Il ne faut pas lâcher. Il ne faut pas la lâcher.
Je sais, à force c'est lassant. J'y viens, j'y reviens, je persiste, je m'incruste et je confirme. Ce n'est pas nous qui allons chercher des noises à Christiane Taubira, c'est elle qui vient nous causer du souci assez régulièrement.
Nous ne sommes pas coupables des offenses profondes ou dérisoires qu'elle inflige à la Justice et à la démocratie. Nous prenons les coups et elle garde l'aura, la gloire.
Le propre de tout pouvoir n'est sans doute pas une propension à l'abus mais, dans une autarcie aveugle et sourde, une déplorable tendance à une inconditionnalité de conservation et de repli.
Qu'on en juge.
Parce qu'elle n'a pas voulu chanter la Marseillaise et que des polémiques ont surgi à ce sujet.
Pour le président de la République, elles sont "ridicules". Pour le Premier ministre, "absurdes". Pour le ministre Rebsamen, il y a "un relent de racisme" et pour la ministre Filippetti, c'est "ignoble" (France Inter). Pour le Secrétaire d'Etat André Vallini, la polémique est "stérile et absurde" et "personne ne peut douter un instant que Taubira aime la République".
Fermez le ban !
Non, pas tout à fait puisque le sociologue de gauche Michel Wieviorka estime que c'est "le degré zéro de la politique" et que cela démontre "qu'on n'est pas capable de débattre de son action politique au sens large" (le Parisien).
Je passe sur la désinvolture méprisante des réactions politiques. Il n'est pas honteux de considérer que cette abstention de Christiane Taubira pose un problème même si la controverse, aussi compréhensible qu'elle soit, ne mérite pas cette intensité médiatique et que pour ma part je n'en tirerais pas la conclusion d'André Bercoff dans un excellent article : "Un ministre, ça chante la Marseillaise ou ça démissionne !" (Figaro Vox).
Je néglige la mise en garde condescendante de Christiane Taubira, comme si elle avait vocation à donner des leçons, à l'égard des responsables politiques contre les "facilités d'utilisation du bien commun pour créer des polémiques".
A l'occasion de cette commémoration de l'abolition de l'esclavage, la ministre a expliqué que, plutôt que de chanter la Marseillaise dont elle ne connaissait pas toutes les paroles, elle avait préféré se recueillir, s'épargnant ainsi "un karaoké d'estrade". Cette dernière expression qui a beaucoup choqué, comme s'il s'agissait d'un vulgaire divertissement, replacée dans son contexte n'a rien de scandaleux et ce serait lui intenter un mauvais procès que de demeurer sur ce plan. D'autant plus que le rituel républicain n'imposait rien.
Pour ma part, quoi qu'on pense de l'obligation ou non de chanter la Marseillaise pour un ministre - en soi, il me semble que ce serait convenable -, je suis surtout frappé par le fait que Christiane Taubira se complaît en permanence dans une posture de singularité, voire d'incongruité, presque de provocation, qui la rend chère à la gauche pure, d'évitement mais révèle un atypisme aux effets dévastateurs pour la mission qui lui a été confiée puis renouvelée.
Christiane Taubira a besoin de se distinguer, de se séparer du commun.
De la même manière qu'elle refuse de dialoguer avec des gens "qui ne pensent pas", elle n'est à l'évidence pas accordée à la banalité des attentes populaires, à la triste réalité des traumatismes causés par la délinquance et la criminalité, à la monotone et ordinaire répétition des dysfonctionnements et des agressions pénitentiaires, à l'implacable et lassante récrimination d'une France qui n'a pas le loisir de s'abandonner à l'esthétique de la parole, au confort humaniste de la belle âme inactive mais se trouve confrontée au quotidien aux mille facettes de l'insécurité et à une justice qui déçoit parfois autant qu'elle est nécessaire. Il y a, dans la complicité naturelle et bienfaisante avec tout le monde, pour un ministre l'opportunité d'une compréhension et d'une action exemplaires.
Christiane Taubira est un garde des Sceaux inadapté à une République plongée dans des temps difficiles et douloureux. Elle se regarde, s'écoute, se recueille mais si elle pouvait une seconde sortir d'elle-même, elle serait saisie. Elle aurait des tâches sur la planche. Plus une seconde pour nous éblouir ou nous énerver avec ses attitudes surprenantes, paradoxales.
Michel Wieviorka est injuste quand il met en parallèle l'incident de la Marseillaise et la politique de Christiane Taubira en déplorant que celle-ci ne soit pas discutée alors que celui-là serait surexploité.
D'abord, le peuple est-il coupable parce que le pouvoir n'a tiré aucune leçon du désastre des élections municipales pour ce qui concernait la forte revendication de justice et d'autorité ?
Ensuite, le peuple est-il coupable parce qu'au lieu de réfléchir sur les peines plancher et la rétention de sûreté durant cette période où heureusement elles ont survécu, le pouvoir va probablement les abolir en juin-juillet 2014 en préférant son dogme à l'enseignement trop insupportable du réel ?
Enfin, le peuple est-il coupable parce qu'après une inaction de quelque deux ans, à marche forcée la ministre de la Justice va accoler, je le crains, son nom à une loi, épée de bois superfétatoire, doublon avec le sursis probatoire déjà dénué de moyens matériels et humains, accablant les juges de l'application sous le nombre, et donc inévitablement condamné à ajouter ses conséquences négatives à celles de son jumeau ? Est-ce cela, la révolution tant attendue, si espérée que Christiane Taubira, contre son désir de départ, a choisi en définitive de rester pour la présenter au Parlement ? Après le mariage pour tous, la catastrophe pour tous ?
Le peuple est-il coupable de n'être pas écouté ?
Les citoyens et, j'ose le dire, moi-même ne sommes pas comptables de Christiane Taubira. Il n'y a pas un nouveau délit démocratique qui serait inventé et qui imposerait de faire silence quand tout, au contraire, incite à protester et à refuser ce qui nous est promis comme une grâce alors que ce sera notre peine.
Les fautes, les erreurs, l'idéologie et le mépris entêté et solitaire de Christiane Taubira relèvent de la seule ministre qu'elle est. Un ministre, cela se combat, cela se conteste, cela se contredit. Ou bien faut-il considérer que sur ce point également Christiane Taubira prétend jouir d'un statut à part, d'un cumul idéal ?
En bénéficiant de la gloire de ministre et, à la fois, de l'impunité tranquille et discrète du citoyen ?
Il faut bien reconnaître que depuis le début de sa carrière politique, que ce soit en Guyane dont elle a longtemps été la "dame de fer" ou en Métropole, Madame Christiane Taubira a souvent suscité - volontairement ou non - polémiques et scandales.
Sans remonter jusqu'à l'époque où, indépendantiste flamboyante et verbeuse, elle agitait le département de la Guyane de ses diatribes violentes et colorées, sans s'attarder sur l'inénarrable "procès de Christophe Colomb" qu'elle avait organisé à Cayenne, en passant avec discrétion sur sa candidature sauvage de 2002 qui devait coûter à Lionel Jospin et à la gauche d'être éliminés du second tour de l'élection présidentielle au profit du Front National, elle est, depuis deux ans qu'elle dirige la Chancellerie, au centre d'une série ininterrompue d'agitations médiatiques qui finissent par lasser.
En 24 mois, il ne s'est pas passé une saison sans que - de son fait ou de celui de ses adversaires - son nom ne fasse la une des journaux l'espace de quelques jours.
Pendant ce temps d'ailleurs, ces clameurs couvrent la voix des professionnels de la justice et de l'administration pénitentiaire qui dans leur immense majorité sont vent debout contre ses initiatives malheureuses. Mais comme trop souvent dans notre société de la futilité, de la "médiatisation" et de l'éphémère, l'accessoire cache l'essentiel.
A force de voir son nom associé au bruit médiatique, de la loi sur le mariage pour tous à la réforme de la justice en passant par la loi mémorielle sur l'esclavage, Madame Taubira devient une sorte de vedette, rôle dans lequel, avec une volupté non dissimulée, elle semble trouver un aliment de choix pour son ego surdimensionné.
Cependant, contrairement à ce que voudrait faire croire le pauvre Monsieur Copé qui tombe dans à peu près tous les panneaux qui lui sont tendus par le Front National, la dernière polémique en date est à la fois injuste et ridicule.
Quel crime a donc commis la garde des Sceaux pour que le chef du principal parti de l'opposition, s'engouffrant sans réflexion dans la première brèche, demande sa démission ?
Elle n'a pas chanté la Marseillaise lors d'une cérémonie célébrant l'abolition de l'esclavage en France en 1848 !
Et alors ? Peut-on, comme certains n'ont pas hésité à le faire, en déduire qu'elle insulte la République et le drapeau ?
Allons donc ! L'hymne national, ce jour-là, était interprété par un soliste ; il aurait été pour le moins cocasse que les autorités présentes sur l'estrade accompagnassent l'artiste de leurs chants approximatifs. Et dès lors qu'ils ont écouté dans le recueillement et la dignité - ce qui fut le cas de Madame Taubira - il ne s'est strictement rien passé que de très normal.
Nous sommes en campagne électorale pour les élections européennes, certes. Mais cela ne suffit pas à tout excuser. On fait mine de s'étonner que le peuple rechigne de plus en plus à aller voter ; ce n'est sûrement pas avec de telles querelles à la fois subalternes, injustifiées et grotesques, qu'on le convaincra de se précipiter aux urnes.
Rédigé par : Frank THOMAS | 20 mai 2014 à 15:09
Achille a écrit, 14 mai 11:33
"Les paroles de la Marseillaise sont terriblement violentes, c’est vrai. Surtout elles ne collent pas vraiment avec l’esprit de l’Union européenne qui aspire à une paix entre des pays qui furent longtemps en conflit les uns avec les autres."
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Hymne révolutionnaire et guerrier certes, quant à taxer les paroles de terriblement violentes c'est oublier le contexte de l'époque. Alors qu'elles sont compréhensibles pour tous si l'on se rapporte à la période où ce chant patriotique fut composé. Le sang "impur" qui abreuve les sillons (à savoir la terre nourricière) étant bien sûr celui du tiers-état considéré comme inférieur, par opposition au sang pur et noble des aristocrates.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 20 mai 2014 à 14:56
Madame Taubira est une personnalité originale : cultivée, brillante, non dépourvue d’humour. Mais on a le sentiment qu’elle adore se singulariser pour se donner en spectacle. Elle refuse de chanter la Marseillaise à l’inverse d’un Premier ministre qui aime le karaoké, elle vient à l’Elysée à vélo en mobilisant une escouade de gardes rapprochées et de véhicules suiveurs, etc. On pourrait allonger la liste des surprises qu’elle nous a réservées.
Ce qui fait froid dans le dos, c’est que Hollande ait confié un poste aussi sérieux que la Justice à une personne qui n’aime rien autant que le spectacle. Les compétences de Madame Taubira ne sont pas bien utilisées, d’autres fonctions lui conviendraient mieux.
Rédigé par : jack | 20 mai 2014 à 11:05
@adamastor
Je n'ai pas visionné la vidéo à laquelle vous faites allusion. Néanmoins, il me semble qu'en dehors de Christiane Taubira, qui m'est au demeurant indifférente pour ne pas dire antipathique, vous faisiez allusion à Mme Pau-Langevin, le troisième (homme) noir étant probablement Claude Ribbe ou Patrick Karam (bien que très métissés l'un et l'autre). Comme si la couleur de peau pouvait être un gage de patriotisme ou au contraire y faire obstacle. Ce que vous devriez savoir mieux que quiconque étant donné votre engagement dans une arme où la bravoure et la valeur ne connaissent pas de frontières. Douteriez-vous aussi de la vaillance, du patriotisme et du mérite du général Dumas que des hommes comme le métis Ribbe et ses amis, auxquels j'apporte tout mon soutien, voudraient voir enfin reconnu à sa juste valeur après avoir été déshonoré par Bonaparte en raison de sa couleur de peau ?
Pour en revenir à Taubira, je la soupçonne plutôt d'avoir menti en déclarant ne pas connaître les paroles de la Marseillaise qu'elle a sans doute apprise dès le primaire comme tout élève de sa génération.
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Au fait, la Marseillaise, que je la chante (en solo ou en polyphonie) devant un monument aux morts, ou l'écoute lors d'une commémoration, me fait toujours vibrer ; j'ajoute que deux de mes petites-filles (métisses) de 5 ans et 3 ans en connaissent déjà par coeur le premier couplet et le refrain.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 18 mai 2014 à 23:24
Nul n'est obligé de chanter La Marseillaise. Je viens de voir, en différé hélas, le débat qui a opposé Zemmour à Domenach dans l'émission animée par Léa Salamé "Ca se dispute". Avant le débat sur l'épisode de La Marseillaise/C.Taubira, un extrait de la cérémonie au cours de laquelle les faits ont eu lieu, a été diffusé. Et que voit-on qui n'a pas été souligné par les commentateurs ? Les trois personnes noires (un homme et deux femmes) présentes sur « l'estrade à karaoké », n'ont pas chanté l'hymne national alors que tous les autres le chantaient, détruisant sans doute l'harmonie de la soliste... Faut-il croire que les trois cités, contrairement aux autres, sont de fins mélomanes ?
Rédigé par : adamastor | 18 mai 2014 à 15:03
"hameau, tout à votre obsession vous ne cessez de ressasser les mêmes sornettes. Il faut atterrir mon brave ! Qui parle de repentance, de dédommagement, à part vous et vos pareils. Un conseil, relisez avant de poster. On ne peut être plus obtus. Pauvre de vous !"
Rédigé par : Mary Preud'homme | 15 mai 2014 à 00:26
Ressasser est bien peu de choses devant le matraquage subi.
Puisque vous parlez de lecture, je vous conseille un livre écrit par un monsieur très courageux. Béarnais, il a vécu à proximité du camp d'internement de Gurs d'une capacité d'hébergement de 30.000 personnes qui au fil du temps est devenu dans la mémoire fabriquée un camp de concentration vichyste, malgré les témoignages de juifs et de républicains espagnols y ayant séjourné et remerciant le régime de Vichy et ses représentants des conditions d'hébergement, tant que ce camp fut situé en zone libre.
Le titre de ce livre s'applique aussi au devoir de mémoire de l'esclavagisme.
"Gurs, la dérive mémorielle" de Gilbert Marestin.
Beaucoup, beaucoup de courage pour rétablir LA vérité.
C'est vous qui semblez être sur un petit nuage.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 16 mai 2014 à 15:54
@Pierre-Antoine
C'est à croire que l'on veut que le peuple se révolte et qu'une nouvelle bastille tombe !
Article 2.
Rédigé par : Parigoth | 15 mai 2014 à 19:53
Cher Philippe,
A lire votre billet nous nous sommes demandées si dans le fait d'appeler Madame Taubira, le garde des Sceaux, il n'y aurait pas une petite pointe de misogynie collective ignorant la féminité de la dame. Comme nous aurions aimé blottir nos têtes attristées au creux de ses bras ronds, bercées de sa respiration. N'est-ce pas l'image même d'une justice protectrice maternante, maternelle ?
Tous les hommes de la terre ne se sentiraient-ils pas protégés auprès de Madame Taubira comme auprès d'une diva ?
Une estrade, c'est une voie, une via, une pax romana. A quand la première représentation lyrique ? Car dès cet instant où la dame qui nous avait charmés de ses séductions, de ses mensonges publics, de ses déclamations poétiques reste muette sur un chant, nous nous demandons si la cantatrice ne protège pas sa voix de quelques dons cachés.
Nous aimons les voix graves, cassées, jazzy ouvertes et interprétées.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 15 mai 2014 à 17:46
Sarkozy avait promu la discrimination positive à l'égard des minorités.
Hollande l'a fait avec Taubira.
Il ne faut pas chercher plus loin les raisons de sa présence au gouvernement.
Le PS a également payé avec Harlem Désir.
Rédigé par : Polochon | 15 mai 2014 à 14:31
@PB
Le peuple coupable ou Taubira coupable ?
Ras le bol de cette "justice de gauche" que vous avez servie avec conviction et certainement sincérité, mais apparemment sans discernement (du chemin où elle dérive) et qui heurte de plus en plus les Français !
D'un côté la justice déplore la non assistance à une femme violée dans le métro :
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/lille-des-temoins-d-une-agression-sexuelle-dans-le-metro-s-eloignent_1511311.html
et emprisonne un citoyen qui se défend :
http://24heuresactu.com/2014/05/13/legionnaire-de-la-gare-du-nord-la-vague-de-soutien-continue/
C'est à croire que l'on veut que le peuple se révolte et qu'une nouvelle bastille tombe !
Cordialement
Rédigé par : Pierre-Antoine | 15 mai 2014 à 14:08
Très bien le commentaire de Catherine JACOB, bien documenté.
Rédigé par : anne-marie marson | 15 mai 2014 à 13:12
Ras le bol de la repentance !
Par pitié qu'on en finisse avec cette logorrhée sur le pardon qu'on devrait implorer aux descendants des victimes des atrocités commises par nos ancêtres.
Je n'ai jamais demandé pardon à un Palatin pour les villageois massacrés par Turenne.
Je de demanderais pas qu'un Algérien me demande pardon parce que son grand-père aurait coupé les glaouis de mon frère.
Rédigé par : Claggart | 15 mai 2014 à 13:08
@Jérôme
Merci pour votre longue réponse courtoise, qui appellerait quelques commentaires, mais comme vous le rappelez, nous sommes surtout là pour commenter ceux de Philippe Bilger, même s'il ne nous interdit pas d'élargir le champ de sa réflexion.
Pourquoi lorsqu'il s'agit d'histoire, est-il impossible de parler de colonisation et d'esclavage sans que ne revienne cette accusation de supposée demande de repentance qui ne serait pas acceptable puisque nous ne serions pas comptable des erreurs passées ?
La réponse repose tout simplement sur la constatation du fait que l'histoire - revue et corrigée - est instrumentalisée depuis longtemps chez nous, y compris hélas à l'école par des enseignants qui jouent aux boute-feu auprès de jeunes gens venus d'ailleurs en les victimisant avec les thèmes de la « colonisation » et de l'esclavage.
Il faut savoir que plusieurs ont reçu le message, car dans bien des cas des jeunes Français aborigènes se font agresser par ces derniers qui leur disent « vous nous avez colonisés ! », en accompagnant ces propos qui excusent tout d'un certain nombre de représailles.
Rédigé par : Parigoth | 15 mai 2014 à 10:31
"Emmanuel Kant a une phrase que j'aime bien : "on mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter.""
Rédigé par : Jerome | 15 mai 2014 à 08:18
Il valait mieux dire : « …qu’il est capable de surmonter. »
On voit par là effectivement tout ce qui sépare l’idéalisme passif de la bien-pensance de la volonté d’action que Nietzsche formule ainsi :
"L'essence la plus intime de l'être est la volonté de puissance"
Enfin ce que j’en dis.
Rédigé par : Tipaza | 15 mai 2014 à 09:21
Le gouvernement est en passe d'être composé d'icones indéboulonnables : il y avait Taubira, il y a maintenant Segolène Royal !
Rédigé par : Guzet | 15 mai 2014 à 08:43
Bonjour Philippe, bonjour cher Parigoth,
J'essaye habituellement de ne pas commenter nos propres commentaires, plutôt de réfléchir aux tribunes que nous propose notre hôte.
Cher Parigoth je partage au moins une chose avec vous, je l'espère, la liberté de parole. A ce titre je partage également l'idée qu'il n'est pas heureux de répliquer à la réflexion par l'anathème, raciste, fasciste, bien-pensant, gôchiste et autres joyeusetés qui alimentent généralement les conversations, les monologues devrais-dire, et que c'est pour cela, qu'aussi divers d'opinions que nous soyons, nous fréquentons ce site qui nous permet une très libre expression tant qu'elle reste dans les limites du convenable.
Il me semble que vous manquez, dans la lecture de mes propos, d'un peu de nuances, et que vous pratiquez, c'est devenu une antienne chez ceux qui souhaiteraient dire tout et n'importe quoi, ce dont je me garde de vous accuser, le point Godwin à rebours. Il y a le pendant de l'anathème godwinien, que l'on pourrait nommer pour lui rendre hommage l'anathème Alain de Benoistien. Toute personne qui tient un propos contrariant une parole supposée "mal-pensante", serait un "bien-pensant".
Dire ce qu'est l'histoire, ce qu'on pense qu'elle est, qu'elle ne s'arrête pas à une loi d'abolition ou à la décolonisation, qu'elle a des conséquences dans le présent n'est en rien une demande de repentance. L'histoire elle-même peut être contredite, je ne suis pas un "Gayssotiste".
Penser que la France reste globalement un pays raciste, plus mais jusqu'à quand, de ce racisme violent qui existait, mais d'un racisme un peu diffus, inconscient, ne signifie pas que l'on ne pourrait critiquer un ou une noire. D’où tirez-vous cette idée ?
Affirmer que Mme Taubira fait l'objet de propos et de comportements racistes, à moins d'être aveugle et sourd, relève presque de la tautologie. Cela n'empêche en rien de la critiquer, ce dont ne se prive d'ailleurs pas notre hôte.
L'idée que l'on ne pourrait plus rien dire participe d'une volonté de pouvoir tout dire. C'est une dialectique habile qui sert à repousser sans cesse les limites. Mais quelles limites ? Critiquer les propositions de Mme Taubira, pourquoi pas ? Lui accoler comme certains et certaines l'ont fait des bananes, des têtes de singes, si cela vous paraît relever du dialogue utile et pas du racisme, alors je m'y perds. Et j'appartiens à la catégorie, peut-être de bien-pensants, qui pense que ces propos sont inacceptables, plus que pour d'autres, l'histoire étant ce qu'elle est.
Pourquoi lorsqu'il s'agit d'histoire, est-il impossible de parler de colonisation et d'esclavage sans que ne revienne cette accusation de supposée demande de repentance qui ne serait pas acceptable puisque nous ne serions pas comptable des erreurs passées ? Je ne vois que l'incertitude déstabilisante que cela provoque dans les esprits de ceux qui ne veulent pas voir cette histoire sereinement. N'est-ce pas l'étude nos incertitudes qui nous fait avancer ? J'ai fait philo-5.
Emmanuel Kant a une phrase que j'aime bien : "on mesure l'intelligence d'un individu à la quantité d'incertitudes qu'il est capable de supporter."
Rédigé par : Jerome | 15 mai 2014 à 08:18
"Reine des gens sans inquiétudes, etc. salut à toi..."
Rédigé par : Mary Preud'homme | 14 mai 2014 à 20:47
« Misogynie à part », il y a beaucoup de points communs entre Christiane Taubira et Mary Preud’homme !
Rédigé par : Tipaza | 15 mai 2014 à 07:33
Bonsoir M. Bilger et merci pour votre billet, que je trouve fort bien écrit.
Où est la France ?
Où va la France ?
La France mobilise-t-elle encore ?
La France fait-elle encore rêver ?
La France me fait mal.
France, relève-toi !
Dans son contexte originel, La Marseillaise est un chant de guerre révolutionnaire, un hymne à la liberté, un appel patriotique à la mobilisation générale et une exhortation au combat contre la tyrannie et l'invasion étrangère.
Il ne faut pas moins que cet hymne pour galvaniser le Français au combat.
Même si les paroles sont glaçantes et sans équivoque, sa mélodie, son entrain et son chant me donnent des frissons.
Pourquoi ?
Parce que je suis prêt à donner ma vie pour défendre mon cher pays, la terre de mes ancêtres. Parce que je suis prêt à me sacrifier pour défendre la liberté de mes compatriotes et de mes enfants, à l'instar de ceux qui, par le passé, se sont battus à mort pour libérer notre pays de la tyrannie.
Parce que je sais d'où vient ce chant et parce que je n'entends pas renoncer à ma fierté d'être Français.
Voilà ce qu'on appelle le patriotisme.
A défaut de chanter La Marseillaise, j'espère que Madame Taubira, ministre régalienne (eh oui, un garde des Sceaux n'est pas un ministre de pacotille), éprouve aussi des frissons lorsqu'elle se recueille sur l'estrade.
Et en ces moments cruciaux qui demandent à chacun de faire un effort pour le bien commun, j'espère que les barons politiques locaux abandonneront leur vanité et leur cupidité pour servir une cause plus grande et plus noble : la réforme territoriale.
Rédigé par : RF - le Français a besoin de restaurer son sentiment national | 15 mai 2014 à 02:06
Mais, Philippe, si elle avait tant cherché à se montrer singulière et en opposition avec le commun, elle aurait chanté la Marseillaise, seule alors que tous les officiels, préfets, ministres, maires de toutes tendances se taisaient pour écouter et se recueillir ! Elle se serait distinguée en chantant toutes les paroles car personne, ici, ailleurs et jusqu'à Jupiter ne connaît toutes les paroles de la Marseillaise ! Elle a été, en l'occasion, d'une banalité intégrale.
Taubira est-elle si singulière ou ne veut-on pas plutôt la singulariser de force car c'est assez pratique de pouvoir catalyser sur une personnalité forte tous les péchés du monde ?
Le peuple n'est coupable de rien et certainement pas de ce qu'on voudrait lui prêter des intentions sur lesquelles il n'a pas eu à s'exprimer. On ne prête qu'aux riches et le peuple ne l'est pas, il a approuvé le mariage pour tous par l'élection d'un candidat qui en avait annoncé la mise en place. Durant la discussion, le peuple a manifesté majoritaire une opinion au mieux favorable, au pire indifférente sur ce projet et l'on sait comment a terminé la Manif pour tous, dans la discorde et l’extrémisme.
Le peuple n'a évidemment pas manifesté la moindre hostilité au projet de réforme pénale du gouvernement lors des élections municipales dont il n'a échappé à personne que ce n'était franchement pas le sujet.
Alors de quoi vous plaignez-vous, Philippe ? De ce qu'on interdise la contestation de C. Taubira ? Où avez-vous déniché cela ? En quoi une polémique stérile sur le fait que C. Taubira n'aurait pas chanté la Marseillaise, comme tous ses voisins, en quoi cette polémique aurait-elle un quelconque rapport avec le droit absolu, total, permanent de contester une politique ? Il faudrait donc contester Taubira pour le principe de la contester, même quand elle n'est pas contestable ? Pour ne rien lâcher, faut-il aller jusqu'à brailler n'importe quoi pourvu que l'on braille contre Taubira ?
Non Taubira n'est une icône intouchable et le peuple n'est pas coupable mais on a encore le droit d'appeler un chat, un chat et une polémique stupide et fausse telle qu'elle doit être nommée, sans pour autant interdire, par ailleurs, la plus rude des contestations sur le fond d'une politique !
Dites-nous en quoi les peines-plancher sont extraordinaires quand toutes les statistiques démontrent le contraire ! Dites-nous en quoi les peines de probation obligatoirement exécutées sont une catastrophe quand les peines actuelles d'emprisonnement ne sont pas exécutées ?
Et si le peuple est innocent, dites-lui de quoi car il ne se savait pas même accusé !
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 15 mai 2014 à 01:09
@ Armand Meyer-Schwaab | 14 mai 2014 à 08:52
Faut être aussi sot que Lambert Wilson pour dire que La Marseillaise est raciste: elle a été écrite contre les Autrichiens !
Wilson est un bon acteur, pourtant. Ça l'aide à dire des énormes bêtises avec un air entendu.
La Marseillaise, c'est une musique qui pète, un des rares hymnes à être reconnu dès les premières mesures.
J'aime bien l'hymne brésilien, mais les paroles sont un peu fades à côté !
https://www.youtube.com/watch?v=n4jMkd7XYAs
Rédigé par : Alex paulista | 15 mai 2014 à 00:54
hameau, tout à votre obsession vous ne cessez de ressasser les mêmes sornettes. Il faut atterrir mon brave ! Qui parle de repentance, de dédommagement, à part vous et vos pareils. Un conseil, relisez avant de poster. On ne peut être plus obtus. Pauvre de vous !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 15 mai 2014 à 00:26
Mme Taubira n'a pas chanté la Marseillaise l'autre jour. Pour se justifier, elle a trouvé une tirade dont elle a le secret et qui a endormi tout le monde. Sa conclusion, ultime trait d'esprit, a réveillé une polémique qui ne faiblit pas. Le karaoké est un art mineur certes ; mais populaire en diable !
Mme Taubira chantera-t-elle l'hymne européen qui figure dans la proposition de constitution européenne proposée par M. Valéry Giscard d'Estaing, refusée par les Français interrogés par référendum ? Rien n'est moins sûr. Si les paroles de l'Ode à la joie de Ludwig Van Beethoven valent le détour, alors la dernière strophe vaut le voyage intersidéral :
Soyez enlacés, millions.
Ce baiser de toute la terre !
Frères ! Au-dessus de la voûte étoilée
Doit habiter un très cher Père.
Vous fondez à terre, millions ?
Pressens-tu le Créateur, monde ?
Cherche-le par-delà le firmament !
C'est au-dessus des étoiles qu'il doit habiter.
Rédigé par : vamonos | 14 mai 2014 à 23:13
@ Mary Preud'homme | 14 mai 2014 à 18:41
Ah non c'est trop facile !
Les écoliers par le biais de leurs livres scolaires ont connaissance de la traite des nègres. C'est un fait historique même s'il est quelque peu malmené.
N'ont à se repentir voire dédommager s'il le faut, que les descendants des responsables. Mais il a suffi qu'on parle d'argent pour que monsieur Juppé réagisse :
http://www.europe1.fr/Politique/Indemniser-l-esclavagisme-pour-Juppe-il-ne-faut-pas-tout-melanger-2117487/#
Ils sont donc connus. A vous de décider d'ouvrir la boîte de Pandore et de rechercher s'ils sont coupables, responsables... ou pas. Vous avez tout le loisir de réviser l'Histoire. Je vous donne carte blanche si j'ose dire, en vous souhaitant bonne chance.
Mais j'estime que dans l'état ou se trouve notre pays nos ministres ont plus urgent que de faire du mémoriel leur principale activité.
Je ne suis ni responsable ni coupable et n'ai pas à enlever mon béret devant le descendant d'une supposée victime de la traite négrière pour expier des crimes que ma famille n'a pas commis.
L'amalgame, ça suffit. Et d'être traité comme des "salauds" aussi.
Sinon vous avez là sous vos yeux des responsables français qui ont soutenu les néonazis de Kiev voulant faire des progroms et la chasse au juif. Le fait qu'ils soient de gauche ne devrait pas être pour vous un obstacle.
Il s'agit là de mémoire immédiate.
Mes petits-enfants pourront dire : ils savaient et n'ont rien fait et l'ont même encouragé et financé.
Mais on leur racontera une autre histoire bien sordide sur la responsabilité des Français qui n'en pouvaient mais.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 14 mai 2014 à 23:03
@Mary Preud'homme
Toujours les mêmes ramages à ras des pâquerettes, le même aveuglement, la même intolérance pour combattre prétendûment d'autres intolérances.
Donc pour vous, appeler un chat un chat serait de « l'intolérance » ?
Je devrais donc vous consulter avant d'écrire quoi que ce soit, sachant que vous êtes seule habilitée à dire le Bien, pour écrire « j'ai vu Médor » quand je viens de croiser Raminagrobis pour vous faire plaisir ?
Au fait, savez-vous que Staline est mort et que le Mur de Berlin est tombé ?
Rédigé par : Parigoth | 14 mai 2014 à 22:45
@Robert
Ils oublient ce faisant que cet hymne a été celui de la "Liberté en marche" en Europe.
Hummh...
J'ai l'impression que vous ignorez que bien des gens en Europe se seraient bien passés de l'importation de cette « liberté » qu'ils n'avaient pas demandée, je pense entre autre à un coin de Suisse qui a eu à pâtir des méfaits des gens qui prétendaient leur apporter la « liberté »...
D'une certaine manière, nous pouvons même penser que la naissance du sentiment national allemand, avec les conséquences que l'on sait, a été une conséquence directe du comportement des gens qui leur apportaient la « liberté » en chantant (faux)...
Rédigé par : Parigoth | 14 mai 2014 à 20:49
Vous devriez changer vos lunettes à prismes réducteurs et falsificateurs Parigoth. Quitter votre marigot pour la haute mer. Respirer l'air pur. Toujours les mêmes ramages à ras des pâquerettes, le même aveuglement, la même intolérance pour combattre prétendûment d'autres intolérances.
"Reine des gens sans inquiétudes, etc. salut à toi..."
Rédigé par : Mary Preud'homme | 14 mai 2014 à 20:47
@Mary Preud'homme
Pourquoi serait-il interdit et "culpabilisant" pour les générations actuelles, à commencer par les descendants des victimes, de célébrer une date rappelant l'abolition de l'esclavage comme on a coutume de commémorer nombre d'événements qui ont fait notre histoire ?
Ce qui est gênant est qu'il ne s'agit pas réellement de célébrer « l'abolition de l'esclavage » mais l'abolition d'un esclavage particulier, bien ciblé, en occultant volontairement les autres de façon bassement négationniste, en cherchant à « stigmatiser » une catégorie de Français supposés être responsables de ce que certains de leurs ancêtres potentiels auraient pu commettre de répréhensible selon nos critères actuels, comme si dans notre civilisation un tel type de responsabilité collective décalée dans le temps avait un sens.
Nous sommes là en présence de manœuvres aux relents idéologiques de bas étage risquant de plus d'attiser des tensions qui n'ont pas lieu d'être.
Tout le contraire d'un geste pacificateur et rassembleur.
Rédigé par : Parigoth | 14 mai 2014 à 20:12
A propos de Mme Taubira, il faut peut-être se poser des questions simples.
Est-elle raciste, elle-même qui sans cesse se plaint du racisme ? Je suis persuadé que oui ; elle déteste les blancs sauf ceux qui sont de gauche.
Aime-t-elle la France ? Je crois que non. Elle doit éprouver une haine féroce envers la France chrétienne et veut contribuer à en faire un pays métissé, une grande Guyane.
Hollande le savait-il quand il l'a nommée ? Certainement oui. L'un et l'autre mènent "la lutte finale" contre la France millénaire et ça ce n'est pas la Marseillaise.
Rédigé par : Ribus | 14 mai 2014 à 19:49
On peut difficilement reprocher à Philippe Bilger de ne pas porter Christiane Taubira dans son coeur quand on sait que certains de ses proches ne l’appellent pas Christiane, mais Madame Taubira. Je songe à son ancien mari Roland Delannon, à sa soeur Nicole Amusant et à son frère Jean-Marie Taubira. Son ancien prof d’anglais au lycée a même déclaré : Si les Guyanais sont ravis de la voir faire carrière à Paris, c'est aussi parce qu'ils sont soulagés de ne pas l'avoir sur le dos à longueur d'années.
Rédigé par : moncreiffe | 14 mai 2014 à 19:40
Autant je n'apprécie guère Madame Taubira pour ses choix politiques, autant je considère que le procès qui lui est fait est essentiellement d'intention et bassement politicien. Il s'agit pour moi du niveau zéro de la politique réduite à des considérations indignes de notre République.
Quelques points exigent d'être précisés. Tout d'abord il s'agissait d'une cérémonie officielle et non d'une réunion politique, ce qui oblige au respect d'un cérémonial avec ses règles.
En l'espèce, quoi que l'on pense de Madame Taubira, force est de constater qu'elle n'a pas dérogé aux règles du cérémonial. Il convient de rappeler que les militaires y sont très souvent associés. A-t-on jamais vu une troupe sous les armes, sauf cas exceptionnel, chanter la Marseillaise ? Non : parce que le cérémonial exige le silence du recueillement.
Il me revient en mémoire une réunion dans un grand amphi parisien présidée par Monsieur Sarkozy à laquelle étaient invités des militaires représentant toutes les forces armées. En fin de réunion, Monsieur Sarkozy, ignorant les traditions militaires, a entonné la Marseillaise, ainsi qu'il le faisait à la fin de ses réunions politiques. L'assistance a mis quelques secondes à le suivre parce qu'il n'est pas de tradition de désacraliser l'hymne national dans les rassemblements de cette nature, pas plus qu'il n'est de tradition, dans ce milieu très soumis à ses codes, d'applaudir en fin d'intervention d'un orateur.
Par voie de conséquence, le reproche fait à Madame Taubira est illégitime. En revanche, sans doute comme le président de la République, elle a cru se livrer à un "bon mot" en parlant de "karaoké d'estrade". Si l'on suit ses explications sans parti pris, on comprend très bien qu'elle n'a pas voulu attenter au caractère de l'hymne national, quelles que soient par ailleurs ses options politiques actuelles et passées. Cependant ce mot associé au pseudo-incident du refus de chanter l'hymne national, résonne comme une erreur supplémentaire de communication, comme lorsqu'elle s'est enferrée dans ses explications en brandissant un texte par lequel elle disait ne pas avoir été informée de la procédure judiciaire d'écoute de l'ex-président de la République. Donc à jouer les lyriques, elle se prend systématiquement les pieds dans le tapis. Erreur de communication peu acceptable à ce niveau de responsabilité, surtout lorsqu'il se répète à l'excès.
Restent les interventions de Jérôme et Max Tissot. Il estiment la Marseillaise rédhibitoire, vulgaire, Armand Meyer-Schwaab allant jusqu'à proposer l'adoption de paroles figurant sur un site Internet. Sur ce point, il reste surprenant que personne ne s'avise de demander à la Grande-Bretagne de modifier les paroles du sien, voire aux Etats-Unis...
Si l'on ne peut contester leur droit de penser ainsi, ils montrent aussi une méconnaissance profonde du sens historique de notre hymne national. Ils oublient ce faisant que cet hymne a été celui de la "Liberté en marche" en Europe. Ils oublient les résistants, parfois d'origine étrangère, qui ont été fusillés par les Allemands en la chantant car pour eux elle avait à l'heure de leur exécution par un peloton allemand le même sens qu'à son origine...
C'est aussi insulter les militaires français qui acceptent le sacrifice de leur vie pour leur patrie symbolisée par le drapeau tricolore et la Marseillaise, symboles sacrés d'une France qui actuellement se renie par l'entremise de nos politiciens qui restent des nains politiques, loin des Clemenceau, Jaurès ou de Gaulle. Pour s'en persuader, il suffit d'analyser l'affaire ukrainienne dans laquelle l'Union européenne qu'il ont bâtie en refusant par principe une "Europe-Puissance" en ont fait un nain politique incapable de montrer le moindre muscle face à la Russie de Poutine.
Par ailleurs, quand Jérôme écrit : "L'histoire a des conséquences. Elle ne s'achève pas avec la décolonisation et la fin de l'esclavage", il serait intéressant qu'il nous précise quand elle aura l'heur de s'achever.
En effet, dans cette même logique, la France a subi sur son sol deux guerres mondiales du fait principalement de la volonté des dirigeants du IIe et du IIIe Reich allemands. Le général de Gaulle, par le traité de l'Elysée, a estimé qu'il était temps au début des années 1960 de rétablir des relations de confiance et d'amitié avec l'Allemagne. Et pourtant à l'époque nombreux étaient ceux qui avaient subi dans leur chair et leurs esprits la férule allemande, nazie en l'espèce. Je me souviens d'un grand-oncle, prisonnier à Rawa Ruska pour s'être évadé à plusieurs reprises de stalag initial, éprouver encore des tremblements et avoir la chair de poule à la simple vue d'un chien berger allemand : il avait en effet vu trop de ses camarades dévorés par les chiens lâchés par leurs gardiens... Sans compter le régime qu'ils leur faisaient subir dans ce camp de concentration.
Alors il me semble que tout citoyen français se doit, pour que la concorde nationale puisse se réaliser, d'abandonner ses griefs, tels ceux de l'esclavage ou de la décolonisation. A titre d'exemple, en ce qui concerne l'Algérie, va-on jusqu'à la fin des temps reprocher à la France de l'avoir conquise en 1830 ? Le FLN n'a-t-il pas la part prépondérante de responsabilité sur l'état actuel de ce pays, lui qui en est aux commandes depuis 1962 ? La France doit-elle aussi assumer les fautes politiques et économiques du FLN depuis l'indépendance, voire oublier les fondements des choix du FLN en 1954 qui ont conduit à la guerre telle qu'il l'a voulue ?
Avec mes excuses à Monsieur Bilger pour la longueur inhabituelle de cette intervention.
Rédigé par : Robert | 14 mai 2014 à 19:27
Certains font part de leur admiration pour Christiane Taubira. Vous avez remarqué à mon précédent commentaire que je ne la partage pas du tout. Christiane Taubira n'a vraiment rien sur le plan intellectuel qui m'impressionne.
Mais on peut élargir le débat. Récemment, Eric Zemmour et Nicolas Domenach, pour une fois d'accord, constataient une forte baisse de qualité de notre personnel politique, tous partis confondus, depuis vingt ans.
Il suffit de comparer, par exemple, François Hollande à François Mitterrand.
J'ai quelques idées sur cette question, mais j'aimerais connaître les vôtres.
Rédigé par : Franck Boizard | 14 mai 2014 à 19:17
M. Bilger, j'ai chanté la Marseillaise au certificat d'études, c'était obligatoire, je ne la renie pas, je vibre lorsque je l'entends.
Ceci dit je sais ce qu'est la France, "ma France" que j'aime, cette France qui me convient très bien sans avoir besoin d'entendre son hymne à tout bout de champ (chant ?).
Alors s'il vous plaît laissez les politiques qui ne veulent pas la chanter libres de le faire, quant au "karaoké", vu la cacophonie entendue parfois, ça ne me dérange pas de ne pas l'entendre !
Rédigé par : jean martin | 14 mai 2014 à 19:14
Cette femme, ancienne indépendantiste, fonctionne comme un électron libre. Rassurez-vous Philippe elle n'est qu'éphémère et cherche sans doute une porte de sortie en multipliant ses postures. Et à notre âge, il vaut mieux éviter un coup de tension.
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S'agissant d'électron libre, après Mme Taubira c'est Mme Royal qui va prendre le relais. Après les idées fumeuses, la créativitude. Pas fini de disserter sur les solutions miracles sorties du chapeau.
Rédigé par : Jabiru | 14 mai 2014 à 18:48
Qui parle de culpabilité ou de repentance, hameau dans les nuages, sinon vous et toute une cohorte de contributeurs de mauvaise foi.
Alors qu'il s'agit uniquement d'admettre certains faits historiques longtemps occultés, de les reconnaître, de les replacer dans leur contexte, tout en permettant à ceux qui souhaitent rendre témoignage à quelques précurseurs qui se sont honorés en s'opposant à l'esclavage et donc aux abolitionnistes, d'agir en conséquence. En quoi cela vous dérange-t-il ? Et combien de fois faudrait-il répéter les mêmes explications avant d'être entendu ?
Pourquoi serait-il interdit et "culpabilisant" pour les générations actuelles, à commencer par les descendants des victimes, de célébrer une date rappelant l'abolition de l'esclavage comme on a coutume de commémorer nombre d'événements qui ont fait notre histoire ?
Un peu de tolérance que diable et que l'on cesse de tout rapporter à sa petite personne ! Le monde ne s'en portera que mieux !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 14 mai 2014 à 18:41
«A l'occasion de cette commémoration de l'abolition de l'esclavage, la ministre a expliqué que, plutôt que de chanter la Marseillaise dont elle ne connaissait pas toutes les paroles, elle avait préféré se recueillir, s'épargnant ainsi "un karaoké d'estrade". »
Passe encore qu'elle n'ait pas connu toutes les paroles de l'hymne national du pays du gouvernement auquel elle a l'insigne honneur d'appartenir, mais qu'elle n'ait pas pris la peine de les apprendre par simple respect pour le peuple régit par la constitution de la Ve République est proprement scandaleux !
Si ce chant révolutionnaire lui insupportait tant, peut-être eût-il fallu penser à faire reformer l'article 2, avant même de pourfendre les opposants au «pour tous», vu que l'hymne national est lui aussi «pour tous», et dans sa forme actuelle tant que l'une ou l'autre de ces propositions de révision n'aura pas été adoptée à la majorité.
Dans son contexte originel, La Marseillaise est sans doute un chant de guerre révolutionnaire, mais aussi un hymne à la liberté, un appel à la mobilisation générale et une exhortation au combat contre la tyrannie et l'invasion d'armées étrangères (à l'époque les armées impériales autrichiennes).
Son caractère d’hymne national, qui plus est dans son tempo initial, a été réaffirmé en 1958 — par l’article 2 de la Constitution de la Cinquième République française qui est toujours la nôtre, donc celle du gouvernement de notre pays et a fortiori s'impose comme tel à ses membres. Elle a été magnifiquement chantée par Jessye Norman à l'occasion des fêtes de commémoration du Bicentenaire de la Révolution française organisées sous un gouvernement socialiste. Et telle que Jessye Norman l'interprète ça pourrait aussi être appelé en renfort de Bring Back Our Girls. Penser à faire coller son image à celle de Jessye Norman dans ce dernier contexte, ça c'eût été de l'instinct politique !
Qu'un président de la République (qui a avoué avoir bien conscience qu'il n'a été élu que sur le rejet de son adversaire et non pas sur une adhésion au programme quinquennal de gouvernement de son parti), trois ministres du gouvernement en place (le premier d'entre eux, Rebsamen (travail), Filippetti (culture), et un Secrétaire d'Etat ( André Vallini = Réforme territoriale et du coup, là ça craint véritablement compte tenu des enjeux de toutes sortes qu'implique le fait de retoquer les territoires !!), s'oublient au point de qualifier, je vous cite, de «relent de racisme», de «polémiques absurdes», «ridicules» et enfin «stériles» le fait que le peuple de France s'en déclare «Absolut shocking» est en soi «Absolut shocking» x cinq !
Ces gens n'ont aucune idée des mots qu'ils emploient dans le langage qu'ils sont censés avoir en commun avec le peuple qui les a élus pour les gouverner avec sagesse et retenue et non pas avec cette morgue postillonnée du haut d'échasses électorales fort branlantes depuis les dernières municipales chaque fois que l'électeur leur crie : «Si j'aurais su, j'aurais pas venu... mettre ce bulletin dans l'urne» !
Faut-il rappeler au garde des Sceaux l'Article 433-5-1 du code pénal créé par Loi n°2003-239 du 18 mars 2003 - art. 113 JORF 19 mars 2003 -, toujours en vigueur :
«Le fait, au cours d'une manifestation organisée ou réglementée par les autorités publiques, d'outrager publiquement l'hymne national ou le drapeau tricolore est puni de 7 500 euros d'amende.
Lorsqu'il est commis en réunion, cet outrage est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende.»
Est-ce que la commémoration de l'abolition de l'esclavage n'est pas une manifestation publique ?
Est-ce que le fait pour un ministre d'ignorer délibérément un article d'une constitution toujours en vigueur n'est pas une manière de s'asseoir sur icelle ?
Enfin, le karaoké est un divertissement populaire très en faveur de nos jours et on ne voit pas pourquoi son caractère populaire devrait se voir brocarder par les membres d'un gouvernement qui se prétend socialiste et qui prend ainsi inconsidérément, mais tant pis pour lui, le risque de perdre tout le public de The Voice (TF1) sans compter celui de "N'oubliez pas les paroles" (France 2). Sans compter celui de Gainsbourg, et ce public est plus nombreux que le public de hooligans qui soutient les footballers frondeurs au salaire indécent des clubs qui ne gagnent pas de matchs et aiment se distinguer de ceux qui en gagnent et qui ne répugnent pas à entonner l'hymne national des pays qu'ils représentent !
De ce seul point de vue c'est une faute politique d'une rare ampleur. Si elle avait eu au moins la présence d'esprit d'alléguer un subit enrouement, même sans y croire on aurait pu admettre la volonté de ne pas offenser le sang versé pour la France des droits de l'Homme et le peuple qui en est l'héritier et prend plaisir au karaoké ou encore à l'accordéon...!
C'est précisément quand on prend le risque d'être exposé (= vu de tous) sur l'estrade qu'il convient d'être à l'unisson du peuple ! Surtout lors de la commémoration d'une loi qu'on a soi-même inspirée et qui n'eût pas été rendue possible sous des cieux moins cléments à l'égard des revendications et de l'application des droits de l'Homme !
« L’hymne qu’on aime le plus reprendre en chœur » ne saurait qu'être rassembleur et ce qui rassemble est tout sauf «absurde», aimerait remontrer aux queues de pies fraîchement émoulues de l'éducation de Jules Ferry la citoyenne Lambda !
Rédigé par : Catherine JACOB | 14 mai 2014 à 18:19
Bon, là ça devient pathologique.
En lisant ces élucubrations, je vous imaginais les écrire après une nuit de sommeil agitée et fiévreuse, harcelé par un cauchemar épouvantable où pendant que vous mijotiez à feu doux dans la posture du cochon à la broche, Taubira à demi-nue dans sa tenue tribale africaine touillait dans une grande marmite à vos dimensions.
Rédigé par : Nordine | 14 mai 2014 à 17:25
Philippe Bilger a écrit :
"Christiane Taubira a besoin de se distinguer, de se séparer du commun.".../... elle n'est à l'évidence pas accordée à la banalité des attentes populaires, à la triste réalité des traumatismes causés par la délinquance et la criminalité, à la monotone et ordinaire répétition des dysfonctionnements et des agressions pénitentiaires, à l'implacable et lassante récrimination d'une France qui n'a pas le loisir de s'abandonner à l'esthétique de la parole, au confort humaniste de la belle âme inactive, mais se trouve confrontée au quotidien, aux mille facettes de l'insécurité et à une justice qui déçoit parfois autant qu'elle est nécessaire".../... Christiane Taubira est un garde des Sceaux inadapté à une République plongée dans des temps difficiles et douloureux. Elle se regarde, s'écoute, se recueille mais si elle pouvait une seconde sortir d'elle-même, elle serait saisie. Elle aurait des tâches sur la planche. Plus une seconde pour nous éblouir ou nous énerver..."
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Il me semble que l'on pourrait accoler cette définition à la plupart des politiciens, décideurs et autres technocrates fort prolixes en belles et fières paroles mais souvent beaucoup plus déconnectés des réalités que ne l'est Christiane Taubira, que j'imagine d'ailleurs bien plus en révolutionnaire coiffée du bonnet phrygien et brandissant une pique qu'en archange de la paix ! Même si elle s'en est parfois défendu en surjouant les vierges noires tutélaires tout en susurrant les paroles mièvres et décalées du temps des cerises !
Finalement, beaucoup de bruit pour rien.
Rédigé par : Mary Preud'homme (Allons enfants de la Patrie en polyphonie) | 14 mai 2014 à 14:27
M. Bilger,
C'est une insulte au législateur français et à vos anciens collègues que de considérer que tous les maux dont souffre la justice française vient de cette brave femme. Je trouve au contraire que revenir sur les peines plancher et les rétentions de sûreté constitue une avancée pour une justice plus respectueuse des droits de l'homme. On comprend bien que vous ne soyez pas d'accord avec la politique pénale d'une ministre de gauche, parce que vous êtes plutôt sympathisant de la droite. Mais, tant que vous continuerez de la considérer comme une "ministre à part", elle ne pourra bénéficier d'aucune circonstance atténuante de votre part. C'est dommage pour un homme de votre valeur.
Rédigé par : ibrah | 14 mai 2014 à 14:21
@Jérôme
Christiane Taubira victime du racisme ? C'est évident Philippe.
C'est tout de même incroyable que de nos jours on ne puisse rien dire et rien écrire sans que quelqu'un -généralement appartenant aux générations jeunes conditionnées par la propagande politico-médiatique et sensibles aux effets de mode - ne vienne nous sortir du « racisme » à tout propos.
Avons-nous oui ou non encore le droit de critiquer ce qu'il peut y avoir d'objectivement critiquable chez quelqu'un sans que l'on soit obligé de pondérer ou d'infléchir ses propos en fonction des origines supposées de la cible desdites critiques ?
Le vrai « racisme », n'est-ce pas plutôt cette manière non-dite de reconnaître la différence d'une personne « pour le bon motif » au lieu de la traiter comme n'importe qui d'autre sans ménagements si les circonstances l'exigent ?
Rédigé par : Parigoth | 14 mai 2014 à 14:05
@ zefir | 14 mai 2014 à 10:41
Quels démons ?
Pourquoi devrions-nous être responsables du comportement de nos aïeux si tant est qu'ils aient été criminels ?
Mon père était-il officier allemand ? Non.
Mon grand-père faisait-il travailler des noirs dans des mines africaines ? Non.
Ma famille a-t-elle fait fortune dans le bois exotique ? Non.
Et si cela avait été le cas, en quoi en aurais-je été responsable ?
Ces personnes dont les aïeux ont été directement impliqués battent les estrades, jouent « les pères la morale », passent leur temps à vouloir nous culpabiliser en nous écrasant sous les talons de leurs bottes humanistes.
Quand madame Taubira se plaint que dans les îles et en Guyane on fasse venir des métropolitains pour occuper des postes que des Guyanais pourraient tenir, l’accuse-t-on de racisme antiblanc, de sentiments ou de ressentiments moisis à l’égard de la France ? Pourrait-on imaginer de penser que ces communautés sont surreprésentées ici notamment dans la fonction publique sans se faire taxer de racisme ?
Jouer de la carte noire pour attiser les haines et provoquer des réactions qu’elle ne manquera pas de condamner est un jeu dangereux et indigne d’une représentation nationale. Sauf à vouloir faire oublier son incompétence.
Quand on se dit profondément amoureuse de la France qui, chose la plus répandue sur la planète, n’est pas exempte de défauts on arrête de sortir et de brandir les vieilles chaussettes ou de s’amuser des petites manies provoquant la risée du voisinage international qui n’en est pas moins atteint mais qui la ferme par patriotisme.
On divorce !
Pendant que résonne la Marseillaise, Madame Taubira, joignez le geste à votre silence. Posez votre main sur votre cœur.
PS : une pensée pour les petites filles chrétiennes coptes enlevées en Egypte par des musulmans « qui ne sont pas représentatifs de leur communauté » ainsi que les esclaves Qataris.
Parce que là on s’en foote.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 14 mai 2014 à 13:02
@moncreiffe
Claude Balbastre, organiste à Notre-Dame de Paris, sauva son orgue de la destruction en improvisant des hymnes révolutionnaires et en jouant la Marseillaise devant les sans-culottes. Il est du reste l'auteur de variations sur notre hymne national.
Le problème de Taubira est qu'elle n'aime pas la France : il faut remonter le temps, lire ses déclarations et décrypter ses faits et gestes lorsqu'elle était militante au "mouvement guyanais de libération" (sic) pour mieux comprendre ses motivations d'aujourd'hui. J'en viens à me demander si son attitude "singulière" et "provocatrice", pour reprendre les termes de Philippe Bilger, ne fait pas écho à sa période indépendantiste où, par exemple, elle pousse son mari, Roland Delannon, à militer dans la clandestinité.
Qui va se décider à écrire sa biographie ?
Rédigé par : caroff | 14 mai 2014 à 12:34
Une antipathie obsessionnelle ça se soigne !!
Détendez-vous !
Aviez-vous remarqué que le maire de Fréjus ne chantait pas lui non plus la Marseillaise ?...
À vrai dire on s'en fiche.
Mais égalité et fraternité sont plutôt du côté de Taubira que de Rachline.
Rédigé par : moutagnac | 14 mai 2014 à 12:31
"D'abord, le peuple est-il coupable parce que le pouvoir n'a tiré aucune leçon du désastre des élections municipales pour ce qui concernait la forte revendication de justice et d'autorité ?"
De quelle source tenez-vous cette information ?
Rédigé par : Hakim I. | 14 mai 2014 à 11:44
Ce texte, issu de la page Facebook de Christiane Taubira, n’est qu’un extrait de sa déclaration :
« Luxembourg. Quand, à la note exacte, au-dessus de l’orchestre, la voix de la soliste se détache… j’écoute. Et j’écoute jusqu’au bout. A la fin, ayant salué l’orchestre de la tête, je félicite la cantatrice, qui glisse dans la conversation être d’origine haïtienne mais n’avoir jamais vécu à Haïti.
Place Catroux. Quand, dans le premier silence de l’orchestre, monte la voix, masculine cette fois, bravant le crachin, j’écoute. Est-ce la technique, est-ce l’acoustique, la voix, par moments, tressaille. J’en parle avec quelqu’un qui me dit que d’où il était, il n’entendait que par à-coups, ‘c’est sûrement la sono, madame’.
Lorsque, en fin de réunion publique, emportés par une ferveur désordonnée, nous entamons la Marseillaise, chacun y va de son lot de dissonances et le chant le plus maltraité de France retentit, revigoré par ces centaines, ces milliers de voix qui disent, plus encore que le souvenir enflammé des grandes heures du passé, l’exaltation du moment vécu ensemble là, conjurant les difficultés, l’inquiétude, la peur, criant confiance en l’avenir. J’y vais alors gaillardement de ma part de fausses notes.
Sinon, j’écoute. Le timbre, la tonalité, la première note et là où elle mènera le chant.
Déjà, pour le bicentenaire de la Révolution, lorsque, sur la place de la Concorde, place de réconciliation après la Terreur, après les tambours, puis les instruments à vent, puis les cuivres et la flûte traversière, un silence, et s’élève la voix sublime et fougueuse de la soprano Jessye Norman entonnant le sixième couplet, Amour sacré de la patrie… Liberté liberté chérie… c’est soudain le courage, la force, la puissance, et tout d’un coup l’ardeur et la vaillance de ceux qui allèrent au combat en tutoyant la mort, qui envahissent l’espace et l’esprit. J’écoute.
Il arrive que le chœur de foule, à contretemps des choristes, s’il trouve son tempo et sa tessiture, basse contre voix ténor, aiguë contre voix alto, dégage une harmonie singulière. Le résultat est rare.
Mais certaines circonstances appellent davantage au recueillement… qu’au karaoké d’estrade. »
Les raccourcis qui en ont été faits se rapprochent d’une manipulation plus que d’une citation.
Rédigé par : Christian C | 14 mai 2014 à 11:38
Le jugement sur Taubira disant qu'elle est "brillante" me consterne.
Elle est emphatique, ampoulée, verbeuse, ronflante, cuistre, méprisante, hautaine oui. Mais brillante ?
Son style est d'une lourdeur de plomb et ses idées creuses.
A ma connaissance, il n'y a que deux politiciens qui s'expriment dans un français agréable : Jean-Marie Le Pen (sa fille, franchement pénible à entendre, devrait en prendre de la graine) et François Bayrou.
Rédigé par : Franck Boizard | 14 mai 2014 à 11:37
Les paroles de la Marseillaise sont terriblement violentes, c’est vrai. Surtout elles ne collent pas vraiment avec l’esprit de l’Union européenne qui aspire à une paix entre des pays qui furent longtemps en conflit les uns avec les autres.
Personnellement, je trouve que le Chant des Partisans serait plus approprié pour notre hymne national. Les paroles de Joseph Kessel et de son neveu Maurice Druon sont bien dans le contexte de notre époque et la musique d’Anna Marly magnifique.
Oui mais voilà, changer un hymne national c’est une véritable révolution culturelle et bien des Français ne sont pas prêts à franchir le pas.
Encore des polémiques à n'en plus finir.
Rédigé par : Achille | 14 mai 2014 à 11:33
Il y a une volonté délibérée de vouloir minimiser les propos du ministre qui a comparé un symbole national à un karaoké d'estrade. Si Ribéry ou Nasri avaient osé un tel dérapage verbal on aurait eu droit à une sérieuse remise en cause nationale de la question sur qu'est-ce qu'être Français ? Il y a une sélection de la bêtise érigée en noblesse selon les intervenants, pas un commentaire sur la pitoyable prestation sur le plateau du Grand Journal du groupe Twin-Twin nu enroulé dans le drapeau français avec une chaussette pour cacher leur sexe. Comme ces guignols étaient sur Canal + il ne s'agissait pas d'un outrage mais d'un divertissement. Il n'y a pas longtemps les pitreries de Dieudonné avaient mis la France en branle.
Rédigé par : SR | 14 mai 2014 à 10:45
La Marseillaise est l'hymne national le plus absurde de la planète, et même odieux pour légitimer par principe le génocide politique.
Mais quoi qu'il en soit, en attendant d'avoir un chef d'Etat capable d'en changer les paroles tout en préservant le caractère sacré, un ministre de la République doit effectivement chanter l'hymne national ou démissionner.
Si en plus, ce ministre se moque de tous ceux qui le chantent en utilisant le qualificatif de karaoké, on devrait le fiche à la porte.
Et comme au surplus, son attitude est difficilement dissociable d'une propagande d'anti-France esclavagiste, elle devrait en répondre devant un tribunal.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 14 mai 2014 à 10:44
Le vrai problème de Taubira, que ceux qui la critiquent n'osent pas avouer (comme pour les footballeurs), est qu'on a de sérieuses raisons de mettre en doute son patriotisme, ce qui est tout de même gênant pour un ministre. D'où cette attention exacerbée aux signes extérieurs de patriotisme.
L'insistance obsessionnelle d'une certaine gauche sur l'universalisme est une manière déguisée d'exprimer son mépris des particularismes français et, donc, de la France et des Français.
Quant à ceux qui trouvent la Marseillaise sanguinaire, j'en ai autant à propos de l'Internationale et du Chant des Partisans. Mais "c'est pas pareil", évidemment...
"C'est pas pareil" signifie "la Marseillaise c'est français donc c'est mal. Alors que l'Internationale et le Chant des Partisans (1) c'est de gauche donc c'est bien".
Nous sommes cernés par la bêtise. Heureusement, il est encore possible d'éteindre la radio et la télé et de ne lire les journaux que de loin en loin.
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(1) Il y aurait beaucoup à dire sur l'accaparement de la mémoire de la Résistance par la gauche, mais c'est hors-sujet.
Rédigé par : Franck Boizard | 14 mai 2014 à 10:42
Vous vous y prenez mal M. Bilger :)
J'avoue que je n'ai pas lu votre billet. Principalement, parce que je ressens une certaine gêne à vous lire lorsque vous vous abandonnez à vos démons.
Rédigé par : zefir | 14 mai 2014 à 10:41