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15 juillet 2014

Commentaires

Guzet

Ces épisodes révèlent l'implosion de l'institution judiciaire, à la suite d'une lente érosion qui ne date pas d'hier et qui est à l'image du processus de désintégration qui touche l'ensemble de la société française dans presque tous les domaines...

Robert

@ JDR

Vous me ferez la grâce de considérer que je n'impute pas à Monsieur Hollande le fait que la France ne dispose que de strapontins au Parlement européen.

J'ai simplement voulu évoquer le fait que la personnalité de Monsieur Hollande n'est pas de nature à inverser cette tendance et que l'influence de la France au sein des institutions européennes se révèle de plus en plus faible. D'autant que la France dispose de bien moins de sièges que l'Allemagne (un différentiel excessif à mon avis), fait qui n'est pas imputable à Monsieur Hollande. En revanche l'échec du PS aux dernières élections européennes lui est tout aussi imputable qu'aux caciques de ce parti. Et ce n'est certes pas l'UMP dans son état actuel qui pourra relever le gant !

Quant à Monsieur Moscovici, je n'ai pas le sentiment que son passage à Bercy ait été un franc succès et je ne pense pas que son influence au sein de la commission européenne sera aussi importante que vous le supposez ou l'espérez.
Au-delà de la très haute idée qu'il se fait de lui-même, je ne le perçois pas comme ayant une personnalité à la hauteur des enjeux, d'autant que les commissaires européens sont censés perdre leur esprit national à Bruxelles. Et l'influence de Monsieur Hollande par son intermédiaire sur la politique de Bruxelles me laisse pour le moins dubitatif ! Mais je souhaite me tromper.

Alain Meyet

A propos de l'affaire Leclère / Taubira (si on peut l'appeler ainsi...), un collègue antillais m'a fourni les condamnations exactes qui ont été prononcées par le tribunal correctionnel de Cayenne.

S'agissant de l'action publique (condamnation pénale) :

Pour Mme Anne-Sophie Leclère : 9 mois d'emprisonnement ferme ; pas d'amende ; inéligibilité pour 5 ans.

Pour le Front national : amende de 30000 E.

S'agissant de l'action civile :

Condamnation solidaire de Mme Leclère et du Front national à verser au Mouvement Walwari (unique partie civile) 50000 E à titre de dommages-intérêts et 3000 E pour les frais irrépétibles.

Il m'a par ailleurs indiqué que le jugement en cause est consultable sur Internet. Pour cela, aller sur Google et taper les mots : "youscribe attendus jugement cayenne".

J'ai essayé, et effectivement ça fonctionne (pour l'instant ?).

Chacun pourra se faire sa propre idée, et je serai particulièrement attentif à l'analyse que fera Monsieur Bilger du raisonnement alambiqué fait pour réussir à condamner le Front national...

Alain Meyet (Paris)

Parigoth

@Alain Meyet
il est tout à fait loisible de commenter une décision de justice.

Bien que non spécialiste, je crois savoir que c'est le fonds de commerce des écoles de droit.

Parigoth

@Alain Meyet
Il va de soi que l'attitude et les propos de Mme Anne-Sophie Leclère étaient éminemment racistes et qu'il convenait de condamner sévèrement leur auteur.

Éminemment, éminemment, comme vous y allez !
Nous sommes là dans le domaine de l'interprétation et du procès d'intention, donc de la subjectivité la plus totale.
Rien à voir avec les appels au meurtre lancés en clair devant une synagogue ces jours-ci et n'ayant semble-t-il guère ému les indignés de service.
Au passage, j'ai déjà évoqué cette question ici, j'attends toujours que l'on me donne une définition juridique précise du racisme, avec ses limites permettant d'éviter de tomber dans l'arbitraire.

Je rappelle aussi que le fait de se faire caricaturer en singe fait partie de la règle du jeu quand on se pique de jouer un rôle politique.
C'est une tradition française depuis plus d'un siècle, mais que l'on retrouve aussi dans d'autres pays.
Pour mémoire, Hollande, Mélenchon, Sarkozy, Ségolène Royal, Martine Aubry, Montebourg, Jean-Marie Le Pen et d'autres ont été caricaturés ainsi.
Si les gens ne veulent pas se faire caricaturer, qu'ils fassent autre chose que de la politique.
Voudrait-on, sous le prétexte qu'un jugement - disons discutable - a été rendu à Cayenne (c'est moins loin que Papeete), nous forcer à renoncer à nos libertés constitutionnelles ?

Alain Meyet

Réponse à Jabiru...

Réclamer la démission de M. François Hollande en qualité de président de la République serait absurde, les institutions de la Ve République n'ont pas été établies pour qu'une crise soit réglée par ce qui provoquerait une autre crise...

En réalité, la vraie question à se poser est celle-ci : M. François Hollande, président de la République, fait-il preuve de manquements à ses devoirs qui sont manifestement incompatibles avec l'exercice de son mandat ? Si tel est le cas, il est tout bonnement "destituable" !

J'ai cité les termes de l'article 68 de la Constitution. Alors, que les parlementaires prennent leurs responsabilités et agissent en ce sens. Seul problème (de taille) : la loi organique que prévoit la Constitution, nécessaire pour que cette procédure (instituée en 2007) puisse trouver application, n'a toujours pas été adoptée à ce jour...

En revanche, réclamer à cor et à cris une dissolution de l'Assemblée nationale paraît bien plus judicieux. Cet acte du président de la République permettrait de faire entendre la voix du peuple en cette période de crise politique, alors que se creuse un fossé entre les gouvernants et la nation, laquelle n'est pas correctement, loin s'en faut, représentée par les députés actuellement élus.

Alain Meyet (Paris)

Alain Meyet

Il va de soi que l'attitude et les propos de Mme Anne-Sophie Leclère étaient éminemment racistes et qu'il convenait de condamner sévèrement leur auteur. Mais je persiste à penser que l'incrimination retenue (provocation publique à la haine raciale : article 24, 6e alinéa, de la loi du 29 juillet 1881) n'est pas correcte, car on est plutôt en présence, me semble-t-il, d'une injure publique raciale (article 33, 3e alinéa, de la même loi - qui n'est pas intégrée au Code pénal).

Mais on ne peut en dire davantage, tant que l'on n'a pas lu le jugement en question (l'intéressée, d'ailleurs, ne semble pas l'avoir encore reçu...).

En tout cas, une chose est certaine, et que l'on ne se méprenne pas : contrairement à ce qu'on dit (ou veut faire croire) parfois, il est tout à fait loisible de commenter une décision de justice. Ce qui, en revanche, est interdit et constitue un délit, c'est de jeter le discrédit sur une décision juridictionnelle, dans des conditions de nature à porter atteinte à l'autorité de la justice (cf. Code pénal, article 434-25).

Ainsi, poserait certainement problème, par exemple, l'attitude d'un ancien président de la République qui se mettrait à jeter systématiquement l'opprobre sur le fonctionnement de la justice et l'impartialité des juges. Mais là, franchement, on tombe, n'est-ce pas ? dans la plus pure fiction...

Alain Meyet (Paris)

Jean-Dominique @ Robert

Robert, bien bonne, celle-là ! Au Parlement européen, la faible représentativité française aux présidences de commissions n'incombe aucunement au gouvernement et à F. Hollande ! C'est la droite qui est majoritaire au Parlement européen et l'UMP n'a pas réalisé un bon score électoral en se situant derrière le FN (je n'énumère pas les raisons, il faudrait trois tomes sur papier bible). L'UMP est donc incapable de peser face aux autres partis du PPE, veuillez vous adresser à qui de droit.
Quant à la Commission, pardonnez encore, mais la négociation concernant le représentant français (P. Moscovici) porte sur l'un des portefeuilles les plus importants : affaires économiques et financières. Ca n'est pas fait encore, certes, mais je vous donne rendez-vous dans quinze jours pour juger du peu d'influence de Hollande à Bruxelles.

Parigoth

@sans doute
traiter une personne de sale con de blanc ou de noir ou autre n'est pas la même chose que de dénier à une personne humaine son humanité.

C'est pourtant ce qu'ont fait les magistrats du Conseil d'Etat quand ils ont refusé de considérer le paucirelationnel Vincent Lambert comme appartenant à l'humanité, pour justifier sa condamnation à mort.

Assimiler à un animal c'est donner un permis de chasse.
Les caricatures d'hommes politique de tous bords en animaux sont monnaie courante depuis longtemps et partout dans le monde et personne n'a jamais considéré cela comme étant un permis de chasse.

Jabiru

@Robert

Fidèle lecteur du volatile du mercredi depuis bientôt une cinquantaine d'années, j'avais relevé comme vous cette info qui n'a pas fait la Une des journaux. Heureusement qu'il existe encore des journalistes curieux et indépendants pour éclairer nos lanternes. Décidément tout fout le camp !

Robert

Cela coince et pas seulement en interne. Un petit article paru dans Le Canard enchaîné d'hier, intitulé "Les strapontins français de Bruxelles", est parfaitement parlant quant à l'état d'abaissement de notre pays au sein de l'Union européenne.

Au sein du Parlement européen, sur les vingt présidences de commissions parlementaires, deux sont assumées par des Français. Outre la présidence du Parlement, l'Allemagne en dirige cinq, le Royaume-Uni quatre, l'Italie trois, la Pologne quatre (dont celle de Sécurité et Défense) alors que la France dispose de la plus forte armée d'Europe et est seule capable d'intervenir sur des théâtres extérieurs... Continuerons-nous d'avoir un commissaire européen à un poste névralgique ou simplement important ?

C'est bien là que l'on peut mesurer l'importance de l'influence qu'exerce le président Hollande...

sans doute

Avec Madame Leclere on est au-delà de l'insulte raciste : traiter une personne de sale con de blanc ou de noir ou autre n'est pas la même chose que de dénier à une personne humaine son humanité. Assimiler à un animal c'est donner un permis de chasse. Les génocides n'ont pas commencé autrement. C'est cet aspect des choses que l'on ignore lorsque l'on relativise de tels propos, destinés, de plus, à un large public (réseaux sociaux et milieux politiques). A Cayenne on n'a pas oublié que jusqu'à très récemment on exposait certaines personnes dans des zoos. Et la France métropolitaine ne devrait pas oublier son passé de discrimination coloniale avec autant de facilité. Cette dame, consciemment ou non, réactive une croyance en la hiérarchie des races qui a motivé esclavage, colonisation, trafic d'êtres humains, bref les pires exactions humaines. Il est juste que cela soit durement condamné. Cette personne qui dénie des droits humains à une autre personne, bénéficie du droit de faire appel. Espérons que cela lui permette de réaliser ce qu'est un Etat de droit.

Xavier NEBOUT

@JDR

Vous semblez confondre 90 % des actifs qui travaillent avec 90% des actifs qui perçoivent un revenu.

La France a le record du nombre de fonctionnaires et assimilés dont bon nombre de fonctionnaires territoriaux à l'emploi plus ou moins fictif et à prédominance de gauche, plus un nombre incalculable d'emploi plus ou moins fictifs via un nombre incalculable d'associations subventionnées plus ou moins bidon et à forte prédominance de gauche aussi.

Plus encore un nombre incalculable d'agences, commissions, commissariats, conseils et assemblées pour planqués aussi inutiles que bien rémunérés.

Parigoth

@jack
Madame Leclère a comparé Madame Taubira à un singe. C'est honteux, inadmissible.

Admettons.
Mais alors, pourquoi cela ne poserait-il pas de problème pour d'autres personnages du monde politique ?


Et l'égalité, dans tout cela ?

Jabiru

@Camille

Aucun des deux que vous citez.

zomia

"Je l'ai trouvé convaincant et sur ce plan à la hauteur de la République.Tout simplement, parce que dans cette matière délicate, on n'exigeait de lui que cette indifférence polie, que ces mots sensibles."

M. Bilger vous confortez M. Hollande dans son éternelle position privilégiée... celle de l'indifférence polie !
Et M. Hollande est convaincant - là - parce qu'il est bien dans sa vraie personnalité.

J'ai lu, comme beaucoup, votre billet sur l'affaire de la condamnation de Mme Leclère.
Neuf mois de prison ferme et 50 000 euros d'amende. A ce rythme-là si l'on établit une courbe de comparaison les condamnations pour meurtre, pédophilie, viol, torture devraient se terminer par une condamnation à mort.

semtob

Cher Philippe,

Il y aurait donc quelque chose qui coince en ce beau pays ?
Cela ne serait plus le pays du bonheur des dames malgré la parité ?
Serions-nous dans les coulisses de l'Alcazar ?
Nous avons censuré les paroles de Christian Clavier dans le film "Le Père Noël est une ordure" parce que nous devons nous convaincre qu'il n'y a pas de quoi en faire un fromage si tout est immobilisé, grippé dans le pays.
Quoique. Il semblerait que les oiseaux brûlent à cause des panneaux solaires, que ces panneaux attirent les insectes qui eux-mêmes attirent les oiseaux et que toutes nos routes sont truffées d'amiante et que nous n'avons trouvé aucune réponse pour ces nids-de-poule hautement toxiques.
Que chaque fois qu'il y a des travaux de rénovation de ces routes, nous respirons cet amiante à pleins poumons.
Que Madame Royal serait en bonne négociation pour que l'autorisation de l'exploitation du gaz de schiste au Sahara par la société Total se fasse tout en douceur écologique.
L'exploitation et l'expérimentation de nouvelles techniques de fracturation auraient déjà commencé grâce à un accord entre Royal et Sellal Abdelmalek et Bouteflika. Déjà onze forages depuis juin.
C'est ce double langage généralisé qui coince, qui grince.
françoise et karell Semtob

jack

Madame Leclère a comparé Madame Taubira à un singe. C'est honteux, inadmissible. On peut critiquer l'action de la ministre de la Justice, cependant agir de cette manière, c'est abject. Mais de là à la condamner à 9 mois ferme et 50 000 euros d'amende ! La facture est salée et on peut se demander si des délinquants sont punis avec la même sévérité pour protéger la société.

Camille

@ Jabiru

Puisque vous demandez la démission de Hollande, pour insuffisance notoire, j'imagine que vous avez déjà une idée du candidat idéal pour prendre sa succession. Sarkozy ? Marine Le Pen ?
Voyons un peu quelles seraient les conséquences d'une démission surprise maintenant: le pays se mettrait subitement en campagne électorale pendant des semaines, et tout s'arrêterait, tous les centres d'intérêts convergeraient vers l'Elysée vacant.
A l'UMP, petits meurtres entre amis, un programme inexistant, un candidat élu dans la précipitation, ou un candidat auto-proclamé, Sarkozy, dont on sait que 65% des français ne veulent plus.
Au Front National, roulements de tambour, mais la démission de Hollande n'arrangerait personne, Marine Le Pen a encore besoin de trois ans pour rassembler, peaufiner son équipe, mettre des relais en place, et que son père se fasse un peu plus discret. Actuellement, rien ne dit que même une improbable coalition des droites ferait franchir à Mme Le Pen la barre des cinquante pour cent des votants.
Le centre et les écologistes, les divers droites, divers gauches, les extrêmes de tous côtés, les Bayrou, les Mélenchon, même en s'unissant, ne représentent pas de forces suffisantes pour une quelconque majorité.
Et un autre socialiste président ? Pour quoi faire ?

Cette démission que certains demandent de façon cyclique, pardon de le dire en citant de Gaulle, ce serait la chienlit, mon bon monsieur. Un pays en crise, écartelé, qui se voit brutalement infliger une crise politique sévère avec un président démissionnaire, c'est inenvisageable pour la sûreté et la tranquillité de l'état et des citoyens.
Ne soyez donc pas si pressé. Trois ans passent vite, cela permet de donner du temps au temps, actuellement n'importe quel autre président ne ferait pas mieux que Hollande, surtout pas Sarkozy qui a des problèmes avec l'arithmétique et a aggravé la dette de l'état de cinq cent millions d'euros entre 2007 et 2012,et qui attend que la justice démêle toutes ses affaires.

Qu'il le veuille au non, le devoir d'un chef d'état en bonne santé est de rester au pouvoir, ne serait-ce que pour éviter une crise politique majeure d'où le pays sortirait en charpie. Trois ans est le temps nécessaire pour que doucement tout se décante, pour que les partis s'organisent et mettent programmes et candidats en place, et que le vote final soit accepté par tous de façon incontestable.

La situation des entreprises françaises n'était déjà pas florissante sous les gouvernements précédents. Le rétablissement de leur bonne santé ne se fera pas en un jour, il ne faudrait attendre aucun miracle pour elles, ni si Hollande reste comme c'est son droit et sa légitimité la plus absolue, ni en cas d'élections anticipées.

Jabiru

@Alain Meyet

Intéressante analyse juridique permettant d'interjeter appel avec de bonnes chances d'être entendu. Mais ce que j'en dis...

Alain Meyet

Il y a beaucoup de choses en France qui "coincent"... à commencer par l'autorité judiciaire !

Précisément, que signifie le jugement rendu par le tribunal correctionnel de Cayenne, comment le comprendre ?

On sait qu'il a sanctionné Mme Leclère pour le délit de "provocation publique à la haine raciale" (curieusement rebaptisé par les médias d'incitation à la haine raciale), prévu à l'article 24, 6e alinéa, de la loi du 29 juillet 1881.

Mais où trouve-t-on une telle provocation ? En quoi le photomontage qui lui est reproché est-il susceptible de pousser certains à adopter un comportement raciste ?

Non, ce qui devait être reproché à la prévenue, c'était de s'être livrée à une injure publique raciale, délit figurant à l'article 33, 3e alinéa, de la loi de 1881. Et les peines ne sont alors pas les mêmes...

D'ailleurs, comment le tribunal a-t-il pu prononcer une amende de 50000 E, alors que la loi, en tout état de cause, la limite à 45000 E ?

Par ailleurs, la règle est que, en principe, est compétent le tribunal du lieu de l'incrimination (Charleville-Mézières, et non Cayenne). Et France Télévisions, dans tout cela ? France 2, à l'instar des organes de presse, ne s'est-il pas rendu coupable d'être complice, voire coauteur, de l'infraction ?

Que chacun cogite sur tout cela. Pour ma part, comme dirait l'autre... "no comment" !

Alain Meyet (Paris)

poil à gratter

Le désarroi de notre hôte me fend le coeur.

Les questions ou explications emberlificotées de certains, encore surpris du néant que distille le gouvernement, méritent un peu mieux.

Comme le phénix, le gouvernement de cynique pépère parade et blablate, avec un code du travail (grossi et engraissé sous Giscard, Chirac et même Sarko) dans chaque main, accompagné sous les huées de Filoche le bien nommé, du serpent à lunettes qui cornaque FO, sans négliger le saboteur qui fait la roue du paon pour bien mettre aux arrêts ceux qui travaillent et produisent encore... eh bien toute cette panade oblige au devoir et au plaisir de remettre en ligne l'explication du coinçage.

La pédagogie c'est répéter.

A lire jusqu'au bout, à méditer, commenter et plus si affinités.

François Hollande, 60 ans, Manuel Valls, 52 ans, Laurent Fabius, 68 ans, Ségolène Royal, 61 ans, Benoît Hamon, 47 ans, Christiane Taubira, 62 ans, Michel Sapin, 61 ans, Arnaud Montebourg, 51 ans, Marisol Touraine, 55 ans, François Rebsamen, 62 ans, Jean-Yves Le Drian, 66 ans, Najat Vallaud-Belkacem, 36 ans, Aurélie Filippetti, 40 ans, Stéphane Le Foll, 54 an, George Pau-Langevin, 65 ans, Sylvia Pinel, 36 ans, dans la vie active depuis l’âge de 25 ans, Marylise Lebranchu, 66 ans, la gardienne vigilante des privilèges de la fonction publique ; les recalés au "chômage doré" : Jean-Marc Ayrault, 64 ans, Pierre Moscovici, 56 ans :
Nombre d’années passées en entreprise : 0.

Bernard Cazeneuve, 50 ans, dans la vie active depuis l’âge de 25 ans. Nous sommes là face à un dilemme. Alors que sa fiche Wikipédia et quelques articles de presse font état d’un début de carrière à la Banque Populaire, cet épisode n’apparaît pas sur la biographie officielle du nouveau ministre de l’Intérieur (par ailleurs très détaillée). Une tache sur son CV que l’homme politique a du mal à assumer vis-à-vis de ses collègues qui n’ont jamais mangé de ce pain-là ? Dans le doute, considérons que Bernard Cazeneuve a bel et bien vécu une courte expérience hors de la sphère publique. Nombre d’années passées en entreprise : 3.

Tous ces gens ne parlent que d'entreprises, la seule chose qu'ils ne connaissent absolument pas et qui dans leur univers soviet est une anomalie.

La messe est dite.

Le seul venant du privé privilégié - la médecine qui rend beau - avait compris qu'il fallait planquer son oseille gagnée durement et discrètement car la rente à vie garantie dans l'étatique n'existe pas dans le privé.
Le cocu, in fine c'est Cahuzac, ce "voleur" du privé !

Pourquoi chercher bien loin ce qui est sous notre nez et nos yeux ?

Celui qui a une autre explication à notre mouise nationale qu'il ne se gêne pas pour nous éclairer.

Jabiru

@Camille

Lui conseiller comme par exemple de démissionner pour insuffisance de résultats et incapacité de prendre des mesures concrètes de restructuration et de diminution de la dépense publique ? Quand on ne sait pas ou on ne veut pas on laisse la place à d'autres qui en auraient l'envie et surtout la volonté quitte à affronter l'impopularité de tous ceux qui coincent pour défendre leurs intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général.

Frank THOMAS

Certains ici-même prétendent que Hollande est un âne bâté que rien ne fera sortir de sa molle torpeur, même s'il s'efforce par une gestuelle déterminée et des portées de voix mal placées dans ses discours d'une lourdeur à faire peur, de se bâtir un personnage vaillant et hardi.

Je suis de leur avis : l'entreprise est vouée à l'échec et l'on aurait plus tôt fait de donner de la vigueur à une moule.

Mais j'oubliais les lunettes ! Incapable de prolonger son effort de régime qui l'avait conduit, à la fin de sa campagne, à flotter dans ses vêtements, il essaie - sans doute sur les conseils de ses communicants - de compenser ses rondeurs d'en haut et d'en bas en se donnant un air carré et sévère avec de tristes lunettes rectangulaires noir corbeau.

Quelle misère !

breizmabro

Pourquoi ça coince ?

Hollande est affligeant mais la justice guyanaise est consternante de bêtise.

Mme Taubira, qui ne commente jamais les décisions de justice, dit que le tribunal de Cayenne n'a fait qu'appliquer le Code pénal.

Si tous les délits, y compris ceux des fumeurs de joints étaient EGALEMENT sanctionnés conformément au Code pénal, l'équité serait respectée, et les matelas dans les cellules se multiplieraient...

Les violeurs de Lola ayant commis un crime seront-ils condamnés à trente ans de prison comme le prévoit le Code pénal ?

En même temps il faudrait déjà les retrouver, eux.

Joséphyne

@Jean-Dominique Reffait
"Oui bien sûr ça coince. Oui, sans doute, la vision énarchique de F. Hollande est à la fois froide et le détourne de réalités simples : comment transformer, par exemple, une bonne idée en catastrophe annoncée avec la réforme territoriale imbécile qui n'a pu sortir que de têtes vides d'histoire et de réalité humaine..."

Voilà un texte qui reflète parfaitement l'état de la France et de son gouvernement. Rien à ajouter, si ce n'est un profond soupir devant tant d'évidences.
Quand allons-nous nous réveiller ?

Jean le Cauchois

@Jean-Dominique Reffait
"Chacun est conscient que ce qui fonde la prospérité de l'entreprise dans laquelle il oeuvre, c'est une bonne stratégie..."

Je suis bien d'accord avec vous, pour avoir vécu ma vie professionnelle dans plusieurs entreprises industrielles successives... Mais dans les 90% d'actifs, il y en a un bon pourcentage qui n'a pas cette culture, cette expérience... Très peu de politiciens de la gauche française sont sans culture industrielle et économique pratique. Les dirigeants socialistes au pouvoir sont des professionnels de la vie politique : Wikipédia est le dénonciateur de leur formation, de leur parcours. Ce sont eux qui coincent et qui découragent. Les Américains appellent ça "ineptocracy" (il y a un site en français).

...Pour compléter mon propos, dans les explications de l'origine du terme "inaptocratie", je cite (cf ce site) : "La démocratie favorise non pas la compétence des dirigeants mais leur habileté à séduire l'électeur médian en lui faisant des promesses démagogiques. La politique devient alors un métier isolé de la vie économique et sociale réelle du pays, où c'est la communication qui domine ainsi que les combines partisanes". Tout est dit : la communication pour Manuel, les combines pour François = sûr que c'est bien coincé !!

Camille

Claude Sérillon quitte son poste de conseiller à la présidence. Il incombera à son ou à ses successeurs d'améliorer l'image publique de François Hollande, gros travail tellement les apparitions télévisuelles du président sont des contre-performances. D'abord, parce que Hollande n'a aucune nouvelle à donner du front, dans la crise et la guerre économique dans lesquelles nous nous trouvons, puis parce qu'au fil du temps, sa présence se lisse tellement qu'elle finit par se dissoudre dans le néant.
Triste constat.
C'est tellement navrant que même l'opposition, pourtant si forte au jeu de massacre, a mis une sourdine. Il est vrai qu'en ce moment, l'UMP a du ménage à faire chez elle, mais tout de même.
La mauvaise image est si forte, que si, contre toute attente, un redressement de la situation apparaissait au bout de trois ans, nous serions capable de ne pas nous en apercevoir, influencés par l'atonie au sommet.
Qui pourrait utilement conseiller Hollande ? La question reste ouverte.

Xavier NEBOUT

Tout en regardant notre pays couler avec son code du travail en main, il donne le droit de vote aux immigrés pour renforcer le Front national au détriment de l'UMP.
C'est ainsi que la pire nullité que la France ait jamais eu à sa tête entretient sa chance d'être réélu.

C'est ça Hollande.

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

« François Hollande, pour l'instant, n'a pas encore trouvé le moyen de se sortir des mots, de nous sortir des maux. »

Le problème avec François Hollande, c’est son côté consensuel. Il veut absolument contenter tout le monde, ce faisant il ne satisfait personne.

Il me rappelle un directeur que j’ai eu voici quelques années. Il était super sympa, prêt à rendre service, pas avare de blagounettes comme lui, mais il avait réussi à créer une ambiance détestable dans le service. En fait si on n’avait besoin de rien, on pouvait toujours compter sur lui.

Un chef doit assumer son rôle s’il veut se faire respecter et obtenir des résultats, quitte parfois à se montrer intransigeant avec ses collaborateurs quand ceux-ci ont fauté.

Le Général a écrit de belles lignes dans son livre « Le fil de l’épée » sur la solitude du chef. François Hollande ferait bien de s’en inspirer.

Jabiru

L'attitude de FH se précise de plus en plus. Spectateur plutôt qu'acteur, responsable de rien, c'est la faute des autres. Une stratégie, faire monter le FN pour être en situation Chirac en 2017. Et la nouvelle mode à l'Elysée c'est l'attitude Chirac ! Ca m'en touche sans faire bouger l'autre.
Et pendant ce temps la France pédale.

hameau dans les nuages

Aux dernières nouvelles, la vache aurait été vue près des arènes de Dax.

Ce ne serait pas une vache.

Malins les Béarnais, non ?

calamity jane

Triste, terne, tarabiscoté.
Pour en rajouter au commentaire de J.-D. Reffait, on peut se demander quel temps ces personnalités s'octroient pour s'occuper des affaires du pays, pour préférer à ce point
apparaître dans les différents supports médiatiques...! Aucun n'a la niaque ! ils se trouvent chacun une bonne tête de truc (j'ai bien écrit truc) les assistés, l'homophobie, les délinquants (ceux et celles auxquels on ne laisse même pas une chance) les autres ayant un peu plus de préférences pour la récidive, les étrangers, les catholiques, etc.
Dès lors, il est facile de dresser des murs d'incompréhension et d'oublier ce à quoi le collectif devrait s'atteler.
Tout est parti de là ; faire avaler le mariage pour tous alors qu'il s'agissait du mariage pour les homosexuels !
Pour le pacte de solidarité... ben euh...
Pacte ? Pas acte de solidarité, en traduction ?

fugace

Bonjour,

"Il a rappelé avec force son respect de la présomption d'innocence et de l'indépendance de la magistrature. Je l'ai trouvé convaincant et sur ce plan à la hauteur de la République. Tout simplement, parce que dans cette matière délicate, on n'exigeait de lui que cette indifférence polie, que ces mots sensibles..."

Il aurait exprimé cela - les yeux dans les yeux - vraiment !?

Alex paulista

C'était pareil sous Sarkozy, derrière l'agitation c'était le néant et la dette.

C'était pareil sous Chirac, qui a surfé sur le slogan de la fracture sociale et n'a cessé de ne rien faire.

C'était pareil sous Mitterrand, qui préférait laisser le temps au temps, et le chômage augmenter.

Sous Giscard on contemplait déjà le bout du tunnel, en laissant les avions renifler l'air par l'avant.

Bref, tout cela n'est pas très nouveau: les dirigeants politiques français depuis 40 ans n'ont au mieux que le pouvoir de récupérer les événements économiques ou la reprise quand elle survient par hasard.

Mais quand rien ne se passe, difficile d'espérer qu'ils insufflent quelque chose. Hollande a juste un peu plus de mal que les autres à nous enfumer parce qu'il vient après.

Yves

Le syndrome de Sault-de-Navailles.
Imaginez une belle journée d'été, une agréable route droite de Pau à Sault-de-Navailles et une voiture chargée de famille roulant bon train...
Soudain, une vache sortie d'un chemin dissimulé, accompagnée de tout un troupeau, entreprend sans façon de traverser la route.
Le conducteur s'arrête en catastrophe, descend de son véhicule, décidé à interpeller le vacher, encore occupé au loin par l'arrière-garde de sa troupe.
Vient le moment des reproches :
- Vous vous rendez compte que vous avez failli causer un accident grave ?
Le Béarnais matois cherche alors du regard l'animal de tête et lui adresse un vif reproche :
- Tu vois ce qui peut arriver ? Je vous dis tout le temps de ne pas traverser la route, tellement c'est dangereux.

Désarmé par le contre-pied, l'automobiliste oublie sa colère et, depuis lors, il pense au syndrome de Sault-de-Navailles chaque fois qu'il rencontre un type inconsistant et incompétent qui ne se sent pas concerné par ses responsabilités et reporte sa faute sur quelqu'un qui n'y peut mais.

Jean-Dominique Reffait

Oui bien sûr ça coince. Oui, sans doute, la vision énarchique de F. Hollande est à la fois froide et le détourne de réalités simples : comment transformer, par exemple, une bonne idée en catastrophe annoncée avec la réforme territoriale imbécile qui n'a pu sortir que de têtes vides d'histoire et de réalité humaine.

Mais ça ne coince pas seulement à l’Élysée : la France est un pays coincé par nature. On ne peut pas comprendre l'état comparé de la France avec les autres pays européens sur la seule gouvernance actuelle. Non, tout coince. Le Medef coince, les syndicats coincent, la droite et la gauche coincent, l'administration coince, les Français coincent. Nous n'y croyons pas, nous ne croyons pas à ce pays.

Il y a 10% de chômeurs. Cela fait tout de même 90% d'actifs qui travaillent ! C'est toute une économie, des services publics qui bougent chaque jour ! Ça circule, ça produit, ça achète, ça vend mais tout se passe comme si nous étions 90% de chômeurs, comme si le pays était à l'arrêt, comme si rien ne se réalisait, comme si nous vivions dans un champ de ruines sans trouver le courage de le relever. Oui la France fait toujours partie du G8 et ne vole pas sa place. Mais ça coince de partout.

En vérité, la France souffre de son gouvernement. Pas de celui-là en particulier, elle souffre de sa culture de gouvernement, le génie politique français est à bout de souffle, on cause, on débat, on ne conclut jamais. Dans aucun pays européen il n'est question de politique comme en France, le gouvernement est de toutes les discussions : Philippe le Bel, Louis XIV et Napoléon nous ont inoculé une drogue dure, le culte de l’État, notre dieu Baal tutélaire. Nous vivons dans l'obsession de l’État, en le vomissant sans jamais nous décider à le rendre plus discret. L'interview du matin à la radio : un homme politique. Il y a des savants, des inventeurs, des responsables d'association, des artistes, non, ceux-là seront les bouche-trous de l'été et pour bien démarrer sa journée, pour nourrir les discussions jusqu'au soir, il faut idéalement commencer par un politique.

Pourtant, une fois rendu à son poste de travail, chacun peut bien constater que la politique, l’État, le gouvernement n'entrent en rien dans les succès ou les échecs de nos entreprises professionnelles ! Chacun est conscient que ce qui fonde la prospérité de l'entreprise dans laquelle il œuvre, c'est une bonne stratégie, de bons produits, une créativité renouvelée, un marketing efficace, un management clairvoyant. Mais retour à la maison au journal de 20 heures : politique, gouvernement. Tout ce qui ne nous aura servi à rien dans la journée s'impose à nous comme l'indispensable clé des réussites ou des échecs pour occuper notre soirée.

Triste exemple de cette obsession maladive de l’État : la réforme territoriale. Aucun pays d'Europe n'aurait imaginé une milliseconde qu'une redéfinition des régions aurait pu s'effectuer sans les citoyens, dans l'opacité des tractations de cabinets ministériels. Sauf en France. Il n'y a qu'en France qu'une telle réforme, fondamentale pour le dynamisme et le sentiment d'appartenance à un ensemble que l'on chérit, peut passer par dessus le citoyen pour parvenir à une monstruosité technocratique dont les historiens auront un jour à qualifier l'insondable bêtise.

Nous sommes obsédés par l’État, l’État est obsédé par lui-même et F. Hollande est un pur produit de cette obsession. Ça coince, mais nous sommes en addiction à tout ce qui coince.

Jean le Cauchois

Je regarde le Président sans le son. A sa gestuelle, aux expressions de son visage, son embarras permanent est évident lors de ces séances imposées. PB analyse et décrit très bien ; mais ma surprise c'est sa crédulité (feinte ?) quand il s'agit de la Justice : je ne connais pas un homme politique qui croie (sincèrement) à l'indépendance de la justice dès lors qu'un homme politique est mis en cause. Toute mise en cause médiatisée, pour être rendue publique, est forcément une présomption de culpabilité et non d'innocence ; sinon pourquoi la ferait-on ? Ne jamais oublier que François Hollande a joué un rôle à l'époque Caton, puis publié un livre coécrit avec Edwy Plenel. Son expérience, sa pratique sont anciennes et sa crédibilité actuelle est nulle dans ce domaine comme dans tous les autres. Il est le Président, mais il n'est pas un Président : c'est aussi simple que cela.

Denis Monod-Broca

Devant un congrès socialiste on peut faire mine de concilier les inconciliables et rédiger une soi-disant synthèse qui, mise aux votes, l'emportera sur les autres. Mais on ne peut pas aussi facilement concilier la réduction des déficits et la réduction des impôts. Ni les comptes de la nation, ni le taux de chômage, ni la valeur de l'euro... ne sont des textes qu'on rédige et qu'on peut modifier à volonté. Et ils ne se votent pas, ils sont ce qu'ils sont, même si on a une influence sur leur évolution.
Le mur des réalités ne s'écroulera pas sous l'effet de quelques paroles incantatoires.
Et puis les Français ne sont pas si bêtes que cela. Ils n'attendent pas quelques dizaines d'euros de réduction d'impôt en "récompense" de leur efforts, ils attendent que la France reprenne son destin en mains.

L.F.

Le simple quidam n'apporte pas une aussi brillante analyse sur F.Hollande. Pour lui simplement le chef de l'Etat est tellement déconsidéré qu'il ne l'entend plus mais il constate : chômage, insécurité, pouvoir d'achat : rien, rien, rien.

Arobase du Ban

Edredon et culbuto. Oui Jabiru.
Pour la première fois de ma vie, alors que je n'ai jamais raté une conférence de presse présidentielle, je me suis endormi dans le vide du personnage.

Pierre T

@ Marc Ghinsberg

J’adhère totalement à ce que vous écrivez. Et quand M. Bilger écrit : « J'ai éprouvé le même malaise que lors de ses prestations précédentes, aggravé par le fait que, le temps passant, le citoyen est enclin à moins d'indulgence, à moins de patience, à plus de lucidité », c’est justement la lucidité qui fait défaut aux Français. François Hollande a un cap et un sacré cap, contrairement à ce qu’écrivent tous les journalistes, tant de droite que de gauche, dont le nez est coincé dans le guidon. Evidemment, il n’est pas compréhensible pour le citoyen de base que ce sont les entreprises qui créent l’emploi et que celles-ci sont complètement dépassées par le coût du travail par rapport à celui de tous les grands pays européens. Quelques exemples de charges salariales : 52 % en France, 23 % en Allemagne, 20% au Luxembourg, 17% en Grande-Bretagne, 25 % en Espagne, 15% aux Pays-Bas, et 1% au Danemark ! La désindustrialisation c’est ça et ça ne se réduit pas en deux cuillers à pot. Cela prend des années. Et les services ne sont rien sans l’industrie. Mais réduire les charges des entreprises c’est faire un cadeau aux patrons pour Mélenchon et la CGT ! Résultat : 7 % d’industrie en France, 48 % en Allemagne. Et les prédécesseurs de Hollande dont l’héritage n’est pas soldé, ne vous en déplaise, M. Bilger, ont laissé filer et la dette et l’industrie et le déficit commercial colossal qui s’ensuit.
Et quand il veut enfin réduire le millefeuille administratif, les petits barons de droite et de gauche grimpent aux rideaux à l’instar des « bonnets rouges » national-bretonnants qui incendient les biens publics. Ces derniers, ceints de leurs lauriers d’antan, se reposant sur leur lisier au lieu de penser et de gérer leur avenir comme l’on fait leurs concurrents allemands.
Et quand on augmente les impôts, alors que la moitié des Français ne sont pas soumis à l’IRPP, on crie au scandale au guichet au payeur et, au guichet distributeur, on crie « Charlot des sous ! » Ah, vous repasserez pour la lucidité des Français. Vous trouvez qu’un type qui prend le président pour le Père Noël et la fée Carabosse fait preuve de lucidité ?
Oui, nous sommes devenus un pays de vieux sclérosés individualistes s’agrippant, la tête dans le sable, au passé des Trente Glorieuses.
« Mais c’est bien sûr », pour paraphraser le commissaire Bourrel, la faute à Hollande.
Merci, M. Hollande, continuez de faire le sale boulot, il ne vous profitera pas, vous le savez bien, ce seront vos successeurs qui seront applaudis. C’est ce que l’Histoire retiendra de vous, du moins je l’espère.

genau

"Monsieur, je comprends bien que les charges sont trop lourdes, si vous voulez me payer au noir, ça me va, avec une toute petite facture, juste pour l'apparence."
"Madame, je ne peux pas me permettre de perdre mes heures de garde chez vous, alors, s'il vous plaît, on fait tout de la main à la main."
"Non, Madame Ledru, cette année, nous ne viendrons pas dans votre hôtel, on a loué un bungalow, juste pour une semaine, que voulez-vous, le fisc me mange un mois de retraite..."
"Ah non, pour la Corse c'est fichu, avec la grève des marins (?????) on n'a pas pu payer un passage supplémentaire sur Corsica. On essaie de se faire rembourser et on ira chez des amis dans le Périgord."

Et des phrases comme ça, on peut en allonger. M.Hollande n'a pas l'intention de baisser les impôts, pas l'intention de financer le redémarrage autrement que par une mesure accessible seulement aux grosses entreprises. Non, Monsieur Hollande n'a pas l'intention de simplifier quoi que ce soit, il suffit de lire les déclarations simplifiées, bourrées d'exceptions, de renvois au CGI et de généralités qui permettent aux chiens courants de repérer une infraction annulant les avantages et permettant une amende ou un redressement.
Monsieur ololande n'est pas l'inventeur de cette attitude, la droite l'a largement adoptée et les corps constitués s'en sont amplement réjoui.
Pourquoi agir de cette façon ? Simplement parce que la France n'est pas une démocratie mais une oligarchie conduite par des gloutons intelligents.
Aujourd'hui, le gouvernement s'apprête à pointer les honoraires de certaines professions, juste histoire d'entretenir la rancune et la haine dans le pays."Mort aux riches". Et ça marchera peut-être. Mais il n'a pas pensé un seul instant à revoir son train de vie personnel en fonction de la vie de tous les jours d'un salarié moyen. Les plus beaux raisonnements ne tiennent pas une seconde face à la vie des ménages.
Et c'est comme cela, en partie, que la France a découragé tous les entrepreneurs et les cerveaux et que vous n'avez aucun centre de collection de données qui puisse nous assurer une certaine indépendance. France instable, non fiable, idéologue et sclérosée alors que le monde actuel a besoin de remparts solides, de consensus, et pas d'une administration qui n'a qu'une idée : tuer l'entrepreneur
Si la lumière se mesure à Taubira et Hollande, vous êtes à l'âge des cavernes.
Rassurez-vous, cette médiocrité française fait l'affaire de beaucoup de gens, car pour le même niveau d'impôts que vous on peut faire beaucoup mieux, ce qui veut dire que les français sont INCOMPETENTS, malgré ou à cause de l'ENA.
Vae victis.

Jabiru

Quand on a perdu tout crédit et que l'on est impopulaire peut-on se permettre de cultiver l'entêtement ?
A titre anecdotique, la Cour des comptes vient de chiffrer ce qu'a coûté l'ex-première dame : 500 000 euros ! Pas grave, c'est le contribuable qui trinque.

caroff

Je connais plusieurs personnes qui ont eu à fréquenter Normal 1er à l'ENA. Leur souvenir est celui d'un garçon sympathique, brillant dans ses analyses mais dépourvu d'idées personnelles. Il était capable de faire d'admirables synthèses avec les avancées intellectuelles de ses camarades, mais jamais n'impulsait quoi que ce soit.
Tel qu'on est à 25 ans, tel qu'on deviendra à 50 ans et plus !
Inutile donc d'espérer de miracles de la part de ce commentateur des heurs et malheurs de la France, inutile de croire qu'il est l'homme idoine pour gouverner un pays aussi compliqué que le nôtre. Ses seuls talents sont ceux d'un manœuvrier politicien qui aura passé dix ans à tisser des liens entre les différents courants du PS, dix ans à donner des gages aux un(e)s et aux autres, dix ans à faire de son parti un ectoplasme rendu en l'état à Martine Aubry... qui dut réparer elle-mêmes les toilettes de la rue de Solférino !!
Allez, plus que 34 mois, au maximum, à supporter (pas dans le sens qu'en donnent faussement les commentateurs sportifs !) ce personnage.

breizmabro

@jack 15 juillet 2014 à 11:25

Vous m'avez enlevé les mots... du clavier :-D

J'ai été comme vous : j'ai regardé "ses nouvelles lunettes" (pas françaises), "son costume, sa cravate, la décoration, les ors dans lesquelles les socialistes se sentent à l’aise". Bon...

J'ai bien noté, comme vous, "quelques bribes, par exemple que, après avoir augmenté les impôts, il veut les baisser. Après avoir vanté les mérites de sa boîte à outils antichômage, il admet que sa politique n’est pas efficace". Blabla... Blabla...

Bref. Juste après on a "attaqué" le gigot et on a parlé des vraies choses, des prix qui augmentent... tout ça...

Il paraît qu'il y avait des Français embouteillés sur les périphs ? J'le crois pas !

Mais comment font-ils tous ces gens pour partir en vacances ?

RF

Pathétique !
"Il a rappelé avec force son respect de la présomption d'innocence et de l'indépendance de la magistrature."
Si j'en crois mes oreilles et mon premier degré de compréhension, FH a surtout inventé avec force le concept de "prisonption" d'innocence à propos du rival qu'il adorerait savoir sous les verrous. Malgré les signes apparents d'un lapsus, dire de NS qu'il est prisonnier avant même son éventuelle condamnation, c'est fort. Quelqu'un pourrait dire à FH que la Bastille n'existe plus ?

Michelle D-LEROY

On peut me dire et me répéter que François Hollande est brillant, je continue de dire que cela ne se voit pas, même en y mettant de la bonne volonté.

Au cours de ma vie professionnelle j’ai côtoyé assez souvent des directeurs issus d’HEC (une des formations de FH), à chaque fois, ils m’ont bluffée par leur facilité d’élocution, par leur aisance, par leurs idées novatrices, par leur force pour convaincre et entraîner leurs « troupes ». Tous allaient de l’avant, tous étaient des meneurs.
Mon beau-père, énarque (une autre des formations du Président) était si cultivé qu’il arrivait à vous captiver même sur un sujet qui ne vous intéressait pas a priori, il avait une façon de s’exprimer et de vous transmettre son savoir qu’il aurait pu convaincre, rassurer, intéresser le plus béotien sur n’importe quel sujet.
Une formation plus intellectuelle, plus administrative, une formation de fine analyse, son but premier.
Le mélange des deux pourrait être détonnant, hélas, chez François Hollande, on ne trouve rien de tout cela.
Est-ce son caractère indécis ? son tempérament bipolaire (selon ses proches collaborateurs) ? FOG va même jusqu'à dire qu'il a une façade de gentil et une face cachée de pervers (intellectuel s'entend).

Il n’a ni la personnalité brillante et fonceuse, ni l’élocution facile (la sienne est ânonnante et saccadée, mêlée de « heu » constants) ni la formule convaincante et encore moins l’explication qui persuade son assistance ou qui l’amène à changer d’opinion.

A chaque fois qu’il intervient, j’ai beau l’écouter et essayer d’être un peu plus indulgente, il ne se passe rien, c’est du vide. Du vide par ses explications, du vide par ses propositions, du vide par son indécision. Il n’arrive pas à proposer un programme cohérent, des réformes qui s’emboîteraient telles un puzzle. Même lorsqu’il parle des soldats de la guerre de 1914/1918, ses propos retombent à plat. Aucune force de conviction. Tout semble incongru dans son attitude, sa présence, sa façon d’être.

Une sorte d'ersatz de Président… tout sauf (même) normal. Sûr, lui ne blesse personne ouvertement, mais déplaît pourtant au plus grand nombre. Après deux ans et demi de ce vide il devient l'exemple évident qu'on ne peut jamais faire d'une mule un cheval de course.

Je crois d’ailleurs qu’il a été hué hier encore sur les Champs, comment s’étonner.

Marc GHINSBERG

@Parigoth

C'est peut-être pour cela qu'ils avancent.

berdepas

M. Bilger est fidèle... à lui-même !!
Quand il nous assène :
"François Hollande a eu son meilleur passage - c'est une preuve supplémentaire de ce que j'énonce - quand il s'est appliqué brillamment à justifier son inaction, son abstention légitime, celle d'un démocrate authentique, à l'égard des problèmes de justice, des procédures pénales, qu'elles concernent Nicolas Sarkozy ou d'autres. Il a rappelé avec force son respect de la présomption d'innocence et de l'indépendance de la magistrature. Je l'ai trouvé convaincant et sur ce plan à la hauteur de la République. Tout simplement, parce que dans cette matière délicate, on n'exigeait de lui que cette indifférence polie, que ces mots sensibles"...

Pas un mot sur "le lapsus" ?? M. Bilger n'entend que ce qu'il veut entendre, dès lors qu'il s'agit de son icône, François Hollande.

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