.
Dans le cadre d'échanges techniques entre ma boîte et la RATP, j'ai assisté à une conférence donnée par un cadre de cette dernière. A l'issue de la présentation, les questions ont dérivé sur la fraude. La réponse a été que la RATP en a une certaine idée, mais estime que lutter davantage contre elle coûterait plus aux usagers honnêtes et aux contribuables que ce que cela rapporterait.
Rédigé par : xc | 04 mai 2014 à 09:51
"La droitisation du discours de P.B. est vraiment inquiétante".
Rédigé par : Merville | 03 mai 2014 à 23:31
Tout à fait.
Si ce fraudeur est tombé par terre c'est la faute à Bilger.
Elle le nez dans le métro, la faute à pas de pot.
Merville ? Vous aviez une particule avant la révolution ?
Rédigé par : hameau dans les nuages | 04 mai 2014 à 09:07
Comme souvent, Philippe Bilger mélange tout et nous sert un cocktail insipide :
Monter dans une voiture avant que les passagers ne descendent, c'est de la mauvaise éducation
Franchir un tourniquet sans payer, c'est une contravention.
Bousculer une femme qui se blesse, même mortellement, c'est un délit.
Pousser volontairement quelqu'un sur les rails, c'est un crime.
Tous les comportements ne se valent pas et les conclusions qu'en tire P.B. sont donc erronées.
La droitisation du discours de P.B. est vraiment inquiétante.
Rédigé par : Merville | 03 mai 2014 à 23:31
Bonsoir Monsieur Bilger, je n'ai pas lu les commentaires précédents, mais je dois dire que, "vieux jeu" sans doute, je déplore comme vous les incivilités au quotidien, signes que " l'autre" est tout simplement devenu tellement transparent, inexistant, que personne ne le voit.
Quant à l'"efficacité" des employés des TCL à Lyon, c'est comme à Paris : j'ai signalé deux individus, parvenus à passer parce que j'avais composté mon billet et j'ai vraiment eu l'impression que ça ne les intéressait pas. Mais il y a des enquêtes internet pour demander aux usagers comment lutter contre la fraude !
A New York, j'ai assisté à un rappel du chauffeur de bus à l'encontre d'un passager qui n'avait pas composté... Sans doute les syndicats, en France, s'opposeraient-ils à ce que les conducteurs fassent aussi la police... Il faut savoir si on a envie que la fraude sous toutes ses formes disparaisse. Je n'en suis pas certaine. Pour quelles raisons ?
Rédigé par : sens commun | 03 mai 2014 à 22:24
"On y trouve ce que l'on apporte, un sourire et les gens sourient"
catherine A. l'auberge espagnole | 03 mai 2014 à 10:16
Vous faites là l'expérience qu'on a toujours plus d'emprise sur l'humeur des autres que sur la sienne. Voilà pourquoi la politesse exige d'oublier ses petits problèmes et la peur du fait divers annoncé à la télé, et de sourire aux autres. Vous risquez d'être pris pour un touriste mais tant pis... Quant à adresser la parole aux autres, une prof d'anglais me fit un jour remarquer la différence culturelle suivante: une Française qui se trouve écrasée contre son voisin dans le métro à une heure de pointe va imposer une distance en regardant de l'autre côté sans piper mot. Alors qu'au contraire, le réflexe d'une New-Yorkaise sera d'adresser un sourire à son voisin qui l'écrase, en lui faisant une pique d'humour comme: 'il fait chaud aujourd'hui, hein ?' Pour lui signifier qu'elle n'est pas vraiment contente d'être collée à lui. Ne rien dire pourrait au contraire être vu comme une invitation tacite. Ces différences culturelles montrent comment en France on peut briser la glace en adressant la parole à quelqu'un, alors qu'aux US parler à quelqu'un n'implique aucune complicité.
Sur les risettes vues par JDR, il se trouve que j'ai pris une photo en 2000 qui illustre exactement cette situation. C'était dans le métro de NY, j'y testais mon premier appareil photo numérique. Je la posterai peut-être plus tard, si trop de commentaires nous font la tronche.
Rédigé par : Alex paulista | 03 mai 2014 à 19:57
@Jean-Dominique Reffait
Ca peste sur la décadence, sur les autres, toujours les autres, avec des mines renfrognées bourrées d'aigreur en s'étonnant qu'on ne fasse pas davantage d'effort pour leur être agréable quand ils tirent une trogne de six pieds de long !
Je sais, je sais, après plusieurs dizaines d'années de transports en commun, après plusieurs expériences difficiles en tant que témoin ou victime, après avoir moi-même eu à subir des agressions je devrais néanmoins sourire d'un air béat en disant « merci, encore, encore, tapez-moi sur la tête ! »...
N'est-il pas curieux que l'on demande toujours aux mêmes de sourire, d'être poli, de respecter les autres, les lois et les règlements, et de payer, de payer, de payer alors que d'autres peuvent tout se permettre y compris le pire en ayant le beau rôle ?
Rédigé par : Parigoth | 03 mai 2014 à 19:52
Parigoth, vous avez une sacrée guigne !
Vous citez un incident de 1998 à l'occasion de la victoire de la France lors de la Coupe du Monde. Ce n'est pas précisément une expérience du quotidien. Je ne suis pas certain que le 11 novembre 1918, le métro parisien n'ait pas été l'objet d'incident de cette nature de la part de quelques apaches. Il paraît qu'en 1961, la sortie du métro Charonne a donné lieu à quelques désagréments. Vous en êtes encore à remâcher un incident de 1998 ? Lâchez l'affaire, c'est prescrit !
En trente ans de métro quotidien, j'ai dû voir moins d'une dizaine de personnes fumer dans une rame ou sur le quai depuis que c'est interdit. Des enfants hurlants et mal élevés, là encore, c'est rare. Les gens qui débordent de leur place, personnellement un murmure de "excusez-moi" avec un sourire léger suffit toujours, je dis bien toujours, à les remettre en bon ordre, dois-je préciser : quelle que soit leur origine ou leur âge. Je n'ai pas une exception à vous proposer. Quant à une personne seule qui bloque tout un escalator à une heure de faible affluence, vous avez une sacrée poisse !
Je ne nie pas que prendre le métro soit désagréable, c'est crasseux, c'est bousculé, c'est inconfortable. Je ne nie pas qu'il y ait des risques, des agressions, des violences verbales, ça reste rare. Je ne nie pas qu'il y ait des personnes désagréables, agressives, mal élevées, prêtes à râler sur tout le monde.
Je crois même, à la lecture de certains commentaires bien aigres ici, en reconnaître certains archétypes ! Ca peste sur la décadence, sur les autres, toujours les autres, avec des mines renfrognées bourrées d'aigreur en s'étonnant qu'on ne fasse pas davantage d'effort pour leur être agréable quand ils tirent une trogne de six pieds de long !
Rédigé par : Jean-Dominique @ Parigoth | 03 mai 2014 à 17:07
@ Savonarole | 03 mai 2014 à 15:01
Figurez vous que le dernier dimanche de Pâques je n'ai jamais vu autant de gendarmes dans mon village depuis... pfiuuu... jamais autant...
Il faut dire que nuitamment des raveurs s'étaient installés dans les fougeraies près du gave au pied de la montagne à 1km à vol de corneille...
Ainsi donc il y eut le branle-bas dans les brigades ce dimanche pour contrôler tout ce petit monde à l'aube et durant la journée, une fois dissipées les effluves des substances illicites.
Mais cela ne leur a sans doute pas suffi, sans doute contrariés de n'avoir pu déguster l'agneau pascal en famille, ils sortirent le carnet à souche pour verbaliser les autochtones, qui pour un descendait d'être allé voir ses vaches, tel autre papy allant chercher avec maman le gâteau familial et ayant, pour les 200 mètres dans le bourg de mille habitants les séparant de l'artisan boulanger, oublié de mettre la ceinture.
Et c'est ainsi qu'ayant dépassé la date du contrôle technique de ma vieille guimbarde de quelques jours avec deux fourgons de bleus devant chez moi, nous restâmes maman et moi bien sagement chez nous.
Un bref instant nous eûmes l'impression d'être des gens importants et d'avoir notre service de sécurité.
Force doit rester à la Loi et nous à la maison...
C'est la taquetique du gendarme : être là quand on ne l'attend pas.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 03 mai 2014 à 16:49
@Parigoth
En voilà des questions qu'elles sont bonnes !Il va bien falloir un jour que l'on arrête de se voiler la face au nom du politiquement correct.
Rédigé par : Jabiru | 03 mai 2014 à 16:19
Une autorité qui se tait, s'efface ou se montre rarement, tardivement. Des personnes fragiles bousculées entre la vie et la mort.
Il se trouve que parmi les multiples incidents (comme on dit en langue de bois) dont les transports en commun sont le théâtre quotidien, deux ont dernièrement retenu l'attention des médias, l'un à Lille, l'autre dans le RER :
Lors des réquisitions, le procureur a fustigé l'attitude des autres voyageurs. «En tant que représentant du ministère public, je suis inquiet de ce visage d'une société où on est capable de prendre une autre rame en laissant seule une femme face à son agresseur. Il est là l'effroi aujourd'hui... Se dire que dans notre société, on ne pourra pas compter sur la collectivité».
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/04/25/01016-20140425ARTFIG00048-agression-dans-le-metro-de-lille-personne-ne-m-a-aidee.php
Et puis :
Micheline L., 74 ans, s'apprêtait à monter dans une rame du RER B à la station Cité-Universitaire, dans le XIVe arrondissement, lorsqu'elle a été bousculé par un jeune fraudeur. Déséquilibrée par l'inconnu qui venait d'enjamber les tripodes, cette résidente du quartier a lourdement chuté contre la rame, qui circulait vers le nord de Paris.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/bousculade-mortelle-dans-le-rer-b-le-suspect-s-est-rendu-03-05-2014-3812949.php
Ces événements, loin de toute recherche du sang à la une, devraient nous faire poser plusieurs questions sur les dérives de notre société, au-delà des seules questions liées aux transports.
Nous avons déjà évoqué ici l'attitude des témoins lillois qui ont laissé se dérouler une agression sans chercher à réagir, attitude dénoncée par le procureur du lieu, admettons.
Mais pourquoi ce procureur n'a semble-t-il pas évoqué d'éventuelles responsabilités en amont, celles des transporteurs d'une part qui ne font pas leur travail en laissant rentrer n'importe qui sur leur réseau sans un minimum de contrôle, mais aussi celle des « pouvoirs publics » d'autre part ?
Dans les deux cas, les auteurs d'incidents étaient des étrangers.
Loin de moi l'idée de prétendre que ce serait parce que l'on est étranger que l'on serait obligatoirement un criminel ou un délinquant, mais force est de constater que certains étrangers, trompés ou encouragés par le laxisme général qu'ils rencontrent en France se croient parfois permis des choses qui seraient réprimées avec une extrême sévérité chez eux.
Ces étrangers étaient-ils tous deux en situation régulière en France ?
Sinon, qui les a laissés rentrer et pourquoi ?
Nous sommes obligés de nous poser ces questions, ne fût-ce que par respect pour la mémoire d'une vieille dame qui a rencontré une mort venue d'ailleurs.
Ne devrait-on pas responsabiliser personnellement les fonctionnaires chargés de l'immigration ?
Ne devrait-on pas aussi instaurer par exemple un système de « sponsorisation » comme dans les Pays du Golfe, dans lesquels un natif du lieu se porte garant et responsable d'un visiteur étranger ?
Et puis, comment les gens qui prétendent sans rire que l'immigration permettrait de « payer nos retraites » peuvent-ils nous convaincre que des gens qui refusent catégoriquement de payer un seul ticket de RER accepteraient avec enthousiasme de payer nos retraites ?
Rédigé par : Parigoth | 03 mai 2014 à 15:44