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10 mai 2014

Commentaires

Mary Preud'homme @ Braillard

A l’occasion de la remise d'un prix par le Sénat, Olivier Pétré-Grenouilleau a fait des déclarations tendant à relativiser l’importance de la traite européenne et mettant en cause la loi de mai 2001 qui a qualifié l’esclavage de crime contre l’humanité comme l'a rappelé Marcel Dorigny. Voilà donc, outre le fait d'avoir cherché à relativiser les chiffres de la traite, ce qui le fit accuser, entre autres, par certains historiens de "révisionniste". Des historiens qui soulignent aussi que le code noir, tel qu'il fut défini et perdura pendant les Lumières jusqu'à être rétabli sournoisement par Napoléon, est unique dans les annales et certainement une tache indélébile doublée d'une hérésie dans la patrie des droits de l'homme.
Quant à comparer les visions d'OPG à celles de Galilée, là on est en plein délire. D'autant que le susnommé contrairement au second cité est furieusement tendance si j'en crois la pluie d'éloges attachée à ses oeuvres.

Parigoth

@Braillard
Quant au commentateur qui met OPT et Lugan sur le même plan... et qui parle "d'univers inquisitorial" pour parler de la discussion scientifique engendrée par les travaux d'OPT...

J'ai cru me reconnaître dans ce commentateur...

Je n'ai pas cherché à établir une échelle de valeur quelconque entre ces deux historiens, qui sont complémentaires et tous deux respectables.
Vous semblez sous-estimer les compétences de Bernard Lugan. Je vous rappelle qu'il est un spécialiste de l'Afrique, dont il possède une expérience de terrain y compris dans des circonstances troublées, contrairement à plusieurs de ses collègues.
Bernard Lugan est aussi reconnu et estimé par des universitaires étrangers.

Enfin, nierez-vous que le milieu universitaire français, du moins dans le domaine de l'histoire et des sciences sociales, se distingue de ses équivalents dans le monde par son sectarisme obtus et par son intolérance dogmatique ?
La cabale montée contre OPT est patente.

Robert

Pour éviter de poursuivre la polémique sur les auteurs de la traite négrière, quelques réflexions de la journaliste Martine Gozlan sur un fait divers saoudien qu'elle relie à l'action de Boko Haram :

http://www.marianne.net/martinegozlan/1-000-coups-de-fouets-10-ans-de-prison-pour-un-blog-c-est-l-Arabie-Saoudite_a107.html

C'est sans conteste là que se joue l'avenir d'une certaine forme d'humanité (ou plutôt d'inhumanité).

Braillard

Je me permets respectueusement de commenter pour souligner une inexactitude dans un terme utilisé, que je trouve assez grave non sous votre plume, que j'estime, mais dans la possibilité qu'il y a qu'elle soit reprise par d'autres, bien moins estimables.

Vous dites : "Qui peut contester aujourd'hui, depuis que certaines scandaleuses polémiques ont en vain cherché à altérer l'honneur et l'intégrité de l'historien Olivier Pétré-Grenouilleau, que la traite orientale ait été plus intense que la traite atlantique et que, pour la première, les commanditaires étaient des Arabes et les exécutants des Africains ?"
Eh bien... Olivier Pétré-Grenouilleau lui-même, en fait, dont chacun devrait lire l'ouvrage dans lequel il qualifie, dès les premières pages, la traite occidentale de bien plus "intense" que la traite orientale, et il utilise précisément le terme "intense", pour souligner qu'il n'y a pas de nuances de gravité entre l'une et l'autre. La traite orientale s'est étalée sur dix siècles en gros, la traite occidentale sur bien moins. Ce qui explique que l'une soit bien plus massive en termes de populations déportées, et que l'autre soit plus célèbre en raison de son côté "intense", précisément (et d'autres facteurs qu'il évoque plus tard dans le livre, comme la lutte des abolitionnistes et l'héritage politique qui en découle etc.)

En vérité, je suis toujours attristé qu'on utilise à tort et à travers les travaux de ce grand historien et, d'une façon générale, les travaux universitaires qui se prêtent peu à la simplification.

Sur un sujet comme celui-ci, il est bon de reprendre texto ce qui est écrit dans les ouvrages de recherche, et de les recontextualiser....c'est à cause de ce genre d'usages que Pétré-Grenouilleau a vu sa réputation entachée, de façon injuste, parce que ses travaux sont repris par d'autres qui n'ont pas le même sens de la nuance. Ce n'est pas votre cas, mais j'ai d'ores et déjà eu quelques conversations avec des individus de mon entourage qui ont lu votre billet et, incultes au possible, en ont déduit que "la traite orientale était pire que l'occidentale".

Vous ne lui rendez donc pas service en le faisant intervenir dans ce débat de cette façon.

En outre, sur la question de l'exécution des traites par les Africains eux-mêmes, il souligne bien et à plusieurs reprises que ce fait ne doit pas conduire à inférer une forme de "coresponsabilité" générale des Africains, pour la simple raison que les Africains n'ont eu une conscience identitaire africaine que par et donc après les traites esclavagistes (enfin c'est bien mieux étayé dans son livre, qu'encore une fois j'enjoins chacun à lire, sans lecture idéologiquement conditionnée, cela va de soi).

Quant au commentateur qui met OPT et Lugan sur le même plan... et qui parle "d'univers inquisitorial" pour parler de la discussion scientifique engendrée par les travaux d'OPT... bref.

Catherine A viré du Vaucluse

Juste une précision, Mariani recalé par les électeurs du Vaucluse a été élu parmi la douzaine de nouveaux députés des Français de l'étranger (encore une façon de recaser quelques bras cassés) obtenant à peine plus de 10 000 suffrages ; c'est dire l'enthousiasme qu'il a fait naître.

Parigoth

@Jean-Dominique
Les juifs bordelais cités n'étaient pas des armateurs mais des négociants (...)

Eh bien vous devriez vous dépêcher de l'expliquer à ces messieurs du Cran car ils s'apprêtent à réclamer des dommages et intérêts à leurs descendants...

Quant au Portugal et à l'Espagne, deux aimables pays qui avaient chassé leurs juifs et qui furent les plus gros commerçants d'esclaves européens, avez-vous une révélation fracassante du même type ?

Veuillez vous renseigner sur les conversos.

Par ailleurs :
Durant le XVIe siècle, forcés à s’exiler d’Espagne pour échapper aux griffes de l’Inquisition, les Juifs d’Espagne et du Portugal fuirent vers les Pays-Bas. Les Néerlandais accueillirent les bras ouverts ces commerçants talentueux et qualifiés. En s’implantant à Amsterdam, où ils devinrent la plaque tournante d’un univers juif urbain unique et accédèrent à des statuts qui anticipaient l’émancipation des Juifs d’Occident de plus d’un siècle, et à partir de là ils commencèrent à s’établir dans les colonies anglaises et hollandaises du Nouveau Monde. Celles-ci incluaient Curacao, le Surinam, Récife et la Nouvelle-Amsterdam (hollandaises), la Barbade, la Jamaïque, Newport et Savannah (anglaises). Dans ces avant-postes européens, les Juifs, avec leur longue expérience du commerce, leurs réseaux communautaires qui leur transmettraient des informations précieuses sur l’état des marchés, ont joué un rôle important dans le capitalisme marchand, la révolution commerciale et l’expansion du Nouveau Monde à travers le développement économique des colonies. Le contrôle stratégique des Caraïbes a permis aux Juifs de bénéficier d’une influence disproportionnée dans le commerce du Nouveau Monde aux XVIIe et XVIIIe siècles.
(…)
La traite négrière est une caractéristique majeure de la vie économique des Juifs. Le Surinam étant l’une des plaques tournantes majeure du commerce triangulaire. Les Juifs nord-américains et des Caraïbes jouèrent un rôle clé dans ce commerce. Les registre d’une vente d’esclaves en 1707 révèlent que les dix plus gros acheteurs juifs contribuèrent à plus de 25 % de la vente (10 400 Guilders pour un total de 38 605 Guilders).
Marc Lee Raphael : "Les Juifs et le judaïsme aux Etats-Unis ; une histoire documentée" (New York; Behrman House Inc, Pub. 1983. Pages 14, 23-25).

Voir aussi :
"L'argent venait des communautés juives d'Amérique du Sud, en partie grâce à l'esclavage, et est arrivé en Hollande par la suite, où les banquiers juifs s'en occupaient", a dit le rabbin Lody van de Kamp à l'Agence télégraphique juive (JTA). "Les non-juifs ont également été complices, mais nous aussi. Je me sens en partie complice".
http://www.i24news.tv/fr/actu/international/europe/131231-rabin-hollandais-les-juifs-ont-profite-de-l-esclavage

Xavier NEBOUT

JDR

Et les armateurs étaient protestants, et la plupart des capitaines aussi.

Quant à Tocqueville, il est largué, et vous aussi.
Le nord voulait protéger son industrie naissante des importations européennes alors que le sud devait exporter ses produits agricoles.
Effectivement, un salarié coûte moins cher qu'un esclave, mais on n'a pas attendu Tocqueville pour le savoir. C'est pour cette raison qu'il n'y en avait pas en Egypte au temps des pharaons.
Vous avez aussi tout faux concernant l'Eglise, car elle s'est toujours opposée à l'esclavage - comme elle a pu -, à commencer par Saint Paul.

JDR, Parigoth, il faut faire le tri entre le financement des opérations - les prêts à grosses aventure -, l'armement, les transactions qui étaient confiées aux commandants de bateaux, les Africains qui achetaient de la marchandise et revendaient des esclaves, et les acheteurs et fournisseurs en Amérique pas très catholiques. L'armateur fournit le bateau et les équipages. A l'escale, le capitaine d'armement s'occupait de l'armement alors que le commandant traitait les opérations commerciales (lorsqu'il avait 20 ans, feu mon père était capitaine d'armement). Ceci dit, moi, je croyais que les Chartrons, La Rochelle et Nantes étaient plutôt protestants...

Jean-Dominique @ Parigoth

Parigoth, désolé mais vous lisez mal, y compris les textes de partisans de Dieudonné.
Les juifs bordelais cités n'étaient pas des armateurs mais des négociants : ils achetaient en Hollande des produits qui devaient être ensuite revendus par les armateurs bordelais catholiques en Afrique. Ils participent à la première étape du commerce triangulaire, où il n'y a pas d'esclaves en jeu, et ne participent ni à l'achat ni à la revente d'esclaves. Pourquoi ? Ils n'étaient sans doute pas plus moraux que d'autres mais cela leur était tout simplement interdit par le Code Noir de Colbert ! Seuls les catholiques avaient le droit de faire de la traite d'esclaves.

Quant au Portugal et à l'Espagne, deux aimables pays qui avaient chassé leurs juifs et qui furent les plus gros commerçants d'esclaves européens, avez-vous une révélation fracassante du même type ? Des bouddhistes ?

Noblejoué

@ catherine A. je ne vois pas le rapport
"Si je suis contre la GPA, comme Sylviane Agacinski et bien d'autres heureusement, c'est que je ne peux accepter que l'argent permette d'acheter, ou de louer, le corps d'un autre. C'est tout bête. Quant à votre comparaison entre certaines professions, difficiles, mal payées et la prostitution, excusez-moi mais je la trouve absurde. Et en tout cas d'une mauvaise foi confondante."

Absurde ma comparaison entre toutes les professions que les parents ne souhaitent pas pour leurs enfants ? Absurde de reprendre votre critère ?
Je n'ai pas dit que balayer ou être l'auxiliaire d'une machine soit la même chose que se prostituer (d'ailleurs est-ce qu'une chose est la même chose qu'une autre ?).

Je n'ai fait que reprendre votre critère. Soit votre critère est absurde et je ne dois pas le reprendre, soit votre critère n'est pas absurde, et je peux le reprendre.

Qui fait preuve d'absurdité ou de mauvaise foi, je vous le demande ?
Soit un critère est valable, en l'occurrence ce que les parents veulent pour leurs enfants, soit il ne l'est pas.

Pour moi, il ne l'est pas, mais ne m'attaquez pas sous prétexte que vous commencez à vous apercevoir qu'il est défectueux ! S'en prendre aux autres pour ses erreurs n'est pas d'une grande honnêteté intellectuelle.

Après le sermon, les excuses.

En effet, j'ai pensé que vous sacralisiez le sexe comme le font un certain nombre de chrétiens (Boutin qui parle de la différence sexuelle en disant qu'elle est plus importante que Dieu, quelle comique, et les croyants qui ne réagissent pas à ce qui va tellement contre leur foi...) et d'autres dont je ne dirai rien parce que ce n'est ni drôle ni le sujet.

Je suis d'accord sur le fait qu'il faille moins se reproduire (attention, ne rien imposer aux gens !), pour l'écologie et parce que trop de gens le font de manière irresponsable (et croient se justifier en disant que ça ne tournera pas forcément mal, le credo des irresponsables).

Mais je pense que le corps de chacun lui appartient. Que la société empêche de se vendre ou donner en esclavage pour préserver à chacun l'usage de son corps est bien. De même qu'on interdise de vendre ses organes pour en préserver l'entièreté.
Normes sanitaires et conditions de travail me semblent aussi des garanties.

Mais la société me semble aller trop loin, traiter les gens en enfants en interdisant certains usages récréatifs du corps comme la drogue ou la prostitution ou la GPA.

Si l'on voulait protéger les gens, on augmenterait les droits et améliorerait les conditions concrètes de la vie des pauvres, des femmes et autres victimes potentielles.

Priver les gens déjà privés d'argent de certains choix me semble bien cruel sous couvert de compassion et de principes.

Persécuter les drogués me semble encore plus absurde. Ils s'évadent de la réalité ? Vraiment compréhensible. Eh bien on leur donne raison, on leur montre combien elle est pourrie en les persécutant.

Alex paulista

Thierry Mariani nous en sort une de temps en temps pour exister.
Après les tests ADN, la déchéance de nationalité pour des crimes communs, la "déculpabilisation" grâce à Boko Haram.

À sa décharge, pour se faire élire dans le Vaucluse il faut régulièrement envoyer des clins d’œil aux fachos.

catherine A.  je ne vois pas le rapport

Noblejoué, juste une précision, je n'ai aucune sympathie, et c'est un euphémisme, pour Boutin and Co comme vous semblez le croire et la reproduction n'a rien de sacré pour moi ; je serais même favorable à un peu moins de reproduction tant je pense que l'explosion démographique est une catastrophe mais le sujet est tabou et j'entends d'ici les cris d'orfraie. Si je suis contre la GPA, comme Sylviane Agacinski et bien d'autres heureusement, c'est que je ne peux accepter que l'argent permette d'acheter, ou de louer, le corps d'un autre. C'est tout bête. Quant à votre comparaison entre certaines professions, difficiles, mal payées et la prostitution, excusez-moi mais je la trouve absurde. Et en tout cas d'une mauvaise foi confondante.

Valerie

Rédigé par Monsieur Savonarole le 11 mai 2014 à 15:49

"...Qui à Dresde demande des comptes au Royaume-Uni pour les 300.000 Allemands grillés lors des bombardements ?..."

Vous n'y allez pas un peu fort avec le chiffre que vous avancez ?

Excellent article + quelques photos :

http://www.dailymail.co.uk/news/article-2276944/I-destroyed-Dresden-Bomber-Harris-unrepentant-German-city-raids-30-years-end-World-War-Two.html

On ne reecrira pas le passe et je refuse de me mortifier injustement... qui plus est lorsque je ne m'estime pas concernee !!

Breizmabro

@hameau dans les nuages:12 mai 2014 à 09:52
"Voir Monsieur Valls Galfetti marmonner La Marseillaise au côté de Madame Taubira, taiseuse à ses moments, ex-indépendantiste et anticolonialiste, il fallait oser"

Je suis bien d'accord avec vous surtout après avoir entendu son discours du 8 Avril au Parlement, la main sur le cœur : "Soyons fier d'être Français, la France a cette même grandeur qu'elle avait dans mon regard d'enfant (...), la grandeur de Jaurès, de Clemenceau, de de Gaulle, la grandeur du maquis et c'est pourquoi j'ai voulu devenir Français, et être Premier ministre du gouvernement de la France est un immense honneur pour moi (...)"

Le dire c'est bien, le prouver c'est mieux ;)

J'attends avec impatience les consignes que la ministre des Sports va donner aux sportifs : "chantez ou pas le karaoké les gars les filles, on s'en fiche !"

"La France a cette même grandeur qu'elle avait dans mon regard d'enfant" ; et dans le regard de Taubira il y avait quoi ?

Parigoth

@Jean-Dominique
Et, X.N., je passe sur l'absurdité de votre propos concernant le protestantisme responsable de l'esclavage : Portugais, Espagnols et Français étaient de bons catholiques que je sache.

Mais cela n'implique pas que les négriers de ces nations aient tous été nécessairement catholiques.
Par exemple :
http://mmvebekale.free.fr/pages/dieudonne.htm
En France, il faut signaler de grands noms juifs tels que David Gradis, Samuel Alexandre, installés à Bordeaux, qu’on retrouve dans le commerce triangulaire. On peut multiplier les exemples de ce type pour montrer que la part des juifs dans le commerce des Nègres est loin d’un mythe destiné à attiser la propagande antisémite, mais correspond à une réalité écrite dans des livres sérieux.

Il est aussi possible de se reporter aux travaux du Professeur (et rabbin) Marc Lee Raphael pour ce qui concerne la traite néerlandaise et nord-américaine.

duvent

Décidément, la polémique toujours la polémique, pour que rien ne change il n'y pas mieux... Je suis pour le renouvellement de mon ADN et mes petits-enfants me font l'honneur de m'emmener en terra incognita ! Car il me semble que le semblable avec le semblable est assez peu productif. Quant aux discussions perpétuelles sur la rétribution des souffrances des uns, des malheurs des autres, c'est significatif que les frontières sont bien là dans les têtes bornées et remplies d'amertumes stériles... Pour ce qui est des européennes l'évidence qui saute à la figure, c'est que les politiques irrespectueux de l'histoire et de tous les morts qui la jalonnent ont bel et bien tué cette Europe, il n'en reste rien que des hommes et des femmes préoccupés par le pouvoir, les beuveries et autres sauteries très amusantes et tellement distrayantes de Bruxelles ! Les hommes de qualité sont moqués et écartés car l'heure n'est pas à la conscience, encore moins à l'éthique et surtout pas au courage... VIXIT ! Voilà Dodo la saumure, c'est le nouvel Achille, ou Ajax, ou Hector, ou l'Abbé de Rancé, ou...

hameau dans les nuages

Manuel Valls :

"Dénonçant "l'équation infâme" du commerce des êtres humains, il a également souligné que "cette histoire, c'est notre histoire. L'Histoire de la France. De la France et des Outre-Mer".

"Elle doit être dite, rappelée, enseignée, assumée, sans rien occulté", a lancé le Premier ministre, soulignant la "part plus sombre" de l'Histoire de France, "qu'il faut éclairer"

Non franchement ? Il ne faut rien occulter, il faut assumer Monsieur Valls ?

Non franchement !

Monsieur Valls, nous aurions besoin, nous aussi, d'éclaircissements.

Faites ce que je dis, ne faites pas ce que nos familles ont fait.

Et nous devrions, nous qui ne sommes pas responsables, nous couvrir la tête de cendres et marcher en robe de bure avec les clefs de la ville en offrande ?

Voir Monsieur Valls Galfetti marmonner La Marseillaise au côté de Madame Taubira, taiseuse à ses moments, ex-indépendantiste et anticolonialiste, il fallait oser.

La gauche l'a fait. La droite aurait pu le faire.

Je suis scotché.

Ça y est les hirondelles nidifient. Instant magique.

De l'air ! On étouffe !

semtob

Cher Philippe,

A quel moment penser l'Europe ?
Comment communiquer sur l'Europe ?
A quoi riment les futures primaires si chacun doit se taire ?
Nous aimerions dire à Monsieur Juppé qu'il ne détient pas le monopole de la vérité européenne et que comme Henri Guaino l'exprime, il faut repenser de nombreuses constructions humaines dans l'Europe.
Il est possible d'être plus innovant dans les projections européennes et d'être moins fantomatique dans notre présence.
Oui, il est tout à fait possible de défendre des points de vue pour mieux défendre l'Europe.
Critiquer le fonctionnement des institutions européennes n'est pas vouloir rejeter l'Europe et bien au contraire préserver sa pérennité et la paix.
Nous ne savons pas comment a été fait le choix du représentant d'Ile-de-France, mais il semblerait que son profil soit une erreur de communication majeure. Etre sorti de l'ENA, avoir fait corps avec la Cour des comptes n'est plus une référence et tout type de haut fonctionnaire qui ne sait pas communiquer car bien que nous intéressant beaucoup à la construction européenne, nous découvrons la candidature de Lamassoure comme sortie du chapeau. Aucune communication sérieuse n'est présentée sur la toile en dehors de quelques blagues grossières sur les cochons, sur les Corses et les laiteries. Monsieur Juppé au lieu de stresser Monsieur Guaino devrait aborder l'essentiel.
Par exemple présenter la motivation de ce choix. Peut-être que la communication est facilitée par les moyens modernes, encore faut-il savoir l'utiliser. Juppé se met à rêver et cela se voit. Les électeurs demandent de la clarté, de la sincérité, des explications et un arrêt de conduites opportunistes détestables. Il faut encourager la libre parole courageuse de Guaino, le combat intéressant de Jacob et que la vieille garde apprenne la sagesse.
Vive la jupette et ceux qui osent.
Vive La Marseillaise.
françoise et karell Semtob

Alex paulista

L'idée de dédommager les régions ou les pays anciennement victimes de l'esclavage est grotesque. Combien pour les Juifs ? Combien pour les Chouans ? Et les Albigeois ? Et les harkis ?
La réponse, pour ceux qui ont souhaité rester Français, est la solidarité nationale devant les problèmes d'aujourd'hui. Pour les autres, la solidarité internationale devant la grande pauvreté.

Ce genre de remboursement ne compense jamais rien mais au contraire ravive les mauvais souvenirs et le ressentiment. La dette payée par l'Allemagne après la Grande Guerre est un mauvais exemple à ne pas suivre.
Et franchement, si un Martiniquais blanc et un Martiniquais noir sont dans la même difficulté financière, je me vois mal prendre au blanc pour donner au noir parce que l'arrière arrière grand-père de l'un exploitait celui de l'autre.
La solidarité, oui, le remboursement mémoriel, non !

Tipaza

Christiane Taubira n’a pas chanté La Marseillaise, lors d’une cérémonie de commémoration de la fin de l’esclavage.
Elle a ensuite donné des explications alambiquées, absolument pas crédibles, pour essayer de justifier, sans convaincre d’ailleurs, son attitude.
Elle est plus prolixe lorsqu’elle récite des vers de poète haïtien à l’Assemblée, vers qu’elle veut provocateurs.

Il est clair qu’il s’agit pour elle de montrer le ressentiment qu’elle éprouve à l’égard de la France et de la République. Cela on le savait depuis longtemps.
Son attitude et son ressentiment ne serait rien si elle n’était pas ministre. Mais même ça, n’est rien.

Ce qui est plus grave, parce que plus profond, c’est que ce comportement démontre à l’évidence que la repentance perpétuelle est utilisée comme instrument de déstructuration de la société française.

Un instrument de vengeance pour ceux qui comme elle vivent avec la haine au cœur.
Et pour les masochistes de la bien-pensance elle est un moyen d’éviter, un moyen de fuir la réalité d’un monde par nature violent et conflictuel, comme il en a été depuis toujours. Une lâcheté se dissimulant derrière de bons sentiments.
Un grand classique des hommes et des sociétés.

Enfin ce que j’en dis.

Noblejoué

@ catherine A. une indignation à géométrie variable bis
"Noblejoué, ce que je voulais dire c'est que les larmes de crocodile sur la période de la traite négrière donnent à beaucoup une bonne conscience à peu de frais. Moi je refuse de me repentir, je n'ai rien fait, pas plus que mes ancêtres ; et même si c'était le cas je ne serais pas responsable de leurs actes"

Pas responsable, mais il me paraîtrait plus juste que les descendants d'esclavagistes enrichis par l'esclavage paient sur leur patrimoine un dédommagement aux descendants pauvres d'esclaves. Un dédommagement dont la nation ne recevrait rien, ou pire encore, comme en France, où elle serait payée en lois mémorielles liberticides et sabotant la recherche historique comme le montre l'affaire Pétré-Grenouilleau.

"Par contre je serais responsable et coupable d'admettre prostitution et GPA que certains à gauche, Mme Badinter en tête, trouvent parfaitement normales."

Il est vrai qu'on a le devoir, rarement suivi, de lutter contre ce qu'on estime être le mal, donc bravo de le faire.

Mais :
"J'imagine que ceux/celles-là rêvent d'une vie libre de prostituées pour leurs enfants"

Qui rêve que ses enfants soient ouvriers ou balayeurs ? A vous suivre, il faudrait aussi abolir ces emplois.
Différence avec la prostitution et la GPA ? Notre origine est dans le sexe, donc nous avons tendance à l'idéaliser, le débarrasser non seulement de la violence, et je suis bien d'accord, viol et prostitution forcée entre autre, mais des rapports d'argent, et je ne vois pas au nom de quoi. Ou si ? Le sexe, la reproduction seraient sacrés.
Pour certains, oui, mais pourquoi l'imposer aux autres ? Concernant la GPA, ce ne sont pas les enfants faits ainsi que je plains, mais ceux de parents qui se vengent sur leurs enfants de tout ce qui ne va pas dans leur vie, et cela ne dépend pas de telle ou telle technique.

Je ne suis donc pas dans une éthique du sacré mais de la responsabilité.
Vous pouvez être en colère contre moi, je ne serais pas en mauvaise compagnie avec madame Badinter, ou vous dire que ça n'en vaut pas la peine, ce que je prendrais aussi bien.

L'important est que vous agissiez selon votre conscience.

Jean-Dominique @ Xavier Nebout

Xavier Nebout, le négationnisme n'est pas un concept politiquement correct mais un concept scientifique. Il consiste à nier une réalité scientifique établie. Le terme a été inventé par l'historien Henry Rousso.

Le négationnisme dont j'ai parlé est l'absence de la moindre mention du fait historique de l'esclavage dans la splendeur de La Rochelle : une sorte de regret d'un Age d'Or révolu déconnecté des circonstances humaines de cet Age d'Or. Bien évidemment, l'historien n'accuse pas, il constate : le commerce triangulaire rendait l'esclavage invisible en France. Les bateaux partaient avec des armes, des tissus, des matériaux vers l'Afrique et revenaient d'Amérique avec du sucre ou du coton. Personne ne voyait d'esclaves en Europe. Il y avait même une loi française d'Ancien Régime qui affranchissait tout esclave posant le pied dans le Royaume (voir le film "Jefferson à Paris"). Tout a donc été fait, y compris à l'époque, pour déculpabiliser sur ce trafic considéré alors comme honteux. C'est pourquoi, au tournant du siècle, USA et Europe ont aboli la traite tout en maintenant l'esclavage localement pérennisé par la croissance démographique naturelle jusqu'aux abolitions de la seconde moitié du 19ème siècle.

Sortir du négationnisme, c'est prendre connaissance et conscience d'un fait historique et de la perspective nouvelle qu'il impose à l'examen historique. Chacun en fait ensuite ce qu'il veut dans son appréciation morale. Pour ma part, je ne juge pas l'histoire à l'aune des émotions actuelles, c'est un anachronisme. Je suis donc opposé à toute loi mémorielle et à toute culpabilisation présente sur des faits anciens. En revanche, lorsque les séquelles d'un fait ancien se font encore sentir aujourd'hui, je soutiens que nous avons une responsabilité. La France a une responsabilité dans l'inégalité des richesses aux Antilles, inégalités issues de l'esclavage. Il y a donc une politique corrective à mener. Idem pour Haïti que la France a ruiné pour "indemniser" les colons esclavagistes : 150 millions de francs-or ramenés à 90 millions quelques années plus tard. Haïti a été contraint d'emprunter à la Caisse des Dépôts française pour payer cette indemnisation. En 1972 (c'était hier), Haïti finit de rembourser ses dernières dettes contractées pour le dédommagement des propriétaires d'esclaves. Sans oublier l'embargo américain des produits d'Haïti, mauvais exemple pour les esclaves américains, jusqu'en 1869. Il y a donc là une conséquence actuelle de l'esclavage et, sans parler de culpabilisation, nous pouvons être conscients de notre responsabilité et avoir la pudeur de ne pas bêtement conclure à la "déculpabilisation" à propos des actes de Boko Haram qui n'ont rien à voir avec notre responsabilité présente dans les conséquences actuelles de notre politique d'esclavage ancienne.

Et, X.N., je passe sur l'absurdité de votre propos concernant le protestantisme responsable de l'esclavage : Portugais, Espagnols et Français étaient de bons catholiques que je sache. S'agissant de la guerre de Sécession, vous êtes encore dans l'erreur. Tocqueville (je sais, c'est long à lire) prédit en 1833 le clash entre Nord et Sud des Etats-Unis sur le statut économique des noirs. Pour le Nord, l'esclave coûte trop cher car il faut le soigner, le nourrir quand il est malade ou vieux, nourrir ses enfants en bas âge, alors qu'un salarié est plus économique, plus motivé et mieux formé. Le Sud a une autre vision, plus basique, d'exploitation intensive de la terre et des hommes, sans souci de valeur ajoutée. Le Nord qui est le seul à commercer vers l'Europe trouve les produits du Sud trop chers et de qualité inférieure à ce qui se produit dans des régions où l'on produit avec des salariés. La question n'est pas morale, ni pour les uns, ni pour les autres mais le statut économique de l'esclavage est central dans la guerre de Sécession. Et Tocqueville est lumineux dans ses démonstrations à ce sujet.

Parigoth

@Robert
Et ce qui est valable en France me semble être aussi le cas internationalement dans les pays arabes et/ou musulmans : je n'ai pas entendu ou lu dans les médias d'interventions officielles des pays du Maghreb ou du Proche et Moyen Orient condamnant cette opération médiatique de Boko Haram.

Tout simplement parce que ce type de comportement ne fait que se conformer à la logique de l'islam réel tel qu'il est pratiqué dans les pays où il est majoritaire.
C'est « normal ».

Les gens qui se focalisent sur « Boko Haram » et sur le Nigeria n'ont rien compris : ce n'est pas une spécificité locale isolée mais une tradition qui peut se retrouver dans d'autre pays, par exemple en Égypte, dans le silence complice des belles consciences de service :

Selon un prêtre copte du Caire, cité par Assyrian International News Agency, ce sont au moins 21 jeunes filles qui ont été enlevées pour sa seule paroisse. Ces jeunes filles sont le plus généralement converties de force à l’islam, et souvent après des sévices physiques allant jusqu’au viol, puis pareillement “mariées” à des musulmans. Certaines réussissent à s’échapper et trouvent un refuge temporaire dans des monastères coptes en attendant que leurs familles d’origine acceptent de les recevoir. Ce sont ces pratiques d’asile qui sont à l’origine de certaines émeutes contre les chrétiens organisées par des musulmans au prétexte que les chrétiens séquestreraient des jeunes filles musulmanes… Un mensonge désormais éventé.
http://www.christianophobie.fr/breves/augmentation-des-enlevements-de-jeunes-filles-coptes-par-des-musulmans-en-egypte#sthash.ECOAZIh8.dpuf

Mais quand donc nos contemporains cesseront-ils de se leurrer sur la réalité de l'islam ?
Pourtant, tout est écrit dans un certain livre...

catherine A.  une indignation à géométrie variable bis

Noblejoué, ce que je voulais dire c'est que les larmes de crocodile sur la période de la traite négrière donnent à beaucoup une bonne conscience à peu de frais. Moi je refuse de me repentir, je n'ai rien fait, pas plus que mes ancêtres ; et même si c'était le cas je ne serais pas responsable de leurs actes. Par contre je serais responsable et coupable d'admettre prostitution et GPA que certains à gauche, Mme Badinter en tête, trouvent parfaitement normales. J'imagine que ceux/celles-là rêvent d'une vie libre de prostituées pour leurs enfants et seraient prêts, par une générosité extrême, à prêter leur ventre à une femme pauvre et infertile.
J'avoue que quand je les entends une profonde colère me submerge ; une grande désespérance aussi. Beaucoup plus qu'en lisant le tweet de Mariani qui dans la vie politique française est quantité plus que négligeable.

genau

@ Mary Preud'homme

Pardonnez-moi de vous trouver bien dédaigneuse à l'égard de M.Pétré-Grenouilleau qui est un spécialiste de la traite négrière, qui a pris à Sciences Po le fauteuil de M. Azéma, et qui est inspecteur général de l'Education nationale. Je veux bien que les titres ne soient pas représentatifs de toute une personne, mais tout de même. Etes-vous agrégée pour juger ainsi un professeur des universités, respecté même par le régime crypto-communiste que nous avons et reconnu par un éventail large de revues scientifiques françaises et étrangères ?
Quant à Marcel Dorigny, il est docteur d'université, maître de conférences et notoirement engagé dans des associations militantes. J'ai lu certains de ses ouvrages, c'est très bien, mais je n'y retrouve pas la patte scientifique de Grenouilleau, ni surtout le même sens de l'impartialité scientifique.
Je crois que ce sont deux auteurs qui ne sont pas au même niveau scientifique.
L'ennui c'est de voir faire du compassionnel avec l'histoire, dont l'exemple le plus frappant réside dans la malversation intellectuelle de Mme Taubira. Bons sentiments mais mensonge intellectuel, donc trahison de l'objet. C'est toute la différence avec le vrai savant. Je me souviens d'un professeur d'histoire communiste qui traitait l'Inquisition de "dégueulasse", excusez du peu, mais qui n'avait pas l'idée de concevoir que l'Inquisition, dans sa triste existence, a tout de même été le premier corps juridictionnel à fournir aux accusés un manuel de procédure qui garantissait un déroulement processuel dont le non respect pouvait entraîner la nullité des poursuites. Bien sûr, aujourd'hui, il est de bon ton de mépriser cet essai, pétri de conformisme mais sait-on l'effort technique et juridique que cela a signifié pour ces dominicains, corsetés par leur croyance religieuse, je suis sûr que vous connaissez et l'ouvrage et les auteurs ?
Montaigne n'a écrit les boiteux que 300 ans plus tard, 300 ans.......

Robert

genau et Achille ont exprimé l'essentiel de ce que je pense de cet épisode et je ne m'étendrai pas inutilement sur l'analyse.

Mais cet enlèvement fait ressortir l'esclavage pour le remettre dans la perspective de la traite des Noirs par l'Occident et donc principalement par la France.
Or là n'est pas ou plus le problème car le responsable de Boko Haram est le représentant d'une secte islamiste qui se fonde sur sa lecture du Coran pour justifier l'enlèvement d'environ deux cents adolescentes et leur réduction en esclavage avec comme moyen leur vente dans les pays environnants. C'est donc qu'il y a bien un débouché "commercial" dans cette zone de l'Afrique. Et donc que certains dans cette zone d'Afrique occidentale semblent bien accepter ce type de commerce qui continue de perdurer ! En quoi nos démocraties occidentales, et en l'espèce la France, ont-elles une responsabilité dans cet enlèvement ? En quoi le lien peut-il être fait avec la France de l'époque de la traite négrière ?
Au nom de la réconciliation franco-allemande on ne saurait accuser les Allemands actuels des crimes de l'époque nazie, alors même, si je ne me trompe, que l'Allemagne n'a pas payé l'intégralité des réparations auxquelles elle a été condamnée à l'issue du deuxième conflit mondial. Pourquoi profiter de cet enlèvement crapuleux pour relancer une polémique qui ne concerne plus le peuple français ?

En revanche, ce qui me navre le plus est bien qu'à ma connaissance aucun responsable religieux musulman de France (sauf sûrement l'imam Ben Cheikh) n'ait pris l'initiative d'une condamnation sans appel de cet enlèvement au nom de l'Islam...
De même je trouve curieux que notre ministre du droit des femmes n'ait pas fait entendre sa voix d'une manière forte et sans ambiguïté pour condamner sans appel cet enlèvement.
Et ce qui est valable en France me semble être aussi le cas internationalement dans les pays arabes et/ou musulmans : je n'ai pas entendu ou lu dans les médias d'interventions officielles des pays du Maghreb ou du Proche et Moyen Orient condamnant cette opération médiatique de Boko Haram.
Il me semble qu'à défaut d'une prise de parole forte, cela revient d'une certaine manière à absoudre Boko Haram.

Savonarole

Faut-il être un adepte de la délectation morose pour s'intéresser encore aujourd'hui à l'esclavage, alors que ce problème a été évacué il y a des siècles !
Qui aux USA demande des comptes pour les 300.000 Japonais vitrifiés à Hiroshima ?
Qui à Dresde demande des comptes au Royaume-Uni pour les 300.000 Allemands grillés lors des bombardements ?
Qui demande des comptes au Japon pour le sac de Nankin qui fit 300.000 morts (et pour Catherine Jacob beaucoup moins...) ?

Allez, fichez-nous la paix avec votre hochet à se refaire une virginité... et du blé...

Jean-Paul Ledun

Zemmour a raison sur le Japon.
Mariani a raison sur l'esclavage.

Point barre.

Tenter de censurer ces deux-là, en faire des tonnes, c'est bien, ça fait joli et très intellectuel.
Je n'ai rien contre mais ça me gonfle.
S’il y a eu insulte, outrage, etc., il y aura procès.

Sinon, à chacun la liberté de dire ce qu'il ressent au moment T.
Que cela plaise ou non.

Pour le Japon, je l’ai vérifié sur place. Pas d’immigration. Par contre gros problème à venir sur le vieillissement de la population, le financement des soins et des retraites.
L’esclavage, la chasse aux juifs et autre calamités durent depuis pratiquement deux millions d’années. Ce n’est pas le CRAN (qui n’en a pas) qui va réécrire l’histoire ou empêcher l’un ou l’autre de s’exprimer !

hameau dans les nuages

"Et pourquoi mes petits-enfants n'auraient-ils pas droit eux aussi à l'intégralité de leur histoire familiale ?"
Rédigé par : Mary Preud'homme (au fil des mornes) | 11 mai 2014 à 13:15

Je ne vois pas où est le problème. Bien sûr qu'ils y ont droit, comme les miens de savoir qu'ils ont des descendants d'esclaves réunionnais dans leur famille.

Le problème est cette quête incessante sur notre responsabilité unique et entière, quitte à cacher les normes de l'époque en termes d'esclavagisme. Révision pour révision, allons-y. Je parie que Monsieur Juppé, maire de Bordeaux, va vouloir calmer le jeu. Allez savoir pourquoi.

A ce titre (tweet) Monsieur Mariani a raison, en espérant que ce n'est pas uniquement par calcul politique comme l'a fait monsieur Copé avec son pain au chocolat.

Parigoth

@Mary Preud'homme
Bien qu’il soit fortement contesté dans le monde universitaire, le livre d’Olivier Pétré-Grenouilleau...

Comme si nous pouvions faire entièrement confiance à ce « monde universitaire » français, qui semble être un des derniers conservatoires du soviétisme et de l'idéologie marxiste-léniniste, dans la mentalité mais aussi dans les méthodes, à base de dogmatisme, de terrorisme intellectuel et d'exclusion.

N'est-ce pas ce « monde universitaire » qui organise régulièrement des cabales maccarthystes contre ceux qui refusent ses dogmes et qui préfèrent s'en tenir aux faits et aux documents ?
Pétré-Grenouilleau, Sylvain Gouguenheim, Reynald Secher, Bernard Lugan, voilà quelques équivalents de Galilée dans l'univers inquisitorial du « monde universitaire »...

A quand la libération ?

Mary Preud'homme (au fil des mornes)

Marcel Dorigny, dont on ne peut contester l'immense culture historique sur le sujet de l'esclavage, a émis lui-même beaucoup de réserves sur le traité de Pétré-Grenouilleau, y compris sur ses sources qualifiées pour l'essentiel de deuxième main.
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Pour mémoire :
"Bien qu’il soit fortement contesté dans le monde universitaire, le livre d’Olivier Pétré-Grenouilleau a eu de nombreux échos dans la grande presse. Il a été présenté comme faisant autorité dans plusieurs magazines et a reçu un prix décerné par le Sénat. À l’occasion de la remise de ce prix, cet historien a fait des déclarations tendant à relativiser l’importance de la traite européenne et mettant en cause la loi de mai 2001 qui a qualifié l’esclavage de crime contre l’humanité. Spécialiste de l’esclavage et de la traite négrière, Marcel Dorigny formule un certain nombre de critiques majeures à cet ouvrage parfaitement adapté à des institutions et des médias qui ne connaissent rien au sujet, dédaignent l’ensemble de l’historiographie sur ces questions et y trouvent l’occasion inespérée de raviver à peu de frais la bonne conscience française et européenne (article extrait du dernier numéro de la revue Hommes et Libertés, paru en septembre 2005 et consacré au « trou de mémoire coloniale »)".
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Un conseil à la plupart : abstenez-vous de consulter uniquement Wikipédia pour aller à la pêche sur l'esclavage et la traite négrière. Et pour ceux qui lisent couramment l'anglais ou l'espagnol il existe beaucoup d'ouvrages qui parlent du sujet. Personnellement, j'ai commencé par là. Et bien avant de m'attaquer à l'histoire (qui n'est pas ma tasse de thé contrairement à la musique) j'ai d'abord écouté ce qui se disait dans ma famille haïtienne par alliance, tous descendants d'esclaves venus du Dahomey ou de rescapés du génocide Taino. Ce qui change à la fois le regard et l'approche du sujet.
Et pourquoi mes petits-enfants n'auraient-ils pas droit eux aussi à l'intégralité de leur histoire familiale ?

Breizmabro

"(...) Durant le festival, au signal de Romulus, les Romains enlèvent les femmes Sabines et repoussent les hommes de leur peuple. Romulus supplie alors les femmes enlevées d’accepter les Romains comme époux(..)" (Tite-Live)

Et pour l'enlèvement des Sabines, le Cran (qui n'en manque pas ;)) va-t-il faire un procès aux descendants de Romulus, voire aux descendants de Nicolas Poussin ou autres artistes et écrivains qui ont tiré profit de ce fait divers de l'époque ?

Que de tempêtes sous ce CRAN ! :-D

moncreiffe

Et gardez vos kémites et vos mythes errant pour vous moncreiffe. En Haïti on ne connaît pas vous, dirait Mme Jean ex-gouverneur du Canada !
Rédigé par : Mary Preud'homme (au fil des mornes) | 11 mai 2014 à 01:04

Ayant sans doute l’esprit aussi épais que mon accent, je n’attache guère d’importance à vos commentaires qui se distinguent généralement par leur bêtise creuse et leur méchanceté gratuite. J’ai ainsi du mal à déchiffrer vos jeux de mots vaseux et vos références obsolètes. Et ça me chagrine. Juste une question : ça veut dire quoi au juste « au fil des mornes » ? Je vous prie humblement d’avoir l’extrême bonté de m’éclairer de vos lumières éblouissantes.

calamity jane

@Xavier Nebout

Vous rendez-vous compte de ce que vous écrivez ? Vous connaissez tout, absolument tout, de vos ancêtres ?
Dans le même temps, vous êtes logique avec vous-même, lorsque vous défendez les dogmes de la religion catholique.
Vous savez quoi ? Les esclaves comme les autres aimaient la vie et ils l'ont transmise parce que c'est un instinct qui
vainc la mort.

Noblejoué

@ Xavier Nebout
"Tel était en effet dans l'Antiquité le sort des gens sans honneur pour avoir manqué à leur parole ou ne pas avoir su mourir au combat"

Oui mais la "charité chrétienne" est passée par là, le christianisme a interdit le suicide... et pas l'esclavage, ce qui fait que des gens qui se seraient tués avant ont certainement survécu comme esclaves.
Pourtant Jésus n'avait jamais condamné le suicide...

Pour moi, la reconquête du sens de l'honneur passe par la revalorisation du sucide... Parce que pour moi, même des choses moins extrêmes qu'éviter l'esclavage justifient un suicide déjà d'ailleurs légitime de qu'on s'appartienne et qu'il ne serait donc pas immoral selon moi de se tuer par simple caprice.

De même la revalorisation des débats passe par l'éviction de la loi du domaine de savoir ce qui serait corrrect ou non de dire.
Je crois que les philosophes devraient donc revaloriser le suicide, la société permettre la diffusion de moyens de suicide.

Xavier NEBOUT

@calamity jane

Le drame des descendants d'esclaves est que leur lointain ancêtre n'ait pas préféré mourir que d'être esclave, et c'est ce qui a lointainement légitimé ce statut. Tel était en effet dans l'Antiquité le sort des gens sans honneur pour avoir manqué à leur parole ou ne pas avoir su mourir au combat.
Un cadre spirituel propre aux descendants d'esclaves est à créer, et il en est de même pour celui des immigrés qui ont plus ou moins renié ou oublié leurs ancêtres.
C'est à cela que devraient s'atteler les philosophes dans le véritable esprit de charité chrétienne.
Nous sommes là bien loin des nullités baveuses du politiquement correct qui se disent philosophes.

Tipaza

@ Jean-Dominique Reffait | 11 mai 2014 à 02:12

Un pareil pensum à deux heures du matin !
C’est l’heure où la raison s’endort pour donner naissance aux fantasmes, n’est-ce pas !
Et il n’est pire fantasme que celui de la culpabilité sans fin.
http://fr.wikipedia.org/wiki/El_sue%C3%B1o_de_la_raz%C3%B3n_produce_monstruos#mediaviewer/Fichier:Francisco_Jos%C3%A9_de_Goya_y_Lucientes_-_The_sleep_of_reason_produces_monsters_%28No._43%29%2C_from_Los_Caprichos_-_Google_Art_Project.jpg

Et si vous nous parliez du cannibalisme, et de la fin tragique de James Cook, par exemple ??
James Cook au nom prédestiné, le hasard a de ces clins d’œil !!

Parigoth

Nous savons que Madame Taubira - toujours elle - avait donné des instructions pour que l'on occulte le rappel de l'histoire de la traite arabo-orientale pour ne pas « stigmatiser » les gens qui, présents en France, pourraient se sentir concernés du fait de leurs origines par cette réalité imputable à certains de leurs ancêtres potentiels.
Mais d'un autre côté, elle n'éprouve pas cette délicatesse envers les Européens sur le dos desquels il est possible de casser du sucre à loisir avec la traite atlantique...
L'art de jeter de l'huile sur le feu en désignant des boucs émissaires, à l'aide d'une réécriture idéologique de l'histoire.

Concernant le passé, les historiens s'inquiètent pour la vérité historique et pour leur liberté de recherche du fait de l'intrusion du législateur et du juge dans leur domaine. La loi Taubira procède en effet d'une lecture partielle en n'évoquant que "la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe". D'une tragédie qui appartient à la longue histoire de l'humanité elle ne retient, sur une séquence courte, que les faits imputables aux seuls Blancs européens, laissant de côté la majorité des victimes de l'esclavage. La terrible traite transatlantique, du XVe au XIXe siècle, ne constitue malheureusement qu'une partie de l'histoire de l'esclavage, qui comprend également la traite arabo-musulmane, laquelle a duré du VIIe au XXe siècle, et la traite intra-africaine, toutes deux plus meurtrières.(...) 

« Christiane Taubira déclare sans ambages qu’il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane pour que les jeunes Arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes. Les enjeux du présent expliquent ces relectures du passé. (…) Roger Botte, chercheur au Centre d’études africaines du CNRS, constate qu’il privilégie également la traite transatlantique du fait de «la pression des représentants du monde arabe et des Etats africains». (...)
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/encore-aujourd-hui_482221.html

Pour avoir une idée de l'importance de la traite orientale, voici un exemple précis et cependant non exhaustif, sur une durée inférieure à 50 ans :

Grâce aux registres des perceptions douanières, nous savons ainsi qu’entre 1830 et 1873, environ 700 000 esclaves furent vendus sur le seul marché de Zanzibar. Ces chiffres ne valent cependant que pour le commerce officiel du sultanat et ils ne tiennent pas compte de la contrebande.

Ce fut l’administration coloniale qui mit un terme à ces odieuses pratiques. Certaines ethnies ne survécurent alors que parce que la colonisation sépara victimes et razzieurs, comme au Mali, comme au Niger, comme au Tchad, comme en Centrafrique, comme au Nigeria, comme en RDC, comme en Tanzanie, comme en Ouganda, comme au Soudan, comme au Malawi, comme au Mozambique etc. Ce furent les Européens qui firent fermer le marché de Zanzibar en 1873. Ce furent également eux qui, à partir de 1890, obligèrent les autorités égyptiennes à interdire aux 78 marchands d’esclaves du Caire et aux 73 d’Alexandrie de cesser cette activité[2].
http://bernardlugan.blogspot.fr/2013/05/le-10-mai-avec-la-journee-des-memoires.html

Une remarque : aujourd'hui, l'Armée française est obligée d'intervenir au Mali pour protéger les Africains maliens de leurs anciens razzieurs touaregs qui n'ont toujours pas digéré de devoir être administrés par leurs anciens esclaves...

moncreiffe

Il est troublant que les propos de Thierry Mariani choquent davantage les bonnes âmes occidentales que les actes du groupe islamiste nigérian Boko Haram. Des lycéennes chrétiennes enlevées, retenues en otage et destinées à être vendues comme esclaves ! 1 500 meurtres depuis le début de l’année !

Les Nigérians n’ont que faire des propos de Thierry Mariani et des arrière-pensées racistes que certains lui prêtent en France. Ils manifestent depuis un mois déjà pour que leur gouvernement fasse les efforts nécessaires pour retrouver les jeunes filles enlevées. Ils souffrent de la propagation de l’islamisme au Nigeria.

La culpabilité occidentale à propos de l’esclavage ou inversement les efforts en faveur de la déculpabilisation les intéressent fort peu. L’esclavage et la colonisation font pour eux partie du passé. C’est leur sort, ici et maintenant, et leur avenir qui les intéressent.

hameau dans les nuages

@ Xavier Nebout
"Ce que ne supporte pas l’intellectuel de gauche, ce sont les vérités qui ne correspondent pas au blindage de faisceaux neuronaux qui ont constitué son esprit borné"

Tout à fait.

D’où la création de la ligue des droits de l'Ohm... Les amalgames lui permettent de faire résistance et d'être en tête de ligne pour la distribution de courants jamais neutres.

Mais là, l'information passant de plus en plus sur la terre, leurs réseaux disjonctent eux aussi de plus en plus.

calamity jane

Pour la mention du temps de l'Histoire qu'a duré l'esclavage, d'accord avec Jean-Dominique Reffait.
Les générations issues de ces périodes en restent marquées pour un long temps (plusieurs siècles) !
Que l'on cherche "qui a commencé", quand plusieurs continents l'ont entretenu pour s'engraisser, autrement dit pour "faire commerce", alors qu'il faudrait se demander
pourquoi pareil enrichissement s'est maintenu... Les descendants des esclaves peuvent être fiers d'avoir su s'adapter avec cette marque au fer rouge quelque part dans
leurs corps encore à soigner.
Reconnaître les faits dans leur cruauté, également dans leur résolution, c'est permettre aux générations futures de s'apaiser pour ne pas risquer le retour de l'atavisme.
Aujourd'hui, quand des femmes travaillant douze à quinze heures par jour, pour la dignité de vivre c'est-à-dire besoins fondamentaux, meurent dans l'effondrement de leur atelier-usine pour que d'autres, ailleurs, paient moins cher un pantalon... n'est-ce pas une forme d'esclavage ?
Personne n'est responsable parce que tout le monde le fait ?...
Chacun, chacune est responsable de ce qu'il sait lorsque cela porte atteinte à la dignité des êtres humains.
Alors Monsieur Thierry Mariani, que savez-vous que vous ne dites pas ?

Xavier NEBOUT

@JD Reffait

Dans un commentaire se voulant de bonne tenue, vous nous donnez le mot clef du politiquement correct : le « négationnisme ».
Si on dit que la traite négrière fut un commerce prospère, c’est du négationnisme, et peu importe que le fait soit avéré !
Si on parle du génocide vendéen, même admis, c’est au fond du négationnisme contre-révolutionnaire.
Si on parle de quoi ce soit qui sorte du balisage totalitaire de la bien-pensance sur la période 1920-1947, c’est du négationnisme.
Ce que ne supporte pas l’intellectuel de gauche, ce sont les vérités qui ne correspondent pas au blindage de faisceaux neuronaux qui ont constitué son esprit borné.

Concernant la traite négrière, il faut sortir de la myopie et se pencher sur ce que fut depuis des millénaires le commerce des esclaves, et plus précisément en quoi le cœur de l’homme peut perdre le repaire de l’humanité pour réduire son semblable au statut de bête de somme.

Le fait initial est que pour le rustre, l’âme n’a pas d’existence compréhensible et donc que seule compte la loi de sa société.
De nos jours, nous vivons dans la loi de Moïse que les hommes ont écrite faute de l’avoir dans leur cœur, et tout n’est qu’hypocrisie. On n'a pas d’esclave parce que la loi nous l’interdit et idéologiquement sous couvert d’antiracisme - ce qui n’a rien à voir -, mais si c’était permis, on reverrait le petit fonctionnaire français de gauche des années 50 en Algérie se payer une bonne corvéable à merci.

Ce qui a permis le commerce triangulaire, c’est le protestantisme, messieurs les gauchistes anticléricaux. Il ne vous reste qu’à vous pencher sur ce qui fait la différence entre catholicisme et protestantisme, mais attention aux faisceaux neuronaux, ça risque de cramer.

PS : Concernant le drapeau des confédérés qui a soulevé votre héroïque indignation, la guerre de sécession n'a l'esclavage pour origine que pour les gogos.
Il s'agissait en réalité pour le nord de protectionnisme économique de leur industrie alors que les exportations étaient vitales pour le sud.

Jean-Dominique Reffait

In cauda venenum et vous ne pouvez pas, Philippe, désolidariser le tweet de Mariani de sa conclusion "Déculpabilisation". 140 signes, ce n'est pas bien long et en disjoindre une partie n'est pas intellectuellement rigoureux. Ce tweet est écœurant par sa globalité et par ce qu'il sous-tend de sa prémisse à sa conclusion. Le but de Mariani n'est pas de faire œuvre d'historien ou d'anthropologue mais bien de placer la déculpabilisation au centre de son propos. Il se sert de surcroît d'un événement actuel, causé par un groupement terroriste avéré, qui n'a strictement rien à voir avec l'histoire - même de l'esclavage pratiqué économiquement en Afrique par les différents acteurs de ce trafic humain hier et aujourd'hui encore.

C'est donc mal à propos que vous citez les travaux d'Olivier Pétré-Grenouilleau qui n'ont été contestés que par des organisations militantes, défendues, notons-le au passage pour l'ironie, par Gilbert Collard. Olivier Pétré-Grenouilleau a été soutenu par toute la communauté universitaire sans l'ombre d'une exception, ses travaux ont été récompensés par plusieurs distinctions.

Et ce qui ressort des travaux de Grenouilleau, c'est l'ampleur de la traite négrière qui ne se réduisait pas à la traite occidentale qui, pour être moins importante numériquement reste, selon lui la plus intense: 11 millions d'esclaves déportés en Amérique entre 1450 et 1869 contre 17 millions d'esclaves déportés par la traite dite orientale entre 650 et 1920. Ce qui nous fait une moyenne de 26 000 esclaves par an pour la traite occidentale contre 13 000 pour la traite orientale.
Il faut tout lire chez un historien et vous faites une erreur en écrivant que la traite occidentale fut moins intense que la traite orientale, c'est le contraire.

Bien évidemment, nombre d'associations noires ont fustigé ce travail mais l'évidence historique commande : les Européens, entre 1450 et 1815 (interdiction de la traite en Angleterre en 1807, aux Etats-Unis en 1808 et en France en 1815. A partir de là la traite devient illégale et clandestine donc beaucoup plus faible) n'avaient pas les moyens humains de rafler 30 000 personnes par an et s'appuyaient sur les chefs locaux. Ceux-ci, en échange d'armes et de biens de qualité (le mythe de la verroterie doit être évacué très tôt dans le processus) conquéraient de nouveaux territoires et vendaient les populations capturées comme on le faisait depuis tout temps.

En terme de déculpabilisation, il faut aussi, sans en rajouter sur les lois mémorielles que je déplore, savoir de quoi on parle. Il y a quelques années, lors d'une Université d'Eté du PS, j'alpague le maire de La Rochelle, M. Bono, en lui montrant le dépliant touristique remis à tous les participants. Il y figurait la mention que, après la fin du commerce triangulaire avec les Amériques, "la période de splendeur de La Rochelle se termine". Cette période de splendeur correspondait à la traite négrière, ça c'était de la déculpabilisation frôlant le négationnisme ! Et Maxime Bono lui-même était presqu'étonné de ce que je lui disais, comme une révélation. Autre anecdote de déculpabilisation inconsciente : le centre commercial Carrefour de chez moi organise une semaine américaine et se décore donc de tous les drapeaux des Etats américains. Mais parmi ces drapeaux, il y avait le drapeau des confédérés, qui n'a jamais été le drapeau d'un Etat américain mais celui des esclavagistes durant la guerre de Sécession. Là encore, j'alerte le directeur du centre en lui demandant de retirer ce drapeau qui n'entre pas dans le cadre de sa semaine américaine et qui représente une apologie de l'esclavage.

Il faut être bien conscient du poids immense que représente la mémoire de l'esclavage dans la mentalité antillaise par exemple. La Shoah, c'est un choc brutal qui se déroule sur quelques petites années. L'esclavage, c'est la déportation puis le maintien en esclavage le plus rude sur des générations, des siècles durant. Il s'est forgé une culture de la résistance à l'amour, à l'empathie, à l'attachement dans les familles contre laquelle les Antillais continuent de lutter, parce que, de génération en génération, on savait que l'enfant, l'amant, le frère ou la sœur pouvaient être battus sous ses yeux ou vendus pour partir à tout jamais vers un destin terrible de fers et d'humiliations. Les séquelles sont là, sans parler de la répartition inégale des richesses encore visible.

Faire un lien entre l'acte barbare et terroriste de Boko Haram qui nous exonérerait, sinon de culpabilisation, mais au moins de conscience de la responsabilité dans l'esclavage occidental est simplement infâme car le mot important de ce tweet est bien le dernier. le reste ne sert qu'à le justifier de la manière la plus odieuse qui soit.

Deux & Deux

Ce que j'aime dans vos plaidoiries pour défendre certains excès de parole, c'est la manière dont vous, qui prenez tant de soin à doser vos textes, nous expliquez qu'il ne faut pas tenir compte de ce qui est écrit. Seule l'intention compte, à nous de la deviner.

Alors oui, on devine bien que M. Mariani n'attend dans sa vie qu'une occasion de caser son #déculpabilisation. Comme beaucoup de vos commentateurs d'ailleurs.

Moi ce qui me frappe, c'est ce que révèle la bêtise de sa... démonstration (?). Comme si découvrir qu'un illuminé de 2014, en Irlande, en Hongrie ou en Grèce, se piquant d'égorger ses concitoyens pouvait nous expliquer la barbarie de l'usage de la guillotine en France pendant la Terreur.

A moins de considérer que tous les blancs sont pareils et animés de pulsions barbares ataviques qui les submergent immanquablement, cela me semble impossible à comprendre.

Mary Preud'homme (au fil des mornes)

"Contrairement à Olivier Pétré-Grenouilleau que vous qualifiez péremptoirement (sans avoir lu ses livres, ainsi que vous le reconnaissez incidemment)"
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D'où tenez-vous que je n'aurais pas lu le pavé de Pétré-Grenouilleau ? Parce que j'ai écrit qu'il n'était pas nécessaire de l'avoir lu de bout en bout pour comprendre où il voulait en venir. Eh oui après quelques chapitres on est fixé. Mais je vous rassure, je suis allée jusqu'au bout du pensum et je l'ai même commenté en son temps sur différents forums et même sur l'un des anciens billets de PB.
Un conseil, avant de poster un commentaire, relisez attentivement le texte du contributeur que vous voulez contrer.
Et gardez vos kémites et vos mythes errant pour vous moncreiffe. En Haïti on ne connaît pas vous, dirait Mme Jean ex-gouverneur du Canada !


Mary Preud'homme

"notre harpie nationale !" Claggart 23:03
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Quel talent ! Quelle objectivité ! Quelle finesse d'analyse !
Ah ! qu'en termes galants, ces choses-là sont dites ! On ne se lasse pas de vous lire !

Claggart

@ Mary Preudhomme

Après les "prétendus petits sergents" de l'autre jour (traduire par les gus qui se sont farcis El-Alamein, la Tunisie, Strasbourg, avant de récolter des souvenirs à Berchtesgaden), voici maintenant le tour des "pseudo-historiens" dans le collimateur de notre harpie nationale ! "Quousque tandem Mary !"

Concernant la livraison aux négriers des futurs esclaves par leurs congénères africains lire le magnifique dernier ouvrage de Léonora Miano, "La saison de l'ombre".

Ribus

Réponse à sylvain | 10 mai 2014 à 09:38

Très bien votre post ; nos efforts doivent se poursuivre pour nous lever contre la "social-inquisition" et abattre le mur de la "bien-pensance".

Il faut aussi soutenir sans réserve des hommes comme Zemmour. C'est notre liberté de pensée et d'expression qui est en jeu.

calamity jane

C'est le jour anniversaire de l'abolition !
Et une minute de silence ! une.

Le Cran est à cran ces jours !
Et une minute de silence ! deux.

L'Histoire appartient à celles et ceux qui l'ont vécue au moment où elle leur prenait leur dignité, leur jeunesse, leurs talents.
En cela, elle se fait avec des vivants capables de comprendre qu'il y a eu un nombre incommensurable de bêtises qu'il serait bon d'éviter de reproduire tant qu'on
a encore droit au chapitre de l'isoloir !

Cyril

Que de débats houleux, que de réactions politiques plus ou moins censées, de la plupart des ténors de la classe politique française, pour un simple tweet, dont le contenu, certes, suscite nombre de réflexions et d'analyses historiques !
Je ne partage pas l'idée selon laquelle les personnalités politiques ne devraient pas utiliser Twitter pour s'exprimer ; Henri Guaino, qui me séduit de plus en plus, Eric Zemmour, dont la culture m'impressionne, ont clairement fait comprendre que tweeter est malvenu dans les hautes sphères du pouvoir.
Thierry Mariani a utilisé un canal d'expression parfaitement légitime et légal ! Force est néanmoins de reconnaître qu'il ne s'agit pas du meilleur canal, il y a effectivement des supports plus appropriés.
A-t-il dit une vérité ?
Sans doute, ma culture historique ne me permet pas de l'affirmer lorsque j'écris ce commentaire, mais s'il s'agit d'une vérité historique, avérée et donc unanimement reconnue, alors oui, Monsieur Bilger, vous avez raison, pourquoi excommunier Monsieur Mariani ?
La vérité est une et indivisible, comme l'affirmait Emmanuel Kant, considéré comme l'un des pères de la philosophie moderne, dont l'ouvrage "Critique de la raison pure" (1781) ne fut rien d'autre qu'une cathédrale de la pensée.
Et c'est au nom de cette vérité une et indivisible, certes exprimée lors d'un commentaire sommaire de quelques lignes, qu'il est scandaleusement grotesque de critiquer le député UMP.
Marie-Laure Harel, conseillère régionale UMP d'Île-de-France surenchérit en clamant son souhait de voir Thierry Mariani exclu de sa famille politique (i-Télé : On ne va pas se mentir), quelle fadaise !

Jean-François Copé n'accable pas Monsieur Mariani et visiblement, il n'avait pas l'air assez loquace lorsqu'il s'exprimait sur ce tweet.
Qu'aurait-il dit si ce même propos, à la virgule près, avait émané d'un membre de la majorité, d'un membre d'Europe Ecologie Les Verts, d'un membre du Front de Gauche ou du Front national, lui qui proclamait la démission de Michel Sapin, alors ministre du Travail, lorsqu'a été rendue publique l'absence d'inversion de la courbe du chômage en 2013, obsession économique du président de la République, lui proclamait également la démission de Christiane Taubira du ministère de la Justice, l'accusant d'avoir menti sur le plateau de TF1 dans l'affaire de la mise sur écoute de Nicolas Sarkozy par Patrick Buisson !

Cette affaire de tweet ne révèle pas, au fond, une classe politique pas tout à fait libérée de la langue de bois ?

Noblejoué

@ catherine A. une indignation à géométrie variable
"Mais qui donc, en temps normal, s'intéresse à toutes ces femmes violées, opprimées, en Afrique ou en Afghanistan où nous avons déversé des milliards et où le sort de statues préoccupe davantage ?"

Je suis d'accord avec vous sur le fait que l'indignation est à géométrie variable (mais toujours, non ? Je crois en somme que seule l'indifférence est invariable, merci de m'avoir fait penser à ça).

Mais il y a tout de même une différence entre les cas que vous citez et la GPA et la prostitution.

L'esclavage.

L'esclave est nié dans son humanité.
Par son maître et par la société.
L'esclave est un humain ou un objet selon que cela convienne à son propriétaire (objet pour le servir, humain pour s'indigner moralement s'il agit "mal" ou s'il développe des affects envers lui).

L'esclavage soulève donc plus d'indignation que le reste.
Quant à savoir pourquoi ce cas d'esclavage indigne plus que le reste, ce sont là les profonds mystères des modes médiatiques.

Ceci dit, cela servira peut-être à quelque chose, il arrive qu'on réforme après des scandales, alors qui sait, une lutte suivie contre l'esclavage...

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