On peut n'avoir pas été enthousiasmé par Jacques Toubon comme garde des Sceaux et être moins fasciné que lui par l'art moderne avec cette touche de snobisme qui fait la modernité à la parisienne et trouver tout de même lamentable la polémique humiliante dont il est victime.
Je n'oublie pas cependant qu'il a été l'initiateur de la seule loi qui a cherché à défendre véritablement la langue française. Et ce n'est pas rien dans une France où elle se dégrade, s'appauvrit. C'est un bout de civilisation qu'il a tenté de sauvegarder.
Certes, je lui préférerais d'autres défenseurs que par exemple Gabriel Matzneff. Il y a des avocats dont on se passerait.
Sur le fond, Jacques Toubon serait-il une telle catastrophe en occupant la fonction prestigieuse de Défenseur des droits ? et les parlementaires PS, dont la tolérance n'est pas le fort, ont-ils raison de "tenter de lui barrer la route"(Le Monde) ? Même des ministres renâcleraient (Le Parisien) !
Il paraît que Jacques Toubon avait fait part au président de la République de son intérêt pour ce poste.
Ce qui n'avait pas empêché ce dernier de le proposer d'abord à Christiane Taubira puis à Jean-Louis Borloo. Les deux ont refusé cette charge, cet honneur. La première, qui aurait été parfaite avec son verbe et aucune obligation d'action, sans doute échaudée par les controverses ayant altéré directement ou indirectement son image - Jean-François Boutet, Sihem Souid, les 22 chauffeurs pour 19 conseillers démontrant que la seule contrainte acceptable pour elle est la pénale -, a décliné. Qu'attend-elle de l'avenir ?
Qu'impute-t-on précisément à Jacques Toubon pour lui dénier toute légitimité dans "la défense des droits" ?
"Son profil de représentant de la chiraquie tendance Pasqua ; ses positions conservatrices sur la dépénalisation de l'homosexualité notamment... et sa conception minimaliste de l'indépendance du parquet..."
Sur le deuxième point, il faudrait rappeler à la gauche qu'elle n'est pas obligée d'imiter Pierre Bergé pour qui le critère exclusif de la qualité humaine est de soutenir de manière éperdue la cause de l'homosexualité. Pour moi ce n'est jamais qu'un point de vue, pas une obligation éthique.
Plus globalement, quelle étrange conception de la vie intellectuelle et politique que celle qui prétend récuser un possible et honorable Défenseur des droits parce que, dans son passé, il n'aurait pas toujours eu le comportement et les orientations qui ne sont pas imposés par la morale et la vérité mais seulement par une idéologie discutable quoique persuadée de la validité de ses choix.
Qui peut avoir l'arrogance de se présenter, tout au long, comme exemplaire ? Quel parti peut se prétendre impeccable au point de jeter la pierre à une personnalité parce qu'elle aurait dévié, à tel ou tel moment, d'une ligne décrétée droite ? Quel épouvantable sectarisme que cette présomption !
Je crains le pire pour Jacques Toubon même si l'UMP va ne pas mégoter un soutien sans doute unanime. Il a déclaré ne pas avoir l'intention de se désister, pour permettre au processus parlementaire d'aller jusqu'à son terme avec la majorité qualifiée qu'il nécessite pour l'agrément.
Il est patent qu'aujourd'hui le président de la République ne dispose plus de la moindre autorité sur des troupes de plus en plus critiques voire hostiles à la politique menée par un chef de l'Etat et un Premier ministre qui reculent, biaisent, louvoient et, pour l'instant, échouent. Le volontarisme du verbe est impuissant.
Je ne suis pas loin de considérer que Jacques Toubon est rejeté moins à cause de lui-même que parce qu'il est proposé par ce président infiniment contesté s'abandonnant, il est vrai, à une ouverture boiteuse, aussi peu plausible qu'hier celle des ralliés à Nicolas Sarkozy.
Jacques Toubon a du courage. Pour avoir si peu d'amour-propre, il faut être bien sûr de soi. Face à ceux qui chipotent et protestent, devant tant de réticences et de condescendance, pour une gauche qui refuse que ce soit Toubon, il y a bien longtemps si j'étais lui que j'aurais jeté l'éponge en laissant ce triste camp, ce clan suffisant, à une autarcie qui les rassure mais fait peur aux Français.
La CEDH a suspendu pour l'instant la décision du Conseil d'Etat.
Cela fait peur quand l'Homme se prend pour Dieu.
Rédigé par : zomia | 25 juin 2014 à 01:19
Cet homme-la me fait irresistiblement songer au regrette Monsieur Villeret dont j'appreciais le talent d'acteur et l'emotion, toujours delicate, qui emanait de lui.
Rédigé par : Valerie | 24 juin 2014 à 12:04
Le gouvernement s'intéresse enfin au chômage des seniors. Allah est grand !
Rédigé par : catherine A. Enfin ! | 24 juin 2014 à 09:47
@ Solveig Schubert
Il me semble que les services rendus par Toubon à la France par la défense de l'exception culturelle auraient plutôt dû lui devoir un poste culturel. Ministre de la Culture lors du précédent remaniement aurait été bien, mais il y a sûrement d'autres idées et occasions.
Mais Toubon défenseur des droits ?
Pardon de me répéter :
"Il faudrait savoir si Toubon a vraiment été opposé à l'égalisation des droits des homosexuels et a été favorable aux personnes essayant d'empêcher l'avortement. Ensuite s'il a évolué sur ces questions. Dans le cas contraire, il lui faudrait beaucoup de vertus pour défendre les nouveaux droits des homosexuels comme celui des femmes à disposer de leur corps.
Si Toubon a évolué, qu'il le fasse savoir. Cela serait bien pour sa fonction.
Comment les femmes voulant avorter ou les homosexuels discriminés seraient-ils incités à demander au défenseur des droits de les défendre s'ils pensent qu'il y est opposé ?
On n'a pas tendance à penser que les gens qui vous infériorisent sont vertueux, c'est un don. Un don à qui vous infériorise ? C'est rendre le bien pour le mal, c'est dire combien c'est rare.
La capacité de Toubon à remplir sa charge est une chose nécessaire.
Sa crédibilité à le faire ne l'est pas moins."
Rédigé par : Noblejoué | 22 juin 2014 à 21:22
Il me semble que Jacques Toubon, alors ministre de la Culture, a défendu efficacement l'exception culturelle française alors que c'était loin d'être gagné d'avance. Nous devons à cette victoire des privilèges inestimables comme un choix vaste de livres à lire, des librairies de quartier, une production cinématographique foisonnante, et toute une vie artistique et intellectuelle qui a disparu là où les biens culturels sont considérés comme une marchandise ordinaire.
Rédigé par : Solveig Schubert | 22 juin 2014 à 18:09
Ne reste plus grand-monde à droite de disponible, au moins lui ne semble pas avoir de casseroles qui l'attendent.
Les doctes de ce blog pourraient-ils me dire comment l'on doit désigner un député qui confond représentation nationale et représentation de son propre parti ? C'est cela qu'il fallait changer sans doute, arrêter de penser nation, penser faction, c'est tellement plus moderne.
Rédigé par : neplusconfondrenationetclan | 22 juin 2014 à 16:55
@Parigoth
Le billet sur Toubon est définitivement clos. Nous vous remercions de vous intéresser à l'actualité de ce blog.
Rédigé par : Savonarole | 22 juin 2014 à 15:43
@Marc Ghinsberg
Ainsi la déclaration des droits de l'homme, qui se veut universelle et qui reflète des principes moraux, est parfaitement datée. Elle est aujourd'hui contestée par certains qui raillent "les droits-de-l'hommisme".
Si vous faites allusion à celle de 1789, il est certain qu'après l'avoir lue, relue et décortiquée nous ne pouvons conclure qu'il ne s'agit là que d'un boulgi boulga prétentieux, confus, éloigné de toute transcendance.
Il s'agit d'ailleurs autant d'une déclaration des droits de l’État (cf. les articles sur les impôts) que d'une déclaration des « droits de l'homme ».
Et d'ailleurs de quel homme au juste s'agit-il ?
Il suffit simplement de constater comment ces « droits » sont bafoués de nos jours, comme le droit de propriété prétendument « inviolable et sacré » (alors que l’État peut nous spolier) ou bien le droit à la liberté d'expression (alors que nous ne pouvons plus rien dire) pour conclure qu'il ne s'agit là que d'un chiffon de papier.
Rédigé par : Parigoth | 22 juin 2014 à 14:32
@ Marc Ghinsberg et Parigoth
En fait, vous avez raison tous les deux.
Toutes les sociétés (et les individus ?) ont une morale, mais pas la même.
La base de cette morale n'est pas culturelle mais naturelle.
http://www.liberation.fr/sciences/1997/04/08/morale-de-singe_203237
Sur la question de savoir quelle morale est la plus valide, on peut observer que les morales monothéistes et bouddhistes et humanistes sont assez proches.
Toutes considèrent l'individu, se veulent universelles et promeuvent leur version d'un progrès humain.
Après, que la concurrence soit d'autant plus rude que les différences sont petites est bien naturel et malheureusement porteur de violence.
Rédigé par : Noblejoué | 22 juin 2014 à 10:51
Hollande fait son mercato, comme dans le PAF (paysage audiovisuel français) on s'y arrache les nullités.
Ainsi on apprend "le grand retour" de Nicolas Demorand sur France Inter, le bercail du PS, et "le grand retour" d'Anne Sinclair sur Europe 1, et "le grand retour" d'Hondelatte, enfin c'est toujours un "grand retour" pour ces increvables dont il ne restera rien 48 heures après leur décès.
Qui pleure encore ici sur la disparition de Pascal Sevran ou Françoise Giroud ?
Rédigé par : Savonarole | 22 juin 2014 à 07:58
Les contestataires du choix de J. Toubon ont-ils seulement parcouru une seule fois, même en grande diagonale, le rapport annuel du défenseur des droits ?
Ils se rendraient compte du réel désespérant et ingrat que drainent ces dossiers (100 000 sollicitations sur une année), à cent mille années lumière des postures militantes des uns et des autres.
"Ce qui n'avait pas empêché ce dernier de le proposer d'abord à Christiane Taubira puis à Jean-Louis Borloo. Les deux ont refusé cette charge, cet honneur"
A la lecture du rapport d'activité 2012 du défenseur des droits, ils ont bien fait de refuser ; à la tête et au coeur de cette institution, nous avons prioritairement - absolument - besoin de personnalités qui soient d'authentiques professionnels en salle des machines, de l'expérience qui n'est acquise que dans les soutes à charbon des grosses embarcations.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 22 juin 2014 à 06:00
@ Parigoth
Je ne discute pas ici des mérites comparées des différentes morales. Ce que je conteste c'est l'existence d'une morale unique, immanente, universelle, intemporelle, que résume votre tautologie : "la morale c'est la morale".
Toute morale (et il n'y a pas UNE morale), selon moi, repose sur une religion ou s'appuie sur une philosophie, elle n'est pas figée, elle est historique.
Ainsi la déclaration des droits de l'homme, qui se veut universelle et qui reflète des principes moraux, est parfaitement datée. Elle est aujourd'hui contestée par certains qui raillent "les droits-de-l'hommisme".
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 21 juin 2014 à 23:27
@moncreiffe
neuf membres d’un commando anti-IVG
Cette expression destinée à formater la pensée pavlovienne à travers les médias n'est pas neutre : elle a été forgée par des officines gauchistes à des fins de nuisance.
Le terme « commando » est plus que tendancieux (il cherche à évoquer l'image d'un groupe de combat militaire) alors que la réalité est tout autre : dans la plupart des cas il s'agit de groupes de Français paisibles, incapables de faire de mal à une mouche, comportant en partie des gens âgés ou des retraités qui descendent pour la première fois dans la rue pour protester en récitant un chapelet à proximité des avortoirs, et souvent sous les injures et les horions d'activistes.
La récitation du chapelet est connue pour être la terreur des démons, il faut croire que d'autres que les démons en aient peur aussi en dépit de l'athéisme qu'ils professent.
Quant au terme de novlangue « IVG », à prétention médico-scientifique, il ne correspond à aucune « interruption » puisqu'il se traduit en pratique par un avortement définitif.
@Marc Ghinsberg
Diderot, Laclos, Sartre, Camus... Onfray appartiennent aussi au patrimoine français. On peut être pour la morale du décalogue, mais on ne peut pas prétendre qu'elle soit universelle puisqu'elle n'est pas reconnue comme telle par certains.
_________________________________
Certes, certes...
Mais une morale se prouve par sa pratique dans le temps.
N'importe qui peut coucher une « morale » sur une nappe en papier après un repas arrosé, mais de façon concrète on juge l'arbre à ses fruits.
Croyez-vous que la morale des gens que vous citez (dont certains sont connus pour avoir été des jouisseurs égoïstes) puisse garantir à toutes les composantes d'une société humaine un développement harmonieux et exempt de conflits d'intérêts, en la tirant par le haut au lieu de la plonger dans la fange ?
Rédigé par : Parigoth | 21 juin 2014 à 20:33
Un billet plein de bon sens, comme d'habitude.
Jacques Toubon, nommé comme défenseur des droits, vaut largement d'autres hommes politiques de gauche et de droite, à tout point de vue.
Ce que je regrette, c'est seulement de voir nommer à des postes honorifiques ou dans des commissions qui ne servent à rien d'anciens ministres ou hommes politiques pour se les "mettre dans la poche" ou amadouer leurs proches. De la politique politicienne comme en usait un Nicolas Sarkozy... qui au final ne lui a été d'aucune utilité à gauche et qui en a froissé plus d'un dans son camp.
Dans ces nombreuses fonctions institutionnelles mais aussi dans des postes médiatiques où nous voyons une kyrielle de journalistes, ayant plus que largement dépassé l'âge de la retraite, s'accrocher à leurs postes et venir analyser la situation politique en se targuant d'avoir des valeurs de gauche, des valeurs républicaines et se vantant d'être de grands humanistes (de même pour les animateurs de radios ou de télé) pendant que nos jeunes talents sont obligés de fuir à l'étranger.
"Ouvrons les yeux sur l'émigration" titrait Le Point hier, pas étonnant donc.
Or en y regardant de plus près on voit surtout des gens qui travaillent pour leur ego personnel et leur portefeuille tout en se comportant souvent de façon méprisante pour les "petites gens" qui les entourent. Leurs valeurs de gauche ne sont donc que billevesées.
Lorsqu'on voit les grands syndicalistes défendre les salariés des entreprises publiques les plus nantis (SNCF/ EDF...) avec des statuts et des avantages qui s'apparentent à des privilèges, et qu'ils n'ont pas un mot pour les salariés de petites entreprises privées, parfois à temps partiel, parfois au chômage, les empêchant même de travailler le dimanche (journée plus lucrative)... je cherche où sont leurs valeurs de gauche, de justice et d'égalité.
Quand je vois un Premier ministre annoncer que l'électricité va bien augmenter à l'automne pour le commun des mortels pendant que les salariés d'EDF continueront à ne pas payer leur facture de cette même électricité, que les avantages acquis ne sont jamais remis en question ou recadrés, où sont les valeurs de justice et d'égalité prônées par la gauche et le Premier ministre ?
Quand je vois des lycéens qui passent le bac S ou ES (réputés difficiles) injurier Victor Hugo sur le Net et dont certains, apparemment, ne connaissent même pas la signification du mot "crépuscule", et que parallèlement je n'entends personne au gouvernement s'étonner, je suis infiniment triste pour l'avenir de mon pays où tout fiche le camp. Donner - car il s'agit bien de donner - le bac à ces jeunes, c'est rabaisser le diplôme au plus bas en même temps que ravaler nos grands écrivains à néant. A quoi bon les laisser au Panthéon si on ne les défend pas ? Il est vrai que le Président se préoccupe du foot, il ne peut se préoccuper de tout.
Quand certains de mes proches m'expliquent la gabegie qui règne dans les ministères où ils travaillent et que je vois mes impôts augmenter de façon importante, je suis non seulement écoeurée mais je suis très agacée par ces gens qui nous ramènent sans arrêt leur bien-pensance en profitant largement du système sans jamais faire en sorte que les choses s'arrangent... et pour cause.
Je ne vois donc pas en quoi Jacques Toubon serait pire que les autres.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 21 juin 2014 à 16:41
J'adore les sœurs Semtob, c'est mon Malet-Isaac, l'histoire officielle pour pucelles, les visionnaires rétrogrades, les pleureuses sur la tombe du Général Boulanger. Se suicideront-elles sur la tombe de Sarkozy ? Elles sont indépassables. J'adore. Les "yeux bleus de Bernard Pons", it made my day, comme disent les Américains...
Rédigé par : Savonarole | 21 juin 2014 à 12:56
Toubon ! Souvenirs !
Dans les années 75 j'habitais rue Cambronne, à Paris 75015, je votais à l'école municipale rue Cambronne. Soudain je me retrouve à devoir voter au fin fond du XVe arrondissement près de Javel, à Beaugrenelle ; tête de liste : Jacques Toubon... Un charcutage électoral avait fait déplacer des milliers d'habitants du quartier Cambronne vers Javel (les Parisiens comprendront l'astuce).
Toubon a le groin des goinfres de la République. Rien ne les arrête, jusqu'à la mort ces types auront "les dents du fond qui baignent" dans les avantages, les prébendes, les Légions d'honneur, les Palmes académiques.
Si vous avez le temps relisez Pagnol "Les Marchands de gloire"...
Rédigé par : Savonarole | 21 juin 2014 à 12:05
Celles et ceux (selon la formulation politiquement correcte) qui s’opposent à la nomination de Jacques Toubon au poste de Défenseur des droits ignorent manifestement en quoi consiste cette fonction et utilisent des procédés malhonnêtes pour le discréditer.
On attend du Défenseur des droits que ses services jouent un rôle de médiation entre l’administration et les citoyens qui estiment que leurs droits n’ont pas été respectés. A ma connaissance, Jacques Toubon a toujours respecté et fait appliquer le droit en vigueur, même quand ça heurtait ses convictions personnelles.
Par exemple, en 1995, lorsqu’il était garde des Sceaux, il s’est opposé à la relaxe de neuf membres d’un commando anti-IVG, par un tribunal correctionnel, craignant des troubles à l’ordre public et préférant s’en remettre aux juridictions supérieures pour dire le droit et clarifier ainsi la situation.
Son légalisme fait de lui, selon moi, un excellent candidat au poste de Défenseur des droits. Contrairement à ses opposants qui font passer leurs convictions personnelles (sociétales, féministes, progressistes, communautaristes et autres) avant la loi.
Voici un exemple de légalisme (qui force le respect) :
http://www.liberation.fr/france/1995/07/06/anti-ivg-toubon-demande-au-parquet-de-faire-appel-neuf-membres-d-un-commando-avaient-ete-relaxes-mar_138372
Et voici un exemple de désinformation (haineuse et malhonnête) :
http://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2014/06/18/jacques-toubon-au-poste-de-defenseur-des-droits-cherchez-lerreur/
Si j’avais l’âme d’un militant, je signerais des deux mains et des deux pieds une pétition en faveur de Jacques Toubon.
Rédigé par : moncreiffe | 21 juin 2014 à 11:56
@ Parigoth
Diderot, Laclos, Sartre, Camus... Onfray appartiennent aussi au patrimoine français. On peut être pour la morale du décalogue, mais on ne peut pas prétendre qu'elle soit universelle puisqu'elle n'est pas reconnue comme telle par certains.
Et comment concilier le "tu ne tueras point" avec, pour beaucoup, le souhait de rétablir la peine de mort ?
La morale n'est pas une affaire simple.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 21 juin 2014 à 11:46
Quand on voit la tête que tire André Vallini avec sa mission impossible on se demande s'il n'aurait pas préféré remplacer Dominique Baudis : même salaire, même appartements de la République et moins d'emmerdements.
André Vallini nous évoque un Stan Laurel déçu.
Quand je le vois je pense irrésistiblement au sketch de Laurel et Hardy transportant sur leurs épaules une planche sur un chantier : 100 blessés et une cata finale.
Mais heureusement Ruth Elkrief a invité hier soir Kouchner, qui se profile défenseur des droits des cimetières, c'est une possibilité pour sortir du problème Toubon. Les PFG sont en émoi...
Rédigé par : Savonarole | 21 juin 2014 à 11:46
"Qui peut avoir l'arrogance de se présenter, tout au long, comme exemplaire ? Quel parti peut se prétendre impeccable au point de jeter la pierre à une personnalité parce qu'elle aurait dévié, à tel ou tel moment, d'une ligne décrétée droite ? Quel épouvantable sectarisme que cette présomption !" (Ph. Bilger)
...comme de l'eau de roche...
Dans l’actuel procès ouvert le 2 juin devant le Tribunal correctionnel de Paris il est reproché à la CGT d’avoir détourné des fonds du riche comité d’entreprise d’EDF-GDF.
Une partie de ses 400 millions d’euros détournés auraient rejoint les poches de la CGT, du PCF, et du journal L’Humanité... :-D
400 millions d’euros c’est également le montant de la dette laissée en héritage par Bertrand Delanoë à sa chère Anne (qui n’a rien vu venir…)
Ca tombe bien c’est la fête de la musique, l’héritière de Bertrand Delanoë va pouvoir commencer à faire valser les impôts des Parisiens... :-D
Rappelez-moi, on parle de quelle somme déjà dans l’«affaire» Pygmalion ?
Rédigé par : breizmabro | 21 juin 2014 à 11:08
« Sur le fond, Jacques Toubon serait-il une telle catastrophe en occupant la fonction prestigieuse de Défenseur des droits ? »
Bien sûr que non !
Mais cette proposition manque de panache, d’audace, et surtout elle ne répond pas aux besoins d’ouverture à la jeunesse.
Jacques Toubon a 73 ans, l’âge d’une retraite bien ou mal méritée. Le problème n’est pas là, mais de bien plus jeunes attendent, qui piaffent d’impatience.
J’en connais un qui vient de perdre un emploi lucratif, qui est quasiment au chômage et qui serait disponible immédiatement.
En le choisissant, le Président ferait preuve d’un vrai geste d’ouverture et esquisserait enfin le début de l’inversion de la courbe du chômage. Un chômeur potentiel de moins c’est toujours ça de gagné.
Non je ne pense pas à Jérôme Cahuzac, mais à quelqu’un capable comme lui de parler les yeux dans les yeux, ce qui ne perturberait pas les habitudes de F. Hollande, ni de sa majorité.
J’ai nommé Jean-François Copé, 50 ans, la fleur de l’âge en politique. Elle risque de dépérir si on ne l’arrose pas !!
Enfin ce que j’en dis.
Rédigé par : Tipaza | 21 juin 2014 à 07:28
Cher Philippe,
Les bons, cher Philippe, la presse ne les évoque que rarement et les commentaires déforment souvent la réalité.
Quand on évoque Jacques Toubon, nous savons bien pourquoi, c'est une autre personne qui réapparaît, une personne extraordinaire qui a consacré une immense partie de sa vie au service de la France. Il s'agit de Bernard Pons.
Cet homme aux yeux vifs et brillants d'intelligence, toujours animé du désir de trouver de l'efficacité, du respect des autres. Nos journalistes sont oublieux, peu observateurs ou soucieux de la réalité, ne savent pas déceler les personnes remarquables du monde politique.
Jacques Toubon est quelqu'un de bien, pour l'avoir rencontré et avoir suivi son parcours. Il est ambassadeur de notre langue dans le monde et il n'a pas hésité à prendre des risques pour expliquer le personnage de Mitterrand pendant la Seconde Guerre mondiale et ceci est à son honneur. Il manque à ce pays bienheureux beaucoup de politiques aussi courageux que Jacques Toubon pour expliquer la position politique et militaire de la famille Hollande et de la famille Royal pendant la seconde guerre.
Ce que nous apprécions, cher Philippe chez un individu c'est sa franchise et sa clarté.
Sa possibilité de se remettre en question.
Il ne sert à rien ce silence, ce non dit, puisque tout le monde le sait, tout le monde le tait et ni Hollande, ni Royal ne prendront leur courage pour raconter leur enfance. Oui, les bébés de la guerre ne sont pas responsables. Mais tant qu'ils ne se sont pas exprimés sur leur gêne ou sur leur indifférence, cela crée un malaise, un malentendu. Ce sont des personnes qui à cause de leur secret de polichinelle ne peuvent se sentir entier et par la même ne pourront jamais devenir crédibles.
Le silence est pesant. A l'international, le mensonge de Hollande sur sa maladie tout comme le mensonge de Mitterrand rendent le personnage peu clair, ambigu ou tout simplement faux.
Oui, Toubon a tout bon et est une personne entière. Hollande a tout faux et est une personne vide. S'il y avait des choses à reprendre chez François Mitterrand ce n'était pas sa prédisposition au mensonge, son addiction aux écoutes, mais un talent d'écriture et de culture.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 21 juin 2014 à 00:41
@Marc Ghinsberg
La morale des stoïciens n'est pas la même que celle des épicuriens, elle-même différente de celle des utilitaristes, différente de celle des libertins du 18ème siècle, différente de celle de Kant...
Fermez votre bouquin de philo et oubliez ces gens-là.
En France, nous avons la chance d'avoir une morale positive, fondée sur le Décalogue, peaufinée par le christianisme et rodée par 2000 ans d'empirisme pratique, ce qui a permis de servir de base à nos lois « républicaines ».
Quel autre pays peut-il en dire autant ?
Rédigé par : Parigoth | 21 juin 2014 à 00:11
"démontrant que la seule contrainte acceptable pour elle est la pénale"
Excellent !
Maintenant que la Commission des Lois du Sénat veut, et avec quelle véhémence chez son Président, exonérer les cambrioleurs et autres délinquants attentant aux biens (la propriété, c'est le vol, non ?) de toute peine de prison, il ne reste plus qu'à créer un régime des intermittents du cambriolage, car voyez-vous, ils ont eu une enfance malheureuse dans la plupart des cas, et il conviendrait que la société s'en occupât !
Il faudrait alors nommer un défenseur des droits qui serait à la hauteur de la nouvelle situation ainsi créée.
Rédigé par : Tendance | 20 juin 2014 à 23:47
Toubon c'est l'ouverture au centre droit de Hollande comme Kouchner fut l'ouverture à gauche de Sarkozy.
Il est du même bois que Delevoye au CESE et Debré au Conseil constitutionnel. Après des refus de gens pressentis pour leur profit, on se demande : "mais qui on va y mettre ?" Alors,on propose le poste à Toubon ; ça ne mange pas de pain et cela ne présente pas beaucoup de risque.
C'est un des grands problèmes de notre pays : choisir des gens de valeur, ayant de la personnalité et du charisme est devenu inconcevable.
Le système choisit du bien-pensant qui ne dérange pas, qui peut faire consensus, sans véritable envergure ni vision. Pour ce rôle, Toubon est parfait.
L'opposition de quelques députés PS est du cinéma ; c'est une insurrection de principe " histoire de..." Le fond de l'affaire est que Juppé ne veut pas de Sarkozy tout comme Hollande mais pas pour les mêmes raisons.
On s'offre donc Toubon comme gage de bonne conduite, comme signe de convergence, comme cadeau.
Rédigé par : Ribus | 20 juin 2014 à 23:29
Il faudrait savoir si Toubon a vraiment été opposé à l'égalisation des droits des homosexuels et a été favorable aux personnes essayant d'empêcher l'avortement. Ensuite s'il a évolué sur ces questions. Dans le cas contraire, il lui faudrait beaucoup de vertus pour défendre les nouveaux droits des homosexuels comme celui des femmes à disposer de leur corps.
Si Toubon a évolué, qu'il le fasse savoir. Cela serait bien pour sa fonction.
Comment les femmes voulant avorter ou les homosexuels discriminés seraient-ils incités à demander au défenseur des droits de les défendre s'ils pensent qu'il y est opposé ?
On n'a pas tendance à penser que les gens qui vous infériorisent sont vertueux, c'est un don. Un don à qui vous infériorise ? C'est rendre le bien pour le mal, c'est dire combien c'est rare.
La capacité de Toubon à remplir sa charge est une chose nécessaire.
Sa crédibilité à le faire ne l'est pas moins.
Rédigé par : Noblejoué | 20 juin 2014 à 21:35
@Parigoth
Ne soyez pas si inquiet. La morale des stoïciens n'est pas la même que celle des épicuriens, elle-même différente de celle des utilitaristes, différente de celle des libertins du 18ème siècle, différente de celle de Kant...
Ne croyez pas que je sois très savant, je viens juste de finir de lire la philo pour les nuls.
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 20 juin 2014 à 19:26
Bonjour Philippe Bilger,
« Pour la gauche, ce n'est pas Toubon ! »
Jacques Toubon tout le monde l’avait oublié. Les médias n’en parlaient plus depuis une bonne quinzaine d’années vu qu’il appartient à une époque révolue, celle du chiraquisme flamboyant.
Ceci étant, nommer Toubon à la défense des Droits n’est pas franchement révolutionnaire. Ce poste ressemble plus à un placard doré qu’à véritablement un organisme à la pointe de l’action, en tout cas si l’on se fie aux nombres de dossiers traités par ce comité Théodule qui font la une des médias.
Je pense comme vous, Philippe Bilger, que ce poste aurait bien convenu à Christiane Taubira. François Hollande à bien essayé de la placer, mais celle-ci a deviné la manœuvre et semble bien décidée à garder son bureau de la place Vendôme.
Raté. J’ai bien peur qu’il ne soit obligé de la garder jusqu’à la fin de son mandat et même Manuel Valls n’y pourra rien changer. Elle ne lâchera rien.
Rédigé par : Achille | 20 juin 2014 à 18:15
En bien pire, on a l'ineffable Lang à 9000 € par mois
http://www.ladepeche.fr/article/2014/06/18/1902767-jack-lang-devoile-salaire-9000-euros-trouve-ca-normal.html
Sans compter bien entendu ses retraites de ministre, député et prof de droit !
Puisque vous citez Souid, constatons que son caquet n'est toujours pas rabaissé, puisqu'elle continue de débiter ses insanités dans le site du Point :
http://www.lepoint.fr/invites-du-point/sihem-souid/sihem-souid-les-citoyens-soudes-autour-des-bleus-19-06-2014-1837730_421.php
Rédigé par : caroff | 20 juin 2014 à 18:05
@ Smop : 20 juin 2014 : 15:36
"Jacques Toubon s'est également opposé à la loi d'abolition de la peine de mort"
FAUX ! Il a voté pour le premier article du projet de loi abolissant la peine de mort.
Avant d'écrire n'importe quoi, informez-vous M. je sais tout !
Rédigé par : breizmabro | 20 juin 2014 à 17:40
Que Philippe Bilger me permette d'évoquer ici un sujet très grave, lourd de conséquences :
Le rapporteur public du Conseil d'État requiert la mort de Vincent Lambert
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/06/20/01016-20140620ARTFIG00079-le-rapporteur-public-du-conseil-d-etat-requiert-la-mort-de-vincent-lambert.php
En France, la peine de mort a été abolie pour les pires criminels qui soient mais on peut la requérir contre un innocent !
Et sans qu'il ait le droit de « sauver sa tête »...
Nous mettons là le doigt dans un engrenage qui risque de nous entraîner très loin, tout en soulevant plusieurs questions d'ordre éthique et disons même moral.
Est-ce à des magistrats de jouer quasiment à « Dieu le Père » et à décider de qui doit vivre ou mourir ?
Est-ce à des médecins -en principe au service exclusif de la vie d'après leur serment - de donner la mort ?
Ne peut-on considérer que le droit à la vie relève de lois au-dessus des lois ?
@Marc Ghinsberg
Si ce n'est pas le cas sur quoi s'appuie votre morale ? Cette formulation « votre morale » relève du sophisme. La morale est la morale (tautologie...), elle est de façon universelle le bien de tous. Le fait que vous puissiez mettre cette approche en doute est inquiétant.
Rédigé par : Parigoth | 20 juin 2014 à 17:34
@Savonarole : 20 juin 2014:14:36
"Dès lors il se magne le train pour donner des gages afin de récupérer tous les bouseux de Corrèze" (...)
Holà Savonarole-le-Florentin, comme vous y allez, sans la cape et, surtout, sans l'épée !
Vous savez ce qu'ils vous disent les bouseux de Corrèze ?
Vous faites bien le nombre avec ces curetons moralistes qui ont oublié leurs prêches sur la bonté des hommes.
Rédigé par : breizmabro | 20 juin 2014 à 17:00
Cette nomination est vécue par la plupart des gens sensés comme une pure manœuvre politicienne, une manœuvre isolée de surcroît.
Alors Toubon ou tout mauvais pour le poste ?
Tout le monde s'en fiche car les vrais problèmes de la France ne seront résolus que par des réformes structurelles douloureuses. Et tout le monde voit bien que Hollande n'est pas l'homme de la situation.
Rédigé par : Paul Duret | 20 juin 2014 à 15:38
Positions conservatrices sur la dépénalisation de l'homosexualité, oui, mais pas seulement.
Jacques Toubon s'est également opposé à la loi d'abolition de la peine de mort, à la création du délit de révisionnisme, au PACS, et s'est montré favorable aux commandos anti-IVG.
Ca fait beaucoup pour un seul homme, a fortiori lorsqu'il est question d'être nommé Défenseur des droits.
Dominique Baudis était d'une toute autre trempe !
Rédigé par : Smop | 20 juin 2014 à 15:36
Bonjour,
"Il ne décide pas, il ne parle pas, il ne fume pas, mais il fait des c...".
Une preuve que FH veut virer C. Taubira de la Chancellerie mais il n'ose pas le lui dire. Il lui propose ce poste, elle comprend la manœuvre et elle refuse. Pas folle la guêpe de Chine, c'est une tueuse, elle va frapper prochainement.
Hollande ne sait pas courtiser les femmes.
Proposer ce poste à JL Borloo qui se remet difficilement d'une maladie, est une maladresse, une de plus. Et puis Borloo sera peut-être candidat à la présidence.
Mais pourquoi n'a-t-il pas proposé ce poste à Jean-Louis Bourlanges ?
Rédigé par : Rousselot Jean-Paul | 20 juin 2014 à 15:10
Après Thierry Rey, l'heureux divorcé de la fille Chirac, voici Jacques Toubon.
La récupération corrézienne est en marche.
Hollande pressent qu'il va devoir faire un magnifique discours lors de la disparition de notre Johnny Hallyday de la politique : Jacques Chirac. Dès lors il se magne le train pour donner des gages afin de récupérer tous les bouseux de Corrèze et tous les nostalgiques de Pompidou pour 2017, beaucoup seront encore vivants, vu l'affluence de cheveux gris dans les pharmacies : on ne voit qu'eux ! Et après faut se cogner l'attente chez le boucher où ça débite des côtes d'agneau car ils ont les dents sensibles. Ça devrait faire bon poids face à la perte des écolos : 2%... Hollande en somme cherche à substituer un électorat perdu par un autre.
Toubon est certainement un type très fréquentable, sauf qu'il fait partie de ces écervelés qui continuent à psalmodier que "l'immigration est une chance pour la France", niché dans les beaux quartiers de Paris c'est pour lui une évidence. Quand je me promène rue de Passy je ne vois pas un arabe, pas un noir, il y a de quoi penser comme Toubon. J'aimerais prendre en otage Toubon et le séquestrer rue de la Goutte d'Or, rien que 24 heures, avec des WC à la turque, sans PQ, et des kebabs à donf, c'est mon fantasme.
Rédigé par : Savonarole | 20 juin 2014 à 14:36
"Plus globalement, quelle étrange conception de la vie intellectuelle et politique que celle qui prétend récuser un possible et honorable Défenseur des droits parce que, dans son passé, il n'aurait pas toujours eu le comportement et les orientations qui ne sont pas imposés par la morale et la vérité mais seulement par une idéologie discutable quoique persuadée de la validité de ses choix."
Ne pensez-vous pas cher Philippe que morale, vérité et idéologie sont des concepts étroitement imbriqués ? D'où viennent vos préceptes moraux, si ce n'est d'une religion ou d'une philosophie, c'est-à-dire d'une idéologie que vous tenez pour vraie ? Si ce n'est pas le cas sur quoi s'appuie votre morale ?
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 20 juin 2014 à 12:13