Parce qu'Amazon et le Groupe français Hachette se combattent durement, faudrait-il immédiatement, par patriotisme, venir au soutien de celui-ci contre celui-là ?
Si j'ai bien compris, Hachette refusant de baisser les prix des livres numériques sur le marché américain, Amazon a réagi par des mesures de rétorsion contre la maison d'édition française (Le Monde).
Comme cela ne pouvait manquer, 900 écrivains américains, parmi lesquels de très renommés et aux succès commerciaux incontestables, ont poussé "un cri de colère" contre Amazon dans les colonnes du New York Times.
De manière encore plus prévisible, notre ministre de la Culture Aurélie Filippetti, que je n'ai pas besoin de défendre comme j'ai été conduit à le faire à la suite de son lamentable accueil à Avignon puisqu'elle attaque au contraire avec virulence Amazon en menant une croisade contre "la distribution en ligne", s'est fait un devoir de prendre parti (lepoint.fr). Au fond, pour la culture mais contre les lecteurs.
La loi du 8 juillet 2014 encadrant les conditions de la vente à distance des livres a déjà interdit le cumul de la gratuité des frais de port et de la remise de 5% autorisée par la loi Lang afin de lutter contre les pratiques des opérateurs en ligne dont Amazon (Légipresse).
On pourrait penser, au libellé de ces motifs, que ces opérateurs n'étaient rien de moins que des ennemis du genre humain et qu'ils ne proposaient que des choses inavouables. En fait, il s'agissait seulement d'entraver une démarche qui avait trop de réussite auprès de ceux qui y faisaient appel. La conséquence en est que le pouvoir a été ridiculisé par la manoeuvre d'Amazon imité par les autres d'évaluer les frais de port à un centime d'euro.
Il y aurait sans doute, de la part des adversaires fanatiques d'Amazon, des arguments techniques pertinents pour venir pourfendre ce qui immédiatement apparaît comme un bienfait pour le consommateur, le lecteur. Comment en effet oser sans vergogne mettre à mal et juger honteuse une politique visant à réduire les prix des livres numériques et donc à favoriser leur accès ? Ce que l'Etat ne validerait pas serait impur ?
Le raisonnement devra être byzantin pour tenter de démontrer que cette avancée n'en est pas une et qu'au contraire la réaction négative de la caste des écrivains est honorable et légitime.
Au-delà de l'expression de ce bon sens, j'avoue être sidéré, en tout cas, par le ton employé par la ministre en comparaison duquel l'émoi face à une guerre mondiale ferait à peine le poids. Amazon a "des pratiques inqualifiables, anticoncurrentielles...Abus de position dominante et une atteinte inacceptable contre l'accès aux livres...A porté atteinte à la diversité littéraire et éditoriale..."
De ce procès expéditif mené au bénéfice d'un Groupe pas précisément chétif, que retenir, sinon qu'il révèle cette constance française de s'en prendre systématiquement et mécaniquement aux grandes entreprises, aux grosses structures, aux univers organisés et massifs ?
Même s'il est patent que ceux-ci font en définitive du bien à ceux qui sont leurs seuls destinataires : le citoyen, le consommateur, l'usager. On aboutit à ce paradoxe de les voir vilipendés au nom de l'abstraction de la culture, celle-ci devant être formellement respectée au risque de réduire son champ d'influence développé grâce à des stratégies commerciales efficaces et point du tout indignes.
Pour justifier ce combat vain, on fait référence à la douce France, au charme des petites librairies, à cette vie d'avant où on payait plus cher mais où c'était plus près, à cette absence de modernité qui nous point le coeur précisément parce qu'on dispose de la vraie et qu'elle offre plus d'avantages qu'elle ne cause de dommages.
Ce n'est pas Amazon qui a tué notre art de vivre ni notre volonté de lire. Amazon s'est engouffré dans un espace, dans un vide que notre démobilisation civique et culturelle avait déjà créés.
Il faut que la France d'aujourd'hui cesse ce verbe guerrier dans le domaine de la culture à proportion même de sa perte de pouvoir et d'emprise dans tous les autres sujets. Amazon n'est pas responsable du fait que, faute de savoir affronter demain, nous n'avons que la ressource de cultiver la nostalgie d'hier ou d'avant-hier. Le passé est dépassé et commémorer, d'ailleurs, à profusion, c'est célébrer ce qui n'est plus.
Je vais tout de suite m'acheter un livre sur Amazon pour pouvoir en jouir sur mon Kindle. J'en demande pardon à Aurélie Filippetti et aux 900 écrivains américains : je n'éprouve pas l'ombre d'un remords.
"Je vais tout de suite m'acheter un livre sur Amazon pour pouvoir en jouir sur mon Kindle."
Téléchargez le mien : http://www.amazon.com/Confession-braqueur-suicidaire-French-Edition-ebook/dp/B00KN9QDXG :-)
Rédigé par : Nordine | 05 octobre 2014 à 15:49
Ce n'est pas le présent qui m'inquiète, mais plutôt le futur !
Le problème des mastodontes c'est qu'ils finissent par créer un monopole qui leur permet les mauvaises pratiques lorsqu'ils n'ont plus de concurrence.
Par mauvaises pratiques j'entends :
- tarifs abusifs
- ententes avec d'autres monopoles complémentaires
- lobbying invincible auprès des pouvoirs publics
- ...j'en oublie probablement, je vous laisse allonger la liste.
Ce n'est donc pas le principe de la concurrence, ni la nostalgie qui me font m'interroger, mais plutôt le réalisme et le bon sens.
Rédigé par : Alain | 20 août 2014 à 15:09
J'approuve le commentaire de Robert Marchenoir. Et je parle d'expérience.
Mon côté boy-scout a pris momentanément le dessus et je me suis dit : "Faisons vivre le libraire du coin". Quand ce libraire a vu ma liste (non, Mein Kampf n'y figurait pas), il m'a jeté le regard approprié à un mangeur d'enfants.
J'ai compris, je n'y suis pas retourné.
Rédigé par : Franck Boizard | 15 août 2014 à 19:55
L'un des gros avantages d'Amazon, c'est qu'il permet d'acheter des livres de droite en France.
La quasi-totalité des librairies et l'essentiel des éditeurs étant de gauche, pour ne pas dire d'extrême gauche, les livres des auteurs conservateurs, libéraux ou opposés à l'immigration sont soit très difficiles à trouver, soit indisponibles, soit carrément pas édités.
Essayez donc de trouver Harmonies économiques du grand économiste français Frédéric Bastiat dans une librairie française... Ce n'est que grâce à Amazon que cet ouvrage majeur est disponible, en impression à la demande ou en édition électronique, pour moins de deux euros dans le dernier cas !
L'autre avantage d'Amazon est qu'il permet d'acheter des livres anglais ou américains aussi facilement que des livres français. Désormais, ceux qui ne lisent pas l'anglais sont coupés d'un pan significatif du savoir humain, car de nombreux ouvrages importants, qui permettent de comprendre l'histoire, l'économie ou la politique ne sont pas traduits en français. Devoir se contenter de l'édition française, c'est s'imposer une vision du monde tronquée et partiale.
J'ajoute que l'Angleterre et les Etats-Unis disposant de tarifs bon marché pour l'expédition des livres, contrairement à la poste communiste française qui n'a que le "service public" à la bouche, il est parfois moins cher de se faire expédier des livres de là-bas que de payer les frais de port des librairies françaises sur Internet (sans même tenir compte de la gratuité des frais de port pour les livres chez Amazon France).
Et ne parlons même pas de l'indigence de l'édition scientifique et technique chez nous.
Amazon est indispensable à la formation intellectuelle de l'honnête homme, voilà la vérité. La culture, c'est Amazon et non pas Aurélie Filippetti.
On comprend que cela rende furieux les apparatchiks gauchistes qui nous gouvernent, et la camarilla intellectuelle française qui tourne autour de son nombril, en faisant comme si le monde n'existait pas au-delà de nos frontières.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 15 août 2014 à 19:01
@ eileen
"Noblejoué, juste pour mémoire, vous le savez, la liberté d'expression est le premier amendement de la Constitution américaine, la plus ancienne des démocraties"
Pourtant je voudrais bien que nous imitions la plus ancienne, puissante et peut-être respectueuse des démocraties.
Comme vous le savez, il y aurait aussi à faire pour la séparation, ou plutôt l'équilibre des pouvoirs !
Mais comment procéder ?
Entre l'anti-américanisme, le passé féodal et jacobin de la France, et le fait que si elle accédait enfin à une véritable liberté d'expression ce pourrait être considéré comme un encouragement pour ceux qui s'en prennent aux Juifs et autres victimes potentielles ?
Rédigé par : Noblejoué | 15 août 2014 à 12:03
Amazon produit un service de manutention/logistique qui emploie 4000 personnes en France, dont 2500 ont fait la une avec Arnaud Montebourg.
Des charges salariales sont induites par ces 2500 emplois. Donc l'information selon laquelle Amazon ne paierait pas d'impôts en France est mensongère, il ne s'agit que d'une calomnie reprise en boucle.
Rédigé par : vamonos | 15 août 2014 à 09:08
Noblejoué, juste pour mémoire, vous le savez, la liberté d'expression est le premier amendement de la Constitution américaine, la plus ancienne des démocraties. Cet amendement inchangé/jamais modifié depuis 1790/1791... amendement que tout Américain n'hésite jamais à invoquer. La Constitution américaine n'est pas comme la Constitution française un fourre-tout modifié/amendé au gré des majorités successives, les nouveaux amendements très rares sont des "mises à jour", ex. la prohibition/son abolition.
La liberté d'expression aux USA est une réalité, ce qui n'est plus le cas en France où la liberté d'expression à la française MDR n'est plus qu'une succession d'interdits.
Rédigé par : eileen | 15 août 2014 à 08:55
Cher Philippe,
Bingo, affirmatif, nous avons hanté la grotte de l'Arago de Tautavel aux côtés d'Henry de Lumley.
"Chacun sa route, chacun son chemin" et nous écoutons en boucle :
Bernard Lavilliers dans Bidonville Live :
http://www.dailymotion.com/video/xdragq_tryo-lavilliers-bidonville-live-200_music
ou encore Flavia Coelho "Mundo Meu".
Nous attendons avec impatience l'ouverture de la boutique Amazon pour pouvoir lire la quatrième de couverture de leurs présentations.
Ce n'est pas un défaut d'être tactile, d'échanger des idioties, de chercher à comprendre, de décortiquer, d'être curieux, de laisser des livres ouverts comme des oiseaux, d'échanger avec des auteurs, de fouiner, de poser des questions. Eh oui, nous avons une avidité et une soif de lire et d'explorer. Amazon est dans sa préhistoire.
Les bombardements de neutrons de notre soleil assureront le crépuscule du tout numérique. La conservation du numérique, c'est aussi un dada. C'est une utopie risquée et nous vous passons l'énumération des risques, l'avalanche des avantages pour ne fatiguer personne.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 15 août 2014 à 01:09
Ma position est double.
Même si je ne rechigne pas à acheter en ligne, j'aime bien aller chez mon libraire pour discuter des sorties et lui passer commande.
Le net ne remplacera jamais le contact humain.
Concernant Amazon, ceux qui le décrient devraient monter leur propre boîte. On n'est jamais mieux servi que par soi-même. En plus il nous montreront l'exemple.
On sent beaucoup de jalousie par rapport à la réussite. C'est un mal français des plus sérieux.
Rédigé par : Surcouf | 14 août 2014 à 23:04
@ genau
"Le fait du génocide, vieux de 70 ans, doit-il prévaloir sur mille ans d'utilisation sereine"
Comme on interdit bien la croix gammée qui a une bien plus haute antiquité que cela, symbole si ce n'est universel, du moins très répandu, pourquoi pas ?
A mon avis on n'aurait rien dû interdire.
Mais je crois qu'on ne peut pas revenir en arrière parce que sinon ce serait pris pour une approbation du nazisme.
Or si on interdit une chose liée à un génocide, pourquoi pas une autre et encore une autre ?
Je comprends qu'on soit entré dans cette logique et je n'imagine pas qu'on en sorte.
J'espère seulement que les Américains garderont leur liberté d'expression.
Qui ne les a pas empêchés, mais je crois inclinés à élire un président noir.
Rédigé par : Noblejoué | 14 août 2014 à 21:49
Un très joli sujet à commenter, peut-être cher M.Bilger. La débaptisation du lieudit "la mort aux juifs" dans le Loiret, en Mare aux geais ou autre toponyme banal alors que les Espagnols ont conservé dans un cas semblable le vocable "juifs". Le fait du génocide, vieux de 70 ans, doit-il prévaloir sur mille ans d'utilisation sereine, non partisane, indifférente à l'égard des délits modernes, de ce nom avec, sans doute, des déformations successives ?
Rédigé par : genau | 14 août 2014 à 19:51
Moi j'utilise depuis des années Amazon. Je suis en fauteuil roulant et je n'ai pas souvent vu un libraire de ma région rendre accessible son magasin. Et peut-être qu'un jour nos libraires auront la volonté ou l'intelligence d'ouvrir une plate-forme aussi conviviale que celle de l'Américain ! Et bien sûr, mille fois, je choisirai le libraire du coin de la rue. Enfin, je ne suis pas très malin. Par contre je m'instruis tous les jours en lisant !
Rédigé par : À l'ombre des remparts | 14 août 2014 à 17:29
Faut-il détester Amazon ? Et, en annexe, faut-il apprécier Aurélie Filippetti ? Bien sûr que non car détester rend malheureux ! Pour ce qui concerne Amazon, c'est un excellent outil d'achat, qui rend bien des services à ses clients, mais c'est aussi une organisation commerciale intelligente, qui s'adapte au marché de chaque pays. Ainsi, ayant dû acheter un aspirateur neuf de fabrication allemande, Amazon.fr proposait le modèle à environ 260 euros / livraison gratuite en France, mais Amazon.de proposait le même à 180 euros / livraison gratuite en Allemagne mais pas en France. Normal : "ils" ne sont pas stupides. J'ai trouvé un site allemand concurrent encore moins cher, qui m'a livré en trois jours pour moins de 20 euros de livraison ! Le commerce, c'est simple ou compliqué, c'est amusant ou déplaisant, c'est selon !!
Pour ce qui concerne madame Filippetti , il faut considérer son parcours, de sa ville lorraine d'origine à la rue de Valois. La brillante normalienne a su devenir une apparatchik terne ; j'apprécie chez elle cette performance... négative, qui ne fait que participer maladroitement au recul intellectuel de l'ensemble de la société française actuelle. Quelle importance ? : seuls les syndicats d'intermittents du spectacle semblent attacher de l'importance à son action ministérielle !!
Rédigé par : Jean le Cauchois | 14 août 2014 à 17:15
Quand on a la méchanceté ordinaire pour religion on écrit des sottises camouflées sous des emphases verbeuses.
Amazon met la culture à portée du plus grand nombre, ceux dans les provinces françaises quelquefois isolées.
Amazon ne met pas la culture en danger. Mary Preud'homme comme souvent confond le message et le messager, regarde le doigt plutôt que la lune, confond le symptôme et la cause : il faut cesser de protester des effets dont on chérit les causes !
Les écrivains écriront toujours des livres avec plus/moins de talent et de succès, les éditeurs les éditeront ou non, les livres seront achetés ou non... peu importe le mode de distribution, l'important est de disposer de ce que l'on souhaite et d'avoir le choix du moyen.
Ni Amazon ni McDo ne sont des obligations, ils sont une possibilité, rien de plus !
Le monde est en perpétuel mouvement, un grand nombre d'activités nouvelles se créent chaque jour et d'autres disparaissent, la Poste à cause d'Internet et des courriers électroniques a vu s'effondrer sa mission de postier... etc.
Rédigé par : eileen | 14 août 2014 à 16:23
Savonarole a écrit :
"...Aujourd'hui tout est accessible, on apprend que Salvador Allende était un sombre connard et le Che Guevara un foutriquet.../...
"...mais enfin, bon Dieu, votre Hélie de Saint Marc a-t-il inventé le dé à coudre ? Il est mort dans son plumard, non ?..."
---
HdSM Comme Churchill, de Gaulle, Jean-Paul II, Mandela et tant d'autres morts dans leur lit, mais qui ont néanmoins changé (par leurs actions, leur engagement et leur charisme) la face du monde.
De même que le Che ou Allende que vous attaquez indirectement, sans doute par ignorance de la portée et du retentissement considérable en Amérique latine, du Sud et dans les Caraïbes de leur action et de leur engagement au service du peuple.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 14 août 2014 à 15:10
@ G_Rom
Nous sommes sur un forum francophone (voir JO du 4 avril 2012)
Donc : liseuse, n.f.
Domaine : Édition et livre-Informatique.
Définition : Appareil portable doté d'un écran et destiné au stockage et à la lecture des livres numériques ou des périodiques.
Note : On trouve aussi le terme « livre électronique ».
Voir aussi : livre numérique.
Équivalent étranger : e-book reader, electronic book reader, electronic reader, e-reader, reader.
Rédigé par : caroff | 14 août 2014 à 14:37
"Amazon et McDo & Co sont sur le même modèle économique de masse.."
---
Bon exemple du niveau zéro du con-sommateur de masse qui réduit tout à l'économie, aux apparences et met en parallèle nourriture spirituelle et matérielle alors qu'elles sont non seulement (de toute éternité) antagonistes, mais à des années lumières de ce qui constitue l'humaine dignité...
Rédigé par : Mary Preud'homme (survie, vigie !) | 14 août 2014 à 14:22
@semtob
"Primo, il y a déjà un abonnement à payer dont le montant correspond à un livre papier.
Secundo, s'il vous prend l'envie de relire un passage X temps plus tard, il faut racheter le droit de lecture"
Vos propos sont complètement bidon.
Cela fait belle lurette que je me demande si vous n'habitez pas les grottes de Lascaux. Patrimoine de l'humanité certes, mais qui expliquerait la patience des Bilger...
Avec Amazon la bêtise recule. Comme disait JF Revel "tout est sur la table, on n'a plus le droit de mourir idiot".
Aujourd'hui tout est accessible, on apprend que Salvador Allende était un sombre connard et le Che Guevara un foutriquet.
Ne mourez pas idiotes, les Semtob !
Certes, je prêche dans le désert Algérie Française, Boulevard Voltaire, Front National déguisé, mais enfin, bon Dieu, votre Hélie de Saint Marc a-t-il inventé le dé à coudre ? Il est mort dans son plumard, non ?
Le seul rebelle que je connaisse c'était Jean Moulin.
"Un hussard qui ne meurt pas à trente ans sur un champ de bataille est un foutriquet" (Lasalle, mort à Wagram).
Rédigé par : Savonarole | 14 août 2014 à 13:17
@scoubab00
Cultura (Groupe Auchan) les a déjà sans doute remplacés !
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Amazon produit un service de manutention/logistique qui emploie 4000 personnes en France, dont 2500 ont fait la une avec Arnaud Montebourg. Ce sont en majorité des emplois non qualifiés, occupés par des jeunes gens qui seraient sans doute sans emploi.
Il y a quelques décennies personne ne s'est indigné de la délocalisation de la saisie des bouquins qui s'est faite dans les pays du Maghreb, puis de plus en plus loin, en Inde, etc. Cette délocalisation a été préjudiciable aux emplois mais aussi à la qualité du travail, puisque dans la foulée ce sont les correcteurs qui auraient disparu. Il est difficile de dire désormais à un enfant de lire pour améliorer son orthographe.
Ni Amazon ni aucun autre concurrent ne supprimeront les librairies "authentiques", celles qui Rive Gauche ou Faubourg Saint-Honoré proposent les belles éditions, les éditions rares, les grands livres, ceux qui doivent composer une bibliothèque.
Amazon et McDo & Co sont sur le même modèle économique de masse, le même business plan, les bons libraires resteront, comme continuent d'exister les bons restaurants (en dehors des étoilés).
Rédigé par : eileen | 14 août 2014 à 11:40
Le sujet de fond est qu'il est inadmissible qu'un ebook soit au même prix qu'un livre papier. La différence c'est de la pure marge pour l'éditeur et c'est bien pour ça qu'ils ne veulent pas lâcher l'affaire !
Avec un ebook, il n'y a pas d'impression, pas de ré-impression, pas de stock à prévoir, pas de retour, pas de rupture de stock, pas de frais de stockage, pas de frais de transport, et il n'y a pas de marché secondaire - les ebooks ne peuvent PAS être revendus comme des livres d'occasion.
Les ebooks peuvent et doivent donc être moins chers, point barre !
Rédigé par : G_ROM | 14 août 2014 à 11:15
Et bientôt le procureur de droit francais, payé dans un pays low cost et en visio au procès ?
Cela ne nous empêcherait pas de jouir de son réquisitoire...
Rédigé par : Madame de F. | 14 août 2014 à 10:29
..."à cette absence de modernité qui nous point le cœur"...
pendant que l'on va mettre un tour de vis aux libertés sur le net...
En tant que service anonyme Amazon remplit les critères d'un service privé et sans prendre de risques ni assumer une responsabilité quelconque assurant uniquement le transport et l'envoi de marchandises.
Les employés de la SNCF agissent de la même façon néo-humaine-proximité-robots !
Sauf qu'il s'agit de personnes, accessoirement de citoyens et pas de colis !
Ca fait peur.
Rédigé par : calamity jane | 14 août 2014 à 10:16
Deux librairies que j'avais l'habitude de fréquenter ont mis il y a plusieurs mois la clé sous la porte : Virgin dans le centre piétonnier de Rennes et Castéla place du Capitole à Toulouse. La même raison avancée : loyer trop cher. Deux bâtiments superbes et spacieux, des temples de la consommation en livres et papeterie. Je me demande si l'on ne devrait pas rendre le livre à la crypte, à la lucarne : lire c'est résister, rêver, apprendre laborieusement. Des enseignes de quartier s'accrochent encore et toujours, j'y pénètre plus souvent qu'avant. Les grands se bouffent entre eux, je suis client d'Amazon, ai pourtant du mal à imaginer que la marque puisse durer des dizaines d'années devant des marchés aussi fuyants, s'adressant à des foyers aux postes de dépense de plus en plus variés souvent au détriment du tripal : la nourriture.
Manger ou être mangé telle est la question même à l'ère du numérique qui grignote.
Rédigé par : scoubab00 | 14 août 2014 à 09:25
Cher Philippe,
C'est sans doute sympa d'avoir une bibliothèque virtuelle, sauf que le bien-être culturel doit être pour tous.
Les défauts d'Amazon, qui seront peut-être corrigés un jour ou l'autre sont déjà connus :
Primo, il y a déjà un abonnement à payer dont le montant correspond à un livre papier.
Secundo, s'il vous prend l'envie de relire un passage X temps plus tard, il faut racheter le droit de lecture.
La lecture n'est pas possible partout. Un chercheur se rendant à une conférence s'est retrouvé récemment avec une documentation absente pour animer sa conférence. Aïe !
Si l'éditeur n'a pas passé de contrat avec Amazon, le lecteur reçoit l'information "livre non disponible", ce qui est faux.
Au bout du compte, c'est comme pour la restauration et l'hôtellerie, le lecteur a l'impression qu'il va payer son livre moins cher en passant par Amazon, mais il participe à la mise en place de la disparition de la pluralité de l'édition, à la disparition des petites librairies, à la liberté des écrivains et à la mise en place du livre grosse production.
La diversité des fruits a connu ce cycle et les consommateurs cherchent en vain une fraise ayant du goût.
Nous n'imaginons pas que les jeunes personnes salariées d'Amazon qui s'épuisent dans des cadences inhumaines soient les lecteurs assidus de leur société car leur santé physique est mise en danger.
Nous aimons le contact avec le papier, son odeur, sa tessiture et la disparition de l'objet physique qui est tout à fait recyclable n'est que passagère parce que l'énergie a un coût et il ne faudra pas tant de temps au consommateur pour comprendre qu'il n'est pas le grand gagnant de l'histoire.
Quant à Aurélie Filippetti, il aurait été intéressant qu'elle se réveille quelques mois plus tôt, parce que ces coups de com et rien c'est pareil.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 14 août 2014 à 03:39
@ adamastor
Pour le terme "liseuse", je me réfère au site "FranceTerme" grâce auquel sont valorisés les travaux des "commissions spécialisées de terminologie et de néologie" de chacun de nos ministères.
L'objectif est de définir les nouveaux termes apparus dans les langages techniques ou courant, et, subséquemment, d'éviter l'emploi de mots anglais.
http://www.culture.fr/franceterme/result?francetermeSearchTerme=liseuse&francetermeSearchDomaine=0&francetermeSearchSubmit=rechercher&action=search
Rédigé par : caroff | 13 août 2014 à 23:22
Sauf erreur de ma part, la contribution d'Amazon au budget de l'État est quasi nulle au motif que cette entreprise s'est organisée pour ne pas payer d'impôts en France. Rien que pour cette raison je ne lui confie aucune commande préférant faire travailler le commerce local.
Rédigé par : Jabiru | 13 août 2014 à 22:11
Ah le "bluff technologique" ! Jacques Ellul avait décidément tout prévu avant l'heure. Dommage qu'il soit si peu connu dans notre beau pays et que la grande Amérique qui l'admirait et reconnut son talent visionnaire bien avant ses pairs ait si peu retenu de ses leçons sur le système technicien poussé à l'extrême, la financiarisation, la dictature de la communication et des marchés qui transforment l'homme en robot. Sans compter la propagande et la publicité qui détruisent insidieusement dès l'enfance tout esprit critique.
---
Concernant Aurélie Filippetti, dont je ne partage pas les opinions politiques, je lui reconnais néanmoins un capital de sympathie et de culture non négligeables et sur ce coup-là (sa prise de position pour Hachette) je suis plutôt de son avis. Je me place donc sans hésitation du côté du lecteur de base amoureux (quasi sensuel) du livre. Vision, toucher, odorat et jusqu'au bruit discret des pages que l'on tourne, autant de sensations qui accompagnent la lecture d'un roman ou d'un recueil de poésies. Comment faire l'impasse enfin sur le petit éditeur, l'imprimeur, voire le libraire de quartier qui ajoutent une plus-value sensible et humaine aux oeuvres de l'esprit et pour qui le livre est beaucoup plus qu'un produit marketing.
Bien que je ne rejette pas les supports numériques qui me paraissent être des "outils" indispensables, principalement dans le domaine de la science et de la recherche. Quant à les généraliser à toute la littérature et distribuer des liseuses Kindle comme des petits pains à des gens qui dans toute leur vie ne liront pas plus qu'une dizaine de livres, c'est du gaspillage sinon du délire et l'un des nombreux avatars de la sur-consommation de masse.
Rédigé par : Mary Preud'homme (la fin et les moyens) | 13 août 2014 à 21:50
Client d'Amazon depuis son apparition en France, je ne suis pas particulièrement fidèle, mais j'achète régulièrement quelques livres, objets divers ou même des vêtements. Je ne déteste pas faire mes achats en pleine nuit et recevoir un livre de M. Bilger trois jours plus tard. Je surveille un peu mon compte pour vérifier que les montants débités par carte bancaire sont cohérents avec les montants prévus. Et puis Amazon propose gratuitement 5 giga de stockage en ligne.
La différence entre un magasin traditionnel et une plate-forme d'achat en ligne réside dans les services annexes. Parfois, j'ai l'impression que le produit, c'est moi; cela fait partie du nouveau jeu du web 2.0.
Rédigé par : vamonos | 13 août 2014 à 21:45
La loi dite "anti-Amazon" est d'une imbécillité remarquable : pénalisant certains lecteurs, elle ne changera probablement en rien les habitudes d'achat de ces derniers (c'était semble-t-il son objectif, mais le prix, en raison de la loi Lang, n'est pas dissuasif devant le critère de commodité), et fait gagner de l'argent à Amazon en l'obligeant à augmenter sa marge sur les livres de 5% (plus 1 centime par expédition)... S'il y a sanction, elle n'est sûrement pas pour Amazon, qui doit plutôt se réjouir de cette loi !
Rédigé par : Jacques V. | 13 août 2014 à 21:17
Patrick EMIN a raison, les Français n'aiment pas les fast food et pourtant les truck food font un tabac, à midi ce sont de longs temps d'attente pour un Big Mac à la française, la France est la pays qui a le plus grand nombre de M....
Rédigé par : eileen | 13 août 2014 à 19:33
Il y a des rebelles dans tous les domaines, meme les rebelles d'Amazon, qui acheteront un livre electronique contre 900 auteurs americains, et meme contre la ministre de la Culture francaise.
Je suis allee recemment boulevard Saint-Germain acheter un livre scientifique necessaire a mon travail. O rage, o desespoir, j'ai vu que toutes les librairies scientifiques, Vigot, Maloine..., etaient remplacees par des magasins de lingerie.
La Hune est reduite comme peau de chagrin.
Je n'achete pas chez Amazon.
Quand j'achete un livre, je le scanne pour le lire sur mon smartphone.
Je ne suis pas une rebelle.
Rédigé par : anne-marie marson | 13 août 2014 à 18:36
La semaine dernière j'ai préféré payer un produit 10€ plus cher chez Top Office plutôt que l'acheter chez Amazon. Puisque Amazon s'organise entre Irlande et Luxembourg pour ne payer aucun impôt en France, par civisme et peut-être aussi par retombée indirecte il semble préférable de boycotter ce type d'entreprises...
Rédigé par : André BERNARD | 13 août 2014 à 18:29
"Je vais tout de suite m'acheter un livre sur Amazon pour pouvoir en jouir sur mon Kindle."
Grâce à votre compte PayPal j'imagine, parce que la carte visa sur internet, même sur les sites prétendus sécurisés ça craint tout de même un peu.
Si vous avez une tablette Kindle vous savez que vous pouvez utiliser des cartes prépayées comme par ex. une carte FNAC qui vous permet de lire des articles pour quelques centimes d'euros.
"Aurélie Filippetti [...] attaque au contraire avec virulence Amazon en menant une croisade contre "la distribution en ligne"". « Ce sont des banderilles que nous continuerons à planter dans le flanc d'Amazon » aurait dit en effet Aurélie Filippetti.
Olé ! Je vois qu'elle a enfin pris position sur la corrida.
Rédigé par : Catherine JACOB | 13 août 2014 à 17:29
Que voulez-vous que fasse cette dame ministre ? Parler, bavarder, jargonner, dans le style sabre de bois des politiciens qui détestent tout ce qui va bien et tout ce qui porterait ombrage à leurs idées. Mais des idées, y en a-t-il derrière cette charge inutile ?
Il est vrai qu'Amazon est un monstre avec lequel on ne peut avoir aucun échange humain, seulement financier, mais il est vrai qu'Amazon vend Mein Kampf, référence à la liberté d'information que les gouvernements français successifs aimeraient bien réduire, juges à l'appui et lois taubiriennes en stock (je ne sais pas vous, mais j'ai ri comme rarement à l'histoire du braqueur avec bracelet et je vous confirme que, sur les plages, des jeunes condamnés exhibent avec fierté leur bracelet, et ça marche auprès des filles "Ouais, tavulemek trofor le celbra").
Ce que dit Mme Filippetti se comprend au regard des intérêts des libraires privés, ces artisans de la culture, mais qui nous prive du temps de flâner, de bouquiner, de prendre la voiture pour faire cinquante kilomètres pour trouver une librairie qui dispose d'autre chose que de la cabane magique ? Le régime sous lequel nous vivons qui, depuis cinquante ans, a pensé une société ruineuse et cela parce qu'il ne pouvait pas faire autrement, démonstration par les déficits accumulés à l'appui.
Encore une fois, Mme Filippetti fait la démonstration de son inutilité : elle aurait très bien pu faire une analyse sincère du linéaire politique dans lequel s'inscrit le phénomène Amazon, mais comme elle est engluée dans un mode de pensée qui est le modèle de l'illusionnisme français, elle ne peut pas accéder à ce niveau ; alors, elle demande des lois, des petits maquillages d'énarques, ridiculisés par la vigueur de vulgaires techniciens du commerce qui ont un grand avantage sur elle : ils connaissent leur boulot.
Je reconnais que c'est très café du commerce comme réflexion mais on parle simplement de commerce, de quotidien, ce dont nos élites se soucient assez peu.
Rédigé par : genau | 13 août 2014 à 16:46
Mon dernier achat sur Amazon : le livre de Thomas Piketty.
En papier, livré à São Paulo.
J'en demande également pardon à Aurélie Filippetti.
Rédigé par : Alex paulista | 13 août 2014 à 16:35
Les diatribes gouvernementales contre Amazon = la Ligne Maginot de 2014. Bien à vous.
Rédigé par : gery | 13 août 2014 à 16:01
Je pense que Dominique a utilisé le bon mot : "monopole".
Il y a, en France, un tas de monopoles ou d'intermédiaires, sous des formes diverses et variées, qui font que des solutions alternatives telles Amazon fonctionnent bien. Ca explique pourquoi, par exemple, un tas de choses coûtent plus cher en France qu'aux US.
Oui, il faut s'attaquer à ces monopoles !
Ceci dit, je partage mes achats de livres entre Amazon et une petite boutique du Quartier latin, avec des vendeurs sympa, et où je peux feuilleter les livres avant de les acheter.
Vous, M. Bilger, avez utilisé aussi un bon mot : l'intérêt du lecteur, du consommateur.
Dans le fond, Hadopi était un cas similaire : tout l'enjeu a été de protéger les droits des auteurs, sans tenir compte de ceux du consommateur final, les traitant tous comme de vilains voleurs.
Rédigé par : jmarcio | 13 août 2014 à 14:37
En fait le but d'Amazon étant de faire du profit, comme pour l'instant il ne peut pas en faire sur le lecteur, il essaie de se rattraper sur les éditeurs.
Outre un danger monopolistique (qui lui permettrait de faire remonter ses prix de vente), il y a également avec Amazon un risque d'élimination des éditeurs car il essaie de traiter directement avec les auteurs.
Dame Filippetti surjoue sa colère, dans un réflexe automatique et pavlovien, ce qui ne l'empêche d'ailleurs pas de vendre ses livres sur Amazon.
Il me semble aussi avoir vu Arnaud Montebourg se féliciter récemment de l'implantation de plates-formes Amazon dans sa région.
Décidément, rien n'est simple avec la mondialisation et les nouvelles technologies.
Il faut juste arrêter de pleurer en permanence, se retrousser les manches, avoir des idées et les mettre en oeuvre. Par exemple encourager un p'tit gars de banlieue à créer Cmazon.
Rédigé par : Paul Duret | 13 août 2014 à 13:58
@caroff
Certes, mais liseuse sert aussi à nommer :
- sorte de coupe-papier, marque-page,
- couvre-livre,
- petite lampe réglable servant à éclairer le livre et laissant le visage dans l'ombre,
- petite table à plusieurs tablettes servant à poser livres et revues,
- vêtement chaud féminin porté sur la chemise de nuit pour lire au lit,
- assez récemment, livre électronique.
A "votre" liseuse j'aurais préféré livre électronique car, pour ne prendre qu'une des possibilités, je vois mal PB lire, en liseuse, au lit !
Rédigé par : adamastor | 13 août 2014 à 13:09
C'est grâce à Amazon que l'on peut aujourd'hui être informés sur l'affaire Luc Tangorre, qui est en taule depuis 48 heures.
Violeur récidiviste, il avait soulevé l'indignation des belles âmes dans les années Mitterrand. Badinter, Duras, Chalandon, et j'en passe. Voyez donc Wikipédia.
Élu "Capitaine Dreyfus" de l'année, toute la mitterrandie a défilé pour soutenir ce torve priapique. Trente ans plus tard, le voici en taule pour les même faits.
On comprend l'animosité d'un Jean-Noël Jeanneney contre cette liberté américaine de tout publier, pour un prix modique, afin que le prolétariat ne meure pas idiot. Son combat contre Google sonne aujourd'hui comme la déroute des protestants de gauche, qui nous ont tant fait suer depuis cent ans. Madame Filippetti n'étant qu'un clone désespérant de cette pensée.
Sans Google ou Amazon dites-moi où trouveriez-vous des livres de votre cher Hélie Denoix de Saint Marc, hein les gars ?
Rédigé par : Savonarole | 13 août 2014 à 13:04
Globalement d’accord avec votre analyse, je me permets cependant de signaler un détail. La fixation des frais de port à un centime n’est pas une manœuvre d’Amazon. Le texte de la loi est très clair : « Les détaillants doivent pratiquer un prix effectif de vente au public compris entre 95 % et 100 % du prix fixé par l'éditeur ou l'importateur. Lorsque le livre est expédié à l'acheteur et n'est pas retiré dans un commerce de vente au détail de livres, le prix de vente est celui fixé par l'éditeur ou l'importateur. Le détaillant peut pratiquer une décote à hauteur de 5 % de ce prix sur le tarif du service de livraison qu'il établit, sans pouvoir offrir ce service à titre gratuit ».
En conséquence, le prix des livres a augmenté d’un peu plus de 5% sur les sites de ventes en ligne…
(http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=9474FFD12B91C51278CFE9E72BECF5A6.tpdjo06v_3?cidTexte=JORFTEXT000029210814&dateTexte=20140813
Rédigé par : Laurent | 13 août 2014 à 13:03
D'accord avec la pertinente analyse de M. Ghinsberg.
D'autres pratiques d'Amazon :
Les conditions faites aux (petits) vendeurs sur leur site sont dures : 15% de commission.
S'il y a un problème à l'expédition c'est de la faute du vendeur qui doit rembourser même preuves à l'appui, il faut faire bonne figure au client, même malhonnête.
Rédigé par : Dan | 13 août 2014 à 12:34
Entre deux oligopoles, il faut préférer celui qui produit à celui qui distribue. Donc entre Hachette et Amazon, je choisis Hachette ; l’un grâce à ses plates-formes de distribution électroniques ou pas m’apporte un confort, l’autre la mise en forme d’un objet conçu par l’auteur ; j’inclinerai toujours pour celui qui apporte le plus de valeur ajoutée. Amazon, sous le costume séduisant de la technologie moderne, est le successeur du colporteur : c’est un aventurier sympathique mais facilement remplaçable.
Entre celui qui fait une marge convenable pour rétribuer ses clients, fournisseurs, salariés, actionnaires et celui qui travaille à perte, il faut préférer la société saine à celle qui est obligée de pourrir le marché pour tenter de survivre. Amazon a choisi un modèle de développement à tout prix de son chiffre d’affaires, qui écrase ses concurrents sans rétribuer correctement tous ceux qui y concourent ; la fin d’un tel modèle est soit l’éclatement de la bulle, soit l’écrasement de la concurrence et la mise en tutelle des fournisseurs permettant in fine d’augmenter les prix de vente.
La leçon a déjà été servie en France avec le développement extravagant des grandes surfaces qui fortes de leurs prix bas sur quelques produits phares ont tué le petit commerce, désertifié les centres des bourgs et petites villes, appauvri la diversité de l’offre de produits, enlaidi les zones péri-urbaines : un désastre.
Rédigé par : olivier seutet | 13 août 2014 à 12:21
Amazon sait faire ce que nous ne savons pas faire, alors, au lieu de se mettre à faire ce qu'il faudrait faire, nous reprochons à Amazon de ne pas faire ce que nous savons faire, mais que nous ne faisons pas. Comme d'habitude. Nous pourrions faire des fast food aussi bien que M... mais nous ne le voulons pas car les Français n’aiment pas les fast food, c'est bien connu et c'est culturel, c'est comme ça ; nous pourrions fabriquer des smartphones, mais nous ne voulons pas, car les Français ont horreur des smartphones, c'est bien connu, et c'est culturel... etc., etc. Notre mauvaise foi étatique doit bien faire rigoler au-delà de nos frontières, c'est-à-dire dans le monde entier.
Rédigé par : Patrick EMIN | 13 août 2014 à 12:14
Il faut faire preuve d'une étonnante et confondante naïveté pour pouvoir exposer que les stratégies commerciales d'un Amazon (et consorts) ne seraient que bénéfice pour le citoyen, consommateur usager...
Le débat n'est pas celui de l'émergence de nouveaux modèles de distribution (ils existent déjà) ou du fort pouvoir de séduction qu'ils exercent sur les consommateurs grâce à une ergonomie sans équivalent de l'acte d'achat (la pratique est aujourd'hui quotidienne).
Il s'agit bien plutôt de tenter (difficile combat tant le pouvoir des lobbies du monde des nouvelles technologies est redoutablement plus puissant que celui des détenteurs de droits et leurs éditeurs) d'instituer quelques garde-fous entre stratégie commerciale et politique éditoriale. Il s'agirait d'éviter que les choix du consommateur ne dépendent que du bon ou non vouloir du distributeur et de ses accords désaccords et litiges avec ses fournisseurs. En la matière, il est possible de s'inquiéter que le moyen de pression exercé pendant la période des négociations commerciales soit l'arme du déréférencement et/ou moindre exposition des œuvres de cet éditeur. Et justement lorsque l'on considère que ce "Groupe n'est pas particulièrement chétif", on peut se demander comment des éditeurs de moindre importance pourraient faire valoir leurs droits.
Il est possible ne ne voir schématiquement dans cet épisode qu'un combat d'arrière-garde d'un monde poussiéreux et dépassé (tant il est vrai que les éditeurs n'ont pas suffisamment anticipé les avantages possibles apportés par ces nouvelles technologies) contre les progrès d'un monde moderne.
Ce serait un peu court si l'on songe par ailleurs comment certains grands groupes industriels de la chimie ont fait main basse et régentent les semences agricoles de la planète entière en déniant tout droit aux agriculteurs de choisir librement ce qu'ils veulent semer.
Ceci dit, je vous souhaite bonne lecture sur votre liseuse !
Rédigé par : Gérard B. | 13 août 2014 à 11:41
Avec des Aurélie Filippetti & Co. on serait encore à l'âge de pierre, pas d'électricité, pas de train, pas d'avion, pas d'hypermarchés... etc.
Amazon crée des emplois pour les sans diplômes, Amazon est géré vs les lois rédigées par les législateurs comme les Filippetti bien incapables d'anticiper/d'imaginer l'application et l'usage de ces lois par ceux qui créent des emplois et de la valeur ajoutée.
En fait en France on déteste le succès, on déteste ceux qui réussissent, on déteste l'argent et pourtant les Filippetti & Co le dépensent sans aucun état d'âme ! En France la réussite est toujours suspecte !
Rédigé par : eileen | 13 août 2014 à 10:47
Bonjour Philippe Bilger
Même si ce que vous écrivez n'est pas dénué de bon sens, deux choses me dérangent sur le livre numérique en général, et sur Amazon en particulier.
La première, c'est que j'aime le livre papier pour sa réalité au toucher, sa présence visible dans ma bibliothèque et sa lecture reposante pour mes yeux.
La deuxième, c'est qu'Amazon, société américaine, ne paye pas ou peu ses impôts sur les sociétés en France. Certes, elle n'est pas la seule dans ce cas, mais pour moi c'est un frein à l'achat et je préfère privilégier la FNAC, bien française, et "agitateur d'idées depuis 1954" comme le clamait son slogan d'alors.
Cordialement
Rédigé par : Alain | 13 août 2014 à 10:32
Bien d'accord avec vous pour fustiger les déclarations outrées de dame Filippetti.
Juste un petit reproche : dites "liseuse" au lieu de "Kindle" !
Foin de l'anglais quand le français existe !
Rédigé par : caroff | 13 août 2014 à 10:10
Au-delà des polémiques, le cas Amazon est un cas d'école au plan de l'économie politique.
Le libéralisme économique repose notamment sur le principe de la concurrence pure et parfaite qui suppose la présence sur un marché donné d'une multitude d'acteurs, tant du côté de l'offre que du côté de la demande, précisément pour que puisse jouer la concurrence. Chaque acteur va essayer d'acquérir une position dominante (monopole ou oligopole) pour éliminer la concurrence, augmenter les prix et maximiser les profits. Pour atteindre cet objectif l'une des stratégies consiste à vendre à perte un temps, le temps de faire disparaître ses concurrents. D'où dans tous les grands pays (y compris les plus libéraux) l'instauration d'une législation anti-trust, anti-monopole et l'interdiction de la vente à perte.
Je partagerais votre manière de voir dans cette affaire si les comptes d'Amazon ne sortaient fréquemment en pertes (http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2014/07/25/01007-20140725ARTFIG00120-le-geant-amazon-perd-de-l-argent-en-2014.php), ce qu'il peut se permettre car ses actionnaires, confiants dans le modèle économique internet, continuent de l'accompagner malgré un rendement des capitaux investis dérisoire.
Le risque c'est que tout cela débouche sur une catastrophe économique (rappelons-nous l'éclatement de la bulle internet en 2000).
Je vous souhaite donc de bonnes lecture sur votre Kindle, en espérant que les économies réalisées aujourd'hui ne se traduisent pas demain par une hausse généralisée de toutes les formes de livres pour revenir aux dures réalités économiques.
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 13 août 2014 à 09:55
Si le prix des livres numérique ne baisse pas, la faute en revient aux éditeurs qui veulent à tout prix garder leur business en l'état. Le papier a aussi l'avantage de vendre des livres issus du domaine public. Ceux-là sont gratuits en numérique.
"A porté atteinte à la diversité littéraire et éditoriale..." --> c'est un peu fort de café car c'est Amazon qui a permis à beaucoup de petits auteurs refusés par les grandes majors d'être visibles du grand public. La grande force du Kindle.
Amazon n'est pas un chevalier blanc mais Hachette, Gallimard et les autres non plus. Quel monopole doit-on détester ?
Rédigé par : dominique | 13 août 2014 à 09:45