On n'a pas cessé de faire un sort à une vidéo montrant notre ministre des Affaires étrangères piquer deux à trois fois du nez mais se redresser immédiatement. Cette manière de cibler Laurent Fabius est à la fois grotesque et injuste.
Elle manifeste plus l'éparpillement désinvolte et superficiel d'un monde que seules les petites choses passionnent qu'une information digne de ce nom. Les mêmes qui se gaussent auraient été bien incapables de soutenir le rythme infernal de ses voyages et de ses rencontres internationales.
Autant il est légitime de dénoncer les attitudes déshonorantes ou incompétentes, autant se repaître de certains gestes inévitables et en tout cas pas honteux révèle à quel point de bassesse médiatique et de voyeurisme médiocre on est tristement parvenu.
Je n'aurais sans doute pas songé à défendre ainsi notre ministre qui, dans ce gouvernement, n'a jamais pu, lui, être taxé d'amateurisme si je n'avais pas eu la chance d'être convié à un petit déjeuner où l'Ambassadeur de France en Tunisie François Gouyette intervenait à titre principal et répondait à des questions sur la situation d'un pays qu'il connaît mieux que personne.
Même si la prudence diplomatique de Laurent Fabius l'a parfois conduit, de l'avis du profane, à des positions trop balancées semblant plus la conséquence d'une expérience que d'une conviction prête à une expression plus incisive. L'équilibre et le quai d'Orsay, apparemment, ne font qu'un !
Il n'empêche que c'est déjà un bonheur d'entrer dans ce magnifique bâtiment de la République au sein duquel les nations viennent vers la France et où celle-ci se charge d'elles.
C'est aussi un soulagement, pour une fois, d'accéder à des lieux officiels sans être contraint de montrer patte blanche à chaque niveau intermédiaire au risque de finir totalement déshabillé au terme du périple ! Depuis des années on est soumis, certes pour des raisons de sécurité, à des contrôles si minutieux qu'on est heureux, enfin, d'entrer, de marcher et d'arriver avec des sourires accueillants tout au long.
Le propos de l'Ambassadeur de France fut en même temps lumineux, lucide, mesuré et brillant ce qui n'est pas donné à tout le monde, tant ce dernier éclat peut apparaître incompatible avec les qualités de mesure et de prudence que l'analyse de la réalité tunisienne d'aujourd'hui impose.
Pour ma part, j'ai tout particulièrement apprécié l'approche positive, sans optimisme béat, et l'analyse pointue, sur les plans sociologique, politique et démocratique, de l'évolution d'un pays que nous suivons avec une sorte de chaleureuse inquiétude, de fraternelle sollicitude, tant il est proche de nous. Et tant le prétendu printemps arabe a besoin de l'espérance qu'il représente et de l'embellie qu'il incarne. La Tunisie reste le seul rempart contre un pessimisme réaliste voire cynique, qui serait tenté de noyer les lenteurs et les difficultés inévitables d'une gestation et d'une renaissance dans une présomption d'inaptitude et de désordre structurels.
Aux esprits chagrins, j'ose répliquer que le jour s'est levé, que l'aurore est dépassée, que le temps des promesses est révolu mais que la Tunisie doit affronter avec maîtrise, vaillance et tolérance, aujourd'hui, le plein midi des actions et des réformes.
François Gouyette a également exposé son point de vue sur les deux sociétés civiles tunisiennes, l'une éclairée, moderniste, l'autre conservatrice, traditionnelle qui essaient de s'accorder et dont nous devons tenir compte, solidairement, dans notre perception.
A l'issue de ces échanges, je me suis dit que si le Français n'avait pas la tête internationale, c'était probablement parce qu'on lui avait toujours présenté les Affaires étrangères comme étrangères.
Quand de manière simple, sans pédanterie ni langue de bois, elles viennent nous parler de la Tunisie et de tant d'autres pays, notre familiarité devient entière.
Pour si peu de temps, nous devenons un citoyen du monde.
Exposer médiatiquement un ministre qui s'endort en réunion n'est ni convenable ni d'une grande hauteur journalistique mais cela permet à une grande partie de nos citoyens et citoyennes de s'autoriser à s'exposer eux aussi publiquement dans des attitudes plus ou moins inconvenables.
On en rit mais cela sert à se permettre d'abord à soi-même !
Rédigé par : zomia | 18 juin 2014 à 00:10
On n’est pas obligé de pouffer de rire en voyant Fabius s’endormir. Il a bien le droit d'être exténué. Souvenons-nous de l'hospitalisation de Madame Clinton qui exerçait le même métier.
Cependant, force est de reconnaître que c’est du plus mauvais effet. Particulièrement dans un endroit où on est chatouilleux sur les convenances et où, de manière sporadique, le sentiment antifrançais revient à la surface. Ce sentiment contribue encore à agréger la société en externalisant les problèmes, par déplacement sur l’ancien colonisateur.
Rédigé par : jack | 14 juin 2014 à 12:13
Alex paulista,
Vous avez bien raison ! avec tous ces régimes spéciaux de retraites qui sucrent allégrement les retraites des personnes
qui ont travaillé dans le privé autant d'années que ceux du public...et qui seront pénalisés pour que les régimes spéciaux
en aient pour leurs réclamations.
L'Etat le plus grand pourvoyeur d'inégalités.
"Des affaires qui ne nous sont pas étrangères".
Rédigé par : calamity jane | 14 juin 2014 à 10:14
@Alex paulista
"La France est devenue un pays de jaloux, sans aucune solidarité ni bienveillance.
Allez faire un petit clouquouil, ça vous fera du bien"
Solidarité, bienveillance... humanisme aussi sans doute pour dresser le tableau et compléter le triptyque.
A trop dormir vous allez vous retrouver comme le Dormeur du Val...
Certains devraient déjà réserver leur place à bord du Massilia II car cela va être saignant.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 14 juin 2014 à 09:37
@ duvent | 12 juin 2014 à 10:12
Eh oui, je suis compréhensif car un tantinet dormeur également. Vous, vous nous parlez de votre retraite, sujet qui n'a rien à voir. C'est risible, car Fabius, avec son patrimoine, se moque éperdument du montant de sa retraite.
La France est devenue un pays de jaloux, sans aucune solidarité ni bienveillance.
Allez faire un petit clouquouil, ça vous fera du bien.
Rédigé par : Alex paulista | 13 juin 2014 à 20:16
@Mary Preud'homme
Ce qui expliquerait qu'il faille la réécrire avec toutes les garanties de la meilleure objectivité, ce qui est le rôle des historiens sérieux, impartiaux et de bonne foi.
Eh bien dans ce cas, il faudrait commencer par renvoyer ceux qui hantent les plateaux TV ou autre à leur chères études pour apprendre de la bouche de ce qui peut rester de témoins en vie ce qui s'est réellement passé.
Car question mensonge, nous nageons carrément dedans.
Mais pour la bonne foi, le sérieux et l'impartialité cela risque d'être mission impossible du fait de leur formatage idéologique.
Essayez donc de sortir un peu du conditionnement que vous avez manifestement subi pour voir le monde tel qu'il est réellement, en vous renseignant auprès des bonnes sources au lieu de gober la propagande du régime.
Tenez, pour ne prendre qu'un exemple, avez-vous entendu parler du massacre de centaines d'Européens ayant été été perpétré le 5 juillet 1962 à Oran, accompagné d'enlèvements et d'égorgements, alors que la « paix » avait été signée ?
Comment qualifie-t-on d'habitude un tel crime qui n'est pas un « crime de guerre » puisque commis en période de « paix » ?
Rédigé par : Parigoth | 13 juin 2014 à 17:54
"réécrite pour les besoins de la cause de façon tendancieuse." (Parigoth).
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Ne serait-ce pas plutôt écrite (pour les besoins de la cause, notamment Algérie française et compagnie) de façon tendancieuse et sectaire.
Ce qui expliquerait qu'il faille la réécrire avec toutes les garanties de la meilleure objectivité, ce qui est le rôle des historiens sérieux, impartiaux et de bonne foi.
Et pourquoi les ressortissants français issus de l'émigration n'auraient-ils pas droit à leur histoire et de revendiquer leurs racines, sans pour autant renier la France, qui bien au contraire n'en sortirait que grandie ? Dès lors que seul le mensonge (y compris historique) est déshonorant, mais jamais la vérité.
Parole de Céfran !
Rédigé par : Mary Preud'homme (sans oeillères... et soyons francs ) | 12 juin 2014 à 23:34
"...Et puisque les hommes endormis
Ne font pas de mal à leurs ennemis
Vienne ô que vienne la nuit
"Et puisque les hommes allongés
Ne lèveront ni le poing ni l´armée
Vienne ô que vienne la nuit
"Vienne la nuit des temps
Vienne le temps des nuits
Vienne enfin le camp
Des hommes endormis..."
(Calogero, "Les hommes endormis")
Rédigé par : Mary Preud'homme (Fafa le bienheureux !) | 12 juin 2014 à 17:22
@Alex paulista
En Algérie, c'est comme si la haine de la France était un feu qu'il fallait attiser pour rassembler ses ouailles en justifiant ses échecs.
C'est exactement cela, entre autres par l'instrumentalisation de la « guerre d'Algérie » réécrite pour les besoins de la cause de façon tendancieuse.
Ce ressentiment omniprésent chez les ressortissants de ce pays en France explique en partie certains problèmes d'intégration.
Rédigé par : Parigoth | 12 juin 2014 à 17:15
Pour si peu de temps, nous devenons un citoyen du monde.
Citoyen du monde qui n'est en fait qu'un citoyen de nulle part donc un non-citoyen...
Rédigé par : Parigoth | 12 juin 2014 à 16:24
La presse algérienne en a parlé... en rappelant combien la presse française avait été "condescendante" quelque mois auparavant, à propos de la "forme" du président-candidat Bouteflika.
http://bled-micky.com/2014/06/bouteflika-impressionne-par-leveil-de-fabius/
Des sarcasmes, rien de plus... rien de moins non plus !
Rédigé par : J.H. de La Roche-Bernard | 12 juin 2014 à 15:30
"Le patron s'est buté, la Ferrari est restée immobilisée, l'automobiliste s'est buté aussi »
Mon père, mécanicien diéséliste à l'époque, aurait fait la crevaison avec l'argument (je l'entends encore) : "Il faut prendre l'argent là où il est".
En même temps il avait trois gosses en bas âge à nourrir...
Rédigé par : Jean-Paul Ledun @vamonos | 12 juin 2014 à 13:42
Un mien ami et collègue en mission en Tunisie me racontait qu'une militante du droit des femmes tunisiennes lui avait demandé d'intervenir auprès de l'ambassade pour que celle-ci les aide afin que leur cause soit mieux reconnue.
Las, à l'ambassade, on lui fit comprendre que la priorité était aux "femmes musulmanes dans la révolution" car, l'inéluctabilité de la conquête de la Tunisie par l'islam imposait la plus grande discrétion à la France.
Bien sûr mon collègue ne rapporta pas ces paroles extravagantes à la militante qui entendait continuer à se balader les cheveux au vent, tout en luttant contre les vilains barbus.
Pauvre France !
Rédigé par : caroff | 12 juin 2014 à 10:56
Bonjour Philippe Bilger,
« On n'a pas cessé de faire un sort à une vidéo montrant notre ministre des Affaires étrangères piquer deux à trois fois du nez mais se redresser immédiatement. Cette manière de cibler Laurent Fabius est à la fois grotesque et injuste. »
Qui n’a pas ressenti cet irrépressible somnolence en écoutant un discours qui lui-même, est par nature soporifique. Ajoutons à cela l’effet du tajine de mouton qui ne fait qu’amplifier le phénomène.
Un conseil à notre ministre des Affaires étrangères, éviter autant que faire se peut les conférences et discours entre 14 et 16 heures.
Rédigé par : Achille | 12 juin 2014 à 10:55
@Alex paulista
Il est évident qu'avec des commentaires tels que le vôtre tout cela va rentrer dans l'ordre !
Si vous dormiez déjà à 25 ans, on comprend votre soutien à ce monsieur très bien payé pour donner une image de la diplomatie française en action... A moins qu'il ne soit moins dû aux anciennes colonies, après tout il est un peu chez lui, et même un peu chez mémé, un petit somme montrera au monde combien la France se soucie de son image et combien elle est sourcilleuse sur sa représentation. Par ailleurs, si vous croyez que ce monsieur croule sous le travail c'est que vous ignorez le nombre de personnes à son service afin que rien ne soit laissé au hasard. En outre, nous avons vu Mme Taubira agonir sa collaboratrice qui n'avait pas prévu son impéritie comme d'ailleurs les collaborateurs de M. Fabius ont oublié de lui donner ses vitamines. Assez ! Assez ! Assez ! La France n'est pas une pétaudière ou peut-être que si, mince j'ai raté un épisode, vite mes comprimés, remontants et autres car je ne dois pas oublier de travailler de façon acharnée pendant que d'autres dorment ! Et à la clé j'aurai un retraite qui n'aura rien à envier à celle de M. le ministre, dont le patrimoine comblera sans doute les défaillances... Que n'ai-je plus dormi ? Et pourtant ce n'est pas l'envie qui manquait... Quand je songe qu'on ne réveille pas un chien qui dort et que moi j'ai passé ma vie à me faire hurler dans les oreilles c'est l'heure mon petit gars, hé, ho ! hé, ho ! au boulot et vive la France !
Rédigé par : duvent | 12 juin 2014 à 10:12
Quoi ? Il n'a pas envoyé de texto ?
Suis-je bête ! il n'était pas au Vatican.
Rédigé par : calamity jane | 12 juin 2014 à 07:11
"J'admire l'artiste, dont je suis le remarquable déroulement de carrière depuis son parachutage aux limites du Pays de Caux"
En Normandie, une légende circule. Un collectionneur de voitures Ferrari arriva un soir dans un petit garage, un pneu de son bolide avait crevé et il exigeait une exquise réparation à 17h45 alors que le patron s'apprêtait à baisser le rideau, fourbu après une dure journée de labeur.
Le patron s'est buté, la Ferrari est restée immobilisée, l'automobiliste s'est buté aussi.
Que croyez-vous qu'il arriva ? Le malheureux artisan eut à subir des contrôles en tous genres pendant plusieurs années.
Rédigé par : vamonos | 12 juin 2014 à 06:29
Je ne pense pas que ce soit tant que ça lié à l'âge... moi ça m'est arrivé à 25 ans quand je finissais mes projets d'étude la nuit tout en travaillant en entreprise deux jours par semaine.
Quand on a quelque chose à faire on tient sur les nerfs, mais dès qu'on doit rester passif trente minutes, on pique du nez.
Les Algériens ne sont jamais très bienveillants avec les Français. Ils critiquent notre ministre pour somnoler dix secondes alors que leur président est un légume.
Faut oser !
Qu'ils nous confient leur guide suprême et nous laissent le filmer non stop pendant plusieurs heures de réunion, après on fera un montage des meilleurs moments qu'on diffusera sur TF1.
On verra à quel point ils apprécient la délicatesse.
Avec le Maroc et la Tunisie, c'est très différent: quand il y a un incident, ils essayent d'apaiser les tensions éventuelles, pas de les monter en épingle.
En Algérie, c'est comme si la haine de la France était un feu qu'il fallait attiser pour rassembler ses ouailles en justifiant ses échecs.
Rédigé par : Alex paulista | 12 juin 2014 à 03:13
@J.H. de La Roche-Bernard
Fût-elle regardée par des millions de personnes, cela n’enlève rien au fait que c’est une télévision locale, donc algérienne, que je n’ai pu identifier. Ce n’est pas un film tourné par un amateur à l’aide de son téléphone portable, ce n’est pas une chaîne étrangère, c’est donc une télévision locale, diffuserait-elle en Mondovision !
Rédigé par : adamastor | 12 juin 2014 à 01:33
L'âge venant, Fabius n'est plus ce fringant jeune cavalier que j'avais remarqué en 1970 dans sa participation au jeu télévisé "La tête et les jambes", dans son parcours d'équitation avec sauts d'obstacles.
Des obstacles, il en franchit toujours, reste-t-il une "grosse tête", un cerveau, je l'espère pour lui et pour nous, quant aux jambes... elles devraient avoir la sagesse de le mener loin de la presse et des réseaux sociaux, pour lui épargner ces banderilles quasiment inévitables comme fléaux des temps actuels.
Rédigé par : Camille | 11 juin 2014 à 23:24
@ adamastor, qui nous dit :
"...Et bien entendu la télévision locale n'a pas raté l'occasion de diffuser et commenter largement ces images..."
La TV "locale", comme vous dites, est la 1ère chaîne de télévision algérienne, qui est très regardée là-bas et même ici.
Bon, le petit roupillon de notre ministre... cela le rend humain, n'est-ce pas ? Mais cela a dû bien faire rire là-bas, jusque dans les mechtas, parce que les Algériens sont volontiers moqueurs.
Et puis, enfin, quand on est dans le fauteuil qu'occupa Vergennes, on fait en sorte de se tenir, en toutes circonstances.
Une diplomatie française... somnolente. Tout de même ! Ce n'est pas "normal" !
Rédigé par : J.H. de La Roche-Bernard | 11 juin 2014 à 21:01
Il faut oser mettre monsieur Laurent Fabius en pleine lumière à partir d'une petite vidéo anecdotique... Parisien héritier aisé et député socialiste permanent d'une circonscription législative industrielle/ouvrière de la banlieue de Rouen depuis l'âge de 32 ans, monsieur Fabius vit très très bien dans les contradictions... J'admire l'artiste, dont je suis le remarquable déroulement de carrière depuis son parachutage aux limites du Pays de Caux, mais je déteste le politicien doué, obligé d'être cynique pour paraître sincère. Et Dieu sait que ça marche auprès du petit peuple, auprès des petits fonctionnaires... Il est curieux de voir PB découvrir, et, semble-t-il, apprécier, la diplomatie française dans son état actuel alors qu'avec ma propre expérience d'ancien expatrié, je la trouve au contraire très critiquable... Mais je reconnais un bon point à Laurent Fabius : c'est d'avoir pris, sous le contrôle du Quai, l'animation du Commerce extérieur, avec madame Fleur Pellerin en lieu et place de madame Nicole Bricq... Pour le " paraître" aux yeux du monde extérieur qui nous regarde souvent avec ironie, c'est mieux ainsi !!
Rédigé par : Jean le Cauchois | 11 juin 2014 à 20:57
Dans son sommeil Fabius ne rêvait certainement pas de Hollande...
On sent chez Fabius une exaspération vis-à-vis de la politique étrangère que François Hollande lui demande de conduire et des interférences d'autres ministres de tout poil qui s'acharnent à nous brouiller avec tout le monde.
- Lors de la crise syrienne (dont on ne parle plus) Hollande a envoyé une frégate française qui devait terrasser notre bon ami Bachar, le meilleur dictateur du coin. Cette frégate est rentrée quinze jours après. Obama et Cameron ayant fait un pas en arrière, on s'est retrouvés à poil.
- En avril lors de la crise en Ukraine, Le Drian envoie quatre avions Rafale en Pologne pour effrayer Poutine... La Crimée en rit encore.
- Montebourg tout à son affaire de pneus Goodyear s'en prend à Taylor, le seul magnat américain qui veuille bien reprendre le site français. Consternation des US devant l'arrogance du pitre qui veut apprendre aux Américains à jouer au poker.
- Cacophonie généralisée pour la reprise d'Alstom avec tous les relents d'antiaméricanisme si bien décrits par Jean-François Revel.
Et on en passe... Et Fabius doit passer la balayette pour ramasser la porcelaine.
Fabius devait songer à cette sortie de de Gaulle : "La diplomatie est l'art de faire durer indéfiniment les carreaux fêlés".
Rédigé par : Savonarole | 11 juin 2014 à 20:34
"Cette manière de cibler Laurent Fabius est à la fois grotesque et injuste."
Pour une fois qu'on change de cible et que ce n'est pas : "Qu'est-ce qu'elle a Valoche ?!"
Rédigé par : Catherine JACOB | 11 juin 2014 à 20:15
Personnellement je n'ai pas vu cette vidéo concernant M. Fabius, mais au travers de ce billet, je constate que de hautes fonctions, forcément très fatigantes, ne sont pas compatibles avec un certain âge.
Ses compétences et son expérience ne sont pas remises en cause mais il faut un jour avoir le courage d'admettre qu'il faut passer la main à de jeunes politiciens dynamiques et plus résistants. M. Fabius, jeune Premier ministre a été de ceux-là, aujourd'hui il devrait garder des activités plus calmes et en adéquation avec ses capacités physiques.
Se moquer de son endormissement n'est pas très méchant mais vu tout de même le prix de son traitement on aimerait qu'il nous représente dignement et puis j'imagine si Nicolas Sarkozy avait eu ce genre d'attitude, la meute médiatique aurait immédiatement parlé d'une posture vulgaire ou du moins d'un manque de maintien.
Pourquoi les socialistes seraient-ils exempts de critique ?
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 11 juin 2014 à 19:50
Un tel assoupissement peut s’expliquer de différentes façons toutes aussi savantes les unes que les autres.
La médecine moderne parle de sieste postpandriale, la sieste bien connue des fins gourmets qui sont aussi gourmands, sans le dire, car c’est moins chic.
J’ai remarqué d’ailleurs que Fabius avait pris quelques kilos, qui sont largement superflus. Certes l’obésité ne le guette pas encore, mais à côté de l’élégance très Brummell de Obama il fait pâle figure, si je puis dire.
Dans cette comparaison, Hollande est hors concours.
Une autre cause fréquente chez les gens qui prennent du poids, est l’apnée du sommeil.
À moins que l’insomnie ne soit provoquée par les difficultés que rencontrent ceux dont il défend la cause en Syrie, difficultés qui l’empêcheraient de dormir.
Ce sont les mêmes d’ailleurs qui nous créeront des difficultés en France. Mais un ministre des Affaires étrangères n’a pas à gérer les affaires intérieures.
Enfin n’importe quel médecin d’une cellule de soutien psychologique lui expliquerait que s’il perd de ses capacités de concentration, cela est le résultat d’un engagement politique labyrinthique aux contradictions cornéliennes portant gravement atteinte à ses facultés de discernement.
Avoir voté non au traité de Lisbonne et se vouloir aux côtés de son homologue allemand le moteur de l’U.E.
Avoir été le Premier ministre de F. Mitterrand et finir par être le ministre des Affaires étrangères de F. Hollande.
Avoir été socialiste avec Mitterrand, avoir répété avec lui, comme un mantra, « l’argent qui corrompt tout » et se retrouver défenseur de la BNP dans ses magouilles, face à la justice…
Bon d’accord il s’agit de la justice américaine, dont tout socialiste pur et dur sait qu’elle est au service du capital, alors que la justice française est juste contre les cons qu’elle épingle sur un mur.
Avec tout ça je ne sais plus où j’en suis.
J’arrête là, sinon je vais me faire du mauvais sang et je suis capable d’en rendre responsable Fabius.
Finalement le dernier mot reste à Molière :
ARGAN: Et quelquefois il me prend des douleurs dans le ventre, comme si c'était des coliques.
TOINETTE: Le poumon. Vous avez appétit à ce que vous mangez?
ARGAN: Oui, Monsieur.
TOINETTE: Le poumon. Vous aimez à boire un peu de vin?
ARGAN: Oui, Monsieur.
TOINETTE: Le poumon. Il vous prend un petit sommeil après le repas, et vous êtes bien aise de dormir?
ARGAN: Oui, Monsieur.
TOINETTE: Le poumon, le poumon, vous dis-je. Que vous ordonne votre médecin pour votre nourriture?
…/…
TOINETTE: Ignorantus, ignoranta, ignorantum. Il faut boire votre vin pur; et pour épaissir votre sang, qui est trop subtil, il faut manger de bon gros bœuf, de bon gros porc, de bon fromage de Hollande, du gruau et du riz, et des marrons et des oublies, pour coller et conglutiner.
Le Malade Imaginaire A III Scène X
Je me demande si Toinette ne supprimerait pas le bon fromage de Hollande aujourd’hui.
Enfin ce que j’en dis.
Rédigé par : Tipaza | 11 juin 2014 à 19:43
De toutes façons, dans ces lieux d'invitation, on s'enquiquine. C'est un sérail de bonne conscience où on dit des choses qui paraissent sensées, géniales même, mais tout à fait ressassées, ce n'est pas pour rien que ce mot est un palindrome à l'infinitif.
Un jour, ancien, je fus invité à Versailles par M. Giscard, lors président, pour la réception du couple royal de Suède. C'était un rêve, de monter les escaliers entre deux rangées de gardes sabre au clair, de patienter dans le salon d'Hercule au son de la Garde républicaine, de voir entrer les chefs d'Etat et leur Premier ministre, de baiser la main de la Reine de Suède, de serrer la main de M. Barre et de M. Giscard d'Estaing, de saluer le Roi en attendant qu'il veuille bien nous tendre la main, ce qu'il a fait, et cela avec 2.000 autres français paysans, instituteurs, fonctionnaires, avocats, artistes, Guy Lux, Lenormand et tout ça dans un joyeux brouhaha, devant un buffet magnifique où chacun s'efforçait de ne pas stationner sauf les habituels pégreleux parisiens, puis de s'entendre dire que Versailles était à nous, et prendre une coupe de champagne dans la chambre du Roi, récemment réhabilitée, pardonnez l'irrespect. C'était la France, c'était un Président, c'était le peuple.
Les catins socialistes sont bien incapables de cette considération du peuple, la tenaille électorale et égalitariste les tient bien trop aux tripes. Je dis tout ça sans conviction, mais ce soir-là tout le monde s'est bien amusé, les toilettes étaient du dernier populaire, robes à fleurs et jupes noires mais on était bien, on se sentait chez nous. Plus personne n'a su le faire.
Rédigé par : genau | 11 juin 2014 à 19:31
A vous lire, bientôt il sera interdit de brocarder un ministre ou un député qui s'endort pendant une réunion publique. Les petites vidéos comme celles-là sont les libelles et épigrammes du XXIe siècle.
Cela nous fait rire parfois, mais ça va sans doute devenir illégal. C'est bête, irrévérencieux, de faible portée intellectuelle mais il arrive que les gens du peuple, comme moi, s'en contentent pour rigoler un peu.
Je prie le Seigneur qu'un député ou un sénateur socialiste ou EELV n'ait pas lu votre papier sinon la proposition de loi visant à proscrire tout film de cette nature ne va pas tarder.
Quant au reste de votre note, j'avoue ne rien comprendre à votre estime pour notre diplomatie actuelle qui n'est juste que catastrophique. Grâce à Fabius notamment, notre pays est devenu un petit pays ; pas de quoi lui rendre hommage.
Rédigé par : Ribus | 11 juin 2014 à 19:25
"A l'issue de ces échanges, je me suis dit que si le Français n'avait pas la tête internationale,..."
M. Bilger, voilà encore une généralité qui demande à être vérifiée.
Beaucoup de Français voyagent pour leur travail ou pendant leurs vacances, ne fréquentent pas forcément que le microcosme parisien, ont des enfants à l'étranger, donnent de l'argent à des associations humanitaires.
Il ne faut pas juger les Français à l'aune de ce que rapportent les JT. Ils sont bien mieux informés que vous ne l'imaginez.
Rédigé par : Paul Duret | 11 juin 2014 à 19:14
Pendant que les vieux peu motivés dorment, les jeunes, qui, eux, le sont attendent au portillon !!
Désolé, mais les honneurs et la charge méritent mieux, je ne vois aucune mais aucune excuse à ce monsieur. Et si son âge lui pèse qu'il aille dormir on ne lui en voudra pas !
De fringants jeunes hommes et femmes pourraient donner un coup de fouet à ce monde qui dort et finalement pourrit !
Rédigé par : duvent | 11 juin 2014 à 18:46
On a vite tendance à" cluquer" quand on prend de l'âge, la digestion devenant paresseuse...
Cela m'arrive aussi.
Ce que j'ai encore plus de mal à digérer c'est quand Monsieur Fabius déclare que là-bas en Syrie les djihadistes font du bon boulot.
Il va pouvoir aller les féliciter avec BHL. Fallouja est tombé, Mossoul idem et le même sort arrive à la ville de Tikrit en Irak.
Vraiment du bon boulot ?
Je vous laisse imaginer le scandale, justifié, si un vieux de la vieille de la droite nationaliste antisémite déclarait entre deux siestes que là-bas en Israël des djihadistes avaient fait du "bon boulot" en liquidant des civils juifs, ou plus près de nous à Bruxelles.
Ministre ! tu dors !
Ton moulin ton moulin va trop vite !
Ministre ! tu dors !
Ton moulin ton moulin va trop fort !
Rédigé par : hameau dans les nuages | 11 juin 2014 à 17:37
"Autant il est légitime de dénoncer les attitudes déshonorantes ou incompétentes, autant se repaître de certains gestes inévitables et en tout cas pas honteux révèle à quel point de bassesse médiatique et de voyeurisme médiocre on est tristement parvenu".
Constat que je partage complètement. Mais appliqué à notre ministre des Affaires étrangères, si l'insistance médiatique est effectivement faite de bassesse, il n'empêche qu'à un tel échelon de fonction d’État on se doit d'être parfaitement éveillé et l'esprit parfaitement clair tout au long d'une visite officielle. Il me semble que l'an dernier, lors des célébrations à Berlin du cinquantième anniversaire du traité de Paris, Monsieur Fabius avait identiquement "piqué" du nez" au Reichstag.
Il me semble aussi que le corps médical dispose de produits qui permettent de repousser modérément les limites de la veille active. Pourquoi notre ministre n'en fait-il pas usage ? D'autant qu'en l'espèce, face à un président algérien particulièrement diminué, il donne à la comparaison facile d'être un peu dans une situation d'incapacité temporaire...
Rédigé par : Robert | 11 juin 2014 à 16:05
Cher Philippe,
La Tunisie ne connaît pas de pire relation avec la France depuis les interventions de Gouyette.
Nous n'apprécions pas du tout les mauvaises manières de ce diplomate plus prompt au croc-en-jambe pour servir le copain d'Hollande de Mediapart et oser raconter n'importe quoi parce que cela arrange une politique qui s'endort.
La diplomatie en Tunisie mérite beaucoup mieux que ces individus faux en intention et en propos.
La haine comme tremplin n'est pas intéressante !
Si peut-être pour la déclinaison Gayet, Gouyette.
Une curieuse diplomatie qui déplaît à tout le monde. Plus les mensonges sont gros, plus ils passent. A un seuil d'ingérence dépassé, ils ne peuvent qu'éclabousser les relations.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 11 juin 2014 à 15:48
Cher Philippe Bilger, tout ce que votre billet me montre, c'est que les gens du sérail - même un tant soit peu - ne voient pas les choses de la même façon que les Français moyens.
Ca fait pourtant tellement de bien de rire, juste après les déclarations d'impôts, surtout quand on sait que certains de nos vieux routiers de la politique, même et surtout au sommet, ne déclarent pour la plupart aucun patrimoine ou presque, sinon de vieux vélos par exemple, ou une caravane pour jeunes mariés sans le sou.
Sourire de voir s'endormir un ministre des Affaires étrangères en mission à l'étranger, ce n'est pas bien méchant, même si selon vous c'est superficiel. Que dirait-on d'un pilote qui s'endort aux commandes, d'un médecin qui tombe ouvertement de sommeil devant ses patients, d'un professeur qui somnole devant sa classe, d'un chauffeur d'ambulance qui conduise en faisant la sieste ? Leurs responsabilités et leur salaire justifieraient-ils un tel comportement ? À un certain niveau de responsabilité, on doit savoir aménager son emploi du temps, de façon à faire face à ses obligations en pleine possession de ses moyens, plutôt que de jeter la disgrâce sur le peuple qu'on représente et ne pas honorer celui qui vous reçoit. Je serais Algérien, d'ailleurs, je me demanderais si le ministre français aurait fait la même chose à Washington ou à Moscou.
Rédigé par : Lucile | 11 juin 2014 à 14:14
C'est vrai que c'est ubuesque de faire un procès pour assoupissement à un homme politique dont le rythme effréné des activités laisserait plus d'un "sur le carreau", mais de là à prétendre "...piquer deux à trois fois du nez mais se redresser immédiatement", c’est minimiser largement... Il dormait, et a eu deux ou trois réveils dont certains étaient ponctués d'un sourire automatique ou de hochements du chef d'un air approbateur, pour vaciller immédiatement vers un irrépressible sommeil.
Nul n'est un "superman" et on comprend que cela puisse arriver (ce n'est pas chez celui-ci un coup d'essai) mais ce ne fut pas si bref que vous le faites entendre. Et bien entendu la télévision locale n'a pas raté l'occasion de diffuser et commenter largement ces images.
Rédigé par : adamastor | 11 juin 2014 à 13:45