Marine Le Pen a du talent dans une classe politique qui en manque.
Elle n'est pas seule. Jean-Luc Mélenchon, Christiane Taubira et Nicolas Sarkozy, par exemple, n'en sont pas dénués non plus.
Alors qu'on ne cesse de s'interroger sur la manière de réduire l'ampleur du Front national, ce qui paradoxalement le remet au centre du jeu et donne l'impression que ses adversaires n'ont rien à proposer par eux-mêmes mais tout à attendre de leur dénonciation, on sait mieux médiatiquement comment il faut procéder.
Le Grand Jury RTL-le Figaro est un rendez-vous qui s'impose sur LCI, chaque dimanche à partir de 18 heures 30. Peu de temps avant l'intervention de Nicolas Sarkozy sur France 2 avec le suave Laurent Delahousse comme questionneur, j'ai été passionné par les échanges entre Marine Le Pen l'invitée et les journalistes Jérôme Chapuis, Eric Revel et Alexis Brézet.
A l'issue de cette émission, je me suis demandé pourquoi les deux derniers avaient été bien meilleurs que le premier. Sans difficulté particulière et avec courtoisie, ils avaient montré les faiblesses, les lacunes, l'imprécision, et sur certains points l'amateurisme de la présidente du FN.
Je ne crois pas offenser Alexis Brézet en le qualifiant de droite et Eric Revel, s'il a déclaré un jour que LCI n'était pas "une chaîne de droite", ne me semble tout de même pas proche de la gauche pour ses domaines de prédilection.
Quant à Jérôme Chapuis, je ne sais s'il est de gauche mais je suis persuadé qu'il a en tout cas pour ambition constante de nous démontrer qu'il n'est pas de droite. Et qu'il a une forte antipathie intellectuelle et idéologique à l'encontre du FN en désirant surtout qu'aucun téléspectateur ne puisse l'ignorer.
Pourquoi cette manière ostensible de songer moins à son interlocutrice qu'à l'impression qu'il cherche à donner de lui-même, est-elle contre-productive ? Parce que, tout simplement, l'essentiel de son énergie est concentré sur la réprobation morale souvent mal déguisée en interrogations politiques et qu'il manque de souffle, de travail, d'objectivité pour le reste qui est pourtant capital. Ne pas apprécier Marine Le Pen n'est pas gênant pour elle : elle y est habituée.
Ce qui en revanche la déstabilise, c'est une forme de politesse pugnace, curieuse et compétente. Les deux journalistes "de droite" ont su user à la perfection de cette démarche qui n'est pas qu'une affaire de verbe et d'apparence mais surtout de technique et d'approfondissement.
Trop de journalistes, face à Marine Le Pen, se dispensent d'urbanité médiatique, d'intelligence critique et de conscience professionnelle parce qu'ils estiment que l'hostilité qui s'affiche sur leur visage est suffisante pour les placer sur le pavois de leurs confrères. Confondant leur tâche avec leurs états d'âme, ils facilitent grandement les répliques de Marine Le Pen qui n'est jamais plus à l'aise que face à un rejet de principe.
Marine Le Pen confrontée aux duettistes Revel et Brézet a été limitée, maladroite, un tantinet exaspérée par une multitude de détails qui étaient exigés d'elle et qu'elle jugeait superflus. On avait le front d'exiger d'elle le mode d'emploi !
Alors qu'elle prétendait s'abandonner à des généralités, ils avaient le culot de la ramener vers ce qui rendait ses projets peu crédibles, guère opératoires. Elle comprenait qu'elle perdait au change et cela se sentait. Comme elle aurait préféré combattre une partialité militante s'enrobant de République dans chaque phrase !
Les médias de droite sont souvent plus convaincants, et leur approche plus fiable, parce que l'éthique n'est pas leur béquille.
LCI est dans la tête de beaucoup de ses fidèles en cette période sombre pour cette remarquable chaîne d'information continue. Qui va mourir.
Dimanche soir alors, presque comme un chant du cygne.
Cher Monsieur, je lis avec intérêt votre analyse au sujet des maladresses de Madame Le Pen face aux journalistes de droite. Toutefois, quand une grande femme rencontre un quart du peuple français dans les urnes, n'est-il pas temps pour les intellectuels lucides et courageux comme vous et grand nombre de vos confrères de droite de rejoindre cette alliance plutôt que de rester sur le rivage ?
Rédigé par : Armel | 29 septembre 2014 à 11:04
@ kalanchoe
C'est bien parce que je suis totalement en accord avec votre commentaire que j'ai suggéré que la seule marche républicaine digne de ce nom en réponse à cette ignoble sommation faite à la communauté musulmane française de manifester contre l'EI était celle défendant l'opinion de Savonarole : contre les personnes comme Hervé Gourdel qui mettent volontairement leur vie en danger.
J'aurais aimé voir les musulmans de France se sentir aussi libres, aussi égaux que Savonarole, et être traités d'une façon aussi fraternelle malgré ce que certains auraient pu penser de cette marche.
J'ai eu un rêve, comme disait l'autre...
Rédigé par : Garry Gaspary | 27 septembre 2014 à 11:17
@kalanchoe
A ceci près que Marc Dutroux n'a jamais revendiqué avoir accompli ses horreurs en les justifiant par sa "belgitude".
Rédigé par : GLW | 27 septembre 2014 à 08:30
@ Savonarole et Garry Gaspary
Formuler une demande aux musulmans de manifester contre l'EI, c'est communautariser la France là où la République ne connaît que des individus. Il serait plus orthodoxe de demander à tous les Français de manifester contre l'EI, sauf à insinuer que les musulmans de France, du seul fait de la foi qui est la leur, donnent leur assentiment au comportement de l'EI par leur silence, ce qui est pour le moins abject, irresponsable et stupide.
Si l'on suit votre cheminement intellectuel, on peut raisonnablement en déduire que tous les hommes en général soutiennent les violeurs, parce qu'il n'y a encore jamais eu de manifestation masculine dénonçant ce fléau sociétal... ou que les Français acceptent la torture des enfants parce qu'aucune manifestation n'a été organisée pour la petite Inaya.
L'EI a autant à voir avec l'islam que Marc Dutroux avec un Belge. Prétendre le contraire n'est pas faire preuve de grand discernement.
Rédigé par : kalanchoe | 26 septembre 2014 à 23:25
"...ces vermisseaux gluants..."
sylvain
C'est "PHENOMEMAL" comme dirait mon ami le clown italien aux trois mèches de cheveux, Fumagali !
Merci sylvain pour vos excès. Cela me fait au moins rire. Il y a un vrai talent d'écriture que vous devriez mettre à profit.
Sincèrement.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@sylvain | 26 septembre 2014 à 23:16
@hameau dans les nuages
Bonsoir,
J'ai "fait mai 68" modestement dans ma petite ville, et j'ai sauté la talanquère.
Aujourd'hui je vieillis et je la saute dans l'autre sens, tout en essayant de défendre ce qui me ressemble.
Au rugby on appelle ça "le métier", c'est-à-dire utiliser plus la tête que les jambes, pour être au moins aussi efficace que les plus toniques, et aplatir quand même entre les barres.
Dans tous les cas les arènes ont changé, c'est pourquoi, vous l'avez bien compris, pour se battre il n'y a plus d'"espada", et Yann Galut, je l'avais trouvé redoutable en matador verbal des sunlights.
Les armes à la limite comptent peu. Seule la victoire est belle, alors usons de ce que la nature nous a donné en fonction des saisons. De toutes façons quand le tronc est pourri il faut abattre l'arbre si on veut que la forêt soit belle.
Bon, vous me posez un problème, j'aime la musique. Francis Cabrel, je ne sais pas si je l'aime ou si je ne l'aime pas ; et pourtant mes goûts sont assez éclectiques.
Au fait, j'ai aimé la corrida, je ne l'aime plus depuis que je fais ami-ami avec les chats.
Vous me posez un problème. Est-ce que le monde est sérieux ? Ou faut-il le prendre au sérieux ? Dans tous les cas MLP s'emberlucoque suffisamment dans ses opinions si bien qu'au fond, elle ne peut pas être crédible avec des gens "éduqués" (le mot est lâché, mais sans mépris pour les autres). A mon humble niveau je ne suis pas audible, que faire ? Bon il y a le vote mais le souffle d'un de Gaulle, Malraux, Mendès France n'y est plus. Euh, je vais y penser, mais pour sauter la talanquère j'aurais du mal, écarter n'en parlons même pas, décidément je ne suis pas en bonne posture.
Rédigé par : Giuseppe | 26 septembre 2014 à 21:21
Cher Philippe,
Que pensez-vous d'organiser ou de participer à une présence silencieuse devant le CSA qui s'est inventé un nouveau rôle, celui de fossoyeur d'émissions d'intérêt général ?
Faut-il rester inerte devant le massacre de la qualité en se croisant les bras ou faut-il dénoncer une injustice de taille faite au pluralisme des médias ?
Ce sont nos redevances qui financent ces émissions et peut-être que de temps en temps l'avis des téléspectateurs et intervenants pourraient être entendu.
Pourquoi quatre saboteurs incultes dont le but est le nivellement par le bas auraient-ils le dernier mot ? Faut-il conserver le CSA actuel, quand on voit des décisions aussi stupides et absurdes ?
L'avenir de l'info, c'est LCI.
L'image du CSA en prend un coup, non par nos dires qui sont partagés par un grand public, des journalistes, des experts mais par des décisions basses.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 26 septembre 2014 à 19:47
Cher M. Bilger
Votre phrase qui suit me dérange :
"MLP a du talent dans une classe politique qui en manque. Elle n'est pas seule. Jean-Luc Mélenchon, Christiane Taubira et Nicolas Sarkozy, par exemple, n'en sont pas dénués non plus."
Comment osez-vous accoler le nom de Sarkozy aux Mélenchon et Taubira ?
Sarkozy est une star survolant ces vermisseaux gluants, ces batraciens crapotant dans leur bave !
Que je ne vous y reprenne plus !
Rédigé par : sylvain | 26 septembre 2014 à 19:14
@ Savonarole
Ils avaient pensé à une "marche contre cet idiot d'Hervé Gourdel" mais vous leur avez piqué l'idée.
Dommage, sous les drapeaux en berne, cela aurait eu une certaine classe que j'ose qualifier de républicaine.
Je rêve de vivre dans une France où les Français musulmans auraient le courage d'organiser de telles marches dans de telles conditions.
Rédigé par : Garry Gaspary | 26 septembre 2014 à 17:21
Au lieu de focaliser sur MLP les journalistes devraient se livrer à un défrichage de la logorrhée de la Grande Mosquée de Paris.
Il y a 24 heures on devait assister à "une marche contre la haine", ah bon, contre qui donc ?
Aujourd'hui on nous annonce "une marche contre la barbarie", ah bon, pourquoi pas...
À aucun moment nos imams ne parlent vrai, à aucun moment ils ne nomment les choses clairement. À Londres les musulmans n'ont pas la trouille, ils s'affichent avec des panneaux "Not in my name" et condamnent clairement un Islam dévoyé de bandits.
Serait-ce trop demander à nos imams de cesser ce discours amphigourique qui ne nous dit rien sur ce qu'ils pensent vraiment de cette affaire ?
Rédigé par : Savonarole | 26 septembre 2014 à 16:16
On ne peut qu'adhérer à l'analyse de Philippe Bilger sur l'agressivité journalistique à l'égard de MLP et ses répercussions dans l'opinion publique. Il est notoire que plus l'invité d'une émission subit les agressions grossières des animateurs qui se mettent en scène dans leur détestation du FN ("Avez-vous vu comme je suis un bon citoyen, moi qui coupe le sifflet du représentant du FN à tout instant ou qui vomit ma haine en posant des questions même pas envisageables avec le parti de gauche ou le PS" ?), plus le téléspectateur prend parti, y compris inconsciemment, pour la victime. Je me souviens du fils Servan-Schreiber tentant de mettre JMLP plus bas que terre dans les années 1980 et qui indisposa tout le monde ou presque par sa détestation du patron du FN.
Par ailleurs, tout n'est pas à jeter dans les propositions programmatiques du FN, particulièrement en matière d'Education nationale. Jean-Paul Brighelli a même écrit qu'il se reconnaissait dans la ligne défendu par le FN :
http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-paul-brighelli/education-ces-professeurs-tentes-par-le-front-national-04-10-2013-1739100_1886.php
Dans le domaine de l'immigration, les constats du Front sont vérifiables (et aujourd'hui plus que jamais) par une majorité de Français (y compris d'origine maghrébine et qui ne supportent plus l'image qui leur est donnée par le comportement catastrophique des intégristes et des délinquants).
Cependant, le reste est à peu près bon à jeter : plus d'Etat, moins d'Europe, plus de frontières, plus d'Euro. Tout ceci ne pourrait que conduire à l'accélération de notre faillite. Encore faut-il accepter d'en discuter, pied à pied, mot à mot avec Marine comme l'on fait les journalistes sérieux cités par Philippe Bilger.
Rédigé par : caroff | 26 septembre 2014 à 14:46
Du point de vue de Sirius, la lecture des billets/réponses laisse à voir que la confusion règne à tous les niveaux : journalistes, hommes politiques, juges, tous les éléments approchant Madame Le Pen sont frappés de la même maladie : l'inconstance subjectiviste.
Que diable, ce sont des êtres humains, patiemment modelés, non par des comploteurs mais par la malléabilité des cerveaux mal préparés à une ère de paix aussi longue. Il faut s'inventer une guerre, car la violence fait partie de l'homme et la guerre en est le prolongement naturel.
Les médias s'inventent des postures, acceptables dans le principe mais traduites en langage obstiné, à terme pervers. Les juges croient à une croisade, très proche de leur plan de carrière et sont aujourd'hui la légion en marche des marxistes d'après-guerre, comme certains, avant, furent les défenseurs d'un ordre corporatiste réactivé par le maréchal. Et tous mènent une guerre contre ceux qui, en permanence ou occasionnellement, ne pensent pas comme eux. C'est une guerre sans danger pour eux, et c'est là que le bât blesse parce qu'ils sont dans la sphère du pouvoir. Jusqu'aux associations comme CIMADE ou GISTI qui luttent pour le respect dû aux immigrés mais en faisant des nationaux les ennemis de leurs convictions, cessant de discerner dès lors entre les gens dignes d'intérêt et les voyous ou les envahisseurs appâtés par la générosité d'une France défunte, et ça marche, puisque les gouvernants sont dans le même état d'esprit, ne reculant que devant l'inacceptable. Leonarda a fini par convaincre tout le monde, sauf le Président, la famille arménienne expulsée au terme d'un vrai parcours judiciaire, père pédophile, mère voleuse a soulevé l'indignation de ces associations, dénonçant la violence de la police, mais pas celle de ces immigrés d'opérette et n'a pas permis à leur esprit d'effleurer l'intérêt de la nation.
M.Boubakeur est sympathique mais il est bien tard pour s'indigner en paroles alors que depuis des décennies, la France est montrée comme l'unique responsable de tout ce qui se passe dans ses anciens territoires, exonérant ainsi de toutes les saletés politiques leurs dirigeants.
Les porteurs de valise du FLN se retrouvent aujourd'hui dans ces associations de défense qui ont pourtant de multiples raisons d'exister mais j'avoue que, dans mon jeune temps, l'idée de faire ami ami avec les amis du FLN ne m'est jamais venue, mais il faut dire que ma préférence allait plutôt aux Harkis dont aujourd'hui on déplore benoîtement le sort atroce.
Qui reste-t-il à saluer quand la pensée s'enfonce dans le ready made ? Aucun homme ne mérite le salut, sauf ceux qui jonchent les terres de gloire et d'infamie et parmi ceux-là, certains étaient des voyous qui pillaient les morts des champs de bataille. Il faut lire et relire Mein Kampf et Mao pour comprendre jusqu'où l'homme peut descendre et Ernst Jünger pour comprendre jusqu'où il peut monter.
Madame Le Pen n'est pas crédible, l'Europe non plus, seule la guerre nous sortira de ce dilemme pour recommencer à bâtir le monde meilleur néanmoins sorti des deux précédentes campagnes d'extermination.
Rédigé par : Genau | 26 septembre 2014 à 10:39
@ Giuseppe
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Voilà ce petit monde politique s'écharpant sur les solutions à apporter à la crise, tournant en rond sous le soleil des projecteurs médiatiques avec en toile de fond un décor apocalyptique...
Et vous vous distrayez dans ces jeux du cirque, vous et d'autres, en réclamant la mise à mort alors que la France est échouée sur le sable...
Descendez dans l'arène Giuseppe ! Sautez la talenquère !
Vous avez les solutions n'est-il-pas ?
https://www.youtube.com/watch?v=m1ET6SEtwbc
Et Hollande ? son père lui a donné la permission de minuit...
https://www.youtube.com/watch?v=DLPzS5bVoIk
Est-ce bien sérieux ?
Rédigé par : hameau dans les nuages | 26 septembre 2014 à 10:30
Personnellement, je suis fatiguée de tous ces gens qui n'ont d'autre idée que celle de se dénoncer tous mutuellement.
On sait depuis la Seconde Guerre mondiale que la France est un grand pays de dénonciateurs pour des raisons toutes moins justifiables les unes que les autres au point que la Gestapo elle-même en était stupéfaite.
Quand abandonnerons-nous cette sale manie, pour nous consacrer à l'avenir de notre pays POSITIVEMENT, avec des propositions qui tiennent la route en elles-mêmes au lieu d'avoir pour point d'appui essentiel, le danger représenté par les uns ou par les autres.
Le premier qui s'occupera de la France et des Français dans une Europe fédérale, quel que soit le pays qui a des chances d'y tenir en premier une place prépondérante, avant de s'occuper des poubelles de ses adversaires politiques aura sans doute la faveur des sondages.
Rédigé par : Catherine JACOB | 26 septembre 2014 à 09:56
Qui demande 21 ministres FN ?
Deux suffisent pour qu'ils se mettent sur la tronche.
Et quittent le gouvernement sous les sifflets des électeurs.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun@Savonarole | 26 septembre 2014 à 02:15
"Les médias de droite sont souvent plus convaincants, et leur approche plus fiable, parce que l'éthique n'est pas leur béquille."
On traduit :
Journaleux, paralytiques de la pensée unique, lobotomisés de l'hémisphère droit, allez à Lourdes, jetez vos béquilles, jurez, blasphémez et vous serez guéris !
Avocats, jetez aux orties votre serment et votre déontologie, tachez votre rabat du dernier plat en sauce, insultez l'avocat général, coupez la parole au Président et les jurés seront à vos pieds...
Président Sarkozy, j’ai voté en 2012 pour votre adversaire car il m’est apparu plus fiable, plus convaincant… bien que quelque peu étique à l’époque…
Philippe, les commentaires sont-ils modérés pour veiller à la bonne tenue des béquilles ?
N'y aurait-il que Savonarole pour marcher sans troisième jambe ?
Rédigé par : sbriglia | 25 septembre 2014 à 22:40
Le fond du problème est comment "retourner" les idées du FN, ou plutôt quel angle d'attaque et quelle stratégie adopter.
Je me souviens d'une des rares fois où Marine Le Pen a été chahutée, déstabilisée, c'était par Yann Galut dans "Des paroles et des actes" du 10 avril 2014. Il avait tout compris de la mécanique qu'elle utilise, et lui a utilisé les bons outils.
Certes il a fallu qu'il soit patient, mais il a placé des banderilles que tout aficionado a pu apprécier.
C'était suffisant pour une première faena parfaitement réussie. Il y a peu de chances qu'il la retrouve à des fréquences régulières pour l'affronter de nouveau. Par contre, tout bon journaliste, s'il a la volonté de s'en inspirer, pourra porter l'estocade décisive.
Et, à force, le trouble pourra s'installer sur des électeurs qui n'avaient aucune raison de se tourner vers elle, si ce n'est parce qu'elle crie plus fort que ses détracteurs.
Rédigé par : Giuseppe | 25 septembre 2014 à 22:12
L'hypothèque, la pierre d'achoppement, c'est l'Europe. Plus précisément c'est au premier degré l'Europe et au deuxième degré l'euro.
Il y a l'immigration aussi, sujet éminemment délicat et sensible, mais sur lequel nous sommes tous, par la force des choses, plus ou moins, ambivalents.
Mais l'essentiel c'est l'Europe et surtout l'euro.
Sur l'Europe on peut toujours discuter, s'arranger. D'ailleurs tout le monde, des plus eurolâtres aux plus europhobes, rêve d'une "autre Europe". Alors...
Mais sur l'euro, impossible de discuter. L'euro est un fétiche sacré. Marine le Pen est contre, donc elle est infréquentable. Marine est contre, donc l'euro doit être défendu, quoi qu'il en coûte.
Jean-Marie Le Pen avait pour fond de commerce la provocation. Il amusait la galerie mais ça ne débouchait sur rien. On le diabolisait mais il ne faisait pas vraiment peur. Marine, c'est différent. Certaines de ses prises de position restent extrêmement critiquables, mais elle a un vrai projet, elle ne donne pas dans la provocation gratuite, et elle fait vraiment peur car son projet tient debout. Pire : sur l'euro, elle dit la vérité. L'euro, deutschemark déguisé, nous vassalise et nous appauvrit. Et ça, cette remise en cause du fétiche sacré, c'est trop dur. Et ça, beaucoup de politiques et de journalistes ne peuvent pas l'admettre. D'où leur ton méprisant à son égard.
Mépris à l'égard de Marine Le Pen, fascination à l'égard de Nicolas Sarkozy : ce cocktail nous conduit tout droit à un second tour Sarkozy-Le Pen qui fait froid dans le dos !...
Mais tant qu'il y aura ce maudit euro, la pensée politique française sera paralysée. Et cela nous mène à la catastrophe.
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 25 septembre 2014 à 19:22
@breizmabro
"Déjà à cette époque les magistrats ne se gênaient pas pour lui faire sentir, dès sa prise de parole, que c'était peine perdue pour elle.
Je l'ai entendue plusieurs fois s'offusquer de la posture des magistrats à son encontre avant même qu'elle ouvre la bouche..."
Encore des magistrats voyous, car il faut les appeler pour ce qu'ils sont.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 25 septembre 2014 à 18:59
Je ne sais pas pourquoi, à lire certains donneurs de leçons de journalisme (n'est-ce pas eileen) je pense à Devedjian disant à propos de Balkany "si ça continue il va bientôt nous donner des lecons de morale".
Rédigé par : catherine A. et une leçon, une | 25 septembre 2014 à 17:57
Marine Le Pen n'est pas ma tasse de thé... mais il serait loyal que les journalistes soient aussi incisifs envers tous les candidats tous partis confondus à n'importe quelle élection.
En ce moment une meute de journalistes et journaleux coagulés suivent Sarkozy qui se rend dans la "banlieue chic de Lille". Ce déploiement me semble obscène, cette volonté de "jouer au shadow president" m'exaspère... ça ne me semble pas républicain, pas très démocratique non plus.
La France est en guerre et l'accent est mis sur les desiderata d'un ex-président revanchard, qui va piquer la vedette à tout autre information, attirer tous les regards sur lui... et ça en ces temps si troublés, ce n'est pas bien, ce n'est pas digne... Il fait honte à la France et aux Français, quant à la presse elle se comporte comme les mouches qui se collent sur un papier collant tue-mouches... Indigne.
Rédigé par : eileen | 25 septembre 2014 à 17:36
Moi aussi je la trouve charmante Marine, toutefois j'ai du mal à imaginer en 2017 une photo sur les marches de l'Elysée avec 21 ministres FN.
Le FN fonctionne comme un tabouret à trois pieds : Marine, son époux, et Philippot. Et de temps à autre on fait prendre l'air au patriarche Jean-Marie pour rameuter les papys Algérie française et des grandes brasseries de Saïgon en Cochinchine, rue Catinat, et tous les Noël Roquevert de l'Empire colonial : "Tuuuut ! Bande de salopards !"
Sinon au FN tous les autres ne sont que des pétomanes de foire.
C'est mince pour diriger la France.
Rédigé par : Savonarole | 25 septembre 2014 à 16:55
@ hameau dans les nuages
"Vous vouliez dire PS sans doute, une faute de frappe certainement."
Non, non, aucune erreur de frappe de ma part. Le programme du FN consiste à vouloir transformer la France en un petit village gaulois qui lutte toujours et encore contre l'envahisseur.
Le seul problème c'est que le FN ne dispose pas d'un druide connaissant les ingrédients de la potion magique.
Seule la France n'a aucune chance de faire face aux multinationales des grandes puissances et la concurrence des pays émergents qui cassent les lois du commerce international.
Quant à Agecanonix alias JMLP, le meilleur service qu'il puisse rendre à son parti serait de se retirer définitivement du monde de la politique. Je suis sûr que sa fille lui en saurait gré.
Rédigé par : Achille | 25 septembre 2014 à 16:53
Non seulement les interviews de MLP, par leur côté haineux et méprisant, ne ressemblent pas à des interviews et lui rendent service en montrant qu'on la traite différemment des autres, mais surtout j'ai remarqué que les preneurs d'images et cadreurs ne s'intéressaient presque qu'à elle lorsqu'elle apparaissait à l'écran : à elle les gros plans, à elle le petit écran, que ce soit son tour de parler ou d'écouter, à elle la mise au point de l'image alors que ses interlocuteurs sont flous et donc réduits au rôle de faire-valoir. Lors de la conférence de presse du président Hollande à l'Élysée, j'ai remarqué de même que la caméra allait chercher le visage d'Emmanuel Macron avec une insistance camouflée ; on est en train d'en faire une vedette, comme on a fait une vedette de MLP, pur produit médiatique, héroïne de l'audiovisuel. Cette héroïcisation subreptice de certaines personnalités a beaucoup plus de poids sur le public à mon avis que tous les arguments brandis de part et d'autre. En fait, les responsables d'émissions veulent faire de l'audience, et pour cela, il leur faut des gens qui ont de la présence. C'est pourquoi on les aide en plus à crever l'écran par la manière dont on les filme.
Rédigé par : Lucile | 25 septembre 2014 à 16:24
Le clivage droite/gauche existe bel et bien, non pas sur le fond mais sur l'idéologie droit de l'hommiste, donneuse de leçons sur fond de vieux relent communiste. C'est tout une subtilité qui réussit à faire passer leur galimatias pour de l'éthique et de l'humanisme.
LCI va mourir faute d'être passée à la gratuité, parce que le CSA ne l'a pas voulu. Pourquoi ? qui du gouvernement a cherché à savoir, à faire évoluer la situation dans ce sens pour ne serait-ce que sauver des emplois ? devinons... trop à droite ! de l'éthique ou juste la pensée unique ? Certains journalistes "infréquentables" y étaient invités.
La télé publique a plusieurs chaînes avec des animateurs et des journalistes (j'exclus Taddéï) qui organisent des débats avec les mêmes invités, triés sur le volet du politiquement correct et du ronron de la pensée qui ne dérangent pas le camp des gentils, des propres intellectuellement. Des fois qu'ils corrompent le peuple.
Je me pose juste cette question : imaginons qu'un gouvernement de droite ait voulu supprimer une seule de ces chaînes publiques parce que trop coûteuse, imaginons le tintamarre, imaginons la levée de bouclier des médias, des politiques à la sensibilité de gauche. A tel point que tout serait resté en l'état. Pourquoi cette fois-ci le CSA n'est-il pas revenu sur la gratuité de LCI ? C'est bien les deux poids deux mesures de la dictature de la pensée.
Alors pourquoi se pose-t-on la question ? Marine Le Pen n'est que l'exutoire pour ceux qui à droite ne trouvent plus personne pour les soutenir, tellement leur dégoût grandit face à ce bloc de sourds et aveugles.
Hier, consensus national devant l'horreur, le crime abject commis par les barbares de l'Etat Islamique, et cela est compréhensible. Qui pourrait ne pas être abasourdi et choqué devant tant de haine ? Le Président pour une fois m'a paru dans son discours à l'ONU dire ce qui était attendu de lui. Il avait le visage grave et bouffi de contrariété, des mots forts qui convenaient à la situation, même si le ton monocorde qui est le sien endormirait un mort.
Pourtant, si on chasse le naturel, il revient au galop et le soir lorsqu'il s'est exprimé devant un parterre de journalistes, l'idéologie de la gauche habituelle était de retour. Il demande aux Français de se rassembler devant le crime horrible mais accuse immédiatement une partie de la population de ne pas faire suffisamment pour les jeunes des quartiers difficiles, ce qui les obligerait à partir faire le Djihad. Quel culot !
Pour moi le consensus, le soi-disant rassemblement était rompu.
Mais il n'est hélas pas seul, car plusieurs à l'UMP lui ont emboîté le pas ce matin.
Alors oui ils rassemblent derrière Marine Le Pen tellement le Français en a par dessus la tête de payer pour remplir le tonneau des Danaïdes tout en se faisant culpabiliser et maltraiter par ceux qui produisent indirectement les effets des causes qu'ils chérissent.
Marine Le Pen a de beaux jours devant elle.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 25 septembre 2014 à 16:02
Ici en Autriche, je le répète, les élus du FPÖ (FN en plus intelligent) sont partout dans les conseils régionaux, système proportionnel oblige.
Certains font du bon travail et sont exclusivement au service de leurs concitoyens, d'autres font dans la propagande de base contre l'asile, contre les étrangers ou contre les minarets.
Les premiers sont réélus à chaque fois.
Les second sont dégagés à chaque fois.
L'Autriche, justement l'Autriche laisse travailler chacun quel que soit son bord.
Pourtant elle a toutes les raisons du monde d'avoir peur.
Et ben non.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 25 septembre 2014 à 15:38
Grande forme de Marine Le Pen face à Jean-Jacques Bourdin lundi dernier. Son charisme est tel, que même dans des interviews où les journalistes la mettent quelque peu en difficulté, c'est sa parole forte que retient le téléspectateur. C'est inquiétant.
Mais si la situation se présentait, en 2017 ou avant, en arrivant au pouvoir, le discours du Front National devrait se traduire en actes. Les mots se heurteraient au principe de réalité, avec ce qu'il serait possible d'entreprendre, et impossible.
Les deux derniers quinquennats ont montré que nombre de mots, de promesses électorales, sont restés lettre morte.
Marine Le Pen a beau afficher un programme d'extrême droite avec beaucoup de force et de vigueur, l'ambiguïté suivante existe, à savoir que personne, ni elle ni nous, ne pourra dire dans quelle mesure ce programme sera ou pourra être appliqué. Voter pour elle signifierait acheter chat en poche, aussi bien pour ses partisans que pour ses détracteurs. Il ne me semble pas que la majorité des Français ait une mentalité de joueurs de poker, de tout risquer sur une mise aléatoire.
Rédigé par : Camille | 25 septembre 2014 à 15:15
Bonjour,
@ Tipaza 25 septembre 2014 à 10:59
Je suis convaincu que François Hollande a une grande intelligence, ses seules études l'attestent. Cependant je continue à me poser la question : de quelle caractéristique d'intelligence s'agit-il ? Si elle a été accompagnée dans son berceau d'une dose d'imagination et d'une autre de vision éclairée sur le long terme, nous pourrons reprendre espoir, et persister au travers d'un second quinquennat.
En politique intérieure il semble avoir été un bon stratège, ce qui pourrait nous laisser espérer qu'avec un peu d'expérience et de temps, il fasse de rapides progrès en géopolitique, il n'en demeure pas moins que, pour dire simple, entre la théorie et la pratique la marche est grande. Je le compare un peu à un grand professeur qui aussi dans son domaine de grande complexité réalisera la première greffe du cœur, avec certes une large somme de connaissances théoriques, accompagnée d'une bonne dose de pratique. Il ne pourra cependant éviter les tâtonnements pour découvrir les raisons des échecs des premières tentatives, avant de connaître la première réussite.
Hollande dans son nouveau poste tâtonne c'est certain, mais je demeure persuadé qu'il sait, lui, où il va. Peut-être que malgré le temps court auquel il est confronté, il pourra nous en dire bientôt un peu plus sur ses desseins. Sans aucun doute, pour lui il est encore prématuré de détailler aux trop nombreux "peureux" l'étroit chemin sur lequel il a engagé le troupeau.
Je demeure convaincu qu'il va devoir en sacrifier une partie pour en sauver l'autre, en espérant que ce ne sera pas du 50/50.
Rédigé par : fugace | 25 septembre 2014 à 14:43
"Marine Le Pen deviendra aussi inaudible que l'avait été Ségolène Royal face à un récidiviste (oups!) face à Nicolas Sarkozy lors d'un certain débat".
Elle est vraiment formidable @ breizmabro qui fustige Philippe Bilger lorsqu'il ne lui a pas demandé l'autorisation d'écrire ce qu'il pense et voit les autres femmes en "surjé" d'orphelinat.
Tout un monde d'évasion...
Rédigé par : calamity jane | 25 septembre 2014 à 14:42
Marine Le Pen a créé un Front National extra light à partir du véritable Front National brut de décoffrage d'origine. Je me dis que si par surprise, Jean-Marie Le Pen revenait du jour au lendemain reprendre les commandes à bord (malgré son âge, je suis sûr qu'il en serait grandement capable) il y aurait un changement instantané dans les sondages.
Marine le Pen a dédiabolisé le Front National. Mais si on gratte un peu sous la première couche du tout venant, on découvre un personnage tenant du docteur Jekyll et Mister Hyde. C'est un peu le syndrome du caméléon. Dans le privé elle doit être à la droite du père. Amen
Rédigé par : Carl+Larmonier | 25 septembre 2014 à 14:13
Bonjour,
"C'est tout un art que d'interviewer, art que vous maîtrisez à merveille si j'en crois les vidéos de votre chaîne YouTube. Votre façon de vous effacer face à votre interlocuteur, tout en restant bien présent, devrait être montrée dans les écoles de journalisme !"
Rédigé par : François | 25 septembre 2014 à 06:46 .....]
Je suis raccord à 100% avec François.
J'ai écouté cette émission en replay et entièrement, malgré les questions orientées, et les coupures de la parole lors du développement des réponses, frisant la cacophonie.
Pour celles et ceux qui n'auraient pas écouté :
http://www.rtl.fr/actu/politique/marine-le-pen-le-fn-est-devenu-un-parti-de-gouvernement-7774425155.
Sujets abordés :
MORLAIX / SARKOZY /DISSOLUTION / ECONOMIE / UKRAINE-RUSSIE /IRAK /
Les mêmes questions amenant les mêmes réponses. Donc du réchauffé, rien de nouveau.
Rédigé par : fugace | 25 septembre 2014 à 13:50
Ici et maintenant, pourrait-on savoir ce qu'aurait fait cedit parti ? dans l'actualité s'entend ?
Madame Marine Le Pen n'a pas la dimension pour gérer le pays. Trop de scories dans ses allocutions et une présence trop "fabriquée" en débat. Bref ! cela sonne faux. Les héritages qui ont laissé couler l'eau sous les ponts... une arme à double tranchant.
Rédigé par : calamity jane | 25 septembre 2014 à 13:21
Il ne faut pas perdre de vue que Marine Le Pen est une ancienne avocate fort brillante que j'ai entendue plusieurs fois plaider.
Déjà à cette époque les magistrats ne se gênaient pas pour lui faire sentir, dès sa prise de parole, que c'était peine perdue pour elle.
Je l'ai entendue plusieurs fois s'offusquer de la posture des magistrats à son encontre avant même qu'elle ouvre la bouche, faisant "payer" à son ou sa cliente le prix de son mauvais choix d'avoir pris Marine Le Pen comme avocat. C'est du reste en partie pour cela qu'elle a laissé tomber cette profession...
Marine Le Pen est bien la fille de son père, une bretteuse redoutable la provocation en moins (mais qui sait si le FN en serait là aujourd'hui si Jean-Marie Le Pen n'avait usé de sa provocation lettrée...)
"Ne pas apprécier Marine Le Pen n'est pas gênant pour elle : elle y est habituée"
Mieux encore c'est ce qui la fait exister médiatiquement. Elle est intelligente, elle sait pour l'avoir pratiqué professionnellement, ajuster des arguments percutants, retenir et replacer les incohérences de ses adversaires et elle a compris que, contrairement aux jugements de cours ce seront les auditeurs et/ou téléspectateurs, qui rendront leurs décisions (une espèce de jury populaire en somme). Ayant compris cela elle a TOUT misé là-dessus.
Vous avez raison de dire que "face à Marine Le Pen, certains journalistes se dispensent d'urbanité médiatique, d'intelligence critique et de conscience professionnelle" alors que c'est précisément ce qu'elle attend.
Ayant entendu les mêmes propos répétés tellement de fois, elle connaît les répliques par cœur ce qui lui laisse encore plus de liberté pour peaufiner ses ripostes.
A notre époque les seules postures médiatiques ne suffisent plus, il faut être un, une, journaliste PROFESSIONNEL(E), c'est-à-dire maîtriser parfaitement le sujet que l'on veut traiter et faire traiter par Marine Le Pen, car la solide polémiste qu'elle est perd de son pouvoir de persuasion dès que des journalistes consciencieux et obstinés l'obligent à débattre de sujet aussi rigoureux que l'économie en France et dans le monde puisque, elle, elle a bloqué son raisonnement économique à la France dans l'Europe. Dès lors elle devient, comme vous le soulignez, "limitée, maladroite, un tantinet exaspérée par une multitude de détails qui étaient exigés d'elle et qu'elle jugeait superflus" parce que justement pas habituée à un journalisme émoussant ses répliques rodées.
Lorsque les intervieweurs professionnels auront compris cela Marine Le Pen deviendra aussi inaudible que l'avait été Ségolène Royal face à Nicolas Sarkozy lors d'un certain débat.
Et ce sera la fin de son règne.
Rédigé par : breizmabro | 25 septembre 2014 à 13:18
La seule et unique méthode pour que le FN "ne monte plus" c'est de les laisser prendre part à une partie du pouvoir.
Nous verrons alors si le FN est vraiment si dangereux que cela, combien leur solutions ne sont pas valables et s'ils sont vraiment aussi nuls que cela.
Une bonne partie des Français serait alors apaisée d'avoir eu la possibilité démocratique d'essayer une nouvelle voie.
Résultat, le FN ne montera plus, bien au contraire. Il va se disloquer tout seul.
Ce bon cher exercice du pouvoir va s'en charger à lui tout seul.
En attendant nos continuerons à diaboliser la brave dame, à vendre nos articles enflammés et patriotiques et à faire le malin sur votre blog cher Philippe.
Trop nul.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 25 septembre 2014 à 12:41
Marine Le Pen a un argument imparable : "Les autres, vous les avez tous essayés depuis trente ans. Ils ont échoué. Essayez-nous. Est-ce que ça peut être pire ?"
Bien sûr, ça pourrait être pire. Mais l'argument porte quand même.
Rédigé par : Franck Boizard | 25 septembre 2014 à 12:23
Le Front national fait aujourd’hui encore l’objet de nombreuses suspicions en matière d’attachement aux valeurs républicaines et démocratiques. Il présente pourtant des candidats à chaque élection depuis 1974 ! Respectant ainsi les règles du jeu électoral et démocratique. Il défend aujourd’hui les valeurs républicaines mieux qu’aucun autre parti. Du moins si l’on se fie à ce que contient son programme. Il est aisément disponible dans sa version intégrale (106 pages) et en format pdf, sur son site officiel.
Le Front national y aborde la plupart des questions qui taraudent les Français (emploi, logement, école, retraites, services publics, etc.). On peut évidemment critiquer ses réponses et se demander comment elles seront financées. Encore faut-il se donner la peine de lire ce programme (sans préjugés, tout en gardant son esprit critique). Je doute fortement que ceux qui adoptent une attitude hostile envers le Front national aient jamais lu la moindre ligne de son programme. Ils préfèrent s'en tenir à des réactions émotionnelles plutôt que de faire usage de la raison.
Rédigé par : moncreiffe | 25 septembre 2014 à 12:01
Le FN est-il trop présent dans les médias ? Mise au point de Paul Amar (invité de C à vous) sur l'incroyable propension de Monsieur Elkabbach à interviewer Monsieur Le Pen à l'occasion de la sortie de son livre "Blessures" (éditions Taillandier). Et, en effet, on peut se demander pourquoi le FN bénéficie continuellement d'autant de micros tendus par les médias, contrairement à d'autres formations politiques ou autres http://www.ozap.com/actu/paul-amar-jean-pierre-elkabbach-porte-une-lourde-responsabilite-dans-l-emergence-du-fn/455281
Eh bien, que n'a-t-on également renouvelé le personnel des médias subventionnés pour que de nouvelles pratiques puissent venir au jour. Comme le dit Edwy Plenel à propos du personnel politique, c'est d'autant plus incompréhensible qu'il y a énormément de personnes compétentes pour permettre ce renouvellement.
Rédigé par : Françoise Sangants | 25 septembre 2014 à 11:18
« Marine Le Pen confrontée aux duettistes Revel et Brézet a été limitée, maladroite, un tantinet exaspérée par une multitude de détails qui étaient exigés d'elle et qu'elle jugeait superflus. On avait le front d'exiger d'elle le mode d'emploi ! »
Il est normal d’exiger d’une opposante qu’elle clarifie dans le détail ses promesses d’action.
On peut aussi considérer qu’il est normal d’exiger d’un président, non moins normal, qu’il clarifie et planifie non pas ses promesses mais ses modalités d’action.
Pour la clarification, rien à dire, Hollande éclaire chacun de ses virages à 180° avec une intensité qui laisse le précédent virage dans l’ombre, pire, dans les ténèbres de l’oubli.
Madame Merkel est bien la seule à comptabiliser les clarifications successives que lui apportent pour validation, nos empressés et pas le moins du monde embarrassés ministres ou président.
Pour la planification rien à dire non plus, elle se renouvelle avec la régularité des jours qui succèdent aux nuits. Chaque planification est meilleure que la précédente et moins bonne que la future, une planification socialiste en quelque sorte.
On a connu les mêmes dans d’autres pays et d’autres temps.
À quand un face-à-face Hollande-Marine Le Pen sur l’économie, chiffres et graphiques à l’ordre du jour ?
Hollande a été professeur d’économie, nul doute qu’il saurait lui expliquer pourquoi elle se trompe et comment lui fait mieux, ou plutôt ferait mieux qu’elle… lors de la prochaine planification !!
Rédigé par : Tipaza | 25 septembre 2014 à 10:59
"Hélas, les mauvaises herbes finissent toujours par pulluler sur le purin."
Rédigé par : Duncan City | 25 septembre 2014 à 08:12
Vous semblez regarder tout ça par le petit côté de la lunette.
En tant que professionnel je pourrais vous dire que pour qu'il y ait excès de purin il faut qu'il y ait un paquet de fumiers...
Il faut remonter à la source, si je puis me permettre.
Et tirer vigoureusement la chasse.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 25 septembre 2014 à 10:58
@ Achille
"Il est clair que le programme du FN est totalement décalé par rapport à la réalité du monde d'aujourd'hui."
Vous vouliez dire PS sans doute, une faute de frappe certainement.
Rédigé par : hameau dans les nuages | 25 septembre 2014 à 10:43
Bonjour Monsieur Bilger,
Votre billet soulève le problème du journalisme à la française, ces journalistes qui vivent, déjeunent, partent en vacances, cohabitent avec les politiques, les invitant à leur mariage (Ch. Barbier). Aux USA c'est rigoureusement interdit, un journaliste ne déjeunera jamais avec un politique sous peine de sanctions immédiates, comme celle d'être viré !
Le journalisme en France est un vaste problème : il y a celui qui comme Christophe Barbier sévit chaque matin comme un gourou dans un "Vrai ou Faux" et phagocyte quasiment tous les plateaux télé, il y a celui et celle, souvent en duo, qui lisent un prompteur, ceux qui ont un ou des invités, des experts, et n'ont de cesse de les interrompre en permanence, ne leur laissant jamais le temps de s'exprimer et puis il y a celle comme ce matin sur BFMTV qui, juste après des propos re M. Hervé Gourdel, saute comme un cabri sur sa chaise hurlant "ça y est, le chômage a baissé"... ignorant sans doute que le mois d'août est un mois de remise à jour des compteurs, faite de radiations et de nouvelles inscriptions.
Il y a aussi la brochette d'éditorialistes qui, chaque matin, sur LCP fait un tour d'horizon de l'actualité de J-1.
Mais à ce terme de journaliste, il y aussi certains téléspectateurs qui ne font pas, plus la différence entre un journaliste et un animateur télé, tendance animateur de foire aux boudins !
Quant à Marine Le Pen elle est souvent ramenée par les journalistes à sa différence ou non avec son père, elle est rarement interrogée sur le fond de son programme, peut-être que les journalistes n'ont pas la compétence pour faire autre chose.
De plus en plus les journalistes donnent l'impression de se servir au même robinet d'eau tiède distribuant les éléments de langage qui sont émulsionnés en permanence.
Rédigé par : eileen | 25 septembre 2014 à 10:34
Bonjour Philippe Bilger,
"Marine Le Pen confrontée aux duettistes Revel et Brézet a été limitée, maladroite, un tantinet exaspérée par une multitude de détails qui étaient exigés d'elle et qu'elle jugeait superflus. On avait le front d'exiger d'elle le mode d'emploi !"
Il est vrai que le FN ne dispose pas du même traitement que les autres partis dans les médias.
Ce parti n'a manifestement pas réussi à acquérir son statut de parti républicain et les journalistes d'une façon générale ne ménagent pas Marine Le Pen et ses lieutenants lors des interviews.
A trop vouloir les diaboliser, je crains que le remède ne soit pire que le mal et que ce parti qui a de l'ordre de 20% de sympathisants plus ou moins affichés n'en profite pour s'afficher en victime d'une presse tout acquise aux partis dits "de gouvernement".
Il est clair que le programme du FN est totalement décalé par rapport à la réalité du monde d'aujourd'hui. Il suffit donc de focaliser les questions sur le terrain socio-économique et non de se laisser aller à des considérations humanistes qui n'ont rien à envier aux propos démagogiques de ce parti.
Espérons que nos journalistes pétris de bien-pensance le comprennent un jour. Car les faits sont là, le FN continue à grimper dans les sondages et il est temps de trouver d'autres arguments pour le combattre efficacement.
Rédigé par : Achille | 25 septembre 2014 à 10:03
J’espère qu’on pourra encore sauver LCI dans sa forme actuelle.
Y exercent des personnels compétents, agréables.
C’est vraiment plus captivant que certains journaux TV ringards, largement subventionnés ; les débats y sont intéressants ainsi que les exposés des experts invités en plateau.
Comment ce pays a-t-il pu donner un droit exorbitant de vie et de mort au CSA ? Alors que c’est l’intérêt des téléspectateurs qui devrait déterminer le succès ou l’échec d’une chaîne de télévision.
Rédigé par : jack | 25 septembre 2014 à 09:45
Il est constant que les journalistes ne sont jamais aussi pointus et perspicaces que lorsqu'ils sont face à Marine Le Pen.
S'ils l'avaient été autant face à François Hollande, nous n'en serions sans doute pas où nous en sommes.
Ceci dit, là où je ne suis pas MLP, c'est sur sa sauvegarde électoraliste de l'Etat-providence, et même pas du tout. Certes, elle chasse sur le terrain des gauchistes, c'est amusant, mais on assez ri comme ça depuis deux ans.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 25 septembre 2014 à 09:15
"Alors qu'on ne cesse de s'interroger sur la manière de réduire l'ampleur du Front National"
Si celui-ci s'impose de plus en plus dans le paysage politique c'est parce qu'il parle le langage de vérité que les Français attendent. L'avenir de la démocratie, de la République, des droits de l'homme, à commencer par la liberté de penser, c'est le Front National. Oui Monsieur. Les sordides attaques frontales dont il est l'objet de la part de ceux qui depuis des décennies détruisent notre pays finissent, naturellement, par s'émousser.
"Les sybilles, devins, augures et prophètes, hués, sifflés, moqués des peuples ont été, et toutefois Ronsard ils disaient vérité"
Rédigé par : Glup | 25 septembre 2014 à 08:41
Marine Le Pen confrontée aux duettistes Revel et Brézet a été limitée, maladroite, un tantinet exaspérée par une multitude de détails qui étaient exigés d'elle et qu'elle jugeait superflus. On avait le front d'exiger d'elle le mode d'emploi !
Alors qu'elle prétendait s'abandonner à des généralités, ils avaient le culot de la ramener vers sa politique et ses projets. Elle comprenait qu'elle perdait au change et cela se sentait
…Le Front national a germé sur le limon des déboires de l'UMPS. C'est pour cette raison, avec la démagogie populiste qui le caractérise, que le programme du FN recèle un vide sidéral.
C'est la tentation des extrêmes, présente aussi dans l'élection de Hollande par rejet de Sarkozy, et Sarkozy qui, maintenant, forme le projet miroir.
Depuis quarante ans, la classe politique n'est pas à la hauteur de la grande ambition de sauver puis renforcer la France.
Le projet FN n'est pas seulement imprégné de mauvais gènes natifs, il est aussi stupide, non viable et dangereux.
Et l'icône de ce mouvement sulfureux risque d'être promue leader au premier tour de l'élection présidentielle de 2017.
Affligeant…
Quant aux journalistes, ils sont à la fois, face au FN, dans une attitude d'affichage facial de réprobation, mais aussi dans la mise à jour minutieuse de la stupidité, notamment économique, du programme du FN.
Hélas, les mauvaises herbes finissent toujours par pulluler sur le purin.
Rédigé par : Duncan City | 25 septembre 2014 à 08:12
Vu de ma fenêtre, les intentions de vote envers le FN augmentent, dans le même temps, puisque rien ne se crée, rien ne se perd mais tout se transforme, la gauche descend et la droite descend moins que la gauche. Certes, l'attitude des journalistes joue un rôle dans ce processus et les Français cherchent de l'information et sont soumis au clivage gauche droite ; mais tout cela ressemble à une tempête dans un verre d'eau et ne sert en définitive pas à grand-chose.
J'aimerais revenir à la définition de ce clivage et à son apparition médiatique alors qu'internet n'existait pas pour la simple raison que l'électricité n'existait pas non plus.
Pendant la période historique de la Révolution française, je ne me rappelle pas de la date exacte, désolé, les députés de l'Assemblée constituante furent amenés à décider si oui ou non, le roi Louis XVI (alias Capet le serrurier) aurait le droit de veto sur les décisions prises par le pouvoir législatif. Pour départager les joyeux drilles, ceux qui étaient contre le veto devaient aller à gauche de la ligne, les tenants du veto devaient aller à droite. Ce jour-là, la droite l'emporta et la notion de droite et de gauche est apparue.
Actuellement, pour trouver un tenant du droit de veto dans la classe politique, chez les journalistes ou dans le peuple, il faut chercher longtemps et je ne suis pas sûr qu'il en existe encore, chez les antifas peut-être, quoiqu'ils s'en défendent bien sûr. Tout est prévu, le principe de liberté prévaut sur ceux de fraternité et d'égalité.
Tous les journalistes sont de gauche.
Rédigé par : vamonos | 25 septembre 2014 à 07:24
Bonjour M. Bilger,
Que voilà de la belle ouvrage ! Un homme politique, en l’occurrence ici une femme, doit être questionné avant tout sur son programme et non sur sur de pseudo-intentions. Il faut bien reconnaître que la méconnaissance de la chose économique de trop de journalistes fait qu'on en reste souvent à de la politique politicienne, ce qui n'apporte pas grand-chose au débat.
C'est ensuite au téléspectateur citoyen de juger de la qualité de la prestation de l'invité (on se fiche comme de l'an 40 de la prestation du journaliste, comme d'ailleurs de ses préférences politiques). Ce jugement ne peut s'opérer qu'au travers de la pertinence des réponses faites à de vraies questions. Ces dernières doivent être précises, circonstanciées et, dans la mesure du possible, formulées de manière à empêcher toute langue de bois. Dommage que cette émission soit si peu connue…
C'est tout un art que d'interviewer, art que vous maîtrisez à merveille si j'en crois les vidéos de votre chaîne YouTube. Votre façon de vous effacer face à votre interlocuteur, tout en restant bien présent, devrait être montrée dans les écoles de journalisme !
Rédigé par : François | 25 septembre 2014 à 06:46
Cher Philippe,
Les journalistes de LCI sont de grands professionnels. Ils invitent un grand nombre d'experts et les suivre est plus intéressant que d'écouter les journaux d'actualité faits par la gauche, pour la gauche et pour faire de la désinformation.
Il faut conserver l'esprit de LCI.
Le chômage baisse, c'est la nouvelle du jour.
Sur LCI, on comprend tout de même que des ordres de radiation ont été mis en oeuvre.
Sur France 3, il est dit que Sarkozy n'a rien fait pour les Harkis. C'est faux.
Le reportage Pièces à conviction sur les conséquences du traitement des déchets des métaux dans des décharges réglementées, encore une émission à charge des socialistes !
Que l'on cesse de prendre les téléspectateurs pour des imbéciles.
Le traitement des déchets n'est pas un sujet à polémique. C'est un sujet apolitique qui concerne la santé de tous.
Les médias ont un rôle d'information et les journalistes de propagande sont au service de tous. Ils sont payés par nos redevances et ils ont un devoir de neutralité, de vérification des faits et des sources. Ils sont devenus des partenaires douteux de certaines causes immondes.
Il y a une série de gourdes qui n'apportent rien aux téléspectateurs sur France 3.
Sur LCI, équivalent de CNN ou de la BBC les journalistes font un travail excellent.
Les subventions d'Etat distribuées copieusement aux amis de Hollande devraient aller à LCI.
France 2 et France 3 banalisent l'esprit racorni, conique et renfrogné des extrêmes et se font l'écho ou la vitrine de propagande de guerre, ce qui est le but des terroristes.
Ils mettent leurs confrères en danger.
A quand des journalistes plus réfléchis, plus érudits ? Les meilleurs journalistes des autres chaînes sont passés par LCI. BFM se repose sur ses lauriers de gauche et baisse en qualité depuis quelque temps.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 25 septembre 2014 à 01:33