Je ne sais pourquoi, mais les vacances sont propices à des réflexions que l'actualité immédiate a heureusement désertées et qui, sans aucune prétention, s'attachent à des expériences humaines que j'ai la faiblesse de juger fondamentales.
Par exemple celle du courage.
Je ne fais pas référence à l'héroïsme des anciens combattants, à ces destins qui ont su affronter, pour nous, les épreuves, les dangers, le risque de la mort, en étant trop souvent brisés net. Ce courage-là est physique et exige une résistance, un dépassement de soi, une indifférence apparente au pire pour lesquels j'ai toujours éprouvé la plus vive admiration. Parce que j'en aurais été, en conscience, incapable.
Ce que le vrai courage a dû endurer dans les combats et les guerres, et qui est incomparable, m'a rendu dubitatif face aux exploits mi-mondains mi-médiatiques qu'on cherche à nous vendre et qui consistent assez généralement à parasiter l'audace, les défis et les souffrances des protagonistes authentiques du terrain.
Ce scepticisme m'a évité de surestimer ce qu'il est convenu d'appeler le courage intellectuel et qui ne devrait être que l'expression ordinaire et honorable de soi, l'affirmation normale d'une personnalité désireuse de ne jamais fuir sa vérité. En ce sens, c'est un abus de langage que de laisser croire qu'il y a de l'intrépidité à penser, à parler et à écrire librement.
Toutefois, à considérer la difficulté, pour beaucoup, quelle que soit leur sphère, de cette autonomie, on est bien obligé d'admettre que cette liberté peut apparaître comme une forme de courage et que dans un monde aseptisé et prudent, exister avec intensité ressemble quasiment à une provocation.
Ils ne sont pas rares, cependant, ceux qui, dans les registres politique, social, judiciaire ou culturel, sont capables parfois de donner d'eux-mêmes une image exemplaire, de veiller à leur indépendance, d'être jaloux de leur intégrité et de refuser la moindre compromission.
Pour soi, il est clair que l'être humain a des faiblesses et qu'il est prêt à se battre pour sa sauvegarde, pour sa maîtrise. Ainsi on a des politiques, des magistrats, des intellectuels et des journalistes qui ne manquent pas de dignité et peuvent se regarder sans honte dans le champ clos de leur intimité ou dans leur pratique professionnelle.
Mais mettre son courage, son énergie au service des autres est évidemment moins fréquent. Pourquoi, d'ailleurs, alors qu'au contraire on aurait pu présumer que l'expansion de soi se consacrerait naturellement à la défense d'autrui, tant il y a plus de volupté, une fois qu'on ne doute plus de ce qu'on est, à se porter au secours d'un autre, même quand il ne vous a rien demandé, qu'à demeurer concentré sur soi ?
Pourtant, que d'exemples démontrant que le courage a tendance à demeurer personnel, à ne jamais sortir hors des murs qu'on lui a assignés et qu'au fond, chacun pour soi en quelque sorte ! Le magistrat indépendant et courageux, en dehors du cadre syndical, n'ira pas spontanément se porter vers un collègue menacé. Le politique, en dehors du parti, ne prendra aucun risque pour en soutenir un autre attaqué. L'autre, s'il n'est pas un loup pour l'homme, est au moins un étranger.
Je comprends mal cette retenue car, pour ma part - c'est facile à vérifier - je me suis volontiers, en plusieurs occasions politiques ou judiciaires, projeté dans des missions de défense et de protection qu'on n'avait pas exigées de moi et qui donc avaient d'autant plus de prix qu'elles s'attachaient à des personnalités dont je n'étais pas forcément proche.
Je me souviens notamment d'Alain Finkielkraut, d'Eric Zemmour et d'Elisabeth Lévy. Pour le premier c'était, c'est facile puisqu'il s'agit d'une institution et qu'il sait très bien se sauver lui-même. Pour les deux autres systématiquement dénigrés, j'avais donc envie de rétablir l'équilibre.
Je sais aussi à quel point il est doux, quand soi-même on a été injustement pourfendu, de voir surgir spontanément un Denis Tillinac ou un Gilles William Goldnadel au soutien de votre cause. On a beau dire, cela fait du bien d'être aimé, au moins le temps d'un article, d'une apologie.
Il y a de l'orgueil, peut-être même un peu de vanité dans le courage. Ce besoin d'intervenir, cet empressement à exister, cette volonté d'être pour soi mais surtout pour les autres - cette obsession de se montrer aussi vrai que possible, ce courage si aisé, si confortable, ce sont les paroxysmes des temps de paix.
Les héros, eux, sont morts. Ou ailleurs.
Bonjour monsieur Bilger,
Je voudrais d'abord vous dire que je vous admire, pour votre indépendance et votre liberté de ton.
Toujours le mot juste et quand tout le monde crie au loup, Bilger est là pour sortir de la foule et la questionner intelligemment.
Pour une fois je ne suis pas d'accord avec vous et je vais vous dire pourquoi...
La ligue de défense juive ce n'est pas uniquement ce que vous pensez, à savoir la défense de la communauté juive, sinon je serais probablement d'accord avec vous.
Il y a beaucoup d'actions violentes à leur actif, le saccage de bibliothèques sous prétexte que les livres visés étaient trop "pro-palestiniens", de nombreuses agressions de personnalités jugées elles aussi trop pro-palestiniennes, comme Jacob Cohen ou Olivia Zeitoun, ou encore Jonathan Moadab (tous les trois juifs d'ailleurs).
La LDJ agresse souvent des passants au seul prétexte qu'ils sont arabes.
En fait la LDJ, idéologiquement, c'est la droite de la droite israélienne, en gros ils pensent que les arabes n'ont rien à faire en Palestine et que cette terre leur appartient totalement...
Tous ceux qui s'opposent à cette idéologie extrémiste sont leurs ennemis et ils n'ont évidemment aucun problème à recourir à la violence pour terroriser leurs ennemis.
Voilà pourquoi je pense que les soutenir est une grave erreur.
Avec beaucoup de respect, je vous salue.
PS : Si vous voulez en savoir plus allez sur youtube et tapez LDJ libraire ou LDJ agressions.
Rédigé par : Sanchez | 06 août 2014 à 00:23
@ Parigoth
Vu de Sirius, les Français ont les politiciens qu'ils méritent, puisque, s'ils étaient suffisamment courageux et entreprenants, ils auraient déjà viré toute cette racaille.
Mais quand on entre dans les détails, c'est plus compliqué.
Entre les Français et le pouvoir, il y a les institutions.
Qu'est-ce que la volonté générale ? Comment s'exprime-t-elle ?
La majorité des Français mérite-t-elle ces politiciens ? Y a-t-il une forte proportion des Français qui ne les méritent pas ?
En Afrique aussi, il y a des gens qui sont intelligents et entreprenants et qui méritent pas de vivre sous une dictature idiote et pourtant...
Rédigé par : Franck Boizard | 04 août 2014 à 14:15
@Franck Boizard
On comprend alors mieux le manque d'autorité de nos politiciens : essayer d'obtenir et de garder des postes en satisfaisant des revendications clientélistes ne peut passer pour du courage aux yeux de personne.
Quand Churchill a promis aux Britanniques « de la sueur, du sang et des larmes », il était déjà en poste et il pouvait se permettre de dire la vérité.
Mais est-ce qu'un homme politique qui tiendrait en France un discours de teneur voisine alors que la situation générale (et pas seulement économique) est catastrophique aurait une seule chance d'être élu ?
Nous touchons là aux limites de la démocratie, qui tend alors à virer à la médiocratie.
Rédigé par : Parigoth | 03 août 2014 à 15:04
Le courage, expression de l'honneur, ça se cultive dans sa vie professionnelle à l'aune de son coût.
Fonctionnaires de tous grades paralysés devant les magouilles de toutes sortes au prétexte que ce n'est pas leur affaire, administrés de toutes sortes paralysés à l'idée de se rebeller contre des fonctionnaires corrompus ou laxistes.
Entendons-nous un seul magistrat de la Cour des comptes s'indigner publiquement de ce que leur travail part à la corbeille ?
Entendons-nous un seul inspecteur des impôts s'indigner publiquement du tri entre contribuables à contrôler ou pas ?
Qui dénonce publiquement le poids de la franc-maçonnerie dans les nominations, les mutations, les consultations, les subventions, les missions, les présidences, les expertises etc. ?
Partout, l'homme d'honneur et compétent, celui qui ne se compromet jamais avec sa conscience terrorise et est fui tant on a peur de voir dénoncer ses petites et grosses turpitudes là où on est habitué à se tenir par la barbichette.
Alors, pas de faveurs, pas de recommandations, pas d'information privilégiée, pas de consultations, pas d'expertises, etc.
L'homme d'honneur est libre, et la liberté fait peur.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 03 août 2014 à 10:50
Bonjour Philippe Bilger,
« Je ne fais pas référence à l'héroïsme des anciens combattants, à ces destins qui ont su affronter, pour nous, les épreuves, les dangers, le risque de la mort, en étant trop souvent brisés net. Ce courage-là est physique et exige une résistance, un dépassement de soi, une indifférence apparente au pire pour lesquels j'ai toujours éprouvé la plus vive admiration. Parce que j'en aurais été, en conscience, incapable. »
Etait-ce vraiment de courage dont faisaient preuve ces soldats qui allaient en première ligne sous peine d’être traînés devant le conseil de guerre dans le cas où ils refuseraient d’obéir ? Le film qui est passé hier sur France3 « Blanche Maupas » avec l’excellent Thierry Frémont et la délicate Romane Bohringer nous en a exposé toute la problématique.
Dans le contexte actuel ce sont ces officiers qui sacrifiaient leurs soldats pour des raisons d’honneur de généraux de l’état-major qui seraient passibles du conseil de guerre. Les temps ont bien changé.
Aujourd’hui le courage c’est faire preuve de civisme quand un citoyen est en danger. On en voit encore quelques exemples comme cet homme de 34 ans abattu par une petite frappe qui a avoué en pleurant avoir perdu son sang-froid lors du braquage d’un bureau de poste dans un petit village de l’Isère.
Mais en politique difficile de trouver des exemples de courage. Sauf peut-être ce général de gendarmerie qui a été muté pour avoir osé dire que la politique judiciaire actuelle était contre-productive.
Les politiques n’aiment pas être contredits par des gens qui savent de quoi ils parlent. Mais il en a toujours été ainsi quel que soit le pouvoir en place.
Rédigé par : Achille | 03 août 2014 à 09:20
Si l'on parle d'hommage raté par ce gouvernement de gougnafiers, un des plus beaux exemples est Roland de La Poype.
Il était juste un des derniers pilotes de Normandie-Niemen, Compagnon de la Libération, grand-croix de la Légion d'honneur, héros de l'Union soviétique.
Effectivement, pas de quoi déplacer un ministre : ça n'était pas un footballeur ou un chanteur. Et en plus, on n'est vraiment pas sûr qu'il était de gauche.
Les ministres étaient tous occupés par des trucs plus importants genre inauguration du nouveau local de l'amicale bouliste de Trifouillis-les-Calbutes, ça rapporte plus de voix.
Heureusement les Russes, eux, se sont déplacés, ainsi que de nombreux Français qui n'avaient pas l'honneur et l'avantage d'être ministres.
On a le gouvernement qu'on mérite, certains ici ont même appelé à voter pour.
Ce ne sont pas seulement les grandes décisions qui nourrissent le mépris des Français pour leurs politiciens, mais aussi des petits faits comme celui-ci, qui, étant petits, sont d'autant plus révélateurs.
Rédigé par : Franck Boizard | 03 août 2014 à 05:15
"aux exploits mi-mondains mi-médiatiques qu'on cherche à nous vendre..."
Toutes sortes d'exploits mi-ceci mi-cela et dans tous les domaines. La France est devenue un pays de grands exploits et de préférence tirés vers le bas !
Rédigé par : Zomia | 03 août 2014 à 03:38
Bonjour,
Si « la bravoure procède du sang, le courage vient de la pensée » (N. Bonaparte). Et en ces temps de commémoration, je saisis l'occasion de citer aussi Jean Jaurès : « Le courage c'est de refuser la loi du mensonge triomphant, de chercher la vérité et de la dire ». Tout est dit en ces temps politiques désastreux, à commencer en France par ceux-là mêmes que nos élus politiques de tous bords nous imposent en n'osant pas se sacrifier pour le bien commun (non pas physiquement), mais déjà et seulement politiquement. M. Valls regarde semble-t-il dans cette direction, mais on sent bien que... le courage lui manque. A moins qu'il n'attende son heure (2015 ou 2016) pour s'engager fermement au cœur de ses convictions profondes. Cette stratégie l'éloignant déjà du vrai courage. Ceci m'amène à m'interroger sur la trahison. Ne naîtrait-elle pas justement du manque de courage ?
Rédigé par : fugace | 03 août 2014 à 01:12
@vamonos
Le courage et l’honneur marchent souvent main dans la main. Denoix de Saint Marc donc. Un de mes grands anciens à l’endroit duquel je nourris un immense respect.
Cet homme avait une haute conception de l’honneur et c’est ce qui lui a fait décider et agir, pendant l’affaire algérienne, de la manière qu’il a jugée la plus noble et qui demeure, à mes yeux, légitime mais contestable.
Imaginons un instant que le putsch soit allé de l’avant alors que tous les régiments n’épousaient pas les idées de Saint Marc et sa façon de défendre son honneur… nous aurions pu nous trouver alors dans la situation où un régiment composé d’étrangers devrait affronter des unités composées de Français. Quelle en serait l’issue ? Et, pour défendre noblement son honneur, un officier a-t-il le droit d’utiliser à cette fin des légionnaires qui ont fait, en signant leur engagement, le serment de servir la France avec honneur et fidélité ? La France, rien que la France. « On ne peut demander à un officier de se parjurer » c’était la « devise » adoptée par les officiers du régiment que Saint Marc commandait par intérim. Pour quelle raison un légionnaire devrait-il le faire ?
Le ministre des AE a été indécent dans son éloge à Giap.
Les honneurs militaires ont été rendus à Hélie Denoix de Saint Marc, grand-croix de la Légion d’honneur, à Lyon par la Légion étrangère, les amicales et autres membres de formations militaires. Je ne me souviens pas d’y avoir vu des représentants du gouvernement français !
Rédigé par : adamastor | 02 août 2014 à 21:15
Hélie de Saint Marc, grand résistant et grand soldat, a été condamné deux fois par une justice politique. La première fois, il a exprimé des idées en accord avec celles du Général de Gaulle, pendant la Seconde Guerre mondiale. La deuxième fois, il a exprimé des idées en désaccord avec celles du Général de Gaulle, à la fin de la guerre d'Algérie.
Décédé récemment, l'Armée française a organisé une cérémonie en sa mémoire. Le ministre des Affaires étrangères ne s'est pas déplacé, aucun commentaire, rien.
Par contre ce même ministre a formellement rendu hommage au général vietnamien Giap, vainqueur de la guerre d'Indochine. Pour rappel, les prisonniers de guerre français furent si maltraités que la plupart d'entre eux sont morts de faim et d'épuisement en captivité.
Où donc est le courage de ce ministre ? Où se situe sa prise de risque ? Elle est trop à gauche à mon goût.
Rédigé par : vamonos | 02 août 2014 à 19:52
"Les héros, eux, sont morts. Ou ailleurs.
Si l'on en croit Antonia Bimbaum, ancien MC philo à Metz passé à Paris VIII, dans le livre tiré de sa thèse, ''Nietzsche'', les aventures de l'héroïsme (Payot, Oct. 2000) au plan donné à Strasbourg en modèle du plan de thèse aux belles articulations - donc tout le contraire de la dimension fractale des échos de l'image selon votre servante -, ouvrage dont la quatrième de couverture nous indique qu'il se situe dans le sillage de l'auteur de la formule «Le héros est le vrai sujet de la modernité», autrement dit de Walter Benjamin (philosophe, historien de l'art, critique littéraire, critique d'art et traducteur - notamment de Balzac, Baudelaire et Proust - allemand rattaché à l'école de Francfort), l'enjeu fondamental serait donc de penser un héroïsme relié à la liberté de se mouvoir dans le monde - en non dans un au-delà du monde -, dans un rapport aux autres et à la vie collective dans la mesure où pour Nietzsche, le héros est aussi bien le libre esprit, le bouffon, la femme et non plus seulement le mythe de celui qui a été.
Rédigé par : Catherine JACOB | 02 août 2014 à 18:46
Le courage c'est la prise de risque pour sa carrière par exemple et plus encore la mise en danger. Je ne crois pas que dans nos démocraties il faille du courage pour la plupart de nos positions intellectuelles, pas plus que lorsque nous signons des pétitions (ce qui m'est arrivé) ou que nous manifestons :-) nous nous faisons plaisir et nous donnons bonne conscience à moindre frais.
Rédigé par : catherine A. le courage c'est la prise de risque | 02 août 2014 à 18:17
Le courage en politique, mais aussi pour ceux qui se bornent à la commenter, c'est d'être capable de lire et comprendre les indicateurs produits par la puissance publique (services statistiques par exemple, mais aussi la Cour des comptes) ou par les analystes et experts privés. Et, bien entendu, d'en tirer les enseignements pour infléchir les mauvaises tendances.
Or, le constat est que pratiquement aucun politicien n'ose décrire la situation de la France en matière économique ou migratoire. Le premier qui s'y aventurera fera forcément le jeu du FN (merci Mitterrand) selon la meute des médias dominants.
Tout ceci m'évoque le médecin qui fort de ses diagnostics n'ose pas dire la vérité à son client qui, de toute façon, n'a pas envie de se soigner. Preuve en est le vote des Français pour cette limace de Chirac ou pour Normal 1er !
Rédigé par : caroff | 02 août 2014 à 17:44
Je partage intégralement les points de vue de Jabiru, Véronique Raffeneau et Franck Boizard et, bien entendu, celui du billet de notre hôte. Pour ne pas allonger inutilement mon propos, je ne développerai pas mon avis sur cette notion de courage, la place n'étant pas ici celle d'une analyse philosophique.
Sur la dernière intervention du Premier ministre évoquée par Jabiru, le courage politique aurait exigé que, partant de son constat, il ne mette pas son gouvernement en vacance et traite sans désemparer les problèmes dont souffre la France. Or on remet le traitement des problèmes à la rentrée... Les vacances gouvernementales sont donc d'un intérêt supérieur à celui de la France, qui est celui du service de l'intérêt général, fonction même d'un gouvernement républicain. Où sont donc passés les principes républicains dont il se réclame ?
Où l'on revient à l'idée maintes fois exprimée que nos gouvernants n’agissent que par la parole. Ou l'art de mettre la poussière constamment sous le tapis. Jusqu'à l'explosion par autocombustion ?
Rédigé par : Robert | 02 août 2014 à 17:06
@catherine A.
Si dans notre société le courage c'est de se porter au secours de Zemmour ou Lévy c'est franchement désespérant.
Parce que vous croyez que hurler avec les loups tenant de la pensée unique politiquement conforme soit une preuve de courage ?
Il n'y a que les poissons morts qui vont dans le sens du courant.
Rédigé par : Parigoth | 02 août 2014 à 14:53
@Franck Boizard
Hélie de Saint Marc, grand résistant et grand soldat, réhabilité dans ses droits en 1978, un exemple pour notre jeunesse.
Merci d'avoir cité cet homme valeureux qui s'est dévoué corps et âme au service de la France.
Rédigé par : Jabiru | 02 août 2014 à 13:58
Si dans notre société le courage c'est de se porter au secours de Zemmour ou Lévy c'est franchement désespérant. Il y en a qui doivent se retourner dans leurs tombes.
Rédigé par : catherine A. du courage de pacotille | 02 août 2014 à 11:18
Lorsque je ne suis pas d'accord avec certains billets de Philippe Bilger (notamment ses radotages sur Sarkozy),
et que je le lui dis sur son blog,
- Suis-je courageuse... ou téméraire ? ;-))
Rédigé par : breizmabro | 02 août 2014 à 10:41
Hélie de Saint-Marc : «L'autorité est fille du courage, sous toutes ses formes, moral, intellectuel et physique».
On comprend alors mieux le manque d'autorité de nos politiciens : essayer d'obtenir et de garder des postes en satisfaisant des revendications clientélistes ne peut passer pour du courage aux yeux de personne.
Rédigé par : Franck Boizard | 02 août 2014 à 09:44
M. Valls prépare les Français à de mauvaises nouvelles à la rentrée ! Le courage voudrait qu'il ne se borne pas à un constat mais qu'il enclenche sans délai des mesures correctives !
Que nenni, il prépare sa communication de septembre et on l'entendra dire sur un ton d'une extrême gravité, je vous l'avais bien dit la situation est grave et c'est de la faute de l'Europe.
Et pendant ce temps d'autres pays européens commencent à sortir de l'ornière grâce à leurs actions volontaristes. Triste avenir pour notre pays.
Rédigé par : Jabiru | 02 août 2014 à 08:51
"Pourtant, que d'exemples démontrant que le courage a tendance à demeurer personnel, à ne jamais sortir hors des murs qu'on lui a assignés et qu'au fond, chacun pour soi en quelque sorte !"
Pourtant, un exemple récent démontre à mon sens le contraire :
quand le général Soubelet exprime la vérité de ses observations devant une commission de l'Assemblée nationale, il ne défend pas quelques individualités, mais bien l'idée que je me fais de l'intérêt commun.
Je profite de votre billet pour remercier le général non pas pour son courage - la sincérité intellectuelle devrait aller de soi, surtout à ce niveau de responsabilités -, mais pour sa façon, infiniment rare, d'être et de dire la réalité qu’il perçoit sans être lui-même dégradé et abîmé par la médiocrité politique, qui pourtant devait le cerner de partout quand il s'est exprimé devant l'Assemblée, cet en dessous du médiocre qui est une malédiction et qui, comme toujours, a raison de lui aujourd'hui.
Dans votre billet précédent, vous vous interrogiez sur l'absence de dignité de l'UMP validant la candidature de NS.
Je m'interroge sur l'absence de dignité et d'honneur du pouvoir qui prive et ampute la société de la parole de ce général de gendarmerie.
"On ne va jamais naturellement vers l'élégance, l'allure. Ce qui y mène plus souvent tient à la volonté de porter au plus haut une certaine image de soi. On a envie de pouvoir se regarder sans honte dans la glace."
C’est vrai.
Au regard de l’injustice faite au général Soubelet, et au coup porté à l'intérêt commun que cette injustice provoque, je me demande comment le pouvoir peut se regarder sans honte dans la glace.
Pour le reste du billet, je suis frappée de constater combien le courage au quotidien est une conquête jamais achevée. A chaque coup dur, il faut sans cesse remettre l'ouvrage sur le métier.
Et aussi. Merci à Pierre Assouline pour son billet en défense de l'idée qu'il se fait du débat et de la liberté intellectuels ! Merci à Pierre Assouline pour sa façon de ne jamais être dégradé et abîmé par la médiocrité ambiante du milieu littéraire et intellectuel, de savoir si bien la fuir par le haut. Billet : "Marcel Gauchet serait trop réactionnaire pour parler des rebelles" La République des livres - 30 juillet 2014
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 02 août 2014 à 06:46
Si le courage du général de corps d'armée Soubelet lui a valu une mutation Outre-mer, il a à mes yeux gagné une grande bataille, celle de la considération de ses gendarmes et ça, c'est bien plus important que les bassesses de certains politiques incapables de soutenir les "soldats" de la République. Elevé dans l'arme qui marche à la droite des armées, et en l'honneur de mon père, j'ai toujours choisi l'ordre et rejeté le désordre. Beaucoup d'actes de courage ont été réalisés par réflexe car la réflexion amoindrit l'action. Le courage pour un Président, celui en poste, serait de s'attaquer à la réduction de notre dette, donc d'engager des reformes structurelles pour éviter un jour de se voir confronté aux angoisses que connaît l'Argentine aujourd'hui. Et comme l'écrit si bien un éditorialiste du journal Sud Ouest, être endetté, c'est être dépendant et soumis à des gens qui ne nous veulent pas que du bien. J'ai connu la grande crise argentine il y vingt ans, je suis avec attention celle en cours en souhaitant que jamais telle aventure ne nous concerne.
Rédigé par : Jabiru | 01 août 2014 à 19:12
Exemple de lâcheté, la censure.
La censure ? Un chancre qui s'étend.
A l'origine, on voulait protéger des gens trop souvent maltraités, Juifs, femmes, Noirs, handicapés, que sais-je ?
C'était déjà choquant du point de vue de la liberté mais favorable aux victimes et d'une certaine hauteur de vue.
Puis on a attaqué l'historien Pétré-Grenouilleau !
Beaucoup moins élevé mais plus courant, on modère tout et n'importe quoi.
Exemple, sur le site de Jacques Attali, pourtant intéressant, on m'a censuré et d'autres qui n'étaient pas des sacs à préjugés.
Mais comment ne pas attaquer tous les abus qui tombent sous sa griffe ?
Je vais donc, ce n'est pas modeste mais à l'ère des selfies on me pardonnera... j'espère !
Donc exemple de cette semaine :
@ Rémi
"On voit le niveau éthique et morale de notre oligarchie qui, instrumentalise une population dont elle ne s’est jamais souciée jusque-là (les chrétiens d’Irak) aux seules fins d’allumer une sorte de contre-feu, en France, afin d’éviter que des populations censées être divisées (musulmans et chrétiens) en France ne se coalisent derrière une cause (celle du conflit israélo-palestinien)"
Coalition entre musulmans et chrétiens, vraiment ? Et si oui, vraiment contre l’oligarchie ou Israël voire les Juifs ? Franchement, si l’oligarchie veut une division, elle n’a rien à faire. Elle devrait ne rien faire car si on trouvait quelque preuve de manoeuvre, alors là les gens se rassembleraient contre elle.
Ne rien faire. Les gens se divisent tout seuls.
Tiens : contre les homosexuels lors du mariage gay. Ce n’est qu’après ces rassemblements que les chrétiens se sont avisés de descendre dans la rue pour manifester pour les chrétiens d’Orient pourtant expulsés d’Orient depuis des années.
Confirmation de ce que je pense, on se rassemble contre quelqu’un, accessoirement pour quelqu’un ou quelque chose.
A supposer même que l’oligarchie manoeuvre (bêtement) comme vous le dites, au point où les chrétiens en sont…
Il ne leur reste jamais que cela face à l’expulsion d’Orient.
Ce serait donc un moindre mal : bon à prendre.
On peut seulement espérer qu’on donne aussi de la voix et l’asile pour des musulmans persécutés, les sympathiques adorateurs de Satan (tiens, en parler me donne envie de relire Corto Maltese) et autres minorités religieuses.
Qui sait ?
Rédigé par : Noblejoué | 01 août 2014 à 18:55
Courage... courage... fuyons.
Oublions, fuyons au moins ce mot qui n'a plus de sens en France.
Peut-on parler courage dans le pays qui travaille le moins au monde mais sanctifie le chômage, les congés, les jours fériés, les RTT, la retraite dès que possible, déifie l'assistanat et pleure sur les misères des autres... d'ailleurs.
Notre sort, notre liberté, notre intégrité et surtout notre pensée, sont dispensés de courage ou de ce qui pourrait lui ressembler... silence, défense de s'exprimer.
Des minorités qui se sont invitées et qui, elles, ont le droit d'être courageuses, mais intelligentes et bien organisées, ont pris le contrôle de la pensée, l'ont muselée, mise sous le boisseau, et en sont devenues les propriétaires exclusives, souveraines, vigilantes et sourcilleuses.
L'inquisition et ses fers sont bien là au pays des derniers soviets pagailleux mais nombreux, organisés et inflexibles.
Au nom du merveilleux principe de précaution constitutionnalisé par le roitelet fainéant tricard (parfumé trois minutes douche comprise) et toujours planqué dans un logement en terre étrangère, des lois scélérates et bien ciblées ont fleuri pour obérer, bâillonner et même castrer tous ceux qui aurait à dire ou à redire sur ce qui se passe dans son pays, dans notre pays.
Les espaces idéologiques, politiques, économiques, médiatiques, culturels sont aux mains d'oligarques étatiques souvent en réseaux et bandes organisées qui manoeuvrent et cornaquent une nomenklatura d'apparatchiks qui s'accrochent à leurs privilèges et leurs pouvoirs déviants qui dénaturent la République et notre identité.
Devant une telle terre brûlée le courage c'est de la fermer, se taire, de ne rien dire et rien faire.
Si, peut-être... quand il nous reste un peu de ce fameux courage... fuyons la France... pour le moment... dans l'attente d'un courageux qui boutera les profiteurs, pilleurs, censeurs bâillonneurs.
Rédigé par : poil à gratter | 01 août 2014 à 18:26
S'il me fallait absolument une arme de défense, je manquerais vraiment de confiance dans Goldnadel qui est une très petite arme de bien trop courte portée et d'un sectarisme particulièrement gênant...
Rédigé par : Animal Lecteur | 01 août 2014 à 17:44
Le courage c'est de se surmonter.
Rédigé par : Noblejoué | 01 août 2014 à 14:30
Les plus courageux sont souvent aussi les plus discrets sur ce qu'ils affrontent.
Par exemple, telle personne qui s'occupe jour et nuit de son conjoint frappé de la maladie d'Alzheimer, telle autre qui vit avec son handicap, telle autre qui, au chômage, entreprend une reconversion difficile...
Point besoin d'aller chercher dans les hautes sphères.
Finalement, il suffit de s'aimer et d'aimer son prochain.
Rédigé par : Paul Duret | 01 août 2014 à 14:10
Il faudrait commencer par définir ce que représente le courage pour chacun. Est-il comme l’écrit Ph. Bilger plus courageux de ne pas craindre de manifester des idées qui sont en désaccord avec l'opinion générale que de se jeter dans les flammes pour sauver femmes et enfants ?
Lorsque l’on réalise un acte que les autres disent courageux n’était-ce pas au départ qu’une imprudence mal gérée ?
Tous les journaux nous racontent des actes courageux, comme dernièrement cet homme de 34 ans père de deux enfants qui s’est fait tuer parce qu’il s’est interposé lors d’un braquage. Etait-ce du courage ou était-ce de l’inconscience ?
Il est vrai qu’il est moins dangereux de bousculer des idées qu’un homme armé d’un fusil à pompe, mais Mandela nous a démontré que le courage verbal, le combat des idées, peut également être source de grande violence.
Pour moi, le courage n’est pas un acte moral c’est un acte irrationnel dans le sens où l’irrationnel est, aussi, présent dans l’approche des choses et la valeur qu’on leur donne.
Rédigé par : breizmabro | 01 août 2014 à 13:23
Dans le film "Les Sept Mercenaires", les enfants des fermiers dénigrent leurs parents auprès de Charles Bronson (je ne me souviens plus du nom de son personnage) en raison de leur pleutrerie ; il leur remonte alors les bretelles en disant que ce sont les paysans les courageux, à travailler jour après jour pour faire vivre leur famille. Impossible de me souvenir si cette jolie scène existait aussi dans "Les Sept Samouraïs".
En tout cas, puisqu'on célèbre le courage, célébrons aussi celui des "aventuriers modernes", les pères et les mères de famille !
Rédigé par : Lucile | 01 août 2014 à 12:57
Je ne peux définir le courage comme étant la vertu d'une volonté d'être pour soi mais bien d'être contre soi.
Pour répondre en une phrase à Parigoth, je ne vois aucun courage à accomplir ce que l'on considère comme son devoir mais plutôt ici un naturel humain propre à chacun, étant bien entendu que la conscience du devoir est intimement liée à chaque histoire individuelle. Dit autrement, si l'humain est naturellement moral, ses notions de bien et de mal sont affaires d'opinion... S'il y existe une volonté d'être pour soi, elle se situe dans cette tentative d'accomplissement du devoir personnel.
Etre courageux d'un point de vue pratique, c'est peut-être justement accepter l'autre malgré soi tout en restant soi-même. C'est être sans concession sur les jugements qui font ce que nous sommes et qui règlent notre conduite tout en considérant qu'autrui puisse en avoir d'autres tout aussi (ou tout aussi peu...) sensées.
Etre courageux, c'est réussir au mieux à comprendre autrui, au pire à le combattre (lorsqu'il est assez faible pour nier votre liberté) sans jamais s'identifier à lui.
Rédigé par : Garry Gaspary | 01 août 2014 à 10:58
Mais mettre son courage, son énergie au service des autres est évidemment moins fréquent.
Le courage, de nos jours, peut encore être de nature physique mais la plupart du temps il consiste à être prêt à sacrifier sa carrière, ses avantages, son petit confort, sa réputation dans le monde, ses amis, sa liberté même, pour accomplir ce que l'on considère comme étant son devoir.
Nous avons évoqué récemment en commentaires le Général Bertrand Soubelet, directeur des opérations et de l'emploi de la Gendarmerie Nationale, ayant eu le courage de témoigner devant l'Assemblée nationale de la réalité de terrain de la délinquance et de la criminalité dans notre pays, dans un rapport qui a dû faire grincer bien des dents bien qu'il n'ait probablement pas été rédigé dans cette intention.
Nous savons que ce militaire courageux et intègre a été muté.
Il s'agit là d'un exemple de comportement digne de la vertu politique au sens romain du terme.
Nous ne rencontrons plus beaucoup de Romains, de nos jours.
Rédigé par : Parigoth | 01 août 2014 à 10:07