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19 juillet 2014

Commentaires

moi

Vous dites : "ce pouvoir, ce gouvernement ne suscitaient pas même ce respect élémentaire que la démocratie doit à ses représentants légitimes."
La démocratie, Monsieur, est le pouvoir au peuple et non de faux représentants qui ne pensent qu'a leurs propres intérêts. Le respect n'est pas une chose unilatérale et je ne pense pas en vous lisant que vous fassiez preuve de respect à l'égard des artistes et de leur travail.
Certes, certains ne sont pas au goût de la majorité, certes certains profitent d'un système pas si avantageux qu'il n'y paraît, mais qu'en est-il des hommes politiques ? Sont-ils si parfaits ? Et que dire des personnes du Medef ?
Une minorité profite d'un système qui n'a qu'à être étendu à tous s'il est si intéressant. La majorité des intermittents travaille dur pour arriver à un résultat qui laisse entendre une facilité, du rêve...
Je pense sincèrement que les plus grands profiteurs ne sont pas les plus précaires comme les intermittents et autres chômeurs, mais bien au contraire les personnes du Medef qui défiscalisent, les politiciens qui ne pensent qu'a s'en mettre plein les poches et à leur réélection.
La démocratie est morte le jour où les politiciens ont cru que faire de la politique était un métier, le jour où les politiciens ont fait croire qu'il faut aller voter et se taire parce que le peuple leur a donné le pouvoir, le jour où les 5% de la population (les plus riches) ont gouverné les 95%.

Petit rappel : ce ne sont pas les riches qui apportent la richesse, ils la prennent... aux travailleurs, et c'est pour ça qu'il sont riches et pas les autres.

Quant aux intermittents, ils rapportent plus que l'automobile mais sont moins riches (que l'on prenne le haut du panier ou le bas).

De plus, 1 investi dans la culture rapporte 7.

Mitterrand l'avait bien compris, qui en période de crise avait investi dans la culture ; et on peut dire que ça avait payé...

rozfluo

Cher Monsieur Bilger, il est touchant de vous voir prendre ainsi la défense de la « Ministre des intermittents du spectacle et de la culture ». Vous ne comprenez plus rien à ce conflit, ne savez pas où les intermittents se situent, pourquoi ils continuent de se battre, en quoi cela concerne le reste des citoyens, et estimez partant de là que tout ça est injuste et incompréhensible. C’est un peu court quand même.

Surtout quand c’est tout à fait déconnecté de la réalité de la chose.

Les intermittents du spectacle ont déclaré et fait savoir qu’ils déclareraient lors des représentations des festivals d’été, tout membre du gouvernement « personae non grata », soit « malvenu ». Cela signifie qu’il en aurait été autant pour le Président ou tout autre ministre. Madame Filippetti le savait bien puisque cette « charte des festivals » avait été adressée en juin directement aux concernés. Cela ne l’a pas empêchée de se déplacer au Festival d’Aix-en-Provence, où la représentation a eu lieu en sa présence malgré le mouvement de confusion et d’indignation que cela a créé. Elle a ensuite failli annulé sa venue à Avignon, puis l’a maintenue, et annoncée. Madame Filippetti ne pouvait en aucun cas ignorer qu’elle ferait l’objet d’un tel accueil.

Pour ne parler que du cas d’Aurélie Filippetti, dont Philippe Bilger prend la défense attendrie, ce qui en soi pourrait se comprendre, il serait donc bon de remettre les choses à leur place.

Malgré les menaces qui pesaient sur les festivals d’été et une forte mobilisation contre l’accord du 22 mars agréé le 26 juin par le gouvernement (à la date anniversaire de l’accord de 2003, qui avait provoqué la grève des festivals d’été et lancé pour onze ans la mobilisation des intermittents contre cette réforme), et malgré la colère montante, il n’y a eu aucune action de blocage et violence sur les festival qui soit à la hauteur de leur colère et des revendications.

Dès l’ouverture de nouvelles négociations sur l’assurance chômage en février 2014, les intermittents ont fait entendre leurs voix de façon à peser sur ces négociations. La CGT, seul syndicat légitime à les représenter et à défendre leurs propositions à la table des négos, a été ignorée tandis que des suspensions de réunion permettaient aux syndicats patronaux, à FO et à la CFDT de faire des accords de couloir dans les bureaux mêmes du MEDEF. Le 22 mars autour de deux heures du matin, le nouvel accord, copie aggravée de celui de 2003, a été discuté et signé en une quinzaine de minutes.

Depuis, la coordination des intermittents et précaires n’a eu de cesse de demander au gouvernement, par le biais du ministre du Travail M. Rebsamen, de ne pas agréer cet accord, l’agrément étant la seule condition législative à sa mise en application, ce qui aurait eu pour effet d’ouvrir de nouvelles négociations. Malgré le soutien de nombreux parlementaires et députés, le gouvernement a fait la sourde oreille, maintenant qu’il était « contraint » d’agréer (l’accord sur l’assurance chômage du 22 mars 2014 étant, au passage, une étape attendue pour la réalisation des objectifs liés au pacte de responsabilité proposé par la MEDEF et soutenu par Hollande).

Carte à jouer pour éviter malgré tout la catastrophe et le maintien de l’économie des festivals d’été, M. Valls émet le 24 juin 2014 une lettre de « mission de concertation et de proposition pour bâtir un cadre stabilisé et sécurisé pour les intermittents du spectacle », visant à remettre « à plat » les seules annexes des intermittents du spectacle.

Cette « main tendue » par le gouvernement, visant à apaiser le conflit, laisse à penser que leurs propositions peuvent être entendues et les principaux concernés (associations, collectifs d’intermittents, de chômeurs et précaires) consultés. C’est ce que nous demandons depuis dix ans avec les propositions élaborées par la Comité de suivi sur l’intermittence).

Les intermittents ont bien compris qu’il ne s’agissait dans le pire des cas que d’une tentative de communication visant à les démobiliser et à détourner l’opinion publique de leurs revendications, et dans le meilleur des cas d’un amendement au texte initial qui privilégierait une corporation professionnelle au détriment de tous les intermittents du travail : aujourd’hui 86 % des embauches se font sous contrat à durée imitée. Les intérimaires, violemment touchés par cet accord, voient la plupart de leurs droits disparaître. Ce fut déjà le cas pour les saisonniers en 2013, dans l’ignorance et l’indifférence générale (à terme, ce sont tous les chômeurs qui seront impactés durement par ce projet de démantèlement du système de protection sociale et de solidarité interprofessionnelle. C’est le projet du MEDEF pour la France, que ce gouvernement soutient).

Lorsque la première ‘table ronde’ de cette ‘mission de concertation’ est lancée le 3 juillet 2014, veille de l’ouverture du festival d’Avignon, nous ne sommes pas invités. Nous sommes prévenus par des organismes membres du comité de suivi sur l’intermittence qui y participent. Tout naturellement, nous remettons le gouvernement face à ses responsabilités et nous y rendons, ce qui en gêne plus d’un. A présent, rien n’est encore acté et rien ne prouve qu’il ne s’agira pas à terme d’une table ronde vide. De plus, dans le meilleur des cas seules les annexes des intermittents du spectacle seront revisitées, et les revendications qu’ils portent pour l’ensemble des chômeurs ne subiront aucun examen. C’est pourtant ce que nous entendons continuer de défendre.

En cinq mois de mobilisation, nous avons eu le temps de rencontrer Mme Filippetti et d’avoir nombre de « dialogues courtois ». Nous l’avons rencontrée à Cannes, à Paris, nous n’avons pas souhaité la rencontrer à Avignon, ni elle ni aucun des membres du gouvernement qui avaient soutenu nos propositions lorsqu’ils étaient dans l’opposition.

Les discours « courtois » n’y font rien. Et relayer que nous sommes des voyous, des casseurs et de grossiers personnages est se tromper lourdement sur le débat. Qui est grossier ? N’est-ce pas ce gouvernement qui trahit ses engagements les uns après les autres et qui utilise les citoyens à coup de communication, de faux débats, pour servir subrepticement les intérêts financiers des lobbying patronaux jusqu’en Europe ?

Mais nous ne pouvons peser de tout notre poids dans ces échanges et sans une mobilisation forte et soutenue par tous les concernés, à savoir les intérimaires, les chômeurs, les bénéficiaires du RSA, travailleurs en discontinu ou sous CDD, et d’une manière générale tout citoyen désireux de défendre les droits de tous.

Je vous répondrais donc que vos prises de position sur ce qu’il est glorieux ou pas de faire manquent de sérieux. Peut-être pensez-vous que les intermittents mobilisés pour les droits de tous sont payés pour cela, que les pertes financières des grévistes sont récupérables ? Peut-être pensez-vous que nous avons le temps de faire une communication à la hauteur de celle du gouvernement.

Je vous répondrai donc encore que oui, tous les citoyens sont concernés, et que relayer cette vision des choses vous déshonore puisque vous avez les moyens d'une parole publique.

PS : Le Syndicat des Avocats de France pose un recours contre l'accord sur l'assurance chômage du 22 mars.

Jean-Paul Ledun@ Xavier Nebout

"…artistes aux talents inutiles comme ceux de l'explosion des spectacles de cirque…" (X.Nebout)

M.Nebout,

Ne boudez pas votre plaisir pour casser du sucre sur nos amis les intermittents cégétistes entre autres.

Ne vous avisez pas de dire du mal des spectacles de cirque.

Spectacle vivant, il est le parent pauvre du système. S’il y a des artistes qui ne connaissent pas la pause syndicale, ce sont bien les artistes de cirque.
Ils aiment ne pas avoir de l’eau ou de l’électricité tous les jours, ils s’adaptent à leur environnement, ils n’ont pas l’habitude de prendre mais de donner. Beaucoup donner.
Car figurez-vous que ça c’est leur vie, leur apostolat.
Plus ils donnent plus ils sont heureux. Pourquoi se priveraient-ils ?
Laissez tomber, vous faites fausse route.
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Depuis quand un porteur de câble, un éclairagiste, un préposé à la caméra, sont-ils des artistes ? Depuis 1981. Merci Jacky !

Tant que toutes ces professions seront mélangées, il n’y aura aucun espoir de voir un jour le système s’éclaircir.
La Farce, pardon, la France, est pratiquement le seul pays (avec la Belgique il me semble) à posséder un système à la c.. pareil.
Et puis, ici, les gosses vont à l’opéra, au théâtre, au cours de danse dès l’école secondaire.
Les spectacles vivent, les salles font des taux de 70 à 80% de remplissage, les festivals sont pleins, les théâtres éphémères fleurissent dans chaque arrière-cour un peu ombragée. Des carrières désaffectées deviennent des lieux cultes de théâtre en plein air.
La qualité est au rendez vous. Toujours ou presque.
Il n’y a jamais, jamais grève, suspension ou autre interdit. Un comble quand même pour les artistes de gôooche de vouloir interdire une représentation (gôooche c’est pour énerver mon camarade virtuel JDR).

Faut vous dire monsieur que chez ces gens-là, monsieur on est passionné monsieur, on est passionné. On ne compte pas (la caisse ) avant mais après.
Et on recommence l’année suivante.
Mais il est tard monsieur…

Xavier NEBOUT

Intermittents, "artistes" au talent de pacotille comme ceux de la quasi totalité du "contemporain", artistes aux talents inutiles comme ceux de l'explosion des spectacles de cirque, explosion du nombre des orchestres classiques, les sculptures vivantes et autres urinoirs pour chiens, l'argent du contribuable distribué par la gauche paie tout.

A combien de parasites sociaux de la culture en sommes-nous ? 100 000, 200 000 ?

La culture, un argument économique ! Il y a vraiment des coups de pieds au c... qui se perdent.
Encore que pour faire mourir les vieux de la maladie d’Alzheimer alors qu'ils coûtent cher en maison de retraite, il vaut mieux "Plus belle la vie" que la méditation religieuse.

Jabiru

@Parigoth

Bien vu !

Alex paulista

Le problème des intermittents est mal posé: la question n'est pas de savoir si ceux-ci sont privilégiés ou non, mais si ce système est bon.
Par exemple, comme le souligne JDR, la plupart des techniciens des plateaux télé (chaînes publiques comprises) sont des intermittents. Ils travaillent tous les jours, mais déclarent la moitié ou un tiers des jours, le reste étant complété par le système. Pour les producteurs, il est bien plus agréable de bien payer un jour sur deux que de payer normalement tous les jours.
Pour les artistes qui s'arrêtent pour créer, qui ont une activité en dents de scie, c'est en fait une subvention.

Si on m'explique que ces subventions sont indispensables à la richesse culturelle de la France, pourquoi pas...
Mais que ce soit un budget spécialisé pour la culture ou pour la télé, pas avec financement sur le dos des caisses des travailleurs.
Et que ce soit contrôlé un minimum, pas pour financer n'importe quel technicien ou restaurateur qui bosse un tant soit peu dans l'événementiel.
Il vaudrait mieux inciter les gens à monter leur micro-entreprise.

Parigoth

@Jabiru
acteur ou spectateur ?

Arroseur arrosé.

Jabiru

La question du jour, compte tenu des événements de la journée qui s'ajoutent à ceux d'hier à Paris et à Sarcelles : le couple exécutif, acteur ou spectateur ?

Michelle D-LEROY

Le conflit des intermittents reflète deux choses, à mon avis.

Premièrement le conflit lui-même pris dans un contexte social général.
Bien que je ne connaisse pas entièrement le mécanisme du système d'indemnisation du chômage de cette population, je m'interroge. Je connais juste un technicien du son qui travaille en free-lance et bénéficie largement de cette indemnisation, puisque de temps en temps il s'accorde des "vacances" payées par les ASSEDIC, plutôt que d'accepter des contrats.
Par ailleurs je connais aussi des artisans et commerçants ou des professions libérales qui ont des "trous" et doivent faire face sans indemnisation d'aucune sorte. Pourquoi cette différence de statut ?

Parallèlement, j'entends A.Montebourg jeter l'opprobre sur certaines professions réglementées (notaires, pharmaciens, taxis...) et dire que tous les Français doivent faire des efforts.

Oui tous les Français, pas seulement quelques-uns pris au hasard ou dans le collimateur d'un ministre ou d'un Président comme ce fut le cas des avoués pour Nicolas Sarkozy.

Réflexion faite sur ce sujet, j'en déduis que depuis la Libération, les grèves, les revendications des syndicats toujours plus gourmands et appuyés par une gauche insatiable et idéologique, les renoncements de la droite pour avoir la paix, ont conduit aux aberrations d'aujourd'hui.
Les multiples régimes de sécurité sociale, de retraite privée/publique, d'assurance chômage, de privilèges et d'avantages catégoriels, un système social à bout de souffle et incohérent voire discriminatoire pour une partie des Français, sont devenus ingérables et sans logique, un empilement de règles incompréhensibles. Ceux qui bénéficient de ces avantages s'y accrochent forcément comme à quelque chose de dû et ne veulent y renoncer si son voisin, lui-même avec d'autres bénéfices, ne perd pas aussi ceux-ci. Pourquoi lui et pas moi.

La dette de l'Etat étant devenue abyssale, il faudra bien un jour remettre tout cela à plat mais dans la justice, pas en s'attaquant un jour à une profession puis le lendemain à une autre, tout en ignorant de confortables privilèges faisant figure de monopoles pour d'autres (la retraite des élus par exemple). Cela se fera uniquement dans un plan cohérent, où un grand politicien (comme cela a déjà été le cas dans notre Histoire) arrivera avec un programme d'ensemble donnant les mêmes droits et les mêmes devoirs à tous. On ne cesse pour l'instant et en particulier depuis mai 2012 de monter les Français les uns contre les autres. Comment s'étonner du malaise qui grandit, des jalousies exacerbées des salariés du privé envers les fonctionnaires, comment s'étonner du climat délétère qui règne de plus en plus ?

Les Français huent une ministre ou le Président. Comment s'étonner puisque les résultats dans les urnes ne font rien changer, rien bouger ? En venant huer un représentant politique, ils ont l'impression de montrer leur ras-le-bol et de le dire. Ils sont grossiers, peut-être, mais courageux aussi... même si cela ne change toujours rien.
___________

Deuxièmement, ce conflit des intermittents reflète aussi le manque d'autorité, de cohérence, de programme, de solutions pour résoudre la crise en général, la guéguerre des intermittents en particulier.
Nos dirigeants ne peuvent plus se contenter de poser des rustines mais il leur faudra entamer un vaste chantier de vraies réformes. Pour cela, il faut du courage politique, des idées fortes et neuves, de la pugnacité et au moins du charisme, de la pédagogie aussi pour convaincre du bien-fondé des changements... tout ce qui manque à François Hollande... La réforme des régions est le contre-exemple total.

D'ailleurs, qui a peur du Président ou du Premier ministre lorsqu'ils veulent interdire une manifestation ou condamner les dérives qui découlent ? Qui est optimiste sur son avenir professionnel en les écoutant adapter leur discours selon l'actualité du jour ? Qui leur fait encore confiance ?

Malgré un système social énorme, personne ne se sent plus protégé, car l'Etat donne d'une main ce qu'il reprend de l'autre et cède surtout aux plus tempétueux.
Une telle cacophonie ne peut conduire qu'au désastre, on le sent bien, cela craque de partout.

Jabiru

Je pense qu'il est utile de rappeler que la Justice (TGI) a tranché en rejetant le recours de la CGT sur la nouvelle convention chômage des intermittents qui demeure encore plus favorable que cellle des chômeurs non intermittents. Alors on ne discute plus, on applique ! Et si certains, sans doute pas une majorité, veulent continuer leur grève, qu'ils ne se privent surtout pas. Quant à la CGT qui n'accepte jamais rien du fait de son attitude antiréformiste, qu'elle aille se faire voir chez les soviets ! Les chiens aboient et la caravane passe. Quant au Premier ministre qui commence à sérieusement perdre des points d'indice de popularité, encore qu'il n'est pas là pour être populaire mais pour être efficace, qu'il ne se prive surtout pas de remettre de l'ordre et de faire appliquer la loi.
Y a-t-il encore un patron à la tête de l'Etat ? C'est à en douter compte tenu des désordres et affrontements d'hier à Paris à l'occasion d'une manifestation interdite, de soutien aux Palestiniens. Cette agitation latente est vraiment préoccupante.

Parigoth

Plus personne ne comprend rien au conflit des intermittents, pourquoi il dure et qu'on continue à en parler.

La France était déjà connue dans le monde pour être le paradis des fonctionnaires et des assistés, voilà que nous devons y ajouter les saltimbanques alors que nous croulons sous le poids de la dette et que nous sommes exposés de plein fouet à la guerre économique impitoyable qui nous est menée par des pays normaux, où les gens travaillent.

Pourquoi ça coince, demandait Philippe Bilger ?
En partie parce que personne ne demande aux gens de se mettre au travail et d'exercer un vrai métier.

@Jean-Dominique Reffait
Le 14 juillet, le chef de l'Etat représente la France.

Et le reste du temps, il représente l'Algérie, du moins quand il ne fait pas du scooter.

Catherine JACOB@Jean-Dominique Reffait

@Jean-Dominique Reffait | 19 juillet 2014 à 23:22
"Combien en connais-je qui, entre deux tournages de films rémunérés, vont travailler gratuitement sur un projet parce qu'il faut bien créer, même sans le sou."

Je comprends fort bien ce que vous dites. Le musicien qui arrêterait ses gammes (façon de parler), la cantatrice ses vocalises etc. entre deux engagements, serait comme le pratiquant d'arts martiaux qui ne s'entraînerait pas entre deux combats ou le marathonien qui cesserait de courir entre le marathon du vignoble d'Alsace et celui du Médoc ou même, allez soyons fair play, celui de Californie.

"On ne siffle pas un représentant de l'Etat lors d'une commémoration officielle."

Quand voudriez-vous le siffler alors, pour lui faire connaître votre mécontentement ?
Quand la manifestation ne commande pas un recueillement général qui ne saurait être troublé par les interventions intempestives de quelques-uns, c'est justement là que le peuple peut faire connaître publiquement son sentiment à l'égard de telle ou telle personnalité, selon le cas, tant par ses applaudissements que par ses sifflements.

C'est justement là que ça prend du sens.

Ceci étant, je suis d'accord avec PB lorsqu'il dit :
"Mais il y a des attitudes, des manifestations, des grossièretés qui déshonorent la cause qu'elles prétendent servir. En l'occurrence, elles étaient d'autant moins admissibles que cette ministre, contre les avertissements, avait eu le courage et l'honnêteté de se présenter et que par conséquent, évidemment prête à un dialogue courtois, on aurait dû avoir la courtoisie de le lui offrir."

On ne siffle pas celui qui vient vers vous prêt au dialogue. Non seulement c'est grossier, mais c'est aussi carrément stupide ! Dès lors, je me pose la question de cette stupidité et d'une possible manipulation de la foule à des fins de victimisation de la petite-fille d'immigré antifasciste venu d'Italie travailler dans les mines de fer de Lorraine dans les années 1920, et de la fille d'un maire communiste (83 - 92) qui nous le rappelle régulièrement à travers ses romans.

Il serait je pense apprécié de tous qu'elle ne soit pas la seule à l'oublier quand il s'agit de pain quotidien.
Il serait temps également qu'elle se penche un peu sur le sort des Alsaciens et des Lorrains que la guerre de 70 et les suivantes ont chassé de leurs terres pour ne pas trahir leur attachement à la France.

Car du coup, ne restera plus que la renégate des Verts qui les a quittés par cette sorte d'ambition personnelle qui commande d'aller non pas là où il faut combattre pour ses convictions, mais là où la victoire paraît acquise à un parti donné, sur modèle Dati candidate à la mairie du 7ème arrondissement, ce qui suscite dès lors des interrogations sur la qualité de ses engagements !!

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

« Mais il y a des attitudes, des manifestations, des grossièretés qui déshonorent la cause qu'elles prétendent servir. En l'occurrence, elles étaient d'autant moins admissibles que cette ministre, contre les avertissements, avait eu le courage et l'honnêteté de se présenter et que par conséquent, évidemment prête à un dialogue courtois, on aurait dû avoir la courtoisie de le lui offrir. »

Je ne peux m’empêcher d’éprouver de la compassion pour Aurélie Filippetti qui, avant d’être nommée ministre n’avait connu que les chemins faciles de la contestation politique que confère l’opposition. Mais maintenant qu’elle est du « côté du manche » elle doit arpenter les sentiers escarpés de la contestation syndicale, c’est là une autre histoire.

Les belles formules comme « réenchanter le rêve français », ça ne marche que le temps d’une campagne électorale, ensuite la dure réalité de la situation économique est là pour nous rappeler à la vraie vie. Il y a un bilan à présenter à la fin du mandat.

Alors on se rend compte que le rêve français dans sa globalité n’existe pas. Chacun a sa part de rêve qui parfois se heurte frontalement à celle de son voisin. Et bien sûr c’est au gouvernement de trancher et les ministres sont au premier rang pour faire passer des réformes pas toujours populaires, surtout quand il faut taper dans des avantages acquis à une époque où la situation permettait quelques excès.

Aurélie Filippetti est à n’en pas douter une femme intelligente, mais cette qualité ne suffit pas. Il n’est pas dans sa nature profonde de se confronter à une corporation aussi peu conformiste que celle des intermittents du spectacle.

La politique exige des gens formés pour prendre des coups et en donner. Elle est trop tendre pour ce métier. Le mieux serait encore pour elle d’obtenir une chaire dans une université quelconque pour y enseigner les belles lettres. Elle serait vraiment dans son domaine de compétence, alors que là…

calamity jane

Tiens, tiens ! Certains feraient du "black" en Autriche ? Pas seulement, j'espère !
"Faut payer le voyage"! F. Reynaud.
D'autres vont jusqu'à travailler pour trouver l'inspiration. Faudrait pas que cela dure très longtemps car après l'inspiration fout le camp... et elle reviendra pour nous la raconter au sujet d'un redressement d'imposition et une "liberté de penser" !
Ce grand cri de désespoir de l'inspiration perdue.
C'est un temps révolu que le concept de "culture" résiduel d'un certain Mai 1981.
Comme le milieu de la photographie qui nous rebat les oreilles à propos de Maîtres... alors que tout a changé, et, en premier lieu le droit à l'image !
Et nous perdons certainement tant de talents à l'œil exercé sans prétentions !
Comme reprennent les djeun's : "le mouve mam's, le mouve".

poil à gratter

La grossièreté n'est pas une intermittence pour la gauche... c'est une constance permanente.

Mon Dieu que c'est beau et bon tout ce bel argent qui tombe dans nos poches et nos escarcelles... Ah Djack ! on te doit tout... et aussi le n'importe quoi.
Tu manques à nos rêves, à notre farniente et... à nos déficits.

La tartufferie et la gabegie se termineront le jour où un homme d'Etat digne de ce nom oubliera cinq minutes les salauds de patrons et enverra une escouade de contrôleurs et de juges indépendants et honnêtes faire le ménage dans les châteaux et les comptes des intouchables défenseurs des privilèges cachés, inavoués et très très très rentables d'une nomenklatura irascible et teigneuse depuis 45.

La France pourra peut-être se remettre au travail normal sans être rackettée et entravée par la mafia politico-syndico-étatique.

Après Sarko... faudra s'occuper des seigneurs-châtelains apparatchiks bien gras et bien dotés qui, paraît-il défendent les prolos ou ce qu'il en reste.

semtob

Cher Philippe,

Autrefois, sur le pont d'Avignon, on y dansait tous en rond. Aujourd'hui à Avignon, on y prend des gnons. Ce n'est plus la même chanson.
Pouvons-nous encore chanter ce tube d'Yves Montand ? Quel métier culturel ou autre est-il encore possible d'exercer dans le respect et la tranquillité ?
Les Grands Boulevards d'Yves Montand
http://www.youtube.com/watch?v=feSimsyf9zw
françoise et karell Semtob

Jean-Paul Ledun

Il est aussi honteux et insultant de faire la chasse à la ministre de tutelle que de commencer un spectacle en déclamant, sans rythme, la litanie syndicaliste que plus personne ne veut entendre, un petit rectangle rouge sur le costume, éructant sur le MEDEF (alors que beaucoup de ses membres sont de grand mécènes discrets) puis de tranquillement regagner son « poste de travail » (pov' camarades) et dédaigner se produire pour la populace (de riche) qui est venu les voir.
Le pire dans cette histoire : la syndicaliste actrice conteuse a commencé de jouer sur le même ton qu’elle avait trois minutes avant (Camarades !!).
C’était retransmis sur France 2.
Je n’ai pas pu.
Dodo-puni-pas de théâtre.

M. Reffait : envoyez-moi vos copains intermittents dans la dèche. Nous irons ensemble au AMS (Pôle emploi). Ils vont vite comprendre leur bonheur de vivre dans un système surcoté, et surprotégé.

C’est bizarre, les festivals d’été en Autriche sont très fréquentés par des troupes françaises.
Et bizarrement, ici ils ne font pas grève.

Pas c.. Ils empochent le cachet du festivalier plus les allocations en France.
VIVE la FARCE !

Pour moi être artiste cela ne sera jamais un statut mais une façon de vivre !

breizmabro

Pour avoir beaucoup pratiqué les salles d'audience (dans une autre vie ;-)) j'ai souvent entendu des juges déclarer "c'est le receleur qui fait le voleur".

Chez les intermittents du spectacle je dirais la même chose mais je remplacerais le mot receleur par "employeur" car chez eux ce sont les employeurs qui les font voleurs (de prestations).

Ca arrange bien Monsieur Py, ou autres chanteurs, de n'employer tous ces gens que selon leurs besoins en "oubliant" de dire que les quelques heures qu'ils effectuent dans le spectacle, en général, toutes spécialités confondues, sont extrêmement bien gérées par leurs employeurs pour que, en plus de leur indemnités, ils perçoivent un maigre salaire.

La plupart des... intermittents le sont parce que ce sont leurs employeurs qui les maintiennent dans cette situation.

Un intermittent qui touche des allocs est plus demandé par des employeurs qu'un artiste ou un technicien sans allocs.

Cherchez l'erreur.

C'est la raison pour laquelle je dis, comme Madame le Juge, "les receleurs (d'emplois) font les voleurs (d'allocs).

Jean-Dominique Reffait

Le régime des intermittents est très méconnu par les Français. Il n'est pas si favorable qu'on l'imagine et il est indispensable cependant. Il n'incite aucunement à la paresse : tous les intermittents sont avides de travail, c'est leur passion. Combien en connais-je qui, entre deux tournages de films rémunérés, vont travailler gratuitement sur un projet parce qu'il faut bien créer, même sans le sou. Le régime des intermittents permet à l'industrie du spectacle de fonctionner et à la France de disposer d'un cinéma qui existe encore et qui s'exporte. Il n'y avait aucune urgence à "réformer" ce régime, certes déficitaire lorsqu'il est pris indépendamment de tous les bénéfices qu'il permet à la création culturelle française.

Ce qui est moins normal, c'est l'abus que font certains opérateurs culturels de l'intermittence, augmentant leur rentabilité sur le dos de la solidarité nationale : TF1, France Télévisions et M6 (avec leurs galaxies de filiales de production) exploitent les intermittents considérés comme du personnel jetable, avec des contrats temporaires à temps très partiel renouvelés indéfiniment sur des années. Ces contrats pleins de trous nécessitent un régime indemnitaire spécial. Une vision étroite du régime des intermittents oublie de considérer l'économie du spectacle dans son ensemble et de faire porter sur les employeurs des charges et des obligations assumées dans tous les autres secteurs d'activités.

Refuser le dialogue est une chose, refuser de servir de faire-valoir à un ministre en visite de communication en est une autre. Le dialogue, ce n'est pas dans la rue au détour d'une visite qu'il s'engage. Aurélie Filippetti a mal défendu ce dossier, comme tant d'autres. Sur ce terrain, elle a été très faible face au Medef et aux représentants des producteurs audiovisuels.

Les intermittents ont choisi de ne pas saboter Avignon, avec les retombées économiques considérables qui ne leurs seront pas comptabilisées au moment de la discussion sur leur régime indemnitaire. Mais ils avaient averti la ministre qu'elle ne serait pas bien accueillie dans un contexte où ce sont eux qui font tous les efforts tandis qu'elle viendrait les mains vides se faire voir à une première. On ne doit jamais être grossier ni vulgaire, encore moins violent. Mais, lorsqu'on est ministre et qu'on a échoué à défendre un statut qui n'a rien d'un privilège, on se fait discrète. Elle a tenu à être présente, elle a eu tort. Tous les ministres de l'agriculture le savent, Edith Cresson en tête : il ne fait pas bon de chauffer inutilement ceux qui triment. Agriculture, culture, même destin de professionnels sans horaires, sans stabilité des ressources, sans certitude du lendemain.

Autre chose est de siffler le chef de l'Etat un 14 juillet. La ministre a été secouée dans l'exercice d'une fonction qui lui crée des devoirs et des servitudes : c'est la loi du sport. Le 14 juillet, le chef de l'Etat représente la France. Je n'ai pas souvenir que N. Sarkozy eut été sifflé un 11 novembre ou un 14 juillet. Si tel eut été le cas, je l'aurais désapprouvé fortement. On ne siffle pas un représentant de l'Etat lors d'une commémoration officielle.

moncreiffe

La grossièreté ne serait-elle pas plutôt le fait du personnel politique ?

Propos orduriers, gestes grossiers, ricanements méprisants. C’est le spectacle navrant que donnent les députés tous les mardis et tous les mercredis, lors des séances de questions au gouvernement.

Discours creux et simplistes des ministres qui traduisent une attitude condescendante à l’égard du bon peuple, supposé manquer de vocabulaire et d’esprit critique.

Reniement du socialisme, acceptation béate de la mondialisation, politiques économiques antisociales, cadeaux faits au grand patronat sans aucune contrepartie. Je pourrais poursuivre encore longtemps.

Comment s’étonner, dans ces conditions, que les braves gens respectent de moins en moins le personnel politique ?

Même si dans le cas d’Aurélie Filippetti, c’est plutôt injuste. Car elle défend, autant que possible étant donné sa faible marge de manoeuvre, les intérêts des intermittents du spectacle.

Comme aurait pu le dire Raffarin dans une de ses célèbres envolées lyriques : l’attente est forte, mais la déception est grande.

Jabiru

@genau

Si la CGT signait des accords en masse, cela se saurait !
Elle ne signe jamais rien de peur de se compromettre. Il est bien connu que critiquer et démolir c'est plus simple que construire.

Caroff

L'intermittence touche les cerveaux de ces gens, à n'en pas douter.
Leur cas n'est guère défendable et de nombreux rapports ont stigmatisé leur régime dérogatoire.
En ce qui concerne Filippetti je l'ai croisée alors qu'elle jouait les utilités au cabinet de la dame Voynet. Gentille fille, pas sotte (Normale sup quand même) mais aussi faite pour être ministre que moi pour jouer du trombone à coulisse, et je jure devant la dame Taubira que ça ne fait pas partie de mes compétences !

calamity jane

@Parigoth pour le dernier paragraphe du commentaire de 14h16 !

Mais que faisait la CéGéTé à cette heure-là ? Cégété petit... gété pas grand...

calamity jane

Avignon, Avignon ? Attendez cela me dit quelque chose ! Il n'était pas question de supprimer le festival pour cause d'élections ? Mais, elles ont eu lieu alors ?
Et le Maire du parti de la fifille à son papa a été élu ?
Yakekchoskikloch là-dedans ! j'en reviens immédiatement...:-)
Des grossièretés qui s'éloignent de plus en plus de l'intrinsèque fond du peuple français qui voudrait qu'il soit préférable d'être à plusieurs pour taper ou attaquer un, une seule !
D'après des interrogations faites par plusieurs journaux et magazines, le supposé public a parfaitement compris les enjeux de ces cégétistes de la culture qui vont finir par nous faire pleurer considérant leur travail pire que celui des anciens mineurs ! mais en se levant moins tôt ! mdr.

Tipaza

Il y a de la jacquerie dans les mouvements relativement spontanés qui traduisent successivement l’exaspération et l’inquiétude des différentes composantes sociales de la France.

De la jacquerie au sens de l’Ancien Régime où le peuple s’exprimait par des mouvements brutaux et brefs. On sait ce que ça a donné par la suite.

Et il y a du Régent chez Hollande dans sa façon de ne rien faire dans l’essentiel, tout en déstructurant la société française par des réformes sociétales inutiles au regard des urgences réelles et par sa volonté de recomposer le territoire sans vraies consultations.

Ceux qui connaissent le film remarquable de Bertrand Tavernier, "Que la fête commence", seront probablement frappés comme je le suis par la ressemblance de Hollande avec Philippe Noiret dans le rôle du Régent.

Ressemblance physique mais aussi morale, le cynisme du personnage et sa lucidité concernant un avenir qu’il devine sombre, correspondent à ce que j’entrevois chez Hollande.

Savonarole

La grossièreté et l'intermittence de la justice française :

Houlette sur la sellette... elle va être "entendue", suite à une plainte du Bâtonnier Sur...
J'en avais parlé ici...
"Le chauffeur d'Eliane Houlette est en taule, la "Superprocureure" de la République chargée de tous les dossiers Sarkozy a laissé traîner sur le siège arrière de sa voiture de fonction des dossiers sensibles que l'on a retrouvés au domicile du chauffeur... Que les femmes sont étourdies...
Et après on nous fait passer les fins limiers de Mediapart pour des as de l'investigation journalistique..."
(Cf Le Parisien)

Rédigé par : Savonarole | 25 juin 2014 à 21:20

"Me Sur a déposé en son nom, mais également pour le compte de l'ordre des avocats de Paris, une plainte contre X, mercredi 16 juillet. « Les fuites à répétition ne peuvent venir que des juges, du parquet ou des forces de police », avait-il assuré le même jour au Figaro. L'avocat avait précisé : « Notre plainte aura pour conséquence que les juges qui enquêtent sur les affaires Sarkozy seront sans doute entendus à leur tour, y compris le procureur financier Eliane Houlette, nommée en janvier. »

À l'ombre des remparts

C'était il a quatre ou cinq ans. J'allais participer à un spectacle de Jérôme Savary (JS).
La cité de Carcassonne, lieu magique, avait été difficile à atteindre. Il faut dire que mon fauteuil roulant n'était pas très adapté aux vieilles pierres. Mais enfin, après moult pérégrinations, j'y étais. Ce fut le jour où JS donna la parole aux intermittents du spectacle, en échange de leur retrait de la scène, après avoir écouté leurs doléances. Que croyez-vous qu'il advint ? Ils restèrent sur place !! Et alors, moment magique, JS prit le micro et durant près d'une heure, avec esprit, les remercia de leur manque de parole. Il fut cruel et le public, d'abord furieux, s'amusa de la déculottée publique de ce groupe de cinquante à soixante intermittents. Ah, j'oubliais, l'une des principales comédiennes du spectacle (je ne venais pas pour elle) était Arielle Dombasle. Elle n'eut pas le courage de se présenter sur la scène au côté de JS. La fin de l'histoire me direz-vous ? Aucune, si ce n'est que ces "gens" ont privé un paraplégique d'une rare occasion de sortir de son trou. Alors encore mille fois merci à Philippe Bilger de ses billets .

genau

Cette conduite de Grenoble, sans me réjouir, me fait sourire.
Ministre ? et alors ? Cela veut dire serviteur. Confrontée à des syndicalistes qui, dans divers domaines, démontrent leur propension à la grossièreté et la violence, elle a subi ce que la démocratie idéologue a engendré.
J'en reviens toujours à ces maghrébins matraqués sur le port de Marseille par les cégétistes, valaient-ils moins que la ministre ? Ces gens avaient droit au même respect, mais peu importe, le dénominateur commun, c'est la CGT.
La CGT se targue de signer des accords d'entreprise en grand nombre, exact, ce qui n'a rien à voir avec sa politique globale de destruction de l'économie pour conserver :
1 - un pouvoir décerné par la politique du CNR sur des critères controuvés et non par les salariés.
2 - des privilèges financiers considérables
mais sans s'apercevoir que l'économie la rattrape inexorablement.
Quant à la délicatesse dont les rapports sociaux pourraient se parer, permettez-moi d'en sourire également. Quand on a vu la violence exercée par les contrôleurs URSSAF, Bercy, Caisses de retraite, inspection du travail, etc. harcelant les entreprises, qui n'y sont quand même pas pour rien, la violence physique répugnante des gendarmes contre les commerçants de Bastia, une ministre conspuée, ça n'a pas grande importance, même si dans le cas des contrôles, la violence n'est que morale et verbale et si avec la CGT on descend d'un cran vers l'agression physique. Quant aux gendarmes ils sont hors concours, et font d'ailleurs l'objet d'enquêtes qui pourraient aboutir à de sages décisions.
Evidemment, vous avez raison quand vous mettez en lumière le manque de respect que ce gouvernement essuie.
On pourrait ajouter que les charges permanentes contre les dirigeants, depuis la fin du mandat de VGE, ont progressivement érodé la fonction gouvernementale. La compromission renforcée dans des affaires d'argent, la politisation des juges, la haine sociale sans cesse rallumée par la conjonction de la fraude et de la violence des contrôles créent un climat qui n'a pas grand-chose de culturel et ne permet même pas de respecter la matière que traite le ministre et non la ministre elle-même.
Cela dit, ayant travaillé longtemps en Avignon, je puis vous assurer que les intermittents, en général, sont avides de savoir et de compétences.

Jabiru

On ne peut pas, dans ce domaine, reprocher au pouvoir en place d'engager des réformes drastiques en vue de limiter les déficits publics. Dans la catégorie intermittents du spectacle c'est comme dans une auberge espagnole, on trouve tout et n'importe quoi. Des artistes bien sûr mais aussi des techniciens, des fonctions support pour faire tourner la machine mais également des petits malins spécialistes de l'oisiveté à bon compte. Cent mille allocataires pèsent un milliard de déficit selon la Cour des comptes. Et ce qui n'est pas normal c'est que ces CDD qualifiés intermittents soient mieux traités que les autres CDD "normaux". Trois mois de travail = huit mois d'indemnisation. Ce qui n'est pas acceptable non plus c'est que les entreprises du spectacle profitent également du système en faisant peser la précarité sur la solidarité nationale. Et comme d'habitude une CGT "jusqu'auboutiste" s'oppose à toute renégociation qui permettrait de remettre de l'ordre dans les comptes. Que certains extrémistes passent aux insultes est inacceptable et c'est la raison pour laquelle le pouvoir doit rester ferme et fasse en sorte de ne pas perdre la face. Quant à ceux qui paralysent, qu'ils continuent donc, ça permettra de purger une situation qui ne peut durer. Si M. Valls veut marquer des points, c'est le moment pour lui de s'affirmer.

duvent

Ce qui est parfaitement clair c'est que le spectacle n'est plus dans l'art mais dans la manière... Et ici, elle est grossière comme de bien entendu ! La Ministre est soit sotte soit ridiculement satisfaite de son interprétation (quelle héroïne !) ?
Qu'allait-elle donc faire dans cette galère ? Une représentation peut-être ? Les intermittents croient pouvoir nous imposer leur art ridiculement pauvre et devenir enfin des fonctionnaires de la culture... S'ils avaient un tant soit peu de connaissance de l'art ils n'oseraient une telle impudence. Mais puisque nous voyons chaque jour de la fatuité et de l'arrogance comme une marque de supériorité, il aurait été plus fin, de la part de Mme la Ministre de ne pas se commettre d'une façon si puérile. Par ailleurs, ce festival a vécu et ne donne satisfaction qu'à ceux qui veulent montrer leur chapeau ou leur auto... Sur le plan économique Avignon se plaint de ses pertes colossales, il faut penser à un certain boutiquier qui arrivait à écouler son stock d'anchois des tropiques ! Comme c'est amusant... Les artistes, où sont-ils ? A croupir car leur art ne répond pas à la norme que les spéculateurs et autres tiroirs-caisses ont décidé !

Yves

Les intermittences de la grossièreté... et pendant ce temps- là...
Le traitement subi par le ministre de la Culture est d'autant plus injustifiable qu' Aurélie Filippetti passe pour une active avocate des intérêts de ses "administrés".
Si un groupe mérite la réprobation, c'est bien celui des tricheurs du spectacle, employeurs, artistes, électriciens, menuisiers, chauffeurs etc. qui profitent abusivement des cotisations des autres corps de métier (sauf des fonctionnaires et des élus, rassurez-moi).
Et pendant ce temps-là...
Pendant que ces grossiers geignards passent leur temps à parasiter notre économie sociale, comparons à la situation de leurs collègues des États-Unis, illustrée par la conversation in situ que voici.
Un couple français attablé au restaurant remarque rapidement l'esprit d'à propos du serveur, sa capacité à discrètement exploiter un détail trivial, et, pour employer un gros mot, à faire montre de culture.
- Il y a longtemps que vous êtes serveur ?
- Non, c'est une de mes activités de secours, entre deux scénarios. I am a writer.
- Est-ce que ce n'est pas dangereux pour votre carrière de perdre contact de temps en temps avec le milieu ?
- Non, globalement j'y trouve des avantages ; la fréquentation de mondes nouveaux me fait découvrir de nouvelles sources d'inspiration. Et puis quoi de plus naturel que de travailler pour gagner sa vie ?

Cactus à plein tant

Monsieur Bilger nous sommes tous deux depuis longtemps des intermittents du travail qui travaillons à plein temps, non ? Ne cherchez pas à les comprendre ! (J'ai un résumé à la demande de la triste réalité sur commande) j'y reviendrai, là j'ai piscine comme à l'époque où la télé "semblait" déjà encore libre !! La belle époque ? Même pas ! Même si Sarko gît ce que personnellement je doute où j'habite - Desproges - la tendance est au sotscialononcommunistes, non ? Sissi ! Sinon si la grossièreté c'est vouloir péter plus haut que son QI, on est au bout du bout des bancs, non ?

Parigoth

Et je n'oublie pas ce que le président de la République a dû subir impavide lors du défilé du 14 juillet (...)

Le problème est qu'en France le personnage qui est supposé être le chef de l’État n'est qu'un Premier ministre bis, ce n'est en fait qu'un chef de parti juge et partie, ce n'est pas l'équivalent d'un symbole hiératique planant au-dessus de la mêlée à l'instar du souverain britannique, par exemple.

Même sans forcément justifier les sifflets, nous ne pouvons tout de même pas reconnaître qu'il aurait été bienséant de le couvrir d’applaudissements et de vivats.

Peut-être qu'un silence de mort accompagnant son passage, dos tourné, aurait été la mesure la plus appropriée.

Parigoth

Il ne s'agit pas de faire du sexisme à rebours et d'inviter à la retenue face à des femmes ministres. Dès lors qu'elles ont accepté cette fonction, elles sont soumises à la condition commune des responsables politiques.

J'aime vous le voir écrire.
C'est la règle du jeu, voir une autre affaire montée médiatiquement en épingle portant sur une caricature.

Bien entendu, cela ne signifie pas qu'il faille tomber dans l'excès voire l'abjection quand on s'en prend aux « responsables » (?) politiques pour dénoncer leur comportement.

le bédouin fou

Cher Monsieur Bilger,

Je pense qu'également une politesse élémentaire est nécessaire et que cet épisode n'est pas très glorieux pour les intermittents.

Mais justement il faut cependant modérer notre jugement en tenant compte de plusieurs faits.

D'abord la présentation par les médias, depuis le départ guère favorable aux intermittents (et aux mouvements sociaux en général) : sait-on vraiment si l'Etat n'a pas lui-même fait le butor de son côté ? Une information "oubliée" et tout est coloré d'une autre façon.

Ensuite, la politesse, les règles sociales voire la justice en général n'ont-elles pas finalement pour objet la conservation de la structure sociale, et que pour "évoluer" il faut savoir se montrer odieux, comme les révolutionnaires jetant aux orties tous les usages anciens, qui revinrent une fois les gagnants fermement aux commandes ?

Enfin dans un conflit, vous avez des phases de dialogue et des phases d'intimidation où l'on cherche à prouver sa force, afin de convaincre l'autre qu'on est du bon côté du rapport de force.

Voilà, je préfère les usages réglés, mais tout dépend du contexte.

fabre

Normal 1er se cachant la plupart du temps, les citoyens ont peu d'occasions de le conspuer, d'où les sifflets du 14 juillet ! Pour paraphraser Saint-Simon on ne respecte pas le président parce qu'il est président, mais en raison de ses qualités ! En ce qui concerne Filippetti, le personnage est si insignifiant !!

Paul Duret

M. Bilger,

Je ne peux que partager totalement votre billet.
Quel pays a un régime d'indemnisation aussi favorable que celui appliqué par la France ? Aucun, et certains intermittents feraient bien de voyager à travers le monde.
Il faut voir dans cette lutte une manœuvre de la CGT pour contrer la CFDT et le gouvernement ; et donc point de dialogue possible. C'est comme lors de la dernière grève à la SNCF ou la prochaine à Air France.
Ceci étant dit, il paraît assez maladroit d'avoir modifié ce régime juste avant les festivals d'été. Novembre aurait été moins risqué.

Marc Ghinsberg

Tout à fait d'accord. Il est consternant, mais ce n'est pas nouveau, que ceux qui réclament le plus fort le dialogue, soient ceux-là mêmes qui le refusent quand il se présente.

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