Avec l'incendie de trois centres de finances publiques et des actes de vandalisme sur d'autres, on est tombé dans une démocratie régressive, un infantile désordre.
Il peut y avoir certes une forme de volupté à revenir vers la source mais encore faut-il que cette histoire à reculons ait du sens et ne soit pas plutôt la manifestation d'un pays qui perd la tête.
La pression fiscale est incontestable et les classes moyennes en sont les principales victimes puisque de manière peu pédagogique et guère républicaine, trop de revenus modestes ont été totalement exonérés alors qu'un tribut même symbolique de leur part aurait été souhaitable. Je comprends que l'impôt ne puisse pas toujours être accepté de gaieté de coeur d'autant plus que des interrogations légitimes s'attachent à son utilisation et qu'on n'a jamais sollicité autant de délais de paiement.
Mais sauf à considérer que l'Etat serait inspiré par une mauvaise foi et un sadisme conséquents, il est difficile de s'élever par principe contre ce qui a toujours été l'une de ses fonctions fondamentales : le prélèvement de l'impôt. Qu'on argumente pour déterminer son caractère juste ou injuste, équitable ou inégalitaire est parfaitement normal mais rien de commun entre ce débat qui continue d'avoir lieu et les violences et dégradations scandaleuses constatées ces derniers jours.
Si je me mêle de ce qui me regarde en ma qualité de citoyen, c'est que j'aurais bien aimé que sur la justice par exemple, telle ou telle voix s'exprime pour défendre ce service public contre souvent la multitude d'attaques partiales ou ignorantes dont il a été ou est victime.
Modestement, je viens au secours de l'administration fiscale et je n'aime pas ces déplorables actions qui s'en prennent à des centres et à des fonctionnaires qui ne sont évidemment en aucun cas responsables d'une politique fiscale qu'ils appliquent et qui leur est imposée. Confondre l'inspirateur et l'exécutant est puéril et je déteste ce défouloir qui se trompe délibérément de cible.
Le moment venu, il y aura mille manières de protester à l'encontre de mesures fiscales d'autant plus insupportables qu'elles paraissent moins résulter d'un dessein mûri que d'une improvisation qui oscille entre l'alourdissement et l'annonce d'une baisse. Pas de quoi certes avoir une confiance raisonnée dans les initiatives de ce pouvoir mais rien non plus qui autorise des débordements et la stigmatisation de faux coupables.
Je suis d'autant plus désireux de me livrer à cette petite apologie qu'à chaque fois que j'ai eu besoin de prendre langue avec l'administration fiscale, dans quelque centre que ce soit, j'ai été frappé par la courtoisie et l'écoute des agents, leur volonté de répondre le mieux possible aux attentes et aux inquiétudes des citoyens. Non pas une institution au-dessus d'eux mais à leur service. J'ai songé souvent que la Justice aurait dû s'inspirer de telles pratiques en même temps compétentes et aimables.
Alors nouvelle fronde, jacquerie, révolte ? Tout cela me paraît caractériser certes un sentiment de haut-le-coeur fiscal mais surtout une immaturité démocratique, l'exaspération face à un trop-plein que la société n'admet plus, une défiance à l'encontre d'un Etat qui n'est même plus perçu comme légitime dans cette mission régalienne.
Mais nous sommes en démocratie et elle n'est pas à ce point malade qu'on puisse se passer d'elle et de ses échéances pour s'abandonner à un sauvage et triste spontanéisme.
Cartouche est un héros ancien. Les temps ont changé. Aujourd'hui il nous faut un chef d'Etat, une politique cohérente et donc acceptée.
N'allons pas incendier nos services publics. Ils n'ont pas à payer pour ce qu'on nous fait payer.
"Dans quel monde vit-on, dans quelle France pour que des controverses normales sur le plan intellectuel suscitent un tel émoi ?"
Vu de ma fenêtre, nous vivons dans un petit monde de gens qui se proclament sans dieu ni maître, dont l'argent est le seul moteur. Plus la controverse sera violente, plus la contradiction sera exacerbée, plus l'ennemi du jour sera dénigré, plus le livre se vendra.
"C'est en faisant n'importe quoi que l'on devient n'importe qui", M. Rémi Gaillard en a fait sa devise. N'importe qui est un alter ego, un clone conforme dans la foule des anonymes qui disent non, systématiquement. Une foule de rebelles, de trotskistes qui s'ignorent, des héritiers idéologiques de Lev Davidovitch Bronstein dit Trotski, des victimes en puissance, adeptes d'une forme de révolution permanente, insidieuse et violente.
Ce matin, j'apprends que l'on m'assure que le livre de M. Eric Zemmour a "détrôné" celui de Valérie Trierweiler. Elle ne va pas être contente, elle va fondre en larmes et ajouter une ligne dans le tome deux de son livre. A ce propos, moi aussi j'ai lu "Merci pour ce moment". J'ai cherché un plan, il n'y en a pas, j'ai cherché un concept autre que la vengeance personnelle, je n'ai pas trouvé grand-chose. Cette dame présente les faits qui l'intéressent sous l'angle qui la présente d'un point de vue le plus malheureux possible. Et ça marche, elle vend, son livre circule sous forme papier ou électronique. Elle est là depuis trente ans, elle sait de quoi elle parle et elle en a les preuves, quand on a lu son livre, on sait pourquoi. Et elle reproche aux autres ce qu'elle leur a fait subir en fait.
Rédigé par : vamonos | 09 octobre 2014 à 07:06
Merci Parigoth, je commençais à désespérer devant cette belle unanimité de gens ravis du comportement du fisc. On se demande pourquoi, dans un reportage récent, des agents des impôts assuraient qu'ils mettaient les agrafeuses dans les tiroirs avant de recevoir les contribuables, histoire de ne pas se les prendre dans la figure.
Je pense que les gens sont méchants. Malgré l'impeccable courtoisie des agents des impôts, il y a des gens qui leur lancent des agrafeuses. Vraiment, je ne comprends pas.
Allez, moi aussi je vais produire mon petit témoignage. Devant répondre à quelques questions indiscrètes des impôts, j'ai récemment adressé mes observations par courrier recommandé. Bien que j'habite à cinq minutes de la perception, l'accusé de réception ne m'était toujours pas parvenu, un nombre considérable de jours plus tard.
J'ai donc effectué une réclamation auprès de La Poste, qui m'a dûment transmis la copie du registre indiquant à quelle date et à quelle heure mon courrier avait été remis.
Auparavant, j'avais téléphoné aux impôts pour savoir si mon p... de b... de m... de courrier était bien arrivé. J'ai eu une charmante jeune femme au téléphone, qui m'a expliqué fort courtoisement que mon courrier était probablement arrivé, qu'il ne fallait pas que je m'inquiète, et qu'effectivement il était tout à fait courant et normal que les accusés de réception mettent quinze jours pour arriver.
En effet, une nouvelle procédure faisait que les recommandés étaient traités non pas par le centre des impôts en question, mais par une direction centrale située à Pétaouchnock. La raison en est (si j'ai bien compris les allusions de la dame) que les agents des impôts avaient un peu trop tendance à envoyer leurs propres recommandés personnels au frais de l'Etat.
Bien entendu, je n'ai jamais reçu mon accusé de réception. En termes clairs, les agents des impôts considèrent que la loi ne s'applique pas à eux, et que ce n'est tout de même pas une petite administration de rien du tout comme La Poste qui va imposer ses règles et ses procédures aux seigneurs de Bercy.
Quand l'abruti de base, votre serviteur par exemple, se voit présenter un recommandé par le facteur, il va de soi qu'il peut toujours courir pour récupérer le courrier sans avoir signé l'accusé de réception auparavant. Quand le recommandé arrive aux impôts, là la vie normale s'arrête, les lois fronçéses cessent de s'appliquer et le postier fait ce que les impôts lui disent de faire. Oui Chef, bien sûr Maître, certainement Monseigneur, et faut-il vous l'emballer ?
C'est au contribuable de prouver qu'il a satisfait aux requêtes de l'administration, et l'accusé de réception est considéré comme une preuve indispensable par la justice ? Riennafout' ! Les règles, c'est nous qui les faisons, et on s'assoit dessus quand on veut !
Mais c'est dit en toute courtoisie, naturellement.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 08 octobre 2014 à 18:15
@Robert Marchenoir
Nous en sommes à trois témoignages qui se félicitent de la courtoisie et de l'écoute des agents des impôts. On croit rêver...
Ils peuvent se montrer impitoyablement courtois, par exemple quand ils vous imposent une rectification pour une erreur imputable à votre banque...
Ceci dit, à côté d'exemplaires courtois il y manifestement dans les centres des impôts un élevage clandestin de je-m-en-fichistes bon teint.
A cause d'une particularité due à mon adresse, j'ai eu il y a quelques dizaines d'années droit à des menaces sur papier bleu (parvenues à mon adresse) alors que le paiement que j'avais envoyé était bel et bien arrivé chez eux, mais probablement rangé dans un dossier différent.
Après plusieurs années sans histoires, rebelote : premier échange de courrier pour remettre les points sur les « i » pour l'IRPP, puis bis repetita, encore un courrier d'un service différent pour la taxe d'habitation !
A se cogner la tête contre les murs.
Personne n'aurait eu l'idée de croiser les informations (surtout à l'heure de l'informatique).
Ce n'est pas mon travail...
Rédigé par : Parigoth | 08 octobre 2014 à 15:58
Nous en sommes à trois témoignages qui se félicitent de la courtoisie et de l'écoute des agents des impôts. On croit rêver... Les nazis aussi étaient des gens parfaitement courtois, pendant l'Occupation.
Quand bien même ce serait vrai - et c'est évidemment faux, ce ne sont pas les témoignages favorables qui comptent, ce sont les autres -, je ne vois pas en quoi on devrait se féliciter que l'Etat français creuse la dette depuis quarante ans "avec courtoisie" et en manifestant de "l'écoute".
Mais la mentalité de gauche passe son temps à réduire (quand ça l'arrange) la politique à une question de psychologie individuelle : les agents des impôts sont courtois, les fonctionnaires sont dévoués... Vous n'allez tout de même pas manquer de respé aux fonctionnaires en insinuant qu'ils se comportent mal avec les administrés ?
Mais on s'en moque, qu'ils soient courtois, dévoués et fassent traverser la rue aux vieilles dames ! La plupart des escrocs sont bien habillés, parfaitement aimables et tout à fait sympathiques. Ca n'empêche pas que leur objectif soit de vous arnaquer !
Rédigé par : Robert Marchenoir | 07 octobre 2014 à 20:05
"J'ai été frappé par la courtoisie et l'écoute des agents"
Je confirme.
Ah si toutes les administrations fonctionnaient aussi bien que les impôts...
Rédigé par : Alex paulista | 07 octobre 2014 à 18:07
La blogosphère d'extrême droite est pleine de citoyens qui rêvent à voix haute au jour où les politiciens seraient pendus aux réverbères. Les Ukrainiens ont trouvé un procédé moins radical, mais très parlant : ils jettent leurs députés à la poubelle.
http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/ukraine/11145381/Up-to-a-dozen-Ukraine-officials-dumped-in-wheelie-bins.html
Rédigé par : Robert Marchenoir | 07 octobre 2014 à 16:15
@didier. land
Non je parlais du déficit annuel.
Je pourrais ajouter que sous Jospin le déficit annuel n'a pas baissé alors que la croissance engendrait des recettes fiscales supplémentaires, donc augmentation des dépenses.
Je ne discute pas du bien-être ou pas des fonctionnaires qui gagnent 1300€, mais de la création idéologique de fonctionnaires.
On peut aussi signaler que le paiement des retraites des fonctionnaires futurs représente plus de 1000 milliards à ajouter aux 2000 milliards de dette de la France.
Cordialement
Rédigé par : Jean-Marc | 07 octobre 2014 à 14:12
Il faut aussi rappeler que les divers gouvernements qui se succèdent « aux affaires » sont en partie responsables de ces jacqueries, pour ne prendre en compte que les actions à caractère violent, fussent-ils le fait de groupes minoritaires : casseurs syndicaux ou étudiants, émeutiers des quartiers sensibles etc. alors que des manifestations rassemblant des foules considérables, comme celles organisées par La Manif Pour Tous par exemple, ne seront traitées au mieux qu'avec indifférence, voire même de façon gratuitement haineuse et violente.
Le respect de la démocratie n'aurait-il pas exigé qu'une délégation de ce mouvement ait pu être entendue par les parlementaires quand ils discutaient du projet de loi Taubira, au lieu de se contenter de se livrer à leurs habituelles joutes oratoires convenues ne reposant sur rien de vraiment concret et pertinent ?
A une époque, le dialogue était à la mode.
Peut-être faudrait-il le réactiver, mais autrement qu'avec les éternels prétendus partenaires sociaux qui ne représentent qu'eux-mêmes.
Rédigé par : Parigoth | 07 octobre 2014 à 10:30
@Jean-Marc
Bonjour,
Ne vous fâchez pas, mais la dette n'a pas doublé en 1981 mais entre 1981 et 1986, passant de 110 à 230 milliards. Les chiffres étant ceux de l'Insee, pas de moi.
Mais je suppose que c'est ce que vous vouliez dire.
Pour le reste, vous ne m'avez manifestement pas compris, je disais précisément que parler de cadeaux aux entreprises était peut-être réducteur. Et inversement considérer les fonctionnaires et salariés comme nantis et privilégiés l'est tout autant. On n'est pas privilégié avec 1300 euros par mois et par part fiscale, penser le contraire témoigne d'un sévère manque de réalisme.
J'ai chaque jour une pensée émue pour les malheureux qui doivent survivre avec le smic.
Trop élevé, d'ailleurs, paraît-il.
Ceux qui le pensent devraient en faire l'expérience, ça leur épanouirait l'âme et leur stimulerait la compassion. S'il est encore temps.
Quant à la responsabilité de la gauche, d'hier ou d'aujourd'hui, je suis bien d'accord, elle vaut bien celle de la droite, allez.
Cordialement
Rédigé par : didier. land | 07 octobre 2014 à 08:28
J'ajoute ceci : il est singulier de s'indigner d'exactions commises par la populace déchaînée contre des centres des impôts, au nom de la défense de l'Etat, au nom de l'ordre républicain, alors que ce même Etat entérine, cautionne et encourage, depuis un bon demi-siècle, toutes les violences commises par tous les groupes de pression, dans la mesure où ça l'arrange.
Dans quel autre le pays le "gouvernement par la rue" est-il considéré comme légitime par tout ce que la population compte d'hommes politiques, de fonctionnaires, de journalistes, "d'intellectuels" et "d'artistes" subventionnés, de droite comme de gauche ?
Dans quel autre pays trouve-t-on parfaitement normal de parler de "troisième tour social" ?
Dans quel autre pays les élections n'ont-elles strictement aucune importance, dès lors que la CGT décide de défiler de République à Bastille, que les cheminots décident de faire grève, que cinquante contrôleurs aériens prennent l'initiative de bloquer le pays ?
Dans quel autre pays trouve-t-on parfaitement normal, tout à fait légitime, et même amusant, voire "révélateur de la bonne santé des luttes démocratiques dans notre société", que des agriculteurs saccagent régulièrement la voie publique et les bâtiments officiels sans la moindre sanction ?
Dans quel autre pays la "sagesse populaire", de droite, de gauche, du dessus et même du dessous se flatte-t-elle avec un bel ensemble que les "indépendantistes" corses aient commis des milliers d'attentats, car "grâce à eux", le "bétonnage" a été épargné à la Corse ?
Dans quel autre pays le syndicat majoritaire, j'ai nommé la CGT, peut-il : 1) voler 5 000 fusils au moment de la liquidation de Manufrance, 2) les stocker sur les lieux de travail, dans un entrepôt des messageries de presse où il bénéficie du monopole de l'embauche, 3) maintenir de longues années cet arsenal en prévision d'une révolution communiste, 4) bénéficier, lorsque cet arsenal est découvert par le plus grand des hasards, d'une surprenante mansuétude de la direction de l'entreprise, laquelle s'abstient d'appeler le commissariat le plus proche et de porter plainte, 5) bénéficier d'une procédure tout à fait spéciale et "extra-républicaine", consistant pour la direction des NMPP à informer directement, exclusivement et secrètement le ministère de la Justice de cette originale pratique de "démocratie syndicale", 6) bénéficier d'une impunité totale pour cet acte, qui aurait valu vingt ans de prison aux dirigeants de l'organisation dans n'importe quel Etat de droit, 7) bénéficier d'un secret total concernant cet attentat à la sûreté de l'Etat, lequel n'a jamais filtré dans la presse, avant qu'il ne soit révélé, de longues années plus tard, dans un... livre... imprimé dans des imprimeries dites "de labeur", où la CGT n'a pas le monopole de l'embauche ?
Et maintenant, seulement maintenant, où la pyramide de Ponzi patiemment échafaudée par les politiciens et les fonctionnaires depuis 1945 menace de leur exploser à la figure, maintenant qu'ils commencent enfin à comprendre que la France risque réellement de faire faillite, que leurs traitements risquent vraiment de ne plus leur être payés à la fin du mois parce que ce sera tout simplement impossible, maintenant, les artisans de l'Etat fort et stratège, républicain et mon cul sur la commode, se réveillent d'un demi-siècle de sieste crapuleuse aux dépens de tout le monde, et disent : halte-là ! on ne touche pas aux centres des impôts, l'Impôt, c'est sacré ?
Non mais de qui se moque-t-on, exactement ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | 06 octobre 2014 à 17:41
@didier. land
Veuillez m'expliquer les cadeaux (montants) faits aux entreprises sur cette période.
Expliquez-moi aussi comment les 35 h non financées et non mises en place pour les fonctionnaires avant 2002 seraient à mettre au débit de la droite ?
Le déficit structurel dû à l'abaissement de la retraite financée par l'emprunt depuis le début de la création de fonctionnaires est dû à la seule gauche.
Doublement du déficit en 1981 qui entraîne la boule de neige que nous connaissons aujourd'hui.
@Véronique Raffeneau
Si vous voulez savoir comment opèrent les agents du fisc pour redresser une profession libérale ou une entreprise : elle fait une proposition de 100 pour arriver à 5, le contribuable laisse tomber les 5 alors que bien souvent il y a à redire mais le fonctionnaire lui a déjà pourri 3 à 5 ans de sa vie. Ces méthodes sont indignes d'une démocratie et on devrait pouvoir poursuivre ces fonctionnaires qui savent qu'ils ont le poids de l'Etat avec eux et une personne seule en face.
On peut aussi dénoncer les fausses accusations qui nécessitent de prendre un avocat quand on le peut.
Rédigé par : Jean-Marc | 06 octobre 2014 à 14:56
Dites-moi, que célèbre-t-on au juste le 14 juillet ?
Eh oui, bonne question, que célèbre-t-on ?
En principe la fête de la Fédération - mais cela ne trompe personne - c'est plutôt l'inavouable 14 juillet 1789 qui est « fêté », un peu comme si nous fêtions la Saint Barthélémy...
Et comment le régime qui en a découlé ne peut-il remarquer l'incohérence qu'il y a d'une part à exalter le principe révolutionnaire et d'autre part à menacer à l'avance ceux qui auraient l'idée de le pratiquer à son encontre ?
La révolution est un désordre, et un désordre ne peut que mener à un autre désordre.
Nous l'avons vu chez nous, où nous en payons encore les conséquences, aussi liées aux désordres induits ailleurs comme avec les révolutions ou ruptures à caractère révolutionnaire que sont les grandes idéologies mortifères du XXe siècle : marxisme-léninisme, nazisme etc., filles de la révolution dite française.
Ne serait-il pas temps de revenir au principe de l'ordre ?
Rédigé par : Parigoth | 06 octobre 2014 à 10:09
Comme souvent je partage l'analyse de M. Bilger. Mais pour une fois, ce sont certains commentaires qui m'intéressent le plus - vous voudrez bien m'en excuser cher M. Bilger.
En particulier celui de Robert Marchenoir.
On sent bien à la lecture que cette personne ne fait pas particulièrement partie des hordes bolcheviques assoiffées de sang ayant porté au pouvoir le gouvernement actuel. Moi non plus d'ailleurs. On y sent bien en revanche beaucoup de rancoeur et certainement la souffrance d'un entrepreneur en butte à ses ennemis naturels, salariés, fonctionnaires, dont certains sont certes très coupables. Est-il pour autant raisonnable de les rendre responsables de l'état du pays ? à l'évidence non.
Un esprit chagrin pourrait argumenter que si la dette a explosé durant le passage de la droite aux affaires de 2002 à 2012, passant de 900 à 1800 milliards d'euros, c'est précisément pour faire des cadeaux aux riches et aux patrons. Et que les impôts doivent bien rentrer pour payer cette ardoise. Et pourtant là aussi la nuance est de rigueur, l'équation patron = riche n'a rien de légitime, entre autres. Et M. Sarkozy a peut-être eu de très bonnes raisons de plomber son pays - ceci dit sans aucune ironie, au passage.
Quant aux bâtiments incendiés, l'Etat étant son propre assureur, il faudra bien les reconstruire. Avec quel argent ? le vôtre.
Moi, ayant la chance ineffable de vivre aux crochets de la société avec un salaire de 2500 euros (ce que je ne trouve pas misérable du tout) et avec une épouse handicapée ne pouvant travailler (mais rassurez vous, sans allocation, faut pas déconner), je ne paye pas d'impôt sur le revenu. Privilège indiscutable, j'en conviens, qui à l'évidence devrait me convaincre au silence honteux.
Rédigé par : didier. land | 06 octobre 2014 à 07:48
@ Robert Marchenoir
Votre commentaire est faux.
A mon très modeste niveau, ces derniers mois, les circonstances de la vie m'ont amenée à prendre langue avec l'ensemble des administrations et organismes français.
Partout, y compris au Centre des impôts, j'ai eu affaire à des personnes remarquables.
Il y a l'étage individuel où, c'est vrai, il faut parfois être animé d'une forte détermination pour défendre et faire avancer un dossier.
Mais je dis bien : partout j'ai trouvé des interlocuteurs de grande qualité.
Concernant le billet.
Ce qui s'est passé par exemple à Morlaix démontre une nouvelle fois l'impuissance dangereuse du Pouvoir.
C'est une banalité de l'écrire : l'impôt doit être équitablement réparti ; il ne doit pas être une variable d'ajustement à un budget de l'Etat frappé d'inconséquences en pagaille, ni fait ni à faire. A pleurer.
Je suis d'accord avec Philippe quand il écrit que l'impôt devrait concerner l'ensemble des citoyens français, même s'il s'agit pour les plus modestes de ne contribuer que de façon symbolique. C'est une question à mon sens fondamentale de liberté et de responsabilité.
Enfin, il est essentiel à la démocratie que soit préservé pour le contribuable, l'usager, le justiciable, etc. un accès en direct à des interlocuteurs-agents de l'Etat.
Ce que compromet gravement la violence exercée à l'encontre des administrations est la possibilité - absolument nécessaire - de cet accès en direct à des interlocuteurs.
Rédigé par : Véronique Raffeneau | 06 octobre 2014 à 05:51
@ breizmabro
"Cette niche dorée recueille aussi bien François Chérèque, ex-secrétaire général de la CFDT qui reçoit près de 10.000€/mois, que Fadela Amara (ex-ministre) à 5.800 €... et la liste est longue.
A ces salaires s'ajoutent généreusement : 13ème mois, retraites et assurances complémentaires à des taux défiant toute concurrence, ainsi que les remboursements de frais divers et variés (taxis, restaurants...)"
Il faut ajouter les primes au traitement indiciaire. Elles ne comptent quasiment pas pour la retraite.
Il n'y a pas de 13ème mois dans la fonction publique et, en mission les inspecteurs (généraux ou pas) se voient rembourser les repas à hauteur de 15,25€ de même que les nuitées. Rien que de très normal non ?
Ce n'est pas comme ça que Morelle a gagné beaucoup de sous mais en faisant des "ménages" ou en traînant dans les cabinets ministériels où les primes sont supérieures à celles de l'IGAS.
Rédigé par : caroff | 05 octobre 2014 à 20:17
Cher Philippe,
Il y aurait des mécontents dans ce pays ?
Des familles en difficulté ?
Des agriculteurs en colère ?
Des professions libérales malmenées ?
Des poids lourds surtaxés ?
Des problèmes ?
Non, vous venez de voir "Les Visiteurs 1".
Cela va péter grave si l'arrogance et l'autosatisfaction des socialistes en gondoles ne cessent pas rapidement.
Il est fini le temps des doléances, la population va chasser les autruches et au lieu de faire mumuse avec les comptes de la nation, les socialistes vont apprendre à courir.
françoise et karell Semtob
Rédigé par : semtob | 05 octobre 2014 à 19:31
Cher Monsieur Bilger,
Vous êtes complètement déconnecté de la réalité que vivent la plupart de vos concitoyens. Vous nous dites :
Sauf à considérer que l'Etat serait inspiré par une mauvaise foi et un sadisme conséquents...
Comment ça, sauf à considérer ? Bien évidemment que l'Etat est de mauvaise foi et sadique ! Expliquez-moi comment, sinon, tous les budgets de la France sont en déficit depuis quarante ans ? Cela veut dire une chose et une seule : que l'Etat, c'est-à-dire, très concrètement, les hommes politiques et les fonctionnaires confondus, tapent dans la caisse depuis quarante ans pour se remplir les poches au détriment de tous les autres, tandis que chaque génération de gens nourris de l'argent gratuit des autres espère pouvoir prendre sa retraite et finir ses jours sans que sa tête ne finisse au bout d'une pique, ce qui paraît de moins en moins certain à l'heure où nous en sommes.
Vous osez écrire :
Je n'aime pas ces déplorables actions qui s'en prennent à des centres et à des fonctionnaires qui ne sont évidemment en aucun cas responsables d'une politique fiscale qu'ils appliquent et qui leur est imposée.
Pardon, cher Monsieur, mais vous vous payez notre fiole ? La politique fiscale de la Frônce est imposée aux agents des impôts ? Ca fait des décennies que les syndicats des fonctionnaires de Bercy violent ouvertement la morale et la Constitution en passant leur temps à faire de l'agitation politique marxiste, à préconiser une politique de gauche, une politique de confiscation fiscale, une politique de haine des riches et du profit, au lieu de s'en tenir à leur rôle de défenseurs des conditions de travail de leurs représentants, et vous osez nous dire que la politique fiscale de la Frônce est imposée aux agents des impôts ?
Ah non ! C'est trop facile ! Pendant des décennies, on se sert des heures de délégation légales et de la tribune médiatique que procure le fait d'être "syndicaliste des impôts" pour défendre une politique de hausse permanente des dépenses publiques, une politique d'impôts toujours plus élevés, dans l'unique but de se mettre le résultat de ce vol à main armée dans la poche, en se livrant sans vergogne à une forfaiture manifeste, en exploitant ouvertement à son profit un scandaleux conflit d'intérêt, et lorsque, finalement, les citoyens excédés se révoltent, on n'y est pour rien, on est neutre, on "fait simplement son travail" ?
Montrez-moi une seule prise de position d'un seul agent des impôts, d'un seul syndicaliste du Trésor, d'un seul fonctionnaire de Bercy en faveur de la diminution des dépenses publiques, de la baisse des impôts et du libéralisme depuis un demi-siècle. Allez-y.
Vous nous dites :
Je suis d'autant plus désireux de me livrer à cette petite apologie qu'à chaque fois que j'ai eu besoin de prendre langue avec l'administration fiscale, dans quelque centre que ce soit, j'ai été frappé par la courtoisie et l'écoute des agents, leur volonté de répondre le mieux possible aux attentes et aux inquiétudes des citoyens.
Ecoutez, je n'aime pas me servir de la situation personnelle des gens pour combattre leurs idées politiques, mais là c'est vous qui témoignez de votre cas, donc vous m'y autorisez implicitement : quand vous allez au guichet des impôts, vous n'auriez pas, par hasard, un petit truc rouge à la boutonnière ? Votre interlocuteur n'aurait pas, par hasard, sous les yeux, vos fonctions et qualités ? Vous ne seriez pas, par hasard, salarié, donc pas prioritairement en butte à l'inquisition fiscale ? Vous ne seriez pas, par hasard, fonctionnaire, et de la catégorie supérieure, donc doublement, triplement, quadruplement protégé de la persécution fiscale comme salarié, fonctionnaire, haut fonctionnaire et titulaire de revenus élevés et réguliers (que je ne songe pas à vous reprocher, à condition que vous teniez compte de votre côté du caractère parfaitement marginal de votre situation) ?
Vous avez passé votre vie professionnelle à côtoyer les bas-fonds de la société - et vous n'avez pas été le plus écervelé dans cet exercice, si mon jugement vaut quelque chose.
Si même vous, vous en êtes à présenter une version aussi irénique et inconsciente de la réalité (et, disons-le, insultante pour ceux qui n'ont pas la chance de faire partie de la nouvelle noblesse contemporaine, c'est-à-dire le corps des gens qui vivent de l'argent de l'Etat), eh bien c'est que ce pays est réellement fichu.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 05 octobre 2014 à 19:30
Les 'bonnets rouges' ont incendié les portiques de l'écotaxe. Des militants CGT séquestrent des chefs d'entreprises. Des paysans déversent du fumier devant les préfectures, des salariés grévistes bloquent l'accès des usines, etc. On incendie les centres des finances publiques. La violence vient en appui des revendications. Est-ce par désespoir parce que les autres moyens d'action sont devenus inefficaces ? On peut observer, en ce qui concerne les 'bonnets rouges' que la violence a été récompensée par les pouvoirs publics.
Rédigé par : jack | 05 octobre 2014 à 18:53
Le poujadisme est de retour. Les petits-bourgeois se révoltent. Ces gens qui passent leur temps à truander le fisc sont mal placés pour mener une révolte antifiscale. Et ils se trompent de cible en vandalisant les centres des impôts. Ils devraient regarder plus haut.
Si le papetier de Saint-Céré était encore en vie, il porterait un bonnet rouge, fabriqué en Ecosse, tout en protestant énergiquement contre ces salauds d’étrangers qui volent le pain des Français.
Il avait fini par s’intéresser, sur le tard, à la culture des topinambours. Les vandales qui détruisent aujourd'hui des biens publics seraient bien inspirés de faire de même.
Ah ! Elle est belle la France de 2014.
Rédigé par : moncreiffe | 05 octobre 2014 à 18:38
"Si certaines catégories sont exemptées de payer l'impôt sur le revenu, il n'est pas exact d'affirmer qu'elles ne payent pas d'impôts : tout le monde en paye, y compris un enfant de cinq ans qui achète un bonbon. Chaque fois qu'une famille modeste fait ses courses, elle contribue en moyenne pour 10% de son caddie à l’État." (Jean-Dominique Reffait)
Les familles moins modestes contribuent aussi en moyenne pour 10%. Le principe d'égalité semble respecté au niveau des impôts indirects. Au niveau des impôts directs, il n'en est rien. Le "riche" laisse 75 % de ses revenus au fisc, le cadre moyen quant à lui donne la moitié de ses revenus bruts à "Mon Trésor". L'égalité n'est plus qu'un leurre, ingérable.
Rédigé par : vamonos | 05 octobre 2014 à 18:29
On peut traiter un problème de plusieurs manières :
1/ S'attaquer à la cause racine, c'est ce que vous sous-entendez par votre phrase "Le moment venu, il y aura mille manières de protester..."
2/ S'attaquer à ceux qui mettent en musique des décisions prises plus haut, c'est le cas des fonctionnaires du fisc.
Personnellement, et au vu de la manière dont les citoyens sont traités dans ce pays, je me fiche complètement de savoir si on s'attaque à la vraie cause ou à ses exécutants, ce qui m'importe c'est que cela cesse (au moins qu'on prenne la direction qui va bien, je suis prêt à accepter un plan réaliste).
En attendant, au vu de la sclérose définitive de ce pays, j'accrocherais volontiers toute personne participant à ce processus de racket à un croc de boucher.
Rédigé par : fredr31 | 05 octobre 2014 à 18:25
@Mary Preud'homme
Veuillez excuser ma propension à croire mes interlocuteurs plus cultivés qu'agressifs.
Je parlais simplement des motifs des décisions tels qu'ils y figuraient.
A lire celles-ci et les demandes, vous auriez pu voir une ou plusieurs fois par lettres et arrêts avec quelle minutie on se souciait des intérêts des uns et des autres.
La plus petite opération d'urbanisme n'en finissait pas pour satisfaire tout le monde - conseils de quartiers, de boutiquiers, de jurades etc. etc. Si bien que Richelieu se promenait avec de l'or pour faire démolir sur-le-champ les maisons qui encombraient le passage de sa voiture - en payant entrepreneurs et dédommageant les propriétaires largement de manière à ce que tout le monde soit content.
Alignement et démolition : quelques heures pendant lesquelles on rédigeait mémoires et actes !
La malheur de Louis XVI est de ne pas avoir pu lever les impôts nécessaires au renflouement des caisses.
Aujourd'hui, on règle ça le temps d'en parler, sur le dos des électeurs dont on n'a rien à attendre. Parler de scrupules est incongru.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 05 octobre 2014 à 17:42
Une règle : appliquer le principe casseur/payeur.
Et appeler aussi en garantie les organisations "terroristes" à l'origine des désordres.
Rédigé par : Jabiru | 05 octobre 2014 à 17:24
Cher Philippe, vous devriez faire un effort pour regarder derrière l’apparence des choses.
Il me semble que dans l’histoire, les jacqueries ont toujours été les manifestations d’un désespoir. Les problèmes du monde paysan sont spécifiques, mais en même temps bien représentatifs des problèmes de notre société dans son ensemble.
Nos paysans actuels ont été trompés, piégés et exploités par un système mortifère dont ils ne voient pas l’issue. Obligés de produire à bas coût, ils ont subi cette forme d’humiliation d’être transformés en assistés à coup de subventions. Pendant les dernières décennies, ils se sont tus sur les maladies, les suicides et le fait que les plus lucides d’entre eux refusent de consommer ce qu’ils produisent. A la veille de transmettre leur exploitation, les langues se délient et certains écrivent des bouquins pour dénoncer le mode de production qu’on leur a imposé. Ils ont besoin d’une aide massive et d’un accompagnement pour mettre en œuvre à grande échelle les solutions qui existent. Mais ce n’est pas au programme. Les centres des impôts, c’est le symbole de l’Etat aveugle et incompétent, qui ne voit pas venir les problèmes majeurs de notre sécurité alimentaire, et de santé publique. La France est le pays où le nombre de cancers explose le plus en Europe. C’est aussi le plus gros consommateur de pesticides et autres produits phytosanitaires.
Et plutôt que de tirer les leçons de bon sens qui s’imposent au vu d’un état des lieux catastrophique, on nous propose TAFTA. Autrement dit, le pire du pire.
Une vraie jacquerie est peut-être nécessaire pour ramener nos élites les pieds sur terre.
Et ce n’est pas chez les paysans que je détecte le plus d’immaturité démocratique.
J’ajoute que se croire en démocratie actuellement, c’est au mieux de l’immaturité politique, au pire de la pure mauvaise foi. J’incite à lire (ou relire) Cornelius Castoriadis.
Rédigé par : Claude L | 05 octobre 2014 à 17:09
Les impôts ont augmenté pour combler des déficits publics. Résultat : le pouvoir d'achat des classes moyennes a baissé ; les déficits n'ont pas bougé. Saupoudrez ce constat par les affaires Cahuzac et Thévenoud, on peut comprendre ceux qui de bonne foi ont contribué à un effort "collectif" pour rien et qui finissent par prendre la mouche.
Rédigé par : Nordine | 05 octobre 2014 à 15:46
@Savonarole | 05 octobre 2014 à 13:02
Cette Jacquerie qui vous fait pleurer c’est quoi ? Les mêmes choses que les Corses font depuis…... ?
Lisez ou relisez, s’il vous plaît, le livre de Gilbert Thiel « Magistrales insomnies » publié chez Fayard, vous verrez que les « jacqueries » continentales n’en sont qu’aux BAB de leurs concitoyens corses.
En même temps quand c'est corse c'est absous, la Corse est "tellement belle" et certains qui commentent ont d'ailleurs soit une résidence secondaire soit un ami ou une famille dans cette région "formidablement belle !!" :-D
Pourtant les inventeurs des explosions des édifices d'Etat, ce sont eux. Non ?
Rédigé par : breizmabro | 05 octobre 2014 à 15:28
Mais sauf à considérer que l'Etat serait inspiré par une mauvaise foi et un sadisme conséquents, il est difficile de s'élever par principe contre ce qui a toujours été l'une de ses fonctions fondamentales : le prélèvement de l'impôt.
Sur cette question, il peut être intéressant de revenir aux sources, à savoir la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789.
Notons au passage qu'une lecture attentive de ce texte montre en filigrane qu'il aurait plutôt dû s'appeler « droits de l’État sur le citoyen », mais je laisse cette idée à d'éventuels thésards, tout en laissant leurs illusions aux gens croyant encore aux grands principes...
Les deux articles liés à la question fiscale sont les suivants :
Art. 13. Pour l'entretien de la force publique, et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.
Art. 17. La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.
Nous remarquons tout de suite le flou artistique entourant l'article 13.
En quoi consiste au juste « la force publique » ?
D'éventuelles dépenses somptuaires liées par exemple à un système de défense complexe du genre guerre de étoiles pourraient-elles entrer dans ce cadre ?
Et que dire de l’administration, bien légère en 1789 et qui est devenue une pieuvre tentaculaire de type soviétique de nos jours rien qu'avec sa prétendue Éducation nationale de taille supérieure à celle de l'Armée rouge de la grande époque?
Nous voyons aussi que tous les citoyens sont en principe soumis à l'impôt alors que la pratique actuelle vient violer cette clause (mais au point où nous en sommes, violons, bafouons, piétinons...).
Mais cet article 13 vient surtout contredire l'article 17.
Cet article 17 est vraiment ineffable, il rappelle ces magnifiques contrats d'assurances qui vous garantissent tout sauf, en caractères illisibles, une quantité de cas de figure annulant quasiment l'intérêt d'un tel contrat.
Notons tout de suite la contradiction flagrante entre le caractère absolu de la formule inviolable et sacré et la clause restrictive de nécessité publique qui vient en limiter voire en pratique en annuler les effets.
Pourquoi donc recourir à cette prétention à un caractère absolu si c'est pour le réduire à rien ensuite ?
En principe, la propriété d'un bien (donc y compris une somme d'argent) nous est garantie, mais en pratique il est possible de nous en dépouiller comme au coin d'un bois...
Et qui peut nous dire avec précision en quoi consiste une juste et préalable indemnité ?
Pourquoi devrions-nous nous gargariser de grands principes fumeux si c'est pour nous retrouver exposés à l'arbitraire en pratique ?
Rédigé par : Parigoth | 05 octobre 2014 à 14:54
Bonjour,
Je soupçonne des groupuscules à droite et à gauche voire aux extrêmes, de vouloir abréger le quinquennat de F.Hollande.
Cela me rappelle la période juste avant l'arrivée du général (je n'ai pas vécu, j'ai lu).
J'arrête, car je vois le mal partout même en 2014.
Rédigé par : Rousselot Jean-Paul | 05 octobre 2014 à 14:35
J'approuve le commentaire de Parigoth.
Je vais même plus loin : je pense qu'une véritable démocratie est impossible dans un grand pays, à cause de la taille. Fixons un seuil, pour donner un ordre de grandeur, à dix millions d'habitants.
La Grande-Bretagne peut à certains égards être envisagée comme l'exception qui confirme cette règle.
En effet, un grand pays n'est pas un petit pays en plus grand. La politique n'est pas homothétique.
Il y a des effets liés à la taille :
Quelques exemples :
> dans un grand pays, vu d'en haut, les habitants sont des statistiques, on peut donc prendre des décisions totalement abstraites, idéologiques, sans lien avec le réel et avec le bon sens.
> dans un petit pays, les hommes de pouvoir sont plus proches : on a toujours une cousine d'un ami de ma soeur qui connaît le président. C'est un simple effet probabiliste.
On pourrait multiplier les exemples.
Je pense que, exception faite des domaines militaires et diplomatiques (qu'il faut bien prendre en compte, mais je ne sais pas comment), l'avenir politique, économique et même culturel est aux petites entités nationales : Singapour, Taïwan, Suisse, Suède, etc.
En tout cas, une chose est sûre : la France n'est pas une démocratie, même imparfaite. Un test simple pour vous en convaincre : vous prenez un député au hasard et un Français "moyen" au hasard. La probabilité qu'ils aient une seule idée en commun est quasi nulle.
Rédigé par : Franck Boizard | 05 octobre 2014 à 13:55
"Sous l'Ancien Régime, toutes les décisions étaient motivées par le bonheur des peuples. Stupéfiant, non ?"
!!!!!?????
Quand on lit ce genre d'élucubration pas besoin d'aller à la signature pour découvrir l'auteur. C'est du Nebout pur sucre.
Rédigé par : Mary Preud'homme | 05 octobre 2014 à 13:54
@Catherine JACOB
Personnellement, je suis pour le rétablissement de la corvée, dans la mesure où si on manque parfois d'argent du fait qu'on manque aussi de travail, plus on manque de travail et plus on est disponible pour quelque corvée au service de la communauté (...)
Ce qui me rend perplexe est que dans un pays qui compte cinq millions de chômeurs (et qui continue d'en importer en dépit du bon sens) on ne puisse disposer de personne quand, par les jours de fortes chutes de neige, il est nécessaire de balayer les trottoirs ou bien les voies de circulation.
Rédigé par : Parigoth | 05 octobre 2014 à 13:31
"Incendie du Palais du Parlement de Bretagne", en 1994...
Voyez le récit de cette lamentable "jacquerie" sur Wikipédia.
"Des milliers de dossier de l’administration judiciaire sont perdues lors du sinistre : dossiers d'assises, affaires civiles et pénales… Les dossiers de l'affaire du financement occulte du Parti socialiste du juge Renaud Van Ruymbeke sont également détruits"...
Quand je lis ici de faux derches de gauche et francs-maçons s'esbaudir devant de tels comportements il y a de quoi sortir la boîte à claques.
Rédigé par : Savonarole | 05 octobre 2014 à 13:02
On aura remarqué l'exquise délicatesse de Thomas Thévenoud qui s'est abstenu d'aller incendier son centre d'imposition.
Rédigé par : Savonarole | 05 octobre 2014 à 12:36
@ Jean-Dominique Reffait | 05 octobre 2014 à 01:17
Je ne peux qu'approuver votre commentaire et lorsque vous dites "lorsque l'Etat sera exemplaire, lorsque nos sénateurs cesseront de se goberger, lorsque les gabegies administratives seront contenues alors il sera temps d'appeler le payeur à la retenue", j'applaudis des deux mains (parce qu'avec une c'est plus difficile ;-)) j'en veux pour preuve les faits suivants :
L'ancien conseiller Aquilino Morelle a repris le chemin de l'IGAS... L'Inspection Générale des Affaires Sociales est en effet LA zone de repli.
Cette niche dorée recueille aussi bien François Chérèque, ex-secrétaire général de la CFDT qui reçoit près de 10.000€/mois, que Fadela Amara (ex-ministre) à 5.800 €... et la liste est longue.
A ces salaires s'ajoutent généreusement : 13ème mois, retraites et assurances complémentaires à des taux défiant toute concurrence, ainsi que les remboursements de frais divers et variés (taxis, restaurants...)
Aujourd'hui, je suis serein dit Aquilino Morelle (on le serait à moins… de 10.000 euros par mois !).
Alors bien sûr que détruire un bâtiment public qu'il va falloir reconstruire à grands frais n'est pas LA solution, mais face aux prodigalités de nos mandataires avec nos impôts directs ou indirects pour préserver leur caste, que reste-t-il à part la révolte ?
Rédigé par : breizmabro | 05 octobre 2014 à 11:44
@JDR
Sous l'Ancien Régime, toutes les décisions étaient motivées par le bonheur des populations. Stupéfiant, non ?
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Avec quelques jacqueries, le gouvernement s’en sort très bien. Il en serait autrement avec un peuple qui aurait récemment connu les horreurs d’une guerre.
Jacqueries de victimes de l'impéritie au pouvoir qu’on ne saurait confondre avec les révoltes d’imbéciles soulevées par la pègre intellectuelle en 1789 (y compris le dur d'Orléans) et 1968.
Contrairement à ce que nous dit M. Bilger, le fonctionnaire des impôts n’est pas totalement innocent.
Tout d’abord, être au service du Roi émanation de l’autorité paternelle n’est pas être au service de l’Etat. Tant on ne doit pas se poser la question de savoir si l’ordre du père est juste, on doit au contraire le faire en régime républicain.
Or, même avec les manières les plus doucereuses, on ne voit que très rarement - sauf évidemment entre Maîtres Maçons - un contrôleur ou un inspecteur des impôts se refuser d’appliquer la loi fiscale injuste. Il est en effet notoire (sauf dans les médias) que le fisc distribue infiniment plus d’amendes et pénalités pour des erreurs de forme que pour la fraude.
J’ai pour ma part dû un jour payer des droits d’enregistrement et la TVA pour une même opération immobilière suite à une erreur de notaire - il y avait prescription dans un sens et pas dans l’autre. Le fisc n’étant pas tenu de ne pas percevoir la double imposition, la réponse de l’inspecteur des impôts a été « c’est pour les fois où on se fait avoir » sans qu’il soit fait allusion à moi en particulier.
Dans un pays où parler de philosophie du droit est contraire à la raison d’Etat, l’esprit de corps des fonctionnaires conduit à une guerre à l’administré. Il en est ainsi à tous les échelons, pour élargir une route, faire passer une ligne électrique, dédommager celui que l’on a emprisonné à tort, et d'une manière générale écraser le petit entrepreneur sans défense.
Alors, avec les sommes fabuleuses qui partent en fumée dans les feux d’artifice du 14 juillet, celui d’un centre des impôts ne me paraît pas moins beau.
Rédigé par : Xavier NEBOUT | 05 octobre 2014 à 11:25
"...alors qu'un tribut même symbolique de leur part aurait été souhaitable."
Personnellement, je suis pour le rétablissement de la corvée, dans la mesure où si on manque parfois d'argent du fait qu'on manque aussi de travail, plus on manque de travail et plus on est disponible pour quelque corvée au service de la communauté, et dont les possibilités en la matière seraient prioritairement attribuées/offertes au redevable en difficulté, avant de l'être aux associations de bénévoles.
Ces "mesures fiscales d'autant plus insupportables qu'elles paraissent moins résulter d'un dessein mûri que d'une improvisation qui oscille entre l'alourdissement et l'annonce d'une baisse."
Le grand mot est lâché : "IMPROVISATION".
"à chaque fois que j'ai eu besoin de prendre langue avec l'administration fiscale, dans quelque centre que ce soit, j'ai été frappé par la courtoisie et l'écoute des agents, leur volonté de répondre le mieux possible aux attentes et aux inquiétudes des citoyens."
C'est sûr qu'on doit y réfléchir à deux fois avant de bidouiller son clavier pour finir par lâcher à un magistrat : "Je n'ai pas la main sur le dossier. Faites un courrier" !! Sachant qu'à partir du moment où on est dans le registre du courrier, il peut arriver tout et n'importe quoi à ce dernier s'il n'a pas l'apparence de l'un de ces formulaires qui ont pris modèle sur le lit de Procuste qui ne correspondait à aucune taille (mutatis mutandi, à aucun cas de figure.)
Personnellement, j'ai demandé par courrier un rendez-vous il y a plus d'un mois, demande actuellement toujours sans réponse alors que mon e.mail figure dans mon dossier fiscal et qu'il ne faut pas trois heures pour consulter un agenda et proposer une date en deux lignes ou même seulement une et demi.
Non, je veux bien vous croire quand vous nous certifiez avoir eu affaire à des services aimables - par ex. quand je suis allée déclarer un don paternel loi Sarkozy, j'ai eu moi aussi affaire à des agents bien disposés à m'écouter...! - mais première question, vos agents étaient-ils au courant de qui vous êtes ou non ? Et enfin, tous les genres d'agents fiscaux sont dans la nature.
Mais bon, j'ai aussi fait la queue, assise toutefois, pendant une heure, pour apprendre qu'on ne pouvait me renseigner que sur les déductions pour travaux de l'année passée mais pas à venir, que les choses avaient changé depuis environ six mois (= par rapport à l'époque considérée) mais que le changement n'était pas encore parvenu dans son détail au guichet ! Ceci étant, on me l'a dit avec amabilité.
Rédigé par : Catherine JACOB | 05 octobre 2014 à 10:48
Défendre le service public, vraiment !!
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/10/03/31003-20141003ARTFIG00447-impayes-racket-cdd-abusifs-la-france-etat-voyou.php
Rédigé par : Joséphyne | 05 octobre 2014 à 10:42
Mais nous sommes en démocratie et elle n'est pas à ce point malade qu'on puisse se passer d'elle et de ses échéances pour s'abandonner à un sauvage et triste spontanéisme.
Non, cher monsieur Bilger, non justement, nous ne sommes plus en démocratie depuis longtemps à supposer que nous l'ayons jamais été !
Certes, il existe des institutions, qui servent surtout à placer les copains -et parfois les coquins, certes il existe une Constitution, vidée de sa substance, certes, des élections ont lieu qui permettent de choisir entre un même bâton de couleur rouge ou de couleur bleue pour se faire battre, certes il existe une presse pseudo-pluraliste qui débite la même bouillie pour chats, certes des débats ont lieu sur les chaînes (pour esclaves) de télévision entre des gens qui sont d'accord entre eux et qui ne doivent surtout pas inviter des gens représentant l'avis des mouvements populistes, certes les élus sont supposés représenter les électeurs, mais en fait, que se cache-t-il derrière ce décor de théâtre animé par la petite troupe du microcosme ?
Le régime qui a fait main basse sur la France est une démocratie à l'image des villages Potemkine, une caricature de démocratie.
En fait ce petit monde est complètement déconnecté du terrain, sourd, aveugle, enfermé dans un autisme méprisant du peuple qu'il est censé servir mais qu'il considère comme devant être à son service !
Les messages envoyés au cours des diverses consultations électorales sont virtuellement jetés à la poubelle dès le lendemain de l’élection par ceux qui ont prétendu écouter la voix des Français.
Du fait que le mandat des députés ne soit pas impératif - les Conventionnels ont très tôt posé cette exigence, pas folle la guêpe - les élus peuvent en faire à leur tête sans se préoccuper des attentes de leurs électeurs.
Pis encore, du fait de la logique de parti faisant qu'un député a besoin de plaire à son parti avant d'obéir à ses électeurs, un fossé de plus en plus large s'est creusé entre nos prétendus « représentants » et nous.
J'ai eu l'occasion de discuter avec mon député, j'ai été catastrophé de voir comment il ne savait que réagir en fonction des thèmes et des formules-types prémâchés par le monde politico-médiatique, en évacuant les questions qui fâchent remettant en cause les dogmes en vigueur.
Avant 1789, ce qui était remis en cause était plus le mode de prélèvement de l'impôt, affermé, que son montant qui nous semblerait bien léger au regard des véritables spoliations commises par le régime actuel, et pourtant, nous avons vu quel type d'émeute en a résulté.
Certes, en principe, il est condamnable de s'attaquer aux centres des impôts et à leur personnel qui en principe n'y est pour rien (faisons une exception pour ces syndicalistes gauchis qui jouent parfois un rôle politique trouble), mais la vraie question au final est la suivante :
De quel moyens démocratiques le peuple dispose-t-il pour se faire entendre, alors que la parole lui a été confisquée à commencer par les référendums et que des pétitions de 700 000 lettres sont jetées à la poubelle ?
Il ne lui reste plus que des jacqueries, en attendant plus.
Rédigé par : Parigoth | 05 octobre 2014 à 10:36
La République française est une démocratie immature, les journalistes, ceux chargés de transmettre/décrypter l'information sont ignares ou idéologues, les politiques, politiciens, politicards ne sont concernés que par leur devenir, leur carrière, la France et les Français ils s'en moquent, ils sont bien incapables de proposer de vraies réformes, de les mener à bien, ils sont juste capables de se prononcer sur la taille de la cerise sur le gâteau, quant à confectionner le gâteau ils s'en moquent, ils ne savent pas faire. Pour côtoyer régulièrement quelques députés, sénateurs et ministres de droite et de gauche, à tous je récite chaque fois que j'en ai l'occasion ma comptine préférée :
"Oui je suis le dernier, je passe pour fainéant, mais je m'en fous, je suis près du radiateur et comme plus tard je veux devenir ministre moins je serai calé plus j'aurai de valeur" LOL avec ma cerise sur le gâteau "La politique est une charge citoyenne pas un métier".
Il appartient aux Français de modifier, renouveler cette lamentable classe politique, en votant mieux, plus pour la compétence que pour le look et le bagout, la gouaille.
Si les Français étaient un peu plus finauds, analysaient un peu mieux les discours de ces politicards, ils s'initieraient à des outils à la portée de tous comme la gestuelle/sémiologie de base, ils se rendraient compte combien certains disent n'importe quoi, ne croient même pas à ce qu'ils prétendent, ils récitent, et qu'une glande lacrymale sensible ne suffit pas à affirmer une sensiblerie de bon aloi.
Il appartient aux Français seuls, et à eux seuls, d'être plus exigeants, de rejeter tous les charlots et autres commis troupiers en votant mieux LOL
La France et les Français méritent le meilleur et non pas le moins pire : les Français doivent être exigeants, et rigoureux ; réclamer exigence et rigueur à certains Français est souvent vécu comme liberticide... donc en 2017 un nouveau charlot sera élu pour le plus grand malheur de tous, avec une abstention grandissante.
C'est ainsi que la France continuera à être une démocratie immature ! LOL
Rédigé par : eileen | 05 octobre 2014 à 08:43
Lentement mais sûrement la société française glisse vers ce qui porte un nom : l'anarchie... tant dans son organisation publique que dans les comportements privés.. une anarchie encore relativement soft, mais cela pourrait ne pas durer comme le montre l'exemple cité...
Rédigé par : Guzet | 05 octobre 2014 à 08:31
Si certaines catégories sont exemptées de payer l'impôt sur le revenu, il n'est pas exact d'affirmer qu'elles ne payent pas d'impôts : tout le monde en paye, y compris un enfant de cinq ans qui achète un bonbon. Chaque fois qu'une famille modeste fait ses courses, elle contribue en moyenne pour 10% de son caddie à l’État.
L'administration fiscale serait aimable : elle a vocation à vous prendre de l'argent, elle peut effectivement avoir cette politesse et c'est la moindre des choses que d'être affable avec celui qui vient non pas demander s'il doit payer mais comment il pourra le faire. Des tas de gens dans la vie courante sont fort agréables et dont le sourire ne coûte pas si cher. Et, tant qu'à choisir, je les préférerais moins gracieux et moins coûteux.
Certes l'administration fiscale n'est pas responsable de la pression fiscale, elle ne fait qu'exécuter les décisions politiques. Mais, puisque vous évoquez la démocratie, force est de constater que l'administration fiscale échappe aux règles démocratiques du droit commun, qu'elle est, en bonne héritière sanctuarisée des percepteurs d'impôts de tous les régimes depuis la nuit des temps, très au-dessus des lois, qu'elle n'est contrainte à produire aucune preuve, qu'elle s'applique à elle-même des prescriptions qu'elle vous refuse pour le même objet.
Dès qu'il s'agit d'impôts, soyons lucides, la démocratie disparaît. Tous les gouvernants se font élire sur la promesse de ne pas augmenter les impôts, tous les gouvernants passent outre ce mandat populaire. Quelle est cette démocratie qui autorise un mandataire à faire l'inverse de ce pourquoi il a été élu ? Donc, exit la démocratie, elle n'est pas concernée. Nous en restons sur ce sujet aux anciennes pratiques de l'Ancien Régime, de gouvernants qui, sur la question fiscale, décident en dehors de tout mandat populaire. Tout l'exercice du gouvernant consiste à savoir jusqu'où il peut piocher au fond des poches du contribuable sans provoquer de révolte. Quand une perception brûle, on fait les gros yeux mais on supprime une tranche d'impôts, CQFD.
Lorsque l'Etat sera exemplaire, lorsque nos sénateurs cesseront de se goberger, lorsque les gabegies administratives seront contenues alors il sera temps d'appeler le payeur à la retenue. L'ABC de la philosophie politique enseigne que le principe du gouvernement civil réside dans le juste emploi des impôts dans l'intérêt général. Quand les vaches sont grasses, le contribuable est bon garçon mais quand elles sont maigres, il est tenté de s'en prendre aux représentations immobilières d'un État trop gourmand et géré dans une profonde opacité.
Oui c'est mal de détruire des bâtiments publics, mais, dites-moi, que célèbre-t-on au juste le 14 juillet ?
Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 05 octobre 2014 à 01:17