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18 mai 2014

Commentaires

Juan DeGranada

Je crois que la société française tient (encore) par ses enseignants. Mais plus pour longtemps : car la déconsidération sociale et la faiblesse des salaires auront raison de ce métier qui supporte tout.

sylvain

Comme pour les arbitres je crie : "aux ch... les profs (de l'EN)" !
Qui sème le vent récolte la tempête !
Faudrait savoir ce qu'ils veulent ces pôv profs déprimés ; pendant des décennies ils ont conspué l'autorité, la morale, la discipline, termes qualifiés de "réacs", "fachos", "de droite", ils ont érigé les dogmes de l'enfant-roi, du laxisme, nouvelles versions gauchisantes de la vie sociale issues de leur parano soixante-huitarde ; ils ont aussi hurlé au fascisme quand Sarkozy voulait les aider en leur affectant un référent policier dans les écoles : "Sarko facho, pas de flics à l'école" qu'ils hurlaient ; Mmes et MM. les enseignants, vous récoltez ce que vous avez semé avec votre morgue et votre arrogance habituelle ; et croyez bien que ce que j'écris est partagé par la majorité des gens qui en ont ras le bol de vous voir en grève quand c'est la droite au pouvoir, dans la rue avec les élèves passer plus de temps à faire de la politique, de gauche bien sûr, que de les éduquer. Bémol : comme par hasard quand c'est la gauche qui gouverne, vos syndicats staliniens "toutous" couchés à gauche la mettent en sourdine ; bizarre comme c'est bizarre ! Vos comportements ont "pourri" l'Education nationale et vos états d'âme ne nous font plus ni chaud ni froid, ni même les agressions que vous subissez !

Mary Preud'homme

mateo62 a écrit :
"...et jamais, ô grand jamais, je n'ai entendu les profs réclamer la mise en sécurité de certains établissements (je les ai vus au contraire dénoncer toute tentative de faire entrer des policiers dans les écoles)..."
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Il me semble en effet que les policiers ont bien d'autres missions que celle de faire régner l'ordre et la discipline au sein de l'école publique, de jouer les éducateurs par défaut, les assistants sociaux ou les gardes-chiourmes. Ce qu'ils sont d'ailleurs les premiers à rappeler à juste titre. Renseignez-vous !

mateo62

C'est vrai que la dénonciation en boucle des fonctionnaires en général et des enseignants en particulier pour se les « payer » est injuste et improductif. L'excès et la caricature étant la règle, le manichéisme et la simplification, le mélange alimentant le moteur.

Personne ne niera ici les principes énoncés par P. Bilger sur le rôle éminent de la fonction éducative et de ses agents. Mais après tout, qu'est-ce qui se cache derrière ces attitudes, réactions et comportements vulgaires, pour ne pas (plus) dire populistes ?

Une fois soustrait la part de nos concitoyens prêts à se jeter sur n'importe quelle carcasse qu'on leur jette en pâture, il en reste d'autres dont je serais bien en peine d'évaluer le nombre et la proportion, qui en veulent terriblement aux acteurs de l'Education nationale. Ou qui à tout le moins s'interrogent.

Après tout, le moindre regard porté en arrière témoigne que nous entendons les différentes strates de l'enseignement manifester depuis (pour ma part) trente ans, et que jamais, ô grand jamais, je n'ai entendu les profs réclamer la mise en sécurité de certains établissements (je les ai vus au contraire dénoncer toute tentative de faire entrer des policiers dans les écoles - « les-heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire »), demander à ce que soit mise en place une politique de répression des violences en salle de classe, ou plus simplement de muscler les mesures disciplinaires pour les débordements de plus en plus invasifs en plein cours. On a même cru qu'ils y rechignaient, considérant que les élèves, « fouteurs de m... », étaient plus victimes que coupables, la société bourgeoise étant à la source de tous nos maux.

Pire, avez-vous vu les enseignants descendre dans la rue pour exiger le démantèlement de leur usine à gaz centralisée, d'exiger d'être administrés régionalement, et des interlocteurs ayant un pouvoir de décision local ? Moi, jamais. Et j'ai cru comprendre que la simple idée de décentraliser les prises de décision de l'Education nationale sonnait comme une atteinte insupportable aux statuts de la Fonction Publique, une volonté délibérée de « casse » du service public.

Ce que nous entendons ânonner depuis trente ans de la part de ceux qui parlent pour les leurs, les syndicats, est un message on-ne-peut-plus-simple : « plus de moyens et d'effectifs ». Les contre-performances de plus en plus apparentes de cette institution figée et peu innovante (encore une revendication jamais parvenue à nos oreilles) ne sont dues, il faut se le mettre dans la tête une bonne fois pour toutes, qu'à un manque de moyens et de personnels. La qualité du service ne dépend pas de son fonctionnement, de son organisation ou de ses méthodes de travail : des recrutements et du pognon, un point, un trait.

Alors oui, le public devrait y regarder à deux fois quand il critique les enseignants, et sûrement ne pas les moquer, mais il faudrait que le disque de leur revendication change un peu. Je ne doute pas que de plus en plus d'enseignants, probablement une moitié d'entre eux, commencent à se lasser de ces slogans répétés à l'envi par leurs porte-voix, mais de l'extérieur nous n'entendons que le mantra des effectifs et des moyens. De quoi en énerver certains, mais aussi de quoi devenir la cible de nos concitoyens ayant la tête près du bonnet.

hameau dans les nuages

@ Lucile
"Le moindre bon sens demande qu'ils soient contrôlés en permanence, et que leurs prises de risques soient encadrées par des gens adaptés à cette mission"

Mais ils sont contrôlés !

Et pas qu'une fois. Je ne suis pas du tout spécialiste, c'est un euphémisme, mais ayant dans ma famille quelqu'un pour qui c’était justement le rôle de superviser je peux vous dire que les traders sont surveillés et auscultés journellement comme le lait sur le feu.

Un exemple chez Oddo :

http://www.oddoam.com/fr-fr/organisation/Pages/controle-risques.aspx

J'ai une propension à penser que pour Jérôme Kerviel c'était du "pas vu, pas pris" de la part de sa direction. Ce qui ne le dégage pas de ses responsablités et des risques à jouer au mercenaire de la finance.

Sanchez Yvonne

@Véronique Raffeneau

Ma phrase, que vous citez, se voulait ironique. Elle n'était manifestement que mal formulée. Je suis d'accord avec le commentaire que vous en faites.
Je voulais juste dire qu'agiter un chiffon et induire la médiatisation d'un sujet a priori de moindre d'importance permettait d'occulter des problèmes autrement plus difficiles et complexes.

vamonos

@Achille
"Il était simplement le jouet d’un système dans lequel tant que tu fais gagner de l’argent à ton employeur tu peux continuer à jouer, mais si tu en perds, tu es mort."

Ce n'est pas si simple ! Jérôme Kerviel allait prétendre toucher un bonus de 200 000 euros ! Quand la hiérarchie a enfin décidé de descendre de vingt étages dans la tour et quand elle a pris conscience de l'ampleur de la fraude, Kerviel a été licencié sur-le-champ et d'autres ont subi le même sort. M. Kerviel n'avait pas mandat pour risquer des sommes colossales. Toutes proportions gardées, c'était un loup dans une bergerie. Il était temps d'arrêter, cela aurait pu coûter encore plus gros, causer la perte de beaucoup plus d'emplois. Pendant le procès, le président de la Société Générale s'est tourné vers M. Kerviel et lui a dit "Mon cher".

Véronique Raffeneau

Jean-Dominique,

Le sujet du billet n'est pas tant selon moi, le respect évidemment nécessaire du métier d'enseignant, que la rapidité et la facilité avec lesquelles le ministre a plié face aux injonctions syndicales.

Au sujet du stress, dans mon esprit, le métier d'enseignant n'est pas autant gravement méprisé et maltraité que lorsque, par exemple, des circulaires prient les enseignants, depuis des années et des années, de surnoter et de surestimer des copies remplies de fautes d'orthographe et de grammaire.

Alex paulista

@ sylvain | 20 mai 2014 à 20:03

Je crois que vous mélangez trois problèmes : la valorisation du travail manuel, l'apprentissage comme technique de formation et l'hyperspécialisation dès la formation.

Oui le travail manuel doit être valorisé, mais c'est plus un problème culturel : les formations manuelles ne doivent pas être des voies de garage uniquement pour les élèves en échec scolaire. Elles doivent être accessibles à tous les âges, y compris pour les diplômés de socio-psycho sans emploi.

L'apprentissage est une technique qui s'applique aussi aux études théoriques comme le métier d'ingénieur. Il s'agit d'organiser des allers-retours entre l'entreprise et la formation. C'est intéressant, mais le risque est de négliger tout ce qui ne s'applique pas au premier futur emploi et de se retrouver inadapté lors d'un changement de carrière: c'est le problème de l'hyperspécialisation, troisième aspect de ce que vous soulevez.
Elle est très dangereuse à une époque où l'on doit réorienter sa carrière tous les dix ans. Par exemple, quand c'était le boum des télécoms, l'État a voulu créer des formations de "technicien en optique" alors que les formations de micromécanique étaient génériques et bien adaptées au métier, les méthodes de polissages s'apprenant sur le tas. Deux ans plus tard, quand les télécoms s’effondrent en France (Alcatel composants optiques, highwave et autres), que deviennent ces gens ?
Donc oui, il faut former à un métier, mais il faut bien définir ce qu'est un métier.
Il ne faut pas former à un emploi, et pouvoir de former à tout âge quelle que soit sa formation d'origine.

Tout ça me rappelle la chanson de Luke, en lien
Dans la cour il n'y a plus rien
Plus ces jeux sans fracas,
Plus ces rires de vaurien
Il n'y a que des bâtisseurs de remord
De la chair à emploi
Déjà soucieux de leur sort

Valerie

Oui, vive les enseignants... Je suis "a la ramasse" pour commenter cet excellent billet et plus encore pour comprendre notre epoque. Lorsque j'ai regarde "Educating Yorkshire" (pas vu "Educating Essex") sur Channel 4 (on peut meme le visionner en ligne), je n'ai pas compris le role maternant de toute leur equipe educative. Je pense que c'est encore pire en Angleterre qu'en France : c'est dire !!

http://www.channel4.com/programmes/educating-yorkshire

sylvain

Avec nos chers profs, reprenons tous en chœur :
"Haro sur l'apprentissage !"
L’apprentissage est le parent pauvre de l’Education nationale ; le gouvernement de Hollande ne fait qu’empirer la situation uniquement pour des questions idéologiques.
Chez les socialistes on adore les crânes d’œuf, qui font de bons chômeurs, qui coûtent très cher… mais qui votent socialiste.
Qui se souvient de l’interview de Martine Aubry, il y a quelques années, indiquant que l’Université n’avait pas vocation à donner un métier aux étudiants mais à leur donner une culture !! C’est avec des stupidités de ce style ou du style Terra Nova que la valeur travail - et tout particulièrement travail manuel - a été détruite en France et que le pays est à genoux.
Merci Martine, tu nous manques ! Les Lillois qui semblent apprécier vos chefs-d'oeuvre de destructions économiques et sociales ont revoté pour vous, c'est dire dans quel état mental et de niveau d'inculture se trouvent nos con-citoyens !

Savonarole

Ce Kerviel est représentatif de sa génération, aucune culture, un décérébré qui ne fonctionne qu'au Coca light, une catastrophe de l'Education nationale. "J'appuie sur des boutons donc je suis", pour paraphraser Descartes. Dans les dîners en ville les Kerviel sont un cauchemar, idées courtes, nullité totale, absence d'arguments. J'ai plus de mal à converser avec un trentenaire qu'avec un Hibernatus du XVe siècle. Des siècles nous séparent. Les soixante-huitards nous ont pompé l'air, mais alors ceux-là c'est la cata...

Alex paulista

"On comptait sur leur prudence comme on peut compter sur la prudence d'un pilote de course automobile"
Rédigé par : Lucile | 20 mai 2014 à 13:58

Vous avez raison, mais il faut rappeler que Kerviel était affecté au desk qui suit les indices et fonds indiciels.
En gros, on lui avait confié une deux chevaux. C'est vrai qu'au vu du temps au tour, ils auraient dû se douter qu'il avait coupé la piste ! Les gains qu'il déclarait, tout en étant un vingtième des gains dissimulés, étaient déjà dix fois trop importants pour ce type de produits.

"pas le cas de l’ex-trader qui lui, a perdu l’argent dont il était le gestionnaire sans s’enrichir personnellement."
Rédigé par : Achille | 20 mai 2014 à 11:30

Pas exactement. En prenant une position interdite car 500 fois trop risquée, il s'était constitué un matelas de gains (plus d'un milliard à un moment !) dissimulés en opérations temporaires, dans lequel il pouvait puiser petit à petit, déclarer des profits de cinquante millions et ainsi justifier chaque année un bonus gigantesque, ainsi que l'admiration de ses pairs. L'année antérieure, il avait bataillé pour avoir un bonus supérieur, sur la base de ses gains. On le lui avait probablement refusé parce qu'il était jeune et devait consolider ses performances... ce qu'il s'est appliqué à garantir. Tous les ans il demandait un bonus absurde pour son poste, avec comme argument le profit réalisé en mettant en risque la banque. Si ce n'est pas de l'escroquerie ça y ressemble fortement.

Le problème est que ses gains étaient "virtuels" car non-réalisés (comme un appartement qui aurait pris de la valeur mais qui n'est pas vendu), et quand le marché a brusquement chuté le milliard de gains s'est transformé en presque trois milliards de pertes, et la situation a empiré de deux milliards quand il a fallu défaire cette position rapidement: quand on doit vendre massivement un produit alors que le prix baisse, on accentue soi-même la baisse.
La banque a été obligée de se couper un bras pour éviter de prendre le risque de capoter. Ça lui a coûté un bras.
Au contribuable français aussi.

Kerviel est un menteur, un dissimulateur doublé d'un idiot. Pour reprendre l'analogie automobile, il faisait des temps incroyables au Paris-Dakar en passant au milieu des villages à 200 à l'heure. Maintenant il dit que l'organisation aurait dû le savoir au vu de ses performances, de sa consommation d'essence, etc.
Peut-être. Sans doute.
Mais c'est lui qui était au volant, a débranché le GPS et fait cette folie.

Lucile

Pour avoir participé à des recrutements de traders en tant que consultante au sein d'un cabinet spécialisé, je peux témoigner qu'ils étaient choisis pour leur profil particulier, très rapide à réagir, et assez casse-cou, avec des rythmes de travail inégaux. On ne leur demandait sûrement pas de se comporter en coureurs de fond, ni en gestionnaires. On comptait sur leur prudence comme on peut compter sur la prudence d'un pilote de course automobile, capable à la fois de prendre des risques mais aussi de redresser en un instant des situations périlleuses, et d'aménager sa conduite au fur et à mesure des événements. Des gens très spécialisés, qui se meuvent sur le fil du rasoir, et sont soumis en permanence à des pointes de stress très élevées. Ces recrutements sont donc toujours à risques. Tout le monde le sait autour des traders, et il est entendu implicitement qu'il existe un partage des tâches au sein des équipes où ils sont appelés à travailler. Le moindre bon sens demande qu'ils soient contrôlés en permanence, et que leurs prises de risques soient encadrées par des gens adaptés à cette mission. Il me semble donc, vu de loin, que le management a toutes ses responsabilités dans l'affaire, même si Kerviel a franchi la ligne et trompé. Ce qui lui attire peut-être de la sympathie, c'est le sentiment diffus chez les badauds qui l'encouragent sur son passage, que les risques de trinquer lourdement sont plus élevés en bas de l'échelle qu'en haut.

Et puis, c'est aussi cette marche lente vers la prison d'un jeune homme assez siphonné pour faire perdre des sommes folles à une banque puis pour se tourner vers le pape et revenir à pied comme en pèlerinage se présenter à ses geôliers. Rome, Vintimille, le tunnel, la douane désaffectée et fantomatique du bord de mer, Menton, la prison de Nice, autant de jalons évocateurs. Il y a là un mélange détonant d'extrême modernité par le métier qu'il exerçait et d'intemporalité par la démarche à Rome. Il sort des people ordinaires.

Il a déraillé, sa banque l'a laissé faire sans sourciller, il a été accusé, jugé, condamné, et maintenant il ne s'y prend pas si mal, après tout, pour prendre la mesure de ce qui lui est arrivé.

Jean le Cauchois

Pour être d'un famille comptant statistiquement plus d'enseignants (de quatre générations en amont et de deux en aval) que la moyenne, et ne pas avoir été enseignant moi-même (sur les conseils de mon père "l'Etat est un mauvais employeur, mon fils") sauf enseignant vacataire en IUT pendant trois années, ayant neuf petits-enfants entre 26 et 10 ans passés "par le système", je suis arrivé à la conclusion que le problème majeur de l'Education nationale est d'être confrontée à l'ADOLESCENCE de ses élèves (l'adolescence allant de la pré-adolescence à 10/12 ans à la post-adolescence... pouvant rester très longue chez certains qui passent directement de l'adolescence à la vieillesse sans passer par l'âge adulte...). Ainsi l'un de mes petits-fils dont les parents sont enseignants disons "haut-de-gamme", s'est révolté entre 15 et 17 ans... Il voulait, sérieusement, devenir basketteur NBA et j'ai dû étudier les CV des stars de la NBA (il y a des Français dedans) pour continuer le dialogue... Depuis l'an dernier il a admis se forger un mental pour son corps de plus de deux mètres et avoir à nouveau des résultats scolaires normaux. A 18 ans il va passer le bac, comme tout le monde. A 18 ans, ma mère entrait à l'école normale d'institutrices... Notre société infantilise sa jeunesse et un grand nombre d'enseignants en sont les victimes, souvent consentantes...

duvent

@M. Nebout

"Lorsqu'un juge..." le justiciable a des degrés de juridictions qu'il peut saisir. Le juge n'est pas sanctionné lorsqu'il interprète de façon erronée, délibérément ou par conviction.
Il peut se tromper, beaucoup de citoyens ont le droit de se tromper, mais d'autres ne l'ont pas.
Ici, ce qui n'est pas concevable, c'est qu'une banque française de renom se dispense des contrôles nécessaires, et s'autorise toutes licences. Il est connu que les traders sont poussés à des comportements à risque, encouragés de mille et une façons à jouer et peu importe le risque. Cette vision du monde rendue banale est simplement scandaleuse ! Se débarrasser avec autant d'audace et de fausseté de la tâche qui incombe à ceux qui savent et sont dignes de diriger nous démontre si besoin était qu'ils ne sont ni dignes ni capables... M. Kerviel a été le bouc émissaire, il est fautif parce qu'il a suivi le chemin de sa perdition, mais il y a été entraîné, conduit et abandonné. Les dirigeants sont comme les capitaines de bateaux de nos jours !! Nous avons tous que l'on peut compter sur eux pour sauver la veuve et l'orphelin. C'est beau, c'est émouvant, tous ces gens qui ont une conduite...

Philippe-Wladimir Le Moigne

A mon sens, la question de savoir si nos enseignants bénéficieront ou non d'une journée supplémentaire de congé me semble quelque peu puérile, le décalage d'une journée n'ayant pas pour effet de changer la face du monde.

Je ne sais pas si l'explication donnée en rapport avec un logiciel est exacte ou une simple justification pour pouvoir céder à la pression mais après tout je suis bien prêt à le croire, simplement parce que je n'accorde pas tant d'importance à cette journée supplémentaire.

En revanche je pense que des choses devraient changer, en premier lieu ces attaques ad hominem à l'égard des enseignants qui effectuent un travail difficile dans des conditions inadmissibles d'insécurité pour certains, or c'est à l'Etat d’assurer cette sécurité.

Je pense aussi au nombre trop important d'administratifs dans ce mammouth qu'est l'Education nationale, surcharge inutile et coûteuse qui dessert finalement la finalité première qu'est l'enseignement.

Autant il me semble que ces sujets sont importants autant pardonnez-moi de ne pas m'émouvoir pour une simple journée supplémentaire de congé.

Achille

J’ai lu dernièrement que Michel Sapin avait traité Jérôme Kerviel d’escroc.

Je crains que notre ministre des Finances n'ait une définition de ce mot quelque peu déformée. En effet, un escroc se distingue de l’honnête homme par le fait qu’il détourne de l’argent pour son propre compte, ce qui n’est d’évidence pas le cas de l’ex-trader qui lui, a perdu l’argent dont il était le gestionnaire sans s’enrichir personnellement.

Il était simplement le jouet d’un système dans lequel tant que tu fais gagner de l’argent à ton employeur tu peux continuer à jouer, mais si tu en perds, tu es mort.

Jérôme n’est pas un escroc, il n’est même pas malhonnête. Il s’est laissé entraîner par la fièvre des traders qui est comparable à celles des joueurs de casino. Une fois pris dans la spirale qu’il a produite il ne pouvait plus faire marche arrière.

Si cela vaut trois ans de prison combien valent les prises illégales d’intérêt, détournement de fonds publics et autres malversations du même genre dont sont coutumiers certains de nos élus qui, par ailleurs continuent à occuper des places d’élus, de responsables de parti politique et même de ministres sans que manifestement cela ne gêne ceux qui nous gouvernent.

La morale de la fable de La Fontaine "Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blancs ou noirs" n'a pas pris une ride.

Jean-Dominique @ Véronique

Véronique, je ne fais évidemment pas du cas individuel de cet ami une généralité mais plutôt une illustration. J'entends, comme Philippe, des tas de gens taper sur les profs, leurs vacances, leur nullité. Je constate juste que la difficulté de ce métier peut décourager en peu de temps des tempéraments habitués à gérer autrement un stress important.

Jean-Dominique @ Xavier Nebout

Xavier Nebout, là encore, vous êtes dans l'erreur et dans l'outrance. S'il y a un métier où le talent et le mérite permettent de progresser, c'est bien l'enseignement. Parce que chaque chef d'établissement cherche à avoir les meilleurs enseignants pour obtenir les meilleurs résultats. Quand un bon demande sa mutation, il l'obtient plus aisément qu'un mauvais. Et je peux vous garantir qu'il faut creuser profond pour trouver un tire-au-flanc dans les grands lycées : évidemment, ce sont les meilleurs profs qui ont les meilleurs postes.
C'est bizarre, mais avec vous, on a souvent besoin de rappeler des évidences accessibles à un enfant de cinq ans !

jack

Les campagnes de communication de Kerviel sont lamentables et puériles. Il se paye le luxe d’y mêler le Pape, Hollande, etc. On a l’impression d’une immense farce. Mais non, il n’en rit pas, ni son avocat. Alors que nul n’est dupe de la supercherie. Kerviel a utilisé les voies de recours, il a été condamné. A présent, il doit assumer. S’il se tient ‘à carreaux’, en adulte, il y aura un accommodement avec le JAP. Après tout, ce type n’a jamais agressé personne, il n’est pas dangereux. Pour les dommages et intérêts, c’est heureux que la justice se remette au travail. Condamner un type à cinq milliards de DI est une peine délibérément inapplicable (aussi inapplicable que les 150 ans de prison de Madoff !). Au surplus, une banque qui a failli lamentablement dans le contrôle des positions de ses traders ne peut s’en sortir totalement exonérée de responsabilités.
S’agissant des profs : oui, bravo les profs. Transmettre le savoir, le savoir être, le savoir faire est une tâche très noble. Autrefois sacralisés, les enseignants sont maintenant dénigrés, parfois non respectés par les familles et les élèves. Chapeau bas aux enseignants des banlieues : ils déploient beaucoup de leur énergie à faire régner le calme et la discipline et il leur reste peu de temps à consacrer au cœur de métier. Alors il peut arriver que la motivation s’émousse. Ils devraient pouvoir trouver un appui indéfectible de la hiérarchie, des pouvoirs publics et des familles.

Xavier NEBOUT

Lorsqu'un juge commet une faute de droit en se méprenant sur le sens de tel ou tel terme juridique, en dénaturant un article de loi ou en travestissant les faits pour assouvir son idéologie, on peut dire qu'il est un mauvais juge.
De même lorsqu'il met en examen en n'ayant manifestement rien dans son dossier.

Par contre, dans l'affaire Kerviel, si on n'est pas juriste et qu'on a pas pris connaissance du dossier tel qu'en ont disposé les juges, on devrait s'autoriser à fermer sa gueule, comme disait Coluche !

breizmabro

Ce que je comprends concernant l'affaire Kerviel c'est que ce dernier ayant été condamné, par trois fois (avant que le coq ait chanté ? ;-)), la peine doit être exécutée, sinon l'Elysée deviendra l'annexe du JLD.

Par contre ce que je ne comprends plus c'est pourquoi le mettre en prison. On nous rabâche à longueur de jours dans la presse écrite et parlée, que les prisons sont pleines et que beaucoup de détenus n'ont rien à faire en prison. OK, j'ai entendu. Mais alors que fait Kerviel en prison ! Qu'on lui interdise d'exercer toutes professions en rapport avec l'argent (des autres), soit, mais il n'est pas dangereux pour la société (en générale ;)) au point d'être retiré de celle-ci.

A force de nous faire du blablabla sur les prisons et les détenus qui n'auraient pas besoin de l'être, et faire tout le contraire du prêche, le "petit peuple" OSE se poser des questions.

Pourquoi son employeur, après cinquante alertes notifiées, a-t-il gardé sa confiance en M. Kerviel ?

Pourquoi, à chaque fois que les banquiers qui perdent de l'argent, le nôtre, dans leur casino appelé "front office", ce sont les citoyens qui remboursent, exemple le Crédit Lyonnais ?... Que je sache ce sont les banquiers qui ont fauté, or pour eux aucune sanction, mieux ce sont les contribuables qui ont remboursé les dettes françaises et les amendes américaines !

M. Messier qui à "plombé" Vivendi avec ses errements de petit-bourgeois arriviste n'a jamais (sauf preuve du contraire) été condamné à de la prison ferme. Qui a remboursé les pertes de Vivendi ?

Bien sûr M. Bilger que "le petit peuple" est en droit de penser, comme notre bon La Fontaine, "selon que vous serez puissant ou misérable les jugements de cour vous rendront blanc ou noir".

Il ne faut pas vous en étonner.

Xavier NEBOUT

Le problème, ce n'est pas les bons profs, ou les bons fonctionnaires d'une manière générale, mais les mauvais qui tirent au flanc et pourrissent la société en toute impunité.

Que gagne matériellement un bon prof à se décarcasser toute sa vie ?
Que perd matériellement un mauvais à ficher la vie de ses élèves en l'air ?

Que gagne matériellement un bon juge à penser à ses dossiers la nuit ?
Que perd un mauvais juge à mettre des vies en l'air ?

Aux mauvais, les bonnes mutations qu'ils passent leur vie à convoiter !

Franck Boizard

La citation de de Gaulle par Savonarole : «Des chercheurs qui cherchent, on en trouve. Des chercheurs qui trouvent, on en cherche».

Avouez que c'est plus drôle dit comme cela.

Tipaza

Un billet bi-sujet, c’est assez inhabituel pour être remarqué.

Sur l’affaire Kerviel, ceux qui osent prendre sa défense en prennent pour leur grade. Il paraît qu’ils ne connaissent rien à la justice !

Pour ma part c’est vrai, je ne connais rien à la justice, je peux donc en parler librement sans préjugés.

Que Kerviel soit coupable est une évidence.
Que sa responsabilité doive être partagée avec une hiérarchie qui a laissé faire, par laxisme ou parce qu’en d’autres occasions elle y avait trouvé son compte, semble une autre évidence.
Que les juges qui ont prononcé la sentence soient parfaitement ignorants des procédures d’informatique financière est aussi évident que mon ignorance en matière de justice.
Que ces juges se soient prononcés un peu au « feeling » de ce qu’ils avaient compris des experts venus leur expliquer ce qui ne pouvait pas s’expliquer dans un prétoire est une certitude.

Quel est le décideur qui n’a pas pris une décision sans maîtriser tous les paramètres de la situation ? Ce ne serait pas autrement grave si la sentence n’avait pas été ce qu’elle fut.

Et tout le problème est celui de la sentence, qui vue d’un ignorant comme moi, apparaît comme une vengeance de la part d’un PDG vexé que le dysfonctionnement de son établissement ait été dévoilé, et une volonté mortifère étatique d’empêcher toute action pouvant mettre en cause une banque capable de se retourner vers l’État pour sa survie.

Quelle est la sentence ? Trois ans de prison, c’est-à-dire une durée pour laquelle il n’y a pas d’aménagement de peine possible. Dans l’ambiance bisounours de la justice taubirienne, les dealers des banlieues bénéficient souvent de plus de mansuétude.

Et surtout des dommages et intérêts de près de cinq milliards d’euros. Une somme démentielle, grotesque dans son ampleur rabelaisienne.
La peine de mort biologique a été abolie en France, mais à l’évidence pas la peine de mort sociale.
Car c’est bien ce qui risque de se passer si la cour d’appel de Versailles devant laquelle est renvoyé le dossier de l’amende confirme la sentence.
Il est bien évident qu’avec une telle amende, la vie sociale de J. Kerviel est brisée jusqu’à la fin de ses jours et qu’il ne pourra pas vivre une vie normale, pourtant à la mode même chez un président.

La perpétuité a été pratiquement supprimée pour les crimes de sang, sauf les plus odieux et encore, mais pour une malversation financière elle existe toujours.

L’énormité de la sentence frappe le « bon peuple », qui est populiste par nature, c’est son principal défaut et qui se souvient de l’indulgence dont ont fait preuve les juges qui se prononçaient sur les fautes, qui ont détruit des vies, de leurs collègues d’Outreau.
Les vieux fantasmes d’une magistrature alliée aux puissants renaissent.
J’ajoute que l’amende couvre bien plus que les pertes de la S.G. puisque celles-ci ayant été intégrées dans la déclaration d’impôts, elles ont permis à la S.G. de bénéficier de dégrèvements d’impôts si j’en crois les médias.

Si J. Kerviel dans une « crise de folie » tue le PDG de la Société Générale, la sentence sera plus légère. Quelques années de prison peuvent se vivre comme un engagement dans la Légion étrangère, et il sera quitte vis-à-vis de la société, la Générale et la vraie.

Tant que l’amende n’aura pas été ramenée à un niveau « humain », la sentence sera perçue comme un acte de vengeance du système et non comme un acte de justice.

Voilà résumée brièvement, la position d’un ignorant de la justice.

Enfin ce que j’en dis.

Véronique Raffeneau

Savonarole, j'estime que créer, conduire et maintenir des entreprises pendant quinze ans, fussent-elles individuelles, start up, ce que vous voulez, est une performance d'une utilité sociale de tout premier plan.

Je m'interrogeais sur la possibilité pour cet ami de JDR de s'épanouir et d'être heureux professionnellement dans une configuration Education nationale, alors que ses expériences et ses savoirs - les responsabilités qui vont avec - sont ceux de l'entreprise privée.

Alex paulista

Jean-Dominique Reffait | 18 mai 2014 à 21:43

Votre ami devrait peut-être se remettre en cause, parce que si après avoir monté trois entreprises il se retrouve sans le sou, c'est qu'il n'a pas forcément bien géré le coup. Déjà le mot "start-up" me fait rigoler, ça me fait penser à DSK.

Sur les profs à vocation tardive, je peux vous parler de plusieurs exemples inverses.
J'ai un ami de prépa qui a décidé d'être prof après un burn out dans la recherche. Il a passé l'agreg et est devenu prof de physique. Je connais aussi des Xettes qui, après avoir eu des enfants, ont décidé de devenir profs plutôt que de revenir comme cadre supérieurs.
Tous s'en félicitent et certains préfèrent le lycée à la prépa, car la pédagogie y est différente.

Donc je pense que votre ami n'a tout simplement pas encore trouvé sa voie. Un peu indépendant, un peu prof, je lui suggèrerais bien "homme au foyer". Il y a tellement de femmes bardées de diplômes qui se plaignent de faire peur aux hommes.
À creuser.

Jean-Dominique @ Véronique

Véronique, cet ami n'a pas eu le temps de se confronter aux lourdeurs administratives de l'Education nationale et n'a donc évoqué comme raison de son renoncement que le climat dans une classe. Peut-être aurait-il éprouvé ce que vous décrivez plus tard, mais ce ne fut pas le cas, pas eu le temps. Sa femme est enseignante et elle, elle tient. Mais les vacances sont une nécessité vitale.
Il a seulement senti qu'on le lâchait dans la fosse aux lions directement, avec interdiction d'user du fouet.

Savonarole@Véronique Raffeneau

"Bref, votre ami s'est sans doute rendu compte qu'en réalité il n'avait pas changé de monde, ou si peu".
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 19 mai 2014 à 05:40

Vous êtes bien sympathique, mais quand on se plante dans le privé et ces fameuses "start up" qui nous font braire et qu'on se réfugie dans l'enseignement c'est qu'on est un gland.
Ce type mérite son chômage, les "super diplômés" en start up y en a marre. On nous enfume avec ces génies méconnus.
On n'en peut plus des start up !
"Les chercheurs c'est bien mais j'aimerais qu'ils trouvent " (de Gaulle sur le CNRS)...

Lucile

Je me joins à vous, Philippe Bilger, pour dire que le métier de prof mérite le respect, et qu'il a une grande valeur sociale. Cependant je ne mettrais pas tous les enseignants dans le même sac en les encensant collectivement pour les consoler d'être placés par l'administration et par le ministère dans des conditions de travail ubuesques.

Les enseignants sont comme les médecins, comme les avocats, comme les élèves, il en est de bons et même d'excellents, il en est de médiocres, de paresseux et même de mauvais. Ce qui m'a frappée en tant que parent d'élève, c'est que des professeurs merveilleux, emplis à la fois de bienveillance et du désir de faire progresser les enfants, qui prennent sur leur temps personnel pour mieux s'occuper de leurs élèves, qui savent les passionner et leur donner le goût des études, sont traités par l'administration exactement sur le même plan que ceux qui ne peuvent plus voir les enfants en peinture, et qui en font le moins possible. Pour les élèves, c'est la loterie, ils tombent sur des bons ou des mauvais selon les lois du hasard, sauf si les parents font partie du sérail et connaissent les bonnes filières.

Parigoth

@Jean-Dominique Reffait
Les programmes scolaires, parfois absurdes aux collège, ne sont pas l'émanation des syndicats qui n'y ont aucune part.

C'est cela, oui...

Veuillez vous renseigner sur ce milieu, et sur les cris d'orfraie au « fascisme » à chaque fois qu'un ministre cherche à mettre un peu d'ordre dans la pétaudière.
Renseignez-vous aussi sur la réforme due à Edgar Faure.
Bayrou avait installé des syndicalistes à côté de son bureau.
Si les syndicats n’interfèrent pas avec la définition du contenu des programmes, pourquoi se sont-ils fendus par exemple de la rédaction d'une brochure, que l'on peut trouver sur Internet, sur l'enseignement du « genre », cette théorie-qui-n-existe-pas et qui révulse tant de parents en France ?
De plus, nous savons très bien que si une directive ne leur agrée pas ils feront tout pour la saboter.

Qu'ils soient ouvertement syndiqués ou non, il existe bel et bien des idéologues qui imposent leurs vues sur « l'éducation » - ou plutôt le formatage - des élèves dans le sens unique que l'on peut deviner.

Enfin, à l'éducation dite nationale comme ailleurs, les syndicats s'attribuent en outrepassant leur rôle initial le rôle de garde-chiourme visant à dénoncer les propos, événements ou attitudes à caractère politique (généralement pas de gauche) - en interne ou en externe - ne correspondant pas à la doxa qu'ils cherchent à imposer : ils sortent ainsi abusivement de leur rôle en manifestant ouvertement des positions partisanes qui auront aussi un écho sur des élèves dont ils ne respectent pas la conscience.
On nous rebat les oreilles avec la prétendue « laïcité », mais il faudrait peut-être que ces gens-là, à défaut d'une neutralité plus ou moins parfaite s'appliquent au moins à ne pas pratiquer un militantisme outrancier.

Jabiru

S'agissant des profs, attention aux amalgames. Comme dans tous corps de métiers il y a des bons, des moins bons, des sérieux et des moins sérieux, des établissements bien tenus et d'autres de moins bonne réputation. Ce que je constate en tant que grand-père de deux ados, que ce soit en primaire et en secondaire, je n'ai jamais entendu la moindre critique sur la qualité de leurs enseignants et la rigueur des deux établissements de la région parisienne dans lesquels ils ont été et sont accueillis. Comme quoi on peut aussi parler des trains qui partent et arrivent à l'heure et d'écoliers et de collégiens qui sont heureux et fiers de leur école publique. Alors vive les profs et notamment les leurs.

fugace

L’Education nationale en rade : quel gâchis !

Nous savons tous, enseignants compris, que l'Education nationale est en rade et ce n'est pas demain que, sans une exigence citoyenne au travers de l’autorité retrouvée dans la perspective de résultats à la hauteur des moyens exorbitants demandés aux contribuables, la situation des résultats mesurés changera dans l’intérêt premier des élèves, pour leur devenir dans une société plus que jamais en mutation.
De nombreux enseignants sont d'accord pour reconnaître le niveau d’instruction très bas d’une grande proportion des élèves à leur entrée en 6ème. Pendant que pour les ministres successifs et les rectorats anémiés « tout va bien, puisque je vais bien… ».
Plus que jamais, pourtant :
- Comment « apprendre à apprendre » à des élèves qui ne lisent plus, qui n’ont plus d’espace d’ennui tellement, entre autres, les nouvelles technologies environnantes les aspirent, hélas sans les instruire ?
- Comment faire pour aussi apporter à des enfants ou adolescents en perte de repères dont ceux sociaux, au-delà de la transmission stricto sensu du savoir, les outils et les clés de réflexion qui leur redonneront toutes les chances de s’épanouir dans la société qui doit être la leur à part entière ?
Ce n’est pas, sans aucun doute et depuis maintenant des décennies, la priorité des syndicats sectaires et leurs moutons suiveurs militants lobotomisés, sacrifiant pour leur individualisme insolent les potentialités vives et futures de la nation, puisqu’il semble exclu de leur faire entendre raison. Des moyens, encore des moyens, beaucoup plus de moyens ne résoudra pas l’équation mal posée. Le résultat est pourtant là patent sous nos yeux, avec 90% de réussite au bac !
En s’opposant systématiquement depuis des lustres à toute réforme en profondeur, les syndicats rouges ont porté gravement atteinte (et continuent de le faire) à la construction sur le moyen et long terme de la « force de frappe économique » du pays pendant que nos soldats désormais de métier vont se faire tuer pour la cause nationale.
Ces syndicats sont des nuisibles à éliminer, ou pour le moins à mettre hors d’état de nuire, sans délai. Car on se demande bien qui commande dans ce panier de crabes qu’est devenue l’EN.

Vive les profs !

Véronique Raffeneau

"Pourquoi mécontenter les profs sur une question aussi dérisoire qu'une différence de quelques jours alors qu'il y a tellement d'autres casus belli autrement plus importants."
(Sanchez Yvonne)

Mais pourquoi également chez le ministre le choix d'exacerber les populismes antiprofs dont parle le billet ?

Par-dessus le marché en invoquant de façon grotesque des problèmes informatiques qui ne trompent personne.

Le gros souci est qu'à force de plier tout le temps sur le dérisoire - qui n'est peut-être pas si dérisoire que cela - tout ce qui serait de nature à transformer la machinerie Education nationale apparaît alors totalement hors de portée.

J.A

Que les médias ne fassent pas trop de vent et qu'ils laissent à tous les employés de la Société Générale le droit en ce mois de mai de souffler dans la sérénité les 150 bougies de leur grande Banque !
Et je pense plus précisément à toutes les mamies-concierges de leurs agences.

genau

Il me semble avoir lu attentivement tous les commentaires ; il s'en dégage une unanimité, avec des nuances, qui ne laisse pas d'être réjouissante.
Qu'on admire les enseignants, à juste titre, ou qu'on conteste leur répartition dans les fonctions, peu importe. Le constat est que cette organisation de l'E.N et l'esprit qui y président, engendrent le désordre actuel.
Celui-ci est cependant généré par l'organisation en général de la société, se déroulant à la façon des thèses de Toynbee sur le caractère cyclique des civilisations, on peut aussi parler de l'effondrement des civilisations, de la fin de l'histoire, enfin, de toutes ces théories dont on retrouve les traces dans l'inquiétude de chaque époque sur le devenir qu'elle engendre. La fin des temps appartient aussi bien aux Indiens Sioux qu'aux bourgeois de la IIIe République.
Dans tous ces cas de figure, la réforme est impossible ; à peine le cadavre peut-il encore avoir des spasmes.
Imaginez le repoussoir qu'est encore aujourd'hui la formule "travail, famille patrie" qu'on assimile nécessairement au nazisme par les cheminements verbaux habituels, assimilation sémantiquement idiote mais politiquement compréhensible.
Tout ce qui se rapporte à cette brève période, encore pas toujours bien analysée, ou qui l'évoque est irrémédiablement condamné. La décision d'un tribunal de donner raison au dérisoire MRAP, en condamnant une entreprise qui avait "Y a bon" dans une publicité, en dit long sur la perte d'indépendance et le consentement de la plus haute fonction à la flagellation permanente.
L'E.N. minée par un syndicalisme décadent, une logorrhée permanente s'inclut tout simplement dans une société qui n'ayant pas d'autre valeur que la consommation, ne peut rien transmettre à ses proles.
Les valeurs de la République à géométrie variable, et autres fariboles, mutilées par les politiques, assénées par les associations commerçantes de sentiments qui rapportent gros devant les tribunaux, n'ont de portée que dans les discoours électoraux et les plaidoiries de circonstance.
Tout cela n'est pas réversible, ni modifiable, à peine pourrait-on l'infléchir, à titre provisoire.
Simplement, il existe, au sein de cette société, des enfants qui ont une vraie école, des professeurs aussi dévoués que ceux de l'E.N mais qui travaillent dans le calme (relatif), des parents qui s'époumonent, des groupes sains, des accompagnateurs de talent, des étudiants avisés, qui formeront l'aristocratie de demain, dont, hélas, certains gagneront l'ENA pour achever l'esprit civique, mais dont beaucoup seront l'armée dont, demain, nous aurons besoin pour combattre l'ennemi majeur : la religion régressive portée par des masses dociles qui prennent la place des volontés que nous avons laissé enterrer sous les immondices de la démocratie mercenaire et, quelle que soit cette religion, même si aujourd'hui, elle ressemble à l'Islam où rien n'est joué, car la révolte y gronde en se rapprochant dangereusement du monde occidental, modèle pernicieux.

Sanchez Yvonne

Quand j'étais petite, nous entrions à l'école le 1er octobre et sortions veille du 14 juillet.
Les quinze derniers jours de classe étaient réservés à des révisions "tranquilles", du théâtre, des jeux et à la préparation de la classe pour la rentrée suivante. Un vrai bonheur. Des rapports différents avec l'instituteur, de nouvelles responsabilités, activités... après une année consacrée pour l'essentiel à acquérir des connaissances. Nous avions le jeudi (milieu de semaine) pour nous reposer et allions à l'école le samedi toute la journée.
Évidemment, pas de départ en week- end. Pas de télé ni d'ordinateur jusqu'à point d'heure.
Bref : "l'ancien temps".
Outre le fait que l'enseignant était généralement respecté, le "rythme" ne posait pas vraiment de problème. En tout cas il ne devenait pas un élément fondamental dont l'école devait porter essentiellement la responsabilité.
Les parents prenaient leur part.
Les enseignants étaient dans leur rôle : enseigner. Également éduquer mais avec si possible la modestie d'un esprit libre.
J'imagine sans peine le procès en "ringardise" ou en "vieillitude" que peuvent susciter de tels souvenirs.
En fait, il ne s'agit pas pour moi d'idéaliser le passé ni de vouloir y revenir.
Mon propos vise simplement à réfléchir sur ce que l'on peut retenir de ce passé.

Quand j'entends cette polémique ridicule sur la date de rentrée scolaire établie (arbitrairement et égalitairement) par des personnes qui ont traité le problème (comme on le leur a appris sans doute) de la façon la plus rationnelle possible, j'imagine en fonction de paramètres certainement très nombreux et très compliqués (à moins qu'il ne s'agisse que de la réponse opportune, irréfléchie et arrogante d'un nouveau " promu"), je me demande : a-t-on pris en compte le simple bon sens ?
A-t-on pris en compte la spécificité de chaque région par exemple ?
Les décisionnaires savent-ils qu'à Marseille (ma région) il est tout à fait héroïque de rester les après-midi dans une classe à partir du 15 juin (parfois même bien avant) dans la plupart des écoles ?
La raison en est simple : constructions avec des classes exposées plein soleil (peut-être pour faire des économies de chauffage), façades vitrées. Des rideaux foncés pour "protéger". Impossible d'ouvrir les fenêtres (courants d'air, feuilles qui volent...). Extrême pénibilité pour tout le monde. Avec les conséquences que l'on peut imaginer.

Mais je ne parle que de ce que je connais. Sans doute ailleurs y a-t-il une autre réalité dont il faudrait tenir compte.
Le ministre ne se compromet pas trop en cédant sur le 1er septembre au lieu du 29 août.
Pourquoi mécontenter les profs sur une question aussi dérisoire qu'une différence de quelques jours alors qu'il y a tellement d'autres casus belli autrement plus importants.
Et mes considérations météorologiques (même si elles ne sont pas anodines car allez parler géométrie ou histoire - entre autres - à trente ou trente-cinq gamins chauffés à blanc par la température ambiante) ne sont qu'un exemple du décalage entre la réalité vécue, quotidienne, et les ukases mis en place pour nos grands penseurs, organisateurs de cette éducation de masse dont on cache le fiasco à la population.
On peut décliner presque à l'infini tout ce qui va à l'encontre du simple bon sens (mais pas que) et tous les dysfonctionnements qui mettent en évidence l'échec du système scolaire.
Ce système qui tient encore debout (heureusement ou hélas) grâce... aux profs, aux instits... même s'il y a beaucoup à dire sur la formation, le recrutement, les syndicats, etc., etc. Vaste chantier.

duvent

Je vais commencer par Kerviel, comme ça ce sera fait... Il faut être passé par la banque et avoir vu son fonctionnement pour trouver suspect le traitement fait à ce coupable trop parfait... Dans la banque se trouvent beaucoup de Bretons, on ne les voit pas, on ne les entend pas, ils n'existent pas. On ne peut consentir à ce que les dirigeants des banques et encore moins ceux des Etats européens se sortent de ce cloaque sans être trop dérangés ! Et lorsqu'aux prochaines élections le quidam restera chez lui, ils trouveront que ce bougre ne comprend rien au bonheur qu'est l'Europe, et en effet, de la même façon qu'il ne comprend rien au traitement des banques, des banquiers et autres Cahuzac...
Pour les profs et leur jour de congé j'ai vu des sujets plus graves et révoltants qui ne sont jamais abordés et c'est là l'habileté. Nous parlerons de vrais problèmes demain, aujourd'hui des choses graves nous attendent, il est urgent de ne rien faire.

Denis Monod-Broca

Hors sujet : La vie, ce n’est pas de l’arithmétique

Deux mères, un enfant nouveau-né, un juge : les deux mères revendiquent l’enfant avec la même force et la même sincérité, que fait le juge ? il décide de couper l’enfant en deux, pour que chacune ait sa part. Seul le cri d’épouvante de l’une des deux femmes arrête le geste de l’exécuteur.

Deux parents divorcés, leurs enfants, des législateurs : la loi en discussion au Parlement voudrait, sur ce même principe arithmétique de division en deux pour satisfaire les deux parties, institutionnaliser cette même décision affreuse de couper l’enfant en deux afin que les deux parents en aient une part égale.
Quelle idée folle que d’imposer aux enfants une « double résidence », que de « lier » l’enfant à égalité à ses deux résidences, que de vouloir qu’il soit à égalité chez chacun de ses deux parents !

Egalité, que de crimes on commet en ton nom !

On ne dira plus « jugement de Salomon », mais « jugement de Hollande » (ou "jugement de Taubira")

Jabiru

@vamonos

Tout à fait en phase avec votre analyse.
Et je considère qu'au regard des dégâts financiers il s'en tire bien car finalement dans 18 mois il sera libre. Alors assez de jérémiades, qu'il purge sa peine et qu'on l'oublie. Quant à certains soutiens de l'Eglise, que viennent-ils faire dans cette galère ?

vamonos

Je parlerai des professeurs une autre fois car je suis scandalisé par le traitement médiatique de l'affaire Kerviel.
Comme disent les jeunes de nos jours, Jérôme a pris la grosse tête, la très grosse tête. Plus de six ans après les faits, tous les recours juridiques français ont été épuisés, M. Jérôme Kerviel a été reconnu coupable de fraude, jugé et condamné. La peine d'amende a été supprimée, il reste la peine de prison. Le feuilleton médiatique continue, le laxisme à l'égard du coupable continue d'alimenter la polémique.
Pour rappel, dès que la fraude a été dévoilée, son employeur a licencié Jérôme Kerviel, son supérieur hiérarchique (N+1) et le supérieur de son supérieur (N+2). Les enquêteurs du pôle financier de la police judiciaire ont cherché des éléments de preuves qu'ils ont portés à la connaissance du juge d'instruction. Ils ont trouvé des preuves de la fraude à charge de Jérôme Kerviel ; mais ils n'ont trouvé aucune preuve de l'implication de l'employeur. Bien au contraire, ils ont mis en évidence que M. Kerviel avait été prévenu plusieurs fois que le plafond de ses positions ne devait pas dépasser un certain seuil conforme aux activités de son poste de travail. Malgré cela, les positions débouclées dans l'urgence dépassaient considérablement la limite autorisée. La banque était en danger, la pondération de la Banque de France et le professionnalisme des dirigeants de la Société Générale a permis d'éviter le pire, à savoir la faillite de la banque.
C'est une femme, une contrôleuse de gestion qui a insisté plusieurs fois, qui a finalement réussi à faire bouger la hiérarchie à l'intérieur de la machine bancaire. C'est elle qui a convaincu ses supérieurs indirects de regarder de plus près ce qui se passait au "desk Delta One". A partir de ce moment, Jérôme était perdu, il était inéluctable qu'il allait perdre son emploi. Le feuilleton médiatique pouvait commencer, plus de six années plus tard, il n'est pas terminé.
Il ne faut pas mésestimer la part grandissante des sympathisants à la thèse du complot, surtout chez les moins de 35 ans. Pour eux, la banque était au courant et elle a laissé faire. Les media ont leur part de responsabilité dans cette ignominie. Les media se sont rangés du côté de celui que M. Bilger surnomme avec raison le justicier en toc.

calamity jane

D'après l'un d'entre eux que l'on alla chercher, alors qu'il était en retraite, pour la qualité de son enseignement, chacun
a sa part de responsabilité profs, élèves et parents. Mais c'est vrai qu'il ne prenait pas grande part aux conciergeries stratifiés
de l'E.N..
Et pour le titre, je pensais la même chose il y a quelques années. Ce n'est plus le cas.

Véronique Raffeneau

"Voilà un homme qui a bravé les banques, les administrations, les marchés difficiles, les journées de quatorze heures, l'absence de vacances, les angoisses de fin de mois pour payer des salaires, les défis de l'innovation. Il a su lutter sur tous ces fronts. Devenu prof, il lâche au bout de quatre mois devant l'impossibilité de rien faire d'utile malgré une énergie enthousiaste."
(Jean-Dominique Reffait)

Jean-Dominique, je pense plus simplement qu'une expérience de quinze ans comme chef d'entreprise, avec les difficultés et les défis quotidiens que vous mentionnez, ne permet pas une greffe réussie avec le monde de l'Education nationale.

Des élèves ricaneurs, insupportables, décérébrés, têtes à claques, certes, mais aussi et surtout, selon moi, l'énergie de votre ami a dû être dévitalisée et tétanisée par l'observation du fonctionnement au quotidien et dans le détail de la machinerie Education nationale, à dix mille années lumière du monde de l'initiative et de l'entreprise individuelle, mais au fond tellement similaire, si proche dans son fonctionnement de celui des banques, des administrations et des marchés aujourd'hui bureaucratisés.

Bref, votre ami s'est sans doute rendu compte qu'en réalité il n'avait pas changé de monde, ou si peu.

Serge Ponton

Cher Philippe Bilger,

Que sont pour vous les tâches tranquilles et profitables... Les infirmières, peut-être... Être enseignant n'est peut-être pas tranquille, peut-être profitable, mais certainement pas à la société... Travaillant (je suis éducateur) avec cette "caste" depuis maintenant bientôt 24 ans, je ne peux rejoindre vos propos, je suis simplement excédé par ce tollé pour une journée de congés, il est vrai qu'avec 15 jours de congés par an, cela s'entend...

Ribus

De savoir si les enseignants reprennent les cours le 29 août ou le 2 septembre, on s'en fiche éperdument. Ce n'est pas ça le problème, il me semble.

Le problème est que l'école et le lycée sont devenus des lieux d'endoctrinement et non de savoir ; la sécurité des élèves et des professeurs n'y est plus assurée.

De l'Instruction publique on a fabriqué l'Education nationale qui est une gigantesque pétaudière. Nos jeunes enseignants sont en train de payer la facture laissée par leurs aînés, les glorieux combattants de mai 68.

Je ne leur veux pas du mal à ces "profs" mais ils se grandiraient sans doute en reconnaissant les erreurs dramatiques du passé. Mais ils le feront pas, hélas. Ainsi, on va continuer à les considérer comme des gens vertueux, exemplaires, magnifiques mais dans leur classe ils seront seuls face à des élèves de plus en plus violents, réfractaires.

En quarante ans, notre système éducatif est devenu un véritable fiasco ; tout le monde le sait mais personne ne veut porter le chapeau.

C'est comme en économie : quand allons-nous nous réveiller ?

semtob

Cher Philippe,

Pour être enseignant à ce jour, il faut être titulaire d'un brevet de secourisme, d'un certificat de cinquante mètres de natation à part s'il existe une dispense et être chargé d'une famille d'au moins trois enfants.
Il semblerait que les non diplômés et les anciens sportifs soient prioritaires.
Le corpus enseignant compte quelques dizaines de milliers de syndicalistes qui n'enseignent pas et quelques centaines de remplaçants qui refusent d'enseigner une discipline autre que leur choix.
Un grand nombre de matières sont massacrées.
En Allemagne, des parents commencent à recevoir des amendes pour désertion scolaire (source France Culture).
Des enseignants du service public commencent à retirer leurs enfants de ce système en France. Des parents n'hésitent plus à faire des doubles journées pour financer une école privée de qualité à leurs enfants car le petit qui rend son travail ou tout simplement souhaite étudier risque la maltraitance des autres. Un nombre étourdissant d'enseignants sont en dépression et ne pourront que très rarement regagner leur poste.
Il en faudrait des miracles pour que l'école retrouve son éclat et son personnel motivé et passionné. Nous attendons également un miracle pour Monsieur Kerviel. Le pape a su l'écouter et si nous étions bouche de la justice nous lui donnerions l'obligation de suivi de jeunes personnes atteintes de dyscalculies, pendant trente ans.
Ce choix apporterait un mieux à la population des scolarisés et nous ne pensons pas que la justice puisse se grandir en enfonçant un jeune qui a vraisemblablement beaucoup étudié, qui a très certainement appliqué l'objet de son enseignement sans pouvoir comprendre ni anticiper ce que la loi pouvait décider.
Il nous semble que la situation de ce jeune a circulé dans les écoles mathématiques et que Monsieur Kerviel doit rester un cas symbolique et ne peut devenir un exemple de peine. C'est la même histoire que pour le juge Burgaud. Il a été défaillant dans son exercice, corrigé par ses pairs et supérieurs et nous espérons que son avenir reste ouvert.
C'est en forgeant que l'on devient forgeron.
Tout début d'exercice peut vivre le même désarroi et chacun a droit à une deuxième chance.
françoise et karell semtob

Robert

Dans ces deux alinéas, vous avez exprimé l'essentiel Monsieur Bilger :
"Ce qui me choque tient au fait qu'à aucun moment cette dénonciation si facile et tellement rentable pour une opinion publique qui aime se "payer" ceux qui sont les plus nécessaires à la survie d'une société civilisée et honorable n'est mise en balance avec la condition des professeurs, leur existence au quotidien, leur apport, leurs épreuves, les violences dont de plus en plus souvent ils sont victimes. De la part de certains parents qui les insultent ou les frappent. De la part d'élèves qui pourrissent les classes et qu'on ne peut renvoyer. Ce climat favorisé, trop souvent, par la lâcheté d'une hiérarchie qui ne veut pas de vagues, ce qui est la meilleure manière pour les amplifier et ne pas se faire respecter.
(...)Ces dernières ont droit à l'estime publique parce que sans elles, si on continue à les laisser se déliter, notamment en moquant leurs agents, leurs titulaires et leurs héros - vrais, ceux-là -, la France ressemblera de plus en plus à un pays qui aura son avenir dans le dos."

En outre, l'intervention de Thierry LEDRU | 18 mai 2014 à 18:09 montre l’imbécillité du système qui se prive de l'expérience pédagogique, la vraie, pas celle de nos "pédagolos" qui ont détruit l'enseignement public en recentrant le système sur l'élève, l'apprenant, et non sur les connaissances à faire acquérir comme l'apprentissage de l'effort indispensable pour que tout individu apprenne à assimiler le minimum de connaissances qui feront de lui un citoyen éclairé, ce que réalisait le certificat d'études primaires d'il y a quelques décennies...

Je rejoins également Jean-Dominique Reffait | 18 mai 2014 à 21:43 quand il écrit :

"Impossible d'enseigner à des décérébrés qui rient bêtement de tout, n'écoutent rien, exigent pour eux un respect dont ils ignorent la notion."

Pour qui a dans sa famille des enseignants, il y a à présent de quoi désespérer face à des classes de "je-m'en-foutistes", appuyés souvent par les parents et tirant les classes vers le bas, rendant inefficace, si ce n'est impossible, tout enseignement.
Le problème est que ces mêmes prétendent ensuite avoir droit automatiquement à des diplômes qui les qualifieraient sans sanctionner les connaissances exigibles pour ce type de parchemins...

Ici aussi n'est pas Jules Ferry qui veut et nos dernières générations d'élèves sont sacrifiées par la démagogie et le pseudo-scientifisme des décideurs des programmes, voire du temps scolaire. Quand on fait le bilan des heures de français dispensées au cours d'une "carrière" d'élèves-collégiens-lycéens, on comprend très vite qu'en fin de cursus ils ne sont pour beaucoup pas maîtres de leur langue nationale.
Quant aux enseignants, le système considère qu'il doivent avoir un très haut niveau de diplôme pour enseigner, ce qui devait servir à valoriser leurs traitements. Or ceux-ci (hors universités et classes préparatoires) restent dans les niveaux les plus bas des pays européens comparables. Et l'on s'étonne ensuite que ce métier n'attire plus de candidats : cherchez l'erreur !
Quant à la pédagogie, les instituteurs étaient, dans les écoles normales, formés à l'apprentissage des matières qu'ils devaient enseigner, ne serait-ce que l'écriture au CP. A présent, après la suppression des IUFM, boîtes à formation décérébrante, les nouveaux professeurs, parce que titulaires de diplômes de haut niveau, ne sont plus astreints à cette pédagogie trop élémentaire...

Mais notre enseignement est à l'image du pays : dans un triste état et je le vois mal se redresser quand on sait ce que le corps des inspecteurs exige des enseignants pour leurs inspections...

Mary Preud'homme

Merci à Thierry LEDRU pour son témoignage qui devrait donner à réfléchir à ceux qui ne cessent de récriminer contre les enseignants.
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Commentaire très juste également de Jean-Dominique Reffait. Oui la majorité des profs méritent d'être soutenus si nous ne voulons pas continuer à décourager et voir partir pour d'autres métiers moins exposés, les meilleurs d'entre eux.
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Stop enfin aux réformes et réformettes dont chaque ministre ou secrétaire d'Etat en trente ans de dérives et généralement sans la moindre cohérence avec les différents projets, a voulu marquer son passage. Pour mémoire, Fontanet, Haby, Savary, Chevènement, Monory/Devaquet, Jospin, Bayrou, Allègre, Ferry, Fillon, Darcos, Chatel, Peillon...

Jean-Dominique @ Parigoth

Parigoth, l'enseignant n'est pas le fruit d'un syndicat, fût-il stalinien. La difficulté du métier d'enseignant ne provient pas des syndicats. Les programmes scolaires, parfois absurdes aux collège, ne sont pas l'émanation des syndicats qui n'y ont aucune part.
D'autre part, le métier d'enseignant étant un métier d'intelligence et d'esprit critique, les enseignants sont des syndiqués très indisciplinés et les luttes intestines au sein des syndicats sont bien plus importantes que dans d'autres branches. Il est question ici du travail et du statut de l'enseignant dans l'opinion, aucunement de son mode de représentation syndicale.

J'en profite (hors sujet) pour m'interroger sur la façon dont Philippe peut parfois répondre à certains intervenants dans le cours d'un débat un peu passionné comme le précédent (Mariage pour tous et violence contre les homosexuels). Avec des intervenants qui ne communiquent qu'un pseudo, éventuellement un e-mail erroné, quelle frustration cela doit être pour lui de ne pouvoir répliquer en privé, faute d'une adresse mail correcte. Quand je lis certains propos qui le mettent en cause, à bon ou mauvais titre, je sais qu'il aime envoyer en privé un mise au point. C'est un honneur dont se privent ceux qui ne sont pas fair-play à cet égard.

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