D'abord, j'aurais voulu évoquer l'embauche, par le nouveau maire de Paris Anne Hidalgo, de quatre ex-conseillers de Paris dans les services de la mairie dont deux EELV comme chargés de mission, à des fonctions aussi nécessaires que "ville intelligente, urbanisme innovant et développement durable ou solidarité internationale" et un troisième (apparenté PC) pour s'occuper de la métropole à l'Inspection générale de la Ville.
Je sais bien qu'aujourd'hui la question n'est plus de savoir si un élu, à quelque niveau que ce soit, trahira ses promesses mais combien de temps il mettra pour le faire. Il faut reconnaître à Anne Hidalgo un bon rythme. Tout cela prêterait à un sourire amer mais c'est en réalité le signe saumâtre d'une dégradation continue et dévastatrice dans l'esprit public de la fiabilité et de l'intégrité politiques.
Mais notre société n'est plus à un scandale près et ce sera précisément le thème principal de ce billet, tant la prestation de Deborah de Robertis s'exhibant, sexe à l'air, au Musée d'Orsay, devant le tableau "L'origine du monde" de Gustave Courbet m'a plongé dans un abîme de stupéfaction moins indignée que lassée.
A vrai dire, c'est moins le comportement de cette jeune femme de trente ans qui m'a surpris - il faut accepter que chaque jour, et de plus en plus, on nous impose, en matière de spectacle, de l'incongru, de l'erratique, du provocateur ou du scatologique - que l'attitude générale de certains médias face à cette exhibition opérée un jeudi de l'Ascension parce que, selon cette créatrice, c'était le "bon jour".
En effet, plus personne ne peut douter de l'inventivité catastrophique de la sensibilité humaine toujours prête à qualifier d'artistique n'importe quoi pour peu que ce soit sorti d'elle. Les manifestations les plus incohérentes, les plus délirantes qui soient sont ainsi ennoblies par le simple fait qu'elles émanent d'un homme ou d'une femme, donc d'une présomption de rationalité, de dignité et de respect d'autrui. Pourtant, comme Pascal l'a si bien analysé, "les choses du monde les plus déraisonnables deviennent les plus raisonnables à cause du dérèglement des hommes".
C'est à cause de celui-ci que Deborah de Robertis, au lieu d'être renvoyée dans son inanité et laissée à sa nudité, a fait l'objet d'un questionnement curieux, courtois et à peine ironique, même de la part d'un excellent site qui ne fait pas en général dans le snobisme de l'insignifiant et le culte forcené de l'extravagance vide et creuse (lefigaro.fr).
Ainsi on accepte d'entendre les justifications de cette femme persuadée que la confrontation de son sexe réel avec celui de la femme peinte par Courbet était une manière pour elle "de mettre à nu tous les regards". On ne voit pas pourquoi car tout au plus l'exposition de son sexe pouvait passer pour une manière infiniment vulgaire de détourner de l'essentiel ostensible dont le tableau de Courbet faisait don à ses multiples admirateurs, avec un réalisme d'autant plus saisissant et troublant qu'il émanait d'un regard génial ayant su le rendre plus vrai que nature.
Pour montrer à quel point l'inversion des valeurs est caricaturale dans un bouleversement qui fait perdre le sens commun, il suffit de se reporter à une réponse de notre "artiste" s'offusquant quasiment parce qu'on lui demande aimablement si le fait d'être belle lui a facilité sa posture. A l'entendre, il serait plus choquant de s'être abandonné à une réflexion si peu féministe que d'avoir, face à une peinture qui n'avait besoin que d'elle-même pour sa plénitude parfaite, entremis son corps nu entre la vision du public et l'oeuvre d'art.
Il n'y a plus que la mort qui tue. Le ridicule, l'absurdité et le vain laissent vivant, et même à notre époque où la modernité ne se définit que par une progression constante dans l'inepte et le farceur - mais comme il est trop souvent pris avec gravité ! -, plus fort que jamais.
Deborah de Robertis a parfaitement compris : tout, aujourd'hui, a droit de cité. Plus c'est gros, plus cela passe.
Comme le sexe de cette femme qui refuse avec mépris le terme de "performance" aurait gagné à être représenté, magnifié par Gustave Courbet !
L'artiste, c'est lui. Lui seul.
"Comprenez que je ne lutte pas spécifiquement contre l'obscurantisme chrétien mais bien contre toute forme d'obscurantisme"
Rédigé par : Garry Gaspary | 11 juin 2014 à 11:08
Le combat promet d’être homérique, parce qu’à vous lire, on conclut que vous êtes en pleine obscurité.
L’obscurité contre l’obscurantisme, vaste programme !!
Rédigé par : Tipaza | 12 juin 2014 à 08:27
Deborah de Robertis a fait des émules chez les intermittents du spectacle qui ont accueilli Filippetti dans le plus simple appareil.
Mais bon, eux n'ont peut-être pas de quoi se vêtir décemment.
Rédigé par : Catherine JACOB | 11 juin 2014 à 20:13
@ hameau dans les nuages
La foi chrétienne est basiquement contraire à la notion de justice, essentielle à la République et à laquelle je suis viscéralement attaché, puisqu'elle est fondée sur la grâce divine ou/et humaine. La grâce se situe au-dessus de la loi, elle est ainsi à la fois illégitime et injuste, elle est à la source même de la notion de privilège que je combats politiquement.
Mais l'important aujourd'hui est de réaliser à quel point le privilège est en train de refaire surface dans notre société en s'appuyant, paradoxalement, sur la foi chrétienne. Le mariage gay n'est ni plus, ni moins qu'un privilège accordé à la communauté gay. Il est en soi plus proche, et encore une fois paradoxalement, de la foi chrétienne que de l'égalité républicaine. Mais il a réussi à se parer d'une égalité illusoire principalement grâce au contrecoup du combat mené par les chrétiens et artificiellement mis en avant. On manipule aujourd'hui la lutte historique que les Lumières ont menée contre l'obscurantisme chrétien pour chercher à imposer un autre obscurantisme.
Comprenez que je ne lutte pas spécifiquement contre l'obscurantisme chrétien mais bien contre toute forme d'obscurantisme.
Rédigé par : Garry Gaspary | 11 juin 2014 à 11:08
Sur la question, lecture recommandée : "Le Beau, l'Art et l'Homme. Émergence du sens de l'esthétique", ouvrage collectif sous la direction de Henry de Lumley.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 11 juin 2014 à 09:20
Le Maître de Berlin, Douris, tous les potiers grecs ont illustré "l'acte" dans toutes ses déclinaisons. Peu importe le sexe d'une dame quelconque, c'est de la viande, rien de plus. L'art se démontre de toutes les façons, il en reste un jour quelque chose, peu, par rapport à ce qui se fait, et pourquoi ?
Un après-midi, étouffant, la transpiration se fait sueur, tant l'animalité de la chaleur nous transforme en chevaux écumants. Là, à l'ombre de la tour gênoise, dans ce séjour français qui sent l'Italie, bref, envieux des orages bavarois, se lève le vent léger, à peine une brise, venue du large ouaté qui fait à peine frémir les arbousiers grenus. Un cormoran périscope à tout va, effréné et souvent déçu, obstiné, une jeune fille passe, arrogante et dérisoire, mais si belle qu'elle ne le sait pas, du moins a-t-elle négligé ce qui fait sa beauté et ne croit qu'à l'éternité de cette minute déjà écoulée. Toucher un figuier de Barbarie est le suicide des doigts, leur fleur jaune écarlate ne supporte pas la captivité humaine et le sable caillouteux ne libère que doucement la fraîcheur de l'eau agitée. C'est rose, bleu, vert, jaune, école de réfraction, leçon de physique, délice du moment où s'abîme le regard, éperdu de sollicitations. Il est temps de rentrer, d'allumer un petit feu de souquet, de regarder grésiller les écailles, d'entendre le soupir de la bouteille fraîche et de surprendre dans ton regard le bonheur de l'art de vivre.
Rédigé par : genau | 10 juin 2014 à 20:32
@Garry Gaspary
Je ne voulais pas vous laisser là. Il était de mon devoir de vous réconcilier avec la foi chrétienne.
Je n'ai pas eu à chercher loin.
Je ne sais pas si Deborah a un coeur de pierre, mais dans la toute petite église romane du XIIe siècle d'Assouste, village niché au fond de la magnifique vallée d'Ossau, ma voisine, j'ai déniché cela :
Un corps beau qui s'offre à nos regards :
http://2.bp.blogspot.com/-CLuWi30iOmE/T6DtIzOo6JI/AAAAAAAAC-0/iYxUEOTUcOk/s400/64+O+49.JPG
Et celui-là au moins traverse les âges.
http://www.pyrenees-bearnaises.com/UserFiles/externe-miniatures/cdt64.tourinsoft.com/upload/thumbresize/600-400/CHAPELLE-D-ASSOUSTE.jpg
Que Dieu vous garde :=)
Rédigé par : hameau dans les nuages | 10 juin 2014 à 17:49
Il y a beaucoup plus vulgaire que Deborah de Robertis, il y a Claude Sérillon dont on annonce enfin le départ de l'Elysée (L'Express).
Voilà un petit marquis qui nous aura joué pendant trente ans le coup du "martyr de l'ORTF", viré successivement pour faute d'audience, il aura fait croire à tout le monde qu'il était une sorte de Jean Moulin médiatique, même Drucker lui avait réservé un strapontin de "résistant" le dimanche, sur canapé rouge.
Il y a des indécences qui sont plus insupportables que la vue d'une égérie de Courbet à poil et cuisses ouvertes.
Quand donc lirons-nous ici un billet sur l'exhibitionnisme fesses en l'air et plumes dans le f... de la presse française ?
Rédigé par : Savonarole | 10 juin 2014 à 15:18
D'abord, j'aurais voulu évoquer l'embauche, par le nouveau maire de Paris Anne Hidalgo, de quatre ex-conseillers de Paris dans les services de la mairie dont deux EELV comme chargés de mission, à des fonctions aussi nécessaires que "ville intelligente, urbanisme innovant et développement durable ou solidarité internationale" et un troisième (apparenté PC) pour s'occuper de la métropole à l'Inspection générale de la Ville.
Ce n'est pas grave, les impôts locaux ne feront qu'augmenter un peu plus, le cochon de payant est là pour ça.
Il faut savoir se montrer généreux avec l'argent des autres, n'est-ce pas ?
Rédigé par : Parigoth | 10 juin 2014 à 15:12
Sur ce, il n'y a pas de quoi s'appesantir devant un énième nu "artistique", tout comme il n'y a pas lieu de s'en étonner.
L'art a toujours côtoyé la provocation, le bon goût n'est pas toujours au rendez-vous, j'en conviens. Il faut croire que notre époque est devenue bien puritaine pour que celle-ci ait besoin de cette stimulation de mauvais goût.
Rédigé par : Pascal | 10 juin 2014 à 14:46
On voit par là que Deborah de Robertis manque du minimum de culture qui convient à une « artiste » qui se veut provocatrice.
Eut-elle fait ce geste assise sur l’urinoir ou le bidet de Duchamp, que son geste devenait immortel et qu’elle rejoignait au moins Salvador Dali dans la démesure.
Enfin elle pouvait l’espérer !
Rédigé par : Tipaza | 10 juin 2014 à 14:24
@ Lucile
"Catherine Jacob, bravo pour vos illustrations, un vrai plaisir !"
En ce qui me concerne, cela fait bien longtemps que je ne regarde que les images.
Rédigé par : Achille | 10 juin 2014 à 12:52
Ce genre de performance n'est rien en soi. Ce qui est intéressant, qu'on l'appelle de l'art ou pas, c'est la réaction des gens. Il aurait été amusant de voir les visiteurs du musée l'ignorer, et s'approcher d'elle pour pouvoir admirer l'oeuvre de Courbet.
Mais non.
Les photographes en ont fait une oeuvre d'art.
Moi je l'inviterais volontiers à revenir tous les jours, cette petite.
Peut-être un peintre du dimanche s'y installerait avec son chevalet.
Rédigé par : Alex paulista | 10 juin 2014 à 12:22
Pour montrer à quel point l'inversion des valeurs est caricaturale dans un bouleversement qui fait perdre le sens commun (...)
Il faut rappeler que pour certains théoriciens révolutionnaires comme Gramsci la « culture » au sens large est un vecteur de subversion des esprits afin de les préparer à accueillir l'idée de révolution, c'est-à-dire à accepter sans broncher voire avec enthousiasme des chamboulements parfois absurdes ou scandaleux qu'ils auraient autrement combattus avec la dernière énergie.
Bien entendu, « l'artiste » en question n'est que « l'idiote utile » d'un processus délétère qui continue d'avancer tel un canard sans tête en jouant sur la bêtise des gens et leur esprit moutonnier, mais nous pouvons juger un arbre à ses fruits et comparer la société actuelle à d'autres selon le critère de l'art qui les accompagne.
Notre société marche sur la tête dans ses mœurs et dans ses lois et comme par hasard il en va de même pour sa « culture » et pour son « art » : que qui est en mesure de comprendre comprenne.
Rédigé par : Parigoth | 10 juin 2014 à 12:12
@adamastor
Merci pour l'article. D'après lui, il y a peu de chances pour que la tête préconisée soit la bonne !! Tandis qu'avec Deborah de Robertis, pas de supputations possibles, on a à la fois le haut et le bas...
Rédigé par : Lucile | 10 juin 2014 à 12:01
Une artiste suisse, Milo Moiré, au physique affriolant, vient de pondre des oeufs multicolores avec son vagin, le mois dernier, en public, à la foire contemporaine de Cologne...
On n'arrête pas le progrès !!
De toutes façons, par ce qu'ils nous montrent, les socialistes français sont au-delà de tout ça !!
Rédigé par : bruno | 10 juin 2014 à 10:26
"Je ne sais pas, s'asseoir nu sur l'obélisque de la Concorde, ça serait classe, un tantinet irritant mais classe."
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 09 juin 2014 à 23:08
J'adhère à l'idée mais c'est trop tard. Il fallait le faire quand celui-ci était recouvert d'un préservatif rose.
De toute façon la mécanique est bien huilée.
L'empalement, en ce moment, c'est tous les jours.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 10 juin 2014 à 09:41
On peut évoquer cette prophétie de Malraux anticipant les dérives de la culture médiatique : "Ces usines si puissantes apportent les moyens du rêve, les pires qui existent, parce que les usines du rêve ne sont pas là pour grandir les hommes, elles sont là tout simplement pour gagner de l'argent. Or le rêve le plus efficace pour les billets de théâtre et de cinéma, c'est naturellement celui qui fait appel aux éléments les plus profonds, les plus organiques et, pour tout dire, les plus terribles de l'être humain et, avant tout, bien entendu, le sexe, le sang et la mort"
Rédigé par : Guzet | 10 juin 2014 à 08:26
Si, en plus il faudra transporter des humaines (le masculin est déjà contenu) pour justifier une œuvre d'art ?
Cannes avec sa montée des marches est fichu... Le marché de l'art va s'effondrer
Et il va devenir urgent d'imaginer une autre forme d'art qui, classée dans la suite, deviendra neuvième ou dixième...!
pour justifier le prix de certaines œuvres !
Tout un Art quoi !
Rédigé par : calamity jane | 10 juin 2014 à 05:47
Mille mercis pour vos bons mots. Mais vous deviez vouloir dire que la mort tue toujours, mais toujours pas le ridicule, l'absurdité et le vain qui contrairement à ce que l'on croit laissent bien vivants...
Nous sommes damnés sur ce sujet :-(

Rédigé par : Francois | 10 juin 2014 à 01:54
"Plus c'est gros, plus cela passe."
Je n'aurais pas dit mieux, s'agissant d'un billet sur le sexe...
La vidéo montre une artiste manifestement en mal d'inspiration et de notoriété.
Le plus intriguant, c'est qu'elle écarte fort avec ses doigts pour être sûre de tout montrer. Pourquoi une telle insistance ? Cette provocation n'a semble-t-il rien à voir avec le message qu'a voulu véhiculer Gustave Courbet dans son oeuvre.
Autant l'oeuvre du peintre me semble un hymne à la femme, autant la position de Deborah de Robertis a quelque chose de vulgaire et d'avilissant. Cela dit, on ne va pas se mentir, Deborah de Robertis est très appétissante dans cette pause.
Vu sa prouesse, elle pourrait faire des ravages au DSKlub. Vite, prévenons Dodo la saumure...
Rédigé par : RF | 10 juin 2014 à 01:29
Quand on revenait en France mon père m'emmenait tous les dimanches au Musée du Louvre, on passait à l'époque par la Porte Jaujard à l'extrémité de l'aile donnant sur la Seine, c'était la galerie des bustes romains, des tronches impressionnantes. Mais ensuite ce n'était que quéquettes et nibards, ces statues ont été pour moi mon premier éveil sexuel, j'ai très vite penché pour les nibards, la Victoire de Samothrace m'a beaucoup tourmenté, une femme sans tête c'est quand même mieux qu'une Vénus sans bras, avouons-le.
L'éveil sexuel par les Musées nationaux est une piste que devrait explorer l'Education nationale, mon père ne s'intéressait qu'à la mosaïque romaine et à la Mésopotamie, comme nous étions presque seuls à l'époque dans les galeries j'allais voir les poteries grecques, ils s'enfilaient à tout va, le Carlton de Lille au Musée du Louvre ! Souvenirs !
Rédigé par : Savonarole | 10 juin 2014 à 00:53
A peine Roland Garros terminé, au train où va Madame Hidalgo, on s'inquiète déjà pour les serres d'Auteuil.
Surtout qu'une partie des immeubles haussmanniens de la Samaritaine ont été détruits, et que la façade de l'ENSTA, située Boulevard Victor, façade Arts Déco classée, a été modifiée pour les besoins du nouveau ministère de la Défense.
Rédigé par : anne-marie marson | 10 juin 2014 à 00:18
La différence entre la gynécologie et l'Art, c'est l'oeil et le pinceau du peintre.
Madame Deborah a fait de la gynécologie. Ce n'était pas dans une salle de garde d'un hôpital, quoique...
Rédigé par : anne-marie marson | 10 juin 2014 à 00:12
Je n'ai toujours pas compris pourquoi on avait condamné Chirac, et pourtant je l'exècre, pour emplois fictifs à la Ville de Paris. La fonction publique territoriale est pour l'essentielle composée d'emplois fictifs. Anne Hidalgo ne s'est même pas posée de question !
Rédigé par : Aristote | 09 juin 2014 à 23:10
Et si encore la démonstration était gaie, réjouissante, drôle, en rapport avec une vision décalée du tableau, mais non, c'est sinistre, grave, ça prend l'air sérieux en s'exhibant, ça donne des leçons de philosophie à deux balles. C'est tristement con.
C'est du business aussi. Madame se fait photographier par des amis et revend l'oeuvre d'art. C'est juteux, si je puis dire. L'effort est minime et pourvu que l'on s'adresse à une poignée de snobinards, on touche le jackpot pour avoir enlevé son slip. C'est tentant. Faut que je réfléchisse à une mise en abîme de comptoir, je ne sais pas, s'asseoir nu sur l'obélisque de la Concorde, ça serait classe, un tantinet irritant mais classe.
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 09 juin 2014 à 23:08
@Lucile
Il y a peu la moitié supérieure du tableau a été trouvée. Il s'agit du visage de la femme qui "serait la fiancée (?) de G.C. ):
http://savatier.blog.lemonde.fr/2013/02/08/lorigine-du-monde-de-gustave-courbet-faut-il-croire-au-miracle/
@Jean-Paul Ledun
Probablement la comtesse Alexandra échappée du château de SAS ! Habituellement elle faisait ça sur une peau d'ours devant la grande cheminée du château à Gratz.
Rédigé par : adamastor | 09 juin 2014 à 21:55
Bel exposé pour un simple fait divers consternant. Mais notre société est celle de l'enflure médiatique systématique.
Alors, pour m'éviter un commentaire inutile, voire scabreux, je préfère céder la parole et proposer la lecture du billet ci-après qui est tout de même plus réjouissant !
http://blog.causeur.fr/bonnetdane/dictionnaire-amoureux-de-la-laicite-00482.html
Rédigé par : Robert | 09 juin 2014 à 21:31
Oui, on a mis les formes pour demander à cette dame de cesser son exhibition [au sens anglo-saxon du terme]. Il paraît même - je ne sais si c'est vrai - que le directeur du Musée l'aurait sermonnée au motif qu'elle n'avait sollicité aucune autorisation !
Un monde de fous !
"...C'est à cause de celui-ci que Deborah de Robertis, au lieu d'être renvoyée dans son inanité et laissée à sa nudité, a fait l'objet d'un questionnement curieux, courtois et à peine ironique, même de la part d'un excellent site qui ne fait pas en général dans le snobisme de l'insignifiant et le culte forcené de l'extravagance vide et creuse (lefigaro.fr)..."
Rédigé par : J.H. de La Roche-Bernard | 09 juin 2014 à 20:55
Cher Philippe,
Courbet a connu les sans-culottes dans sa jeunesse.
Peintre de nombreuses scènes de chasse, il était normal qu’il aide Proudhon à visualiser ce dont il était privé.
Pas assez engagé pour Proudhon, ce dernier allait-il en rester sur ses insultes ?
Baudelaire a vu transformer l’objet de ses élans en graffiti sur un mur. Bien sûr qu’il s’agissait de l'une des Fleurs du Mal et d’une réponse aux insultes.
« Et puisque ton style, c’est ton cul » dixit Léo, nous ne pouvons qu’attendre la prestation sublime de l’acteur qui portera à la postérité sa réalité nue devant « La création d’Adam » de Michel-Ange à la Chapelle Sixtine de Rome de 1508/1512.
Nous sommes persuadées que l’étude des trois petits points entre les mains feront plus vibrer les âmes, que toute pub de pubis animée. Vers E.T sans caleçon dans la Chapelle c’est sans doute pour demain.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 09 juin 2014 à 20:52
"L'oeuvre" de cette dame n'est pas arrivée par hasard. C'est un sommet en matière d'escroquerie artistique dans le droit fil de l'art contemporain subventionné et que ne vaut pas un clou à quelques exceptions près sans doute.
Aude de Kerros dénonce depuis longtemps déjà ce faux art fabriqué par des gens médiocres et prétentieux et qui ne produisent que des oeuvres laides, grotesques et vaniteuses.
Tous les dissidents et les hérétiques de la bien-pensance dont je suis et plus largement tous les esprits critiques doivent dénoncer cette gigantesque fumisterie.
Quand l'occasion se présente il faut le dire directement aux "artistes" et à ceux qui dépensent de l'argent public pour eux. Il faut rire aux éclats devant les "oeuvres".
Anecdote : Récemment, dans un musée italien, une femme de ménage a jeté à la poubelle ce qu'elle a pris pour des ordures. C'était une oeuvre d'art de plusieurs milliers d'euros ! Ah la brave dame, elle mériterait d'être fait chevalier des Arts et Lettres !
Rédigé par : Ribus | 09 juin 2014 à 17:12
"Il fait toujours le con le sexe de la bête immonde"
(ou comment réunir Déborah et Jean-Marie pour l'éternité... petite leçon de concision à usage des pisse-copie de ce blog, en hommage à Cactus et oursivi)
Rédigé par : Sbriglia | 09 juin 2014 à 17:02
L'impact du tableau réside dans le fait qu'il est extrêmement explicite sur ce qui est caché d'habitude, tout en laissant dans le mystère la scène à laquelle il appartient. L'oeil est happé par une partie du corps, montrée en gros plan ; le reste manque, laissé à l'imagination du spectateur (voyeur malgré lui), sans doute trop hypnotisé, d'ailleurs, pour y chercher autre chose. Le tableau est à la fois au paroxysme de l'intime et de l'impersonnel, il est trouble. L'artiste luxembourgeoise, qui a essayé de nous jouer une scène de la "quand la vie imite l'art", n'a réussi qu'un coup publicitaire : sa prestation fait vraiment pâle figure (si l'on peut dire), à côté de l'original.
Catherine Jacob, bravo pour vos illustrations, un vrai plaisir !
Rédigé par : Lucile | 09 juin 2014 à 16:56
Deborah la coconne, pauvre fille !
On ne sait si c'est du lard ou du cochon ?
Ne manquait que l'artilleur de Metz
Pour donner le ton
Et lui damner le fion !
----
"...Et maintenant, aux Fesses !
Je veux que tu confesses,
Muse, ces miens trésors
Pour quels — et tu t’y fies —
Je donnerais cent vies
Et, riche, tous mes ors
Avec un tas d’encors.
Mais avant la cantate
Que mes âme et prostate
Et mon sang en arrêt
Vont dire à la louange
De son cher Cul que l’ange.,
O déchu ! saluerait,
Puis il l’adorerait..."
(Et maintenant aux fesses "Médiathèque Verlaine de Metz du 25 avril au 15 juin 2014)
---
Rédigé par : Mary Preud'homme (pouèt pouét !) | 09 juin 2014 à 16:32
Il arrive qu'à voir et entendre parler certains notamment à la télévision, on finisse par entrevoir leur sexe... moins médiatique mais plus pervers !
Le niveau baisse. Voilons-nous la face avec le niqab mais aérons nos sexes. Bonjour la photo sur les cartes d'identité...
Ai-je bien tout compris ?
Rédigé par : calamity jane | 09 juin 2014 à 14:49
Un Art triste contemporain par intermittences : contents, pas contents ! Avec gauche molle vers sucent droite dure mais on ne bande même pas ou alors à partS : justement ! Bien à vous !
Rédigé par : Cactus content | 09 juin 2014 à 14:27
Des barjots dans le monde du spectacle, j'en ai rencontré un peu partout en tournée.
Persuadés de la valeur artistique de leurs gesticulations, convaincus que le message qu'ils portent est nécessaire à la survie du monde, ils agissent sans aucune retenue.
En cela je pourrais leur tirer mon chapeau. Je préfère m'abstenir.
Mais ne mettons pas le nu artistique au niveau de cette brave Deborah.
Il y a quelques années à Graz mon épouse m'a invité à un spectacle de danse contemporaine.
Dans une énorme salle d'un palais rococo, sur le parquet, une femme (française) recroquevillée et entièrement nue.
Après le choc du premier instant, la danse de cette femme a pris tout le monde à la gorge. Quelle émotion. Quelle leçon d’humilité. A aucun moment il n'y a eu une gêne dans le public.
Plus elle dansait moins elle était nue.
Comme quoi...
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 09 juin 2014 à 13:51
Il y a quand même des gens fêlés !
Guère que la camisole pour soigner cette exhibitionniste. Sans être prude, il y a des limites à la décence.
Rédigé par : Jabiru | 09 juin 2014 à 13:32
Bonjour Philippe Bilger,
« Mais notre société n'est plus à un scandale près et ce sera précisément le thème principal de ce billet, tant la prestation de Deborah de Robertis s'exhibant, sexe à l'air, au Musée d'Orsay, devant le tableau "L'origine du monde" de Gustave Courbet m'a plongé dans un abîme de stupéfaction moins indignée que lassée. »
Il fut une époque où les gardiens du musée auraient alerté l’hôpital psychiatrique afin de les prévenir qu’une de leurs internes s’était échappée et qu’il pouvait venir la récupérer au musée. Et l’affaire en serait restée là sans que le public n’ait été informé par les médias des excentricités de cette dame.
Aujourd’hui on découvre que c’est une artiste, qu’elle a même droit à un article dans le très sérieux journal Le Figaro et même à un billet du non moins sérieux Philippe Bilger.
On vit une époque formidable !
Rédigé par : Achille | 09 juin 2014 à 13:01
@Garry
Si je puis me permettre, Garry, votre raisonnement me semble capillo tracté (poil au nez)
Sans doute aussi un autre jour de l'Ascension :
http://img.over-blog.com/400x273/3/83/08/42/picture16/peinture-a-lavement-01.JPG
Rédigé par : hameau dans les nuages | 09 juin 2014 à 12:22
L'exhibitionnisme se pare d'alibis de plus en plus élaborés, instrumentalise même l'art, mais n'en demeure pas moins à la base un trouble mental de nature sexuelle, une impulsion sexuelle qui, au musée d'Orsay, aura fait beaucoup de bruit médiatique.
L'attitude des médias est déplorable.
Seul bénéfice de cette mise en scène, les Femen, dépassées, peuvent aller se rhabiller.
Rédigé par : Camille | 09 juin 2014 à 12:06
Deborah de Robertis est une « artiste actionniste » luxembourgeoise de la mouvance de l'actionnisme viennois des années 60 qui se définit comme suit:
«À partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le corps humain est envisagé et utilisé différemment par les artistes. Il n'est plus un simple modèle, il est impliqué dans le processus de création : on parle alors de performance. Le terme actionnisme vient du mot action, synonyme de performance. Les 'actionnistes' viennois utilisent le corps (le leur ou celui des autres) souvent de façon outrageante et violente pour la création. »
Et, c'est donc le cas de cette Deborah qui a été sélectionnée pour la résidence d’artiste 2013 à la Cité internationale des arts de Paris dont le ministère de la Culture luxembourgeois est propriétaire pour un quart, à savoir propriétaire d'un atelier-logement depuis 1963.
Outre la mise à disposition de son atelier, le ministère accorde une bourse de travail à l’artiste sélectionné. On peut se demander ce qu'une 'actionniste' peut bien avoir à faire d'un atelier, mais bon.
«Le jury s’est prononcé à l'unanimité pour attribuer cette résidence à Deborah De Robertis.» peut-on lire sur le site du ministère où il est encore expliqué :
«À travers ses projets divers, Deborah De Robertis met en question et chamboule les modes conventionnels du rapport homme/femme, artiste/curateur, galeriste ou directeur d’institution. En provoquant des situations et des rencontres qui, au premier abord, semblent périlleuses pour l’artiste - et ce fut donc le cas au musée d'Orsay où la police française est venue la cueillir au pied du fameux tableau de Courbet dont elle s'est voulue une réplique vivante en miroir -, elle renverse en fin de compte les rôles habituels et déstabilise ceux qui se croient en position de force. Il s’agit d’une "mise à nu" au sens littéral pour l’artiste, mais aussi réciproque et donc symbolique des rapports de force homme/femme.»
L'actuel ministre de la culture luxembourgeois, est depuis le 4 décembre 2013 mme Maggy NAGEL qui a été également vice-présidente de l'Office de tourisme luxembourgeois de 2000 à 2012.
Mais c'est sous Octavie Modert qui a fait des études de droit à Strasbourg puis un Master arts dans une université américaine, que le Jury luxembourgeois a sélectionné l'actionniste.
Donc, à moins d'y faire renvoyer Deborah, vous pouvez désormais vous rendre tranquillement dans les lieux de culture du Luxembourg sans risquer d'être déstabilisé par quelque spectacle incongru se proposant de faire violence à votre pudeur.
A titre personnel, ça m'a interpellé que le ministère luxembourgeois de la culture soutienne le total dévoilement de la réalité crue d'une sans-culotte, dès lors que n'ayant pu, il y a une paire d'années environ, trouver à me faire remplacer au pied levé à l'occasion d'une prestation d'interprétation de la présentation de son art par un artiste japonais soutenu par l'ambassade du Japon à Luxembourg ainsi que la Fondation du Japon, j'ai dû faire mon travail munie d'un masque de ce type :
, de façon à ne pas postillonner mon rhume sur les premiers rangs où, qui plus est, avaient été installés quelques enfants. Mais, au lieu de m'en savoir gré, la ministre de la culture luxembourgeoise de l'époque m'a ensuite obligée à l'enlever, soupçonnant, j'imagine, je ne sais trop quelle allusion à la problématique du voile qui connaissait quelques rebondissements en France à ce moment-là.
au Luxembourg pour que le masque anti-postillon ait pu poser un problème politique.
J'imagine donc également qu'il n'y avait pas beaucoup de femmes voilées
Les Japonais qui étaient cependant jusque-là contents de la qualité de mes prestations et les rémunéraient à leur juste prix, ont hélas pris bonne note de cette forme de veto diplomatique luxembourgeois.
Je constate toutefois aujourd'hui que si le Luxembourg est décidément dans le dévoilement intempestif, il n'est pas encore en revanche dans l'aléthéia du secret bancaire.
Rédigé par : Catherine JACOB | 09 juin 2014 à 10:58
Je n'ai ni vu, ni entendu parlé de cette exhibition ! Mais ce vous en rapportez me désole. Ce n'est pas que cette demoiselle ait eu l'idée saugrenue de s'exposer comme une morue sur l'étalage du poissonnier mais plutôt qu'il soit question d'art !! Alors, il me vient à l'esprit que la pauvreté du sien doit être bien grande, et l'abandon intellectuel dans lequel elle se trouve immense... Les femelles bonobos ont des leçons à prendre. Pourquoi les femmes pensent-elles que seul leur sexe peut les sauver ? Pourquoi en face de l'homme il ne leur vient que cette idée absurde ? Le grand ennemi de la femme est la femme qui délire ou pas !
Rédigé par : duvent | 09 juin 2014 à 10:54
D'accord avec vous pour mépriser cette provocation facile et vulgaire, bien dans le goût de notre époque inculte.
En revanche je ne partage pas votre admiration pour le tableau de Courbet dont le succès, après des lustres de mise au placard, me semble très largement exagéré, et assez significatif de ce goût du provocant facile et sans risque que Mme de Robertis ne fait que pousser à sa dernière logique.
Sans être une croûte, "L'origine du monde" est un tableau passable, qui ne mérite pas, selon moi, le tintamarre qui a accompagné sa résurrection.
Rédigé par : Frank THOMAS | 09 juin 2014 à 10:19
Cette jeune femme a finalement poussé jusqu'à ses limites le concept de Marcel Duchamp du ready-made !
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 09 juin 2014 à 10:09
Permettez-moi une petite manipulation de votre billet afin de mieux faire comprendre ce que je tente de faire passer dans mes commentaires :
"Les choses du monde les plus déraisonnables deviennent les plus raisonnables à cause du dérèglement des chrétiens.
"Plus c'est gros, plus cela passe" et rien n'est plus gros que Dieu trois en un fait homme qui connaît la mort pour le salut du pécheur mais dans un monde autre que celui-ci, qui est la base du Bien de la morale chrétienne.
"Un jeudi de l'Ascension parce que, selon cette créatrice, c'était le "bon jour"". Et c'était le bon jour. Car l'absurde ne peut se justifier que confronter à l'absurde, et l'absurdité moderne est CONSTAMMENT justifiée par sa confrontation avec l'absurdité chrétienne. On nous a fait le même coup GAGNANT avec l'absurde mariage gay qui ne pouvait être justifié que dans une confrontation avec les dogmatiques absurdes du christianisme. Mettez l'absurde face à l'absurde, et le rationnel n'a plus aucune place dans le débat...
Pour se débarrasser d'une absurdité, il faut se débarrasser de toutes les absurdités, et tant que l'absurdité chrétienne continuera à chercher à prendre place dans le monde politique et public, notre société moderne pourra avec la plus grande des facilités justifier toute absurdité.
Rédigé par : Garry Gaspary | 09 juin 2014 à 09:48