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02 septembre 2014

Commentaires

zomia

Oui pour le port de la blouse à l'école et pour remettre l'essentiel - le savoir, le travail, le respect - au centre de l'éducation.

Mais c'est valable aussi pour les profs.

Robert Marchenoir

@ Robert Marchenoir
Pour votre information, le rose c’est pour l’obstétrique, le bleu pour le bloc opératoire et le vert pour la réanimation et les services de soins intensifs.
On utilise le blanc en psychiatrie. Je vous laisse deviner pourquoi ?
Rédigé par : moncreiffe | 03 septembre 2014 à 23:47

****

Pour votre information, on utilise traditionnellement le blanc pour la blouse du médecin, de l'infirmière, du dentiste ou du pharmacien (et pas seulement du psychiatre...) parce que le blanc est témoin de propreté.

Sur une blouse blanche, la moindre salissure se voit. S'obliger à porter une blouse blanche, c'est donc à la fois avoir la politesse de montrer à ceux que l'on sert qu'on les respecte en les protégeant, et se soumettre à une mesure concrète qui fait que la moindre défaillance d'hygiène a une chance de se voir. Porter une blouse blanche, c'est en pratique, se contraindre à en changer tous les jours.

J'ignore la raison des différentes couleurs que vous évoquez, et que vous ne poussez pas la générosité jusqu'à nous expliquer. J'ose espérer, sans en être absolument sûr, qu'elles n'empêchent pas le Glorieux Service Public Françoué que le monde ne nous envie pas de les laver quotidiennement.

Mais la preuve que la bêtise, la superstition, l'idéologie et la barbarie pure et simple sont en train de prendre le pas sur des siècles de civilisation, c'est qu'au moins en Angleterre (et probablement aussi ailleurs en Europe...) les infirmières musulmanes revendiquent désormais le droit de violer, pour des raisons religieuses, les règles d'hygiène établies par la science -- occidentale -- en portant des blouses à manches longues, qui sont interdites pour des raisons que visiblement je n'ai pas besoin de vous expliquer, puisque vous connaissez jusqu'aux nuances de couleur en vogue dans les différents services de nos hôpitaux.

Alex paulista

GG a bien raison: blousé ça signifie leurré, pas masqué.
Pas besoin de lire Nietzsche pour le savoir.

Catherine JACOB@ Garry Gaspary

@ Garry Gaspary | 03 septembre 2014 à 08:39

Ravie d'avoir enfin provoqué autre chose qu'une banale critique négative et/ou approbation, mais une véritable réflexion ayant fait retour sur le sujet. Merci.

Ceci dit, le masque grec est porte-voix, comme tout masque il est une image de l'Autre, monde, et de l'ordre du signifiant. Tout comme cette vieille robe de chambre que le centre Pompidou-Metz avait exposé par un moment dans un coin en lui donnant le statut non d'étude préliminaire à l'Oeuvre, mais d’œuvre elle-même.

Étude de robe de chambre, recherche pour le monument à Balzac par Auguste Rodin, plâtre et tissu, 1897, conservée au Musée Rodin.
Elle est représentation d'un corps absent, mais pas de chez lui, tout comme lorsque Nietzsche dit :
"J’habite ma propre demeure,[...]
Écrit au-dessus de ma porte" pour faire écho au Fronton du Temple de Delphes...!

Garry Gaspary

@ fugace

Le poisson qui a été trompé n'est en rien concerné par la vérité du leurre mais par sa réalité.

Le lieu unique où pousse la vérité, où vous la trouverez, c'est la conscience humaine, et c'est cette même conscience qu'elle leurre !

Illustrons cela avec un exemple pris dans ces commentaires :

"à l'âge des poussées hormonales, on a autre chose à faire en classe que de faire le paon avec le dernier Diesel."

Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 04 septembre 2014 à 00:00

Face à l'appât de cette vérité :

- la conscience présocratique grecque, qui est humaine et se rappelle la réalité de son adolescence, se détourne violemment, et condamne J-D. Reffait à boire la ciguë pour émettre de telles opinions qui pourraient corrompre la vaillante jeunesse de sa cité.

- la conscience chrétienne, qui nie toute réalité humaine, s'enchante et mord dans cette vérité à pleines dents. Normal, c'est la vérité qui la fait vivre, qui la nourrit, qui lui permet de supporter la réalité qu'elle rejette.

- la conscience surhumaine, dotée du gai savoir, rit, car toute vérité est pour elle comme une sortie naïve d'un enfant. Et elle gronde gentiment les consciences grecque et chrétienne de prendre la vérité comme une chose si sérieuse qu'elle pourrait être cause de mort ou de vie pour l'homme.

Achille

@ fugace
"Dire que [ Le leurre, c'est la vérité, ….] est-il une tromperie ? Là il me faut une précision supplémentaire, car pour moi, si le « leurre » imite, il demeure loin de la vérité, même s’il s’approche du réel. N’est-ce pas ainsi que les leurres trompent même les gros poissons ?
Pour le reste je demeure admiratif de votre démonstration. "

Perso, je n'ai rien compris à la démonstration de Catherine JACOB, mais vu que c'est généralement le cas, je ne me suis pas formalisé.

Concernant la définition du leurre, j'ai eu la même réaction que vous. Le leurre ne saurait être la vérité tout simplement parce que son but est justement de nous détourner de la vérité.

Mais ne nous leurrons pas, Garry Gaspary nous a fait la brillante démonstration qu'en maîtrisant bien la dialectique on peut nous faire gober n'importe quoi.

breizmabro

@ Robert Marchenoir | 03 septembre 2014 à 20:19
"Désormais, les postiers ont gagné le droit de l'homme de s'habiller en va-nu-pieds"

Soit vous êtes en "dead zone" soit votre postier n'en est pas un.

Je vous confirme que les VRAIS postiers portent l'uniforme de leur service public, hommes et femmes, de couleur bleu marine avec le logo jaune de La Poste sur la poche gauche devant, et sur le dos de la veste.

Sinon, bizarre, bizarre..:-(

Catherine JACOB@Robert Marchenoir

@Robert Marchenoir | 02 septembre 2014 à 13:44
«Je suis pour. A condition que l'uniforme soit imposé aussi aux professeurs, aujourd'hui au moins aussi débraillés que leurs élèves. »

Je me souviens en effet, que l'un des techniciens du laboratoire de langues de NANCYII que ma collègue et moi-même utilisions à l'époque, avait fait la remarque que ce qui nous distinguait des autres enseignants en général, c'est que la Japonaise était toujours impeccablement mise et moi-même toujours en tailleur, et il trouvait cet effort étonnant et je pense aussi, quelque part, ringard, mais bon.

En tout cas, un tel uniforme existe, avec des couleurs distinctives des disciplines, des grades universitaires et des fonctions académiques de celui qui la porte.
De nos jours, le port des robes universitaires est toujours régi par le décret sur le costume des titulaires et officiers de l'Université impériale du 31 juillet 1809 et sanctionné par l'article 433-14 du Code Pénal.
Les robes se subdivisent en deux versions :
1. La Robe de cérémonie (grand costume) est de la couleur de la discipline enseignée 
2. La Robe de cours (petit costume) est toute noire sans simarre avec deux bandes de la couleur de la discipline de la discipline enseignée sur les côtés.
Je pense comme vous donc, la blouse d'écolier étant susceptible de représenter et de supporter alors, avant même l'uniformité, le premier degré à l'ombre du grand costume qui tel le dragon caché attendrait de pouvoir un jour être porté et dont elle serait le renvoi signifiant et en cela même très motivant.

Complément à Catherine JACOB@Robert Marchenoir | 04 septembre 2014 à 09:12

Et pourquoi pas profiter de la Harry Potter mania pour instaurer le signe du degré zéro du savoir qui en tant que degré zéro met tout le petit monde scolaire au même niveau d'uniformité et pourrait faire qu'un petit sixième avec un sac de classe de marque, doive et marque nécessairement du respect envers un petit cinquième portant sous sa blouse, des vêtements donnés par les resto du cœur!
- ci-dessus: Daniel Radcliffe in 2002's Harry Potter and the Chamber of Secrets.

calamity jane

A propos de l'uniformité républicaine, un constat récurrent : l'accord du verbe avec le complément et plus avec le sujet.
Ou encore celui-ci : "trois communiqués en deux jours et aucun signés".
Si les révolutionnaires, les communards étaient peu instruits sur les barricades, ils lisaient des articles écrits par des
femmes et des hommes qui savaient leur donner la structure de leur langue.
Quand le sujet ne conjugue plus le verbe qu'advient-il de la compréhension d'un texte ?

Jean-Dominique Reffait

Il fut un temps où, même dans la bourgeoisie, l'absence d'uniforme ou de blouse dans les classes secondaires ne changeait rien au fait que tout le monde était habillé pareil : aussi mal les uns que les autres ! On s'en fichait puisqu'on était entre garçons, personne à épater. Les familles, aussi aisées fussent-elles, n'auraient pas consacré des fortunes pour un pantalon qui revenait sali ou troué. Cette égalité vestimentaire qui ne distinguait pas les apparences a été rompue par la mixité : la séduction a ouvert une brèche dans laquelle s'est engouffré le marketing des marques, transformant la cour d'école en défilé de mode.

Le marketing de marque, porté au sommet par des publicitaires de talent comme Séguéla (la star-stratégie : la marque est une star) a créé trois filières vestimentaires pour enfants et ados, là où il n'y en avait qu'une. Le Made in China sans marque des locdus (Tati, marques de distributeurs), la honte suprême. Le Made in China des marques ciblées jeune (Nike, Vans, etc.), finalement le plus courant. Et le Made in Italy, voir Poland des marques de la bourgeoisie junior (Cyrillus, Catimini, Chloé, etc.)
Cette segmentation identifie on ne peut mieux les appartenances sociales et les hiérarchies qui en découlent parmi les enfants.

Non, ce n'est pas être réactionnaire de constater que cette marchandisation outrancière n'est pas un progrès, qu'elle constitue une régression qui nous renvoie à l'Ancien Régime. Le progrès n'est pas à confondre avec la nouveauté et je suis, pour ma part, très favorable depuis longtemps à la blouse ou l'uniforme qui rétablissent la seule distinction qui doive exister parmi des élèves : le mérite et rien que cela.
En passant, je supprime également la mixité : à l'âge des poussées hormonales, on a autre chose à faire en classe que de faire le paon avec le dernier Diesel.

Le progrès, ce sont les connaissances et le développement de l'esprit critique, toutes choses qui ne se développent qu'en dehors du champ du marketing qu'il faut ainsi bannir de l'école.

moncreiffe

@ Robert Marchenoir

Pour votre information, le rose c’est pour l’obstétrique, le bleu pour le bloc opératoire et le vert pour la réanimation et les services de soins intensifs.

On utilise le blanc en psychiatrie. Je vous laisse deviner pourquoi ?

Robert Marchenoir

J'ose croire que vous plaisantez car les blouses blanches, roses ou vertes, n'ont jamais stoppé le staphylocoque doré !
Rédigé par : breizmabro | 03 septembre 2014 à 11:02

Bien bien bien... C'est encore plus grave que je ne pensais. Alors à quoi sert la blouse, dans les hôpitaux, à votre avis ? A faire joli ? A brimer les infirmières ? A relancer l'industrie cotonnière et la blanchisserie française ? J'espère que vous ne travaillez pas dans un hôpital, au moins ?

Vous allez finir par accréditer les traditionnelles moqueries des étrangers qui jugent que les Français et l'hygiène, ça fait deux...

-------------

J'ajoute qu'avant de songer à imposer un uniforme aux écoliers, il faudrait non seulement l'imposer aux professeurs, mais aussi à d'autres fonctionnaires comme les postiers.

Ce n'est pas pour rien que ces derniers étaient jadis soumis au port de l'uniforme : avant d'ouvrir la porte à n'importe qui, il était utile de s'assurer de son identité.

Désormais, les postiers ont gagné le droit de l'homme de s'habiller en va-nu-pieds, et c'est vers l'entreprise privée qu'il faut se tourner pour retrouver le port obligatoire de l'uniforme.

Pourquoi voudriez-vous que des adolescents acceptent de bonne grâce ce à quoi des adultes au service de l'Etat se refusent, avec la complaisance de leurs chefs ?

Xavier NEBOUT

M. Bilger a tout a fait raison mais j'apporterais quelques précisions.
La blouse et l'uniforme étaient deux choses différentes : la blouse avait essentiellement pour fonction de protéger les vêtements, notamment des taches d'encre. Souvent disparate, elle a ainsi disparu avec l’apparition du stylo bille.

L'uniforme était par contre porté dans les écoles libres et la casquette a longtemps perduré.

L'uniforme symbolise l'appartenance à un groupe et serait donc en cela, au sein de l'école, porteur de cohésion sociale.

Mais ne rêvons pas, les gauchistes nous opposeront le droit à la "personnalité".
En Inde, on dira que l'on doit s'élever au rang de l’impersonnalité...
Lorsque nos professeurs de philosophie, nos "philosopheurs", y auront compris quelque chose, on verra, mais je crains que ce ne soit pas demain la veille.

breizmabro

@ eileen | 03 septembre 2014 à 12:16
"Quand on voit certaines jeunes filles aller en classe maquillées comme des voitures volées, le ventre à l'air et plus, on se demande bien où se situent leurs centres d'intérêt, leurs préoccupations"

En réponse : je suis allée chercher ma petite-fille ce midi et j'ai été atterrée de voir une petite fille de 8/9 ans (!) maquillée, en minijupe de cuir rose, sur chaussures compensées. Ouah, la claque.

Si c'est ça la liberté des enfants je vous la laisse. Grand bien vous fasse...

Naturellement tout le monde comprend que ces enfants petits ou moyens/grands ne sont que le reflet de l'éducation de leurs parents et malheureusement c'est vieux comme le monde.

En même temps les "fameuses" téléréalités encouragent ces comportements.

Grave !

sbriglia

Les LOL sont devenus des MDR...

Eileen ou le fantôme de Pietri S/Colette ?...

Benoit P

Le problème, M. Bilger, c'est que si la ministre s'avise de proposer un uniforme unisexe (ce qui serait de bon aloi), de partout on hurlera à la théorie du genre, et d'aucuns de menacer de retirer leurs bambins de l'école républicaine. Gageons que si la même proposition émane d'un vieil homme conservateur, elle passera inaperçue. Attendons donc un petit peu.
Ceci dit, dans tous les cas de figure, tout cela rencontrera inévitablement l'opposition des marchands de vêtements, et posera nécessairement la grave question de l'origine des uniformes. La France ayant délocalisé son industrie textile, comment faire sinon les importer de Chine ou du Bangladesh ?

Cette histoire d'uniforme est un nid à polémiques bien pourries, je souhaite bien du plaisir au ministre qui s'y attaquera.

Paul Duret

Cette jeune femme (NVB) me fait penser à une speakerine qui lit son prompteur, mais bon, si ses conseillers sont compétents !
J'ai quand même des doutes sur la possibilité qu'elle aura de dynamiser un corps de fonctionnaires complètement sclérosé et soumis à une dictature syndicale et qui plus est, fortement client du PS.
Mais je ne pense pas qu'on lui ait demandé de faire des vagues.

fugace

@ Garry Gaspary

Dire que [ Le leurre, c'est la vérité, ….] est-il une tromperie ? Là il me faut une précision supplémentaire, car pour moi, si le « leurre » imite, il demeure loin de la vérité, même s’il s’approche du réel. N’est-ce pas ainsi que les leurres trompent même les gros poissons ?

Pour le reste je demeure admiratif de votre démonstration.

eileen

Dans l'esprit de certains, "uniforme" est lié à "militaire"... de mauvais souvenirs pour certains sans doute MDR

Un uniforme est le signe de l'appartenance à un groupe, un clan, etc. qui partagent les mêmes valeurs.

Nous sommes tous en uniforme, que nous adaptons en fonction des circonstances, pour aller au bureau, à l'usine, au sport.

Les sportifs, les footballeurs dont certains achètent à prix d'or les maillots, les facteurs, les boulangers, cuisiniers/ stewards/hôtesses de l'air/commandants de bord, les policiers, le clergé, les avocats, les plus beaux étant en rouge et hermine (cf Monsieur Bilger) MDR... nous sommes tous en uniforme... etc.

Tous ceux qui défilent en uniforme font le succès du 14 Juillet !

Les jeunes, ceux dit-on qui seraient le plus contre l'uniforme, sont en uniforme jean T-shirts, baskets et pour les plus "stylés" MDR, sweat à capuche et tatouages et piercings pour les plus audacieux !

La mode nous met en uniforme...

Même en uniforme nous ne sommes pas tous égaux et uniformes ; à uniforme similaire il y a ceux/celles qui ont la classe et prennent soin d'eux/elles pour eux mais aussi par respect pour les autres : uniforme entretenu, cheveux propres et peignés, chaussures cirées, ongles propres, etc.

L'uniforme à l'Education nationale permettrait aux élèves de se recentrer sur l'essentiel, l'instruction, l'acquisition des savoirs. Quand on voit certaines jeunes filles aller en classe maquillées comme des voitures volées, le ventre à l'air et plus, on se demande bien où se situent leurs centres d'intérêt, leurs préoccupations.

Jusqu'en terminale certaines d'entre nous ont porté des blouses bis, nos nom/prénom/classe brodés en rouge au point de croix (eh oui) brodés à hauteur de la poitrine à gauche (aucune connotation politique), chaussures plates et socquettes blanches obligatoires, jupe plissée bleu marine recommandée ! Nous n'en avons pas souffert ; j'ai toujours admiré l'uniforme des élèves de l'école de la Légion d'honneur !

Il suffit de trouver un uniforme qui convienne à chaque école, adapté au XXIe siècle, il n'est pas "obligatoire" de reproduire ce qui existe !

Peut être faut-il lancer un concours de l'"uniforme scolaire" sponsorisé par LVMH, Nike, JP Gaultier ou Dior... ou JC de Castelbajac.

L'uniforme a un goût de rigueur et de discipline, ce qui manque tant à l'Education nationale.

Dominique

1) En matière de tenue vestimentaire, force est de constater que nombre d'enseignants ne donnent pas l'exemple. S'agissant des élèves (des apprenants, pour faire branché), l'uniforme me paraît préférable à la blouse qui, elle, ne se porte qu'à l'intérieur de l'école/collège/lycée.

2) Quant aux "activités périscolaires", il faut être énarque ou borné pour ne pas comprendre qu'il est absurde d'imposer les mêmes obligations à un village de 1000 habitants (comme le mien) et à une ville de 100 000 ou plus !

breizmabro

@ Robert Marchenoir | 03 septembre 2014 à 00:36
"Les médecins et les infirmières portent une blouse pour des raisons d'asepsie"

J'ose croire que vous plaisantez car les blouses blanches, roses ou vertes, n'ont jamais stoppé le staphylocoque doré !

@ Perplexe-gb | 03 septembre 2014 à 05:42
"Un vêtement pour gommer des différences sociales me gêne". "Le port de l'uniforme m'a toujours gêné chez les enfants et adolescents"

Que cela vous gêne est une chose mais que les enfants, les ados, les profs et les parents y trouvent leur compte me paraît plus important.

Soit vous n’avez pas, ou plus, d’ados au lycée et vous avez perdu de vue que c’est à cet endroit que commence la violence psychologique et parfois physique, à cause des grandes différences sociales dès l’entrée au « bahut », en côtoyant chaque jour ceux ou celles qui s’habillent chaque matin avec des "fringues" de marques célèbres et chères, et ceux et celles dont les parents n’ont les moyens que d’acheter un jean, quelques tee-shirts de chez Auchan et des baskets sans marque, ou vous n’écoutez pas vos enfants parler de cette première discrimination qu’est l’apparence…

"L'uniforme dans le bon sens du terme est la tenue d'une profession choisie"

Moi j’en connais plein qui ont fait postiers(es) ou contrôleurs(ses) de train pour le boulot, et qui ne souffrent pas de porter l’uniforme de leur service public.

C’est sûr, c’est mieux de porter la robe de magistrat ou d'avocat, l’uniforme de commandant de bord sur un vol international, ou celui d’hôtesse de l’air ou de steward, de commandant de bord d’un paquebot de croisière ou celui d'un commandant de porte-avion "de la Royale" (comme on dit encore).

Mais là c’est souvent l’inverse c’est pour porter le bel uniforme que l’on veut faire carrière ;-))

berdepas

La seule question qui vaille, c'est celle posée par Ségolène Royal : si Belkacem s'était appelée "Dupont", serait-elle là où elle est ??
En question subsidiaire : a-t-elle "la taille" pour s'attaquer au Mammouth ?? Quant à le dégraisser...
On attend avec curiosité l'opinion de M. Bilger sur le livre consacré aux amours tristes de son idole, dont on lit, dans la presse du matin : "Au final le portrait de François Hollande semble terrible. On découvre un homme froid, sans coeur, totalement dépassé par les événements, calculateur, parfois méchant, enfermé dans une bulle..." ( Le Point)

Ribus

La plupart des gauchistes sont anticléricaux mais adorent la symbolique ; c'est leur paradoxe congénital. L'idée de mettre en exergue un retour de la blouse à l'école en est une expression.

Au final, tout le monde s'y retrouve puisque cette initiative de remettre la blouse en service vient d'écoles privées qui veulent rétablir peu à peu l'école traditionnelle qu'on a connue avant 68.

Et puis, des gens de gauche y trouvent au passage un moyen d'instaurer la fameuse égalité à l'école, sous-entendu égalité sociale.

Seulement, le compte n'y est pas. L'Education nationale est en pleine déconfiture et se transforme de plus en plus ouvertement en centre de conditionnement politique.

Les parents se ruent dans les écoles privées qui commencent à pousser comme des champignons tant le niveau dans le public s'effondre et que la sécurité est de moins en moins assurée pour les élèves comme pour les enseignants.

Ces parents recherchent pour leurs enfants des professeurs rigoureux, une ambiance travail, de la discipline, de l'ordre ; bref, des écoles où on travaille au lieu de ces vastes bordels d'aujourd'hui.

La blouse, c'est accessoire et il est ridicule et spécieux de commencer par cela. La blouse c'était un peu l'uniforme de l'écolier mais à une autre époque que la nôtre. C'était dans les moeurs et dans les habitudes et on n'y faisait pas attention.

Donc, d'accord avec la blouse mais avec tout ce qui faisait l'Instruction publique aussi. Seulement, il a fallu quarante ans pour démolir un système et il en faudra bien cent pour le remettre debout.

Garry Gaspary

@ Catherine JACOB

Votre commentaire commet un contresens catastrophique !

Qu'est-ce que c'est que ce prof de philo qui ose prétendre que :

"Les masques sont nécessaires pour tenir en respect l'effroyable chaos à condition de ne pas les prendre pour autre chose que ce qu'ils sont."

Pour embrayer ensuite sur Nietzsche ??

Alors que selon Nietzsche (et c'est d'ailleurs flagrant dans la citation que vous en faites) les masques sont nécessaires pour représenter l'effroyable chaos à condition de ne pas les prendre pour autre chose que ce qu'ils représentent !

Il y a confusion totale entre masque et leurre.

Le leurre, c'est la vérité, l'idée, le noumène, la chose en soi, derrière laquelle la réalité reste même si on cherche à l'occulter, c'est la pudeur féminine derrière laquelle l'excitation sexuelle demeure.

Le masque, c'est la réalité elle-même derrière laquelle il n'y a rien, nib, nada, oualou, le néant total. Si les Grecs utilisaient les masques au théâtre, c'est bien pour néantiser l'acteur qui était derrière, et ainsi mieux représenter tout le chaos des émotions humaines qui sont à la base de la tragédie ou de la comédie.

Il est dès lors clair que la blouse de P. Bilger n'est pas un masque mais bien un leurre. Mais le leurre est utile, selon Nietzsche, parce qu'il permet à l'humain (ou plutôt au "trop humain" nietzschéen car, selon Nietzsche, l'humain est grec, le "trop humain" chrétien dans l'apothéose de la négation totale de la réalité qui vient planter une vérité ultime (Dieu) qui, summum du processus, va se nier elle-même (dans son sacrifice sur la croix) pour (enfin !) sauver l'homme) de nier une réalité qu'il est incapable de changer.

Or, la blouse de P. Bilger cherche à nier une vérité (trop) humaine qui reste totalement en son pouvoir, sur laquelle il peut agir, voire faire disparaître : l'inégalité sociale entre les individus.

La blouse de P. Bilger, c'est le degré zéro de la politique dans lequel nous nous noyons tous, par une contagion morbide, et ceci dans tous les secteurs.

Et selon Nietzsche, seul le surhumain peut nous sauver :
"Zarathroustra ! Ô grand Zarathroustra ! Qui répondra à ton appel ?"

Véronique Raffeneau

"Dans ce domaine comme dans tant d'autres, acceptons aujourd'hui, sans mauvaise conscience ni timidité, l'évidence que revenir en arrière projette de plus belle, plus efficacement vers l'avenir, le vrai, l'indiscutable progrès."

Seulement - en gros - l'école des années 50, celle de l'uniforme et de l'ascenseur social n'est-elle pas un mythe ou un mirage du passé ?

Car enfin, l'image idéale du collégien ou du lycéen issu de milieu modeste et élevé aux plus hauts métiers - ceux de l'élite - appartient à une société économique où les métiers les plus modestes et les moins rémunérateurs étaient en premier des métiers.

Ces métiers ne souffraient pas de cette précarité et de cette instabilité qui les défigurent et les affectent si durement aujourd'hui.

Un monde de valeurs professionnelles, un monde sensé de références, transmis par les parents, existait pour les enfants.

Dans les années 50, concernant les emplois les plus modestes, il n'y avait pas cette idée ravageuse au quotidien : quelle que soit la qualité du travail que l'ouvrier ou la femme de ménage fournissait, la menace d'un licenciement avec les précarités qui vont avec, horaires décalés, temps partiels et plus que partiels qui de toute façon creusent de façon encore plus dure et injuste les inégalités à l'école, cette menace n'existait pas ou à la marge.

Votre idéal, votre nostalgie sont ceux d'un monde du plein emploi où travailler, même durement, avait du sens.

Aujourd'hui, les enfants qui réussissent le mieux à l'école sont toujours, et plus encore aujourd'hui, issus de ces milieux où la question de la sérénité et de la confiance matérielles, la question quotidienne de l'avenir immédiat et lointain, ne se pose pas.

Pour la foule de tous les autres, ce monde idéal du passé s'est radicalement transformé. Avec son lot d'angoisses, de stress et non-sens quotidiens.

Egalement, dans le discours Education nationale, en rapide, le "bon parent" est celui qui permet à l'enfant non pas d'apprendre, mais "de faire des activités".

Dans le monde protégé que j'ai mentionné plus haut, les "activités" vont de soi à la maison. Et quand l'élève peine, des cours particuliers sont dispensés. Et ce, depuis toujours.

Bernard Séverin

Comment peut-on imaginer qu'une (en l'occurrence) ministre de l'Education nationale, fût-elle jeune, jolie, expérimentée ou non, en fonction peut-être jusqu'en mai 2017, puisse changer quoi que ce soit au fonctionnement de cette énorme maison ?

Dans le meilleur des cas une décision prise aujourd'hui permettant une remise à plat de tout un système calamiteux ne pourra avoir ses effets que dans dix ou quinze ans.

Aujourd'hui les ministres successifs font de la communication, lancent une petite idée sur un petit problème, et espèrent que leur nom restera inscrit au tableau noir de l'histoire.

Ici il ne s'agit pas d'une réforme économique avec effet immédiat, il s'agit du changement d'état d'esprit de centaines de milliers de personnes qui par laxisme ou idéologie (ou les deux) ont amené l'école là où elle est.

Six de mes petits-enfants vivent en Chine, ils sont dans une école chinoise. Le soir, les aînés (dix ans) prennent un livre, au hasard, français, anglais ou chinois, et lisent ou écrivent avec autant de facilité dans chaque langue.
Lorsque cet été ils ont rencontré leurs cousins français, leur étonnement était à la hauteur du précipice qui sépare les deux systèmes scolaires.

J'ai passé un après-midi dans leurs classes, à Shanghai et à Hong Kong, les rythmes scolaires ne sont pas des questions qui fâchent, et ils portent tous des blouses (une couleur par classe et une fleur différente à la boutonnière).

Ils sont heureux, et leurs parents (Français-Français), ravis d'être expatriés.

Quel dommage ce gâchis en France.

eileen

Robert Marchenoir 2.9.2014

Changez vite de pharmacie et de pharmacien !

Perplexe-gb

La blouse est un vêtement de travail et de protection que l'on porte dans certaines professions ou pour certains cours. En faire un vêtement pour gommer des différences sociales me gêne.
Du fait de sa fonction initiale, elle est bien insuffisante et ne remplace pas l'uniforme. Or le port de l'uniforme m'a toujours gêné chez les enfants et adolescents. On viole leur conscience s'ils ne sont pas à l'origine de cette demande. L'uniforme dans le bon sens du terme est la tenue d'une profession que l'on choisit d'exercer dans la vie civile ou militaire.
Pourquoi faut-il gommer les différences ou le goût des uns et des autres ? L'important c'est de montrer aux jeunes qu'ils peuvent avoir des points communs et des différences dont il faut rechercher les richesses.
La mixité sociale, elle se produit quand des gens ouverts aux autres s'acceptent et se parlent. L'école devrait être le lieu où l'on apprend que toutes les professions sont nécessaires, que la hiérarchie de l'argent est probablement inférieure à celle des études, etc.

Robert Marchenoir

Pourtant les internes en médecine (pourtant en grande section ;-)) portent la blouse et ne se sentent pas humiliés ni juste bons à... comme vous dites.
Tous les grands professeurs de médecine que j'ai croisés portaient TOUS une blouse, obligatoire en milieu hospitalier, ainsi que les infirmières, et ils ne semblaient pas particulièrement humiliés par cette discipline...
Et votre dentiste il ne porte pas de blouse lorsqu'il vous soigne ?

Rédigé par : breizmabro | 02 septembre 2014 à 20:48

****

C'est épuisant, cet abrutissement généralisé, ce triomphe de la casuistique alliée à la disparition du bon sens.

Les médecins et les infirmières portent une blouse pour des raisons d'asepsie. Quel rapport avec la blouse à l'école ?

Maintenant, il n'est pas étonnant que vous vous accrochiez au symbole (la blouse à l'hôpital) en en oubliant totalement le sens (l'hygiène). Vous n'êtes pas la seule.

Il y a un autre endroit où la blouse (blanche) est de rigueur : c'est la pharmacie. Or, combien de "pharmaciens" ai-je vus portant une blouse non seulement ouverte (ce qui annule tout son intérêt), mais visiblement répugnante, manifestement sale, couverte de traces noirâtres ? Une blouse tellement dégoûtante que vous n'en voudriez pas pour faire le ménage ?

Et ce, pas au Liberia ou dans la campagne indienne, mais en plein Paris, la Ville-Lumière, capitale du génie françoué, où l'intelligence et le pognon coulent à flots ?

semtob

Cher Philippe,

Johnny Hallyday et Eddy Mitchell en duo "Toute la musique"
http://www.youtube.com/watch?v=ANk21RYlU1c
Vive le blues et tout ce qui encourage les jeunes à oser entreprendre.
Rien n'a jamais germé dans la soumission.

La blouse, c'est pratique pour les TP, les cours de recyclage ou pour apprendre comment peler une pomme !
Qu'on les laisse tranquille ces jeunes. Ils n'ont pas quatre ans qu'ils ont déjà l'angoisse du chômage et du sida, l'angoisse du divorce de leurs parents.
Qu'on les laisse lire, créer, se développer à leur rythme, faire le sport qu'ils veulent.
L'enfant est créatif. Il a besoin d'amour et de sécurité. Quand il est handicapé, il a besoin d'encore plus d'amour, de temps.
Et ce qui devrait être prioritaire, ce sont des enseignements personnalisés. Que chaque enfant puisse révéler son potentiel.
L'école devrait être un lieu d'épanouissement, d'émerveillement. Et pour ce faire, il faut des gens passionnés, patients, à l'écoute. Pas une armée de syndicalistes, de ratés, car même si la grosse majorité des enseignants aime transmettre, c'est un peu comme pour les politiques, il y a une collection de loosers.
françoise et karell Semtob

breizmabro

@ Robert Marchenoir | 02 septembre 2014 à 13:44
"Vouloir imposer la "blouse" aux écoliers d'aujourd'hui, c'est chercher à les rabaisser, à les humilier, à leur faire comprendre qu'ils sont tout juste bons à faire ouvrier ou femme de ménage"

Pourtant les internes en médecine (pourtant en grande section ;-)) portent la blouse et ne se sentent pas humiliés ni juste bons à... comme vous dites.

Tous les grands professeurs de médecine que j'ai croisés portaient TOUS une blouse, obligatoire en milieu hospitalier, ainsi que les infirmières, et ils ne semblaient pas particulièrement humiliés par cette discipline...

Et votre dentiste il ne porte pas de blouse lorsqu'il vous soigne ?

Préjugés quand tu nous tiens...

hameau dans les nuages

Et tout cela bien sûr sans la théorie du genre à l'école... car c'est un mythe orchestré par la droite revancharde et passéiste...

Mais quand même savamment entretenu... quand même... quand même...

http://genrelyon2014.sciencesconf.org/program

Catherine JACOB

«La blouse sortirait l'élève du narcissisme inévitable et distrayant suscité par la mode, les effets portés et l'absurde culte des marques pour le ramener, qu'il soit bon, médiocre ou en progrès, vers cet univers qui ne prend véritablement son sens et son efficacité que si on le déconnecte des poncifs du genre "l'école dans la société" !»

Les blouses et la mise en forme apollinienne de l'uniformité valant blues... républicain.

"Les masques sont nécessaires pour tenir en respect l'effroyable chaos à condition de ne pas les prendre pour autre chose que ce qu'ils sont. Ce fut pour Nietzsche le génie des Grecs avant la décadence socratique." Extrait d'un cours de prof. de philo:

«Une indication pour les philosophes ! On devrait honorer davantage la pudeur que met la nature à se cacher derrière les énigmes et les multiples incertitudes. Peut-être la vérité est-elle une femme qui a des raisons de ne pas vouloir montrer ses raisons ! Peut-être son nom est-il Baubô pour parler grec !…

(βαυϐάω = dormir; phonétiquement proche de βαΰ βαΰ Bau Bau - Wouaf, Wouaf! - Chinois = 無 - ),

Ah ! ces Grecs, ils s’entendaient à vivre : pour cela il importe de rester bravement à la surface, de s’en tenir à l’épiderme, d’adorer l’apparence, de croire à la forme, aux sons, aux paroles, à tout l’Olympe de l’apparence ! Ces Grecs étaient superficiels — par profondeur ! Et n’y revenons-nous pas, nous autres casse-cous de l’esprit, qui avons gravi le sommet le plus élevé et le plus dangereux des idées actuelles, pour, de là, regarder alentour, regarder en bas ? Ne sommes-nous pas, précisément en cela, des Grecs ? Adorateurs des formes, des sons, des paroles ? À cause de cela, artistes ?»
Friedrich Nietzsche, Le Gai Savoir (« La gaya scienza »)Traduction par Henri Albert; Paris, Société du Mercure de France, Paris, 1901 (Œuvres complètes de Frédéric Nietzsche, vol. 8, pp. 5-15). AVANT-PROPOS DE LA DEUXIÈME ÉDITION, §4, fin.

Agrémenté d'une note perso insérée dans le texte entre parenthèses.

Claggart

La blouse n'est pas un uniforme et, contrairement à ce que pense notre hôte, elle permet de laisser apparents des marqueurs de classe tels que les chaussures, comme l'ont déjà fait remarquer justement des précédents commentaires ; on peut imaginer deux gamines avec la même blouse, l'une avec des ballerines Repetto à 155 € l'autre des baskets low cost à 19,95 € ; où sera alors disparue la "vanité des apparences"?

Seul l'uniforme serait la solution, comme au Royaume-Uni ; j'ai personnellement vécu les conséquences de l'abandon de son obligation : à la fin des années 60, alors que je servais à l'armée du Rhin, il a été permis aux appelés de sortir en ville en civil ; la différence de leur habillement a été telle que certains groupes de jeunes, d'origine sociale les plus diverses, qui auparavant sortaient tous ensemble en tenue, se sont alors divisés.

Mais enfin, retournons à l'essentiel : ce débat futile sur la blouse est-il vraiment nécessaire alors que le problème de fond est la baisse du niveau d'instruction ?

Notre hôte devrait se rappeler que "de minimis non curat praetor".

Sanchez Yvonne

@EPR

Le principal handicap de Mme Vallaud-Belkacem n'est pas d'être jeune et jolie, mais bien plutôt de ne manifestement rien connaître aux questions auxquelles elle va être confrontée.

Quant à son positionnement autoritaire, il prête à sourire (ou à pleurer) pour qui connaît la réalité du terrain, les possibilités financières et humaines inégales des communes.

Les réformes successives imaginées par des spécialistes des sciences de l'éducation n'ont pas manqué ces dernières décennies. Elles n'ont pas été systématiquement inintéressantes mais elles ont été quasiment toujours (de par leur conception hors sol sans aucune assise réaliste) mal mises en œuvre.
La réforme des rythmes scolaires en est un exemple frappant.
Chaque ministre ou presque y revient, imaginant avoir enfin pondu l'œuf de Colomb.
Ébloui par sa propre lumière, sûr de faire mieux que ses prédécesseurs et ne s'appuyant pas sur les expériences passées, V. Peillon a initié la dernière mouture reprise par l'éphémère Hamon et poursuivie par Mme Vallaud-Belkacem, jeunesse en bandoulière, comme si son jeune âge était automatiquement gage de progrès.
Je n'ose croire que ces différents ministres aient découvert cette question récemment, puisqu'ils en ont fait une priorité pour faire remonter le niveau scolaire. Mais tout est possible lorsqu'on entend s'exprimer la plus haute instance actuelle.

A Marseille, dans les années 90, la préhistoire sans doute pour ces jeunots, nous avons été département pilote pour ce que l'on appelait à cette époque "l'aménagement des rythmes scolaires".
C'est dire si Jean-Claude Gaudin, déjà maire, a l'autorité et le recul nécessaire pour parler en connaissance de cause de cette question (hors polémique politicienne).
De même, les parents et les enseignants marseillais ayant subi durant cette période l'expérimentation, qui s'est soldée à quelques exceptions près par un fiasco, ont-ils leur mot à dire.

Entre autres problèmes, ceux relevant de la logistique - que je ne détaillerai pas bien sûr - étaient tels, leur coût si élevé pour un bénéfice que l'on cherche encore après évaluation, qu'il semble invraisemblable d'avoir remis cette question à l'ordre du jour en l'état sans avoir pris en compte et réglé en amont et à l'avance les difficultés en tout genre générées par cette désorganisation.

Alors entendre Mme Vallaud-Belkacem, du haut de son incompétence, venir menacer des élus, est confondant.

En premier lieu : en a-t-elle les moyens ?
Va-t-elle aller faire "pan-pan cul-cul" aux maires ?
Donner l'artillerie lourde avec les préfets ?

En second lieu : peut-on s'abriter longtemps sur la force de la loi lorsque celle-ci n'est pas bonne ?

Encore une fois, l'oligarchie aux commandes est à côté de la plaque.
Grande tristesse pour tout ce gâchis. Et un espoir quand même, dans cette pagaille : le travail de tous ces gens de l'ombre dont parlait Véronique Raffeneau, ici tous ces profs et instits qui contre vents et marées rament dans le sable.

eileen

La diversité c'est Ségolène Royal qui en parlait le mieux à propos de Najat Vallaud-Belkacem, elle disait "si elle s'était appelée Claudine Dupont jamais elle n'aurait été nommée" !

sylvain

Elle est belle la Socialislamie !
Chômage, pauvreté, misère, insécurité, laxisme, records toutes catégories battus, lois perverses, no man's land ethniques en extension dans toute la France, police muselée, justice rouge aux mains du SM mur des cons...
On flique les chômeurs, on flique les maires, on flique les victimes, et on installe le laxisme dans les banlieues.
Le contrôle des chômeurs c'est nécessaire ! Mais quand c'est la droite c'est "la traque du Vel' d'hiv", quand c'est la gauche c'est moral !
Manif pour tous : les RG, toutous aux ordres, sur le qui-vive après la nomination du kapo Najat Vallaud-Belkacem.
A défaut de faire diminuer le chômage, la gauche en est réduite à tout miser sur les radiations de Pôle Emploi.
La réforme des rythmes scolaires c'est 100.000 postes "d'animateurs scolaires". Les économies c'est pas pour maintenant : évidemment les profs les éducateurs, moniteurs, surveillants, animateurs, tout ça c'est du bon fretin socialiste électeur de gauche.
Progrès sensibles pour nos deuxio chances pour la Ceufran, renommés deuxièmes chances pour l'islam.
Etc. j'arrête là, ça donne le tournis !
Et dire qu'on a viré Sarko pour y mettre ces socialopitres !

Denis Monod-Broca

Blouse ou uniforme à l'école c'est très bien mais à l'heure où les fous qui nous dirigent, à Washington, Berlin, Bruxelles, Varsovie (Paris ?), nous entraînent aveuglément dans une guerre avec la Russie, est-ce un sujet d'actualité ?

Robert Marchenoir

Je suis pour. A condition que l'uniforme soit imposé aussi aux professeurs, aujourd'hui au moins aussi débraillés que leurs élèves.

Cette question fait partie des débats increvables de l'Education Nazionale, au même titre que les devoirs à la maison ou le sport l'après-midi. Déjà, quand j'étais à l'école, on parlait du "retour de la blouse"... que j'ai moi-même portée.

Il y a une confusion, d'ailleurs : l'uniforme, ce n'est pas la blouse. L'uniforme, c'est ça :

http://ojhsspartanchronicles.com/wp-content/uploads/2014/05/school_uniforms.jpg

La blouse renvoie à l'atelier, au laboratoire, à l'enseignement technique et professionnel. Dans une école qui enseigne les humanités (bien que cela ne s'appelle plus comme ça), la blouse est absurde. Vouloir imposer la "blouse" aux écoliers d'aujourd'hui, c'est chercher à les rabaisser, à les humilier, à leur faire comprendre qu'ils sont tout juste bons à faire ouvrier ou femme de ménage.

L'uniforme des écoles anglo-saxonnes, au moins, valorise l'élève, le fait ressembler à une grande personne à laquelle il est désirable de s'identifier. Il est certes contraignant, mais en contrepartie il rend celui qui le porte plus élégant, plus distingué qu'il ne le serait naturellement. C'est en cela qu'il a une valeur éducative, au contraire de la blouse qui n'en a aucune.

La "blouse" à la fronçése participe de ce mélange de conservatisme extrême, de mesquinerie et de sadisme tellement caractéristique de la société hexagonale.

jack

Effectivement, il faudra juger Najat V-B sur ses résultats. Elle est fraîchement nommée, alors pas de procès d’intention...
Néanmoins je suis, comme vous, désagréablement surpris par les menaces de sanctions qu’elle promet aux maires qui n’appliquent pas immédiatement la réforme des rythmes scolaires. Les préfets vont aller à la chasse aux récalcitrants. Sur ce point, Najat V-B est maladroite. Peut-être veut-elle faire montre de fermeté pour plaire à son mentor Hollande, lui-même dépourvu de fermeté.
Le gouvernement aurait mieux à faire de mobiliser les préfets au sujet du chômage, du développement économique, de l’immigration, de la délinquance, du trafic de stupéfiants, de l’insuffisance de logements sociaux, etc.
Un ministre mieux avisé aurait pu dire : « Je sais que certaines municipalités rencontrent des difficultés et je suis prête à en discuter avec elles dès à présent pour bien cerner les problèmes et trouver ensemble des solutions ».
La blouse à l’école ne me convient pas du tout. C’est franchement rétro. On y associe les coups de règles sur les doigts, l’encrier, la plume Sergent-Major…
L’uniforme tel que le pratique les Anglais me paraît être une bonne solution.

Achille

Bonjour Philippe Bilger,

Le fait d'avoir choisi une femme ministre de l'Education nationale est une bonne idée en soi. Le fait qu'elle soit jeune et issue d'un milieu défavorisé montre que l'ascenseur social fonctionne plutôt bien, même si son cas relève encore de l'exception et est loin de constituer une généralité.

Certains mauvais esprits ont laissé entendre, à demi-mot, que son ascension fulgurante ne serait pas due à ses seules compétences. Mais depuis trente ans a-t-on déjà vu un ministre véritablement compétent dans la mission qui lui a été confiée ? Il dispose de conseillers très compétents qui sont là pour lui fournir les éléments techniques nécessaires. Le ministre n'a plus alors qu'à les exploiter pour accomplir la mission qui lui a été confiée.

Laissons donc notre jeune ministre montrer ce dont elle est capable. Il sera temps dans quelques mois de mesurer les résultats obtenus.

Je crains cependant que l'Education nationale ne soit un ministère un peu trop lourd pour le confier à une jeune femme qui n'a pas une grande expérience en matière de négociation. D'autant que les réformes annoncées sont très contestées si ce n'est par les enseignants eux-mêmes, par nombre d'élus qui dénoncent notamment la réforme des rythmes scolaires.

Un ou plutôt une ministre plus aguerrie eut été préférable. L'avenir nous dira ce choix aura été le bon.

breizmabro

@ phineus | 02 septembre 2014 à 10:25

Pour l'avoir pratiqué lorsque j'étais en pension (à une époque que les moins de 20 ans... etc., etc.) nous étions naturellement en uniforme bleu marine (sans rire), plus écharpe écossaise pour l'hiver. Même les chaussures étaient d'uniforme, cher Phineus, marron, pas forcément marron triste mais marron, comme à la mode d'aujourd'hui pour les garçons ("so" chic).

Egalité pour tous, chaussures marrons pour tous ! :-D

Je n'ai jamais souffert de porter l'uniforme, bien au contraire car dans mon internat il y avait un tel brassage de classe sociale que ça nous dispensait de ces commentaires ridicules sur le choix des "fringues" le matin et comme les externes, comme nous, portaient une blouse (différente chaque semaine) l'affaire était réglée.

Si les enfants de la reine d'Angleterre peuvent (doivent) se soumettre au principe de l'uniforme, pourquoi nos futures élites ne le pourraient-elles pas, dès aujourd'hui ?

Parigoth

@Alex paulista
Notre pays a besoin de mixité sociale

La mixité sociale, le mélange...

Et si nous cessions de réciter comme des perroquets ces slogans idiots forgés par les gauchis et les tordus ?

Et au nom de quoi et de quel droit voulez-vous imposer aux gens une mixité sociale surtout quand l'expérience prouve qu'ils ont toutes les raisons de penser qu'elle risque d'être la source de multiples problèmes parfois graves ?

Marc GHINSBERG

Si l'on pouvait s'arrêter d'inventer des débats sur des questions "fondamentales" qui n'ont d'autres effets, sinon d'autres objets, que de diviser la France en deux et d'entretenir un climat permanent de guerre civile...

Clafoutis

"L'uniformité républicaine n'a rien à voir avec le culte d'une égalité stérilisante mais tout avec le respect d'une indifférenciation salutaire." (PB)

Tiens, bizarre.

Et si on essayait :
"L'égalité républicaine n'a rien à voir avec le culte d'une uniformité stérilisante mais tout avec le respect d'une indifférenciation salutaire."

Je trouve que ça sonne mieux...

Absuger

Une blouse pour tous, ça n'est pas un uniforme, l'élève ne sera pas nu sous la blouse. Apparaîtront toujours des signes distinctifs. On verra toujours les sacro-saintes chaussures dont la marque est si importante !
Le véritable uniforme égalisateur c'est celui que portent les élèves des collèges et lycées militaires. Inapplicable bien sûr à l'ensemble de l'Education nationale. Que nos dirigeants et communicants cessent de rêver.

duvent

Ridicule ! Et le ridicule ne tue pas...
Ou de l'art de déplacer le problème !
Il faudra qu'un jour on explique par quel mystère une République avec un système de sélection à la pointe, des classes préparatoires, des grandes écoles, etc., arrive à faire croire au quidam que la grandeur de la République consiste à installer à des postes majeurs, dans un pays en crise, dans un monde bouleversé, des personnes certes charmantes mais enfin, que fait-on de ceux que la République a formés à prix d'or ?? Ah oui, il paraît qu'ils quittent la France pour des cieux plus favorables. Ce n'est pas concevable, cette manière d'imposer n'importe quoi ! Ce n'est pas raisonnable à quelques jours de la rentrée scolaires, de choisir le fait du prince. Que fait-on des enseignants, des parents, des élèves ?
Une idée grandiose, monumentale, incroyable dont il faut absolument débattre, "la blouse" ! Alors bravo !! J'aimerais aussi que l'on aborde le problème des sabots, ça nous débarrasserait des "Nike", tellement chères et faites par des petits enfants misérables et crevant de faim et de sommeil... Il nous faut de vrais penseurs et en effet pourquoi pas Nabilla elle ne dépareille pas !
Ras-le-béret ! On ne veut pas de pain, aujourd'hui on veut des idées !!

Parigoth

Ultime interrogation que nous aimons nous poser alors qu'au fond elle est vaine : sera-t-il réactionnaire d'instaurer la blouse à l'école ?

Appartenant à une génération qui a porté la blouse à l'école devant des instituteurs qui faisaient de même (blouse grise laissant tout de même entrevoir une cravate sur fond de chemise blanche), cela ne me choque pas.

L'uniformité républicaine n'a rien à voir avec le culte d'une égalité stérilisante mais tout avec le respect d'une indifférenciation salutaire.

J'aime bien Philippe Bilger et la plupart de ses interventions, mais je trouve pénible sa manie de vouloir absolument coller du « républicain » partout.

Ce qui est gênant est que cette indifférenciation républicaine se fait comme dans bien d'autres domaines tel que celui de l'esthétique des bâtiments publics sur le critère de la mocheté.
Il faut le reconnaître, la République semble s'ingénier à se donner une image de laideur.
Si les gens vivent dans un monde laid, cette laideur finira par imprégner leur manière de penser et de voir les choses, en les tirant vers le bas et vers la vulgarité au lieu de les élever.

Dans d'autres pays, comme en Grande-Bretagne, les écoliers et les collégiens devaient (ou doivent encore) porter un uniforme propre à leur école.

Aux États-Unis, une expérience a été menée dans un quartier sensible habituellement théâtre de violences.
Il a été demandé aux collégiens du coin de porter un uniforme (incluant une cravate) au lieu de tenues négligées à base de bleus de Gênes ou équivalent : les enfants ont été enchantés, ils ont été très fiers de leur uniforme et le climat général à l'intérieur de l'école et même à l'extérieur s'est amélioré.

Si l'habit ne fait pas le moine, il y contribue.

phineus

Et les chaussures ?

Lucile

Je trouve que la blouse a quelque chose de misérabiliste et d'un peu vexatoire. Oui à l'uniforme, non à l'enlaidissement. J'aime beaucoup les uniformes des petits écoliers anglais, qu'ils soient dans des public schools ou grammar schools. Ils sont chic avec toujours quelque chose d'un peu fun, jamais engoncés. Leurs uniformes leur donnent envie d'avoir de la tenue, les rendent conscients de leur rôle social, et les font se sentir fiers d'eux-mêmes et de leur école. J'ai remarqué la même chose dans certains magasins anglais, que je ne nommerai pas mais connus de tous, et plutôt bon marché, mais de qualité, où les vendeurs et caissiers se comportent avec un mélange de civilité et discrétion. Pakistanais, Jamaïcains, Gallois, ils ont l'air parfaitement british et contents de l'être. Quand on passe de la galerie marchande de St Pancrace aux boutiques de la Gare du Nord, le contraste est saisissant. Il faut dire que les Anglais adorent se déguiser, ou du moins adapter leur vêtement à leur fonction. En tout cas, c'est plus agréable de se dire pour des écoliers qu'ils se rendent à un club de gentlemen qu'à l'usine. Autant rendre l'école intéressante.

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