Dans une France qui va mal et qui a failli être humiliée par Bruxelles, notre ministre de la culture Fleur Pellerin a commis un péché mortel : si elle a déjeuné avec notre prix Nobel de littérature - cette distinction est beaucoup, voire trop pour lui à mon sens -, elle n'a pas été capable de citer un seul titre de ses romans.
Patrick Modiano s'en est sans doute très bien remis mais l'ébullition qui a suivi cet épisode "capital" de notre vie publique pourrait laisser penser que le destin de notre pays ne tient plus qu'à un fil : celui de la culture de Fleur Pellerin.
C'est une péripétie liliputienne du type de celles qu'adore la France, portée au paroxysme, dans l'outrance et le ridicule, par des personnalités pour qui la culture est une obligation et un pensum et notre nation a du temps à perdre, à dilapider.
On a le droit de ne pas lire un seul roman de Patrick Modiano et si on s'avisait d'être aussi impitoyable à l'encontre de certains de nos intellectuels et journalistes qu'ils se sont plu à l'être en se moquant de Fleur Pellerin, leur caste serait décapitée!
Qu'on songe que Claude Askolovitch n'a pas hésité à pourfendre une ministre qui nous entraînait vers "l'état de barbarie" et aurait dû démissionner ! Que devra-t-elle donc faire si un jour elle commet une faute gravissime ?
Jack Lang, ancien ministre de la culture qui, dans la nostalgie, fait quasiment l'unanimité est venu courageusement à son secours. J'ai retrouvé la personnalité qui avec éclat s'était portée au secours de la liberté d'expression dans les polémiques concernant les spectacles douteux de Dieudonné. Aurélie Filippetti aurait dû s'en inspirer mais elle n'est plus à un ressentiment près !
J'ai toujours apprécié Fleur Pellerin, je suis partial mais je persiste : elle n'a commis aucun péché mortel et la France ne tremble pas sur ses bases à cause d'elle, pas plus d'ailleurs que la culture. Elle aura probablement chapîtré l'un de ses conseillers et c'est tout.
Si la seule tragédie française, aujourd'hui, était de ne pas pouvoir citer le titre d'un roman de Modiano, notre pays serait au comble de la félicité !
On sait bien que non et un drame authentique nous l'a récemment rappelé.
Fleur Pellerin est innocente.
Fleur Pellerin a vécu pendant deux ans sans avoir besoin d'aller dans une librairie, ou d'emprunter un livre en accompagnant ses enfants à la bibliothèque de son quartier. La lecture n'est pour elle qu'un divertissement, un passe-temps moins essentiel que les dîners mondains. Ainsi elle est allée déjeuner avec le prix Nobel 2014 et n'a même pas pensé à lire au moins un de ses romans. Juste un. Je constate qu'en vrai gentleman, Patrick Modiano n'est jamais intervenu dans cette polémique. J'en ai doublement honte pour Mme Pellerin.
La lecture, pour les hommes et les femmes de "culture", c'est une nourriture aussi vitale que l'air que l'on respire et l'eau que l'on boit. Sans elle, on se fane, on se dessèche. Elle alimente notre humanité, notre sensibilité et notre pensée, notre vision du monde. Ceux qui ne ressentent pas ce besoin n'ont pas à accepter le poste de ministre de la Culture, ni être - grassement - payés pour le remplir.
Rédigé par : ATrogadis | 16 novembre 2014 à 09:34
Moi, ce qui me choque dans cette histoire de Fleur Pellerin qui n'a pas lu Modiano, c'est quand elle dit que "depuis deux ans, elle n'a plus le temps de lire..."
Franchement, je n'y crois pas une seule seconde. Quand on aime lire, on trouve toujours le temps de le faire : deux ou trois pages avant de s'endormir, en prenant son petit déjeuner, en faisant pipi..., ou encore en produisant un peu moins de tweets !
La vérité est la suivante : comme le reste de la population, ces élites aiment de moins en moins lire car cela demande un intérêt pour les autres qui, hélas, se perd !
Mon avis est qu'elle ne lit sans doute pas, tout simplement, et qu'elle n'en a pas le goût ! Hélas, comme tant d'autres...
Rédigé par : Yves de Tallenay | 12 novembre 2014 à 10:33
Relisez tout Modiano, vous constaterez qu'il a piqué le style de la troisième et dernière partie du Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.
Apres le bruit et la fureur, la guerre de 14, l'Afrique, New York, il revient à Clichy, rue Fanny, médecin des pauvres, et c'est là que Modiano commence son oeuvre, de longues phrases tristes comme un jour sans pain... Du faux Céline...
Rédigé par : Savonarole | 06 novembre 2014 à 17:40
On n'est pas forcé d'aimer Modiano. Parfois pour des raisons peu avouables... On n'est pas forcé de le lire... On n'est pas forcé de le recevoir... On n'est pas forcé de dire la vérité... On n'est surtout pas forcé d'être ministre. Mais, quand on l'est, on peut au moins essayer de tenir son rang... Madame Pellerin est une digne ministre de notre cher président.
Rédigé par : Jean Morland | 06 novembre 2014 à 13:35
@Robert Marchenoir 1.11.2014.
Cela tombe bien, on attendait que vous le fassiez. Pas trop long, ni trop fort quand même, vous risqueriez de nous sortir d'une douce rêverie, étrangère à votre sollicitation, et peut-être moins passionnante.
Rédigé par : giuseppe | 02 novembre 2014 à 19:23
Pratiquement personne, ici, ne fait partager sa connaissance des oeuvres de Modiano. Pudeur ou ignorance ?
En somme, faites ce que je dis, pas ce que je fais.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 01 novembre 2014 à 20:12
Je lis avec intérêt - mais beaucoup de retard - votre post, M. l'Avocat général honoraire, au sujet du faux pas de Mme Fleur Pellerin, actuel ministre de la Culture...
J'étais en Italie - à San Remo - la semaine dernière et, à mon hôtel, en feuilletant la presse j'ai vu la photo de cette dame accompagnée d'un article assez court mais très impertinent (et très drôle...) à l'égard de ce membre du gouvernement.
Oh, rien de bien méchant, des sarcasmes et des gorges chaudes sur la "compétence" d'une personne chargée, en France, de la culture. Il paraît que les Américains, les Belges, les Britanniques et... les Suédois ont eu des commentaires tout aussi empreints, comment dire ? d'une certaine commisération pour elle.
Une tête bien pleine. Propulsée - comme d'autres du même âge - aux plus "hautes fonctions" par la grâce du Pouvoir en place. Vu son cursus - et son âge... - la plupart de ses camarades de promotion occupent, dans les administrations centrales, des postes de chef de bureau, de sous-directeur pour les plus chanceux.
Elle y serait sûrement mieux à sa place que dans l'emploi qu'elle occupe : elle nage littéralement dans son costume. Il est vrai que l'actuel occupant de l'Elysée fait tout ce qu'il peut depuis plus de deux ans pour donner à l'incompétence ses lettres de noblesse.
Pauvre petite Fleur, tu méritais mieux comme sort que les moqueries nationales et internationales ! Au-delà de ta petite personne qui se rebiffe (cette polémique est lamentable, dis-tu...) ce n'est quand même pas très bon pour l'image du pays, mais cela ne fait que s'ajouter au reste, n'est-ce pas ?
http://www.lemonde.fr/culture/article/2014/10/31/modiano-ni-lu-ni-connu_4516056_3246.html
Rédigé par : Jacques-Henri de la Roche-Bernard | 31 octobre 2014 à 20:48
Personne ne doute de l’immense culture littéraire de Mme le Ministre. Qui ignore encore qu’elle est de ces technocrates very busy & overbooked arbitrant des problématiques complexes dans des dossiers très techniques ?, trop compliqués et trop sérieux pour nous autres, simples quidams et lecteurs perdus dans nos si minables et si oisives vies quotidiennes, nous qui ne bûchons pas à son rythme : « Seize heures par jour » avec tous les privilèges liés à votre fonction.
Personne ne la blâme de n'avoir lu Modiano ou les autres et, parmi ses plus ferventes adoratrices, de ne pas en être.
Cependant et sans langue de bois, ayez au moins la décence de reconnaître qu'en ignorant jusqu'aux titres et jusqu'aux thèmes fétiches d'un auteur français récompensé par un prix Nobel de littérature, écrivain avec lequel elle prétend avoir partagé un "merveilleux et agréable déjeuner", autour duquel elle a brodé un communiqué bidon, avouez qu’elle a commis, en tant que ministre de la Culture et de la Communication, une sacrée boulette trahissant :
-un manque de professionnalisme - un manque d'anticipation et de clairvoyance -un manque de sincérité -un manque de curiosité -un manque de bon sens politique.
Je me permets de lui formuler ce bien modeste conseil : « Mme le Ministre, délaissez un peu les plateaux de Canal + et préservez-vous au moins une heure de lecture hebdomadaire dans votre si confortable bureau, rue de Valois. »
Rédigé par : Etienne | 31 octobre 2014 à 18:56
Fleur Pellerin n'a certes pas péché. Mais elle illustre bien la médiocrité de cette pseudo-élite composée de bêtes à concours, et dont l'arrogance est inversement proportionnelle à la connaissance des choses. Ce sont les produits de notre Education nationale utilitariste, et qui a rompu avec la culture classique. Hélas, si madame le ministre n'avait pas lu que Modiano ! Elle n'a probablement pas lu non plus les classiques : pas le temps, ce n'est pas au programme de Sciences Po, et ça ne sert à rien, en apparence. Comme disait Dullin : "Comprendre c'est égaler". Madame Pellerin n'est donc l'égale que des rapports et mémoire qui lui sont rendus, c'est-à-dire confirmée en permanence dans sa façon de penser, en circuit fermé, inerte.
Rédigé par : Mu | 31 octobre 2014 à 09:26
Ma Tonkinoise a le droit de ne rien lire du tout. D'ailleurs il n'y y a plus rien à lire, mis à part un Onfray sur deux. C'est le désert total. Busnel a beau s'agiter dans sa "Grande Bibliothèque", on s'endort à la "révélation de l'année", ou au label "livre de l'année France Inter", alors là vous avez tout compris mieux vaut aller se coucher.
Ma tonkiki, ma tonkiki, ma tonkinoise est tout de même ministre de la Culture et on souhaiterait qu'elle cesse de nous jouer les geishas de l'intégration.
Rédigé par : Savonarole | 30 octobre 2014 à 22:02
Je partage le point de vue de Parigoth. Beaucoup de pays occidentaux ont un ministère de la Culture, pourquoi pas si on a quelque chose "à faire rayonner" ce qui est le cas de la France !
Quant au ministère des Sports, exception française coûteuse avec un retour sur investissement tout à fait confidentiel, mais il faut bien caser ces jeunes sportifs retraités/ leur exprimer la reconnaissance nationale.
Certains étaient de grands sportifs avec autre chose dans la vie comme le médecin Alain Calmat, mais David Douillet était un très grand sportif dont la nomination a été l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire.
Mais sur ces ministères comme sur d'autres, personne n'a l'obligation de suivre leurs recommandations : d'expérience sur des sujets que je maîtrise, je sais qu'il est prudent de s'abstenir et fuir leurs recommandations LOL
Rédigé par : eileen | 30 octobre 2014 à 19:13
Philippe, dans ma région quand on dit de quelqu'un qu'il est "innoucent" (écriture phonétique) ça veut dire dans le meilleur des cas qu'il n'est pas très dégourdi, qu'il a la tête près du béret ; naïf, sens retenu dans nos dictionnaires. Alors avouez Philippe, le choix de ce terme est-il de votre part innocent ?
Rédigé par : Catherine A. innocente ?? | 30 octobre 2014 à 18:00
Modiano c'est l'écrivain d'une époque charnière faite de questionnements, d'angoisses, de peurs qui ressurgissent et vont mourir dans les dédales d'une histoire que l'on voudrait occulter. Je le comprends d'autant mieux que je suis née à la même époque que lui et que ses textes me parlent à l'indicatif présent. Ne sachant si mon père fut celui qui m'a élevée ou le résistant torturé et abattu par les nazis.
Que Fleur Pellerin ne recherche pas d'emblée ce genre de lecture (sauf à être maso) d'autant plus que son temps (de ministre éphémère) est compté. Voilà ce que l'on peut admettre de cette jeunette (de la génération de mon fils) née quelque part en Corée, orpheline et tôt privée de ses racines, y compris de son nom (vertueux) et rebaptisée Fleur par une famille qui l'a "élevée" cent pour pour cent à l'européenne en croyant bien faire. Ce qui néanmoins demeure sans doute à ses yeux d'une hérédité impossible à s'abstraire et à oublier, est manifestement cette faculté à dire sans crainte la vérité, à ne pas tricher avec le réel.
Alors, pourquoi ne pas remercier d'abord cette prénommée "vertueuse" pour sa franchise ?
Faculté si rare chez les politiciens de tous bords !
Rédigé par : Mary Preud'homme | 30 octobre 2014 à 14:16
@eileen
la valeur ajoutée réelle de ces ministres qui semblent ne pas connaître le b.a.-ba. de leur fonction
Mais à quoi peuvent bien servir des ministres de la « culture », des sports et tutti quanti ?
Eux-mêmes ne le savent pas.
Et s'ils laissaient les Français tranquilles, libres de trouver ce qui est bon pour eux sans que le garde-chiourme étatique ne vienne mettre le nez dans leurs affaires ?
Rédigé par : Parigoth | 30 octobre 2014 à 12:13
Ceux et celles qui considèrent comme peu de choses "l'absence" de Fleur Pellerin sont sans doute les mêmes qui sont satisfaits de ce gouvernement et applaudissent les prouesses, l'aggravation de tout, son absence de résultat.
Qu'elle n'ait jamais lu un Modiano n'est en soi qu'un problème mineur, à la différence qu'elle recevait Patrick Modiano nouveau prix Nobel de littérature à déjeuner et qu'elle est ministre de la Culture ; ne pas avoir eu l'idée d'un seul titre est affligeant (toute proportion gardée), c'est un manque manifeste de professionnalisme ; quant à blâmer le cabinet c'est une autre preuve de non-professionnalisme, à moins que dès le moment où on est nommé ministre, on ne pense plus, l'entourage pense pour vous, vous n'avez plus aucune initiative LOL
Durant ce déjeuner de quoi ont-ils bien pu parler puisque la "puissance invitante" ne semblait pas briefée sur l'invité ?? LOL
La France ne tremble pas, les Français s'en moquent, Fleur Pellerin cet incident lui collera à la peau, ce sera son image de marque...
Mais vu de l'extérieur on peut raisonnablement se poser la question sur la compétence réelle, la valeur ajoutée réelle de ces ministres qui semblent ne pas connaître le b.a.-ba. de leur fonction, comme celui de toute fonction avec responsabilités. Un rendez-vous quel qu'il soit se prépare, ce genre de déjeuner "officiel" au nom de la République n'est pas un truc sur le pouce avec un copine LOL !
Arnaud Montebourg lors de sa première prise de fonction avait le même type de comportement, il insultait/s'en prenait à qui mieux mieux aux industriels dont il ne connaissait rien, ni de leur métier, mais il jugeait, avant de faire un rétro-pédalage spectaculaire.
Aucun d'entre eux ne sait rien de la vie réelle, la preuve certains ont dû se grimer pour savoir comment le bon peuple vivait...
Nouvelle preuve d'une réelle absence de professionnalisme qui - dans ce cas - plaide pour la suppression, la restriction de tout cumul de mandats ! Deux mandats d'une seule catégorie et basta, retour à la vie réelle.
La politique est une charge citoyenne temporaire, ce n'est pas un métier, pour exercer un ou des mandats politiques de quelque nature que ce soit, il faut avoir une expérience, un peu de vécu... être nommé ministre après avoir pantouflé dans des cabinets après être sorti de l'ENA ou d'un IEP est une tartufferie, comme une escroquerie sur la marchandise.
Rédigé par : eileen | 30 octobre 2014 à 05:57
"...elle n'a commis aucun péché mortel et la France ne tremble pas sur ses bases à cause d'elle, pas plus d'ailleurs que la culture." PB
Exact.
Qu'un président sue ou qu'une ministre ne lise pas le dernier Nobel, la France ne tremble pas !
Elle ne sourcille même pas.
Rédigé par : Jean-Paul Ledun | 30 octobre 2014 à 00:47
Je ne fais pas reproche à Fleur Pellerin de n'avoir lu aucun livre de Modiano.
Il y a pire qu'elle ; j'ai lu deux livres de lui, c'est peu, et j'ai oublié les titres.
J'imagine que la nouvelle ministre de la Culture, accaparée par mille tâches, n'a pas eu le temps de chercher à se documenter sur son invité. Plaidons le surmenage et requérons l'indulgence et l'acquittement.
Mais qu'a fait le cabinet du ministre ? Son métier est de "briefer" la patronne, de la harceler de courtes fiches, si besoin, de prendre avec elle l'ascenseur vers la salle à manger et de lui parler. Deux ans de galère.
Rédigé par : Yves | 30 octobre 2014 à 00:01
Pour la comparer à Aurélie Filippetti, cette dernière a commis le péché de gourmandise, elle s'est affichée les croissants à la main avec le syndicaliste Edouard Martin, et elle lui faisait la bise quand il faisait grève sur le site de Florange.
Pas dans le sens bien sûr de son cher président, mais pour bien montrer son attachement à ce type de lutte. Je ne sais quel sentiment indéfinissable me faisait penser qu'elle jouait faux, empruntée devant les caméras, en fait elle surjouait, ce n'est que mon opinion.
Elle adorait les dorures et ce qui va avec, et elle a dû les quitter à regret, d'où une frustration mal déguisée.
Eh oui les vacances à l'Ile Maurice et des excuses à dormir debout pour pouvoir s'y rendre... comme on la comprend ; maintenant ce sera peut-être différent. Et quitter ce gouvernement dut être un déchirement.
Mme Pellerin rassurez-vous, vous n'êtes pas la seule à ne pas avoir lu notre prix Nobel.
Vous vous y mettrez, pour cela il faut que vous restiez et je suis persuadé que vous irez au bout, vous le méritez.
Et puis, ne serait-ce qu'à cause de son frais prénom et de son beau nom, elle mérite toute les indulgences, ce qui n'enlève rien à ses compétences. Il faut les porter, les deux ensemble ! Et depuis quelques années déjà sans accrocs ni turpitudes, c'est certainement une personne à découvrir : nous en reparlerons.
Rédigé par : giuseppe | 29 octobre 2014 à 23:11
Dans les années 1970, monsieur André Bettencourt, alors député d'une circonscription du Pays de Caux, venait de temps en temps, le samedi matin vers 11 heures, dans l'usine où je travaillais, pour remettre la médaille du travail à deux ou trois ouvriers récompensés. Il se faisait communiquer dès son arrivée une fiche pour chacun et, en remettant chaque médaille, il résumait la trajectoire professionnelle, de mémoire. Ce n'était pas son métier, encore moins celui de madame Bettencourt, qui l'accompagnait chaque fois avec la distinction et la discrétion qui la caractérisent encore. Mais ils aimaient ce qu'ils faisaient et ils s'appliquaient à le faire bien. C'était une double récompense, et il n'y avait pas de journalistes. Ceci est juste un témoignage : il y a des gens naturellement remarquables et il y a des gens, même artificiellement formatés, qui resteront quelconques et interchangeables.
Rédigé par : Jean le Cauchois | 29 octobre 2014 à 22:45
Je me sens personnellement peu cultivé et ne cherche pas pour autant une alliée en Fleur Pellerin pour me dédouaner. Je n'aurais pas cette prétention. Cela dit on est plutôt ici en train de porter un jugement sur un point particulier qui remettrait en cause sa culture. Là encore on s'intéresse plus à la forme qu'au fond. N'est-ce pas excessif ? Au fait, comment mesure-t-on la culture ? A part ceux qui savent en mettre une partie en avant - et intuitivement je n'ai pas trop de doutes sur la partie cachée -, pour les autres, il faudrait une discussion de salon pour apprécier...
J'admets que professionnellement on pouvait attendre mieux. Fleur Pellerin sans s'étendre pour paraître, aurait pu se préparer un minimum. Enfin, je suis d'autant plus surpris que j'avais un a priori positif suite à la façon dont elle a géré son discours de passation de fonction après Aurélie Filippetti. Accordons-lui une deuxième chance pour les choses plus importantes.
Rédigé par : monjac74 | 29 octobre 2014 à 22:19
Vraiment pas de quoi fouetter un chat.
La franchise de Fleur Pellerin est tout à son honneur. Les bobos et les faux intellectuels ont beau braire, j'espère que cela ne la perturbe pas et ne l'effleure pas.
Rédigé par : Jack | 29 octobre 2014 à 22:17
Le sujet du jour est Mme Pellerin qui est en soi un sujet bien mince. Apparemment, elle est nulle en littérature mais elle a de l'aplomb.
En effet, déjeuner avec un prix Nobel de littérature sans avoir lu une ligne de lui et le dire, il faut le faire. Cela démontre surtout qu'elle est nulle aussi en politique.
A l'évidence, elle connaît mieux les arts plastiques, notamment les oeuvres du désormais très illustre McCarthy, qu'elle a défendu avec vigueur.
Rédigé par : Ribus | 29 octobre 2014 à 22:11
Je profite de ce mauvais procès fait à Fleur Pellerin de ne pas avoir été capable de citer un seul titre d'ouvrage du tout nouveau prix Nobel de littérature Patrick Modiano (encore merci à Philippe Bilger d'avoir bien voulu assurer sa défense, car la compétence de la ministre ne se mesure pas à l'aune de cette peccadille), pour souligner qu'il est parfois dangereux d'être un auteur à succès :
Les Français sont sévères à l'égard de l'ex-compagne du chef de l'État, Valérie Trierweiler.
Selon un sondage Odoxa pour Le Parisien-Aujourd'hui en France :
- 59 % des Français pensent qu'elle a eu tort de publier son best-seller "Merci pour ce moment";
- 69% des personnes interrogées disent avoir de ce fait une mauvaise opinion de l'ex-compagne de François Hollande.
Quelle opinion les lecteurs ont-ils d'eux-mêmes d'avoir acheté ce livre qu'ils lapident en place publique et d'en avoir fait un best-seller ?
Tandis que la vraie littérature, elle, celle de Patrick Modiano et d'autres, trépasse dans les tréfonds de l'anonymat…
Rédigé par : Citizen_pas_Kane | 29 octobre 2014 à 21:28
La ministre de la Culture n'a commis aucun délit, encore moins un crime, son ignorance aurait dû être pardonnée, quoique par certains côtés, cet incident soit regrettable.
Certes, Mme Pellerin n'a repris que très récemment les dossiers de Mme Filippetti. Je conçois aisément que la somme de ses lectures professionnelles et sérieuses ne lui laisse que peu de temps pour de la lecture qualifiée de 'lecture loisir" qui regroupe les romans, les textes divertissants et les revues. Il est tout à fait envisageable qu'elle n'ait pas eu le temps de lire de roman de M. Modiano, ci-devant prix Nobel de littérature.
Certes, la charge est disproportionnée en regard de la faute commise par ignorance. Il faut aimer les esclandres pour vilipender Mme Pellerin à ce point.
Certes, la désinvolture est une caractéristique de parti politique socialiste. Pour cette classe politique, il est de bon ton de se moquer de tout, cela fait jeune.
Toutefois, un repas d'affaire ou un passage dans une émission doivent être préparés. Si une ministre désire être vue et entendue sur les ondes pour des raisons de convivialité, de promotion personnelle, il semble naturel de s'enquérir du sujet de l'émission, de l'identité des autres invités et de la nature des échanges entre eux. La courtoisie, le savoir-vivre imposent une préparation, des fiches, un entraînement spécifique. Les conseillers du service de communication ont failli dans leur travail. Ils devraient mieux préparer les repas, rendez-vous et interventions de leur patronne.
Rédigé par : vamonos | 29 octobre 2014 à 21:28
"Much Ado About Nothing"...
aurait dit un auteur que tout le monde a reconnu...
Rédigé par : Marc GHINSBERG | 29 octobre 2014 à 20:51
Personne n'a pensé à questionner la ministre de l'Education sur le prix Nobel ?
C'est parce qu'elle n'est pas concernée, m'avait laissé entendre le voisin !
Donc si la prêtresse en charge de l'apprentissage de la langue française n'est pas concernée, que reproche-t-on à Fleur Pellerin ?
C'est parce que Benoît Hamon avait négocié l'augmentation du budget de l'Education nationale ! Ce qu'elle a le culot de rappeler systématiquement lorsqu'on la questionne sur
le programme de son ministère... donc elle n'a pas de projet ? Elle est une intermittente du spectacle ?
Rédigé par : calamity jane | 29 octobre 2014 à 20:48
Monsieur Bilger,
Pour une fois, je ne suis pas d’accord avec vous. Certes, cette polémique est insignifiante, mais elle est symptomatique. Symptomatique d’abord de l’incompétence du personnel politique. D’accord, nous ne sommes plus à l’époque de Malraux, même plus à l’époque de Frédéric Mitterrand, lequel, malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, avait l’envergure et une vision pour le ministère de la Culture. Mais, si on ne peut y nommer qu’un(e) technocrate gestionnaire, ce ministère a-t-il encore du sens ? Ne pas avoir lu Modiano n’est évidemment pas grave en soi, mais je me mets à la place de notre ministre. A défaut d’avoir lu Modiano, à partir du moment où ce dernier reçoit le prix Nobel de littérature et que j’ai l’honneur et la chance d’être invité à déjeuner en sa compagnie, je me précipite sur un de ses romans, ne serait-ce que par orgueil, pour éviter le ridicule. Ici rien, Modiano, connais pas, pas même la peine de lire sa note Wikipédia. C’est plus qu’une faute professionnelle car Fleur Pellerin avait, par ailleurs, un avis très tranché et très sûr quand il s’est agi de critiquer le sabotage de l’œuvre monumentale de McCarthy. Si la connaissance artistique du personnel politique en est là, c’est effarant et pathétique. Supprimons alors ce ministère. Et au passage, M. Bilger, plutôt que de se plonger dans des lectures juridiques arides, n’avez-vous pas le temps, même en vos journées les plus remplies, de lire ne fût-ce que cinq pages de bonne littérature avant d’aller dormir ? Ca remet les idées en place et est le rituel nécessaire à un bon sommeil.
Rédigé par : Charlie | 29 octobre 2014 à 20:29
Merci à la quasi-totalité des commentateurs de confirmer mon verdict : ce qu'on reproche à Fleur Pellerin, c'est de ne pas avoir menti.
Elle aurait dû "se faire faire des fiches" sur Modiano, lit-on ici. Outre que cela révèle une curieuse conception du métier (un ministre, ce serait donc un ignorant qui se fait faire des fiches par des stagiaires à peine sortis de l'université), je rappelle que Fleur Pellerin répondait à la question : quel est votre livre préféré de Modiano ?
Il se confirme que ce qui choque des gens dont je ne doute pas qu'ils s'estiment eux-mêmes fort cultivés, ce n'est pas tant que le ministre de la Culture n'ait pas lu Modiano (s'il fallait sélectionner les ministres sur ce genre de critères, on n'aurait plus de gouvernement), mais qu'elle n'ait pas choisi de mentir habilement pour donner le change.
Je préfère un ministre honnête, modeste et qui travaille, à un ministre menteur, cuistre et hâbleur. Chacun sa morale, n'est-ce pas ?
Au demeurant, si le critère est d'être "cultivé" et "d'avoir lu des livres" (comme disent ceux qui en ont parcouru dix tout en accusant les autres d'être illettrés), je ne suis pas sûr du tout que la lecture de Modiano soit un passage obligé. Des dizaines de noms me viendraient à l'esprit avant celui-là.
Mais apparemment, pour revenir à une vedette de ce blog, les Français "de la haute" semblent plus en accord avec une Christiane Taubira, qu'on ne peut certes pas prendre en défaut de citations littéraires, et qui semble consacrer une part considérable de son temps à nous gratifier de vers de mirliton sur son compte Twitter :
Comme on voit, on ne peut guère prendre Christiane Taubira en défaut quand il s'agit de faire du name-dropping sur des pipoles de la culture.
On ne peut pas davantage lui reprocher de manquer de choses à dire à propos de Patrick Modiano, même si la profondeur de ses propos évoque davantage le sapeur Camember que l'Ecclésiaste :
Et bien sûr, Madame le garde des Sceaux (j'espère ne m'attirer aucune sanction par ce masculin outrageusement patriarcal) se croit obligée de nous faire partager le compte rendu de ses sorties au concert (quand ce n'est pas du théâtre ou de la danse) :
En fait, c'est Christiane Taubira qu'il faudrait nommer ministre de la Culture ! On l'empêcherait ainsi de nuire à la Justice ; question Culture, ça ne pourrait pas être bien pire ; les Français, eux, en seraient flattés, si j'en crois les réactions ici ; quant à elle, sa vanité littéraire en serait sans nul doute comblée !
Cher Monsieur Bilger, je suis sûr que vous serez convaincu par les multiples avantages de cette solution, et que vous saurez la suggérer habilement auprès de qui de droit par les canaux qui vous sont propres.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 29 octobre 2014 à 20:26
Certes ce n'est pas un drame, loin de là.
Mais en apprenant que Patrick Modiano avait eu le prix Nobel, un ministre de la Culture qui ne le connaissait pas aurait dû s'informer sur lui comme n'importe quel Français a pu le faire. Avec les outils internet dont nous disposons aujourd'hui, c'est assez inquiétant de constater que nos ministres ne sont que des amateurs.
Aussi sympathiques soient nos ministre(sses), cela ne fait pas sérieux, désolée.
Que n'aurait-on pas dit s'il s'était agi de N.Sarkozy... ce presque illettré aux yeux de ses adversaires.
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 29 octobre 2014 à 19:27
Ne rien avoir à faire des romans de Modiano est une chose.
Avoir un déjeuner officiel avec un écrivain sans s'être donné la peine d'en lire quelques pages, c'est de la désinvolture outrageante.
Avoir en tant que ministre de la Culture, un déjeuner officiel avec un prix Nobel sans rien savoir de son oeuvre, ça, ça mérite des baffes.
Le b.a.-ba de la culture, ça devrait d'abord être : faire preuve de savoir-vivre.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 29 octobre 2014 à 18:54
Petit exercice en forme de controverse.
Les juges qui ont obligé le tribunal à renvoyer à l'instruction le procès EADS et consorts pour approximations ne sont pas innocents. Ils sont au mieux incompétents
Les zozos qui ont condamné une Femen pour exhibitionnisme lors de la destruction de la statue de Poutine et l'ont relaxée, eux ou d'autres, elle ou une autre de toute poursuite pour l'endommagement des cloches de Notre-Dame sont des juges imbéciles, les deux vocables s'accordent malheureusement trop souvent.
Pendant ce temps, le peuple commence à gronder à Quimper contre une extension de mosquée turque, mais force restera à la Loi, Loi qui favorise en même temps l'entrée en France de Turcs et autres Levantins chargés de propager l'idée djihadiste, distribue l'argent des contribuables et ajoute taxe sur taxe jusqu'à la nausée.
Ca, c'est le commentaire zozo car il fait des amalgames insupportables mais reste un moyen fréquent d'expression.
Il faut, au contraire, être heureux de cet esprit d'ouverture. Pensez que nous aurions pu verser, en Europe, dans le commentaire de texte. J'avais adoré le petit-fils de Breizmabro, qui a 20 ans, ou quelque chose comme ça, en troisième année de droit, qui a trouvé votre blog, cher P.Bilger, être un ramassis d'intellos post soixante-huitards. Il est lucide ce garçon, il a raison, si l'avenir nous appartenait, le siège de l'Europe serait à Treblinka...
C'est une idée rétrograde que de perdre son temps à essayer de comprendre et résister. Notre univers qui, à terme, disparaîtra, mais on a le temps, doit gérer, d'abord gérer, ce qui est une autre forme de compréhension du monde. Erasme et Stace, comme François Bernardone, Descartes ou même Heidegger sont devenus inutiles. Il faut gérer la masse, maximiser les profits, créer les dialogues, il faut parler entre unités de production ou de législation, au besoin en créer les entités. Philippe Bilger, solennellement, vous ne servez plus à rien, contentez-vous d'apprendre la parole dans votre institut, la technique de la parole au service de la gestion.
Bien sûr, on publie beaucoup de livres, mais on parle surtout des romans sur le couple, la famille et les incompréhensions, signe de la mésentente profonde entre les hommes. En revanche, les collectivités publiques étouffent le film de Cheyenne Carron "L'Apôtre" qui ne va pas dans le sens de la gestion, car décrivant un hapax. Et c'est comme ça qu'il faut faire ; liberté totale de parole avec le tempérament de l'efficacité politique, ou électorale. Décidément, chers collègues tentés par le plaisir de disputer, vous n'avez rien compris. La publication d'essais et de livres d'histoire ou d'art ne concernent qu'un quarteron de bourgeois comme vous, étriqués ; allez, on tire à dix mille, rien à côté de soixante-cinq millions, bientôt 80. Debré voulait la France à 100 millions d'habitants, ça vient.
Ecoutez les jeunes, ils savent, le monde actuel, dynamique, progressif, où la pauvreté régresse globalement est le gage de l'avenir. Pourquoi aimer les oeuvres du passé, quand le monde contemporain regorge d'artistes monumentaux. Pourquoi bâtir des mosquées quand les églises sont vides ?
Pourquoi jouer Grieg quand on peut jouer grunge ?
Allons, ne nous fâchons pas, il n'y a plus de place pour Zauberflöte et je pense au choeur des vieillards dans le Faust revu par Barbier et Carré.
Je vais m'asseoir sur les coteaux qui sont voisins de la rivière et je vois passer les bateaux en buvant mon verre, pendant que les peuples là-bas se cassent la tête. Fin de citation, mais comme je ne sais pas mettre de guillemets, je phrase ma ponctuation, alors vous pensez, Twitter...
Les foules inondent les musées, de tous les genres, s'arrachent les objets de collection, les sentiers sont pleins de marcheurs, les routes de cyclistes. Et même, même, yenades qui trouvent Hollande sympa.
C'est un peu tout ça, la controverse, tout s'arrange mais mal.
Rédigé par : genau | 29 octobre 2014 à 18:33
Ramener la France à un quarteron d'intellectuels, c'est un peu réducteur.
Parce qu'honnêtement, cette "péripétie", le gros du bataillon des Français l'a vécue dans l'indifférence la plus totale.
Allez, comptons large, cent personnes se sentent concernées au bas mot.
Rédigé par : Fredo | 29 octobre 2014 à 18:22
Cher Philippe,
Fleur Pellerin est la Nathalie Kosciusko-Morizet de gauche.
Ce sont des femmes d’ouverture, attentives, organisées, claires qui allient le charme à l’efficacité.
Ce sont des incarnations de la modernité qui tranchent avec l’esprit vieillot et poussiéreux des Najat, Ségolène, Guigou, Aubry et Hidalgo qui détiennent la palme de ce qu’il faut oublier : l’arrogance, l’indifférence, la froideur, la moquerie, le mépris à grande échelle.
Il faut promouvoir des femmes qui se détachent de cette vue passéiste, assez naïve et opportuniste.
Le livre de Patrick Modiano « Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier » n’est pas un guide GPS, une publicité pour les tablettes numériques. C’est un livre puzzle, un Proust aux mots justes. Un tissage synaptique dans lequel des portes s’ouvrent sur l’œuvre de l’auteur, une recherche de clés partagées, de sensations kinesthésiques, sensuelles et pudiques. Ce n’est pas une démonstration mais l’effleurement d’une recherche toute subtile et fine, qui ne peut s’oublier, qui accompagne le lecteur, un parcours dans un dédale de sensations.
Fleur Pellerin se bat pour le développement du numérique. C’est un autre message qu’elle doit explorer dans la culture : la trace mnésique, la rencontre avec la sauvegarde de l’archive, l’expression réelle de l’art et de son partage. Fleur Pellerin doit incarner l’itinérance bohème des expositions dans les entreprises, les écoles, les maisons de retraites. Apporter de grandes œuvres dans de petits villages, dans les prisons.
Elle doit apporter une nouvelle idée d’une ruralité dynamique, où tout est accessible par vidéoconférence et dans laquelle le nomadisme de l’art s’invite.
Tous ces projets actuels de métropoles sont des délires que les jeunes générations ne voudront pas vivre. C’est l’anti-modernité, le contresens des sociétés attendues.
Une métropole, c’est ce qu’Haussmann aurait souhaité détruire au nom de la modernité. Ce sont des sportifs protégés par des masques antipollution, des eaux contaminées, des poumons condamnés, des inondations à volonté. L’eau ne trouve plus voie d’absorption.
Continuer de croire que les métropoles ne seraient qu’une seule solution source d’emploi est méconnaître la chance française de n’avoir pas construit de monstres urbains comme Mexico, Shanghai et autres.
Fleur Pellerin doit soutenir les initiatives culturelles régionales qui développent l’emploi local régional.
A l’opposé de Filippetti, Fleur Pellerin devrait créer un revenu de solidarité artistique et artisanale d’un montant double du RSA actuel pour toute installation dans des régions qui perdent leur population et l’emploi dans les régions serait dynamisé.
Il n’y aurait plus de désert médical, les petits commerces de proximité pourraient reprendre.
Pourquoi asphyxier les villes à forte densité à coup de milliards alors que le numérique et des idées libèrent une infinité de développement ?
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 29 octobre 2014 à 18:05
Fleur Pellerin n'a pas même commis un péché véniel, mais il lui collera à la peau, ce sera sa marque "indélébile".
Après avoir déjeuné avec Patrick Modiano ne pas connaître un seul titre d'un livre, le titre seulement, du nouveau prix Nobel, c'est quand même dommage, naïveté ou peut-être banal acte manqué : une sorte de manque de professionnalisme et pourtant cette ministre semble être celle qui se prend le moins au sérieux, la plus professionnelle... mais les autres sont si médiocres !
Cette ministre est celle qui - à mon avis - peut être promise à un bel avenir, elle semble toutefois réservée et timide, alors que l'esbroufe, le m'as-tu-vu sont de mise... je lui conseille d'écrire un livre sur les coulisses du gouvernement, thème tendance, tellement à la mode pour plaire aux media LOL
Fleur Pellerin a dit qu'elle lisait... des textes, des textes de loi, des dépêches AFP etc. Inviter à déjeuner le prix Nobel de littérature sans connaître quelques-uns des titres de son œuvre, est tout simplement un manque de professionnalisme, surtout que si le prix Nobel de littérature a été attribué à Patrick Modiano ce n'est pas pour un seul titre, mais pour son œuvre, elle avait donc le choix. Nouvelle preuve de l'inconsistance de ces nouvelles pousses, qui vivent sur une planète bisounours, sur laquelle tout leur est autorisé, ou permis ! Elle que j'apprécie plutôt et beaucoup d'autres sont la preuve qu'un portefeuille de ministre ne devrait être attribué qu'à des individus qui ont un peu de bouteille, du vécu et de l'expérience.
Rédigé par : eileen | 29 octobre 2014 à 17:14
Fleur Pellerin incarne bien l'ambition sans substance. Elle dit ne pas avoir le temps de lire. Pour un ministre de la Culture, bravo.
Il est un âge où l’on n'a pas le temps de lire. Pour cette génération c’est celui de l’adolescence et de la post-adolescence. Et puis après, on se réveille un jour, et on se dit qu'on passe à côté de beaucoup de belles choses et de textes cruciaux pour son développement personnel, si on ne lit pas. Si elle n'en est pas là, c'est bien dommage pour elle et finalement pour la France.
Mais la littérature française aussi bien que les autres continueront à exister sans elle.
Point de vue que Modiano partage probablement.
Par contre le vrai problème c’est qu’elle montre ainsi qu’elle dirige mal son cabinet et/ou est très mal entourée.
Elle aurait pu demander à son cabinet de lui trouver un stagiaire sortant de Normale Sup (ils traînent en masse dans les couloirs de ce ministère comme dans ceux de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) qui lui aurait fait un résumé de deux ou trois livres de Modiano en 1500 mots, plus une sélection de phrases caractéristiques, dans les jours qui suivaient le prix Nobel.
Pas seulement pour briller artificiellement face à des journalistes encore plus incultes qu’elle, mais pour sa propre curiosité.
D’ailleurs elle aurait pu demander une note sur chaque prix Nobel, quelle que soit la discipline, juste pour être au courant des limites officielles et reconnues de la connaissance. Pour les limites qui sont en mouvement dans les laboratoires, on lui pardonnera son ignorance.
La culture c’est d’abord de la curiosité pour toutes les activités humaines.
Alors une conclusion disant :
« Fleur Pellerin est innocente ».
Si vous voulez dire par là qu’elle est un peu « simplette » comme on dit dans les villages, je vous trouve bien sévère mais je ne suis pas loin de partager cette opinion.
Mais si vous voulez dire qu’elle n’est pas coupable de son ignorance, là je ne vous suis plus.
Elle est au moins coupable de ne pas avoir la culture du commandement et la capacité d’utiliser, au service de l’État, les gens qui l’entourent.
À l’évidence elle n’a ni la culture de la curiosité ce qui est gênant pour elle, ni la culture du pouvoir, ce qui pour un ministre est encore plus gênant.
Sa seule circonstance atténuante est qu’elle n’est pas la seule dans ce gouvernement de branquignoles.
Pas beaucoup de pros dans ce gouvernement, et elle n’est pas celle qui peut faire le plus de dégâts.
Rédigé par : Tipaza | 29 octobre 2014 à 16:57
Bien sûr que ce n'est pas grave - rien n'est grave de nos jours ! Fleur Pellerin, ministre de la Culture, invite donc à déjeuner le prix Nobel de littérature 2014 - un Français, par chance... Mais elle n'a pas trouvé le temps de demander à un membre de son cabinet une petite fiche, un pense-bête en somme sur l'écrivain qui est son invité et elle sèche alors sur au moins un titre de ses ouvrages. Même le Goncourt, en 1979, "Rue des boutiques obscures" ? Non, rien à faire, tout juste avait-elle sans doute entendu vaguement parler de Patrick Modiano auparavant.
Au cinéma, des scénaristes nous ont organisé cette scène quelquefois, sous forme de gag. C'est cocasse. On sourit gentiment.
Je souris gentiment, poliment, à l'ignorance de ce ministre. Elle a dû se sentir gourde tout de même. Un tout petit peu...
Mais vous avez raison, M. Bilger, ce n'est pas grave. Il y a, en effet, de plus grands malheurs.
Rédigé par : Jean-Jacques Bernardini | 29 octobre 2014 à 16:36
Je ne sais pas si elle est innocente mais elle aurait pu demander des fiches à ses collaborateurs et les lire pour avoir une idée littéraire de la personne avec qui elle déjeunait.
Cela ne fait pas très sérieux mais comme vous le dites si bien : c'est une péripétie lilliputienne et cela aurait dû en rester là.
Mon idée première est qu'un ministère de la Culture ne sert pas à grand-chose si ce n'est à dilapider nos impôts. Il y a d'autres moyens pour subventionner éventuellement la culture que ce panier percé. mais là je sors du sujet...
Rédigé par : Surcouf | 29 octobre 2014 à 16:12
Peut-être est-elle innocente mais fait-elle partie des gens qui ont peu de compétences dans les domaines qu'ils sont amenés à diriger ; aujourd'hui tout est affaire de spécialistes, mais sans en arriver jusque-là, les études aux étudiants, les projets aux projeteurs, posséder une grande dose de bon sens permet toujours de se sortir des mauvais pas.
Ce qui paraît extravagant c'est que pas un conseiller n'ait pris le temps de lui préparer un topo, et si elle travaille autant que sa collègue de l'Education les week-end, elle devient impardonnable.
Qu'elle demande donc à N. Vallaud-Belkacem, on ne lui demande pas d'être A. Malraux mais quand même, quelle naïveté dans la gestion de ses équipes et de son temps.
Bon on ne lui jettera pas la pierre, mais il y avait toujours moyen, comme un écarteur de vaches landaises ou le coup du sombrero en rugby, de passer la défense.
Mais à tout prendre et de loin je préfère la franchise de F. Pellerin que la mesquinerie financière du cumul des mandats de son homologue.
Soldat discret Pellerin, rompez les rangs mais ne vous faites plus prendre.
Rédigé par : giuseppe | 29 octobre 2014 à 15:53
Bonjour,
Fleur Pellerin a à l’évidence une tête bien remplie, et ne pouvait évidemment pas s’accorder avec un A.Montebourg de bas étage. Néanmoins, il semble qu’elle ait malgré tout du mal à trouver sa place. Sans doute n’est-elle pas construite pour faire de la politique. Quoique, elle pourrait nous faire sa démonstration dans la décennie en cours.
Étonnant parcours donc de ces deux-là et étonnante rencontre tout de même entre la petite fille abandonnée de Séoul et l’infortuné garçon de Boulogne-Billancourt.
Il est probable qu’après avoir lu P. Modiano, Fleur Pellerin aura la révélation et saura retrouver le chemin qu’elle cherche en vain.
Rédigé par : fugace | 29 octobre 2014 à 15:44
Je suis d'accord avec vous que ne pas avoir lu Modiano n'est pas un péché mortel.
Pourtant, quelque chose me gêne dans sa réponse : à ce poste, soit on est un travailleur assidu qui, à défaut de lire les romans, étudie des fiches et sait citer des titres (même en admettant ne pas avoir lu le roman mais son résumé ou un extrait caractéristique, surtout que Modiano écrit un peu toujours le même livre), soit on acquiert la maturité nécessaire pour déléguer et se garder quelques heures par jour pour prendre du recul.
Je préfère le second profil. Je sais que certains commentateurs ne conçoivent pas qu'un dirigeant se garde quelques heures par semaine pour parcourir les librairies, mais c'est pourtant essentiel pour l'équilibre personnel. Pour d'autres comme Dominique de Villepin, cela peut être la pratique du sport. Même Sarkozy me plaît quand je l'imagine transpirant sur son vélo, loin des caméras. De la part d'une ministre de la Culture, on pourrait espérer un certain intérêt pour un romancier qui fait autant l'actualité. Là, elle nous répond un peu comme le ferait une caricature de pseudo-cadre: "peux pas - suis overbookée".
Fleur Pellerin n'a ni la capacité de travail de la jeunesse ni la maturité d'un dirigeant qui délègue.
En somme, pas mortel, mais peut mieux faire.
Rédigé par : Alex paulista | 29 octobre 2014 à 15:19
Grotesque polémique, qui montre à quel point les Français se complaisent dans la servilité et se payent de mots.
En somme, on reproche à Fleur Pellerin de ne pas mentir, et de passer son temps à travailler au lieu de lire des romans.
Ah ! évidemment, si elle avait fait comme tout le monde, ministres et journalistes compris, si elle avait lâché deux-trois banalités brillantes sur un livre qu'elle aurait prétendu adôôôrer sans l'avoir jamais ouvert, alors les Français se seraient sentis bien représentés.
Eux qui ne lisent jamais, sinon des mangas et des BD, ils auraient été flattés d'être rachetés de leurs vices par un ministre qui leur aurait renvoyé le reflet du peuple cultivé qu'il s'imaginent être, et qu'ils ne sont plus depuis longtemps.
Comme si la fonction du ministre de la Culture consistait à choisir, lui, les prix Nobel de littérature ! Comme si un ministre était un journaliste chargé de faire l'éloge de l'élu du jour !
Voilà qui rappelle le procès imbécile fait à Sarkozy avec La Princesse de Clèves. J'aurais été curieux qu'on fasse passer un petit examen à tous les cuistres abrutis qui arboraient un badge, au Salon du livre suivant, affirmant "Je lis La Princesse de Clèves". Je suis bien certain qu'on aurait coincé 90 % de ces gros malins en leur posant quelques questions sur le contenu du livre...
Ce peuple aime tellement le mensonge qu'il accable ceux qui disent la vérité. Les Français méritent ce qui leur arrive.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 29 octobre 2014 à 15:06
Bien sûr, si cette affaire n'est qu'un énième détournement de l'attention, exercice dans lequel excellent les médias (c'est même leur fonction principale, pour ne pas dire unique), elle est négligeable et ne doit pas nous distraire de sujets plus essentiels.
Néanmoins, si elle est analysée comme un symptôme d'une maladie grave, elle est révélatrice :
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/10/28/31001-20141028ARTFIG00179-fleur-pellerinmodiano-pourquoi-les-politiques-ne-lisent-plus.php
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/10/27/31003-20141027ARTFIG00157-lettre-ouverte-d-un-ecrivain-a-fleur-pellerin.php
Rédigé par : Franck Boizard | 29 octobre 2014 à 14:47
Vous êtes méchants avec notre Fleur des îles, elle est abonnée à "Modes et Travaux" et "Nous deux", les actus de la vie heureuse !
N'encombrez pas trop le cerveau d'un socialiste ; niveau culture la seule qui les intéresse vraiment c'est celle des sous-sols de salles de shoot !
Rédigé par : sylvain | 29 octobre 2014 à 13:41
Cher monsieur Bilger,
Votre conclusion est délicate - j'aurais pu dire élégante, mais vous l'êtes presque toujours, élégant -, je vous rejoins dans votre souci d'épargner Fleur, mais pour cela nul besoin que vous preniez votre bâton de pèlerin (j'ai toujours cédé à la facilité, c'est mon drame;)).
Nommons plutôt ses litigieuses amitiés avec un récipiendaire de Netflix, ses absences de prises de position là où la France de la culture se trouve ou absente ou ridicule...
Mais si je n'ai que des bribes de journaux pour la condamner, j'ai un vague sentiment compassionnel à son égard... c'est bien plus terrible peut-être.
Aussi ai-je ressenti comme vous un "parfois" de nostalgie à l'endroit d'un désormais impérial M. Lang... sentiment vite balayé par des moments vécus, très réels ceux-ci (anecdotes vécues sur demande !)... puis surgit ce nom, dans votre billet, FILIPPETTI !, et cette horrible impression finale que l'on tombe de Charybde en Scylla... Mon quart d'heure serait-il donc proche ?
Rédigé par : Thomas | 29 octobre 2014 à 13:08
Elle est innocente. Sans aucun doute, et on lui pardonne de ne pas avoir lu Modiano. Mais a-t-elle lu "La Princesse de Clèves", au moins ?? Sinon, son cas est bien plus préoccupant....
Rédigé par : berdepas | 29 octobre 2014 à 13:07
J'ose un commentaire sur ce (petit) sujet : R..l. b.. des débats stériles et des scandales bidons lancés par le microcosme parisien ! Ces "agitateurs de la pensée" vivent en milieu fermé et sont à cent lieues des préoccupations des Français. La dérision va finir par se muer en vraie colère...
Rédigé par : DidierOPN | 29 octobre 2014 à 11:57
La France va mal. Nous allons très mal. Cette façon compulsive de lancer des accusations à tort et à travers, à tout bout de champ, contre tel ou telle, pour un oui ou pour un non, est le symptôme inquiétant d'une grave pathologie collective.
Avons-nous oublié le mot magique de Plick et Plock, "réfléchir avant d'agir" ?
Et si nous réfléchissions avant d'accuser ?...
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 29 octobre 2014 à 11:47
Quand on n'a rien à dire d'intéressant il est mieux de se taire ! C'est une injonction bien difficile à tenir...
Alors disons plutôt que se taire étant vraiment inconcevable, il faudrait être bref !
Rédigé par : duvent | 29 octobre 2014 à 11:42
Je considère que Fleur Pellerin était jusqu'à présent la meilleure du gouvernement et, à la suite de ses démêlés "modianesques", elle le demeure à mes yeux. En effet, elle possède l'immense avantage par rapport aux autres et notamment ceux qui la dénigrent de bien maîtriser les nouvelles technologies ainsi que la langue anglaise, qui sont les conditions sine qua non de la connexion à notre temps. Je suis persuadé que les auteurs, lecteurs, libraires et autres éditeurs n'auront pas à s'en plaindre ; ses lacunes seront vite comblées par ses moyens et sa volonté d'apprendre, l'important n'étant pas qu'elle lise tel ou tel auteur mais qu'elle possède les capacités à bien faire marcher le domaine économique qu'on lui a confié… Je ne voudrais pas la compromettre en précisant que je suis un fan de droite !!
Rédigé par : Franklin FRAYSSE | 29 octobre 2014 à 11:30
Bravo, votre voix porte, et j'aime bien quand vous prenez position sur la justice.
Rédigé par : robertechabault | 29 octobre 2014 à 11:29