On ne devrait pas s'étonner qu'une part fondamentale de la personnalité de DSK soit demeurée à l'abri des tempêtes de sa vie personnelle et des tentations auxquelles il n'avait pas à résister puisqu'apparemment il se considérait comme invité permanent au festival du désir et du sexe.
Des propos et des jugements de DSK, tenus auprès de ses collaborateurs, ont été recueillis (JDD) et ils font apparaître que sa machine intellectuelle continue à tourner à plein régime.
On s'en était déjà aperçu lors de l'émission sur l'euro (France 2) où de manière limpide, même pour le profane, il avait su exposer les erreurs commises lors de la gestion de la crise grecque. Il s'agissait là d'un domaine technique qui n'avait pas de secret pour lui.
Ce qui nous est révélé aujourd'hui se rapporte davantage à l'appréhension de problèmes politiques et à la perception des compétences ministérielles. C'est anecdotique mais éclairant.
Il raconte par exemple la différence radicale d'attitude entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy quand, patron du FMI, il était reçu par l'une ou l'autre.
Avec la première, l'entretien durait deux heures et tout était décortiqué de manière approfondie : le sujet était traité à fond et on ne parlait pas d'autre chose. Une rigueur et un sérieux tenant à la fois au style allemand et au tempérament de cette femme dominant l'Europe avec une feinte retenue.
Avec notre ancien président, sans que la désinvolture soit forcément française, les échanges professionnels et financiers ne prenaient pas plus d'un quart d'heure puis Nicolas Sarkozy ne cessait pas de parler d'autre chose et sans doute - je l'ajoute - de lui-même, ce qui confirme l'impression de beaucoup de visiteurs invités pour un dialogue et condamnés au monologue du chef de l'Etat.
Sur Manuel Valls également, DSK vise juste puisqu'il souligne, ce qui va de soi, que son gouvernement n'est pas le sien mais celui de François Hollande, qu'il n'a pas d'espace, que le président et lui sont "dans la même cuisine gouvernementale" et que le premier s'implique trop (Le Parisien).
DSK va plus loin dans le sarcasme en qualifiant la moitié des ministres de "brêles".
Pour sa propre défense, il ne nie pas sa responsabilité pour les 35 heures mais n'imaginait pas que cette réduction du temps de travail qui a désorganisé beaucoup de secteurs d'activité serait appliquée de manière aussi bureaucratique.
Pour en revenir à la composition du gouvernement, sans être sûr de penser forcément aux mêmes que lui, je partage son constat et éprouve en effet l'impression qu'il y a trop d'amateurs pour trop peu de professionnels.
Cette tendance a été amorcée sous Nicolas Sarkozy et il me semble qu'il existe là une étrange et paradoxale continuité entre la droite et la gauche.Sans se pousser du col, il n'était pas outrecuidant de s'estimer hier aussi capable que certains ministres et de se sentir aujourd'hui aussi fiable et compétent qu'une partie du gouvernement.
C'est d'ailleurs l'un des problèmes récents de notre démocratie. Qu'il y ait rien moins qu'un gouffre entre tel ou tel citoyen et plusieurs serviteurs de l'Etat peut apparaître comme l'expression d'une heureuse égalité républicaine mais l'amateurisme au pouvoir de nombre de ceux-ci renforce la dérision, voire le mépris dont la société accable souvent injustement la classe politique.
La quadrature du cercle : les ministres doivent être comme nous et à la fois mieux que nous. On en est de plus en plus loin.
On ne se débarrassera pas aisément de DSK parce qu'il n'a pas tout perdu. Il a conservé l'essentiel.
Sa lucidité.
Il eut fait un meilleur président !
Rédigé par : Walter Binder | 02 juillet 2014 à 17:04
De tout temps des "brêles" ont sévi dans tous les gouvernements, il est vrai, avec un pourcentage inégal à chaque fois. Personne n'oublie que Juppé fut obligé de renvoyer huit "jupettes" dans leurs foyers...
Et le gouvernement Valls en comporte aussi une belle collection.
Mais le côté donneur de leçons de DSK est très déplaisant, ainsi que son art consommé d'essayer de se faire un peu de bonne publicité à bon compte, en taclant de-ci de-là, attitude trop facile quand on n'est pas aux manettes de l'Etat.
Et de faire croire à une intelligence au-dessus de la moyenne, qui lui a servi pour accéder à la présidence du FMI (aidé en cela par Sarkozy, trop heureux d'éloigner un rival probable).
S'il avait été si intelligent, si doué, si lucide, il ne serait pas passé à côté d'un grand destin. Au final, beaucoup de vantardise, et pas mal de bruit pour rien.
Rédigé par : Camille | 29 juin 2014 à 23:57
@ Trekker
DSK est tout de même gonflé (au sens propre et au sens figuré). Il revendique la paternité (en plus de celle de ses enfants légitimes) de l’idée des 35 heures, en considérant que c’était une bonne idée (puisqu'elle viendrait de lui), hélas dévoyée par sa mise en application rigide et uniforme par Martine Aubry. Il oublie sans doute que cette proposition figurait déjà dans le programme électoral de François Mitterrand, en 1981, à une époque où il n’était encore qu’un jeune professeur d’économie, tenté par la politique.
Je n’en dirai pas plus, par crainte de m’éloigner du sujet de ce billet. Je crois qu'il était question de lucidité (qualité rare chez un homme politique).
Rédigé par : moncreiffe | 29 juin 2014 à 20:16
@vamonos 29 juin 2014:07:46
Quel homme ne s'est pas dit, en voyant ces yeux bleus enjôleurs et ce sourire indéfinissable : "Et si c'était pour moi et pour moi seul ?"
Eeeuuuh vos phantasmes vous égareraient-ils ? Cette gnangnan du p'tit écran, l'égérie du pull mohair et du stylo Montblanc, a épousé THE queutard réputé de Paris. Point. (C'est vrai qu'avec Levaï, il paraît...)
Elle a cru, comme beaucoup, qu'il était économiste, puis elle a cru qu'il était présidentiable. Patatras il n'était QUE queutard...
Maintenant on veut nous le revendre comme "le meilleur économiste" parce qu'il dézingue ses anciens potes. Non mais on nous prend pour des brêles ou quoi ?
Laissez Pépère avec sa banque d'affaires, ses conseils économiques pour le gouvernement de la République de Serbie et fichez-nous, une bonne fois pour toutes, la paix avec ce sinistre petit monsieur.
Merci.
Rédigé par : breizmabro | 29 juin 2014 à 17:55
DSK, Sarkozy, Hollande, l'ancien président, le « chef de l'Etat ».
Tout ça c'est bien joli, mais au vu de certains drapeaux brandis ces jours-ci de façon conquérante et de certaines réactions sans équivoque, je me demande si Philippe Bilger ne devrait pas plutôt désormais axer son billet sur Abdelaziz Bouteflika et sur la politique qu'il compte mener en France algérienne, plutôt que d'évoquer des gens qui appartiennent désormais à un monde mort...
Rédigé par : Parigoth | 29 juin 2014 à 16:52
Que Sarkozy soit un sauteur, quel scoop !
Rédigé par : Catoneo | 29 juin 2014 à 13:54
L’interview de DSK, même si on fait abstraction de ses "dérives" en matière de vie privée et sur son affairisme passé, cassette Méry, Lagerfeld et Mnef, choses sur lesquelles il est bien silencieux - certes ce n’était pas l’objet de l’interview -, contient des jugements et des analyses judicieux : mode de fonctionnement de Hollande, nullité d’une moitié des ministres, etc. Mais il se défausse allègrement de ses erreurs dans deux domaines économiques :
- les 35 heures car il savait fort bien comment elles seraient appliquées de manière rigide par Martine Aubry et l’administration. D’ailleurs en tant que ministre il ne s’est pas opposé à cela.
- la crise grecque mal gérée, certes c'est hélas vrai, mais en tant que directeur du FMI il était le maître d’oeuvre des solutions retenues. D’ailleurs, à l’époque des faits, DSK les donnaient comme un exemple de réussite.
Conclusion, on est dans l’adage bien connu : une carrière politique dans la durée se bâtit sur l’amnésie des électeurs !…
Rédigé par : Trekker | 29 juin 2014 à 13:43
Je retiens des propos attribués à Dominique Strauss-Kahn et que celui-ci ne semble pas démentir pour le moment, que selon lui la moitié des ministres du gouvernement Valls sont des "brêles".
J'aurais évidemment aimé, commer d'autres je présume, qu'il aille plus loin et désigne ces brêles.
Mais le jeu (dévastateur) est ouvert et chacun peut nommer qui Harlem Désir, qui Aurélie Filippetti, qui Christiane Taubira, qui Najat Vallaud-Belkacem, qui François Rebsamen, qui Ségolène Royal qui Arnaud Montebourg, etc.
Ce sale coup porté par DSK à ceux qu'ils méprise, à commencer, même s'il n'est pas nommé, par ce malheureux président Hollande est à peine une trahison, tout au plus un règlement de comptes.
Que cette passagère gloire médiatique ne nous empêche cependant pas de nous souvenir de l'attitude plus que suspecte du monsieur lors de l'affaire de la "cassette Méry", qu'il prétendait ne pas avoir visionnée, ni de son attitude de mépris hautain - partagée par d'autres éléphants du PS, à commencer par Laurent Fabius - à l'égard de Ségolène Royal en 2007.
Cet illusionniste de talent sait rebondir. Mais nous ne sommes pas obligés d'être dupes.
Rédigé par : Frank THOMAS | 29 juin 2014 à 11:53
@ Achille
Moins de théories sophistiquées s’appuyant sur des modélisations alambiquées et plus de pragmatisme permettraient de mieux coller à la réalité du terrain.
Vous avez parfaitement raison... mais les théories sophistiquées servent à noyer le poisson et à nous montrer qu'il sont les "sachants".
Encore faudrait-il pour cela désigner les ministres en fonction de leur compétence avérée dans le domaine qu’ils ont à gérer et non décerner les nominations à la bonne franquette pour services rendus pendant la campagne électorale, comme c’est le cas depuis une bonne dizaine d’années.
Là encore, je ne peux qu'être d'accord, mais, depuis que je suis en âge de suivre la politique, à de rares exceptions près, c'est ainsi et on m'assure que ces ministres qui ne connaissent rien à leur ministère, s'entourent de personnes qualifiées, d'experts qui les conseillent utilement. Souvent, ces experts sont de hauts fonctionnaires attachés à leur ministère depuis longtemps et qui eux-mêmes considèrent les choses de haut et orientent les ministres de façon à ce que rien ne change.
Je reste persuadée qu'un ministre reste bien plus utile dans son domaine de compétences privilégié, même s'il est de bonne volonté. Trop de ministres n'ont jamais mis un pied dans la vraie vie du travail, que ce soit en entreprise ou dans la fonction publique (celle qui travaille). Ils n'ont de ce fait aucun pragmatisme, aucune notion des réalités et des problèmes qui se posent quotidiennement aux professionnels.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 29 juin 2014 à 11:39
Peut-on rêver d'un avenir composé de politiques sans casseroles, sans surpoids, sans Rolex au poignet, sans communiquant EuroRSCG, sans lifting, sans bronzage, sans chauffeur, sans Closerie des Lilas, sans ryad à Marrakech, sans libido incontrôlable ?
Rédigé par : SR | 29 juin 2014 à 11:38
"Il a conservé l’essentiel, sa lucidité. Je pense qu’il a perdu quelque chose de plus essentiel encore : sa crédibilité."
Rédigé par : jack | 28 juin 2014 à 19:49
Il a perdu quelque chose d’encore plus important, mais qui n’a plus cours actuellement.
Il a perdu l’honneur.
Mais qui sait encore ce qu’est l’honneur ?
François Ier écrit à sa mère Louise de Savoie après la défaite de Pavie : "Tout est perdu, fors l'honneur".
DSK pourrait dire :
Rien n’est perdu, puisque seul l’honneur a été perdu.
On voit par là la distance morale parcourue par notre société.
Le socialisme, le plus court chemin entre l’échec et le déshonneur.
Rédigé par : Tipaza | 29 juin 2014 à 09:51
Cher Monsieur Bilger
DSK exemple de lucidité ?
Pour le coup je reste assis, car habitué à la pertinence de vos jugements j'ai du mal à imaginer un président de FMI englué si facilement dans de sordides affaires bénéficier de la vertu que vous lui accordez.
DSK lucide ? Non, mais imprudent fouteur oui.
Rédigé par : Claggart | 29 juin 2014 à 09:15
M. Dominique Strauss-Kahn n'a pas tout perdu ; mais il a perdu beaucoup quand même.
DSK a perdu sa femme. Elle a rompu. La fée du dimanche soir des années 80 aux pulls en mohair captivait la France entière. Son charme inégalé faisait chavirer les coeurs. Quel homme ne s'est pas dit, en voyant ces yeux bleus enjôleurs et ce sourire indéfinissable : "Et si c'était pour moi et pour moi seul" ?
DSK a perdu son travail, le Fond Monétaire International a décidé de se séparer de son président, dégagé, viré, "fired". C'est l'emploi de fonctionnaire le mieux payé du monde, le sommet de la hiérarchie publique, un niveau stratosphérique, au-dessus, il n'y a plus rien, pas d'oxygène, pas de champagne, pas de caviar, rien.
Mais DSK n'a pas tout perdu, il faudra présenter des candidats dans trois ans. Qui représentera la "gauche" face à la "droite" ? Qui relèvera le défi face à M. Alain Juppé qui aura 71 ans ? DSK n'aura que 67 ans.
Rédigé par : vamonos | 29 juin 2014 à 07:46
Cher Philippe,
Que DSK veuille se montrer porteur de bonne nouvelle n'est pas si ridicule que cela. Léo prévient que :
l'essentiel de la lucidité est toujours dans le froc.
Une compétition post-primaire électorale ne permettra jamais au président d'effacer son image de mou, même en scénarisant des virées nocturnes sur une brêle ou sur une belle.
Sans chercher le nom de la mule de Zorro, Tornado, ou Phantom, nous ne savons pas s'il vaut mieux chanter comme une brêle ou comme une casserole. Si la chanson s'approche du braiment, c'est loin d'être un compliment.
Dans cette compétition de mob ou de scoot, il est évident qu'une part de lumière n'a pas encore éclairé quelques chauds lapins. "Gris clair, gris foncé, soupe au lait dont se dégage" une odeur de pétard retardé, ne se prêtent pas au retour de la croissance.
Ne fallait-il pas ramener sa fraise pour rabattre le caquet au président pochette surprise ?
Ce que nous nous demandons, puisque plusieurs livres sont bloqués sous presse et servent de monnaie d'échange ou de renvoi d'ascenseur, c'est à quel moment la vérité va jaillir.
Si Hollande a perdu la face, DSK peut toujours jouer la farce, qu'elle soit économique ou comique.Toute la différence entre un cancre professionnel et un chantre.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 29 juin 2014 à 00:30
Je ne sais pas, je n'arrive pas à être impressionné par DSK. Pourtant je me force, je me dis qu'il doit être fichtrement calé en économie puisque tout le monde l'encense. Sa supériorité dans ce domaine est-elle une réalité ou une légende savamment entretenue ?
Toujours est-il que les quelques infos relatées par le JDD et par Le Point ne cassent pas des briques. Faut-il être un génie pour constater que Valls n'a pas eu les coudées franches pour la formation du gouvernement, et qu'une bonne moitié de nos ministres sont des brêles ?
D'ailleurs, fallait-il pas être une sacrée brêle pour penser à mettre en oeuvre la semaine à 35h payée 39h en France, alors que partout ailleurs dans le monde les gens travaillent plus pour moins cher ??
Sans vouloir démonter son aura, je crois que DSK est un oracle qui devine très bien le passé.
Rédigé par : RF | 28 juin 2014 à 23:41
Bonjour Philippe Bilger,
« DSK va plus loin dans le sarcasme en qualifiant la moitié des ministres de "brêles". »
DSK a tort de dire que la moitié des ministres sont des brêles. En fait il est très en dessous de la vérité. Je n’en vois, pour ma part, que trois ou quatre qui maîtrisent vraiment bien leur domaine.
A noter que ce constat était le même concernant le mandat de Nicolas Sarkozy pour qui son Premier ministre n’était qu’un collaborateur et les ministres de simples exécutants. Les décisions se prenant essentiellement à l’Elysée avec un aréopage de quelques conseillers triés sur le volet.
La politique actuelle repose essentiellement sur la communication, les sondages, les statistiques. Bref dans des projections sur le long terme alors que des événements imprévisibles ne cessent de modifier les données. On le voit avec le « retournement économique », l’inversion de la courbe du chômage, le retour à un déficit de 3%, la fin de la crise en 2015 ; autant d'objectifs qui ont été reportés.
Les prévisions s’avèrent systématiquement fausses tout simplement parce que ceux qui nous gouvernent s’appuient sur le virtuel pour traiter les données du monde réel.
Moins de théories sophistiquées s’appuyant sur des modélisations alambiquées et plus de pragmatisme permettraient de mieux coller à la réalité du terrain.
Encore faudrait-il pour cela désigner les ministres en fonction de leur compétence avérée dans le domaine qu’ils ont à gérer et non décerner les nominations à la bonne franquette pour services rendus pendant la campagne électorale, comme c’est le cas depuis une bonne dizaine d’années.
Il est urgent de professionnaliser la politique, ce n'est qu'à ce prix qu'elle retrouvera ses lettres de noblesse, qu'elle a perdues depuis bien longtemps.
Rédigé par : Achille | 28 juin 2014 à 22:08
Il ne me semble pas que DSK préconise la fin de l'euro, cette pseudo monnaie européenne, ce deutschemark déguisé, ce pari idéologique absurde (et perdu), cet instrument de torture étouffant à petit feu notre industrie... J'en conclus que sa lucidité est des plus limitées. Comme l'est celle de la quasi unanimité de nos dirigeants, il faut bien le dire, qui sont, tous autant qu'ils sont, aveuglés par leur foi européiste.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 28 juin 2014 à 20:47
Bof ! Je n'éprouve aucune admiration pour cet homme. Il est très intelligent, d'accord mais il y en a bien d'autres. Ce retour médiatique de DSK sent l'opération politique et de lobby à plein nez.
C'est un pur produit de la caste. En fait, il n'a aucun mérite ; il est monté jusqu'à ce niveau parce qu'on l'a mis à ce niveau...
Puisque vous parlez d'économie, Philippe, votre note m'a fait penser à notre seul prix Nobel d'économie : M. Maurice Allais.
Un site internet lui est dédié :AIRAMA. Cela vaut le détour et permet de redécouvrir un scientifique et un économiste de vraie grande valeur.
Rédigé par : Ribus | 28 juin 2014 à 19:57
« Il a conservé l’essentiel, sa lucidité ». Je pense qu’il a perdu quelque chose de plus essentiel encore : sa crédibilité. Demandez à Anne Sinclair par exemple.
Je ne pense pas que le pays et le monde entier aient passé l’éponge sur sa conduite. Il pouvait fort bien mener une vie personnelle plus confidentielle permettant de mettre sa fonction à l’abri. Fin analyste politique et économique, peut-être, mais redoutable prédateur, imprudent de surplus.
Directeur du FMI, ce n’est pas rien. Quel triste retentissement national et international. Comme disent les jeunes ‘il nous a foutu la honte’.
Ce type pouvait accéder aux plus hautes marches du pouvoir en France.
Alors il a peut-être raison dans son appréciation de certains ministres et du jeu Valls/Hollande, mais à part pour la presse qui adore le croustillant, est-il encore audible ?
Rédigé par : jack | 28 juin 2014 à 19:49
"Des propos et des jugements de DSK, tenus auprès de ses collaborateurs, ont été recueillis et ils font apparaître que sa machine intellectuelle continue à tourner à plein régime."
Ce qui continue à tourner à plein régime, grâce à leurs honoraires exorbitants, ce sont les communicants qui travaillent au retour en politique de cet individu. Et nous, Français, béats d'admiration, nous laisserions-nous prendre à ce piège ?
Après Madame-Ex (à qui je n'ai rien à reprocher), remise en selle dans plusieurs médias, c'est l'omniprésence du cador de l'économie. Un cador qui n'avait pas vu arriver la crise financière de 2008 et qui n'avait pas su l'endiguer, alors qu'il présidait le FMI... sans doute trop occupé à d'autres passe-temps.
Je n'apprécie pas la personnalité de F.Hollande (au moins il n'entache pas l'honneur de la France) comme chacun l'aura compris sur ce blog, mais imaginer que DSK puisse revenir présider la France, j'en ai une crise d'urticaire qui monte en même temps que des idées communistes (moi, c'est dire).
Côté économique, il est bien l'instigateur des 35 heures, un bel exemple d'idée profitable au pays. Et en plus il a laissé longtemps porter le chapeau à sa copine Martine Aubry. Un bel exemple de franchise et de mépris pour le sexe opposé.
Je crois surtout qu'il se moque bien du devenir de la France et des Français, ce genre de personnage est internationaliste, universaliste et sa seule préoccupation est son ego personnel et ses plaisirs personnels : sexe, pouvoir, argent.
Lorsqu'à la MNEF, il prodiguait ses conseils (bons ou mauvais) à 600.000 francs, en toute légalité d'ailleurs, mais au détriment de beaucoup de familles d'étudiants qui se saignaient aux quatre veines pour payer les cotisations sociales inhérentes aux études de leurs enfants, iI s'en moquait bien, lui le soi-disant humaniste et socialiste, de ces gens modestes, du moment que lui, s'enrichissait.
Du toc. Un économiste fabriqué grâce au culot de son entourage et au sien par la même occasion. Des sommes colossales dépensées envers des cabinets de communication de prestige pour maintenir le personnage en selle et à la lumière.
Sarkozy est un enfant de choeur à côté et si DSK le déteste et le fait savoir en le rabaissant, c'est parce qu'il a l'impression que c'est lui qui a comploté pour mettre N.Diallo sur son chemin, connaissant ses penchants. En admettant que ce soit vrai, NS a bien fait de nous éviter le pire, aveuglés que nous étions par la mise en scène du grand économiste incontournable.
La France est déjà tombée très bas, mais s'il devait revenir au premier rang, ce serait le coup de grâce. Des comme lui, nous en avons pléthore, des économistes qui nous ont menés là où nous en sommes, qui ont mené la Grèce là elle se trouve. Nous n'avons pas besoin d'en rajouter.
Cette manie qu'ont les médias, les Français moutonniers et amnésiques, de vouloir favoriser le retour des vieux éléphants quand nous avons tant de jeunes ou moyennement jeunes et brillants espoirs de la politique, non corrompus, qui pourraient conduire le pays avec une vision du monde d'aujourd'hui et pas celui d'après 1968. Sans cesse nous revoyons les avis de politiciens usés à la corde et traînant des casseroles retentissantes : cela suffit, trop c'est trop. En Italie, Matteo Renzi représente cet espoir, pourquoi pas en France ?
Après les affaires, au moins trois connues et à vomir, cet homme-là devrait faire profil bas et vivre sa vie avec discrétion, mais non, l'attirance du pouvoir et de ses multiples avantages est le plus fort, lui ôtant la moindre dignité. La dignité ? un mot inconnu qui reste l'apanage des modestes et des étriqués, sans doute.
Nous, peuple de France, irions-nous jusqu'à perdre ce qui nous reste de fierté pour faire appel à ce genre d'individu ? J'enrage (en tant que femme surtout) !
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 28 juin 2014 à 19:33
Si DSK ...
A l'Elysée, on aurait eu un économiste sérieux, ami inconditionnel d'Israël, ce qui aurait été bon pour la lutte contre le "nazislamisme" (la violence barbare de certains à l'enseigne d'Allah), un politicien douteux au plan de l'éthique (affaires diverses), ce qui nous aurait maintenus dans notre atmosphère habituelle, et en plus le Palais aurait "peut-être" retrouvé sa vocation initiale (sous la Pompadour), un lupanar mondain. C'eût été autre chose que le scooter de François le RIEN !
Je jette tout.
Rédigé par : Arobase du Ban | 28 juin 2014 à 19:31
Il est amusant de voir DSK donner aujourd’hui des leçons de politique et d’économie à ses amis sociaux-libéraux. Je serais curieux de savoir qui il aurait nommé dans son gouvernement, s’il avait été élu président de la République. Nul doute qu’il aurait poursuivi une politique économique tout aussi libérale (si ce n’est plus) que celle de François Hollande. Le style aurait été quelque peu différent. A part ça, DSK est comme tous les sociaux-libéraux. Il accepte le dogme libéral sans broncher et il s’intéresse fort peu aux questions sociales. Exactement comme la plupart des « brêles » de ce gouvernement. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que DSK éprouve de l’estime pour Manuel Valls, l’homme qui annonce la mort prochaine de la gauche et qui souhaite l’abandon de toute référence au socialisme. Ce qui permet de mesurer le vide intellectuel des dirigeants politiques qui osent encore se prétendre socialistes.
Je n’en dirai pas plus, par charité chrétienne.
Rédigé par : moncreiffe | 28 juin 2014 à 18:24
Heureusement pour moi, je me sens bien au-dessus de toute la bande réunie.
Ne serait-ce qu'en ne mentant jamais.
Quant à leurs compétences, elles tiennent dans un sac poubelle de 25 litres.
Le programme économique des socialistes n'avait-il pas été élaboré par plus de cent experts ?
Ils sont tout juste bons à casser des cailloux.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 28 juin 2014 à 18:01
Les bras m'en tombent, faut-il vraiment désespérer de tout pour trouver à DSK des qualités de fin politicien ?
Son passage au FMI est des plus modestes. Quand une femme de chambre ne sait pas qui vous êtes, c'est désespérant.
C'est DSK qui nous racontait qu'il fallait oublier la catastrophe grecque, "il faut savoir ramasser sa mise", avec ses petits doigts boudinés il jouait au poker avec notre pognon ! Il nous fallait tout pardonner aux Zorba le Grec, au son de leur zique et de la vaisselle cassée. Ce type est un nul absolu.
Heureusement personne ne l'a écouté, on a mis au pain sec les Grecs et ça commence à donner des résultats.
Je ne suis pas certain qu'il aurait fait mieux que Hollande. Ou moins pire.
Le "Hollande bashing" commence avec DSK. On va nous imposer un génie virtuel jusqu'en 2017, et beaucoup, et même certains, se voient déjà chez Anne Sinclair sur Europe 1 à la rentrée...
Rédigé par : Savonarole | 28 juin 2014 à 17:30
DSK n'a pas inventé la poudre en déclarant que Hollande était manoeuvrier, Valls sous tutelle, et un certain nombre de ministres incompétents. Franchement, ça ne demande tout de même pas une lucidité hors norme, même en France où l'on peut lire les journaux étrangers ou s'informer sur le net et analyser les chiffres sans tenir compte de la propagande officielle.
Il n'y a donc selon moi pas de quoi s'extasier, surtout venant de la part d'un irresponsable comme lui qui a donné au monde une image de la France non seulement ridicule, mais méprisable, en s'attaquant brutalement à une femme de condition modeste au travail.
Il prend sa petite revanche en déblatérant sur les copains du même bord que le sien. Je serais désolée que l'on fasse preuve de complaisance à l'égard de ce type, qui n'a pas su se tenir quand il était à la tête du FMI ; rappelons qu'il avait déjà abusé de sa situation de directeur, ce qui lui avait valu de sérieux avertissements ainsi qu'à la dame concernée. On n'a pas besoin de lui pour savoir que penser du gouvernement actuel.
Rédigé par : Lucile | 28 juin 2014 à 16:43
Bonjour,
C’est rare, mais encore un billet moyen en raison de la référence toujours plus ou moins tronquée à Sarkozy. Fort heureusement la parole et les mots alignés ne suffisent plus à convaincre. Il faut se méfier des beaux parleurs qui ont l’art de manier les projecteurs produisant la lumière, mais aussi ses ombres.
Néanmoins, lisant presque tous vos billets, il y a de nombreuses idées de fond que je partage.
Mais faut-il le rappeler, dans le cas particulier qui nous occupe aussi, la haine est destructrice et produit les effets inverses de ceux auxquels vous vous êtes attelé. Et ce depuis que ce dernier vous aurait offensé dans ce que vous avez de plus cher au cœur. Pardonner (sans oublier), est-ce possible ?
Quant à DSK, cela me rappelle la chanson :
« Jésus reviens, Jésus reviens, Jésus reviens parmi les tiens
Du haut de la croix, indique-nous le chemin
Toi qui le connais si bien »
Non DSK ne reviendra pas (Sarkozy peut-être, lui), mais ce n’est qu’une intime conviction. En attendant, Malika Sorel a-t-elle raison de dire : […C'est autour de la question du respect de leur identité, et de tout ce que cela commande, qu'il faut chercher la source principale du divorce entre les élites et le peuple…] ?
Extrait de : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/06/27/31003-20140627ARTFIG00382-malika-sorel-voir-la-france-tant-humiliee-violentee-m-est-devenu-insupportable.php
Rédigé par : fugace | 28 juin 2014 à 16:16
Pour en revenir à la composition du gouvernement, sans être sûr de penser forcément aux mêmes que lui, je partage son constat et éprouve en effet l'impression qu'il y a trop d'amateurs pour trop peu de professionnels.
Le « professionnalisme » n'est en rien une preuve de compétence, il ne qualifie que l'état d'un individu qui tire des revenus d'une activité, ce qui au passage devrait être interdit dans le domaine de la politique qui ne devrait pas être un métier mais un service rendu.
Un bon amateur (celui qui aime ce qu'il fait) vaut mieux qu'un mauvais « professionnel ».
Enfin, rappelons que l'Arche de Noé a été construite par des amateurs et le Titanic par des professionnels...
Rédigé par : Parigoth | 28 juin 2014 à 14:04
"...l'impression qu'il y a trop d'amateurs pour trop peu de professionnels.
Cette tendance a été amorcée sous Nicolas Sarkozy et il me semble qu'il existe là une étrange et paradoxale continuité entre la droite et la gauche..." (PB)
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Il ne suffit pas d'affirmer, encore faudrait-il prouver, donner des noms...
Aucune comparaison possible entre les gouvernements Fillon 1, 2 et 3, d'une rare longévité et constitués pour l'essentiel d'hommes et de femmes compétents et l'équipe actuelle.
Pour être crédible, ne pas mettre en parallèle d'un côté une infime minorité de ministres ou secrétaires d'Etat maladroits, brouillons et/ou inexpérimentés et de l'autre comme aujourd'hui avec la gauche, une majorité, y compris à des postes régaliens.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 28 juin 2014 à 12:58
DSK fustige beaucoup en oubliant que son bilan personnel est quand même très contrasté et contesté par certains de ses anciens collègues du FMI. Aux manettes de l'Elysée aurait-il fait mieux ? Nul ne peut le dire.
Rédigé par : Jabiru | 28 juin 2014 à 12:15
"DSK va plus loin dans le sarcasme en qualifiant la moitié des ministres de "brêles"
Bon, il ne reste plus qu'à ériger un nouveau "mur des cons". C'est à la mode !
Nul doute que cette initiative sera soutenue par le sénateur Jean-Pierre Michel, premier secrétaire général du Syndicat de la magistrature et rapporteur jusqu'au-boutiste au Sénat de la réforme pénale en cours.
http://www.lepoint.fr/politique/mur-des-cons-des-magistrats-ont-ete-humilies-25-04-2013-1660133_20.php
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Michel
Rédigé par : Tendance | 28 juin 2014 à 12:14
Il semble évident que depuis un certain nombre d'années, la compétence d'un certain nombre de ministres est des plus légère... Les effets de "com" de caniveau en sont la partie émergée et si on ne peut leur demander d'être omniscients, ils nous doivent a minima d'être des travailleurs acharnés, curieux et à la recherche permanente de toute connaissance qui concerne leur domaine, au fait de leur science chaque jour, chaque heure... Mais je dois être un doux rêveur...
Rédigé par : Paddy | 28 juin 2014 à 11:58
« Il n'imaginait pas que cette réduction du temps de travail qui a désorganisé beaucoup de secteurs d'activité serait appliquée de manière aussi bureaucratique »
En dehors de l’éternel coup de griffe, au passage, à Nicolas Sarkozy (décidément votre clavier ne peut s’en empêcher ;-)), la machine intellectuelle qu’a été DSK pour faire voter en 98 puis 2000 les 35 heures de travail par semaine, n’avait donc pas appréhendé que cette initiative allait désorganiser un grand nombre de secteurs d’activité dont les services hospitaliers…
Quelle grande machine en effet mais une machine qui s’enraye vite alors !
Faire appliquer, en 2000, les 35 heures de travail par semaine était pourtant critiqué par Piketty, grand économiste proche du PS, qui avait développé tous les arguments négatifs à ce projet, et notamment la baisse du pouvoir d’achat et la désorganisation du secteur médical.
Beaucoup ont stigmatisé ce projet, dont Nicolas Sarkozy, ne vous en déplaise, car à quoi sert-il de ne travailler que 35 heures par semaine si vous ne gagnez pas assez pour vous offrir des loisirs sur ce temps libre acquis (il est vrai qu’il n’y a eu qu’un gouvernement socialiste pour inventer un ministère du temps libre :-D)
Maintenant les syndicats IMPOSENT aux salariés ne pas travailler le dimanche ou en nocturne, même si ces conditions sont plus rémunératrices, et IMPOSENT toujours, par contrat, un minimum d’heures travaillées mensuellement.
De même, dans le genre aberration, un prisonnier peut, et c’est encouragé, entamer des études longues durant son séjour en prison, mais un chômeur n’a PAS LE DROIT d’entamer des études de longue durée sous peine de radiation, la période de chômage devant être réservée à la recherche d’emploi. Il faut dire que les éventuelles "remises à niveau" des demandeurs d’emploi sont réservées à des organismes sous contrat (juteux) avec l’Etat, ceci explique peut-être cela.
Toujours en parlant de DSK vous dites : « Il a conservé l'essentiel. Sa lucidité ».
Au Sofitel de New York il l'avait égarée alors ?
Par contre il l’a retrouvée car, depuis quelque temps, il est devenu banquier d’affaires, faisant ainsi honneur à sa thèse de doctorat intitulée « Économie de la famille et accumulation patrimoniale ». Ca ne s’invente pas…
Autant Sarkozy reste le gourou de certains, autant visiblement DSK reste celui d’autres...
Si c’est tout ce que les Français ont comme messie (et non Messi ;-)) nous ne sommes pas prêts de voir notre Jourdain (= rivière de la peine) s’ouvrir devant nous !
Rédigé par : breizmabro | 28 juin 2014 à 11:22
Bon billet comme d'habitude.
Pourquoi seuls sont lucides les politiques qui ne sont plus aux affaires ?
Rédigé par : Lambda | 28 juin 2014 à 09:57
"DSK va plus loin dans le sarcasme en qualifiant la moitié des ministres de "brêles".
Eh oui, des parasites incompétents de moins de 50 cm3 quand il nous faudrait pour le moins des Dark Custom ou des Yamaha - YZF-R1
"La quadrature du cercle : les ministres doivent être comme nous et à la fois mieux que nous. On en est de plus en plus loin"
Les ministres doivent être des professionnels compétents avant d'être ministres et avoir le souci des affaires de l'Etat avant celui de leur image. Ce qui implique de lire les dossiers avant la notice du méchage de leur nouvelle coupe de cheveux !
Rédigé par : Catherine JACOB | 28 juin 2014 à 09:33
"Sans se pousser du col, il n'était pas outrecuidant de s'estimer hier aussi capable que certains ministres et de se sentir aujourd'hui aussi fiable et compétent qu'une partie du gouvernement."
Mais cher Philippe en hissant certains ministres à votre niveau vous leur rendez un hommage appuyé.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 28 juin 2014 à 08:56